Plus généralement, sont objets de représentations sociales ceux « chargés symboliquement et
matériellement » (Rouquette et Rateau, 1998). Parmi ces objets, on trouve (liste non exhaustive) : la
folie (Jodelet, 1989b), l’argent (Vergès, 1992), la chasse (Guimelli, 1989), le sida (Morin, 1994),
l’entreprise (Moliner, 1993), le genre (Poeschl, 2003), le groupe (Flament, 1982), la violence
(Campbell et al., 1996), les droits de l’homme (Doise et al., 1999), la sexualité (Apostolidis, 1994) ou
encore les campagnes publicitaires de Benetton (De Rosa, 2001).
VI/ Les fonctions des représentations sociales
De façon générale, les représentations sociales organisent l’expérience, régulent les conduites et
assignent une valeur aux objets (Rouquette et Rateau, 1998).
Telle qu’elle a été définie par Moscovici, la représentation sociale remplit d’une part une fonction
d’établissement d’un ordre dans l’environnement, permettant ainsi aux individus de le maîtriser et de
s’y orienter, d’autre part, une facilitation de la communication en offrant aux membres d’un groupe,
des catégories sociales, un code pour désigner et classer les objets de la réalité.
Abric (1994b) a quant à lui précisé les fonctions des représentations sociales comme suit :
1. Une fonction de connaissance de la réalité à travers un pré-codage et une intégration de
l’information dans un cadre de référence commun et en cohérence avec les valeurs, normes et
pratiques du groupe.
2. Une fonction identitaire permettant la définition et l’affirmation d’une appartenance ainsi que le
positionnement par rapport aux autres groupes du champ social.
3. Une fonction de guide pour le comportement et pour les pratiques à travers la définition de la
finalité de la situation, la production d’anticipations et d’attentes et la définition de ce qui est
normatif ou contre-normatif au niveau de la conduite.