côté de la grosse tumeur, l’aspect infiltré du septum à l’ETO
laissait déjà présager une étiologie maligne.
Les autres examens d’imagerie (scanner, PET-scanner, IRM)
permettent de bien quantifier la masse tumorale, de préci-
ser ses rapports ainsi que de réaliser un bilan d’extension
[6]. Toutefois, la sensibilité de l’IRM est meilleure que celle
du scanner [6, 7] et elle constitue actuellement l’examen
de référence dans le diagnostic des tumeurs cardiaques
[11]. Le diagnostic formel du LCP se fera par biopsie endo-
myocardique percutanée transveineuse, sinon chirurgicale
par médiastinoscopie ou par thoracotomie [6, 12]. En cas
d’atteinte péricardique [7], l’analyse cytologique du liquide
de ponction ou, mieux, la biopsie péricardique, seront une
alternative diagnostique.
Le traitement du LCP rejoint celui des lymphomes de haut
grade [6] et repose sur la chimiothérapie. Le traitement
chirurgical n’a habituellement pas de place dans la stratégie
thérapeutique, à l’exception de quelques cas rapportés [1],
comme le nôtre, où une résection chirurgicale urgente était
indispensable à cause du caractère obstructif de cette grosse
tumeur.
Il importe de souligner aussi la place de l’échocardiographie
dans le suivi des lymphomes sous chimiothérapie, permettant
de moduler le schéma thérapeutique pour en optimiser la
réponse [4, 5, 10]. Plus encore, l’ETO [5] a été utilisée afin
d’ajuster le protocole de chimiothérapie lorsqu’en début du
traitement, une réponse explosive, due à une nécrose mas-
sive de la tumeur, est constatée, car une telle réponse peut
être délétère de par le risque d’embolie massive [6, 10],
voire de perforation septale ou de rupture cardiaque
mortelle [3-5]. À côté de l’IRM, le PET-scanner constitue un
examen performant dans le suivi évolutif des patients traités
[6, 8].
La localisation cardiaque est un facteur de mauvais pronostic
avec une survie, en l’absence de traitement, ne dépassant
pas un mois [6]. Cependant, le pronostic du lymphome
cardiaque, considéré globalement comme sombre, semble
s’améliorer avec l’essor des nouveaux protocoles de chi-
miothérapie, et notamment avec l’adjonction du rituximab
au schéma thérapeutique [5], et certains auteurs rapportent
même des cas de survie prolongée [2]. Il n’en reste pas
moins que le pronostic à moyen et à long terme reste menacé
par la tendance classique de la maladie lymphomateuse aux
récidives et à la diffusion systémique [11].
En conclusion, le LCP est une tumeur rarissime dont la
pathogénie reste obscure [7]. La chimiothérapie représente
l’essentiel du traitement des lymphomes cardiaques et doit
être entreprise en urgence. L’option chirurgicale est à réser-
ver uniquement en cas de complication mécanique avec
répercussion hémodynamique.
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ematologie, vol. 18, n o4, juillet-août 2012
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