2"
"
Le malheur de la défaite, mit au pouvoir le vainqueur de Verdun qui à Montoire
couvrit de sa gloire la plus grande honte et le plus grand déshonneur que la
France ait jamais connus.
La IVe, celle de Robert Schuman, de Guy Mollet et de François Mitterrand,
mourut un 13 mai, au bord de la faillite et de la guerre civile, paralysée à son
tour par le régime des partis.
Au moment où tout s’écroulait, elle appela le Général de Gaulle.
Ce fut, après tant de drames, la revanche de la France qui voulait être gouvernée.
La Ve République naquit de la fatigue des précédentes, de leurs jeux stériles et
de leur impuissance tragique.
Ce fut la victoire de la France de Philippe Auguste, de Jeanne d’Arc, de
Richelieu, de Colbert, de Napoléon, celle des soldats de l’an II, de la France
Libre et de la Résistance, contre celle des politiciens et des notables, celle des
féodalités qui n’aiment pas un Etat qui fasse réellement son métier et qui par
conséquent les domine et qui, disait le Général de Gaulle, « ne sont plus dans les
donjons, mais sont dans les partis, dans les syndicats, dans certains secteurs des
affaires - excusez-moi - de la presse, de l’administration, etc … »
Elles ont depuis relevé la tête, remis le désordre dans l’Etat, dans l’économie,
dans la société, abîmé les institutions…
Prétendre gouverner sans tenir compte des leçons de l’Histoire, c’est se
condamner à ne pas voir à quel point ce qui nous arrive est un recommencement.
Dans ses mémoires de guerre, rédigées dans les années 50, le Général de Gaulle
écrit à propos des années 30 :! «!Témoin' réservé,' mais' passionné' des' affaires'
publiques,'j’assistai'à'la'répétition'continuelle'du'même'scénario.'À'peine'en'
fonction,' le' Président' du' Conseil' était' aux' prises' avec' d’innombrables'
exigences,' critiques' et' surenchères' que' son' activité' s’employait' à' dérouler'
sans' pouvoir' les' maîtriser.' Le' Parlement,' loin' de'le' soutenir,' ne' lui' offrait'
qu’embûches'et'défections.'Ses'ministres'étaient'des'rivaux.!»