manque - Le Collectif X

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MANQUE
Sarah Kane / Collectif X
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Texte /
Sarah Kane
Traduction /
Evelyne Pieiller (L'Arche)
Durée du spectacle /
50 minutes
Avec /
Katell Daunis
Kathleen Dol
Clémentine Desgranges et Lucile Paysant (en alternance)
Maud Lefebvre
Mise en scène /
Arthur Fourcade
Scénographie et vidéo /
Charles Boinot
Son /
Julien Lafosse
Lumière /
Julie-Lola Lantéri-Cravet
Production /
Collectif X
Coproduction /
Municipalité de Saint-Étienne
Théâtre Massenet de Lille
Contacts /
http://collectifx.com
[email protected]
Le Collectif X
11 rue Sainte Hélène 69002 LYON
Carole Villiès (administratrice) : 06 75 70 23 77
Arthur Fourcade (metteur en scène) : 06 99 05 87 71
Création à l'Usine de la Comédie de Saint-Étienne les 23, 24 et 25 avril 2014, en
Saison Découvertes.
Spectacle disponible à la tournée.
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Je n’ai pas la musique, Seigneur, j’aimerais tellement avoir la musique
mais tout ce que j’ai c’est les mots.
Sarah Kane, Manque
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Le projet /
Le Collectif X est un collectif fondé en 2013 et issu de l'École de la Comédie de
Saint-Étienne. Nous concentrons notre travail artistique sur l'acteur : les acteurs en
groupe, les acteurs rassemblés qui se passent la parole comme un seul grand corps.
Créer Manque de Sarah Kane, c'est choisir d'affirmer cela par un travail sur la seule
parole, un travail où le passage de la parole entre acteurs est le seul siège de la
théâtralité, un travail sur l'épuration des signes qui recouvrent la scène – le seul
travail que permet apparemment un texte d'une telle facture.
Et pourtant, la rencontre avec des compagnons techniciens issus de l'ENSATT
bouleverse nos conceptions.
Tout en restant attaché à notre vision du théâtre où rien ne doit faire décor, où tout
doit être essentiel à l'ensemble, où tout doit rester en jeu avec le cœur du théâtre –
nous avons découvert, grâce aux outils développés par Charles Boinot et Julien
Lafosse, qu'un dialogue essentiel entre acteur, vidéo et son est possible.
Manque est le texte parfait pour entamer ce dialogue.
La parole y est centrale, tandis que la vidéo et le son s'y font toile de fond au sens le
plus fort du terme – c'est-à-dire au sens pictural.
4
Un texte dispositif /
Manque est la quatrième des cinq pièces de Sarah Kane.
En seulement cinq textes, elle a mené une recherche radicale sur la parole théâtrale
par une série de déconstructions vertigineuses.
Manque marque l'étape où la narration se disloque : le texte met le spectateur en
face d'un chaos de phrases apparemment sans lien.
Au contraire de cette impression, la force de Manque, c'est que la fable subsiste.
Bien que brouillée, elle peut être reconstituée, elle soutient l'ensemble de façon
souterraine.
Nous savons par exemple qu'il y a quatre voix distinctes (désignées par A, B, C et
M), et qu'elles ont des relations entre elles – relation amoureuse et filiale, relation de
manque et de rejet, relation de plainte et de confidence, relation d'amour, de haine,
d'asservissement et de dépendance.
Ce qui s'apparente de loin à un désordre inintelligible et aléatoire se révèle de près
une formidable architecture émotionnelle, qui lentement construit en nous une
profonde sensation du manque amoureux.
Le spectateur se trouve en face d'un véritable rébus oral dont il cherche à tout instant
à comprendre la règle secrète. Il est invité à se mettre en quête, à
co-construire avec les actrices un des sens possibles du texte.
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Un texte paradoxalement plein de vie /
Manque est un texte sur la détresse quotidienne, sur l'amour blessé au jour le jour,
sur la solitude des rapports normaux dans un monde urbain et déstructuré. Sarah
Kane a construit un concerto pour quatre voix qui rend hommage à toutes ces
expressions pauvres et stéréotypées qui sont notre seul moyen de nous exprimer
dans nos drames privés.
Manque est le drame du langage. C'est une pièce dont les véritables protagonistes
sont les éléments de langage que nous utilisons pour atteindre l'autre, mais qui en
même temps constituent ce qui justement nous empêche d'atteindre l'autre : le
langage comme source de tout malentendu, la seule et dangereuse matière de toute
relation, le périlleux et unique accès à autrui, le cœur du problème et sa seule
solution.
