Construction d`un indicateur synthétique de croissance inclusive

publicité
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières
Volume 1 - Numéro 1 Août 2015 pp 69 - 105
Construction d’un indicateur
synthétique de croissance
inclusive
Par :
Sêna Sourou François ANAGO
Chercheur à l’UAC, BENIN
[email protected]
et
Jean-Luc Dewanou HOUNGBEME
Chercheur à l’UAC, BENIN
[email protected]
Résumé : Cet article s’est fixé comme objectif de construire un indicateur
synthétique de croissance inclusive tout en réalisant une maquette sous
le logiciel Excel qui permettra une mise à jour automatique de l’indicateur
une fois de nouvelles observations disponibles. La méthode utilisée pour
construire l’indicateur est l’Analyse en Composante Principale (ACP)
directement implémentée sous Excel et qui a l’avantage de fournir des
pondérations qui tiennent compte de la variabilité dans le temps des
données. Il ressort que l’indice synthétique de la croissance inclusive (ISCI)
du Bénin a connu une amélioration en passant de 91,29 en 1995 à 117,36
en 2012 ; soit une évolution de 28,56% sur l’ensemble de la période. Cette
évolution de l’indice est essentiellement tirée par le taux de mortalité
maternelle avec une contribution de 40,19% et le taux net de scolarisation
primaire présentant une contribution négative de -15,91%.
Mots clefs : Croissance inclusive - indicateur synthétique - Analyse en
Composante Principale
69
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
introduction
La croissance économique moyenne en Afrique a affiché des taux
autour de 5,2% durant la période 2003-2011 ; (BAD, 2012). Malgré que
ces taux montrent une nette amélioration comparativement à ceux
de la période quinquennale (1994-1999) qui tournaient autour de
3,6%, les niveaux de pauvreté demeurent toutefois préoccupants en
Afrique (BAD, 2012). Si la proportion de personnes vivant avec moins
d’un dollar par jour a diminué de 47% à 43% entre 2000 et 2005 et
le nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour est
estimé avoir diminué de 68,7% en 1990 à 60,8% en 2010, la pauvreté
n’en reste pas moins un grand défi. Son léger recul n’a pas empêché
le creusement de l’inégalité entre riches et pauvres dans de nombreux
pays de l’Afrique Subsaharienne (ASS). Pour preuve, selon le rapport
de la BAD (2012), six pays africains ont été classés parmi les 10 pays
souffrant le plus d’inégalités dans le monde, et dont le trio de tête, la
Namibie, l’Afrique du Sud et le Lesotho, affichait des coefficients de
Gini de 70, 65 et 63 respectivement. Face à l’ampleur de ces inégalités,
un consensus s’avère nécessaire car la croissance économique dans
les pays en développement doit être équitable pour la réduction de
la pauvreté (Stuart, 2011). De ce fait, la communauté internationale
redéfinit ses objectifs autour du concept de croissance inclusive et
durable.
Le Bénin, classé parmi les pays les moins avancés (PMA) présente
un niveau de vulnérabilité économique élevé en raison de la
faible diversification de sa production. Son indice1 de vulnérabilité
économique s’établit ainsi à 42,5, le classant à la 11ème place sur les 49
PMA en 2009 et à la 5ème place parmi les pays les plus vulnérables de
la zone UEMOA (PNUD, 2011).
1 L’indice de vulnérabilité économique (EVI : Economic Vulnerability Index en anglais), déterminé selon une périodicité
triennale par le Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies est l’un des trois critères d’identification
des PMA, avec l’IDH et le PNB par habitant. Il mesure le degré d’exposition des économies à faibles revenus aux chocs
exogènes. Il est compris ici entre 0 et 100. Plus il est élevé, plus l’économie est exposé aux chocs exogènes.
70
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Durant la décennie 2000-2010, la croissance économique a connu une
évolution erratique malgré les différentes politiques mises en œuvre.
Ce que décrit le graphique 1 ci-dessous. Le taux de croissance réel
moyen sur cette période est de 4% (INSAE, DGAE, 2011).
Graphique 1 : Evolution du taux de croissance réel sur la période 2000-2010
Source : Réalisé par les auteurs
Par ailleurs, plusieurs documents de stratégies2 de croissance et de
réduction de la pauvreté (SCRP) ont été élaborés par le gouvernement
pour corriger les dysfonctionnements mis en évidence par l’évaluation
des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS). Il s’agit de la Stratégie
de Réduction de la Pauvreté Intérimaire (SRPI), ébauchée en 2000, la
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP1) pour la période 2003-2005
qui a servi de cadre stratégique de référence et de dialogue avec
les PTF, la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté
(SCRP2) pour la période 2007-2009 qui a permis de maintenir le taux
de croissance économique autour de 4% en moyenne et d’enregistrer
des résultats significatifs dans le secteur social et la SCRP3 (2011-2015).
2 Les objectifs de ces documents sont l’amélioration de la compétitivité globale et sectorielle de l’économie
afin d’assurer une croissance économique vigoureuse et l’éradication de la pauvreté et l’amélioration de la
qualité de vie des populations.
71
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Les différentes stratégies s’inspirent de la vision à long terme décrite
dans les Etudes Nationales de Perspectives à long terme « Bénin Alafia
2025 » et s’appuient sur les Conditions Stratégiques de Développement
(OSD) définies par le Gouvernement en 2006. Elles internalisent aussi
les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Mais quelle
est la situation de la pauvreté au Bénin ?
Malgré, les performances réalisées ces dernières années, le niveau
de pauvreté au Bénin demeure préoccupant. En effet, après une
croissance de 3,3% en 2011, 5,4% en 2012, 5,6% en 2013 et 5,5 %3 en 2014,
le taux de pauvreté4 se maintient à 50,9%. La croissance économique
n’a donc pas réduit significativement le taux de pauvreté (Banque
Mondiale, 2014). Ainsi, la croissance économique n’est pas une fin
en soi mais il faut faire plus pour s’attaquer aux problématiques
multidimensionnelles de la pauvreté (OCDE, 2014).
3 Selon les estimations de juin 2015 par la DGAE (2015) pour l’année 2014.
4 Il est calculé selon la norme internationale de 1,25 dollar par jour.
72
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
1. APPROCHES DE DEFINITION ET
CARACTERISTIQUES DE LA CROISSANCE
INCLUSIVE
Plusieurs approches de définition et de mesure de la croissance
inclusive ont été adoptées par les différentes institutions internationales.
La Banque mondiale, utilise la « croissance inclusive » pour désigner
le rythme et le schéma de la croissance économique, concepts
interdépendants et évalués simultanément. Selon l’approche de la
Banque mondiale, une croissance économique forte est nécessaire
pour réduire la pauvreté absolue. Néanmoins, pour que cette
croissance soit durable, elle doit concerner un large éventail de
secteurs et de vastes pans de la population d’un pays. La Banque
Asiatique de Développement (ADB) définit la « croissance inclusive »
comme étant un concept qui va au-delà d’une croissance à large
assise. Il s’agit d’une « croissance qui non seulement crée de nouvelles
possibilités économiques, mais qui assure aussi l’égalité d’accès à ces
opportunités à tous les segments de la société, et notamment aux
pauvres » (Ali et Hwa Son, 2007). Du point de vue du Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD), la croissance inclusive
est considérée à la fois comme un résultat et comme un processus.
