Bâtiment symbolique au service d’une qualité de vie jusqu’à la fin CENTRE DE SOINS PALLIATIF ET SPA MEDICAL A SAINTE-LUCE-SUR-MER Essai (projet) soumis en vue de l’obtention du grade de M. Arch. Stéphanie Gagnon Sanschagrin Superviseure Mme Tania Martin : ___________________________________ École d’architecture Université Laval 2013 « La conservation des monuments du passé n’est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n’avons pas le droit d’y toucher. Ils ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent en partie à ceux qui les ont construits, en partie à toutes les générations d'hommes qui viendront après nous. » John Ruskin, « Les Sept Lampes de l’Architecture » | 1850 II RÉSUMÉ L'essai (projet) s'intéresse à la conservation et à la requalification de La Grande Maison des Clercs de Saint-Viateur, symbole du passage de la communauté religieuse et véritable emblème sur le territoire. Celle-ci joue le rôle de composante culturelle et sociale pour la population de Sainte-Luce, mais également pour l’ensemble du patrimoine religieux du Québec. Le but visé par la démarche est de porter une réflexion sur l’avenir des bâtiments religieux qui ponctuent le paysage des régions et d’amorcer, autour de cette problématique, un processus de création architectural intégrant l’ensemble à son paysage. Le projet repose donc sur le réinvestissement de La Grande Maison en un centre de soins palliatifs rattaché à un centre médical de type spa. Le projet vise, par cette intervention, à proposer à chacun un environnement de santé et de repos, dans une atmosphère de qualité, de calme et de grand air. Il présente une approche durable pour la communauté de Sainte-Luce, et offre une expérience et un service jusqu'alors uniques en région. Le projet permet de fournir une réponse architecturale innovante qui soutient la pratique en ce qui a trait aux besoins ponctuels et permanents des soins palliatifs, et encourage également l’élargissement de son champ de pratique. III MEMBRES DU JURY Mme. Tania Martin (Superviseure) Professeure à l’école d’architecture de l’Université Laval Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti M. Jan-B Zwiejski Architecte et professeur à l’école d’architecture de l’Université Laval M. Éric Pelletier Architecte, Éric Pelletier architecte M. Étienne Bernier Architecte, Hatem+D Architecture Mme. Emmanuelle Champagne Architecte et chargée de cours à l’école d’architecture de l’Université Laval AVANT PROPOS Au terme des cinq années passées à l’École d’architecture de l’Université Laval, je tiens à remercier certaines personnes qui m’ont aidé à faire de mes études un moment exceptionnel et enrichissant. Tout d’abord, merci à Mme. Tania Martin pour sa grande disponibilité, son écoute et la justesse de ses commentaires tout au long du processus de cet essai (projet). Merci également à tous les professeurs qui, de près ou de loin, ont influencé mon parcours à l’École. Merci à la famille, aux amis, à tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de mes études. Finalement, merci à mon copain, Maxime, qui a été là depuis le début, tant dans les moments difficiles que dans les moments plus heureux. Sa patience, sa compréhension et son soutien m’ont été d’un apport inestimable. Enfin, un merci tout spécial à ma mère qui sans sa présence, son affection et sa dévotion, rien de tout cela n’aurait été possible. IV TABLE DES MATIÈRES Résumé III Membres du jury IV Avant propos V Table des matières VI Liste des figures VII Introduction 1 1. Cadre théorique: 2 1.1 Un patrimoine à définir 2 1.2 Une approche patrimoniale du paysage 3 1.2.1 Définition des paysages de bord de mer 3 1.2.2 Réinvestir le bord de mer 4 1.2.3 Espace collectif d’une société 5 1.2.4 Le paysage : point de rencontre entre l’eau et la terre 5 1.3 Conclusion du cadre théorique 2. Mise en place de la démarche : les analyses 7 2.1 Historique du Clercs de Saint-Viateur 7 2.2 Analyse du site et de son contexte 8 2.2.1 Historique de Sainte-Luce-sur-Mer 8 2.2.2 Mise en contexte physique 9 2.2.3 Mise en contexte socio-économique 9 2.3 Analyse du site 9 2.4 Historique de la Grande Maison des frères du Clercs de Saint-Viateur 10 2.5 Analyses et interprétation de la Grande Maison 11 3. Analyse de précédents 13 3.1 L’Abbaye Val-Notre-Dame de Pierre Thibault 13 3.2 Quérétano spa 15 3.3 Entrecielos hamen+spa du Studio 4 15 4. Le projet : création d’un parcours connecteur durable 4.1 Présentation du projet 6 17 17 V 4.2 Élaboration du programme architectural 17 4.3 Description des usages 19 4.3.1 Centre de soins palliatifs 19 4.3.2 Centre médical de type spa 20 4.4 Objectif et mission du projet 20 4.5 Description du projet 21 4.6 Aménagement du site et des parcours dans le paysage 23 4.7 Matérialité 26 Conclusion 27 Bibliographie 28 Annexe 1 : Ligne du temps 30 Annexe 2 : Analyse contextuelle 31 Annexe 3 : Analyse du bâtiment existant 32 Annexe 4 : Programme architectural 33 Annexe 5 : Relevé photographique du site 34 Annexe 6 : Couverture médiatique 36 Annexe 7 : Planches telles que présentées à la critique finale 38 VI LISTE DES FIGURES Figure 1 : Marche en solitaire sur la plage, Stéphanie Gagnon, 2012 5 Figure 2 : Panorama observable de la Grande Maison de Sainte-Luce, Stéphanie Gagnon, 2013 6 Figure 3 : Coupe schématique de la région, MRC de la Métis, 2012 9 Figure 4 : Photo aérienne du site et de la Grande Maison de Sainte-Luce, Martin Perron, 2011 9 Figure 5 : Photo du bâtiment à son ouverture en 1955, Léo-Paul Hébert, 2010 10 Figure 6 : Matérialité du bâtiment, Infographie Stéphanie Gagnon, 2013 11 Figure 7 : Abbaye Val-Notre-Dame_Préau et l’hôtellerie, Abbaye Val-Notre-Dame, 2012 13 Figure 8 : Promenade des moines, Abbaye Val-Notre-Dame, 2012 14 Figure 9 : Spa Quérétaro, vue de la rue et vue de la station thermale, archdaily, 2013 15 Figure 10 : Entre cielos hôtel et spa, vue de l’entrée principale et de la promenade, archdaily, 201116 Figure 11 : Effet de lumière et de texture dans les corridors dans la zone du spa, archdaily, 2011 16 Figure 12 : Plan d’implantation et d’aménagement du site, Stéphanie Gagnon, 2013 18 Figure 13 : Répartition des centres palliatifs dans de l’est du Québec, Stéphanie Gagnon, 2013 19 Figure 14 : Plan du sous-sol, Stéphanie Gagnon, 2013 22 Figure 15 : Perspective de la cour intérieure et espace de transition, Stéphanie Gagnon, 2013 22 Figure 16 : Plan du rez-de-chaussée, Stéphanie Gagnon, 2013 23 Figure 17 : Perspective de la cours intérieure et des rampes d’accès au site 24 Figure 18 : Coupe élévation A montrant la cour intérieure du spa et les rampes, S. Gagnon, 2013 24 Figure 19 : Coupe élévation B la cour intérieure du spa et les rampes, S. Gagnon, 2013 25 Figure 20 : Diagramme des services à proximité au moyen d’une voiture, S. Gagnon, 2013 25 Figure 21 : Parcours d’exploration, d’expérimentation et de sens, Stéphanie Gagnon, 2013 26 VII VIII INTRODUCTION La réflexion porte, dans le cadre de cet essai (projet), sur la requalification du patrimoine religieux ainsi que sur les nouvelles perspectives de durabilité reliées, entre autres, à son renouvellement dans la société actuelle. L’angle d’approche pour aborder le sujet s’articule en quatre parties. Dans la première partie, l’essai (projet) aborde de façon théorique la problématique de la conservation du patrimoine religieux. Elle énonce le questionnement relié notamment à l’avenir de ses bâtiments emblématiques du paysage québécois de même que l’enjeu symbolique et culturel qu’ils représentent. Cette partie explore également la notion de paysage associée à une approche patrimoniale présentant des valeurs identitaires pour la collectivité. Cette imbrication entre le patrimoine bâti et les paysages patrimoniaux cherche à défendre la possibilité de concevoir une architecture contemporaine favorisant l’intégration du projet à son environnement. La seconde partie de l’essai (projet) correspond, quant à elle, à l’exploration de la problématique à laquelle s’intéresse le projet. Elle détaille la démarche de recherche création suivie par l’essai (projet) et poursuit avec une analyse historique de la communauté religieuse des Clercs de Saint-Viateur afin de situer la construction de la Grande Maison dans le temps, ainsi qu’une description du contexte d’implantation et un portrait du site choisi. C’est à l’aide de cette démarche qu’il sera possible de comprendre l’essence du paysage de Sainte-Luce, et l'approche à adopter afin de le questionner et le concevoir au moyen du projet architectural. La troisième partie de l’essai (projet) présente une analyse de précédents qui démontre l’intégration de la démarche théorique et conceptuelle par le biais de projets architecturaux. Enfin, la dernière partie se concentre sur la définition du programme à laquelle s’insère le projet ainsi que son développement à différentes échelles. En regard des principaux enjeux formulés pour le projet, la partie fait démonstration de l’intégration de la démarche théorique et conceptuelle en l’élément de projet architectural. La rencontre entre les concepts développés dans la démarche de recherche et les enjeux du projet permet d’enrichir la réponse architecturale et de fournir une réponse architecturale innovante aux concepts avancés par cet essai (projet). 