Mais dans Manque, le dispositif formel contredit le fond désespéré du propos. Le
texte est vif, plein de réparties fines et cinglantes, plein du fameux « wits » anglais
qui est une forme de vitalité redoutable. La langue de Kane, elliptique, capable de
rassembler des sens puissants en peu de mots et de faire mouche à chaque instant,
trouve ici un terrain de jeu formidable. La langue nous donne à voir des personnes
qui se battent encore, des personnes qui n'ont pas abandonné l'idée de réussir à
s'exprimer, de se faire entendre, et peut-être même de réussir à écouter autrui.
Ces quatre voix ne sont donc pas vraiment solitaires mais parallèles, et produisent
par les mots ce qui s'apparentent à des accords en musique. Par le groupe, chaque
voix accède à une certaine unité qui la dépasse. C’est pourquoi Manque appelle un
jeu collectif, un jeu qui n'a de sens que dans son partage, à l'image d'un groupe de
jazz.
Ainsi, derrière le portrait d'une terrible incommunicabilité et d'une sourde dépression
s'impose la nécessité d'un jeu haut, joyeux, sportif et collectif - comme, en
contrepoint, un espoir contradictoire inscrit dans la forme.
Avec Manque, Sarah Kane nous amène à ressentir la déperdition et la fragmentation
du réel qui atteint quiconque perd l'amour. Mais elle nous propose d'y accéder par
l'intermédiaire du groupe, ce qui change tout.
Ainsi, nous avons choisi d'homogénéiser le genre des interprètes (quatre femmes)
pour sortir du jeu de relation entre individus, et pour nous mettre en rapport avec la
langue même, ce creuset universel où se trouve déjà tout ce que nous partageons
dans la solitude.
Sarah Kane nous propose un théâtre du pire qui sauve : c'est bien la sensation de
l'amour perdu qui nous parvient, mais puisque nous la reconstruisons ensemble,
nous n'y sommes plus seuls.
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Une force précise entraîne mon langage vers le mal que je peux me faire à
moi-même : le régime moteur de mon discours, c'est la roue libre : le langage
fait boule, sans aucune pensée tactique de la réalité. Je cherche à me faire
mal, je m'expulse moi-même de mon paradis, m'affairant à susciter en moi les
images (de jalousie, d'abandon, d'humiliation) qui peuvent me blesser ; et la
blessure ouverte, je l'entretiens, je l'alimente avec d'autres images jusqu'à ce
qu'une autre blessure vienne faire diversion.
Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux
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Le mur vidéo comme forme d'abstraction sensuelle /
Manque est un texte qui nous met face au spectacle de voix avant tout. Ce n'est
pourtant pas une pièce radiophonique mais bien du théâtre, et nous avons besoin de
voir les corps qui portent ces voix. Que faire alors de ces corps qui ne représentent
rien, qui ne sont que les corps des « performeuses » de la parole, et comment les
mettre en jeu ?
C'est là qu'intervient la vidéo.
Un écran tapisse le fond de scène, et éclaire par derrière les quatre comédiennes. Il
réaffirme à son endroit le mariage de Manque entre réalisme et abstraction.
L'écran semble briller de lui-même, émettre de la lumière vivante, comme le fond d'or
des peintures moyenâgeuses, fond unique et lumineux dont procède et d'où émerge
les figures humaines. Espace non-figuratif. Espace génératif.
Espace pur, idée de l'espace.
Nous avons créé une vidéo élémentaire, faite de couleurs pures, de rythmes lents et
de déformations imperceptibles du champ visuel.
Ce n'est pas tant le contenu des images qui est générateur, mais la surface de
projection : celle-ci, alvéolée, texturée, permet de la pure variation sans contenu.
Comme si la vidéo était la basse continue, la lente pulsation sur laquelle s'appuie le
jeu aigu, piqué et rapide des comédiennes.
C'est toute une partition rythmique et visuelle que nous avons élaboré. La vidéo
donne un appui à l'écoute en permettant au regard de se poser sur cette surface aux
variations hypnotiques, pour libérer la concentration et faciliter l'accès à une écoute
supérieure et paradoxale.
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Rendre la vidéo actrice /
Charles Boinot propose ici une vidéo quasiment sans image, faite seulement de
variation entre le noir et le blanc.
Avec du bleu, parfois...
Toutefois des lambeaux d'images furtives peuvent surgir de ce fond blanc palpitant, à
l'image du texte d'où parfois jaillissent des images très nettes, des instantanés
parfaitement dessinées, qui sont vite emportées par l'implacable flot du texte.