D’une part, elle permet à chacun de participer au processus de
croissance, en intervenant dans la prise des décisions et en étant
acteur de la croissance. D’autre part, la croissance inclusive procure
des avantages qui sont équitablement partagés. Elle implique donc
une participation et une mise en commun des avantages. Quant-à la
Banque Africaine de Développement (BAD), elle définit la « croissance
inclusive » comme étant une croissance économique dont le résultat
est plus de possibilités de développement socio-économique durables
pour le plus grand nombre de personnes, de régions et de pays,
protégeant en même temps les groupes vulnérables, tout ceci dans un
environnement d’équité, de justice égale, et de pluralité politique.
73
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
En résumé, ces différentes définitions font toutes référence à de
nouvelles approches pour lutter contre les inégalités sociales, en
particulier dans le monde en développement. Il s’agit notamment des
inégalités de revenu et des actifs, à la fois financiers et humains, des
inégalités pour l’accès à l’éducation, à la santé et aux opportunités
économiques ainsi que pour tous les aspects de la vie.
Au regard des différentes définitions de la croissance inclusive, on
peut noter que la croissance inclusive est caractérisée comme suit :
D’abord la croissance économique en est un préalable c’est-à-dire une
condition nécessaire mais non suffisante pour une croissance inclusive ;
ensuite elle est une croissance qui met l’accent sur l’emploi productif,
une croissance qui crée de nouvelles possibilités économiques, une
croissance qui garantit l’égalité d’accès à ces opportunités à tous
les segments de la société, une croissance qui assure la protection
sociale et le renforcement de la cohésion sociale et enfin c’est une
croissance rattachée aux concepts de « croissance reposant sur une
base large, une croissance partagée et une croissance pro-pauvre ».
2. Les principaux indicateurs utilisés
pour la mesure de la croissance
inclusive
Le virage à la croissance inclusive est de plus en plus clair au regard
des récentes crises économiques et des matières premières de 2008
(prix des denrées alimentaires et du pétrole en hausse), tout ceci
à l’approche de la date limite des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) fixée pour fin 2015. Dans ce contexte, il
convient de se demander si les efforts fournis par les différents acteurs
impliqués ont permis de réduire la pauvreté, les inégalités et par
ricochet la réalisation de la croissance inclusive. Aussi, est-il important
de disposer d’un indicateur de mesure du degré d’inclusion de la
74
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
croissance au Bénin et de permettre ainsi un suivi de l’évolution de
la croissance inclusive. Le présent papier se propose d’élaborer un
Indicateur Synthétique de Croissance Inclusive (ISCI) à partir de la
construction d’une maquette sous Excel.
Plusieurs variables ou indicateurs sont généralement utilisés dans la
littérature pour mesurer le degré de succès dans la réalisation de
l’inclusivité de la croissance. Etant donné que la croissance inclusive
regroupe deux dimensions clés à savoir la réalisation d’une croissance
soutenable qui créée et augmente les opportunités et la garantie un
large accès de ces opportunités aux membres de la société pour
bénéficier de cette croissance, McKinley (2010) identifie quatre
grandes catégories de variables pour l’évaluation de l’indice de la
croissance inclusive :
2.1 Croissance économique - emploi
productif et infrastructure
Ce pilier prône une croissance économique élevée, efficace et durable
pour créer des emplois productifs et des possibilités économiques. De
même, la disponibilité et l’accessibilité à certaines infrastructures clés
sont mises en exergue dans la littérature afin de faciliter les activités
économiques.
Les variables énumérées ci-dessous sont généralement réputées
mesurer cette composante :
75
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Catégories
Indicateurs spécifiques
Taux de croissance du PIB réel
Croissance
économique
Taux de croissance du PIB par tête
Part du secteur primaire dans le PIB
Part du secteur secondaire dans le PIB
Part du secteur tertiaire dans le PIB
Taux de chômage
Part de l’emploi dans l’industrie
Part de l’emploi dans la manufacture
Emploi productif
Part de l’auto emploi
Part des aides familiaux
Travailleurs salariés (% emploi total)
Taux d’électrification
Infrastructure
Taux de télé densité mobile (Nombre
d’abonnés à la téléphonie mobile sur 100
personnes)
Toutefois, des variables telles que les voies pavées sont également
utilisées pour apprécier la qualité des infrastructures.
2.2 Pauvreté monétaire et équité genre
Dans ses réflexions sur la relation entre l’égalité genre et la croissance
inclusive, Niimi (2009) a essentiellement utilisé les variables suivantes :
76
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Catégories
Mesure de pauvreté
Mesure d’inégalité
verticale
Mesure d’inégalité
horizontale
Indicateurs spécifiques
Incidence de la pauvreté monétaire
Coefficient de Gini
Part dans le revenu du quintile les plus
pauvres
L’écart entre le revenu ou dépense entre
les zones
Ratio femmes/hommes dans
l’enseignement primaire dans la tranche
d’âge de15 ans à 24 ans
Mesure de l’équité
genre
Ratio femmes/hommes dans
l’enseignement secondaire dans la tranche
d’âge de15 ans à 24 ans
Pourcentage d’accouchements réalisé par
un personnel qualifié
Part des femmes ayant un emploi salarié
non agricole
Femmes en activité (% de la population
active totale)
2.3 Capacité humaine
La capacité humaine est appréciée à travers des indicateurs
spécifiques dans les domaines tels que la santé et démographie,
l’éducation et l’assainissement. Le tableau ci-dessous présente ces
indicateurs :
77
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Catégories
Indicateurs spécifiques
Dépenses publiques en santé (% du PIB)
Taux mortalité des moins de 5 ans (pour 1000)
Santé et
démographie
Taux mortalité des âges en dessous de 40 ans
Taux de mortalité maternelle
Espérance de vie à la naissance
Tuberculose (pour 100 000 habitants)
Taux de malnutrition des moins de 5ans
Education
Taux net de scolarisation primaire
Taux net de scolarisation secondaire
Assainissement
Proportion de la population ayant accès à
l’eau potable
Proportion de la population ayant accès à
l’assainissement
Populations ayant accès à des installations
sanitaires
2.4 Protection sociale et qualité de la
gestion des affaires publiques
La Banque Asiatique de Développement (ADB) a mis en place un
groupe de travail sur l’indice de la protection sociale (Baulch et al.
2008) qui pourrait se prononcer sur le manque d’information sur la
qualité et la couverture de la protection sociale de chaque pays. Cet
indice composite comporte quatre composantes : i) les dépenses
78
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
totales sur tous les programmes de protection sociale en % du PIB ; ii) le
nombre des bénéficiaires des programmes de protection sociale par
rapport aux populations de référence prévues touchées, iii) Ratio du
nombre de pauvres bénéficiaires de la protection sociale par rapport
aux populations de référence prévues pour être touchées, et iv) la
promotion de la gouvernance.
Bien qu’il soit fastidieux de mesurer la promotion de la gouvernance,
quelques indicateurs sont généralement utilisés dans la littérature pour
l’approximer. Il s’agit de : i) l’indice de la perception de la corruption
[ADB, 2011], ii) le ratio du revenu/PIB et iii) le ratio l’investissement
public/PIB [McKinley, 2010].
