La ville, territoire du tertiaire (exemple français).

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La ville, territoire du tertiaire (exemple français).
Introduction :
Le secteur tertiaire n’a cessé de croître depuis le XIXème siècle, et surtout dans la seconde
moitié du XXème siècle. Ce mouvement de tertiarisation a touché les économies et les sociétés de
tous les pays industrialisés occidentaux. Aujourd’hui en France, le tertiaire emploie plus de 72% des
actifs ayant un emploi et représente près de 72% du PIB (Produit Intérieur Brut). Le secteur
tertiaire, qui regroupe les activités de service, est extrêmement diversifié. Il est composé du
« tertiaire marchand » (commerce, banque, assurance, restauration, hôtellerie, tourisme, services à la personne et
aux entreprises, transport, culture) et du « tertiaire non marchand » (services payés par les impôts, services
publics de l’Etat et des collectivités territoriales : administration, justice, éducation, santé…).
Quelle est la géographie des activités tertiaires à l’échelle de l’espace français et à
l’échelle de la ville ?
1§ La forte concentration du tertiaire dans les villes du territoire français.
L’essentiel des activités tertiaires se concentre dans les agglomérations comme la majorité
de la population. [4/5e des emplois tertiaires pour environ ¾ de la population].
Les fonctions tertiaires confèrent aux villes un pouvoir d’attraction et une capacité à
rayonner sur une aire d’influence plus ou moins large. Les villes françaises sont ainsi
hiérarchisées au sein du réseau urbain français (voir cours et sujet sur le réseau urbain). Le tertiaire
supérieur (tertiaire de haut niveau recouvrant les « emplois stratégiques »: recherche, gestion des
entreprises, services aux entreprises : commerce, publicité, marketing, assurance,
télécommunications etc…) permet à une douzaine de villes de s’affirmer au sommet de la
hiérarchie urbaine : Paris et les métropoles régionales.
La concentration du tertiaire dans les villes renforce la métropolisation du territoire
français. Les métropoles concentrent les hommes, les activités économiques, les infrastructures de
communication mais également les fonctions de décision et les pouvoirs. Les villes sont ainsi
devenues les points forts du territoire.
2§ Le tertiaire structure l’espace urbain.
Un schéma simplifié de l’organisation de l’espace urbain auquel le ou la candidate peut se
référer.
Karine VIDAL
IUFM AIX
2007
Légende du schéma :
1- Le centre- ville : les espaces centraux.
Le centre historique (centre antique et/ ou médiéval).
Le péricentre (quartiers du XIXe siècle et extension du début du XXe siècle)
Nouveau centre tertiaire réhabilité.
2- Les périphéries urbaines :
Les banlieues (de l’entre deux- guerres ; de la seconde moitié du XXe siècle : des années
1960 et plus).
Le périurbain (à partir des années 1970).
Zone d’activité spécialisée (tertiaires : zones commerciales ou de loisir/ ou industrielle).
Autoroute et échangeur.
•
Dans les quartiers centraux, les fonctions tertiaires sont imbriquées. Dans le centre
historique et les quartiers proches se concentrent les fonctions administratives, de justice,
d’enseignement, commerce, services aux entreprises). Les politiques d’aménagement des
centres réintroduisent de nouvelles fonctions tertiaires. De nouveaux centres tertiaires
(immeubles de bureau, commerces, loisirs) voient le jour suite à des opérations de
réhabilitation ou de rénovation urbaine. [Exemples : le Polygone à Montpellier/ Mériadeck à
Bordeaux/ La Part- Dieu à Lyon ou plus récemment le projet « Lyon- Confluence » : un
nouveau centre tertiaire dans le centre de Lyon]. Les paysages des centres- villes se
transforment. L’aménagement de quartiers nouveaux consacrés aux fonctions tertiaires,
hérissés d’immeubles et de bâtiments à l’architecture moderne, à proximité des centres
anciens, introduit des contrastes paysagers forts.
Dans les périphéries urbaines de plus en plus étalées, les fonctions tertiaires se
développent dans des zones bien distinctes.
Dans les couronnes de banlieue de la seconde moitié du XXe siècle se trouvent des
hôpitaux, collèges, lycées, centres commerciaux, équipements sportifs bien distincts des zones
résidentielles.
Dans le périurbain, espace de « conquête » de la ville aux franges de l’espace rural, ont
émergé récemment des zones d’activité spécialisées (zones commerciales, zones de loisirs,
technopôles …) à proximité des nombreuses infrastructures de transport (gare TGV, échangeur
routier ou autoroutier, plate-forme logistique…). Les fonctions urbaines, ici essentiellement
tertiaires, ont pénétré l’espace rural et ont transformé en profondeur les paysages. La
multiplication des zones d’activité spécialisées à proximité des échangeurs autoroutiers à l’entrée
des villes contribue largement à uniformiser ces nouveaux paysages entre ville et campagne.
•
Conclusion : La tertiarisation de l’économie et de la société française s’est accompagnée d’une
mutation en profondeur des espaces urbains et des paysages urbains. Le remodelage actuel des
paysages des centres- villes et la transformation continue des paysages « périurbains » témoigne de
l’empreinte du tertiaire dans la société et le territoire (urbain). La ville est bien devenue le territoire
par excellence du tertiaire.
Karine VIDAL
IUFM AIX
2007
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