solidaire,…. La compétitivité mesurée par le PIB ne peut être la seule mesure d’un
développement territorial. Cela renvoie aux travaux sur la mesure de la croissance, et plus
largement sur les objectifs d’une politique de croissance, notamment dans un contexte de
mutation rapide des objectifs individuels et collectifs. D’ailleurs, selon la définition de l'Union
européenne, la compétitivité n’est-elle pas la capacité d'un territoire à améliorer durablement
le niveau de vie des habitants, et à leur procurer un haut niveau d'emploi et de cohésion sociale,
dans un environnement de qualité » ? Il faut donc laisser les habitants définir leur mode de
développement, en utilisant les potentialités du territoire, celles issues des innovations
technologiques, et également celles issues des innovations sociales en cours.
4. Le second axe d’une politique d’égalité des territoires devrait porter sur l’accompagnement
des projets territoriaux
C’est au niveau des bassins d’emplois, des bassins de vie, qu’il faut organiser la croissance et le
développement des territoires. C’est le bon niveau pour mettre en place et conduire des projets
de territoire, cohérents, solides, porteurs de croissance et/ou de bien-être. La réforme
territoriale, en renforçant la taille des intercommunalités, en les faisant coïncider avec les
bassins de vie, permet la mise en place d’un échelon de proximité, pertinent pour les services
rendus aux populations, mais pertinent aussi pour des projets de territoires.
Il conviendrait d’abord de soutenir notre maillage territorial en villes « moyennes ». C’est une
spécificité de notre pays, et une chance. Leur dimension humaine et leur qualité de vie sont des
atouts pour la préservation des équilibres et pour le développement d’une croissance en
réseaux autour des métropoles. Cela concerne d’abord les « satellites » des métropoles, sortes
de bassins d’emplois de réserve (par exemple Figeac, Albi, Montauban,…, autour de la
métropole toulousaine), à moins d’une heure de la métropole. Mais, la dynamique des réseaux,
on l’a vu, peut permettre la création de liens au-delà de la simple proximité géographique. Les
villes moyennes peuvent également organiser leur croissance par des économies de niches, à
l’exemple de villes « magiques » qui se sont développées autour d’une ou deux activités, dans
un effet cluster (Niort,… ), ou par une forte attractivité liée à l’économie résidentielle (Vannes,
Biarritz, La Rochelle,…).
Au delà des villes moyennes, il conviendrait de s’appuyer sur les territoires fonctionnels,
construits sur le principe d’accessibilité des réseaux et sur leurs spécificités, en se basant sur les
projets locaux, autour de la production de biens spécifiques, de services innovants, appuyés sur
des savoirs ancestraux, sur des particularités ou des volontés collectives. Il s’agit d’accepter une
forme de « spécialisation » des territoires, basée sur leurs avantages comparatifs et permettant
ainsi de construire une stratégie de développement territorial ambitieuse et endogène. La