PSYCHOLOGIE QUÉBEC • JANVIER 2002
24
N
OUS SAVONS
déjà que le risque de suicide est le plus faible
chez les personnes mariées et qu’il augmente chez les cé-
libataires, les divorcés, les séparés et les veufs. Mais
saviez-vous que les personnes heureuses dans leur couple vivent
plus longtemps et en meilleure santé que les personnes malheu-
reuses en ménage. C’est du moins la conclusion à laquelle arri-
vent les chercheurs Lois Verbrugge et James House de l’Université
du Michigan.
D’après eux, un mariage malheureux augmente les risques de
maladies de 35 % en plus d’écourter la vie de quatre (4) ans. Ils
ne savent trop pourquoi c’est ainsi. L’hypothèse qu’ils retiennent
veut que les partenaires malheureux soient plongés dans un état
d’irritation physiologique permanent et diffus. Autrement dit, ils
sont dans un état chronique de stress physiologique et psycholo-
gique. Cette tension accélère le processus du vieillissement du
corps et de l’esprit, lequel se manifeste par des désordres phy-
siques tels l’hypertension artérielle ou différents problèmes car-
diaques et par des symptômes psychiques tels l’anxiété, la dé-
pression, la violence, les toxicomanies…
Dans les couples heureux, ces diverses affections seraient
moins fréquentes parce que chaque conjoint prendrait davantage
soin de la santé de l’autre et serait plus présent lors de maladies
pour surveiller la prise de médicaments. Les conjoints heureux se
préoccuperaient aussi davantage de leur alimentation et de leur
condition physique.
D’après les résultats des recherches de l’équipe de John
Gottman, qui ont été publiés dans
The Seven Principles for Making
Mariage Work
1
, l’explication serait que le bonheur conjugal ren-
force le système immunitaire. Leurs études ont démontré que les
globules blancs des femmes et des hommes heureux en couple se
multiplient plus rapidement que ceux des membres des couples
malheureux. De plus, les personnes vivant en couple heureux
posséderaient plus de cellules tueuses que les autres. Les cellules
tueuses sont celles qui éliminent les cellules endommagées ou
dénaturées.
En plus des bienfaits pour le couple lui-même, les enfants des
couples heureux sont moins exposés à la dépression, moins sujets à
l’absentéisme scolaire, sont plus facilement acceptés par leurs pairs
et souffrent moins de problèmes de comportement (agressivité,
hyperactivité) et d’échec scolaire. On rencontre beaucoup plus de
délinquants et de « décrocheurs » parmi les enfants de couples
malheureux que chez ceux de couples heureux.
Nourrir sa relation conjugale est donc excellent pour la santé
physique et mentale et pour l’avenir de nos enfants.
Yvon Dallaire est psychologue-sexologue en cabinet privé.
Références
1. Gottman, J. et Silver, N.,
The Seven Principles for Making Mariage Work
, Crown
Publishers, 1999.
Pour vivre longtemps,
soyez heureux !
Par
Yvon Dallaire
M. PS.
Sondage sur les
besoins de formation
en psychologie
de la santé
Veuillez prendre quelques minutes pour compléter
le sondage joint à ce magazine. Vos réponses nous
aideront à préparer un important colloque sur la psy-
chologie de la santé qui se tiendra à l’automne 2002
dans le cadre du congrès de l’Ordre. Ce sondage
est réalisé par le Groupe de développement de la
psychologie médicale et de la santé, qui réunit des
psychologues représentant l’hôpital Sainte-Justine,
le centre hospitalier de l’Université de Montréal et le
Département de psychologie de l’Université de Mont-
réal, qui ont comme objectif le développement de la
psychologie de la santé. Répondez dès maintenant !
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !