Club ECO-FNAU

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25 JANVIER 2010 /
Rédacteur
Patrick Tanguy
PÔLE
DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET STRATEGIE
Club ECO-FNAU
Activités 2009 et perspectives 2010
(Animateur : Patrick Tanguy – agAM Marseille)
I – LES ACTIONS MENEES EN 2009
27 mars 2009 : Une G.P.E.C. (gestion prévisionnelle des emplois et
des compétences) territoriale : une ambition ou une illusion ?
« Les métiers en 2015 » : étude DARES-CAS, 2007
Laure OMALEK (DARES, Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle) et Frédéric LAINE (OREF Île de France).
Les enjeux de la qualification : un essai de typologie des zones d’emploi de la région
Provence Alpes Côte d’Azur
Dominique VIAL (Observatoire régional des métiers ORM- PACA).
Présentation des dispositifs de GPEC territorialisée
Annie DELAUNAY (Maison de l’Emploi de Rennes) et Dominique HUARD (Maison de
l’Emploi et de la Formation de Mulhouse).
Analyse critique des expériences de GPEC territoriales (en Rhône-Alpes).
Fabrice REY (cabinet Amnyos).
Nombre de participants (incluant les intervenants) : 24
Nombre d’agences représentées : 17
LOUVRE & PAIX
49 LA CANEBIERE
BP 41858
13222 MARSEILLE CEDEX 01
TEL. : 04 88 91 92 90
FAX : 04 88 91 92 66
E-MAIL : [email protected]
HTTP://www.agam.org
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5 juin 2009 : Revitalisation, requalification, renouvellement des
anciennes zones d’activités économiques.
Approche méthodologique densité/qualité des zones d’activité et enjeux de renouvellement
urbain. L’exemple de la région de St-Nazaire.
Claude MAILLERE (ADDRN, St-Nazaire).
La question de l’intervention de la collectivité territoriale dans les zones d’activités anciennes
à Rennes : animation, requalification ou renouvellement urbain ?
Jérôme MALLE & Hervé OLLIVIER (AUDIAR, Rennes).
Requalifier une Zone d’activités : enjeux et méthodes.
Condition du succès à long terme : le lien avec le projet économique
Pierre-Cécile BRASSEUR (cabinet Cap Terre).
Nombre de participants : (incluant les intervenants) : 25
Nombre d’agences représentées : 21.
9 octobre 2009 : E-commerce et logistique urbaine : quel(s) modèle(s)
et quelles traductions spatiales ? (en partenariat avec les clubs
urbanisme commercial et transports)
Faire ses courses alimentaires par internet : une révolution culturelle ? Quel fonctionnement ,
quelles conséquences pour le commerce et la ville ?
Ludovic DUPREZ (Chronodrive) et Philippe PETITPREZ (Immochan).
Le développement des ventes à distance par internet : y a–t-il un modèle économique en
émergence ? Logiques et stratégies d’acteurs dans un univers aux règles du jeu incertaines.
Jean-Baptiste THEBAUD (cabinet Interface Transport).
Nombre de participants (incluant les intervenants) : 29 personnes
Nombre d’agences représentées : 21
17 décembre 2009 : 1) Organiser le fait métropolitain 2) Crises et
territoires.
Les travaux de la DATAR sur les « systèmes urbains et métropolitains » et une nouvelle
analyse des métropoles européennes
Fabien FERRAZZA (Chargé de mission Métropoles, DATAR).
Crise(s) et territoires : premiers effets différenciés.
Laurent DAVEZIES (Université Paris 12, cabinet Œil).
Nombre de participants (incluant intervenants) : 26
Nombre d’agences représentées : 22
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L’année en résumé…
En 2009, quatre sessions du club ont eu lieu, dont une en octobre en association avec les
clubs « urbanisme commercial » et « transport ».
Trois des quatre thèmes envisagés pour 2009 ont donné lieu à une session du club Eco-FNAU
(dont un en interclubs). Le 4ème (celui de décembre 2009) a quant à lui était guidé par
l’actualité avec 2 sujets : les premiers effets de la crise économique dans les territoires et le
débat autour des « métropoles » et des « systèmes métropolitains » dans le cadre de la
réforme des collectivités territoriales en cours d’élaboration.