Catégories
Indicateurs spécifiques
Dépenses totales sur les tous programmes de
protection sociale en % du PIB Protection sociale
Ratio du nombre des bénéficiaires des
programmes de protection sociale par rapport
aux populations de référence prévues pour
être touchées
Ratio du nombre de pauvres bénéficiaires
de la protection sociale par rapport aux
populations de référence prévues pour être
touchées
Les dépenses moyennes de protection sociale
pour les autres personnes pauvres
Gouvernance
L’indice de la perception de la corruption
Le ratio du revenu/PIB
Le ratio investissement public/PIB
79
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Tels sont les principaux indicateurs utilisés dans les travaux empiriques
pour évaluer le niveau de la croissance inclusive.
Par ailleurs, plusieurs méthodes sont utilisées dans la littérature pour
diagnostiquer et évaluer la croissance inclusive. Au nombre de cellesci, trois principales d’entre elles seront exposées dans le présent travail.
Il s’agit de :
•
La méthode de l’ADB utilisée par les Nations-Unies
Cette méthode consiste à baser l’analyse de la croissance inclusive
sur trois principaux piliers de la politique socio-économique renforcés
par les composantes « Pauvreté et Inégalité » et « Bonne gouvernance
et Institutions »5. Ces piliers sont :
Pilier 1 : Croissance forte et soutenue pour créer des emplois productifs
et des opportunités économiques
Pilier 2 : Inclusion sociale pour assurer un accès équitable aux
opportunités économiques
Pilier 3 : Filets de sécurité sociale pour protéger contre la pauvreté
chronique et atténuer les risques liés aux chocs transitoires
Pour évaluer l’indice de croissance inclusive, la méthode de l’ADB
retient 35 principaux indicateurs clés avec des pondérations dans les
cinq6 domaines énumérés plus haut. Cependant, on note pour cette
méthode des contraintes de données et de pondérations qui varient
d’une étude à l’autre.
La figure suivante présente de façon synthétique la coordination entre
ces différentes composantes.
5 Les différents indicateurs permettant d’apprécier chacun des trois piliers ainsi que les deux composantes énumérées qui sont explicités précédemment.
6 Il s’agit des trois piliers renforcés par les deux composantes sus-citées.
80
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Figure 1 : Piliers de la politique de la croissance inclusive
CROISSANCE INCLUSIVE
Croissance
économique forte
et durable
pour créer
des emplois
productifs et
des opportunités économiques.
Inclusion sociale pour assurer
un égal accès aux opportunités
économiques
-
Investir dans l’éducation, la
santé et les autres services
sociaux pour étendre les
capacités humaines.
-
Eliminer
les
défaillances
institutionnelles et de marché
et l’exclusion sociale.
Filets de
sécurité sociale
pour protéger
contre la
pauvreté
chronique et
atténuer les
risques liés
aux chocs
transitoires.
BONNE GOUVERNANCE ET INSTITUTIONS RESPONSABLES
Source : Zhuang (2010).
Il ressort donc que la méthode prend en compte en plus de la
croissance économique (aspect quantitatif), les aspects qualitatifs
pour évaluer la croissance inclusive.
•
La méthode de l’arbre à problèmes de Hausmann Rodrik
Velasco (HVR) utilisée par la Banque Mondiale
La méthode HRV établie en 2005 par Hausmann, Rodrik et Velasco est
une analyse basée sur l’approche de diagnostic de la croissance.
Cette méthode a pour objectif d’identifier les secteurs potentiels à
l’investissement et repose sur les postulats suivants :
-
Identifier les contraintes majeures à la croissance (arbre de
diagnostic) afin de concentrer les efforts et les ressources sur
les contraintes qui constituent les plus grands obstacles à une
croissance économique forte et durable.
-
Il est admis que l’investissement privé et l’entreprenariat
sont les principaux moteurs d’une croissance économique
81
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
soutenue et qu’une mauvaise performance économique
peut découler d’une offre réduite ou d’une demande limitée
en un facteur/bien/service donné.
Figure 2 : Arbre de diagnostic
Source : HVR (2005)
Afin de déterminer l’existence d’une contrainte potentielle, la
méthodologie HRV propose quatre « tests » à travers la figure suivante :
82
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Figure 3 : Tests proposés par la méthode HVR
Test 1 : Evaluer si le coût
implicite
du
facteur
pouvant représenter une
contrainte est élevée
Test 2 : Evaluer si les
changements de
disponibilité d’un facteur
pouvant représenter
une contrainte sont
corrélés avec les niveaux
d’investissements ou de
croissance
Test 3 : Evaluer si les agents
économiques cherchent
à contourner l’obstacle en
acceptant de supporter des
coûts additionnels ou en
prenant des risques
Test 2 : Evaluer si les
changements de
disponibilité d’un facteur
pouvant représenter
une contrainte sont
corrélés avec les niveaux
d’investissements ou de
croissance
Source : HVR (2005)
La méthode HVR est donc celle qui propose les procédures
d’identification des contraintes qui entravent l’inclusivité de la
croissance économique afin de prendre des mesures correctives.
•
La méthode de la courbe de mobilité sociale du
FMI
C’est une méthode qui permet d’évaluer à partir d’une courbe la
contribution de la croissance économique et de la redistribution
(équité) à la croissance inclusive. En effet, l’inclusivité s’analyse ici à
partir de l’évolution conjointe de la croissance du revenu par tête et
de l’indice de Gini.
Cependant, on note une nouvelle méthode d’évaluation de
l’inclusivité de la croissance : la méthode basée sur la consommation.
Elle consiste à suivre sur une période donnée la consommation des
mêmes personnes et permet d’identifier les vrais gagnants et perdants
83
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
du processus de croissance économique contrairement aux méthodes
précédemment présentées qui sont utilisées par les institutions
internationales. En effet, elles utilisent jusque-là une méthode qui, en
s’intéressant à l’impact de la croissance sur la réduction de la pauvreté,
suit des groupes d’individus dont la composition peut changer d’une
année à une autre. Or, ce changement dans la composition des
groupes suivis ne rend pas compte de l’évolution du niveau de vie de
chaque personne qui est pourtant essentielle lorsqu’on s’intéresse à
l’inclusivité de la croissance.
On retient donc qu’il existe une multitude de méthodes qui sont
utilisées dans la littérature. Cependant, elles conduisent à l’élaboration
d’un indicateur soit numérique multidimensionnel (la méthode ADB
et la méthode de la courbe de mobilité sociale), soit numérique
unidimensionnelle (la méthode basé sur la consommation) et à des
évaluations qualitatives (la méthode HVR).
3. METHODOLOGIE DE CONSTRUCTION DE
L’INDICATEUR : PRINCIPES ET AVANTAGES
3.1 Les données utilisées
Un total de 24 variables a été utilisé dans la cadre de cette étude.
