63/65 Rue Vandeweyer – 1030 Bruxelles – 02 242 96 89 – www.oceannord.org Chargée de communication : Roxane Lefebvre – [email protected] 4.48 Psychose Sarah Kane Mise en scène : Isabelle Pousseur Prix du Théâtre 2008 : Meilleur spectacle – Meilleures actrices – Meilleure scénographie Un des 10 événements théâtraux marquants de 2008 selon Le SOIR 21 avril – 9 mai 2009 Relâche dimanches et lundis Représentation à 20h30 excepté les mercredis à 19h30 Attention jauge limitée ! Tarifs : 10 – 7,50 euros / Groupe : 5 euros à partir de 10 personnes / Spectacle partenaire de l’article 27 et d’Arsène 50 4.48 Psychose 4.48 PSYCHOSE est un texte sans personnage ou, pour le dire autrement, on ne sait pas pour combien d’acteurs il est écrit. Mais en son sein, il contient – en plusieurs séquences, de la première à l’avant-dernière – un dialogue qui est comme le coeur dramatique de l’oeuvre. Ce dialogue – entre un médecin et sa patiente – est en effet évolutif au sens classique du terme, il “raconte une histoire”, même si sa structure est légèrement plus complexe qu’une simple chronologie. Cette “histoire” est décisive pour la compréhension de l’œuvre, de sa construction, de l’évolution des différents états affectifs et psychiques. Elle raconte à la fois une thérapie, un combat et une histoire d’amour qui avorte de manière tragique. Pourtant ce dialogue ne se contente pas d’être un simple échange entre deux êtres humains, il renvoie aussi à un dialogue fondamental entre la médecine (ou tout ce qui cherche à “soigner” l’homme) et la littérature. Dialogue qui se terminera par l’échec de la médecine, l’effondrement du corps (le suicide) au profit de l’esprit (la littérature ou le théâtre). Ce dialogue inscrit au centre de la mise en scène fait apparaître une proposition dramaturgique et scénique importante: le médecin est joué par une femme, l’amour dont il est tant question dans 4.48 est donc exclusivement féminin. Voilà pourquoi Véronique Dumont et Catherine Salée interprètent à deux 4.48 PSYCHOSE en étant tour à tour une patiente psychotique dépressive et un médecin, une amoureuse passionnée et une ombre qui ne peut lui répondre, deux faces d’une même personnalité brisée, l’une représentant le centre émotionnel, l’autre la distance narrative... mais aussi, au final, l’incarnation du choix du théâtre comme fin ultime, du théâtre comme tombeau, du théâtre comme seul espace d’immortalité possible. Sarah Kane s’est sans doute consumée en écrivant 4.48 PSYCHOSE mais son texte demeure comme un don vibrant aux spectateurs, aux humains que nous sommes et qui avons encore besoin d’elle. Ainsi pourrons-nous peut-être rendre compte non seulement de l’extraordinaire vérité humaine contenue dans ce texte mais aussi d’une jouissance de la création, d’une puissance extirpée des abîmes de la dépression afin, non pas de la combattre, mais de faire œuvre malgré elle ou plutôt grâce à elle. “S’il vous plaît levez le rideau” Isabelle Pousseur Sarah Kane Sarah Kane est née le 3 février 1971 à Brentwood dans le comté de l’Essex. Tout d’abord comédienne, elle étudie le théâtre à l’université de Bristol, puis à l’université de Birmingham, et devient metteur en scène et écrivain. En 1995, elle écrit sa première pièce Blasted (Anéantis), qui est aussitôt créée au Royal Court Theatre de Londres. Sarah Kane parvient immédiatement à la célébrité, faisant les gros titres de la presse britannique. Les critiques étaient, pour la plupart, très négatives, et la rumeur a couru que la censure pourrait être réintroduite en Angleterre. De Crave (Manque), Sarah Kane dit : « Pour moi cette pièce parle du désespoir et du suicide » ou encore : « Je voulais découvrir comment un poème pouvait quand même être théâtral. C’est vraiment une expérience sur la forme, sur la langue, sur le rythme, sur la musique. Avec Manque, les fils de la narration ne sont pas chronologiques, j’entends les gens dire les choses les plus bizarres dans des situations étranges. » N’est-on pas en