Sélection de réflexions suscitées par ces sessions :
La première séance de mars 2009 a été consacrée à la possibilité de décliner à l‘échelle
territoriale une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
L’objectif est de contribuer à ancrer durablement les entreprises dans le territoire et
d’accompagner leur mutation permanente, gage de leur compétitivité (hors coût). Comment
anticiper l’évolution des besoins de compétences aussi bien en volume d’emplois que de
manière qualitative ? Comment concilier le temps de la formation et de son organisation
avec celui des cycles économiques et des entreprises ?
Dans un contexte où la France devrait tendre vers une stabilisation progressive de sa
population active aux alentours de 2015, la question devient plus cruciale. En effet, on devrait
assister à la concentration accélérée des emplois les plus qualifiés dans les aires
métropolitaines, accroissant la concurrence territoriale pour l’obtention des compétences.
Les territoires pénalisés parce qu’éloignés de ces zones devront, selon l’acuité du problème,
concevoir des actions volontaristes : favoriser les mobilités, mieux accompagner les
entreprises dans les recrutements (aide à l’emploi du conjoint,…), étoffer et renouveler la
palette des formations disponibles à l’échelle locale, redéfinir le degré d’exigence au moment
des recrutements,...
D’après les travaux réalisés avant la crise, notamment par la DARES et le Conseil d’Analyse
Stratégique, la tertiarisation des emplois devrait se poursuivre avec, pour les emplois
qualifiés, une mixité croissante (féminisation significative), tandis que les emplois peu
qualifiés resteraient très sexués (soient masculins, soient féminins) selon les secteurs
d’activité.
Cependant, pour bâtir une réflexion anticipatrice pertinente, il convient de raisonner à
l’échelle d’un bassin d’emploi. Dès lors, les collectivités territoriales compétentes dans le
champ de la formation, la Région notamment, doivent adapter leurs analyses et leurs actions
à cette échelle. Mais, l’exercice est délicat, car la richesse des informations disponibles et des
scénarios travaillés de façon fine aux niveaux national, voire régional, trouvent difficilement
écho à l’échelle locale.
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Deux difficultés peuvent être évoquées :
Tout d’abord, les travaux de projections des besoins de compétences doivent
intégrer la nécessaire conciliation entre les approches de court terme et de moyen-long
terme. Or, cet exercice est d’autant plus délicat qu’il s’applique à une échelle
géographique fine comme les bassins d‘emploi, soumis entre autres à des flux entrants et
sortants conséquents de ressources humaines.
D’autre part, la logique « adéquationniste » (« coller aux besoins » d’un bassin) estelle la voie à prendre quand l’économie est soumise à des perturbations importantes : ne
doit-on pas aussi intégrer des éléments de rupture avec l’émergence probable de
nouveaux besoins, de nouvelles façons de produire,… ? Or, ces ruptures sont souvent
plus fortement ressenties à un niveau local qu’à l’échelle nationale.
Une récente étude menée dans les 22 zones d’emploi de PACA a permis de cerner les
spécificités des problématiques posées à cette échelle. 6 enjeux majeurs ont pu être mis en
évidence dont l’importance pouvait sensiblement varier d’une zone d’emploi à l’autre. Par
exemple : l’accès des jeunes à une première qualification (ruptures scolaires importantes
pour des raisons diverses dont financières), l’acquisition d‘une double compétence (en zone
rurale et/ou touristique), le déploiement d‘un appareil de formation professionnelle jusqu‘ici
sous-dimensionné (tenant compte d‘un afflux de jeunes et d‘une faible mobilité
géographique).
Les approches opérationnelles notamment menées autour des Maisons de l’Emploi tendent
à privilégier le partenariat et l’intersectorialité des actions en s’inscrivant plutôt dans une
problématique de prévention que dans un contexte d’urgence lorsqu’une fermeture
d’entreprise ou un plan de licenciements est annoncé. Le but poursuivi est de sécuriser et de
valoriser les parcours professionnels des actifs qui seront soumis à des restructurations
économiques probables. Il s’agit pour des actifs souvent peu mobiles géographiquement de
réussir un transfert de compétences par une mobilité professionnelle : intégrer de nouveaux
métiers ou de nouvelles branches dont le dynamisme est avéré et durable.