Il s’agit des données provenant de l’INSAE que sont : le taux de
croissance économique (TCR) ; les parts respectives des secteurs
primaire (PSP), secondaire (PSS) et tertiaire (PST) dans le PIB ; et celles de
la Banque Mondiale à savoir le taux de chômage (TCHO) ; l’utilisation
de l’internet (UI) ; la télé-densité mobile (TDM) : c’est la proportion
de la population abonnée à la téléphonie mobile ; le ratio femmeshommes dans l’enseignement primaire (RFHEP) ; le ratio femmeshommes dans l’enseignement secondaire (RFHES) ; le pourcentage
des accouchements réalisés par un personnel qualifié (PARPQ) ;
le pourcentage de femmes employées salariées non agricoles
84
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
(PFESNA) ; les dépenses publiques en santé (DPS) ; le taux de mortalité
des moins de 5 ans pour 1000 habitants (TMI) ; le taux de mortalité
maternelle pour 1000 (TMM) ; l’espérance de vie à la naissance (EVN) ;
la prévalence pour la tuberculose pour 100000 habitants (TPT) ; le taux
de malnutrition des moins de 5 ans (TM) ; le taux net de scolarisation
primaire (TNSP) ; le taux net de scolarisation secondaire (TNSS) ; les
dépenses publiques en éducation (DPE) ; la part de la population
ayant accès à l’eau potable (A_EAU) ; la part de la population ayant
accès à l’assainissement (AA); l’indice d’allocation des ressources
(IAR) : c’est un indice qui mesure l’homogénéité de répartition des
ressources de l’Etat entre les différents secteurs socio-économiques
du pays et la moyenne collective des politiques structurelles (MCPS) :
c’est la note moyenne sur 10 que la Banque Mondiale attribue aux
politiques structurelles de l’Etat. Ces données couvrent la période
1995-2012 et l’impossibilité de disposer des données de la majorité des
variables utilisées avant 1995 explique la période choisie. Le tableau cidessous présente les statistiques descriptives sur les variables utilisées.
85
86
0,97
1,34
21,69
73,38
51,94
70,82
24,18
2,16
Taux de Chômage (en %)
Utilisation de l’Internet (en %)
Télé Densité Mobile (en %)
Ratio Femmes-Hommes au Primaire (en %)
Ratio Femmes-Hommes au Secondaire (en %)
Pourcentage d’Accouchements Réalisé par un
Personnel Qualifié
pourcentage de Femmes Employées Non Agricoles
Dépenses Publiques de Santé (en % du PIB)
440,44
35,28
Parts du Secteur Tertiaire (en %)
Taux de Mortalité Maternelle (pour 1000)
13,15
Parts du Secteur Secondaire (en %)
125,76
33,53
Parts du Secteur Primaire (en %)
Taux de Mortalité Infantile (pour 1000)
4,35
Moyenne
Taux de Croissance Economique (en %)
Variables
Tableau 1 : Statistiques descriptives des variables, 1995-2012
455,00
127,75
2,19
25,10
70,25
46,05
73,04
4,44
1,07
0,95
35,49
13,24
32,84
4,37
Médiane
520,00
157,00
2,39
25,90
84,10
67,90
89,49
83,65
4,50
1,30
36,93
13,72
36,58
6,25
Maximum
355,00
88,60
1,81
22,50
59,80
40,41
55,05
0,02
0,00
0,70
33,60
12,57
31,33
2,55
Minimum
55,97
24,01
0,18
1,43
7,98
9,12
11,44
30,48
1,40
0,19
1,10
0,33
1,60
1,15
Ecart-type
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
79,89
10,59
78,52
31,38
3,72
69,22
10,64
3,53
3,70
Taux de Prévalence de la Tuberculose (pour 100000)
Taux de Malnutrition des moins de 5 ans (en %)
Taux Net de Scolarisation Primaire (en %)
Taux Net de Scolarisation Secondaire (en %)
Dépenses Publiques d’Education (en % du PIB)
Taux d’Accès à l’Eau potable (en %)
Taux d’Accès à l’Assainissement (en %)
Indice d’allocation des ressources
Moyenne Collective des Politiques Structurelles
3,69
3,53
10,55
69,25
3,48
27,46
80,92
8,70
77,00
56,42
4,00
3,65
14,30
76,10
5,35
47,68
94,86
17,50
100,00
59,12
Source : Les auteurs à partir des données de l’INSAE et de la Banque Mondiale
56,65
Espérance de Vie à la Naissance (en années)
3,50
3,47
7,00
61,70
2,75
20,79
56,24
8,40
69,00
54,82
0,10
0,05
2,39
4,71
0,91
10,31
12,33
3,20
10,67
1,61
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
87
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
L’analyse de ce tableau révèle globalement une amélioration des
indicateurs du bien être pris en compte dans la croissance inclusive
dont douze (UI, TDM, RFHEP, RFHES, PARPQ, FESNA, EVN, TNSP, TNSS,
DPE, A_EAU et AA) ont atteint leur maximum sur la période en 2012 en
partant de leur minimum en 1995, trois (TMI, TMM et TM) sont passés de
leur maximum sur la période en 1995 à leur minimum en 2012, deux (TPT
et IAR) ont un niveau élevé en 2012 (100 et 3,53 respectivement) par
rapport à 1995 (70 et 3,47 respectivement) et un (DPS) a connu une
amélioration en 2012 comparativement à 1995. Le taux de croissance
réelle du PIB (TCRPIB) sur la période est de 4,35% avec un niveau en 2012
(5,4%) inférieur à celui de 1995 (6,05%) tandis que le taux de chômage
(TCHO) moyen est de 0,97%. Quant à l’utilisation de l’internet (UI) et
à la télé-densité mobile (TDM), leur valeur moyenne sont de 1,34% et
21,69%. Pour ce qui est des ratios femmes-hommes dans l’enseignement
primaire (RFHEP) et secondaire (RFHES) leurs valeurs minimales sont de
55,05 et 40,41 respectivement et les valeurs maximales de 89,49 et 67,90
respectivement avec des moyennes respectives de 73,38 et de 51,94.
En ce qui concerne les taux de mortalité infantile (TMI) et maternel
(TMM), ils ont connu une tendance à la baisse sur la période sous
revue en passant des valeurs maximales respectives de 157%° et 520%°
en 1995 aux valeurs minimales de 88,6%° et de 355%° respectivement.
Cette réduction de la mortalité est associée à une hausse et à une
baisse respectivement des deux groupes de variables : groupe 1
« Pourcentage d’Accouchements Réalisés par un Personnel Qualifié
(PARPQ), Dépenses Publiques de Santé dans le PIB (DPS), Espérance
de Vie à la Naissance (EVN), Dépenses Publiques d’Education dans
le PIB (DPE), Taux Net de Scolarisation Primaire (TNSP) et Secondaire
(TNSS), l’Accès à l’Eau potable (A_EAU) et à l’Assainissement (AA) » et
groupe 2 « Taux de malnutrition des moins de 5 ans (TM) et le Taux de
Prévalence de la Tuberculose (TPT) ». Les variables du groupe 1 sont
passées de 59,80% ; 2,11% ; 55 ans ; 2,75% ; 56,24% ; 20,79% ; 61,7% et
7% en 1995 à 84,1% ; 2,31% ; 59 ans ; 5,35% ; 94,86% ; 47,68% ; 76,10% et
14,30% en 2012 respectivement avec des moyennes respectives de
88
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
70,82% ; 2,16% ; 56,65 ans ; 2,72% ; 78,52% ; 31,38% ; 69,22% et 10,64%.
Pour les variables du groupe 2, d’un niveau de 17,5% et 100 pour
100000 habitants en 1995, elles sont passées respectivement à 8,4%
et 70 pour 100000 habitants en 2012 avec des moyennes respectives
sur la période de 10,59% et 79,89 pour 100000 habitants.
