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Revue d’Analyse des politiques économiques et nancières Vol 1 - N° 1 Août 2015
La croissance économique moyenne en Afrique a afché des taux
autour de 5,2% durant la période 2003-2011 ; (BAD, 2012). Malgré que
ces taux montrent une nette amélioration comparativement à ceux
de la période quinquennale (1994-1999) qui tournaient autour de
3,6%, les niveaux de pauvreté demeurent toutefois préoccupants en
Afrique (BAD, 2012). Si la proportion de personnes vivant avec moins
d’un dollar par jour a diminué de 47% à 43% entre 2000 et 2005 et
le nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour est
estimé avoir diminué de 68,7% en 1990 à 60,8% en 2010, la pauvreté
n’en reste pas moins un grand dé. Son léger recul n’a pas empêché
le creusement de l’inégalité entre riches et pauvres dans de nombreux
pays de l’Afrique Subsaharienne (ASS). Pour preuve, selon le rapport
de la BAD (2012), six pays africains ont été classés parmi les 10 pays
souffrant le plus d’inégalités dans le monde, et dont le trio de tête, la
Namibie, l’Afrique du Sud et le Lesotho, afchait des coefcients de
Gini de 70, 65 et 63 respectivement. Face à l’ampleur de ces inégalités,
un consensus s’avère nécessaire car la croissance économique dans
les pays en développement doit être équitable pour la réduction de
la pauvreté (Stuart, 2011). De ce fait, la communauté internationale
redénit ses objectifs autour du concept de croissance inclusive et
durable.
Le Bénin, classé parmi les pays les moins avancés (PMA) présente
un niveau de vulnérabilité économique élevé en raison de la
faible diversication de sa production. Son indice1 de vulnérabilité
économique s’établit ainsi à 42,5, le classant à la 11ème place sur les 49
PMA en 2009 et à la 5ème place parmi les pays les plus vulnérables de
la zone UEMOA (PNUD, 2011).
1 L’indice de vulnérabilité économique (EVI : Economic Vulnerability Index en anglais), déterminé selon une périodicité
triennale par le Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies est l’un des trois critères d’identication
des PMA, avec l’IDH et le PNB par habitant. Il mesure le degré d’exposition des économies à faibles revenus aux chocs
exogènes. Il est compris ici entre 0 et 100. Plus il est élevé, plus l’économie est exposé aux chocs exogènes.
introduction