La prévention et la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - Annexes -
INTRODUCTION
Parmi les missions confiées par la ministre de la Santé, de la jeunesse, des sports et
de la vie associative au Comité de pilotage AVC le 28 novembre 2008, figure
l’élaboration de mesures d’amélioration de la prise en charge des patients à tous les
stades de la filière neurovasculaire : prévention, phase pré-hospitalière, accueil
hospitalier (court séjour, soins de suite et de réadaptation et long séjour),
rééducation, réinsertion. Chacun de ces stades peut être décomposé en autant de
savoir-faire, techniques ou non, destinés aux médecins, aux paramédicaux, à
l’entourage des malades, qui sont essentiels à la bonne conduite de la prise en charge
des patients. Au vu de la gravité de la pathologie neurovasculaire et de l’urgence de
la mise en route d’un traitement adapté, toute erreur ou tout retard dans la réalisation
de chacune de ces actions est susceptible d’avoir des conséquences sérieuses sur
l’état de santé des patients pris en charge. L’état des lieux proposé par le Comité de
pilotage AVC permet de dresser la liste exhaustive des progrès indispensables vers
lesquels il convient de tendre, mais aussi des résultats positifs, à conforter.
Bien qu’il existe des spécialistes en pathologie neurovasculaire, le principe même de
filière de soins rend incontournable l’implication d’un grand nombre de
professionnels de santé dont la compétence première n’est pas la prise en charge
d’un accident vasculaire cérébral (AVC). C’est là l’essence d’une prise en charge
multidisciplinaire, qui vise à améliorer l’accès à des soins de qualité sur l’ensemble
du territoire tout en répondant à une forte demande de la part des soignants, mais
aussi des usagers.
L’objectif premier de la mission sur la formation en pathologie neurovasculaire n’est
donc pas de démocratiser à l’infini l’accès à l’expertise (au regard des contraintes
démographiques notamment), mais de permettre au plus grand nombre de participer
activement à la filière de soins, dans le cadre d’une médecine de qualité, au service
des patients.
Il convient en premier lieu de dresser la liste des savoir-faire utiles à chaque étape de
la filière, à partir de l’état des lieux rendu par le groupe de pilotage AVC. Ce premier
travail conduit à la définition de compétences inhérentes à la réalisation de chacune
de ces actions, en des termes très pratiques. Comment faut-il agir dans une situation
donnée, quels sont les objectifs à atteindre et quelles erreurs ne faut-il pas
commettre ? Une fois listées ces compétences, apparait la question de l’intervenant,
de l’acteur. Celui qui agit n’est pas nécessairement celui qui détient le plus de savoir
théorique : le médecin traitant qui diagnostique une hypertension artérielle chez un
patient aux antécédents d’AVC, l’entourage d’un malade qui constate un déficit
neurologique (ou le malade lui-même), le pompier contacté par un malade déficitaire
depuis quelques minutes, l’aide soignant qui accueille le malade aux urgences. Il
reste, à partir de moyens de formation existants, et à l’aide de nouveaux outils
pédagogiques, à proposer autant de modules de formation qu’il y a de compétences à
mettre en œuvre. Chaque module gagnerait être rendu accessible à chaque
intervenant potentiel, médecin ou non, sachant l’importance qu’il y a à se former et
s’informer à partir des outils mis à disposition.
Un grand nombre d’acteurs du monde médical et paramédical impliqués dans la
filière de soins AVC ont été sollicités dans le cadre de cette mission : responsables
universitaires, cliniciens, étudiants, issus de la neurologie mais aussi de l’ensemble
des disciplines concernées par la pathologie. Dans un premier temps, un état des
lieux de la formation a été réalisé, qui a mis en exergue un certain nombre de points
juin 2009
255