classique. Nous l’avons transposée dans la musique irlandaise. Depuis, cette pièce a été
jouée en concerts, une cinquantaine de fois, aux Etats-Unis ».
La seconde partition est Three Carolan Pieces de Patrick Cassidy. Le compositeur
irlandais Patrick Cassidy, qui vit aux Etats-Unis, possède un vaste catalogue de pièces
orchestrales, chorales et il est l’auteur de nombreuses partitions de musiques de film
(Hannibal, King Arthur, Che Guevara, etc.). Passionné par la mythologie irlandaise – il a
notamment étudié la harpe -, il a composé plusieurs cantates en langue irlandaise. Elles
évoquent l’histoire souvent douloureuse du peuple – Famine Remembrance - et croisent
d’autres partitions qui empruntent leurs thèmes aux œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce
fut le cas de la cantate Deirdre of the Sorrows gravée avec l’Orchestre symphonique de
Londres et le Chœur Tallis.
Dans Three Carolan Pieces Patrick Cassidy rend hommage au harpiste irlandais
O’Carolan (1670-1738). Celui-ci fut un musicien et un poète qui devint aveugle et dont
l’œuvre a imprimé sa marque dans la poésie irlandaise, tout en empruntant aux couleurs
baroques italiennes qui circulaient alors dans toute l’Europe. O’Carolan a composé plus
de deux-cents airs.
Folklores tous azimuts
Les pièces qui suivent ont été composées par Bill Whelan et, parfois, avec la
collaboration d’Athena Tergis. Né en 1950, Bill Whelan est l’auteur de nombreuses
musiques pour le théâtre, la danse, le cinéma. Son répertoire classique est également
impressionnant. Le public de l’Orchestre symphonique de Bretagne a entendu, au cours
de la saison 2013-2014, son Concerto pour violon et violon folklorique Inishlacken qui
s’inscrit dans une trilogie symphonique, aux côtés des œuvres Carna et Errisberg.
Athena Tergis nous décrit la mélodie Lapsang na Nog: « Le titre est la combinaison entre
un album que j’ai enregistré il y a 16 ans et qui célébrait mon amour pour la musique du
folklore bulgare associée à celle du folklore irlandais ! Ce morceau associe des rythmes
divers que Bill Whelan a intégré avec les miens, le titre étant un mélange audacieux
entre les langues des deux pays. Nous sommes impatients de voir comment cette pièce
va sonner car nous ne l’avons pas jouée depuis plusieurs années ».
Hymn to a Broken Marriage repose sur un poème de Paul Durcan. Né en 1944, le poète
irlandais étudia l’archéologie et l’histoire médiévale. En 1985, il écrivit une série de
poèmes consacrés à l’éclatement de son mariage. Ce poète à l’écriture d’une veine
lyrique et encore romantique est aussi celui de l’érotisme et du surréalisme. Figure
intellectuelle et morale majeure dans son pays, il manie souvent la satire et n’hésite pas à
dénoncer aussi bien les politiques que la bureaucratie ou l’hypocrisie de l’Eglise. Les
pupitres des cordes présentent la belle mélodie d’Hymn to a Broken Marriage. Elle est
pleine de nostalgie et ses harmonies changent avec beaucoup de nuances.
Après cette page délicate, suit un autre morceau au titre imprononçable, Jazzicle
Cyclebike, pour laquelle la violoniste nous livre ce commentaire : « Cette pièce que
j’apprécie tout particulièrement est très bien adaptée à l’orchestre. Bill Whelan en a eu
l’idée tout simplement en circulant à bicyclette. Il a décomposé le rythme et on perçoit
dans l’écriture, l’énergie et le mouvement physique».
De la nature à la poésie
Changement de décor avec le titre italien Temporali, œuvre commune de Bill Whelan et
Athena Tergis. « Ce n’est pas une œuvre qui cite explicitement les couleurs de la musique