Au-delà de la réflexion, les actions engagées cherchent à réduire la contradiction entre
l’impératif de flexibilité de l’activité souhaitée par les entreprises et l’aspiration à une plus
grande sécurité des parcours professionnels de la part des salariés. Exercice difficile : il s’agit
dans un contexte de fortes incertitudes économiques, de concilier deux approches du temps
différentes, celui d‘un cycle économique (quelques années) et celui d‘une vie active
(plusieurs décennies).
La seconde séance (en juin 2009) était consacrée à la requalification des espaces
économiques anciens.
Les espaces économiques des années 60-70 ont vieilli et ne répondent plus aux attentes des
entreprises. Ils ont été rattrapés par le tissu urbain, sont souvent devenus moins accessibles.
Conçus pour l‘usage quasi exclusif des véhicules, ils se prêtent mal à des usages alternatifs
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pour les personnels qui y travaillent. Leurs bâtiments ont vieilli, sont coûteux en énergie,
tandis que la tertiarisation de l’économie (développement de la logistique, du commerce de
gros, …) les a transformés en un ensemble hétéroclite sans identité forte. Selon un processus
cumulatif, ces espaces sont peu à peu délaissés par les entreprises, faisant apparaître des
vacances, des friches accélérant leur déclassement technique et économique.
Le phénomène s’observe dans beaucoup d’agglomérations sauf exceptions où la pénurie
d’espaces économiques est telle (du fait d’une absence récurrente de politique du foncier
économique, parfois associée à un choc industriel massif ayant entrainé une réduction
sensible des ressources fiscales de la collectivité), que les parcelles et leurs bâtiments
techniquement obsolètes trouvent preneurs par défaut.
La réunion qui y était consacrée en juin 2009 a relaté les travaux des agences de SaintNazaire et de Rennes. Leurs réflexions sur le sujet illustrent dans leur diversité la nécessité de
définir une méthode d’approche, de cerner les objectifs poursuivis et les moyens que l’on
peut consacrer à telle entreprise de requalification des espaces économiques anciens.
Pour aborder la question sur un tel espace, il est important au préalable d’examiner sa
densité en emplois en évitant une globalisation excessive (ex. : ne pas stigmatiser une activité
logistique par ailleurs nécessaire en raison de sa faible densité,..), de détailler ses prestations,
son accessibilité, sa voirie, son « urbanité », … . L’étude se fera ensuite sans oublier qu’il
convient :
De considérer que l’espace à requalifier, souvent rattrapé par la « ville » et parfois
amputé par les opérations répondant à des finalités différentes (logements, centre
commercial,…) doit posséder une surface suffisante pour accueillir économiquement des
services communs attendus par les entreprises présentes (animation, secrétariat,
éventuellement crèche interentreprises, restaurant d‘entreprises,….).
D’envisager cet outil (Z.A.) en lien avec la stratégie de développement économique :
confirmer ou redéfinir sa vocation ; veiller à ce qu’il joue son rôle durablement car il ne
s’agit pas seulement d’une simple mise à niveau de l’espace à la hauteur des attentes du
moment des acteurs économiques. Le processus de requalification et d’amélioration doit
être continu.
De définir des règles de fonctionnement ambitieuses mais réalistes (densité
minimale, traitement des espaces publics comme privés, principe de sélection des
entreprises à accueillir en lien avec la spécialisation et la vocation affichée, dans le cadre
d’un schéma plus global des espaces économiques,…). Deux conséquences, l’une
comportementale, l’autre réglementaire. A travers son fonctionnement, doit se
développer une culture du collectif. D’autre part, il convient de s’assurer de la nécessaire
cohérence du projet avec le P.L.U. et le discours porté (ou à porter).
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La réunion d’octobre (en interclubs) avait trait au e-commerce et à la logistique urbaine.