3.2. L’Analyse en Composante Principale (ACP)
et ses intérêts
La méthodologie adoptée dans le cadre-ci, consiste à construire un
indicateur synthétique de croissance inclusive (ISCI) à partir d’une
analyse en composante principale (ACP). L’objectif d’une telle méthode
est de construire un indicateur qui décrit, en une variable unique, la
composante commune de ces variables dont les mouvements sont très
corrélés étant entendue qu’elles participent à la réalisation ou non d’un
même phénomène qu’est ici la croissance inclusive. L’intérêt de cette
méthode réside dans le fait qu’elle permet d’obtenir des pondérations
qui reflètent effectivement la variabilité des données. Autrement dit,
au lieu de s’appuyer sur des pondérations théoriques, elle se base sur
des pondérations empiriques qui, résultent du phénomène interne
aux données qui gouverne le mouvement d’ensemble de celles-ci.
Compte tenu du fait que ces variables proviennent de divers domaines
et présentent donc une hétérogénéité des unités de mesure il est
préférable de faire une ACP normée (Baccini, 2010).
L’ISCI correspond à la première composante principale qui est celle
qui par construction résume la plus grande part de l’information
contenue dans les données. En dehors du fait que cette méthode
présente l’avantage d’utiliser des pondérations qui captent le plus
de variabilité possible entre les différentes données successives, elle
permet aussi
d’avoir les contributions de chacune des variables
à la valeur de l’indicateur donc à la croissance inclusive ainsi que
l’élasticité de l’indicateur par rapport à chacune d’elles. L’inertie
89
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
représentée par le premier axe correspond au taux de variabilité
des variables retranscrit par cet axe. Etant donné que la première
composante principale est celle qui explique la plus grande part de
l’information contenue dans les données, elle est donc préférable
à toutes les autres composantes (1). L’utilisation de cet axe dans la
construction de l’ISCI ne se fait qu’au niveau de la détermination
des pondérations des variables à partir des coefficients de liaison de
chaque variable avec l’axe en question (2). Il n’est donc pas possible
d’utiliser au regard de (1) et (2) d’autres axes dans la construction de
l’indice. La première composante représente ici (16,885/24)=70,35% de
l’information contenue dans les données, 16,885 étant la valeur propre
maximale (l’inertie de l’axe 1) et 24 l’inertie totale qui correspond ici
au nombre de variables car l’ACP est normée.
Un indicateur construit comme une moyenne arithmétique simple
des 24 variables présente l’inconvénient de considérer que toutes
les variables participent avec un même poids à la construction de
l’indicateur ce qui est loin d’être réaliste car les différentes variables
ne participent pas avec le même poids à l’amélioration du bienêtre des populations et par ricochet à la croissance inclusive. L’ACP
utilisée a donc l’avantage d’utiliser des pondérations non uniformes
qui tiennent compte de la variabilité des données. C’est ce qui, entre
autres, explique le choix de l’ACP pour construire l’ISCI.
Les coefficients de liaison entre chaque variable et la composante
principale utilisés pour construire l’ISCI sont déterminés par estimation
à partir de la méthode des MCO dans une ACP. De plus, nous savons
que si le nombre d’observations augmente, on va se rapprocher plus
de la vraie valeur de ces coefficients de liaison (Perraudin, 2004). Ainsi,
par exemple, les estimations sur 1995-2014 sont plus proches des vraies
valeurs que celles obtenues avec des données de la période 19952012 compte tenu du nombre plus important d’observations. C’est
pour cela qu’il est important que l’ISCI soit mis à jour au fur et à mesure
que l’on dispose de plus d’observations et c’est d’ailleurs de cette
90
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
manière que procède l’Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques (INSEE) dans le cadre du calcul de l’Indice Synthétique
de confiance des ménages (ISCM) en réestimant en janvier de
chaque année les coefficients de pondération du facteur commun et
en révisant les valeurs passées de l’indice (INSEE, 2014). Malgré cette
propriété de mise à jour de l’indice, disposer chaque année d’une
estimation de l’indice demeure utile en matière de l’élaboration des
politiques économiques orientées car, une décision à « l’à peu près
juste » mais prise à temps vaut mieux qu’une décision totalement juste
prise tardivement.
Le travail réalisé ici présente également l’avantage de l’implémentation
complète de la procédure de calcul de cet indicateur sous Excel y
compris la détermination des pondérations issues de l’ACP qui, au lieu
d’être faite sous SPAD ou tout autre logiciel adapté, est directement
faite sous Excel. Cela permet non seulement de calculer l’ISCI d’une
nouvelle année dont les données sont nouvellement entrées dans
l’espace des données en un nombre très restreint d’actions ou de
procédures mais aussi de mettre à jour l’ensemble des éléments
calculés qui figuraient dans la maquette avant la nouvelle entrée.
Il s’agit notamment de la mise à jour de la matrice des variancecovariances, des valeurs propres, des vecteurs propres, des corrélations
de chaque variable avec le premier axe factoriel, des contributions
des variables ainsi que leurs coordonnées sur cet axe, de l’ISCI avec
les élasticités associées à chaque variable.
La maquette ainsi obtenue présente les avantages suivants :
•
La possibilité d’avoir les résultats de l’ACP à partir d’Excel ;
•
La dynamique de la maquette dans la doubles dimension tempsvariables dans la mesure où elle permet l’ajout et la suppression
à la fois des variables et des données d’une année ;
91
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
•
La mise à jour automatique des pondérations et des valeurs passées
de l’indicateur avec l’ajout des données d’une nouvelle année.
Les différents blocs de la maquette réalisée sous Excel se présentent
comme suit7 :
7 La maquette présentée ici ne montre pas toutes les 24 variables utilisées mais certaines compte tenu du fait que
la dimension de la maquette ne le permet pas. Néanmoins toutes les zones sont présentées ce qui permet de se faire
une bonne idée de la structure de la maquette.
