Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes

Journal IdentiïŹcation = HMA Article IdentiïŹcation = 0597 Date: July 1, 2011 Time: 4:1pm
Revue
HÂŽ
ematologie 2011 ; 17 (3) : 189-202
Facteurs pronostiques cliniques et
biologiques des lymphomes
folliculaires : quelles applications ?
Follicular lymphoma prognostic factors in the modern era: what is clinically
signiïŹcant?
Philippe Solal-Céligny1
Xavier Cahu2
Guillaume Cartron3
1Centre Jean-Bernard,
9 rue Beauverger 72000 Le Mans
2Service d’hĂ©matologie clinique,
CHU Pontchaillou,
Rennes
3Service d’hĂ©matologie,
UMR-CNRS 5235,
CHU Lapeyronie,
Montpellier
Résumé. Les lymphomes folliculaires représentent 25 à 30 % des lymphomes non
hodgkiniens. Ils ont une Ă©volution souvent lente mais hĂ©tĂ©rogĂšne avec, d’une part,
des risques de rechutes répétées et de moins en moins sensibles aux traitements et,
d’autre part, une possible transformation en un lymphome agressif de mauvais pro-
nostic. Évaluer dĂšs le diagnostic ces risques Ă©volutifs permet de proposer au malade
le traitement le plus adapté parmi les trÚs nombreuses approches envisageables.
Dans ce but, il a été proposé depuis quelques années des index pronostiques
cliniques spĂ©ciïŹques, d’abord l’index FLIPI 1 (Follicular Lymphoma International
Prognostic Index) portant sur la survie globale et, plus rĂ©cemment, l’index FLIPI2
portant sur la survie sans progression. Le pouvoir discriminant de l’index FLIPI1 a
Ă©tĂ© conïŹrmĂ© dans de multiples Ă©tudes rĂ©trospectives et prospectives. Ces analyses
de conïŹrmation sont en cours pour l’index FLIPI2. Ces index cliniques ne peuvent
rendre compte seuls de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© Ă©volutive des lymphomes folliculaires. Ils
ont donc été complétés par des analyses pronostiques biologiques. Les études de
signatures gĂ©niques ont d’abord montrĂ© que le pronostic ne dĂ©pendait pas de
la signature des cellules tumorales mais de celle des multiples cellules du micro-
environnement : cellules T, macrophages, cellules folliculaires dendritiques, etc.
Les résultats des études immunohistochimiques de ce micro-environnement se sont
avĂ©rĂ©s contradictoires rendant actuellement impossible l’élaboration d’un modĂšle
biologique pronostique ïŹable utilisable en pratique clinique. Les interactions entre
cellules tumorales et micro-environnement restent donc Ă  prĂ©ciser, tĂąche d’autant
plus complexe que les traitements modiïŹent profondĂ©ment ces interactions.
Mots clés : lymphome folliculaire, FLIPI, pronostic, micro-environnement, macro-
phages, Tregs
Abstract. Follicular lymphomas (FL) account for 25 to 30 % of non-Hodgkin’s
lymphomas. The course is mainly indolent but FL is a heterogeneous entity with both
a risk of multiple relapses and a risk of transformation into a high-grade lymphoma
with an especially poor prognosis. Evaluating these risks from the diagnosis helps to
select the optimal treatment among the many available approaches. Clinical indices
have been proposed for this purpose such as the Follicular Lymphoma International
Prognostic Index 1 (FLIPI 1) for overall survival and the FLIPI 2 for progression-free
survival. The discriminatory capacity of the FLIPI 1 has been conïŹrmed by several
retrospective and prospective studies, while these analyses are ongoing for the
FLIPI 2. However, these clinical indices cannot account for all of the heterogeneity
of the course of FL, and numerous biological studies of prognostic parameters have
been undertaken. Gene proïŹle studies have shown that the prognosis of FL was
doi:10.1684/hma.2011.0597
TirÂŽ
es `
a part :
P. Solal-Céligny 189
HÂŽ
ematologie, vol. 17, n o3, mai-juin 2011
Pour citer cet article : Solal-Céligny P, Cahu X, Cartron G. Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes folliculaires : quelles applications ?
HÂŽ
ematologie 2011 ; 17 (3) : 189-202 doi:10.1684/hma.2011.0597
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not related to the signature of FL cells, but to the signature of various cells of the
microenvironment such as macrophages, T cells, and follicular dendritic cells. Most
of the immunohistochemical studies of the microenvironment have yielded discre-
pant results, and have not allowed a simple and accurate biological prognostic
index to be proposed that could be used in routine clinical practice. The interactive
relationships between FL cells and the microenvironment remain to be clariïŹed. The
studies required for this are all the more difïŹcult to perform since treatments have a
great inïŹ‚uence on these relationships.