Mais surtout, ce qui nous importe, c'est que le créateur de la vidéo soit en jeu au
même titre que les actrices. Les nouveaux outils de régie vidéo permettent au
vidéographe d'être un véritable musicien, et même un véritable « acteur » de l'image
– autrement dit d'être en jeu : capable de suivre scrupuleusement une partition
élaborée ensemble en répétition, et capable pourtant de la réinventer de façon
vivante dans le vif de la représentation.
Chacun devient poreux à l'art de l'autre : les actrices se laissent imprégner en direct
par les propositions visuelles du vidéographe, et le vidéographe module son geste en
fonction du rythme et de l'intensité des actrices.
Nous avons ainsi créé un objet de théâtre total qui étend le projet polyphonique de
Sarah Kane sur d'autres champs de la perception.
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B - Je quitterai tout pour toi,
C - Dans la lumière,
A - Comme au commencement,
C - Au-delà des ténèbres,
M - Et à jamais le sera,
B - Dans la lumière,
A - A la fin du jour c'est à ça que ça revient,
B - On gagne du temps,
A - C'est ça qui me revient,
M - Mais on perd la lumière,
A - C'est à ça que ça revient
Sarah Kane, Manque
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L'équipe /
Maud Lefebvre / M
Originaire de Lille, elle a suivi une formation de
théâtre à la Scène-sur-Saône à Lyon. Elle entre
ensuite à l'École de la Comédie de SaintÉtienne. Elle interprète le rôle principal d'un
court-métrage de Raphaëlle Bruyas : Le Lit.
Cette saison, elle met en scène Cannibale de
Agnès D'halluin avec le Collectif X.
Katell Daunis / A
Originaire de Nantes, elle suit une licence de
lettres modernes, une licence d'histoire de l'art
et le Conservatoire de Nantes. Elle entre
ensuite à la l'École de la Comédie de SaintÉtienne. Elle travaille notamment avec Marcial
Di Fonzo Bo, Anne Monfort, Nadia Xerri-L et
Nicolas Orlando. Cette saison, elle met en
scène Un pour la route de Harold Pinter avec le
Collectif X.
Kathleen Dol / B
Originaire de Manosque où elle fait le
Conversatoire,
elle
entre
ensuite
au
Conservatoire de Lyon puis à l'École de la
Comédie de Saint-Étienne. Elle travaille
notamment avec Gwenaël Morin, Martial Di
Fonzo Bo et Paul Germain. Cette saison, elle
met en scène Le Soulier de Satin de Paul
Claudel avec le Collectif X au Théâtre du Point
du Jour (Lyon), en s'inscrivant dans le Théâtre
Permanent de Gwenaël Morin.
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Clémentine Desgranges / C
(en alternance)
Originaire de Cognac, où elle découvre le
théâtre au Conservatoire, elle poursuit une
formation de théâtre et de danse au
Conservatoire Jacques Thibaud de Bordeaux.
Elle entre ensuite à l'École de la Comédie de
Saint-Étienne. Elle joue dans Red Rubber Balls
de Peter Verheslt mis en scène par Yves
Bombay.
Lucile Paysant / C
(en alternance)
Originaire de Cherbourg, elle entre à L'ACTEA
"Compagnie dans la Cité" à Caen. Elle y met
en scène Une visite inopportune de Copi. Elle
entre ensuite à l'École de la Comédie de SaintÉtienne. Pendant cette école, elle a tenu un
atelier régulier avec les jeunes de la
communauté romms de Saint-Étienne. Elle
travaille notamment avec Michel Tallaron et
Catherine Anne.
Arthur Fourcade /
Mise en scène
Originaire de Cambrai, il se forme à la
Compagnie THEC dirigé par Antoine Lemaire
sous la direction duquel il joue de nombreux
spectacles. Il fait un master 2 de philosophie du
théâtre et un master 1 de lettres modernes à
Lille 3. Il travaille notamment avec Olivier
Maurin, Yves Bombay, Nicolas Orlando,
Béatrice Venet, Grégory Bonnefont et Justine
Lequette. La saison dernière, il a créé
VILLES#1 SAINT-ETIENNE, un laboratoire
théâtral de portrait urbain, avec le chercheur en
urbanisme Yoan Miot et le Collectif X.
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Charles Boinot /
Scénographie et vidéographie
Originaire de Valence, il commence son
enseignement théâtral au lycée. Le goût de la
scénographie s’éveille en lui lorsqu’il découvre
la possibilité d’entremêler ses pratiques
artistiques
(théâtre,
peinture,
sculpture,
vidéo…). Il se forme à l’université Stendhal à
Grenoble en licence Art du Spectacle et en
BTS de designer d’espace à Univeria à
Grenoble, avant d’intégrer l'ENSATT, en
section scénographie. Il travaille notamment
avec la compagnie MUH (Wait et Mon corps en
neuf parties de Raymond Federman, ainsi que
Et la nuit chante de Jon Fosse) et avec le
Collectif Facticeprod, un label audiovisuel
pluridisciplinaire
mélangeant
vidéo,
scénographie et éclairage.