92
3,9610
5,3414
4,8617
6,2484
4,4211
3,8825
3,1199
2,8652
3,7522
4,6264
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Moyennes et Ecart-Type
Valeurs propres
Vecteur propre1
Pondérations
Contribution Var_Axe1
Indice Synthétique (IS)
Elasticité IS/Var
ISCI normalisé
2,5528
3,5307
2010
2011
5,4000
2,6665
2009
2012
5,0184
2008
5,7347
1997
4,3243
1996
6,0452
TCR
PIB
1995
Années\
Code
Données
Variables Centrées
réduites
Matrice de Covariance
Données
67,4083
66,7180
67,5421
67,6148
67,7369
68,6663
67,5637
67,7113
67,7453
67,9064
66,2444
65,4526
65,0795
64,2350
63,4234
64,2181
64,2947
66,9098
OP
Primaire
ZONE 1
12,8367
13,3035
13,2188
13,0372
12,5741
12,9841
13,0080
13,3195
13,3274
13,7168
13,5591
13,3300
12,9248
12,8295
12,5665
13,5207
13,2669
13,3923
36,9279
35,1375 35,6892 36,1440 36,7909
36,6020 35,7511 35,5935 35,3822 35,8594 34,4859 34,4002 34,2128 33,6032 33,7140 33,8164 34,3858 36,5046 SECONDAIRE TERTIAIRE Variables Centrées
PIB
PIB
réduites
0,9375
-0,7362
-1,6118
-1,5100
0,5959
0,2449
-0,5379
-1,3321
-1,1041
-0,4212
0,0611
1,6972
0,4555
0,8851
-0,3509
1,2372
-0,0256
1,5153
TCR
PIB
0,6029
0,1590
0,6889
0,7356
0,8141
1,4116
0,7027
0,7976
0,8195
0,9231
-0,1454
-0,6544
-0,8943
-1,4372
-1,9591
-1,4481
-1,3989
0,2824
OP
Primaire
ZONE 2
-0,9925
0,4822
0,2145
-0,3591
-1,8223
-0,5268
-0,4514
0,5325
0,5578
1,7879
1,2897
0,5659
-0,7143
-1,0154
-1,8462
1,1683
0,3666
0,7627
SECONDAIRE
PIB
1,5426
-0,1312
0,3846
0,8098
1,4146
1,2380
0,4424
0,2952
0,0975
0,5437
-0,7403
-0,8204
-0,9956
-1,5655
-1,4619
-1,3662
-0,8339
1,1469
TERTIAIRE
PIB
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
93
94
-0,3241
-0,5022
-0,4018
-0,4476
-0,4843
0,7384
0,7091
-0,4444
0,7369
0,6958
-0,3478
-0,4898
0,8339
0,7214
0,4501
0,5800
-0,6802
-0,6115
0,7645
-0,3675
0,6250
0,6058
-0,2116
-0,1605
-0,2118
-0,0527
0,0234
-0,1921
-0,3672
-0,2371
-0,2314
-0,1560
0,2248
0,7048
0,6455
0,6847
0,6229
0,6959
0,7074
0,6501
0,6286
0,5304
0,5919
-0,5729
35,2778
0,8842
-0,0830
1,0000
-0,1565
13,1509
-0,0830
1,0000
0,1399
-0,0603
1,3654
0,1856
1,0697
0,3165
1,5555
0,1738
1,3859
7,7523
56,6473
1,5675
559,5556 54,3959
874,2389 23,3296
2,1605
24,1778
70,8222
8,8639
73,3850 11,1192
51,9431
Valeur
Propres
0,0084
0,0133
0,0173
0,0226
0,0407
0,0701
0,0782
0,1846
0,3837
0,5201
0,7064
1,1279
1,2620
2,6707
1,1168 16,8850
Ecarttype
21,6876 29,6182
1,3402
99,0333
66,4706
4,3529
0,8842
0,1399
-0,1565
-0,0603
1,0000
1,0000
-0,3953
-0,3953
Moyenne
OP
SECONDAIRE TERTIAIRE
Primaire
PIB
PIB
TCR PIB
Matrice
Covariance
ZONE 3
Pondérations
-0,2416
-0,2382
-0,2426 -0,1783
-0,2297
-0,2387
-0,2306 -0,2409 -0,2080 -0,2252 0,1571 -0,1696 0,0444 -0,1870 0,1254 Vecteur
propre1
0,1254
Coefficients
de liaison des
Variables avec
l’AXE1
0,5151
100
24
1
Faible
4,1667
1,5714
0,3491
0,0802
0,0948
TCR
PIB
Coordonnées
des Variables
sur l’Axe1
Contribution
Variables
Contribution
Moyenne
Degré
Contribution
des Variables
Variable
Active
Nombre Total
Variables
Actives
Somme des
Contributions
des Variables
Coef2
Coef1
Pondérations
-0,1870
-0,7683
1
Faible
4,1667
3,4958
1,5111
0,0227
0,0374
0,0444
0,1826
1
Faible
4,1667
0,1974
3,1375
0,2386
0,0800
-0,1696
-0,6971
1
Faible
4,1667
2,8778
1,2654
0,0359
0,0406
OP
SECONDAIRE TERTIAIRE
Primaire
PIB
PIB
ZONE 4
0,7645
0,7145
0,5665
0,3087
0,2081
0,2771
0,2115
0,0460
-0,1864
0,1459
0,0042
0,0730
-0,4380
-0,5296
-0,8000
-0,4150
-0,5671
-0,3838
Iindice
Synthétique
(IS)
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
0,0280
0,1044
-1,1645
-0,0242
-0,1917
95
0,8733
-16,4065
0,0742
0,9462
-2,3402
-48,1973
-11,8228
1,0916
-104,1489
33,1289
1,2723
0,1517
-0,2245
-1,3059
0,0378
20,0258
0,3223
0,5143
1,7784
-0,5878
-0,2339
5,5238
8,5250
-31,9597
1,1747
0,2701
OP Primaire
/PIB
0,2386
0,1201
0,1551
-0,812273087
TCR /
PIB
Elasticité IS/
Var
-0,2665
4,5376
3,7759
0,6009
0,4593
-7,6266
-1,4973
-87,0045
2,6970
2,7083
-0,9238
3,7549
3,1292
3,4051
1,4068
2,0319
5,0561
SECONDAIRE
/PIB
0,1999
-1,8408
-4,0703
-1,1927
-2,9170
0,6032
8,1368
8,7946
5,8424
0,8130
-6,2828
20,9542
1,2952
-21,1645
35,1693
-2,2649
0,7754
TERTIAIRE
/PIB
25,0876
-0,2598
Moyenne Collective des Politiques
Structurelles
0,4102
% de Population ayant Accès à
l’Assainissement
OP Indice d’Allocation Ressources
1,3272
% de Population ayant Accès à l’Eau Potable
0,1122
0,3133
Dépenses Publiques d’Education
Taux Net Scolarisation Secondaire
-2,2887
0,5232
467,7438
0,4209
0,2757
1,9682
0,4185
0,1359
0,0991
-1,6835
1,0166
0,1296
0,0623
11,4931
2,3806
-3,5420
-0,0228
-7,8801
Elasticités
Moyenne
117,3574 Taux Net Scolarisation Primaire
116,2201 OP Taux de malnutrition (-5an)
112,8605 OP prévalence Tuberculose (pour 100000)
107,0069 Espérance de Vie
104,7225 OP Taux mortalité Maternelle
106,2910 OP Taux mortalité infantile (pour 1000)
104,8003 Dépenses Publique de Santé /PIB
101,0434 Femmes Employées Salariées Non Agricole
% d’Accouchement assisté un par personnel
95,7657
Qualifié
103,3117 Femmes Hommes au Secondaire (15_24)
100,0948 Femmes Hommes au Primaire (15_24)
101,6572 Télé-densité mobile
90,0528 Utilisation de l’Internet
87,9746 OP TCHO
81,8341 TERTIAIRE PIB
90,5758 SECONDAIRE PIB
Variables
ZONE 5
91,2841 TCR PIB
87,1215 OP Primaire
ISCI
normalisé
-0,0003
0,1665
0,0111
0,0265
0,0831
0,0032
-0,2569
0,1051
0,0867
0,0055
0,6489
0,0802
0,0094
0,0024
0,0915
0,0111
0,0054
0,1669
0,0161
0,0101
0,0315
0,0569
0,1651
0,0882
Contributions
-0,016168663 10,31059671 0,686606559 1,642279927 5,149240721
0,199663046
-15,9095377 6,511682474 5,372079733 0,341799255 40,1891994 4,970399731
0,584221562
0,146906218 5,6696699 0,689868335 0,337461202 10,33599344 0,997990882 0,626333194 1,949082534 3,527188893 10,22616174 5,461280908 Contribution
en %
ISCI
normalisé
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Elle comporte 5 zones :
Zone 1: c’est la zone d’entrée des données avec les variables
en colonne et les années en ligne ;
Zone 2: à ce niveau on retrouve les variables centrées réduites
des données entrées en zone 1 ;
Zone 3: Ici, on retrouve la matrice de covariance, les valeurs
propres et le 1er
vecteur propre qui sont obtenus grâce à
l’utilitaire d’analyse sous le menu données (pour la matrice de
covariance) et au poptools sous le menu complément (pour
les valeurs et vecteurs propres) ;
Zone 4: à ce niveau se trouvent les Pondérations des variables,
la contribution de chaque variable à la formation du 1er axe
factoriel, les coordonnées des variables sur cet axe principal,
les coefficients de liaison linéaire entre l’axe principal et chaque
variable lesquels justement après normalisation entre 0 et 1
donnent les pondérations, l’Indice Synthétique de Croissance
Inclusive (ISCI)
Zone 5: Cette zone renseigne sur l’ISCI normalisé (ISCInorm) de
façon à avoir une moyenne de 100 et un écart type de 10 à la
manière de l’INSEE avec les indices synthétique de confiance
des ménages (INSEE, 2014), les élasticités de l’ISCInorm par
rapport aux variables et les contributions des variables à la
croissance de l’ISCInorm.