Le développement d’internet commence à bousculer les pratiques d’achats comme celles de
l’appareil commercial. Il est indéniable que ce nouveau vecteur permet un confort par la
possibilité d‘achats permanents, un gain de temps, voire de meilleurs prix pour les
consommateurs. Le e-commerce représente environ aujourd’hui 20 milliards d’euros, soit 5%
du commerce, 80% de la vente à distance et progresse de 25% environ par an. En revanche,
sa part dans le commerce le plus fréquemment utilisé, à savoir le commerce alimentaire,
reste très modeste. Mais, les expériences se multiplient.
L’objet de la session a été centré sur les réponses de l’offre commerciale (notamment
alimentaire) pour rendre ce nouveau canal de distribution économiquement viable,
notamment en essayant d’organiser la livraison du dernier km jusqu’ici coûteuse.
Au début des années 2000, le développement de l’activité des cybermarchands alimentaires
s’est heurté à la question de la livraison à domicile : son coût était élevé, de l’ordre de 15 à 18
€ par client, ce qui réservait cette activité à une clientèle très réduite. D’autre part, la livraison
impliquait la présence du client chez lui. Or, les utilisateurs de ces sites internet, plus actifs et
plus jeunes que la moyenne, étaient peu présents à leur domicile aux heures habituelles de
livraison. Les retours, associés à une organisation perfectible, aboutissaient en moyenne à
des livraisons à J+2, voire J+3. Ces problèmes ont donc entravé l’essor des achats
alimentaires sur internet, à la différence des services (voyages,…).
L’expérience plus récente, illustrée par « Chronodrive » et les filiales de grands groupes de
distribution alimentaire, consiste à faire supporter par le client le coût du dernier km. Suite à
une commande sur internet, le panier peut être constitué en 2 heures. Après un RDV fixé par
téléphone, le client en voiture vient chercher ses achats, préalablement emballés dans le
magasin. Après s’être garé sur la piste, il se signale à une borne et règle ses courses au moyen
d’une carte bancaire, la borne faisant office de terminal de paiement. Un membre du
magasin assure la manutention jusqu’au coffre du véhicule du client (en moins de 5mn,
d’après l’engagement du magasin).
Le « magasin » (que ne fréquente pas la clientèle) exige une bonne localisation, sur les gros
flux de déplacements travail-domicile et à proximité de grandes densités résidentielles. La
réappropriation d’anciennes stations-service, de magasins de meubles,… peut se faire sans
gros travaux, la piste ou le modeste parking attenant suffisent pour assurer (sur RDV) la
rotation de la clientèle, qui en principe ne reste pas plus de 5mn contrairement à celle d’un
supermarché ou d’un hypermarché.
Paradoxalement, le succès rapide de cette formule met en péril les engagements du
distributeur, notamment la ponctualité annoncée. Dès lors, l’initiateur en a convenu, ce
dernier se condamne à multiplier le nombre de magasins à distance raisonnable pour assurer
la fluidité des livraisons. Ceci pose la question de la solidité financière de l’entreprise qui ne
peut s’appuyer sur le succès et la rentabilité importante des premiers magasins pour en
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ouvrir d’autres. L’adossement à un grand groupe de distribution est très probable, quand
l’initiative, après test, ne vient pas directement du groupe lui-même.
Le concept vante l’optimisation des ressources foncières (peu de parking, réhabilitation
d‘espaces économiques de 1500-2000 m2 abandonnés dotés d‘un foncier de 5000 m2
environ,...), des ressources énergétiques (notamment aux « rayons froids » car moins de
manipulation des armoires ou bacs désormais fermés, utilisation des toitures pour des
panneaux photovoltaïques,…), et en produits (moins de casse, de vols aussi, emballages
recyclés et réutilisables, pas de publicité dans les allées puisque non ouvertes au public,…).
Pour fidéliser sa clientèle, ce type de magasins peut aussi ajouter d’autres services comme
par exemple un points-relais de réseaux de distribution de petits colis non alimentaires.
On comprend aussi l’intérêt de concept lorsqu‘on sait que le magasin proposé est assimilé à
une station-service, non soumis à une CDAC sauf s’il est intégré à un centre commercial...
On peut considérer que cette approche centrée sur l’alimentaire n’est plus aujourd‘hui au
stade expérimental. Pour les initiateurs, la phase de test est terminée et l’on assiste au
développement de la phase suivante, à savoir de duplication du concept dans différentes
villes, avec pour contrainte d’implantation une zone de chalandise d’au moins 40 000
personnes à moins de 10 mn du magasin.
