Introduction
Le cycle cellulaire est entrainé par un
jeu complexe de protéines au centre duquel
on trouve les kinases cyclines-dépendantes
(les CDK). Liées à différentes cyclines, elles
agissent successivement au cours du cycle.
En association avec la cycline B, l’action de
CDK1 permet l’entrée de la cellule en
mitose et est en cause notamment dans la
rupture de l’enveloppe nucléaire, la
condensation des chromosomes ou
l’assemblage du fuseau mitotique [1]. La
transition métaphase/anaphase est un
moment crucial initié par le complexe E3
ubiquitine-ligase, APC/C qui déclenche
l’inactivation de CDK1 via la protéolyse de la
cycline B, ainsi que la ségrégation des
chromosomes via la protéolyse de sécurine,
l’inhibiteur de la séparase. L’APC a aussi
d’autres substrats dont la dégradation
facilite la complétion de la division [1].
Ces grands acteurs du cycle
cellulaire et les événements cellulaires de la
mitose et de la cytocinèse qu’ils contrôlent
sont finement régulés par de nombreux
autres facteurs. Depuis sa découverte, la
kinase Polo et ses orthologues sont apparus
comme des régulateurs cruciaux, agissant à
tous les stades de la mitose et ont gagné au
fil des années une place centrale dans notre
compréhension de la symphonie
enzymatique de la division cellulaire. On sait
maintenant que les kinases de type Polo
forment une famille de protéines agissant à
divers stades du cycle cellulaire et leur
importance dans la biologie du cancer est
de mieux en mieux établie.
Structure et conservation des
kinases de type Polo
Le gène polo a été identifié en 1988
chez la mouche Drosophila melanogaster à
la suite d’un crible génétique pour des
mutants affectant la progression de la
mitose [2]. Le clonage de ce gène, quelques
années plus tard, a révélé qu’il encode une
protéine kinase [3]. Depuis, plusieurs
protéines kinases apparentées à Polo ont
été identifiées et forment la famille des
kinases de type Polo (Polo-like kinases;
PLK). Les protéines de cette famille
partagent un domaine Sérine/Thréonine
kinase très conservé situé à la
terminaison N, ainsi qu’un domaine dit Polo-
Box Domain (PBD) à la terminaison C et
permettant l’interaction avec les protéines
cibles et la localisation des PLK à des
structures subcellulaires spécifiques
(Figure 1) [4].