1 1. CADRE THEORIQUE : 1.1 Un patrimoine à convertir Dans cette partie, certains aspects de la reconversion du patrimoine religieux seront discutés. Toutefois, l’essai projet s’intéresse davantage à la relation entre la dotation d’un nouvel usage adapté à la société et le paysage d’insertion dans un contexte de requalification d’un bâtiment patrimonial. Le patrimoine architectural religieux démontre une grande valeur liée à l’identité de notre collectivité. L’avenir de ces lieux à très grande teneur symbolique présente un enjeu culturel important pour notre société. Maintenant que la pratique religieuse est en déclin, de nombreux bâtiments et institutions qui autrefois formaient le coeur de la société sont désormais laissés pour compte ou abandonnés. Il n’y a pas si longtemps, l’Église représentait plusieurs sphères du développement québécois et a laissé des traces dans le paysage québécois bâti. Ces ensembles religieux peuvent aujourd’hui trouver un usage différent que celui de lieu à contempler, visiter ou protéger. C’est en devenant l’intérêt de nouveaux projets que cet héritage commun pourra jouir d’un avenir dans et pour la communauté. Les bâtiments religieux sont représentatifs et font partie intégrante de l’histoire de la société québécoise. Actuellement, plusieurs de ces bâtiments sont appelés à être requalifiés, ouvrant la voie à de nouveaux projets. La conversion des bâtiments fessant partie de l’historique religieux permet à ces derniers d’être conservé et de préserver la relation qu’ils entretiennent avec le passé. Il est important de réintégrer les monuments désaffectés dans la vie contemporaine pour éviter un destin muséal. Françoise Choay (1992) mentionne que dès lors qu’il cessera d’être l’objet d‘un culte irraisonné et d’une «mise en valeur» inconditionnelle, l’enclos patrimonial pourra devenir le terrain sans prix d’un rappel de nousmêmes à l’avenir. Le défi est donc, selon l’auteur, d’habiter un patrimoine contemporain et innovant dans la continuité du passé, par la réappropriation et la réutilisation de l’héritage (site et bâtiment) et de leurs échelles d’aménagement (Choay 2006). Bien qu’ils possèdent une typologie architecturale, la requalification des ensembles religieux peut être dans bien des cas plus difficile. C’est pourquoi «le meilleur moyen pour protéger le patrimoine est de l’occuper, de lui attribuer une nouvelle fonction, de lui accorder un rôle dans la société actuelle ; bref de l’habiter.» (Gravari-Bardas, 2005). L’intégration d’une nouvelle fonction et d’une architecture contemporaine à un objet existant ouvre la voie à des réalisations initiatrices visant à sauvegarder ces lieux menacés. Et il tend à penser que la localisation privilégiée des bâtiments tels que la Grande Maison, au cœur du milieu de vie des résidants, et la 2 fonction communautaire originale de ses lieux sont sans contredit des atouts convaincants pour les nouveaux usages qu’ils habiteront (Proulx, 2009). 1.2 Une approche patrimoniale du paysage «Chaque région est une source unique de richesses naturelles, culturelles, sociales et économique dont on a tort de sous-estimer l’apport pour construire une économie régionale originale et pour enrichir l’ensemble du Québec ». (Bouchard, 2006) Pour les villes et villages de région, il n’y a pas que les constructions du passé qui peuvent présenter une valeur patrimoniale. Le paysage peut également être vu comme une approche patrimoniale véhiculant des valeurs esthétiques, historiques, de mémoire, économique ou d’aménités. La nation québécoise est née et s’est formé sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Le Québec a été pendant plus d’un siècle un pays maritime avant que l’on ne pénètre ses grandes forêts. Le fleuve a contribué à façonner l’organisation territoriale et sociale (Bouchard, 2006). Bien que ce ne fût pas toujours le cas, le bord de mer est aujourd’hui empreint d’un effet attractif dans la mémoire collective. L’auteur Roméo Bouchard affirme que ces villes et villages en bordure du fleuve sont un livre ouvert d’une valeur inestimable sur trois siècles, au cours desquels auront pris forme la nation québécoise et son identité distincte. Selon l’auteur, « leurs sites grandioses, leurs constructions, leurs aménagements […] leurs traditions témoignent d’un art de vivre et de penser qui nous définit et demeure notre patrimoine le plus fondamental. » (Bouchard, 2006). C’est dans cette optique que l’essai (projet) a voulu associer la valeur du patrimoine bâti à la notion d’un paysage rural emblématique et identitaire à la démarche de recherche-création. 1.2.1 Définition des paysages de bord de mer Au cours des années, les paysages de bord de mer ont subi un réinvestissement accru et une forte densification des activités à leur périphérie. La ligne formée par la présence d’une source d’eau se découpe entre agriculture, urbanisation, développement économique, tourisme, exploitation de la mer et enfin préservation des espaces et milieux naturels (Coarec, Kalaora 1995) et se dessine dans le paysage comme un espace sans limites, objectif, présentant toutefois des qualités culturelles, sociales et physiques indéniables. Ces paysages sont des attrait naturels qui sont a la base de la qualité de vie et de la force attractive de chaque région, son importance n’est pas seulement écologique mais économique (Boucher, 2006) Bien que sa naturalité marquée et son paysage soient à l’origine de son attrait résidentiel et touristique, ses espaces sont aujourd’hui spécialement recherchés, car « elles représentent l’environnement le mieux adapté au tourisme balnéaire dont le rôle dans l’économie et la société n’a cessé de grandir» (Bouchard, 2006). Le paysage de bord de mer fait également référence au litoral. Le 3 litoral est convoité et représente l’un des systèmes les plus étudiés actuellement (Coarec, Kalaora 1995; 9). Dans le Petit Robert (2009), on lit que le littoral est par définition:« ce qui appartient, qui est relatif à la zone de contact entre la terre et la mer». Dans le Larousse, le littoral est également «l’étendu de pays le long des côtes, des bords de la mer». Il apparaît clair que la limite physique de cet espace liminal est indéterminée, marquée par une définition imprécise et mesurable de l’espace. Pour les auteurs Coarec et Kalaora, la limite se précise dans une définition d’entre-deux, d’espace composé de la rencontre des différents milieux. Le bord de mer y est décrit comme une partie du territoire qui permet la rencontre entre la terre et la mer et sujet à des variations d’étendue, de morphologie, de représentation et d’usage (Coarec, Kalaora 1995). Les critères d’appréhension de l’espace peuvent être physiques, écologiques, esthétiques ou encore ancrés à un historique social et humain. Les critères sociaux sont divers et insalissables au terme d’une analyse fonctionnelle, mais représentent tout de même un facteur non négligeable afin de saisir toute la notion entourant sa valeur. 1.2.2 Réinvestir le bord de mer Nous assistons actuellement à un intérêt fort pour tout ce qui touche ou réfère à la mer, au littoral, et même aux traditions passées des communautés côtières qui vivaient des ressources maritimes (Boyer, 2005). L’intérêt est en ce moment à faire ressortir les souvenirs de la grande époque de la pêche artisanale en récupérant ou en reconstruisant des bateaux de travail, des musées de la mer ou des musées navals. Il est possible de constater cet engouement pour la commémoration des techniques, notamment dans la conception du Quai des cageux de la Promenade Champlain, rappelant le transport du bois sur le Saint-Laurent durant le XIXe siècle, ou encore la transformation du sous-marin Onondaga en navire-musée sur le site de la Pointe-au-Père à Rimouski. Ces types d’interventions sont monnaie courante dans les régions maritimes telles que le Bas-Saint-Laurent puisqu’elles présentent un passé riche pour ce qui touche à ce secteur. Le commerce maritime fait conséquemment partie intégrante des différentes sphères d’activité de ces régions. La fréquentation du bord de mer n’a jamais été aussi massive et populaire qu’aujourd’hui. C’est pourquoi l’histoire du milieu maritime est un héritage précieux à conserver. Ces espaces sont des éléments importants et irremplaçables de la qualité de vie des résidents de la côte et de ceux qui les fréquentent régulièrement (Péron, 1995). Si sur le plan économique les bords de mer sont en difficulté, sur le plan culturel et symbolique ces territoires semblent aujourd’hui porteurs d’une nouvelle dimension sociale et collective, présentant des parcelles de côtes permettant un contact direct avec la nature. 