De leur côté, les enseignants ont relevé qu’une fois le projet bien
démarré, la tâche globale leur donnait plus de liberté et de flexibilité et,
par conséquent, rendait leur enseignement moins routinier et plus efficace.
Les enseignants sont, par exemple, heureux d’être en mesure de finir après
une pause ce qu’ils ont commencé avant. Ils estiment aussi que la présence
de collègues dans la classe les aide à faire des liens entre les matières et
à obtenir une rétroaction en direct qui favorise les rajustements de tir et
le perfectionnement de l’enseignement offert aux élèves. La chercheure
relève que, dans un mode de tâche globale, les enseignants développent
souvent des habitudes de collaboration et des liens de confiance qui contri-
buent à leur satisfaction au travail.
Pour assurer le succès de la stratégie de tâche globale, il faut
d’abord tenir compte du fait que son introduction peut être difficile et
inquiétante pour l’équipe d’enseignants, qui ne sait pas nécessairement
dans ce nouveau contexte comment organiser les horaires, planifier les
responsabilités de chacun, intégrer les matières ou aménager les locaux
physiquement. Pour qu’une telle opération fonctionne, les enseignants
doivent s’impliquer et être prêts à faire certaines concessions sur la façon
traditionnelle d’enseigner.
Les enseignants ont aussi besoin
de l’appui de la direction d’école, notam-
ment pour jouir des temps libres dont ils
ont besoin pour se rencontrer et planifier
leurs activités et interventions. Par exem-
ple, en Beauce, la commission scolaire a
libéré les enseignants participants afin
qu’ils se familiarisent avec la nouvelle
stratégie et planifient mieux leur ensei-
gnement. Le succès d’un tel projet dépend aussi du soutien des collègues
et du syndicat des enseignants.
Améliorer la confiance en soi
Les élèves qui ont des troubles d’apprentissage ont souvent une
perception négative d’eux-mêmes. Un grand nombre d’élèves, souligne la
chercheure, se considèrent comme des « élèves à problèmes », des élèves
avec des « troubles de comportement » ou des jeunes « pas vites ». Comme
il existe un lien entre la connaissance de soi et la confiance en soi, les CFER
Les enseignants
doivent s’impliquer et être
prêts à faire certaines
concessions sur la façon
traditionnelle d’enseigner.