L’homme cesse de se représenter victime quand il prend le rôle de bourreau . J. Allendy de Bernard-Marie Koltès éditions de Minuit Mise en scène Camille Brunel Aoun et Adrien Ledoux Production L’abadis Co-production Théâtre de L’Union, Centre Dramatique National du Limousin Théâtre Jean Lurçat, Scène nationale d’Aubusson Théâtre du Cloître, Scène conventionnée de Bellac Avec le soutien de la DRAC du Limousin et du Conseil régional du Limousin Avec l’aide du Secours Populaire de Limoges co-réalisé avec la compagnie Sans Bagages, La Métive - Lieu International de résidence de création artistique C’est une histoire sublime. Sublime. Et c’est un tueur... Quand on me dira que je fais l’éloge du meurtrier, ou des choses comme ça... Parce qu’on va me le dire! Moi je dis que c’est un tueur... exemplaire! Bernard-Marie Koltès à propos de Roberto Succo Roberto Zucco est un rêve éveillé. Succo resurgit de la cuisse du Koltès. La tragédie contamine le fait divers, le féminin le masculin, le pouvoir la soumission et le destin la révolte. Zucco dénonce la persécution minuscule et menue des hommes : il devrait effrayer… il rassure. Il devrait être fuit… il séduit. Il devrait être achevé… il console. Zucco lit l’invisible chez ceux qui l’entourent, il est au delà des lois, dans la pure nécéssité. Surgissent le héros tragique, l’humour, Shakespeare, la pantalonnade, le grand-guignol, le grotesque... La représentation de la pièce : la terreur de Zucco. Mystère moyenâgeux, rituel, cérémonie hommage de Koltès au sublime si ambigu de Succo. Dans un éclat festif et coloré, dans une outrance du jeu ! Une célébration des morts amérindienne. Se réveiller avec la sensation du vrai, comme on se réveille en train de pleurer ou bien après un rêve érotique avec l’incertitude d’avoir joui et ce trouble qui colle à la peau jusqu’au rêve suivant. Des comédiens souples, mous, informes, interchangeables, personnages de ce rêve, changent d’habits et de sexe en permanence, échangistes. Se volent la parole et l’histoire. Se bouffent le bec. Se mangent. Différents membres invertébrés d’une seule bête monstrueuse, terrifiante et drôle. Des clowns d’une cruauté jamais vue. Les gamins du gouvernement armés jusqu’aux dents, les musulmans en colère, les travelos en déroute, les bourgeoises de sortie et toute cette humaine vulgarité. Reconstitution des faits, déjà vécus, impression de déjà vu, déjà dit. Dans l’enquête Zucco revit le même cauchemar. Comme un jeu vidéo, des paliers franchis, des décors aux mêmes formes. Les morts sont différents ou pas, de nouveaux ennemis abattus au fil des parties. Suis-je déjà venu ici... Ai-je déjà tué ma mère ? Sauf Zucco. Son carnage est une purification. Son réseau s’étend, son poids disparaît. La tâche est sombre. Mais il ne peut pas cacher le sang. Comment alors accoucher devant tous ? Il veut être Icare, la sanction des dieux le transmue en Sisyphe. Tout semble s’inverser, c’est Zucco qui est halluciné. Mais ce qu’il voit est vrai : les images de notre violence dans la relation aux immigrés, à la religion, à la loi, aux petites frappes, au viol, aux genres. Médiatisées. Les démanteler, démantibuler. Regarder ce qui existe en vrai. Qu’avons-nous fait ? Qui avons-nous fabriqué ? Nos sociétés ont les criminels qu’elles méritent ! Les XXème et XXIème siècles ont fabriqué des détraqués solitaires kamikazes et sans masques. C’est peut-être votre fils madame ! Le crime constitue une des énigmes majeures du comportement humain. L’adolescence, qui est a priori un moment promoteur de vie, accentue cette énigme en stigmatisant l’étrangeté de la mort donnée, à soi comme à l’autre. Les études épidémiologiques soulignent la forte prévalence de suicide ou de meurtre chez l’adolescent, l’enfant soldat, dans les quartiers de mineurs incarcérés pour récidive criminelle. Michel Foucault, le premier, analyse Pierre Rivière et ses terreurs incestueuses qui ont déclenché les meurtres de son père, de sa mère, son frère et sa sœur. Nous retrouvons cette même terreur chez Roberto Succo. Le crime adolescent est une tentative de se dégager de l’état originaire de l’enfant soumis aux soins maternels. Il vient séparer dans le réel l’inséparable de la fusion. La nécessité de tuer ne vient pas d’une haine de l’objet ni du sadisme à le détruire mais d’«une condition à se faire advenir