Mis à part ce cas particulier, on peut considérer de façon plus générale que la logistique de la
distribution en ville reste une problématique qui n’a pas trouvé son modèle économique.
C’est une thématique de réflexion récente : le premier programme de recherche a été lancé
en 1995 avec pour but d’établir une base de connaissance de référence en la matière, ceci à
partir d‘enquêtes. Une nouvelle campagne d‘enquête sera menée en 2010, qui devrait mettre
en évidence des changements importants en raison de l‘essor du e-commerce.
Du point de vue de la logistique, l’e-commerce regroupe 4 grandes catégories d’organisation:
les enseignes préexistantes qui peuvent s’appuyer sur leur logistique intégrée ; le site
internet créé ex-nihilo qui crée sa logistique en s’appuyant sur les réseaux de transport
extérieurs ; la grande distribution alimentaire dont la logistique supporte la nouvelle activité
en ligne (avec des contraintes liées au délai et à la « température dirigée »); enfin, le C2C
(customer to customer), avec pour exemple Ebay, ayant la Poste pour mode d’acheminement
principal.
Diverses expériences sont menées : toutes les formules ont engendré des modifications dans
les chaînes logistiques en amont, mais en aval on retrouve toujours un livreur… La seule
réelle différence (mais de taille en raison des problèmes que cela pose) entre la logistique liée
au e-commerce et la logistique urbaine classique réside dans la nature du destinataire, à
savoir le particulier. Le coût (évoqué plus haut pour les premières tentatives de
cybermarchands alimentaires) est bien celui du dernier km. Il est probable que se
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développeront des points-relais (sous diverses formules), le client final endossant le coût du
déplacement, voire du service de dépôt.
La quatrième et dernière session avait deux sujets d‘actualité: la question
métropolitaine et les premiers impacts de la crise dans les territoires.
1) Après une période de faible portage de la réflexion métropolitaine par la DIACT
(autour de la « coopération métropolitaine »), le sujet revient en force avec le projet de
réforme des collectivités territoriales, suite au rapport de la commission Balladur. Le projet de
loi doit être discuté au début 2010 au Sénat, puis après les élections régionales à l’Assemblée
nationale.
Mais le sujet redevient d‘actualité également pour la DATAR (ex-DIACT) avec un appel à
projet ambitieux autour de « systèmes métropolitains », travaux qui devraient s’étaler sur
2010-2011.
Cependant, on cerne rapidement que le calendrier comme l’approche diffèrent sensiblement
de ceux qui ont inspiré le projet de loi bientôt soumis au Parlement. Les débats du printemps
pourraient être intéressants entre deux conceptions de métropoles incarnées d’une part par
des ensembles fermés de collectivités territoriales faisant métropole (et collectivité
territoriale), d’autre part par des ensembles géographiques à définir mêlant dans un
dispositif ouvert collectivités et organismes divers (PRES, Syndicat de transport, chambres de
commerce,…) autour d’un projet métropolitain.
L’étude pilotée par la DATAR aura pour but de caractériser le fait métropolitain à partir des
territoires formés par les « aires urbaines » et/ou les « régions urbaines fonctionnelles »
(développées il y a quelques années dans le cadre d’un programme européen). L’analyse
s’appuiera sur une batterie de critères, mais privilégiera les notions de flux, de réseaux,
d’implication d’acteurs,…plutôt que des indicateurs de taille ou d‘état. Le champ de l’étude
sera formé des 27 pays de l’union européenne et un examen comparatif des entités
métropolitaines françaises sera réalisé.
En privilégiant des indicateurs de flux, il sera recherché la mise en évidence de « systèmes
urbains », que l’étude s’efforcera dans un second temps de caractériser. Les métropoles (ou
« systèmes métropolitains ») seront définies ensuite comme des « systèmes urbains » dotés
de fonctions métropolitaines (préalablement identifiées), dont le noyau central sera
appréhendé par rapport aux relations qu’il entretient avec les autres pôles qui, avec lui, font
« métropole ».
Viendront ensuite, les étapes visant à l’organisation du fait métropolitain et à l’élaboration du
projet métropolitain à l’échelle du « système métropolitain » mis en évidence. La DATAR
devrait alors envisager des initiatives dans ce sens.