4 1.2.3 Espace collectif d’une société Pendant longtemps, les bords de mer ont été pensés comme prédéterminés et restreints à des zones d’activité données : zones d’activité de production et d’échange maritime, zones de développement de la villégiature balnéaire, zones de protection sans construction, etc. (Péron, 1995; 39). Maintenant, tout porte à croire que ces espaces peuvent être réfléchis davantage comme un territoire unique faisant partie d’une logique collective. Péron (1995) prétend également que « le paysage de bord de mer apparaît désormais plus comme un territoire privilégié de l’expression de soi à travers des liens renoués avec les autres et avec l’espace marin ». Pour les personnes qui fréquentent cet espace frontalier, le lieu devient un emplacement de ressourcement et de communion avec la nature où le corps et l’esprit peuvent se libérer. Au-delà des usages convenus et de l’encadrement que proposent les structures caractéristiques des années passées, les bords de mer offrent maintenant un renouveau des activités et s’ouvrent vers des pratiques plus libres et spontanées, dépassant le rite de la plage ou les déambulations en front de mer traditionnelles. Il est possible de s’y adonner en solitaire, en famille, ou en couple. Jogging et marche sur la plage, randonnées à bicyclette, méditation, promenades ou excursions improvisées pour prendre des photos des jours de tempête ou des couchers de soleil, sont au nombre des activités qui sont maintenant prisées. L’espace côtier, comme le mentionne Péron (1995), est devenu en quelques années l’espace de tous, espace de détente, de spiritualité, et de remise en forme (fig.1). Figure 4. Panorama observable de la Grande Maison de Sainte-Luce _Source : S. Gagnon Figure 1. Marche en solitaire sur la plage _Source : S. Gagnon, 2012 1.2.4 Le paysage : point de rencontre entre l’eau et la terre Les bords de mer se révèlent donc fondamentaux dans la relation qu’entretient la ville avec l’eau. Ils expriment à la fois la rencontre entre les deux milieux et la limite où nature et domesticité se confondent et où la notion de connexion se matérialise. La présence d’une source d’eau invite donc à une réflexion sur le traitement d’un espace ouvert, naturel ou artificiel, qui sépare autant qu’il relie 5 (Moore et Lidz, 1994). D’après Schultz, cet usage de l’eau par les concepteurs renvoie à un certain rapport avec la nature, dont l’eau, on le sait, est l’un des éléments symboliques. L’addition de l’eau au paysage ajoute, selon Schultz, une dimension par laquelle la nature devient mobile et dynamique. Les auteurs Moore et Lidz (1994) ajoutent également que « la présence d’une source d'eau établit un noyau; qui par lui, nous comprenons le site comme un ensemble, un corps harmonieux et une pensée complète ». Les propos de l’auteur permettent donc d’affirmer que peu importe l’ampleur du site, si une connexion existe par la présence d’une source d’eau, celui-ci devient un ensemble cohérent. L’eau sert d’élément fondamental dans la définition entre terre et eau ainsi qu'entre eau et ciel. C’est grâce à l’interaction du relief, de la végétation et de l’eau que se forment les éléments de base du paysage (Schultz, 1981). C’est cette compréhension de l’influence de l’eau dans le paysage, ainsi que son impact pour une communauté comme Sainte-Luce, qui permettra de mettre en forme, dans cet essai (projet), un projet en accord avec les caractères importants de son paysage (fig.2). Figure 2. Panorama observable de la Grande Maison de Sainte-Luce _Source : S. Gagnon, 2013 1.3 Conclusion du cadre théorique C’est en saisissant les caractéristiques majeures qui définissent le paysage d’une région que les bâtiments anciens peuvent continuer a jouer un rôle sans la société actuelle. Puisque ses caractéristiques sont intangibles, il importe de s’outiller pour juger de ce qui doit ou ne doit pas être conserver ou valoriser dans les deux cas. Le cadre théorique a mis en relation l’idée de conservation et de paysage, afin d’amorcer une réflexion sur l’acte de création architectural dans un ensemble religieux. Le projet s’attardera à lier les impératifs d’une architecture moderne à celle d’une architecture religieuse ancienne dans un aménagement sensible à son environnement et aux besoins sociaux et économiques de sa région d’insertion. 6 2. MISE EN PLACE DE LA DÉMARCHE : LES ANALYSES La démarche suggérée par cet essai (projet) vise à présenter un projet d’architecture qui explore la problématique soulevée dans le chapitre précédent, et qui apporte des pistes de solution en regard avec cette problématique. Dans le cas présent, il s’agit de la requalification d’un bâtiment faisant partie de l’héritage religieux de la région : la Grande Maison de Sainte-Luce-sur-Mer. Le renouvellement de la maison doit nécessairement passer par l’intégration d’une architecture contemporaine, qui composera avec la symbolique du bâti existant et sa relation à son site et son paysage. Cette intervention a pour but d’intégrer les mémoires du passé et les adapter au présent afin d’assurer la durabilité du bâtiment dans le temps. Dans cette partie, l’essai (projet) présente une analyse historique de la communauté religieuse des Clercs de Saint-Viateur afin de situer la construction de la Grande Maison dans le temps ainsi qu’une analyse du site et de son contexte. C’est à l’aide de cette démarche qu’il sera possible de comprendre l’essence du paysage de Sainte-Luce et d’en arriver à le questionner et à le concevoir au moyen du projet architectural. Les paragraphes qui suivent présentent les analyses de recherche utilisées avant et pendant la réalisation de l’essai (projet). Afin de pouvoir élaborer une approche éclairée, il importe de bien connaître et comprendre le contexte d’intervention du projet. Cela implique notamment d’amorcer, dans les paragraphes suivants, l’histoire du bâtiment, de ses usagers, et de son site. 2.1 Historique des Clercs de Saint-Viateur C’est le père Louis Marie Querbes qui fonde à Vourles, en France, la congrégation religieuse des Clercs de Saint-Viateur vouée à l’éducation des garçons des campagnes et au ministère paroissial. Suite à la demande de Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, la congrégation vient s’établir en 1847 à L’industrie (Canada-Est ; aujourd’hui Joliette) afin d’y construire le collège Joliette, établissement d’enseignement à vocation commerciale et industrielle. Par la suite, l’institution se propage à travers le Canada et aux États-Unis et ouvre un noviciat qui prend en charge l’école paroissiale de Joliette. L’édification de la congrégation ne cesse de se multiplier, notamment à Berthier (1848), à Chambly (1849) et à Rigaud où le collège Bourget est inauguré comme lieu de pèlerinage au sanctuaire NotreDame-de-Lourdes (1874) (Viateurs du Canada, 2013). La congrégation est également connue pour sa contribution majeure à l’éducation des personnes ayant des besoins spéciaux, non-voyants, malentendants et muets, mais également pour leurs méthodes pédagogiques modernes pour l’époque qui ont suscité plusieurs controverses parmi les ordres religieux 7 enseignants. En 1852, ils héritent de l’Institut catholique des sourds-muets qui se donne comme mission d’apprendre aux jeunes sourds-muets certains métiers manuels. L’institut s’installera plus tard au coteau Saint-Louis (Montréal). Les Clercs de Saint-Viateur connaissent une expansion rapide dans le diocèse de Montréal. À la fin du XIXe siècle, la congrégation compte près de 222 religieux dans plus de 20 établissements d’enseignement. Elle dénombre également plus de 20 prêtres exerçant leur ministère paroissial dans la paroisse de Joliette et de Saint-Viateur, à Outremont (Montréal), où se trouve leur maison provinciale depuis 1896. Après s’être répandue dans l’ouest canadien et aux États-Unis à partir des années 1858, la congrégation poursuivit sa mission à l’étranger. Ils se rendent alors au Japon (1948), à Taiwan (1953) et au Pérou (1959) (Hébert, 2010). Dès le début des années 1960, la communauté canadienne est à son summum et compte plus de mille religieux allant de la Gaspésie au Manitoba. La communauté est alors surtout présente à Joliette, Montréal, Abitibi et Rimouski. Depuis la laïcisation des établissements scolaires à partir des années 1960, les Clercs de Saint-Viateur se sont vus dans l’obligation de délaisser plusieurs de leurs maisons d’enseignement. De nos jours, les Clercs de Saint-Viateur comptent toujours au Canada près de 400 prêtres, frères et associés, s’impliquant notamment dans la formation catéchètes, au sanctuaire NotreDame-de-Lourdes et dans divers organismes visant à encourager la foi (Hébert,1998). 2.2 ANALYSE DU SITE ET DE SON CONTEXTE 2.2.1 Historique de Sainte-Luce-sur-Mer Sur le plan religieux, le territoire est d’abord connu à partir de 1829 comme la paroisse de Sainte-Luce. L’endroit compte 2850 habitants répartis le long du fleuve Saint-Laurent. La paroisse sera érigée civilement en 1835 comme municipalité de la paroisse de Sainte-Luce, anciennement connue sous le nom de municipalité de Lessard provenant du nom de la seigneurie concédée au XVIIe siècle. Son nom, Sainte-Luce-sur-Mer, honore la sainte patronne Lucie de Syracuse aussi connue sous le nom de Sainte Lucie, vierge et martyr qui a souffert au début du IVe siècle (Voir annexe 1_Ligne du temps). À cette époque, on retrouve à proximité l’église de Sainte-Luce, construite en 1841 par l’architecte Charles Baillargé et consacrée en 1884. Son architecture remarquable lui procurera d’être classée bien culturel du Québec en 1955. Non loin de l’église, dans le fleuve Saint-Laurent, se trouve l’épave de l’Empress of Ireland qui a coulé en 1914. L’épave, toujours présente sur le site, est également classée bien culturel du Québec en 1999 (Municipalité de Sainte-Luce, 2013). 8 2.2.2 Mise en contexte physique Le paysage luçois est principalement marqué par une façade maritime au fleuve Saint-Laurent à laquelle s’arrime un étagement d’unités de paysages distinctifs du nord au sud (fig.3). Le relief s’élève à partir du fleuve, laissant voir un paysage qui se caractérise par une succession de terrasses intensément cultivées. Ces constituants naturels élevés s’avèrent donc favorables à la mise en valeur de ses ressources naturelles. Figure 3. Coupe schématique de la région Source : MRC de la Métis, (2012) http://www.bas-saint-laurent.org/lamitis/ 2.2.3. Mise en contexte socio-économique La municipalité de Sainte-Luce est une localité située dans la MRC de la Mitis, en bordure du fleuve Saint-Laurent à 15 kilomètres à l’ouest de Mont-Joli et adjacente à Rimouski. Elle est constituée par un premier périmètre urbain longeant le fleuve à vocation résidentielle, de villégiature et au tourisme. Le second périmètre que l’on peut observer est plus dense et à vocation majoritairement résidentielle, commerciale et industrielle (Voir annexe 2_Annalyse contextuelle). La municipalité de Sainte-Luce est principalement connue pour sa plage et sa promenade en bordure du fleuve, qui fut pendant longtemps et est encore aujourd'hui, un lieu de villégiature très recherché de la région. En raison de son contexte, la municipalité peut se positionner comme étant un pôle touristique important vers le chemin de la Gaspésie et des sites d’intérêt touristique à proximité. D’ailleurs, une grande partie de la ville vit et profite du tourisme comme principal secteur d’activité économique. Une part importante des infrastructures de la ville est axée vers l’activité touristique qui contribue de façon saisonnière à l’économie locale. 