La réalisation de l’ACP a permis d’obtenir les pondérations des
variables telles que résumées dans le tableau ci-dessous :
96
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Tableau 2: Pondération des variables et sens de l’effet sur l’ISCI
Variables
Taux de Croissance
Economique
Sens de l’effet Variables utilisées
Pondérations
sur l’ISCI
dans l’ACP
Positif
Taux de Croissance
Economique
0,09
Parts du Secteur
Primaire
Négatif
100-Parts du
Secteur Primaire
0,04
Parts du Secteur
Secondaire
Positif
Parts du Secteur
Secondaire
0,08
Parts du Secteur
Tertiaire
Positif
Parts du Secteur
Tertiaire
0,04
Négatif
100-Taux de
Chômage
0,10
Utilisation de l’Internet
Positif
Utilisation de
l’Internet
0,03
Télé Densité Mobile
Positif
Télé Densité Mobile
0,03
Ratio FemmesHommes au Primaire
Positif
Ratio FemmesHommes au
Primaire
0,03
Ratio FemmesHommes au
Secondaire
Positif
Ratio FemmesHommes au
Secondaire
0,03
Pourcentage
d’Accouchements
Réalisé par un
Personnel Qualifié
Positif
Pourcentage
d’Accouchements
Réalisé par un Personnel
Qualifié
0,03
Pourcentage de
Femmes Employées
Non Agricoles
Positif
pourcentage de
Femmes Employées
Non Agricoles
0,03
Dépenses Publiques
de Santé
Positif
Dépenses Publiques
de Santé
0,04
1000-Taux de
Mortalité Infantile
0,03
Taux de Chômage
Taux de Mortalité
Infantile
Négatif
Taux de Mortalité
Maternelle
Négatif
1000-Taux
de Mortalité
Maternelle
0,03
97
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Espérance de Vie à la
Naissance
Positif
Espérance de Vie à
la Naissance
100000-Taux de
Prévalence de la
Tuberculose
100-Taux de
Malnutrition des
moins de 5 ans
0,03
Taux de Prévalence
de la Tuberculose
Négatif
Taux de Malnutrition
des moins de 5 ans
Négatif
Taux Net de
Scolarisation Primaire
Positif
Taux Net de
Scolarisation
Primaire
0,03
Taux Net de
Scolarisation
Secondaire
Positif
Taux Net de
Scolarisation
Secondaire
0,03
Dépenses Publiques
d’Education
Positif
Dépenses Publiques
d’Education
0,03
Taux d’Accès à l’Eau
potable
Positif
Taux d’Accès à
l’Eau potable
0,03
Taux d’Accès à
l’Assainissement
Positif
Taux d’Accès à
l’Assainissement
0,03
Indice d’allocation
des ressources
Moyenne Collective
des Politiques
Structurelles
Négatif
Positif
100-Indice
d’allocation des
ressources
Moyenne
Collective
des Politiques
Structurelles
Total
0,03
0,04
0,06
0,08
1
Source : Résultats de l’ACP
Ces pondérations obtenues à partir des données sur la période 19952012 ont permis d’obtenir l’ISCI dont l’évolution est donnée par le
graphique ci-dessous :
98
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Graphique 2: Evolution de l’ISCI du Bénin sur la période 1995-2012
Source : Réalisé à partir des résultats
Ce graphique montre que l’ISCI présente une tendance à la hausse,
ce qui traduit le fait qu’il y a eu amélioration de la croissance inclusive
au Bénin sur la période d’étude. De 1995 à 2001, l’ISCInorm est inférieur
à 100 ce qui traduit une croissance non inclusive (inclusion négative);
mais l’inclusion de la croissance s’améliore globalement sur ladite
période en passant de 87,13 en 1995 à 101,66 en 2001 après une
aggravation de la non inclusion de 1995 à 1998 (81,84) suivi d’une
reprise d’inclusion. De 2001 à 2006, on observe une stabilisation de
l’indice pratiquement à 100 (inclusion nulle) sauf en 2004 où on a
observé une dégradation de l’indice (95,77). Par contre, de 2006
à 2012 l’indice est demeuré strictement supérieur à 100 (inclusion
positive) avec une tendance en hausse en passant de 104,80 à 117,36
sur la période, ce qui correspond à une amélioration de 11,98% en 6
ans. L’ISCI est passé de 91,29 en 1995 à 117,36 soit une croissance de
28,56% sur l’ensemble de la période.