droit de penser que ce qui est valable pour Manque vaut également pour sa dernière pièce ? Sarah Kane s’est suicidée à Londres le 20 février 1999, laissant une cinquième pièce, 4.48 Psychosis (4.48 Psychose), créée durant l’été 2000 au Royal Court Theatre. Ce texte est un sténogramme sur la maladie de la mort, une maladie qu’apparemment rien ne pouvait arrêter. Il témoigne de toute la force de son auteur, qu’elle soit dramatique ou poétique. Il témoigne d’un désespoir abyssal mais l’auteur nous en parle avec une telle véracité et, en même temps, avec une telle pureté que le texte s’apparente à une prière. 4.48 Psychose, Sarah Kane, L’Arche Editeur, 2001, Paris, p.3. La presse Dans une mise en scène à la blancheur épurée, la langue de Sarah Kane se fait entendre magistralement. Loin des interprétations morbides trop souvent attachées à l’univers de Sarah Kane, Isabelle Pousseur nous propose une lecture lumineuse de cette pièce qui parle, certes, de dépression et de suicide, mais aussi et surtout d’amour et de littérature. Magistralement porté par Véronique Dumont et Catherine Salée, le texte de Sarah Kane nous frappe de plein fouet. Sans violence ni hystérie. JEAN-MARIE WYNANTS, Le Soir, 20 mars 2008 Une pièce profondément noire qu’illuminent la mise en scène limpide d’Isabelle Pousseur, la scénographie étonnante et efficace de Michel Boermans, le jeu engagé des actrices. Un spectacle puissant et intime, offert chaque soir à une petite cinquantaine de spectateurs. MARIE BAUDET, La Libre Belgique, 15 mars 2008 Véronique la mezzo et Catherine la soprano, s’insinuent en nous comme une musique intime de nos contradictions. Car le vrai bonheur de cette mise en scène est ce dialogue réussi de deux actrices avec un public restreint à qui elles tendent un miroir et offrent une intime communion sans pathos. CHRISTIAN JADE, La Première RTBF, 14 mars 2008 Isabelle Pousseur a traqué les articulations et les nuances (jusqu’à y laisser poindre l’humour) de ce texte d’une beauté terrible que l’auteur a enchâssé dans une construction élaborée. Elle a pris appui sur des dialogues : échanges entre un médecin et son malade, d’une conscience avec son double, d’une dualité féminine évidente pour confier le texte à deux comédiennes qui chaque jour échangeront leur rôle. Nous avons vu Véronique Dumont, tête rasée, voix grave, gorgée d’émotion, et son double, Catherine Salée, nécessairement plus en distance, superbes toutes les deux. MICHELE FRICHE, Le Vif/L’Express, 21 mars 2008 Une des particularités de cette remarquable production est l’attention portée au moyen dramatique qu’est le langage et, à travers lui, à la capacité de développer toute une gamme de nuances dans l’émotion, perdues dans tant d’autres mises en scène qui optent pour une homogénéité de ton. 4.48 PSYCHOSE est la pièce la plus jouée de Kane. Alors que le monde francophone a déjà produit une interprétation renommée – celle de Claude Régy en 2002 à Paris avec Isabelle Huppert – je pressens que le 4.48 PSYCHOSE de Pousseur sera aussi considéré comme une clé d’interprétation de cette exploration dramatique, durable et forte, de l’âme humaine in extremis. GRAHAM SAUNDER, auteur de Love me or kill me. Le théâtre de Sarah Kane aux éditions de l’ARCHE. Extrait d’un texte écrit après avoir vu le spectacle à Bruxelles en mars 2007 (traduction R. Lefebvre) Journée-Rencontre le 9 mai Dans l’après-midi du dernier samedi des représentations, Isabelle Pousseur, lors d’une rencontre avec le public, discutera sur le thème du rapport entre l’art et le désespoir. La rencontre interrogera aussi la légitimité de porter à la scène un texte « sombre » comme 4.48 PSYCHOSE dans une société où le divertissement est de mise. L’équipe Mise en scène : Isabelle Pousseur Avec : Catherine Salée et Véronique Dumont Assistanat : Guillemette Laurent Scénographie : Michel Boermans Costumes : Natacha Belova Lumière : Nicolas Sanchez Direction Technique : Christine Grégoire Mouvements : Filipa Cardoso