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Les premières informations sur les indicateurs et le positionnement des entités
métropolitaines françaises devraient être connues en septembre 2010, l’analyse comparative
des métropoles européennes et leur typologie en mars 2011 pour un rendu final fin 2011début 2012. A temps, pour peser sur la définition de la stratégie territoriale européenne
prévue en 2013.
2) Les premiers impacts de la crise dans les territoires ont été appréhendés au
moyen des dernières informations statistiques concernant l’emploi salarié privé à l’échelle
des zones d’emploi.
Il convient tout d’abord de préciser que 2008 a été caractérisée par plusieurs crises : la crise
financière bien connue tout d’abord, qui s’est transformée en crise économique avec un net
ralentissement de l’activité, hausse du chômage et baisse des prix des matières premières
notamment.
Mais elle a été précédée au début 2008 par une situation inverse, marquée par une
surchauffe des marchés de ces matières premières, illustrée par un prix du baril de pétrole
atteignant 150 dollars au milieu de l’année 2008. Cette situation d’ailleurs pourrait se
reproduire à court-moyen terme1, car elle résulte de la forte croissance des économies
émergentes (Chine, Inde, Brésil,…), croissance appelée à durer.
En France, à l’échelle des bassins d’emploi, deux faits majeurs sont donc à prendre en
compte. D’une part, la baisse de consommation et de dépenses touristiques durant la
majeure partie de l’année 2008, pénalisant les territoires orientés dans l’économie
résidentielle. D’autre part, les effets plus classiques de la crise financière et économique
pénalisant les territoires plus productifs, notamment ceux possédant une industrie
automobile ou de biens durables dont l’acquisition nécessite l’obtention de prêts.
Aussi le paysage territorial de(s) crise(s) de 2008 est-il assez composite, mêlant des territoires
touristiques par exemple et des bassins au profil industriel. Citons quelques enseignements
essentiels :
Les bassins fortement exposés à la mondialisation souffrent (bassins de l’automobile
et de ses équipementiers, de l’électronique,….). Les crises précédentes montrent que les
disparitions d’emplois ne sont pas gommées ensuite lors de la phase d’expansion qui suit
la récession, ceci contrairement aux pertes d’emplois dans les secteurs de la construction
et dans les activités tournées vers l’économie résidentielle. Les firmes insérées dans les
échanges mondiaux procèdent à l’occasion de la récession à une réorganisation
importante de leurs implantations industrielles, les évolutions commerciales des marchés,
1
ne remettant pas en cause la pénurie programmée de ressources non renouvelables. Leur
consommation accélérée constitue un facteur majeur d’une crise environnementale (masquée en 2008,
mais bien réelle) qui exerce une pression accrue en faveur d’une révision des modes actuels de
produire et de consommer.
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la structure des coûts de production, le mimétisme des comportements d’entreprises
donnant parfois à ces changements une traduction territoriale aigue.
Certains bassins touristiques connaissent également les effets des crises de 20082009 (Côte d’Azur notamment, tributaire d’une clientèle internationale à fort pouvoir
d’achat, touchée par la crise financière). Ceci faisait parfois suite à un ralentissement de la
fréquentation des couches moyennes ou populaires plus sensibles au coût des
déplacements. Cependant, la situation est complexe car certains territoires touristiques
ont pu bénéficier de changements de destination touristique plus proche (ex. : Var,
Languedoc, Massif Central, sud-ouest,..). Ces modifications de séjour de vacances ont
ainsi accru la part de la clientèle française et des pays voisins au détriment de clientèle
d’origine lointaine (américains,…).
Les métropoles et grandes agglomérations semblent mieux résister à la crise
économique, étant souvent plus diversifiées que les autres bassins d’emploi. Cependant,
la crise touche souvent en premier lieu les activités productives et notamment les
établissements industriels. Dans un second temps, et les crises précédentes nous
renseignent sur le sujet, la « tête », après les « bras », peut être touchée : les
restructurations d‘entreprises, les mouvements de fusions-acquisitions conduisent à des
réductions d’effectifs dans les centres de décisions, voire de disparition de sièges sociaux.
