Des conseils nutritionnels particulièrement destinés aux femmes en âge de procréer porteront
notamment sur l’importance de la consommation de légumes verts " à feuilles " (tels que les laitues et
les épinards) et les fromages à pâtes persillées (type Bleu). En cas d’utilisation de céréales petit-
déjeuner prêtes à consommer, l’utilisation de formes enrichies en folates peut contribuer à améliorer
les apports. L’enrichissement de certains aliments courants en folates peut être également envisagé
(à condition qu’une communication adaptée rappelle que ces aliments ne sont pas destinés à se
substituer aux sources alimentaires naturelles de folates, mais doivent venir en sus).
4.3. Promotion de l’allaitement maternel
Les mesures prises en France pour limiter les actions de promotion des laits pour nourrissons dans
les maternités doivent être complétées par des programmes visant l’implication de tous en vue de
l’augmentation rapide de la prévalence de l’allaitement à la naissance et de sa durée. Les actions en
direction des professionnels de la santé apparaissent primordiales afin de fournir aux mères un
contexte favorable à leur mise en confiance dans leur capacité d’allaiter, tant durant la grossesse qu’à
la maternité et après le retour à domicile. Une surveillance régulière de la prévalence de l’allaitement à
la naissance et durant les premiers mois de vie est indispensable pour adapter les actions de
promotion de l’allaitement sur des bases objectives.
4.4. Amélioration du statut en fer, en calcium et en vitamine D des enfants et des adolescents
La fréquence des déficiences en fer chez le jeune enfant et chez les adolescents (et surtout chez les
adolescentes) et la nécessité d’un apport suffisant de calcium et de vitamine D (pour garantir un pic
osseux optimal), justifient, à côté des recommandations nutritionnelles adaptées, l’intérêt d’aliments
destinés aux populations cibles enrichis en calcium et/ou en vitamine D et/ou en fer.
Une supplémentation hivernale en vitamine D (100 000 UI) des adolescentes sous contrôle médical,
peut être utile dans les régions françaises de faible ensoleillement (partie nord de la France) et d’une
façon générale chez les jeunes filles ayant une faible exposition solaire.
4.5. Amélioration du statut en calcium et en vitamine D des personnes âgées
Chez les personnes âgées vivant en institution, la supplémentation mixte en calcium et vitamine D
doit être systématique car il est très difficile de modifier les habitudes alimentaires à cet âge et le
pourcentage de sujets en déficit calcique ou vitaminique D dans ces institutions dépasse les 95 %.
Cette supplémentation s’avère sans effet secondaire au long terme puisqu’il n’a été démontré aucun
signe d’hypervitaminose D après trois ans d’utilisation, ni d’hypercalciurie, ni de lithiase rénale. La
posologie conseillée est de l’ordre de 1 g de calcium par jour associée à 800 unités de vitamines D.
Dans ce sens, une circulaire DGS/DAS/DH doit être publiée prochainement. (cf. également
" Recommandations nutritionnelles pour lutter contre les conséquences fracturaires de l’ostéoporose
chez les personnes âgées, AFLAR, DGS, 2000, à paraître)
Chez les personnes âgées vivant à domicile, une supplémentation en vitamine D doit être prévue,
éventuellement associée à un supplément calcique. La supplémentation de calcium dépendra des
apports alimentaires de calcium des sujets âgés (évaluables simplement par l’utilisation d’un
questionnaire adapté) et des possibilités d’accroître la ration calcique sous forme d’une plus grande
consommation de produits laitiers et d’eaux minérales riches en calcium. Mais en revanche une
supplémentation vitaminique D hivernale systématique paraît justifiée à des posologies de 400 ou 800
unités par jour de vitamine D2 ou D3. S’il n’est pas possible d’optimiser la ration calcique, il sera
recommandé une des nombreuses associations calcium-vitamine D actuellement disponibles
apportant soit 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D, soit 1 000 ou 1 200 mg de calcium et 800
ou 880 UI de vitamine D. Ces suppléments calciques, vitaminiques D, ou mixtes, doivent être prescrits
au très long cours, ce qui peut poser des problèmes de compliance. Il peut être utile de varier les
formes galéniques et les modes d’administration pour améliorer l’acceptabilité d’une telle prévention. Il
a été démontré par ailleurs que ce type de prévention a un rapport coût/bénéfice favorable compte
tenu du coût très élevé des fractures du col fémoral et du coût relativement modeste des suppléments
calciques et vitaminiques D. S’il n’était pas nécessaire d’administrer le calcium quotidiennement, on
pourrait avoir recours pour la vitamine D à des prises espacées par voie orale ou par voie injectable
de vitamine D, mais dans la mesure où la plupart des sujets âgés associent le déficit calcique et