Key words: follicular lymphoma, FLIPI, prognosis, microenvironment, macro-
phages, T regs
Les lymphomes folliculaires (LF) représentent prÚs
de 30 % des lymphomes non hodgkiniens
(LNH). La survie des malades atteints de LF s’est
notablement améliorée au cours de ces 15 der-
niĂšres annĂ©es, notamment depuis l’utilisation
des anticorps monoclonaux anti-CD20 [1, 2]. Néanmoins,
leur pronostic reste hétérogÚne avec un double risque :
rechutes répétées et résistantes aprÚs une habituelle sen-
sibilité aux premiÚres lignes de traitement, transformation
histologique en un lymphome diffus Ă  grandes cellules
(LDGC), au pronostic beaucoup plus sévÚre que celui
des LDGC de novo, pouvant survenir Ă  tout moment de
l’évolution. PrĂ©dire ces risques permettrait d’envisager le trai-
tement le mieux adapté : abstention ou traitement allégé en
cas de risque faible, traitement plus agressif en vue d’obtenir
une rémission aussi complÚte que possible en cas de risque
élevé. Dans ce but, plusieurs index ou analyses pronostiques
ont été publiés. Leurs objectifs sont :
Abréviations
ADCC antibody dependent cell cytotoxicity (cytotoxicité cel-
lulaire anticorps-dépendante)
CHOP cyclophosphamide-hydroxydaunomycine-OncovinÂź-
prednisone
CMF cytomĂ©trie de ïŹ‚ux
CVP cyclophosphamide-vincristine-prednisone
FDG ïŹ‚uorodĂ©oxyglucose
FLIPI follicular lymphoma international prognostic index
GELF Groupe d’étude des lymphomes folliculaires
IHC immunohistochimie
IL interleukine
IPI index pronostique international
LDGC lymphomes diffus Ă  grandes cellules
LF lymphomes folliculaires
LSN limite supérieure de la normale
NF nuclear factor
SSP survie sans progression
TAM tumor associated macrophages (macrophages intra-
tumoraux)
TEP tomographie par émission de posit(r)ons
TMA tissue micro-arrays (puces tissulaires)
– pour un malade, choisir le traitement le plus appropriĂ© et
lui dĂ©livrer l’information la plus vraisemblable possible sur
l’évolution de sa maladie ;
– pouvoir prĂ©ciser les caractĂ©ristiques des malades des
essais cliniques publiés, condition préalable indispensable
à la comparaison des résultats ;
– concevoir un essai clinique dans un groupe de malades
dont l’évolution prĂ©visible est aussi homogĂšne que possible
pour diminuer les biais d’interprĂ©tation.
Cette revue est une synthÚse critique de ces diverses études
cliniques et biologiques.
Historique
La premiĂšre classiïŹcation pronostique des LF reposait sur
des critĂšres cytologiques. Reprenant diverses classiïŹcations
antérieures, la formulation de travail à usage clinique sépa-
rait les LF en 3 catégories : à petites cellules, mixte ou à
grandes cellules [3] sur des critĂšres paraissant ïŹables. Elle
avait notamment le mĂ©rite d’isoler les LF Ă  grandes cellules
de moins bon pronostic et justiïŹant un traitement avec anthra-
cycline. Cependant, cette sous-classiïŹcation s’est rĂ©vĂ©lĂ©e peu
reproductible. En raison de cette absence de concordance
entre anatomo-pathologistes, la classiïŹcation OMS 2008
actuellement en vigueur ne retient que les LF grade 1-2 et
les LF grade 3a (les LF grade 3b étant assimilés sur le plan
thérapeutique aux LDGC).
Entre 1985 et 1990, le Groupe d’étude des lymphomes folli-
culaires (GELF) et le groupe British National Lymphoma Study
ont proposé des critÚres pronostiques ou, plus exactement,
des critĂšres sĂ©parant les malades devant ĂȘtre traitĂ©s sans
dĂ©lai de ceux pouvant ĂȘtre initialement suivis sans traitement
(tableau 1). Le choix de ces critÚres a été fait arbitrairement
sur l’expĂ©rience de groupes d’experts, sans analyse statis-
tique. Ainsi, le GELF séparait des malades dits de «faible
masse tumorale »ou de «forte masse tumorale ». L’analyse
ultérieure de ces deux groupes a montré des survies glo-
bales signiïŹcativement diffĂ©rentes [4, 5] avec le possible
biais lié à des modalités thérapeutiques adaptées à chacun
des deux groupes. Ces critÚres de nécessité de traitement
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Tableau 1
Lymphomes folliculaires : critĂšres d’initiation d’un traitement proposĂ©s par le Groupe d’étude des lymphomes folliculaires (GELF 86) et le
British National Lymphoma Investigation Group (BNLI).
