
Laetitia Font-Dubarry est infirmière
hygiéniste à la Clinique du Parc Lyon
(DU en 2007) pour 40% de son temps.
Elle nous communique le bilan de ses
efforts… et de ceux de l’ensemble des
intervenants : de l’ASH au chirurgien
tous rigoureux dans la qualité de leur
travail autour du patient.
Le dernier bilan ISO effectué au sein de
la Clinique du Parc Lyon montre une
notoire diminution des infections du site
opératoire associées aux soins malgré
un nombre d’interventions en hausse
permanente. Ces infections génèrent
des statistiques quadrimestrielles pré-
sentées aux praticiens. Provisoires dans
un premier temps, elles n’aboutissent à
des bilans définitifs qu’un an plus tard.
Telles sont les directives du ministère de
la santé. Les chiffes que nous commu-
niquons ne sont donc «certifiés » que
pour 2011 et les années précédentes.
Pour mémoire, sont considérées comme
nosocomiales les infections de site opé-
ratoire apparaissant jusqu’à trente jours
après une intervention dans les cas ne
comportant pas de pose de matériel et
jusqu’à un an en cas de pose de matériel.
Pour chaque prélèvement biologique,
le laboratoire en charge des analyses
envoie une alerte à l’équipe d’hygiène.
L’infirmière hygiéniste adresse au prati-
cien un questionnaire relatif à ce pré-
lèvement. Le patient manifestait-il des
signes cliniques ou non ? Quelles sont
les circonstances du prélèvement et de
l’intervention ?
Quelle est son appréciation de l’infec-
tion ? Les praticiens de la Clinique du
Parc Lyon consultant quasiment tous sur
place, tous les prélèvements aboutissent
dans le même laboratoire. Ce qui permet
de produire des bilans quasi exhaus-
tifs. Le taux de retour de ces fiches est
de l’ordre de 90%. Ce qui montre
l’implication des chirurgiens dans
la lutte contre les infections de site
opératoire.
Comme chacun sait, il est extrêmement
difficile de déterminer les causes de ces
infections. En février 2010, par exemple,
une enquête a été réalisée suite à plu-
sieurs cas d’infection en chirurgie de
l’épaule. Des recherches ont été entre-
prises en collaboration avec le médecin
hygiéniste, la cadre du bloc opératoire
et les praticiens afin d’en déceler les
causes : écologie du bloc (qualité de
l’air, de l’eau, du bio-nettoyage, etc.),
qualité des implants, etc. Elles se sont
avérées infructueuses. Par ailleurs,
des études menées sur la période pré
opératoire ont démontré que plus un
patient est hospitalisé longtemps avant
l’intervention, plus il présente un risque
élevé de développer une infection noso-
comiale. Ce qui tend à démontrer que
l’environnement communautaire hors
bloc est un vecteur de risques d’infections.
Dans ce sens, le process ambulatoire
est un acteur de minimisation du risque
nosocomial. À noter que lors de ces
infections constatées, les bactéries
résistantes aux antibiotiques (BMR)
sont rares.
Compagnie
Stéphanoise
de Santé
LA LETTRE
Décembre 2012 / NUMÉRO 14
ÉDITO
FAUX BOND
ET VRAI BIDE…
Deux ARS viennent de prononcer
deux interdictions d’activité, l’une
totale à l’encontre de la Clinique
de la Roseraie à Paray-le-Monial et
l’autre partielle au détriment de la
Clinique du Colombier à Limoges.
En Bourgogne, cette décision a fait au
moins une heureuse, la députée Édith
Gueugneau (suspendue par le Parti
Socialiste et dissidente d’EE-LV, mais
siégeant néanmoins dans les rangs du
PS !!!) : « …je me réjouis de la victoire
du service public ». Le décor est planté.
Alors qu’elle devait être présente au
congrès de la Fédération de l’Hospita-
lisation Privée (1100 cliniques privées,
147 500 salariés, 55% des interventions
chirurgicales et 2 millions de passages
en services d’urgence), jeudi 6 décembre
à Lyon, Madame Marisol Touraine,
ministre des affaires sociales et de la
santé, a préféré assister (le matin
seulement) aux assises de l’hôpital
public à Bordeaux. Mieux, tandis que
personne n’a encore compris les
modalités d’application du crédit
d’impôt prévu par le plan de compé-
titivité du premier ministre Jean-Marc
Ayrault, Pierre Moscovici, ministre de
l’économie et des finances, s’engage à
pénaliser les établissements privés par
une diminution des tarifs... à la demande
de la FHF (Fédération Hospitalière de
France) qui s’insurge contre une mesure
dont elle ne profitera pas. Et pour cause,
ni les hôpitaux publics ni les établisse-
ments mutualistes ne paient l’impôt.
Enfin, notons ce fait anecdotique
mais significatif : les sénateurs Front
de Gauche, pour ne pas avoir voté les
projets de loi du gouvernement, ont été
menacés par notre ministre de tutelle :
« … de ne plus être écoutés ».
Qu’ils se rassurent, ils ne sont pas seuls.
Les politiques sont formidables : ils sont
toujours là où on les attend !
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël
et, bien sûr, une excellente année 2013.
Dr Bruno Limonne
Président du Conseil Médical
o
ZOOM
o
Infections nosocomiales,
des efforts qui paient.
Nbre
d’interventions
Nbre
d’infections TAUX ISO Taux
national ISO BMR
hors Centre
Kléber
orthopédie et
chirurgie propre
Bactéries
multi
résistantes
2008 11 280 50 0,44%
2009 12 175 50 0,41%
2010 14 716 57 0,39% 0,4% > < 0,6% 11
2011 15 735 51 0,32% 0,4% > < 0,6% 2
2012 au
31/8 9 240 16 0,19% 0,2% > < 0,6% 2