2. 3 Analyse du site Lorsque l’on s’attarde plus précisément au site d’implantation choisi pour le projet, on peut constater que le lot ainsi que son bâtiment font front au fleuve Saint-Laurent. Le site semble disposer des mêmes caractéristiques d’implantation originales ayant fait de lui un noyau important de la région et un lieu de 9 réflexion isolé. Le site et le bâtiment s’intègrent dans un tissu résidentiel et institutionnel, mais le bâtiment garde toutefois son caractère symbolique et emblématique, marque de la culture chrétienne et du passage de cette religion dans la région. Situé dans une zone qui est jusqu'à présent peu affectée par le développement résidentiel de Sainte-Luce et grâce à son terrain entouré d’arbres, cet emplacement a conservé son caractère intimiste. À l’image de la maison de repos, le site se présente comme un lieu enclavé et isolé de son contexte immédiat. Actuellement, le site et son bâtiment sont peu visibles de la route 132, due à une butte de 9 mètres de haut (30 pieds) et d’une barrière de conifères très dense (fig.4). Malgré sa position en promontoire sur la ville, l'emplacement et le bâtiment restent très peu visibles de l’extérieur. L’entrée sur le site se fait au moyen d’une allée de gravier qui mène a l’entrée principal du bâtiment. Une place dégagée est faite tout autour du bâtiment, ce qui permet d’avoir le recul nécessaire à l’appréciation de la Grande Maison. Un aménagement est également fait dans la partie arrière du site, accessible au moyen d’un sentier piétonnier naturel. Le sentier dirige les gens vers l’arrière du site, à un garage de service et une petite île aménagée par les frères, à même un ruisseau souterrain existant. L’île, cachée par quelques arbres, révèle un espace de méditation et de repos au grand air. (Voir annexe 5_Relevé photographie du site). Figure 4. Photo aérienne du site et de la Grande Maison de Sainte-Luce_Source : Martin Perron, 2011 2.4 Historique de La Grande Maison des Frères du Clercs de Saint-Viateur Vers les années 1950, la province du Saint-Laurent hérita des démarches de la province de Montréal dans le but de fonder un juvénat dans la région du Bas-du-Fleuve. Avec la permission de l’archevêque de Rimouski et des frères du Sacré-Cœur déjà établis dans la région, et l’offre d’un terrain à Sainte-Luce par M. Démétrius, la communauté des Frères des Clercs de Saint-Viateur met le pied à Rimouski. Dans la même année, la congrégation entreprit la construction du Juvénat de Sainte-Luce-sur-Mer dont la 10 construction était évaluée à près de 400 000 $. En septembre 1955, encore inachevée, la maison fut louée pour un court moment à l’École d’agriculture de Rimouski (fig.5). Le 29 octobre 1955, le juvénat, imposante maison de pierre qui domine le village et la mer, reçut sa bénédiction en présence du personnel et de plus de 140 juvénistes de Rimouski qui occuperont les lieux par la suite (Hébert, 2010). En 1976, la Grande Maison de Sainte-Luce devient une hôtellerie à la disposition de différents groupes de repos et de réflexion chrétienne. Pendant plusieurs années, la congrégation se sert également de la maison comme de noviciat, où la préparation des novices à la vie religieuse est éprouvée. Elle reçoit d’ailleurs en 1985 cinq recrues dont trois proviennent de Joliette. Depuis les années 1962, année de la retraite de 30 jours disparus, la communauté n’offrait plus de plage de ressourcement spirituel aux associés, mis à part la retraite annuelle. C’est pourquoi en 1984 le Père Gaston Perreault fonde le Second Noviciat (intra-muros) qui offrira une année de ressourcement aux frères, afin de leur permettre de reprendre un second souffle et faire le point sur leur vie spirituelle, le tout dans un environnement aéré de prière et de fraternité (Hébert, 1998). L’expérience fut toutefois suspendue en 1993 et déménagée au noviciat de Rigaud. La maison, ayant perdu son statut, subsista jusqu’en 2004 où elle ferma ses portes, marquant le départ de la communauté des Clercs de SaintViateur à Sainte-Luce. Figure 5. Photo du bâtiment à son ouverture en 1955_Source : HÉBERT, Léo-Paul, (2010) Les Clercs de Saint-Viateur au Canada, 1947-1997, Québec. 2. 5 Analyse et interprétation de la Grande Maison Le bâtiment de style normand construit selon les plans de l’architecte Lafleur arbore des murs de pierre de granite de toutes les couleurs et une toiture en cuivre (fig.6). La maison est constituée d’une structure de béton armé et de colonnes divisées en deux ailes qui se joignent pour ordonner une forme de «T». 11 Toiture de cuivre Fenêtres de pierres calcaires Figure 6. Matérialité du bâtiment_Source : Infographie S. Gagnon, 2013 Murs de pierres granitiques (couleurs variés) Le corps principal possède 3 étages en plus d’un sous-sol aménagé et mesure 62.2 x 17.4 mètres (204 x 57 pieds). La seconde aile est jointe perpendiculairement au corps principal et possède 2 étages en plus du sous-sol, où est aménagée, au dernier étage, l’ancienne chapelle. L’aile de la chapelle mesure 27.5 x12.8 mètres (90 x 42 pieds) pour un bâtiment totalisant 29 264 mètres carrés (315 000 pieds carrés) (Diocèse de Rimouski, 2013). Les deux ailes sont aménagées de plusieurs cloisons non porteuses. Le corps principal présente la façade et l’entrée principale du bâtiment. L’espace comporte un escalier principal et un ascenseur central, en plus de deux escaliers d’issue à chaque extrémité du corridor principal. L’aile de la chapelle présente un escalier secondaire situé derrière la chapelle, de forme qui se compose d’arc en mitre sur la pleine hauteur. Le bâtiment est toujours d’origine et n’a subi aucune transformation majeure. La plupart des travaux effectués ont été faits principalement à la fin des années 1980 et au début des années 1990 et consistent en des travaux essentiellement d’entretien ou de rénovation (Hébert, 2010). Le bâtiment offre plusieurs espaces intérieurs à considérer lors de la requalification. Les bureaux et appartements destinés aux prêtres, la grande cuisine bien équipée, la salle à manger de 100 places, la chapelle, et le gymnase sont les espaces vastes et fondateurs du bâtiment. Ces espaces peuvent facilement accueillir une nouvelle fonction cohérente avec celle d’origine. L’accueil et les bureaux des prêtres au rez-de-chaussée du corps principal peuvent être transformés en clinique médicale avec salles de consultation. De plus, l’espace large et ouvert du gymnase peut recevoir un tout nouvel usage sans nécessiter de lourdes transformations et des frais exagérés. Les pièces du 2e et du 3e étage sont principalement des chambres (53) et des salles de classe (4), servant à l’origine au juvénat et par la suite pour les groupes de repos et de réflexion chrétienne. Les chambres ont une superficie en moyenne de 12 mètres carrés pour une chambre simple et de 18 mètres carrés pour une chambre double. Les salles de classe peuvent quant à elles être séparées par des cloisons afin de créer des chambres supplémentaires au 2e étage. Enfin, pour des raisons de sécurité et d’accessibilité universelle, 12 le bâtiment nécessite l’installation d’un rampe à l’entrée principale et l’agrandissement de l’ascenseur existant de manière à pouvoir contenir le voyage d’une civière ainsi que l’ajout d’un second dans l’aile de la chapelle. L’ascenseur ajouté se positionnera derrière la chapelle et ne nécessitera aucune intervention sur la façade extérieure du bâtiment (voir annexe 3, Analyse du bâtiment existant). L’analyse du bâtiment existant est pertinente à la compréhension de la composition du bâtiment afin de lui fournir un usage compatible avec ce dernier et qui s’intègrera d’une manière naturelle à l’existant. L’excellente condition du bâtiment, dû à l’entretien régulier du Clercs ainsi que la qualité d’exécution et la qualité des matériaux attribuée à plusieurs établissements religieux, fait en sorte que l’investissement requis pour la restauration de celui-ci serait minime en comparaison avec d’autres bâtiments de même stature (Voir annexe 6_Couverture médiatique). Ces caractéristiques constituent par conséquent une ressource économique non négligeable à l’apport d’un projet et permettraient de concentrer les ressources du projet à la transformation du bâtiment. 3. ANALYSE DE PRÉCÉDENTS En regard avec les principaux enjeux, l’analyse de précédents architecturaux illustrent les principaux concepts qui ont mené l’exercice de recherche création. Trois précédents ce distingue par le caractère durable et innovant de la proposition, la forte relation d’intégration avec le site et la nature environnante ou la richesse de l’espace et de la matérialité qu’ils présentent. 