Un traitement doit ĂȘtre initiĂ© si l’un des critĂšres suivants est prĂ©sent :
CritĂšres GELF 86 CritĂšres BNLI
Tumeur ganglionnaire ou extraganglionnaire >7 cm SymptĂŽme(s) B ou prurit
Au moins 3 aires ganglionnaires atteintes, chacune de taille ≄3 cm Progression dissĂ©minĂ©e rapide
SymptĂŽme(s) B InsufïŹsance mĂ©dullaire
SplĂ©nomĂ©galie volumineuse Atteinte menacžante d’un organe
CytopĂ©nie sanguine InïŹltration rĂ©nale
Localisation(s) os
restent utilisĂ©s avec quelques simpliïŹcations et actualisations,
par exemple dans l’essai PRIMA trĂšs rĂ©cemment rapportĂ© [6].
Depuis 1993, l’index pronostique international (IPI) constitue
l’index-rĂ©fĂ©rence des LNH agressifs car il remplit toutes les
qualitĂ©s d’un index pronostique ïŹable [7]. Plusieurs groupes
ont analysĂ© rĂ©trospectivement la valeur pronostique de l’IPI
dans les LNH «indolents »oĂč prĂ©dominent les lymphomes
folliculaires [8-10]. Cependant, l’application de l’IPI dans ces
types des LNH pose plusieurs problĂšmes [11] :
– il ne rĂ©pond pas aux exigences mĂ©thodologiques des index
pronostiques puisque, construit à partir d’une population de
patients atteints de LNH agressif et traités avec anthracycline,
il risque de ne pas inclure un facteur qui ne serait pronostique
que dans les LF ;
– inversement, l’indice de performance au diagnostic inclus
dans l’IPI n’a quasiment aucune inïŹ‚uence dans les LF ;
– la rĂ©partition des patients atteints de LF selon l’IPI est trĂšs
inégalitaire, environ 10 % seulement des malades ayant une
forme Ă  haut risque [12].
En raison de ces limites rĂ©dhibitoires de l’IPI dans les LF,
une étude coopérative internationale a entrepris en 2000
de proposer un index spĂ©ciïŹque des LF.
Index pronostiques des lymphomes
folliculaires FLIPI1 et FLIPI2
En 2004, l’index FLIPI 1 a Ă©tĂ© construit Ă  partir de l’analyse
de plus de 4 000 patients atteints de LF traité entre 1985 et
1992 [13]. AprÚs analyse multiparamétrique selon le modÚle
de Cox, 5 facteurs ont Ă©tĂ© retenus : Ăąge >60 ans vs ≀60,
LDH sĂ©riques >limite supĂ©rieure de la normale (LSN) vs ≀
LSN, nombre d’aires ganglionnaires atteintes >4vs ≀4,
taux d’hĂ©moglobine <12 g/dL vs ≄12 g/dL. À partir de
ces 5 paramÚtres, 3 groupes pronostiques ont été séparés
(tableau 2 ; ïŹgure 1).
Plusieurs analyses rétrospectives et prospectives de patients
traitĂ©s selon diverses modalitĂ©s ont conïŹrmĂ© la validitĂ© de cet
index aussi bien en termes de distribution des patients que de
survie aprÚs traitement par chimiothérapie exclusive avec des
résultats trÚs semblables à ceux de la série initiale [13-15].
Le FLIPI peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l’index pronostique stan-
dard de la survie globale dans les lymphomes folliculaires.
Bien qu’il n’ait pas Ă©tĂ© concžu dans ce but, le FLIPI a Ă©tĂ© uti-
lisé comme index pronostique de la survie sans progression
(SSP) dans plusieurs Ă©tudes. Par exemple, le FLIPI s’est avĂ©rĂ©
discriminant en termes de SSP chez des patients traités par
CVP ±rituximab [16] ou CHOP ±rituximab [17].
Le FLIPI a reprĂ©sentĂ© un progrĂšs majeur dans l’évaluation
des facteurs pronostiques des LF. Cependant, plusieurs limites
connues dĂšs la publication ou apparues secondairement se
sont révélées :
– dans le FLIPI, la survie globale Ă©tait le critĂšre de juge-
ment principal utilisé pour évaluer le pronostic des LF.