Julien Lafosse /
Création sonore
Originaire de Lyon, il fait des études à l'INSA
avant de rejoindre le de partement Son de
l’ENSATT. Il realise alors la bande son de Loin
de Corpus Christi (Christophe Pellet, Anne
Theron), et signe un memoire de fin d’e tudes
sur la dramaturgie du montage sonore. Il
réalise ensuite les bandes son de Antigone
466/64 au Burkina Faso (Cie Brozzoni),
European Crisis Games a Teatermaskinen
(Suède, Cie La Transplanisphere), Electronic
City (Falk Richter) qu'il co-met en scène au
sein du collectif Foule Complexe, et Manque
avec le Collectif X.
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Le Collectif X /
Le Collectif X est un collectif de théâtre fondé en 2013 et basé à Saint-Étienne. Il est
constitué principalement de comédiens issus de l’École de la Comédie de SaintÉtienne et de techniciens issus de l'ENSATT (Lyon).
Chaque projet du Collectif X est porté par un membre donné, et sous la direction de
celui-ci le travail se fait collectivement. Ainsi, d'un porteur de projet à l'autre, les
esthétiques et les démarches traversées peuvent être très différentes - avec une
unité forte toutefois : la permanence de l'équipe artistique.
Le Collectif X s'inscrit dans une démarche de multiplication des projets. Plusieurs
spectacles sont portés sur une saison - postulant que c'est la force d'un groupe de
pouvoir créer sous haute fréquence - la variété des projets garantissant de ne pas
tomber dans des routines artistiques.
Le Collectif X est centré sur l'acteur, dans un jeu qui s'appuie en premier lieu sur la
force du texte et de la parole. Autour de l'acteur, un travail est mené notamment sur
la vidéo et le son pour faire dialoguer théâtre de parole et théâtre d'image.
Sur cette saison, en plus de Manque, le Collectif X porte trois autres projets :
OCTOBRE 2014
Un pour la Route de Harold Pinter / mise en scène Katell
Daunis / Le Verso (Saint-Etienne) et Espace 44 (Lyon)
DECEMBRE 2014
Cannibale de Agnès D'halluin / mise en scène Maud
Lefebvre / Le Verso (Saint-Etienne)
JANVIER / AVRIL 2015
Le Soulier de Satin de Paul Claudel / mise en scène
Kathleen Dol / Point du Jour (Lyon) sous la forme du
Théâtre Permanent de Gwenaël Morin
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Fiche technique /
Matériel apporté par le Collectif X /
SCENOGRAPHIE ET VIDEO
Structure en aluminium
Hauteur : 4 m
Largeur : 4 m
Profondeur : 0,5 m
Recouvrement de 12 plaques (de 1 m x 1 m) de mousse anéchoïque
4 chaises blanches
1 Vidéoprojecteur Grand Angle
1 Mac Book Pro
SON
1 ampli tBone + 2 transducteurs vissés sur le décor.
Entrée de l'ampli : Jack TRS ou XLR.
1 surface de contrôle et une carte son RME Fireface 800.
Sortie de carte son : 8 XLR mâle.
Matériel nécessaire /
SON
4 enceintes type Nexo PS8 (dont 1 accrochée à la structure du décor)
1 Sub type LAcoustics SB18
Amplis adaptés aux enceintes
Câblage nécessaire amplis -> enceintes (speakons)
(Pas de console nécessaire)
Câblage nécessaire régie -> amplis (multipaire 8 XLR)
LUMIERE
(en cours de création)
8 PAR dont 4 CP61, 4 CP60
4 découpes type 6 13
4 PC 650
12 F1
24 cellules gradateur 3 kW
1 jeu d'orgue à mémoire type Presto
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Jauge maximale /
200 places
Ouverture minimale /
6m
Profondeur minimale /
6m
Hauteur minimale /
4,5 m
Temps de montage-démontage /
1 service de montage
1 service de réglage
1 service de démontage
Tarif /
Nous contacter
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Contacts /
http://collectifx.com
[email protected]
Le Collectif X
11 rue Sainte Hélène 69002 LYON
Carole Villiès (administratrice) : 06 75 70 23 77
Arthur Fourcade (metteur en scène) : 06 99 05 87 71
Illustrations /
Photographies de Charles Boinot, Arthur Fourcade
et Jean-Louis Fernandez
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