3.1 L’Abbaye Val-Notre-Dame/ Pierre Thibault Figure 7. Abbaye Val-Notre-Dame_Préau et vue sur l’hôtellerie _Source : http://www.abbayevalnotredame.ca L’Abbaye Val Notre-Dame est un monastère habité par des moines venus de monastères de Bellefontaine en France. L’Abbaye est le cinquième monastère habité par la communauté religieuse au 13 Québec depuis 1881. Le dernier monastère rénové est vendu en 2007 à la suite du départ de la communauté pour Val-Notre-Dame, à Joliette. Ce monastère se veut l’expression de l’harmonie et de la réflexion intérieure que poursuivent les moines. À l’échelle du projet, l’organisation du bâtiment favorise la relation entre ses espaces, l’intérieur, et son site (fig.7). Le parvis crée une succession d’espaces publics et privés qui se poursuivent progressivement dans le paysage pour devenir un jardin pour les hôtes, un jardin contemplatif pour le préau de la galerie, des bassins artificiels dans la cour et enfin un jardin de recueillement pour les moines (fig.8). Tant du côté du cloitre que du côté de l’hôtellerie, les fonctions sont réparties selon une séquence verticale du communautaire vers l’individuel. Au rez-de-chaussée,il est possible de trouver les espaces communs et de services alors que les cellules sont disposées à l’étage. À cet étage, les espaces s’ouvrent sur la forêt par la création de toits-terrasses végétalisés. La matérialité du projet se présente par une progression verticale de matériaux simples, mais en harmonie. Le bâtiment se dépose d’abord sur une dalle de béton légère qui se déploie pour former par endroit des modules, alcôves ouvertes sur le paysage, des niches conférant une certaine solidité et authenticité aux espaces communs. Les étages de recueillement et d’intimité sont constitués de bois, ce qui apporte une certaine chaleur et humanité aux cellules et un rythme aux terrasses créées (fig.8). Figure 8. Promenade des moines _Source : http://www.abbayevalnotredame.ca Ce projet illustre comment l’architecte a su mettre en relation la proposition architecturale et la nature en favorisant une architecture discrète et effacée, afin de favoriser la réflexion, la méditation et la prière. L’Abbaye, ayant une ligne directrice similaire à cet essai (projet), témoigne d’une sensibilité à la valeur de son site de manière à enrichir le lieu de culte. Les interventions dans le paysage, telles que les bassins d’eau et les toitures vertes, ajoutent à la qualité spatiale des espaces et au sentiment d’harmonie intérieure qui s’exprime dans le projet, le tout dans un souci d’économie de moyens, de simplicité et de respect du paysage d’insertion (Abbaye Val Notre-Dame, 2013). 14 3.2 Le spa Quérétaro/Ambrosi Etchegaray Le projet présente un centre de yoga et un spa intégrés au cœur de la ville historique de Querétaro au Mexique. Celui-ci consiste à créer un centre en contact permanent avec la nature extérieure. De cette manière, le projet vient installer une épaisse dalle de béton sur la totalité de la parcelle et le perfore afin de créer des patios intérieurs où sont formés des jardins (fig.9). Le rez-de-chaussée est un grand espace subdivisé par des séquences de patios. Les murs de la station thermale sont faits de béton et l’espace intérieur qu’ils forment (salle de massage) est recouvert d’un revêtement de bois. À l’étage supérieur, l’espace se transcrit comme une grande étendue s’ouvrant sur la vue et le paysage naturel de l’endroit. L’étage intègre également des pavillons de yoga qui donnent accès à un jardin de gravier entouré de végétation et utilisé comme espace de détente entre les séances de yoga (ArchDaily, Spa Quérétaro, 2013). Figure 9. Spa Quérétaro, vue de la rue et vue de la station thermale Source : http://www.archdaily.com/318920/spa-queretaro-ambrosi-i-etchegaray/ 3.3 Entre Cielos Hotel & spa/ A4 Studio Le principal objectif des concepteurs était de créer un endroit de repos et de détente. Le projet s’insère à la périphérie de la ville de Mendoza en Argentine. Le site présente un environnement naturel intégrant une vigne d’arbres fruitiers, de peupliers et une vue étonnante sur la cordillère des Andes et sur un ancien vignoble de 100 mètre de façade et 400 mètres de longueur (ArchDaily, Entrecielos Hotel & spa, 2013). Le projet est structuré de manière à former un chemin piétonnier qui relie ses bâtiments, obligeant les visiteurs à laisser leur véhicule au stationnement situé à l’entrée d’accès du site (fig.10). Les architectes tentent de favoriser une attitude sensible du visiteur en encourageant la découverte du site et de son architecture. Le bâtiment offre plusieurs expériences regroupées et disposées de façon stratégique. Les espaces formés se dilatent et se soustraient au jeu de la lumière naturelle, créant des points de vue recherchés dans une foule d’expérimentation et de découverte faite par les architectes. Le fait de marcher dans un environnement de béton où la lumière est coupée 15 Figure 10. Entre cielos hôtel et spa, vue de l’entrée principale et de la promenade Source : http://www.archdaily.com/185088/entre-cielos-hotel-spa-a4-estudio/ par la relation avec l’environnement naturel devient une expérience sensorielle. L’espace est défini par une dalle de béton horizontale qui unifie et définit l’espace vertical. La zone du spa est totalement isolée de sa relation visuelle avec le monde extérieur dans le but de créer un cadre de bains, et de salles de massage qui découlent de petites ouvertures dans les murs et les plafonds pour stimuler les sens. La lumière, élément important du projet, articule la sensibilité des couleurs et des textures et contribue à rendre l’expressivité et la personnalité de l’espace (fig.11). L’hôtel aborde de son côté une relation plus contemplative et expérimentale avec le contexte naturel qui l’entoure, comparativement au spa qui, lui, offre une introversion par rapport au site. L’accès à l’hôtel se fait par l’utilisation d’une rampe à partir de l’extérieur. Le spa est quant à lui situé un demi-niveau plus bas, et est également accessible par une rampe. La position du spa permet de ralentir et crée un voile d’opacité et de bruits autour du bâtiment. Figure 11. Effet de lumière et de texture dans les corridors dans la zone du spa Source : http://www.archdaily.com/185088/entre-cielos-hotel-spa-a4-estudio/ 16 4. LE PROJET CENTRE DE SOINS PALLIATIF ET SPA MEDICAL A SAINTE-LUCE SUR MER 4.1 Présentation du projet L’essai (projet) explore les concepts soulevés dans le cadre théorique à travers le projet de requalification de la Grande Maison des frères des Clercs de Saint-Viateur, située à Sainte-Luce-surMer. Le défi de la recherche création est de réintégrer ce bâtiment religieux à la société contemporaine et d’apporter une solution claire au problème soulevé, celui de la conversion d’un patrimoine religieux et de son insertion dans le paysage. 4.2 Élaboration du programme architectural La possibilité de conserver et de requalifier la Grande Maison de Sainte-Luce en centre de soins palliatifs et spa médical est ici explorée. L’intégration de cette fonction dans le site peut poursuivre la vocation sociale et communautaire d’un tel lieu dans la région. La requalification du bâtiment peut être possible par un nouveau programme architectural et de nouveaux besoins, tout en établissant un rapport entre le site et le paysage de Sainte-Luce. Plusieurs projets de requalification d’un ensemble religieux comme le Centre d’art La Chapelle, l’Anglicane de Lévis ou le Musée régional de Rimouski à des fins sociales montrent bien l’impact réel de l’intégration de ces bâtiments sur la vie d’une région. Ces projets, sont porteurs d‘un intérêt et ont un impact favorable sur la vie d’un quartier et deviennent eux-mêmes, au même titre qu’une église, des lieux phares dans la ville. Le projet s'intéresse à la conservation et à la requalification de la Grande Maison des Clercs de Saint-Viateur, symbole du passage de la communauté religieuse et véritable emblème culturel et social sur le territoire, mais également pour l’ensemble du patrimoine religieux du Québec. Le projet vise à mettre sur pied un contexte de qualité de vie favorable au soulagement de la douleur de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale, par la création d’un programme combiné d’un centre de soins palliatifs intégrant un centre de soins médicaux spécialisés de type spa. Le programme architectural en ce qui concerne le centre est constitué d'une clinique médicale, d'espaces communautaires et de rencontre (séjour, salon, terrasses, jardins), d'espaces administratifs, ainsi que d’une portion d’hébergements pour la famille et les amis, et ce, à même le centre. Le spa médical comprend des salles de soins spécialisés (salle de massage, de repos, bassins, atelier), de même que des espaces administratifs ainsi qu’une partie hôtellerie pour la clientèle. La nouvelle construction devient fonctionnelle par la création d‘un programme combiné, exploitant la reconnaissance du lieu et la mise en valeur de son site et de son bâtiment. La maison, abandonnée depuis plusieurs années, reprend vie, devient rentable, et réaffirme sa valeur culturelle et historique pour la région (fig.12). 