Chambre de commerce franco-arabe - 250 bis boulevard St-Germain 75007 Paris
Tél. 01 45 53 20 12 - Fax : 01 47 55 09 59 - e-mail : info@ccfranco-arabe.org - site web : www.ccfranco-arabe.org
5/12
Dans cette perspec-
tive, des décisions ont déjà été
prises permettant l’ouverture du
marché boursier aux non-
Koweïtiens, la présence d’opé-
rateurs étrangers dans l’indus-
trie de la pétrochimie ou enfin
l’implantation de banques
étrangères dans le pays - dont
BNP Paribas –. Par ailleurs, une
loi relative à la fiscalité sur les
sociétés étrangères qui ramène
de 55 à 15 % le taux maximum
de l’impôt appliqué aux bénéfi-
ces réalisés par les entreprises
étrangères et exempte les reve-
nus de portefeuille a été adop-
tée en janvier 2008. D’autres
textes sur les contrats BOT et
les zones franches (janvier
2009) et sur la création d’un
régulateur boursier indépen-
dant (en janvier 2010) fournis-
sent aussi un cadre plus favo-
rable à l’investissement inter-
national direct et favorisent le
secteur privé.
Toujours dans cette même
optique de développement du
secteur privé, des grands pro-
jets sont en gestation. Parmi
eux, des unités de production
électrique (14.200 MW à l’ho-
rizon 2017) et des stations de
dessalement de l’eau de mer
pour un budget total estimé à
USD 17,4 Mds et pour les-
quels des appels d’offres ont
déjà été ou sont sur le point
d’être lancés. Ou encore la
construction d’autoroutes,
pour relier la capitale à la
région de Subbiya, au nord,
pour préparer la réalisation
d’une ville nouvelle, la Cité de
la Soie; un projet pharaonique
dont la construction devrait
durer jusqu’en 2030 et pour
lequel l’Etat a prévu un budget
de USD 104 Mds. En outre,
des travaux sont en cours pour la construction d'un
port à conteneurs et de plusieurs routes devant relier
la Cité de la Soie et ce port au reste du pays.
D’autre projets structurants en cours, comme celui
du développement du nord de la baie de Koweït à
travers le complexe portuaire de Boubiyan, la ville
nouvelle de Subiya, le pont Sheikh Jaber... -, doivent
contribuer à la diversification de l’économie kowei-
tienne en tirant parti de certains atouts géographi-
ques du pays.
Quant aux perspectives de croissance, le FMI est
optimiste. Il annonce une croissance de 3% du PIB
en 2010 et prévoit 4% pour 2011. De son côté, l’in-
flation ne devrait pas excéder 4% sur toute l’année
2010. Toutefois, toujours selon le FMI, le secteur
financier est confronté à plusieurs défis qu’il devra
relever dans un avenir immédiat. En effet, le crédit
bancaire, concentré sur le secteur immobilier, qui
accuse de grandes faiblesses, et sur des fonds d’in-
vestissement en défaut de paiement, viendront gon-
fler les crédits improductifs (NPL – NonPerforming
Loans) en 2010.
Cela dit, les niveaux élevés d’adéquation des fonds
propres (CAR – Capital Adequacy Ratio) – soutenus
par les opérations d’augmentation de capital de cer-
taines banques en 2009 -, et les injections de capi-
taux réalisées par cinq banques en 2010 devraient
assurer la stabilité du secteur. L’assainissement de la
situation des fonds d’investissement est un plus gros
défi et demandera, quant à lui, un peu plus de temps.
Il est vrai que deux d’entre eux ont déjà subi une
restructuration mais le FMI estime que c’est tout le
secteur qui devrait être restructuré dans les plus brefs
délais.
Cette restructuration est rendue d’autant plus
urgente, selon le FMI, que les effets de la crise mon-
diale, même avec des effets plutôt mineurs sur le
Koweit, par comparaison avec d’autres pays de la
région tels les Emirats arabes unis, n’en a pas moins
affecté son approvisionnement en liquidités pendant
deux ans (2008-2009). Cependant, le FMI n’en salue
pas moins la réaction rapide et salutaire des autorités
koweitiennes, qui est allée du soutien aux liquidités
à la mise en place d’une loi sur la stabilité financière,
citant l’exemple de la Banque centrale qui a exigé
des banques locales d’accroître leurs provisions et de
procéder à des augmentations de capital.
Koweit
Une volonté de passer d’une économie de rente
à une économie ouverte et diversifiée
Le Koweït est un pays riche. Il détient les quatrièmes réserves pétrolières
du monde (101,5 milliards de barils, soit 8,5% des réserves mondiales).
Cette situation lui assure une rente confortable et lui permet de jouir
d’une santé économique et financière plutôt bonne malgré la crise mon-
diale. Mais les Koweitiens sentent bien que cette trop grande dépen-
dance sur le pétrole (95% des exportations et 2/3 du PIB) d’une part, et
l’hypertrophie d’un secteur public bâti et financé par la rente pétrolière
fragilisent leur économie et limitent l’action du gouvernement en
matière de création d’emploi et d’investissement. D’où la volonté affi-
chée des autorités de passer d’une économie de rente à une économie
plus ouverte et plus diversifiée qui accorde une place plus grande au
secteur privé.
Une production pétrolière
qui pourrait durer encore
un siècle
La production de pétrole brut du Koweit,
de l’ordre de 2,23 mb/j, dépasse son
niveau d’avant l’invasion irakienne et
représente plus d’un siècle de production
au rythme actuel. L’objectif affiché est de
porter cette production à quatre millions
de barils/jour d’ici à 2020, ce qui suppose
des investissements colossaux, estimés à
environ USD 50 milliards. Par ailleurs, le
Koweït a développé ses capacités de raf-
finage qui atteignent 900.000 barils/jour.
La décision de construire une quatrième
raffinerie afin de porter la capacité de raf-
finage à 1,5 mb/j a été prise en janvier
2005 mais connaît des retards de mise en
oeuvre et il ne semble pas qu’elle doive
voir le jour de sitôt. Le pétrole koweïtien
est vendu majoritairement aux pays asia-
tiques. D’importantes réserves de gaz
naturel non associé ont été découvertes
dans le nord du pays. Leur exploitation,
qui doit commencer à brève échéance, est
destinée à couvrir les besoins de consom-
mation locaux (production d’électricité,
déssalement de l’eau de mer...), et de
dégager pour l’exportation une partie de
la production.
DOSSIER