A court terme cependant, certains secteurs bien présents dans les grandes
agglomérations semblent ignorer les crises, notamment les activités high tech (services
de conseils, d’ingénierie,…) ou à l’opposé les secteurs de services à la personne (aides à
domicile, restauration rapide,…).
Enfin, les territoires marqués par la dépense publique résistent également, mais une
incertitude importante plane à l’avenir sur eux avec l’accroissement
rapide de
l’endettement de l’État et la compression probable des recettes fiscales des collectivités
locales, liée à la disparition de la taxe professionnelle. La phase de compensation n’ayant
qu’un temps, certaines collectivités devront jouer sur la fiscalité des ménages pour
assurer des dépenses d’investissement, avec un certain risque électoral pour les équipes
en place.
II – PROJETS DE THEMES POUR 2010 :
Les thèmes développés infra résultent d’échanges au sein du club à la fin de la dernière
séance de 2009, à partir de propositions de l’animateur. Il est possible cependant que pour
des raisons diverses (émergence de sujets liés à l’actualité, disponibilités de travaux
d’agences), d’autres thèmes leur soient substitués.
Concernant les principes d’organisation, pas de changement par rapport à l’an dernier, à
savoir que l’on s’efforcera de tenir compte d’un équilibre entre interventions extérieures et
11
valorisation des travaux réalisés dans les agences. Enfin, comme par le passé, un dosage
entre apports méthodologiques et éléments de contenu sera recherché.
L’animation du club devrait être assurée en binôme, un membre du groupe secondant
Patrick Tanguy selon les thèmes à traiter en 2010. Ceci en attendant une réelle coanimation
pour 2011 (avis aux candidats … !).
1ère journée (19 mars) : Un travail spatialement éclaté (essor du
télétravail, des services à la personne), des nouveaux biens-services
(une économie « quaternaire ») : quelles incidences pour le
fonctionnement urbain?
S’appuyer sur un récent rapport de 2009 du Conseil d’Analyse Stratégique (C.A.S.) sur le
télétravail (automne 2009). Son essor pourrait à terme réduire de façon significative les
besoins en bureaux des entreprises, réduire les déplacements,... Des estimations d’impacts
sont avancées dans ce rapport.
Évoquer un autre rapport du C.A.S. (piloté par l’économiste D. Cohen) sur l’émergence de
nouveaux services, moteur de la croissance. Plus précisément, il s’agit d’une articulation entre
services et biens répondant à la satisfaction d’un besoin fonctionnel plus vaste que le produit
lui-même. Cette réflexion fait écho à la réflexion menée depuis quelques années par Michèle
Debonneuil, professeur économiste à HEC, ancienne conseillère de J.L. Borloo, alors Ministre
de l’Emploi.
L’avenir économique dans les pays à hauts revenus ne serait-il pas dans l’essor des échanges
de biens manufacturés associés à un service permettant, au plus près des clients, de créer des
emplois (exemple : un service de mobilité plutôt que l’achat d’une voiture, …). Cette
approche d’une économie « quaternaire », est-elle la matrice d’un nouveau modèle
économique? Quelles incidences sous l’angle de la dynamique sociale ou en termes
d’aménagement urbain (la diffusion des biens et services associés n’implique-t-elle pas une
localisation et une organisation différentes des espaces économiques par exemple ?).
2ème journée (fin mai - début juin) : L’impact économique du T.G.V. :
un mythe ou une réalité pour les territoires qui l‘accueillent ?
S’appuyer sur les travaux de J. M. Offner , F. Plassard,… sur les effets structurants d’une
infrastructure majeure comme une nouvelle ligne de train à grande vitesse.
Apporte-t-elle un surcroît d’activités, un nouveau dynamisme économique pour le bassin
d’emploi ou bien ne fait-elle que déplacer certaines activités ? Accentue-t-elle une
concurrence en élargissant les aires de marché, concurrence accrue préjudiciable à des
activités peu performantes jusque là protégées, ceci au profit d’autres plus compétitives ?
