Pour vivre longtemps, soyez heureux! Par Yvon Dallaire M. PS. N OUS SAVONS déjà que le risque de suicide est le plus faible chez les personnes mariées et qu’il augmente chez les célibataires, les divorcés, les séparés et les veufs. Mais saviez-vous que les personnes heureuses dans leur couple vivent plus longtemps et en meilleure santé que les personnes malheureuses en ménage. C’est du moins la conclusion à laquelle arrivent les chercheurs Lois Verbrugge et James House de l’Université du Michigan. D’après eux, un mariage malheureux augmente les risques de maladies de 35 % en plus d’écourter la vie de quatre (4) ans. Ils ne savent trop pourquoi c’est ainsi. L’hypothèse qu’ils retiennent veut que les partenaires malheureux soient plongés dans un état d’irritation physiologique permanent et diffus. Autrement dit, ils sont dans un état chronique de stress physiologique et psychologique. Cette tension accélère le processus du vieillissement du corps et de l’esprit, lequel se manifeste par des désordres physiques tels l’hypertension artérielle ou différents problèmes cardiaques et par des symptômes psychiques tels l’anxiété, la dépression, la violence, les toxicomanies… Dans les couples heureux, ces diverses affections seraient moins fréquentes parce que chaque conjoint prendrait davantage soin de la santé de l’autre et serait plus présent lors de maladies pour surveiller la prise de médicaments. Les conjoints heureux se préoccuperaient aussi davantage de leur alimentation et de leur condition physique. D’après les résultats des recherches de l’équipe de John Gottman, qui ont été publiés dans The Seven Principles for Making Mariage Work1, l’explication serait que le bonheur conjugal renforce le système immunitaire. Leurs études ont démontré que les globules blancs des femmes et des hommes heureux en couple se multiplient plus rapidement que ceux des membres des couples malheureux. De plus, les personnes vivant en couple heureux posséderaient plus de cellules tueuses que les autres. Les cellules 24 PSYCHOLOGIE QUÉBEC • JANVIER 2002 tueuses sont celles qui éliminent les cellules endommagées ou dénaturées. En plus des bienfaits pour le couple lui-même, les enfants des couples heureux sont moins exposés à la dépression, moins sujets à l’absentéisme scolaire, sont plus facilement acceptés par leurs pairs et souffrent moins de problèmes de comportement (agressivité, hyperactivité) et d’échec scolaire. On rencontre beaucoup plus de délinquants et de « décrocheurs » parmi les enfants de couples malheureux que chez ceux de couples heureux. Nourrir sa relation conjugale est donc excellent pour la santé physique et mentale et pour l’avenir de nos enfants. Yvon Dallaire est psychologue-sexologue en cabinet privé. Références 1. Gottman, J. et Silver, N., The Seven Principles for Making Mariage Work, Crown Publishers, 1999. Sondage sur les besoins de formation en psychologie de la santé Veuillez prendre quelques minutes pour compléter le sondage joint à ce magazine. Vos réponses nous aideront à préparer un important colloque sur la psychologie de la santé qui se tiendra à l’automne 2002 dans le cadre du congrès de l’Ordre. Ce sondage est réalisé par le Groupe de développement de la psychologie médicale et de la santé, qui réunit des psychologues représentant l’hôpital Sainte-Justine, le centre hospitalier de l’Université de Montréal et le Département de psychologie de l’Université de Montréal, qui ont comme objectif le développement de la psychologie de la santé. Répondez dès maintenant !