17 Figure 12. Plan d’implantation de l’aménagement du site dans son contexte _Source : infographie S. Gagnon, 2013 18 4.3 Description des usages 4.3.1 Centre de soins palliatifs Le premier centre de soins palliatifs a été inauguré à Londres en 1960. Le concept s’est par la suite répandu et, en 1974, un centre de même type ouvrit à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal (portail Canadian en soins palliatifs, 2013). Depuis l’ouverture du premier centre, les centres de soins palliatifs se sont multipliés un peu partout au Québec (fig. 13). Plusieurs sont localisés dans une section spécifique d’un hôpital, comme c’est le cas pour l’hôtellerie Homer Brazeau annexée au Centre Hospitalier de Rimouski, ou d’un CHSLD. D’autres peuvent aussi être dissociés des institutions de santé, généralement à la suite d'ententes avec des organismes de santé. Figure 13. Répartition des centres palliatifs dans de l’est du Québec _Source : infographie S. Gagnon, 2013 Une maison de fin de vie a pour mandat d’accompagner les personnes atteintes d’une maladie grave en exerçant un contrôle sur la douleur, de manière à ce que ces personnes puissent vivre leurs derniers jours avec leurs proches le plus humainement possible. Chaque maison offre en moyenne 15 à 25 chambres pour les malades et davantage dans le cas de l’Hôtellerie Homer Brazeau. Toutefois, la trop grande demande fait en sorte que le nombre de places disponibles dans les différents centres n’est toujours pas suffisant pour désengorger les listes d’attentes interminables. Le manque de place encourage désormais les centres à maximiser le nombre de patients dans leur enceinte en attribuant les chambres destinées aux familles et aux proches Ce qui a pour conséquence de privé les malades d’espaces de vie agréables et de limité la présence et le soutien de la familles et les proches d’un résident. 19 Le vieillissement de la population, combiné à l’augmentation des maladies, du stress, ainsi que la demande croissante en soins, donne l’opportunité de réfléchir au support adéquat à prescrire aux personnes souffrantes, et crée l’occasion d’exercer une influence significative sur le développement et l’organisation des services en soins palliatifs. Pour répondre à la problématique, le projet présenté apporte des solutions afin de combler certaines lacunes par l’ajout d’un élément nouveau: celle de notion de spa médical. 4.3.2 Centre médical de type spa Bien que la société soit consciente de ce qu’est un spa, la notion de spa médical, elle, reste aujourd’hui inexacte dans l’esprit du consommateur, puisque l’industrie elle-même peine à la définir. Dans ce cas-ci, le spa de type médical consiste en un lieu où se prodiguent des soins médicaux complets, le tout dans un environnement qui intègre les services et traitements d’un spa traditionnel à la pratique de la médecine conventionnelle. Il est donc possible d'optimiser l’expérience offerte par l’emplacement et bénéficier de plusieurs sortes de traitements par les eaux : thermalisme médical, balnéothérapie, thalassothérapie, etc. Ces rituels, inspirés notamment des traditions ancestrales de Thaïlande, de l’Inde, de la Chine et du Maroc, permettent une évasion totale dans des cultures associées à la recherche du bien-être et à la spiritualité. L’eau est l’élément principal des soins apportés, mais les services de massothérapie, l'atelier de formation et la clinique médicale sont également présents dans les lieux. En combinant le programme d’un centre de soins palliatifs avec celui d’un spa médical, on favorise ici une prise en charge de la personne malade tant sur le plan médical, en soulageant les douleurs ou toutes sources d’inconfort, que sur la préservation de la dignité de la personne. L’accompagnement des difficultés psychologiques des malades et de leur famille est également une priorité. Le projet vise, par cette intervention, à proposer à chacun un environnement de santé et de repos, dans une atmosphère de calme et de grand air. Il présente une approche durable pour la communauté de Sainte-Luce, et offre une expérience et un service jusqu'alors uniques en région. Le projet permet de fournir une réponse architecturale innovante qui soutient la pratique en ce qui a trait aux besoins ponctuels et permanents des soins palliatifs, et même encourager l’élargissement de son champ de pratique (Voir annexe 4, Programme architectural). 4.4 Objectifs et mission du projet En s’appuyant sur les notions théoriques énoncées antérieurement, l’essai (projet) cherche, par le biais du projet d’architecture, à favoriser la réappropriation de la Grande Maison de Sainte-Luce. L’objectif premier est donc de requalifier le bâtiment de manière à mettre en valeur son architecture et son 20 histoire. Le projet s’intègre au bâtiment existant en conservant sa forme architecturale et en faisant un ajout dans la limite de ses fondations existantes. Ensuite, un second objectif du projet est de mettre en valeur la vue et le paysage qu’offre Sainte-Lucesur-Mer. L’aménagement du nouveau bâtiment avec vue sur la région immédiate met en valeur la beauté et la richesse de la nature. À l’échelle du site, le centre s’ancre dans le paysage par une harmonie dans la forme et la matière tout en étant imprégné d'un souci de respect et la contemplation de la nature. Le dernier objectif est de développer un programme compatible avec le bâtiment, qui tient compte à la fois de son emplacement, de son accessibilité et de son histoire. Il est important d’attirer les gens de la région et surtout les visiteurs de l’extérieur pour leur faire découvrir la richesse et la beauté naturelle du secteur. De plus, l’apport d’une activité dans ces locaux assure une présence constante d’une certaine population, ce qui n’est pas négligeable pour l’économie de la région. C’est dans la conception du projet que le questionnement présenté prend son sens ; il en est l’outil de conception et un parti architectural. Ainsi, l’intérêt principal transparait dans la conception d’un paysage architectural où l’attention particulière se trouvera au niveau de la réunion de la ville à son interface naturelle. Cette articulation s’actualise sous la forme d’un processus de design menant à la réalisation du projet. Comme il a été mentionné plus tôt, cette articulation du paysage s’actualisera sous la forme d’un processus de design menant à la réalisation du projet. 4.5 Description du projet Puisque le projet prévoit une requalification de la Grande Maison, le nouveau programme s’insère dans l’enceinte du bâtiment existant en plus d’un ajout. Dans le corps principal de la maison, on y retrouve l’entrée principale, située au même endroit que l’entrée originale, qui dessert par la suite tous les types de clientèle du bâtiment (patient, malades, famille et proches des malades, client du spa médical). L’architecture du projet renvoie immédiatement à la distribution intérieure des plans. Les deux ailes de la maison et l’ajout fait au bâtiment, où se déploient les nouvelles fonctions, s’articulent autour d’une cour intérieure (fig. 14). Les patients qui fréquentent la maison sont accueillis à l’entrée dès leur arrivée et acheminés à leurs chambres par un escalier qui mène aux étages supérieurs ou à l’aide d’un ascenseur de service. Une section du complexe au sous-sol et au rez-de-chaussée de l’aile de la chapelle est réservée à l’hébergement des familles et des proches des malades. La section compte une dizaine de chambres disponibles, ainsi qu’un salon, une salle de rencontre privée et une cuisinette à la disposition des visiteurs. À l’intérieur du bâtiment, le patient désirant profiter des services de la clinique médicale est 21 Figure 14. Plan du sous-sol _Source : S. Gagnon, 2013 d’abord accueilli dans la zone de réception à l’entrée du bâtiment. Il est ensuite dirigé vers les bureaux des frères, qui par leur organisation, se prêtaient facilement à leur conversion en salle de consultation. À la suite de la consultation, les patients qui souhaitent compléter un programme de traitements spécialisés sont redirigés par le corridor central à l’accueil du centre médical où ils pourront ensuite avoir accès aux différents traitements et aux installations du spa (fig. 15). Figure 15. Perspective de la cour intérieur et espace de transition appropriable_Source : S. Gagnon, 2013 22 L’ajout a été positionné selon l’organisation du bâtiment existant, de manière à créer une cour intérieure où les bains extérieurs du spa ont été localisés. Les volumes ajoutés reprennent la trame structurale et s’inscrivent dans les limites des fondations existantes du bâtiment. Les nouveaux espaces créés interagissent entre eux tout en s’ouvrant sur leur environnement (fig.16). Figure 16. Plan du rez-de-chaussée _Source : S. Gagnon, 2013 4.6 Aménagement du site et des parcours dans le paysage L’aménagement du site est conçu de manière à offrir une diversité de points de contact avec la nature et les paysages. Ces points de contacts agissent comme des percées visuelles et physiques qui contribuent à donne à l’usager l’opportunité de saisir le fleuve et sa limite. La terrasse formée au sud du bâtiment offre aux patients et à leurs proches un espace ouvert accessible au moyen d’une civière. Par son emplacement, l’espace formé permet d’offrir une terrasse absente de soleil nécessaire aux malades sous médication, accusant toutefois de la plus belle vue du site sur le panorama de Sainte-Luce et de son village (fig. 16). L’ajout extérieur au bâtiment est conçu comme un prolongement et un 23 Figure 17. Perspective de la cours intérieure et des rampes d’accès au site. Source : S. Gagnon, 2013 Soulèvement du site et participe par son articulation à moduler la perception et l’expérience des visiteurs. Des pentes douces permettent l’accès aux toits de l’agrandissement et aux espaces intérieurs (fig. 17), À cet endroit, l’espace créé offre la possibilité de s’arrêter, profiter de la terrasse jardin et de contempler le paysage unique du site. En plus d’être un parcours qui profite aux marcheurs, les rampes proposent sur le site un parcours de réflexion qui s’imprègne des sensations multiples que procure au quotidien l’évolution du paysage. Ce mouvement prenant naissance à la terrasse