12
Dès lors, pour un territoire, une mutation sectorielle s’opère au profit de ses secteurs les plus
performants, mais au prix du déclin d’autres. Le T.G.V. agirait comme un accélérateur de
mutations, qu’une collectivité se doit d’accompagner aussi bien pour les activités ou
entreprises gagnantes que pour celles qui risquent de pâtir de l’arrivée d’une concurrence
plus vive.
Contacter le CERTU et Dominique Riou pour un éventuel Interclubs FNAU.
3ème journée (fin septembre-début octobre) : Les stratégies de
développement des territoires : un regard critique. Du mimétisme à
la singularité ?
S’appuyer sur les travaux de D. Béhar et Ph. Estèbe, notamment les analyses menées sur
les stratégies comparées de quelques territoires (Dunkerque, Brive, Essonne), ainsi que sur les
SRDE (stratégie régionale de développement économique) de plusieurs Conseils Régionaux.
Beaucoup de documents se ressemblent et semblent sous-estimer les spécificités
territoriales. Quelles peuvent en être les raisons? Les stratégies sont avant tout semble-t-il
des messages de communication adressées aux marchés de la part d’un territoire qui
s’affiche « innovant », « moderne », « ouvert sur le monde » …. Mais, ils sont aussi destinés à
des Pouvoirs Publics de rang supérieur afin d’inscrire le territoire dans les axes (et les crédits)
des politiques définies à une échelle territoriale qui les englobe et les réunit, d‘où leur relative
uniformité semble-t-il.
Pourtant, l’articulation du global et du local, du « dedans » et du « dehors » justifie une
meilleure prise en compte de la singularité de la stratégie territoriale de développement. Les
auteurs dessinent des pistes et appellent à un effort de réflexion dans ce sens.
4ème journée : (fin novembre - début décembre) : « L’économie
verte » : cerner ses contours, son importance et sa dynamique. Les
éco-activités : des activités nouvelles ou des pratiques productives
nouvelles ?
S’appuyer sur l’étude de l’ADEME concernant les métiers de la « croissance verte »,
estimant à 90 000 emplois le gain réalisé depuis 2006 dans les secteurs de l’efficacité
énergétique et le développement des énergies renouvelables. Au total, le nombre total
d’emplois dans ces secteurs atteindraient 294 000 en équivalents temps plein en 2009. Les
prévisions évaluent ces emplois à près de 500 000 en 2012, mais devraient rester en
proportion moins importants que le niveau atteint dans d‘autres pays. S’agira-t-il d’emplois
réellement nouveaux ou bien de personnes déjà employées dans les entreprises (notamment
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dans le secteur de la construction) et formées aux techniques liées au développement
durable ?
Les éco-activités : Le conseil économique et social de Bretagne vient de publier un rapport
sur le sujet. Présenter les principaux enseignements de ces travaux : définition, poids,
dynamique et perspective d’évolution à moyen terme.
Évoquer le premier indice composite des « villes vertes » établi sur un panel d’une
trentaine de grandes agglomérations européennes et discuter des indicateurs.
Envisager à plus long terme et au-delà des travaux sectoriels, le processus de transition
vers une économie verte et soutenable à partir des apports de la mission prospective du
MEEDDAT : scénarios, enjeux de positionnement de l’économie et des entreprises françaises.
Autres thèmes possibles :
Innovation régionale : les premiers travaux d’Eurolio en matière d’innovation
technologique des régions françaises.
Observer la crise : quels moyens utilisés par les agences? Partager les initiatives et les
expériences partenariales nouées localement à l’occasion de la crise de 2008. Quel en sont les
impacts locaux? Quels effets sur la stratégie ou les actions entreprises par les collectivités ou
organismes opérationnels associés (agence de développement, Comité d’expansion,
Chambre de Commerce ...) ?
La nouvelle donne de la fiscalité locale dans le contexte de réforme des collectivités :
quels changements de comportements des intercommunalités des départements et des
régions face à l’impact potentiel des nouvelles dispositions de la fiscalité locale?
La question des métropoles (en lien avec la loi réformant les collectivités locales et
l‘appel à projet de la DATAR sur les « systèmes métropolitains »).
La prise en compte du « bien-être » dans les agrégats économiques, suite aux travaux de
la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi : les pistes élaborées par l‘INSEE et les prochaines
traductions opérationnelles (indicateurs,…).
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