La contribution des différentes variables à cette croissance de l’ISCI
est donnée par le tableau ci-dessous :
99
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Tableau 3: Contribution des variables à la croissance de l’ISCI
Contributions
Contributions en
%
Taux de Mortalité Maternelle
11,48
40,19
Télé Densité Mobile
2,95
10,34
Indice Allocation des Ressources
2,94
10,31
Taux de Croissance Réel du PIB
2,92
10,23
Taux de Malnutrition des moins de 5 ans
1,86
6,51
Pourcentage d’Accouchements
Réalisés par un Personnel Qualifié
1,62
5,67
Part du Secteur Primaire dans le PIB
1,56
5,46
Taux de Prévalence de
la Tuberculose
1,53
5,37
Taux Net Scolarisation Secondaire
1,47
5,15
Taux de Mortalité Infantile
1,42
4,97
Part du Secteur Secondaire dans le PIB
1,01
3,53
Part du Secteur Tertiaire dans le PIB
0,56
1,95
Part de la Population ayant Accès à
l’Eau Potable
0,47
1,64
Utilisation de l’Internet
0,28
1,00
Ratio Femmes-Hommes
au Secondaire
0,20
0,69
Accès à l’Assainissement
0,20
0,69
Taux de Chômage
0,18
0,63
Dépenses Publiques de Santé dans le PIB
0,17
0,58
Espérance de Vie à la Naissance
0,10
0,34
Ratio Femmes-Hommes au Primaire
0,10
0,34
Dépenses Publiques d’Education
0,06
0,20
Taux de Femmes Employées Salariés
Non Agricoles
0,04
0,15
Moyenne Collective des Politiques Structurelles
0,00
-0,02
Taux Net de Scolarisation au Primaire
-4,54
-15,91
28,56
100,00
Variables
Total
Source : Réalisé à partir des résultats
100
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
La variable qui a le plus contribué à la croissance de l’ISCI est le taux
de mortalité maternelle à raison de 40,19% suivi de la télé-densité
mobile, de l’indice d’allocation des ressources, du taux de croissance
du PIB, du taux de malnutrition, du pourcentage des accouchements
assistés par un personnel qualifié, de la part du secteur primaire dans
le PIB, du taux de prévalence pour la tuberculose, du taux net de
scolarisation secondaire et du taux de mortalité des moins de 5 ans
avec des contributions respectives et plus que moyenne de 10,34% ;
10,31% ; 10,23% ; 6,51% ; 5,67% ; 5,46% ; 5,37% ; 5,15% ; 4,97%. On
constate aussi que le taux net de scolarisation primaire présente une
contribution négative de -15,91%.
La répartition des contributions par catégories permet de se rendre
compte que se sont les variables du domaine santé et démographie
qui ont le plus contribué à la croissance inclusive au Bénin dans
l’ensemble et en moyenne. C’est ce qui est retracé dans le tableau
suivant :
Tableau 4 : Contributions par domaine
Contributions
Nombre de
variables
Contribution
moyenne d’une
variable
Santé et Démographie
63,64
7
9,09
Croissance et structure de
l’économie
21,16
4
5,29
Téléphonie et Internet
11,33
2
5,67
Education et Genre
-9,39
6
-1,56
Gouvernance
10,29
2
5,15
Accès à l’eau à
l’assainissement et
chômage
2,96
3
0,99
100
24
4,17
Catégories
Total
Source : Réalisé à partir des résultats
101
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
Ces contributions par domaine révèlent aussi qu’il y a encore
d’importants efforts à fournir dans les domaines « éducation et genre »
et « eau, assainissement et emploi » pour améliorer davantage la
croissance inclusive au Bénin. Pour se faire, une attention particulière
doit être accordée à la scolarisation dans le primaire. Il est aussi
indispensable que les efforts réalisés dans le domaine « santé et
démographie » en général et en matière de « mortalité maternelle » en
particulier soient poursuivis afin de maintenir la tendance à la hausse
de l’indicateur synthétique de la croissance inclusive au Bénin.
102
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
conclusion
La croissance inclusive constitue aujourd’hui un objectif majeur
pour la plupart des Etats. En effet, elle offre la possibilité à toutes les
couches de la société de participer à la réalisation des performances
économiques (la croissance) et garantit dans le même temps à
tous les segments de la population : l’égalité de chances, l’accès
aux opportunités économiques, la création des emplois productifs,
etc. Cependant, elle demeure un concept qui n’a pas encore
connu une définition unanime de la part des différents acteurs de
développement. De même, il existe une multitude de méthodologies
pour la diagnostiquer et l’évaluer. Dans le cadre de ce travail, l’indice
de la croissance inclusive a été évalué à partir des pondérations de
chacune des 24 variables impliquées sur la base d’une Analyse en
Composante Principale (ACP). En effet, cette méthode a permis de
contourner les pondérations arbitraires utilisées généralement dans
les études.
En résumé, il ressort de notre analyse que l’indice synthétique de
la croissance inclusive (ISCI) du Bénin a connu une amélioration
en passant de 91,29 en 1995 à 117,36 en 2012 ; soit une évolution
de 28,56% sur l’ensemble de la période. Cette évolution de l’indice
est essentiellement tirée par le taux de mortalité maternelle avec
une contribution de 40,19% et le taux net de scolarisation primaire
présentant une contribution négative de -15,91%.
La possibilité de la mise à jour de l’indice au-delà de la période
sous revue est conditionnée par la disponibilité des données socioéconomiques de qualité. Il est donc souhaitable que des mesures
adéquates soient prises pour assurer l’accès auxdites données en vue
de garantir la poursuite du calcul de l’indice et sa mise à jour.
103
Revue d’Analyse des politiques économiques et financières Vol 1 - N° 1 Août 2015
references bibliographiques
Ali, I. et Son, H. (2007), Measuring Inclusive Growth. Asian Development
Review.24 (1). pp. 11–31.
Asian Development Bank (2011). Key Indicators for Asia and the
Pacific: Framework of Inclusive Growth Indicators, special supplement.
Mandaluyong City, Philippines: Asian Development Bank, 2011.
Baccini, A. (2010). Statistique Descriptive Multidimensionnelle,
Publications de l’Institut de Mathématiques de Toulouse.
BAD (2012). Les perspectives Economiques de l’Afrique. OCDE, PNUD,
CEA.
Banque Mondiale (2014). Bénin : Promouvoir une croissance inclusive
afin de réduire la pauvreté.
Baulch, B. et al. (2008). Social Protection Index for Committed Poverty
Reduction.Vol. 2: Asia. Manila : ADB.
Hausmann, Ricardo ; Rodrik, Dani et Andrés Velasco (2005). “Growth
Diagnostics”. Manuscript, Inter-American Development Bank.
INSAE/DGAE (2011). Les comptes nationaux du Bénin.
INSEE (2014). Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages,
France, Mai 2014.
MECCAGPDPE et PNUD Bénin (2000). Etudes Nationales de Perspectives
à Long Terme (NLTPS Bénin 2025). Bénin 2025-ALAFIA. (Août. 2000).
235p.
McKinley, T. (2010). Inclusive Growth Criteria and Indicators: An
Inclusive Growth Index for Diagnosis of Country Progress. ADB
Sustainable Development Working Paper Series No. 14. Manila : Asian
Development Bank.
104
S.S.F. ANAGO & J-L.D. HOUNGBEME - Construction d’un indicateur synthétique de croissance inclusive
Niimi, Y. (2009). Gender Equality and Inclusive Growth in Developing
Asia. ADB Economics Working Paper Series. No. 186. Manila: ADB.
OCDE (2014). Rapport sur le cadre de l’OCDE pour une croissance
inclusive.
Perraudin, C. (2004). Le modèle de régression linéaire : Université Paris
I – Panthéon Sorbonne.
PNUD (2011). Politiques de croissance pro-pauvre : Contraintes et défis
au Bénin.
République du Bénin (2011). Stratégie de Croissance pour la Réduction
de la Pauvreté, SCRP 2011-2015, Document adopté en Conseil des
Ministres le 16 mars 2011, 189p.
République du Bénin (2006). Orientations Stratégiques
Développement du Bénin 2006-2011 : le Bénin émergent, 84p.
de
Stuart, E. (2011). Making Growth Inclusive: Some Lessons from Countries
and the Literature, Oxfam Research Report, April 2011.
Zhuang, J., (ed.) (2010). Poverty, Inequality, and Inclusive Growth in
Asia: Measurement, Policy Issues, and Country Studies. Manila: Asian
Development Bank.
105
Téléchargement