SUR LA
DISTRIBUTION
DES
NOMBRES
PREMIERS,
PAR
HELGE
VON
KOCH
(Stockholm).
Les
résultats dont
je
vais dire quelques mots concernent
la
fonc-
tion /(#)
de
Rîemann
et les
fonctions numériques analogues (*).
Soit
x un.
nombre positif donné; désignons
par
F(#)
le
nombre
des
nombres premiers inférieurs
à x et
définissons avec Riemann
la
fonc-
tion f(x)
en
posant
/(*)
=
F(*)
+ IF U*) + j
FU«)
-H.
...
Définissons
encore
la
fonction
numérique
fy(œ, /*) par la
formule
la
première somme s'étendant
à
tous
les
nombres premiers inférieurs
à x,
la
seconde
à
tous
les
nombres
premiers
inférieurs
à a? et
ainsi
de
suite.
Ces
fonctions^
et ip
sont liées
par la
relation
/
«,
*L(a/;
r}dr.
.
Pour
trouver
une
expression
de
^(#,
/*)
nous
prenons
comme
point
de
départ
la
formule
d'Euler
:
logjo
-h
S/?~25 log/? -+-...
=
s
étant supposé
réel
et
plus grand
que i et
Ç(s) étant
la
fonction
de
f1)
On
trouvera
la
démonstration
de ces
résultats dans
un
Mémoire
qui
sera
publié
dans
les
Mathematische
Annalen.
igG
SECONDE
PARTIE.
CONFÉRENCES
ET
COMMUNICATIONS.
SECTION
I.
Riemann
définie,
tant
que la
partie réelle
Rs > i, par la
formule
T
I
_
+
_+....
Dans cette formule, remplaçons
s par /*
-+-
os, v
étant
un
nombre
positif
entier,
et
multiplions
les
deux membres
par
x»*.
Faisant
la
somme
de
toutes
les
égalités obtenues
en
prenant successi-
vement
0
= 1, 2, 3,
et
remarquant
que la
somme
des
premiers membres
est une
série multiple
absolument
convergente,
il
vient
Sp-''log/?Li
«"^'
J
+SJp~2''log/?[i
«V?/
\
•+-.
. . =
W(x,
s, r),
OÙ
On
démontre sans
difficulté
que la
série
du
premier membre converge
uniformément
pour
les
grandes valeurs
de s.
Pour passer
à la
limite
(s =
(X))
il est
donc permis
de
mettre dans chaque terme
s = oo.
Or, on a
(le
cB.sp^=x
est
exclu
si,
comme nous
le
supposerons,
x
n'est
pas un
nombre
entier).
Le
premier membre
de
notre formule
se
réduit donc
à
<}»(#,
r) et
l'on
obtient
^(a?,
r) = lim
W(a?,
s.
/•).
J
=
oo
On
trouve
de
même
/(a?)
= I lim rçr(a?, 5,
/')rfr.
./o
*=»
Pour
ce qui va
suivre,
il est
essentiel d'observer qu'on
n'a pas
besoin
d^aller
jusqu'à
la
limite
s =
co
:
pour avoir
une
approximation
suffisante,
il
suffit
de
prendre
H. VON
KOCH.
SUR LA
DISTRIBUTION
DES
NOMBRES
PREMIERS.
1 97
On
peut démontrer,
en
effet,
que,
s que s
satisfait
à
cette
condition,
l'expression
f
«A>
ne
diffère
de
f(x]
que par une
quantité
inférieure
à un
nombre
fixe.
2"
Or, si
l'on décompose
^ en
éléments simples,
en
s'appuyant
sur le
théorème
fondamental
de M.
Hadamard
(Journal
de
Mathématiques,
1898),
nos
expressions prennent
des
formes plus commodes pour
le but
que
nous nous proposons.