végétale se décline progressivement dans le paysage et devient tour à tour un sentier piéton, un pavillon de méditation et de contemplation de la nature et enfin une île de recueillement pour les hôtes du centre à l’extrémité sud du site (fig. 18,19), Figure 18. Coupe élévation montrant la cour intérieure du spa et les rampes donnant accès au site. Source : S. Gagnon, 2013 24 Figure 19. Coupe élévation mettant en relation la cour intérieure du spa et les rampes donnant accès au site. Source : S. Gagnon, 2013 Gagnon, 2013 À l’échelle régionale, le projet s’inscrit d’abord comme un point focal dans la répartition des centres en soins palliatifs. Situé à 15 km de la ville de Rimouski, le site de Sainte-Luce permet de bénéficier des structures médicales établies tout en profitant d’une position stratégique sur le territoire, marqué par l’entrée du territoire gaspésiens ou ce genre de centre n’est pas encore établi (fig.20). De par sa situation géographique et son importante présence paysagère, le projet appuie ainsi le statut de SainteLuce. À l’échelle locale, le projet fait profiter la région d’une nouvelle infrastructure publique visant à contrebalancer la situation actuelle de l’activité saisonnière. L’aménagement d’un tel espace offrant des percées visuelles et physiques sur le fleuve permet une mise en valeur des caractéristiques paysagères de Sainte-Luce. Le projet contribue à dynamiser la relation d’entretient Sainte-Luce à son patrimoine en proposant un lieu ou la découverte de la région s’initie. 5 min 10 min 12 min 15 min 400 m 8,0 km 13,0 km 16,0 km Littoral Sentier Restaurant Pharmacie Clinique médicale Maison Marie-Élisabeth Hotellerie Homer Brazeau Hopital Figure 20. Diagramme des services à proximité au moyen d’une voiture. Source : S. Gagnon, 2013 25 4.7 Matérialité L’ajout proposé comme un ensemble singulier est recouvert d’un matériau unique. Le béton, dont la texture de bois est réalisée au moyen d’un coffrage en bois de pin, confère une simplicité et une harmonie à la volumétrie. Le béton léger se déploie en périphérie des espaces pour créer les salles de massage, le bain vapeur et la salle de repos. L’utilisation du béton confère un esprit de solidité, de sobriété et d’authenticité aux espaces. La disposition des blocs d’usages dans l’espace forme des corridors et des cours intérieures où la lumière naturelle forme un parcours d’exploration et d’expérimentation (fig.21). Ainsi, le fait de marcher à travers ces espaces définis par les usages du spa, le jeu de la lumière, et la relation avec l’environnement naturel, devient une expérience sensorielle en soi. L’organisation des fonctions favorise l’intériorité et l’intimité pour leurs hôtes. Chaque espace créé par l’articulation du béton se voit recouvert d’un revêtement de bois en son centre. La présence du bois apporte chaleur et humanité aux espaces intérieurs ainsi qu’au mobilier. Figure 21. Parcours d’exploration, d’expérimentation et de sens. Source : S. Gagnon, 2013 En somme, le projet construit rend l’espace fonctionnelle en lui insérant une nouvelle fonction. La Grande Maison elle-même a subi très peu de modification puisque l’usage était compatible avec le nouvel usage inscrit. Une percée a simplement été réalisée afin de permettre le passage entre la maison et l’ajout proposé. Le bâtiment à également été nettoyer et rafraichie. L’idée menée par le projet était de mettre en relation la nouvelle proposition architecturale et la nature en favorisant une architecture discrète, effacé afin de mettre en valeur l’ancien ensemble religieux. Une partie du projet consistait également a crée une distinction entre le passé et le présent de manière claire. La proposition à opté en conséquence pour une opposition de styles permettant de distinguer la partie contemporaine et préserver la valeur de l’ancien juvénat. Le projet réalisé témoigne certainement d’une sensibilité à la valeur de son site de manière à enrichir ce lieu de mémoire historique. 26 CONCLUSION L’idée derrière cet essai [projet] est de porter une réflexion pertinente sur la reconversion de bâtiments patrimoniaux afin d’en faire le moteur de nouvelles créations architecturales. Les différentes notions traitées dans le cadre théorique démontrent que réinvestir les traces du passé peut inspirer la conception d’une architecture identitaire et contemporaine. La requalification du patrimoine est par conséquent la seule façon d’assurer sa durabilité dans le temps. Un survol des principaux concepts inhérents à la réaffectation du patrimoine religieux a d’abord permis de souligner l’importance de composer avec un bâtiment abandonné en lui réattribuant un usage actuel. La requalification, dans le cadre du projet, présente une solution naturelle à l’évolution du bâtiment. De plus, des notions telles que l’énonciation du bien fondé du paysage se sont avérées utiles dans les démarches de conception du projet. En effet, ces deux notions permettent de réunir la signification passée dans une construction actuelle sensible aux caractéristiques de son paysage. Le but du projet consiste à permettre au bâtiment de demeurer un témoin de l’histoire, tout en favorisant une intégration durable et rentable pour la région de Sainte-Luce-sur-Mer. Le projet maximise l'utilisation des caractéristiques les plus significatives du site et leur possible réinterprétation à travers le nouveau projet. Le projet convient de manière pertinente et novatrice à la problématique posée par cet essai (projet), et présente une approche à la fois esthétique, économique, fonctionnelle et patrimoniale pour la Grande Maison de Sainte-Luce. 27 BIBLIOGRAPHIES BIGNIER, Grégoire. Architecture et écologie : Comment partager le monde habité? (Paris : Éditions Eyrolles, 2012) : 12-117. BOOTH, Normand (1983). Basic Elements of Landscape Architectural Design. New-York: Elsevier Science Publishing Co., Inc., 315 p. BOUCHARD, Roméo (2006) Y a-t-il un avenir pour les régions? : un projet d'occupation du territoire Montréal : Éditions Écosociété. BOURGOU M et MIOSSEC J.M. (2010) Les littoraux : enjeux et dynamiques. France : Licence. BOYER, Marc (2005) Histoire générale du tourisme du XVIe au XXIe siècle. Éditeur : Paris : Harmattan. CHOAY, Françoise (1992) L’allégorie du patrimoine, Paris : Édition du Seuil. CHOAY, Françoise. « Le concept d’authenticité en question » dans : Pour une anthropologie de l’espace, (Paris : Éditions du Seuil, 2006) : 255-285. CLOAREC, Jacques, KALOARA, Bernard (1995) Introduction. Dans Littoraux en perspectives. Études Rurales. Éditions de l’école des Hautes Études en Science Sociales : Paris no.133-134 DUBOIS, Martin (2004) Recyclage architectural à Québec : 60 réalisations créatives, Sainte-Foy : Publications du Québec. GRAVARI-BARDAS, Maria (2005), Habiter le patrimoine : enjeux, approche, vécu. Rennes : Presse Universitaire de Rennes. HÉBERT, Bruno (1998). Le Viateur illustré, 1847-1997. Outremont, Clercs de Saint-Viateur du Canada. HÉBERT, Léo-Paul, (2010) Les Clercs de Saint-Viateur au Canada, 1947-1997, Québec : Septentrion. LESSARD, Marie, « Patrimoine et défi du développement durable » in Gérard Beaudet, Questions d'urbanisme (Montréal: Presses de l'Université de Montréal, 2012):105-112. MARTIN Tania (2007) «La mouvance de la culture canadienne-française vue à travers l’évolution d’une institution catholique en région», The Canadian Historical Review, volume 88, Number 1, p48-88. MOORE, Lidz (1994). Water and Architecture. New-York: Harry N. Abrams Inc, 224 p. NORBERG-SCHULZ, Christian (1981). 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Consulté le 25-04-2013 INVENTAIRE DES LIEUX CULTE DU QUEBEC, Chapelle des Clercs-de-Saint-Viateur, Fiche 2003-01068, [En Ligne]. http://www.lieuxdeculte.qc.ca/fiche.php?LIEU_CULTE_ID=39918&LieuSuivant=1&LieuPrecedent=1&debut=0&nlieux=2&type_requete=lieu&lignes=25&RefMunicipalite=9095&mrc=090&PHPSESSID= 4577fcbcffd84f724dd34fdc98d04d7d. Consulté le 30-04-2013. MUNICIPALITE DE SAINTE-LUCE, [En ligne]. http://www.sainteluce.ca/index.php. Consulté le 30-042013. PORTAIL CANADIEN EN SOINS PALLIATIFS, [En Ligne]. http://www.virtualhospice.ca/fr_CA/Main+Site+Navigation/Home/Topics/Topics/What+Is+Palliative+C are_/What+Is+Palliative+Care_.aspx. Consulté le 29-04-2013. STUDIO A4, Entrecielos Haman+spa, [En Ligne], http://www.a4estudio.com.ar/en/node/31. Consulté le 30-04-2013. THÉRIAULT, Michel. « Clercs de Saint-Viateur ». Institut Historica-Dominion. L'encyclopédie canadienne, [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/ .Consulté le 25-04-2013. VIATEURS DU CANADA. Viateurs du Canada, [En Ligne]. http://www.viateurs.ca .Consulté le 25-042013. 29 ANNEXE I : Ligne du temps 1790 Quatre habitations sont construites sur le territoire 1696 Fondation de Sainte-Luce (novembre) 1838 Construction de l’église de Sainte-Luce par l’architecte Charles Baillargé. 1829 Canonisation de Sainte-Luce 1955 La Grande Maison est bénite par Mgr Charles-Eugène Parent, archevêque de Rimouski 1950 CONSTRUCTION DE LA GRANDE MAISON Juvénat Notre-Dame-de-Grâces des Clercs de Saint-Viateur 19-Église et village de Sainte-Luce Source:BANQ, http://collections. banq.qc.ca/ 1835 La municipalité de Sainte-Luce est constituée civilement Source:BANQ, http://collections.banq.qc.ca/ 1980-1990 Diverses rénovations, 2004 Fermeture de La Grande Maison. 1980 et au début des années 1990 1976 Nouvelle vocation comme centre d’hébergement pour les groupes, de repos et de 2001 Fusion des paroisses de Pointeau-Père,Saint-Anaclet, SainteAngèle, Saint-Donat et Luceville. 