ETUDE ANOCOR
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Contexte et
justification de
l’étude
Introduction
Les anomalies congénitales des artères coronaires constituent une entité
polymorphe. Le terme anomalie de naissance, souvent utilisé, est sans doute mal
approprié, car c’est l’artère coronaire qui va se connecter à l’aorte lors de sa
maturation. Aussi, le terme connexion est utilisé dans cette étude qui concerne
uniquement les ANOmalies de connexion proximale des artères CORonaires
(ANOCOR), c’est à dire à leur origine selon une définition angiographique plus
classique. Les ANOCOR sont intéressantes à considérer pour les questions qu’elles
suscitent encore. La conduite à tenir reste mal codifiée pour les ANOCOR dites à
risque, tant pour les indications que pour les techniques de revascularisation,
surtout en cas de découverte fortuite. La mise en place d’une étude prospective
avec une mise en commun des données relatives aux ANOCOR détectées
(particularités anatomiques, cliniques et angiographiques, apport de l’imagerie
en coupe, choix thérapeutiques, suivi clinique) pourrait permettre de proposer à
terme une conduite plus factuelle aux praticiens confrontés souvent à une
décision difficile.
Prévalence
La prévalence angiographique globale des ANOCOR proximales varie de 0.6 à 3 %
selon les séries et est <0.1% pour le tronc gauche (Rigatelli et al. 2008). Le
diagnostic angiographique est généralement facile, avec un trajet initial du
vaisseau ectopique parfois incertain ou erroné. L’imagerie en coupe (scanner
cardiaque et imagerie par résonance magnétique cardiaque) occupe une place
primordiale pour préciser les rapports avec les structures artérielles adjacentes.
Le développement du scanner cardiaque peut amener au diagnostic d’ANOCOR
sans la réalisation d’une coronarographie. Pour éviter un diagnostic par excès, la
reconnaissance d’une ANOCOR nécessite de définir les variantes anatomiques qui
sont présentées dans l’annexe I.
ANOCOR les plus fréquentes
Les principales ANOCOR, présentées dans l’annexe II, sont la connexion d’un sinus
controlatéral ou d’une artère controlatérale, la connexion d’un sinus normal en
position excentrée, la connexion aortique anormalement haute, la coronaire dite
unique et la connexion d’une coronaire avec l’artère pulmonaire. Pour rejoindre
leur territoire myocardique habituel, les ANOCOR ont plusieurs trajets possibles
selon leurs rapports avec les troncs artériels : prépulmonaire, interartériel,
intraseptal et rétroaortique. Des méthodes angiographiques existent pour classer
le trajet, mais elles peuvent être prises en défaut. L’objectif de l’imagerie en
coupe est d’identifier le trajet d’une artère coronaire ectopique, en particulier
pour différencier un trajet interartériel de mauvais pronostic d’un trajet
intraseptal de pronostic plus favorable (Kim et al. 2006).
Formes symptomatiques
Hors une maladie athéromateuse associée souvent révélatrice de l’ANOCOR après
40 ans, la gravité de certaines formes anatomiques est bien établie, alors que la
plupart des ANOCOR sont considérées de simples curiosités anatomiques bénignes.
Parmi ces dernières, on peut citer les formes avec un trajet initial prépulmonaire,
intraseptal ou rétroaortique. Par contre, un trajet interartériel doit toujours être
pris en considération. Il peut concerner le tronc commun ou l’IVA, mais aussi la
coronaire droite. La fréquence d’un trajet interartériel est plus élevée pour la
coronaire droite que pour la coronaire gauche. Dans une série autopsique de 49
connexions ectopiques du tronc commun et de 52 connexions ectopiques de la
coronaire droite, 57% des ANOCOR gauches et 25% des ANOCOR droites sont
associées à une mort subite, avec un trajet interartériel associé dans la grande