Après
des
calculs assez longs, mais très élémentaires,
on
parvient
à la
formule
suivante
:
dx
C*
-l —-
JQ
(*2-
i(#) désignant
le
logarithme
intégral
de x et la
somme
Sp
s'étendant
à
tous
les
zéros imaginaires
de la
fonction
Ç(.s).
Les
fonctions a(#,
s)
et
a(#,
s, p) qui figurent
dans cette formule sont exprimées
par des
inté-
grales
définies
et
jouissent
des
propriétés
suivantes
:
lim
a(o?,
s) = o,
lima(o?.
s,
p)—,
= / dr.
r/ploga?
JQ pr
Si
l'on prenait
s =
00,
la
formule
(2) se
réduirait
à la
formule
de
Rie-
mann
:
/(*)
=
Li(«,-loga
qui, comme l'on sait,
a été
rigoureusement démontrée
par les
travaux
de
M.
Hadamard
et de M. von
Mangoldt. Mais
on
verra
qu'il
y a
avantage
de
prendre
s = zx
logx
au
lieu d'aller jusqu'à
la
limite
(s =
oo).
On
peut démontrer,
en
effet,
que les
fonctions a(#,
s) et
a(#,
A1,
p)
satisfont
aux
inégalités
|«(*,f)|
<k
tdes
que«i*arloga?),
A-
désignant
une
constante.
De là et du
résultat énoncé plus haut
sur la
ig8
SECONDE
PARTIE.
CONFÉRENCES
ET
COMMUNICATIONS.
SECTION
I.
différence
entre
f(x]
et
l'intégrale (i),
il
résulte que,
pour
l'expression
ne
diffère
de la
fonction
f(x]
que par une
quantité
inférieure
à un
nombre fixe.
11
est
facile
de
démontrer
que la
série
qui figure
dans cette expression
converge
absolument
et
uniformément
par
rapport
à x
dans tout
inter-
valle
fini. Ce
sont
là des
avantages
que
présente cette série
sur
celle
qui
figure
dans
la
formule
de
Riemann.
On
pourrait
se
servir
de ce
résultat pour
le
calcul
de la
fonction
/(#)
Mais, pour
cela,
il
faudrait
calculer
les
racines
p, ce qui
paraît extrême-
ment
difficile;
et
d'ailleurs
la
série présente encore
cet
inconvénient
que
la
convergence
devient
moins rapide
à
mesure
que x
augmente.
Si la
formule
obtenue
n'est
pas
commode pour
le
calcul
de
f(x), elle
est,
semble-t-il,
intéressante pour
V
élude
des
propriétés
de
cette fonction.
Ainsi,
elle permet
de
démontrer
(*) le
théorème
suivant,
sur
l'ordre
de
grandeur
de la
différence
/(#)
Li(#
) :
Si Von
admet,
avec
Riemann,
que la
partie
réelle
de
chacun
des
zéros
p
est
égale
à
|
(2),
on
obtient
k
désignant
une
constante.
Comme
la
différence
f(x)
F(#)
est de
l'ordre
de ^x,
cette même
formule
s'applique
à la
fonction
F(#),
qui
exprime combien
il y a de
nombres premiers inférieurs
à x.
(') Une
autre démonstration, fondée également
sur
l'emploi
de la
fonction
i
e-*1*,
se
trouve
dans
mon
Mémoire
Sur la
distribution
des
nombres
premiers
(Acta
mathematica,
t.
XXIV).
(2) On
sait
que
Riemann
(Math.
Werke,
I.
Aufl.,
p.
189)
a
énoncé comme
très
probable
ce
théorème,
qui
paraît
être
d'une importance fondamentale
pour
la
théorie
des
nombres premiers. Malgré bien
des
efforts,
on n'a pu
encore
le
démon-
trer
rigoureusement. Mais,
d'après
une
Note récente
de M.
Jensen
(Acta
inathe-
matica,
t.
XXII),
on
peut
espérer
que
cette
lacune
ne
lardera
pas à
être
comblée.
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