Or, compte tenu des améliorations du pronostic des LF, ce cri-
tÚre nécessite des suivis prolongés pour recueillir un nombre
sufïŹsant d’évĂ©nements permettant une analyse statistique.
La survie globale est donc difïŹcilement utilisable comme
Tableau 2
Survie et risque relatif de dĂ©cĂšs selon le groupe de risque dĂ©ïŹni par le FLIPI (d’aprĂšs [13]).
Groupe de risque Nombre de
facteur(s) Distribution des
patients (%) Survie globale Ă 
5 ans (ES) Survie globale Ă 
10 ans (SE) Risque relatif
(IC 95 %)
Faible 0-1 36 90,6 (1,2) 70,7 (2,7) 1.0
Intermédiaire 2 37 77,6 (1,6) 50,9 (2,7) 2,3 (1,9-2,8)
ÉlevĂ© ≄3 27 52,5 (2,3) 35,5 (2,8) 4,3 (3,5-5,3)
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Faible
Intermédiaire
ÉlevĂ©
Temps (mois)
1,0
0,8
0,6
0,2
0,4
0,0
01224364860
p < 10
-4
72 84 96 108 120
S
u
r
v
i
e
Figure 1. Survie des 1 795 patients selon le groupe Ă  risque dĂ©ïŹni par le FLIPI (d’aprĂšs [13]).
critĂšre principal de jugement des essais. Il a donc, suivant
les recommandations de Cheson et al. en 2007 [18], été
remplacé par la SSP ;
– lors de l’analyse du FLIPI, certains paramùtres pronostiques
cliniques et biologiques n’ont pu ĂȘtre Ă©tudiĂ©s (taille de la
plus volumineuse tumeur, ␀2 microglobuline sérique) car ces
paramĂštres n’étaient pas disponibles ;
– les traitements des patients inclus dans l’étude FLIPI repo-
saient exclusivement sur la chimiothĂ©rapie et/ou l’interfĂ©ron
alpha et la grande majoritĂ© d’entre eux n’ont pas Ă©tĂ© traitĂ©s
par rituximab et/ou radio-immunothérapie, y compris lors
de la rechute. Cette étude rétrospective des facteurs pro-
nostiques incluait donc des patients peu représentatifs des
malades d’aujourd’hui, traitĂ©s par imunochimiothĂ©rapie.
Toutes ces raisons ont conduit notre groupe Ă  entreprendre en
2003 une nouvelle étude pronostique prospective, incluant
tous les paramÚtres cliniques et biologiques validés actuelle-
ment chez des patients traités par immuno-chimiothérapie et,
utilisant la SSP comme critĂšre principal de jugement [19].
Le FLIPI 2 ainsi construit repose sur 5 facteurs pronostiques :
diamĂštre maximal de la masse tumorale la plus volumi-
neuse >6cmvs ≀6 cm, ␀2-microglobuline sĂ©rique >
LSN vs ≀LSN, moelle osseuse inïŹltrĂ©e vs non inïŹltrĂ©e, taux
d’hĂ©moglobine ≀120 g/L vs >120 g/L, Ăąge >60 ans vs
≀60 ans [19]. La rĂ©partition des patients, les risques rela-
tifs de SSP sont mentionnés dans le tableau 3, les courbes
de SSP sur la ïŹgure 2. Une analyse rĂ©trospective portant sur
280 patients, récemment rapportée par une autre groupe
conïŹrme la validitĂ© du FLIPI2 [20]. Fait important, l’analyse
prospective initiale du FLIPI2 comme cette analyse rétrospec-
tive montrent qu’un sous-groupe de patients atteints de LF a
une SSP mĂ©diane qui est de l’ordre de 2,5 ans, ce qui jus-
tiïŹe d’envisager d’autres modalitĂ©s thĂ©rapeutiques pour ces
patients. Il serait intéressant de savoir si les patients de ce
Tableau 3
Survie sans progression selon le groupe Ă  risque dĂ©ïŹni par le FLIPI2 (n = 832 patients, 88 % traitĂ©s par rituximab) (d’aprĂšs [19]).
Groupe de risque Nombre de
facteur(s) Distribution des
patients (%) SSP Ă  3 ans (%) SSP Ă  5 ans (%) Risque relatif de
progression
(IC 95 %)
Faible 0 20 91 79,5 1,0
Intermédiaire 1-2 53 69 51 3,2 (2,0-5,15)
ÉlevĂ© ≄3 27 51 19 5,8 (3,5-9,4)
SSP : survie sans progression ; IC : intervalle de conïŹance.