2012 reconversion Aujourd’hui 2008 Achat de la maison et lancement du projet de résidence pour personnes agées avec service. 30 ANNEXE 2 : Analyse contextuelle ANALYSE ÉCOLOGIQUE Végétation_ concentration de connifères Hydrologie_ Réseau et cours d’eau SITE D’INTÉRÊT HISTORIQUE CULTUREL ESTHÉTIQUE CULTUREL Église de Sainte-Luce Zone de patrimoine sensible CONTRAINTES NATURELLES Zone de submersion ANALYSE PARCOURS ET MOBILITÉ Route 132_route de transition Route bleu_Kayak et canot 5 min Site d’accès pour kayak AFFECTATIONS DES SOLS Villégiature Hab. moyenne densité Hab. forte densité Multifonctionnelle Commerciale Industrielle Lot 3 689 309 31 7 2 9 3 4 1 11 7 1 9 8 5 5 3_CHAUFFERIE 5_CLASSE 4_BUANDERIE 6_CHAMBRE 5_CHAMBRE 7_SEJOUR 6_GARAGE 8_DÉPOT 7_RANGEMENT 8_RÉFECTOIRE DES PÈRES 9_CUISINE 10_MENUISERIE 11_SALLE DE PRIÈRE 2 ANNEXE 3 : Analyse du bâtiment existant 5 10 6 6 6 niveu niveu 1sous-sol 4 64 4 12 4 6 1_HALL 2_RECEPTION 3_SECRETARIAT 4_BUREAU 1_BIBLIOTHÈQUE 5_VESTIAIRE 2_UTILITÉ PROPRE 6_CHAMBRE 3_DÉPOT 7_SALON 4_SALLE DE BAIN 8_SALLE POLYVALENTE 5_CLASSE 9_CUISINE 6_CHAMBRE 10_SALLE DE LECTURE 7_PARTIE HAUTE CHAPELLE 11_DÉPOT 12_VOUTE 2 1 1 5 6 10 4 2 7 6 3 11 9 6 6 8 niveu 2 niveu RDC 6 3 7 6 7 22 7 4 5 5 1 1 35 9 11 7 9 8 5 5 1_SALLE COMUNAUTAIRE 2_CHAPELLE 3_SACRISTIE 1_BIBLIOTHÈQUE 4_CONCIERGERIE 2_SALLE À MANGER 5_CLASSE 3_CHAUFFERIE 6_CHAMBRE 4_BUANDERIE 7_SEJOUR 5_CHAMBRE 8_DÉPOT 6_GARAGE 7_RANGEMENT 8_RÉFECTOIRE DES PÈRES 9_CUISINE 10_MENUISERIE 11_SALLE DE PRIÈRE 2 5 10 6 6 6 niveu 1 niveu sous-sol 4 6 4 6 12 4 4 2 1_HALL 2_RECEPTION 3_SECRETARIAT 1_BIBLIOTHÈQUE 4_BUREAU 2_UTILITÉ PROPRE 5_VESTIAIRE 3_DÉPOT 6_CHAMBRE 4_SALLE DE BAIN 7_SALON 5_CLASSE 8_SALLE POLYVALENTE 6_CHAMBRE 9_CUISINE 7_PARTIE HAUTE CHAPELLE 10_SALLE DE LECTURE 11_DÉPOT 12_VOUTE 1 1 4 2 5 6 10 7 6 3 6 96 11 8 niveu 2 niveu RDC 6 37 6 7 7 9 4 7 1 9 8 5 5 2 2 5 5 1 5 3 11 1_SALLE COMUNAUTAIRE 2_CHAPELLE 1_BIBLIOTHÈQUE 3_SACRISTIE 2_SALLE À MANGER 4_CONCIERGERIE 3_CHAUFFERIE 5_CLASSE 4_BUANDERIE 6_CHAMBRE 5_CHAMBRE 7_SEJOUR 6_GARAGE 8_DÉPOT 7_RANGEMENT 8_RÉFECTOIRE DES PÈRES 9_CUISINE 10_MENUISERIE 11_SALLE DE PRIÈRE 2 10 5 6 6 6 niveu niveu sous-sol 1 4 32 4 6 4 2 12 4 6 1_HALL 2_RECEPTION 3_SECRETARIAT ANNEXE 4 : Programme architectural MAISON DE FIN DE VIE (privé) USAGES Service Technique CLINIQUE MÉDICALE (semi-privé) FONCTIONS SUPERFICIE REMARQUES Accueil /réception (principal) Chambre des résidents (30) Chambre de la famille/des proches (10) Bibliothèque Salle commune /séjour Salle de repos Cellule unité de jour (4) Cuisine Salle à manger Salle de rencontre Salle des employés Toilettes Utilité propre (3) Conciergerie (4) Rangement Garage Salle mécanique /menuiserie Buanderie 115 m2/ 1235 p2 ----35 m2/ 375 p2 80 m2/ 860 p2 125 m2/1345 p2 78 m2/ 840 p2 185 m2/1990 p2 105m2/1130 p2 25 m2/ 270 p2 48m2/ 515 p2 45 m2/ 485 p2 15 m2/ 160 p2 35 m2/ 375 p2 80 m2/ 86 p2 125 m2/ 52 p2 100 m2/ 1075 p2 64 m2/ 688 p2 Salle d’attente Bureau de consultation (2) Archivage Bureau d’administration Dinette Approvisionnement équipement médical 14 m2 78 m2 25 m2 50 m2 46 m2 30 m2 SERVICES Accueil/ enregistrement Salle d’attente Boutique Bureaux de consultation/d’appoint (3) Salle de formation Section resto/lounge Hôtellerie /Chambre (10) SPA MÉDICAL (public) INSTALLATIONS Connexe au site Vestiaire et douches (2) Lingère Salle de soins complète Sauna Bain vapeur Salle de repos (2) Salle de massage multifonctionnelle (5) Section hydrothérapie et balnéothérapie Zone extérieure Rangement technique Aménagement extérieur : Ile avec accès par pont de bois Sentier naturel Connexion à la route du Fleuve Case de stationnement / 150 p2 / 840 p2 / 270 p2 / 538 p2 / 495 p2 / 320 p2 Entrée originale du bâtiment Simple, 12 m2 : Double, 18 m2 --Existante Existante :(1) x30m2 (1)x 50m2 Ancienne chapelle : niveau I (4) x 20 m2 - toit cathédrale 10m x 18m avec réfrigérateurs 9m x 12m avec terrasse ext. 6m x 5m Capacité 15 personnes --1 par étage sauf sous-sol 1 par étage Existant : sous-sol Existant : entrée de service Existante Existante : avec machinerie Superficie : 3 500 m2/ 37 670 p2 --Existant :(1) x 22m2 (1) x 56m2 ----Existante : capacité de 10 pers. Stockage Superficie : 245 m2/ 2 615 p2 12 m2 / 130 p2 20 m2 / 215 p2 14 m2 / 150 p2 52 m2 / 560 p2 20 m2 / 215 p2 85 m2 / 915 p2 225 m2/ 2420 p2 Accueil + bureau ----3 bureaux (1) x11m2(2) x20m2 Salle multifonctionnelle Capacité de 30 pers. 50x1.2m2 10 chambres x 20 m2 115 m2/ 1235 p2 12 m2/ 130 p2 35 m2/ 375 p2 10 m2/ 108 p2 5 m2/ 52 p2 30 m2/ 320 p2 28 m2/ 300 p2 38 m2/ 410 p2 180 m2/1938 p2 4 m2/ 42 p2 Aménagement existant ----Capacité 20 Homme 55 m2 Femme 65 m2 3 salles :(1) x 15m2 (2) x 10m2 ----Salle (1) x 10m2 (1) x 20 m2 Disponible pour traitement ----Cour fermée (escalier issue) Équipement d’entretien Installations et banc extérieur --Promenade piétonne 30-40 cases d’appoint Superficie : 890 m2/ 9 580 p2 Sous-total : 4 635 m2/ 49 890 p2 Superficie ajoutées: 250 m2/ 2 690 p2 Terrasse, jardin, rampes, cour ext. aménagées : 660 m2/ 7 100 p2 33 ANNEXE 5 : Relevé photographique du site Photo 1 : Arrivée sur le site par la route 132_ Source : S. Gagnon, 2013 Photo 2 : Façade principale de La Grande Maison_ Source : S. Gagnon, 2013 Photo 3 : Jardin arrière et pont de l’île_ Source : S. Gagnon, 2013 34 ANNEXE 5 : Relevé photographique du site Photo 5 : Façade latéral vue de la sortie au niveau de la route 132_ Source : S. Gagnon, 2013 Photo 5 : Façade arrière _ Source : S. Gagnon, 2013 Photo 6 : Vue du site de l’église de Sainte-Luce sur Mer_ Source : S. Gagnon, 2013 35 ANNEXE 6 : Couverture médiatique 36 ANNEXE 6 : Couverture médiatique 37 ANNEXE 7 : Planches telles que présentées à la critique finale 38 sHémas De ConCeption et intentions centre de soins palliatif Zone extérieure spa clinique médical LE CENTRE Hébergement (30 chambres) HÉBERGEMENT Hotellerie (10 chambres) Hotellerie soins de Jour OUR J ED NSOI cour extérieure ESHPROC DES ACCUEIL bains thermales ÉBERGEMENT salle de soins H terrasses aménagées cliniQue centre soin palliatif complet Zone extérieure spa ZONE COMMUNE spa médical LE SPA traitements spécialisés BAINS THÉRAPEUTIQUES Hotellerie (10 chambres) SOINS SPÉCIALISÉS spa médical traitements spécialisés RÉSIDENTS DESHotellerie CENTRE spa médical la GraNDe m isoN Bâtiment symbolique au service d’une qualité de vie jusqu’à la fin Centre De soins palliatif et spa méDiCal Dans la métis (Critique finale, H13) 4 3 E dU UT LA Ro 1 1 VE fLEU 2 RU E 1_ Chambre simple 2_ Chambre double 3_ Utilité propre 4_ Bibliothèque niveau 2 1:250 SA in TV iA TE UR 3 1 6 6 6 6 7 4 2 UTE 13 LA Ro 5 1_ Chambre simple 2_ Chambre double 3_ Salle commune|Séjour 4_ Utilité propre 5_ Conciergerie 6_ Cellule d’unité de jour 7_ Salle de repos 8_Hotellerie du spa 1 2 niveau 1 1:250 A 3 B 3 4 plan d’iimplantation 1:1000 10 1 2 8 9 7 5 soiNs Temps NaTure Chaleur 6 « la Conservation Des monuments Du passé n’est pas une simple question De ConvenanCe ou De sentiment. nous n’avons pas le Droit D’y touCHer. ils ne nous appartiennent pas. » 12 13 16 JoHn ruskin programme site L'ESSAi [pRojET] S'inTéRESSE à LA ConSERVATion ET à LA REqUALifiCATion dE LA GRAndE MAiSon dES CLERCS dE SAinTViATEUR, SyMBoLE dU pASSAGE dE LA CoMMUnAUTé RELiGiEUSE ET VéRiTABLE EMBLèME CULTUREL ET SoCiAL SUR LE TERRiToiRE., MAiS éGALEMEnT poUR L’EnSEMBLE dU patrimoine religieux du Québec. SiTUé à ST-LUCE SUR MER dAnS LA RéGion dU BAS-SAinT-LAUREnT, à CHEVAL EnTRE LE LiToRAL ET LA ViLLE, LE SiTE ACCUEiL LE BâTiMEnT dE STyLE noRMAnd ConSTRUiT En 1955 CoMME jUVénAT dES CLERCS dE SAinT-ViATEUR ET LE CEnTRE MédiCAL dE TypE SpA qUi dEViEnT UnE noUVELLES RéfEREnCE poUR LA CRéATion dE RéSidEnCE En fin dE ViE AU qUéBEC. CE pRojET ViSE à METTRE SUR piEd Un ConTExT dE qUALiTé dE ViE fAVoRABLE AU SoULAGEMEnT dE LA doULEUR dE LA pERSonnE ATTEinTE d’UnE MALAdiE GRAVE, éVoLUTiVE oU TERMinALE, pAR LA CRéATion d’UnE maison de fin de vie inTéGRAnT dES SoinS MédiCAL SpéCiALiSéS. En CoMBinAnT LE pRoGRAMME d’Un CEnTRE dE SoinS pALLiATif AVEC CELUii d’Un spa médical, on fAVoRiSE iCi UnE pRiSE En CHARGE dE LA pERSonnE MALAdE, TAnT SUR LE pLAn MédiCAL, En SoULAGEAnT LES doULEURS oU ToUTES SoURCES d’inConfoRT, qUE SUR LA pRéSERVATion LA diGniTé dE LA pERSonnE C-1 C C-2 2 14 C 11 15 3 3 à L’éCHELLE dU qUARTiER, LA déCoUVERTE dE LA MAiSon pAR SA ViSiBiLiTé ET pAR Son ACCESSiBiLié pEdESTRE, EST ALoRS fondAMEnTALE dAnS LA poRTéE d’Un TEL LiEU pEUT AVoiR SUR Son ConTExTE EnViRonnAnT. SUSCiTAnT LE CALME ET LA déCoUVERTE dE LA nATURE Afin A d’EnCoURAGER L’épAnoUiSSEMEnT pERSonEL ET LE REpoS. 1_ Accueil principal 2_ Salle d’attente 3_ Salle de consultation 4_ Archivage 5_ Bureau d’administration 6_ Salle à manger des employés 7_ Approvisionnement équipement médical 8_ Salle commune 9_ Hotellerie centre de soins palliatif 10_ Terrasse extérieure (accès en lit) 11_ Accueil spa médical 12_ Resto1Lounge 13_ Salle de formation 14_ Boutique 15_ Bureau d’appoint 16_ Terrasse extérieure /accès aux rampes B accès au pavillon de l’île , qUE dAnS L’ACCoMpAGnEMEnT dES diffiCULTéS pSyCHoLoGiqUES dES MALAdE ET dE SA fAMiLLE. niveau rDC 1:250 1_Cuisine 2_ Salle à manger 3_Terrasse extérieure 4_ Salle à manger des employés 5_Salle de rencontre 6_Chambre hotellerie 7_Garage d’accès 8_Vestiaire homme 9_ Vestiaire femme 10_ Espace détente 11_ Salle de soins complète 12_ Lingère 13_ Sauna 14_ Salle de repos 15_ Bain vapeur 16_ Salle de massage 17_ Zone d’hydrothérapie/balnéothérapie 18_ Rangement 19_ Zone extérieure le corridors espaces de lumière et de rythme 7 3 5 6 2 4 11 1 18 13 10 8 14 11 9 19 12 15 16 17 niveau sous-sol 1:250 0 la zone de spa extérieur 5 10 20