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Faible
Intermédiaire
ÉlevĂ©
Temps (mois)
1,0
0,8
0,6
0,2
061218
Score
0
1-2
3-5
168 (20 %)
444 (53 %)
220 (27 %)
N
Log-rank 64,6 p < 0,0001
24 30 36 42 48 54 60
0,4
S
u
r
v
i
e
Figure 2. Survie sans progression de 832 malades selon le groupe Ă  risque dĂ©ïŹni par le FLIPI2 (d’aprĂšs [19]).
sous-groupe inclus dans l’essai PRIMA bĂ©nĂ©ïŹcient particuliĂš-
rement d’un traitement d’entretien par rituximab.
En pratique, le FLIPI1 ou le FLIPI2 peuvent ĂȘtre utilisĂ©s l’un
ou l’autre comme index pronostique de la SSP. Si les don-
nées sont disponibles, le FLIPI2 paraßt plus discriminant. En
revanche, seul le FLIPI1 peut ĂȘtre utilisĂ© comme index pronos-
tique de la survie globale.
Aucun de ces deux index ne prend en compte l’intĂ©rĂȘt pronos-
tique éventuel de la tomographie par émission de positrons
(TEP) au diagnostic. Or, dans une trÚs grande majorité des
cas, le LF capte le 18-ïŹ‚uorodĂ©oxyglucose (FDG) [21]. À ce
titre, la TEP-FDG constitue un examen sensible [22]. Son
caractĂšre pronostique n’a pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©, les FLIPI1 et
FLIPI2 ayant été construits et validés exclusivement avec une
imagerie conventionnelle. Dans un certain nombre de cas,
les LF de stades Ann Arbor I-II peuvent ĂȘtre reclassĂ©s en
stades III-IV aprĂšs TEP-FDG, pouvant faire douter de l’intĂ©rĂȘt
d’un traitement par radiothĂ©rapie [23]. De mĂȘme, la TEP-FDG
pourrait entraĂźner une modiïŹcation des champs d’irradiation
dans certains LF localisĂ©s [23]. L’amĂ©lioration de la stratĂ©-
gie thérapeutique des LF localisés grùce à la TEP-FDG au
diagnostic reste néanmoins à démontrer.
Facteurs pronostiques liĂ©s a l’hĂŽte
Certains facteurs cytogénétiques constitutionnels pourraient
inïŹ‚uencer le pronostic d’un malade atteint de LF. Ainsi, une
étude du polymorphisme génétique par la technique SNP
(single nucleotide polymorphism) a montré un rÎle pronos-
tique important du polymorphisme de 4 gĂšnes IL8, IL2, IL12B,
et IL1RN [24].
Facteurs pronostiques liés aux
cellules lymphomateuses
Facteurs pronostiques cytogénétiques
Plus de 90 % des LF surexpriment la protéine BCL2, le plus
souvent en raison d’une translocation t(14;18). Pour des
raisons inconnues, ce pourcentage est plus faible en Asie
[25]. Dans les rares variantes de LF ne surexprimant pas
BCL2, l’existence d’autres voies molĂ©culaires d’inhibition de
l’apoptose, explique que le pronostic ne soit pas diffĂ©rent
des formes habituelles. Cependant, le proïŹl gĂ©nique des LF
t(14;18) négatifs se distingue des formes avec t(14;18) par
une expression plus importante de gÚnes associés aux cel-
lules T activĂ©es, par l’activation de la voie NF-␏B et de gĂšnes
de prolifération [26]. Récemment, une forme exceptionnelle
de LF ne surexprimant pas BCL2 et comportant une atteinte
inguinale prédominante, une délétion 1p, et un pronostic
favorable a été décrite [27].
La majorité des cellules de LF comporte des anomalies caryo-
typiques additionnelles en plus de la t(14;18). Certaines
anomalies récurrentes ont une valeur pronostique. Ainsi, les
dĂ©lĂ©tions 6q et 17p ont une inïŹ‚uence pronostique pĂ©jorative
tandis que les anomalies +der18q, +7, et +8 s’associent à
une Ă©volution plus favorable [28, 29]. Cependant, l’analyse
caryotypique des ganglions de LF est rarement pratiquée et
souvent trÚs complexe en raison de la multiplicité des clones
observés. Pour ces raisons, la cytogénétique ganglionnaire
conventionnelle ne fait plus partie du bilan diagnostique ini-
tial des LF. D’autres techniques molĂ©culaires sont en cours
d’évaluation [30-32].
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