soi-même et tenter de réparer la blessure d’amour propre». Paradoxalement, le crime est une conduite «parapsychotique» aux enjeux identitaires majeurs. Le crime adolescent empêche l’accession à l’angoisse de castration, qui permettrait de sortir de la relation de dépendance de l’enfant à la mère. Il ré-actualise les angoisses archaïques du processus de séparation, en maintenant l’enfant dans cette dépendance. Il stigmatise l’impuissance infantile. Philippe Bessolle in le crime adolescent . Je m’éloigne de plus en plus de tout réalisme. Je me rends compte que j’éprouve comme indispensables des formes qui renvoient à la tragédie classique. Bernard-Marie Koltès En 1988 l’italien Roberto Succo surgit en France, après avoir disparu 4 ans, pour une cavale au cours de laquelle il tue 8 personnes. Arrêté, la folie est invoquée. Déprimé d’être considéré fou alors qu’il aurait voulu être pris pour un tueur, il se suicide dans une prison psychiatrique. Mohammed Merah a tué 7 personnes en mars 2012. La réponse de la société à ses actes a été un «rejet» violent, condamnant sans observer. Les explications qui ont été avancées par les médias ont orienté le débat public vers ses aspects idéologiques et politicoreligieux, délaissant presque systématiquement les outils psychologiques. Mais la nature de la pulsion de meurtre trouve ses racines dans une zone antérieure. Sur cette zone plus difficile à déceler et qui pour être débusquée nécessite une durée que les médias ne peuvent pas contenir, le silence s’est refermé dans la condamnation à mort pure et simple. En 20 ans les crimes adolescents se sont multipliés, devrait-on dire démultipliés, puisque les revendications de leurs auteurs sont désormais plurielles : sentiment d’humiliation, déséquilibre mental, code d’honneur appelant à la vengeance etc… Les violences constatées sont commises par des individus toujours plus jeunes, quasi toujours de sexe masculin, pour des raisons de plus en plus futiles, selon des modus operandi de plus en plus barbares : fusillade collective, lynchages, lapidations, viols et meurtres collectifs, bûcher. La seule réponse à ces actes est souvent la condamnation et le refus de leur analyse construite. Les raisons, les circonstances et les ferments de ces crimes sont divers et ne doivent pas être rapprochés à outrance. Mais un point commun doit être souligné. La nécessité de tuer. Une pulsion de mort vitale mène l’individu vers le sentiment de se «réaliser» dans son geste. L’humanité ingurgite et digère ces événements en une kyrielle de petites amnésies. Or si la planète vit aujourd’hui une des périodes les plus paisibles, ses individus n’ont jamais été confrontés aussi fréquemment à des actes de violence aussi amoraux et répétés dans leur quotidien. De cette gangrène vient la désintégration des codes d’honneur, des tribus et des familles, du rapport à son propre corps, du plaisir, du partage et de tout moyen d’accéder chaque instant à un sentiment de bonheur. En tant qu’hommes et en tant qu’artistes nous sommes préoccupés par cette mutation anarchique qui génère des comportements pathologiques allant jusqu’au meurtre et dont l’humanité souffre. Nous voulons nous interroger sur ces phénomènes afin de les comprendre en profondeur. Mie mama mata mata la m’ha mis dentar in t’la pignata. Mia surela bela bela l’ha m’ha mis in t’la ziztela. Mie popà luin luon al m’ha magnà tutt’in tun con. Par l’amor ad San Martin son d’vantà un bel uslin: cirolo cirolo cirolo! Ma mère, folle, folle M’a écrasé dans la casserole. Ma sœur, belle, belle, M’a posé dans la corbeille. Mon papa en catimini M’a mangé d’une seule bouchée. Par l’amour de Saint Martin, Je suis devenu un bel oiselet. Cui cui cui ! Contine traditionnelle Italienne Koltès ne savait que peu de choses sur le tueur italien Succo. Mais se sachant mourant et dans l’urgence de l’écriture, fasciné par l’apparence angélique du jeune homme, il fait de son parcours celui d’un héros. Il plonge le fait divers dans l’amnios traumatique de la tragédie. Le monstre qui en émerge est un Zucco dé-monstrateur, un dénonciateur d’un monde qui, à fuir ses peurs et ses réalités, à ne vivre que dans l’idée de ce qu’il est, perd la conscience de son apparence, et par là toute raison d’être épargné. L’auteur inscrit son oeuvre dans un continuum littéraire depuis les légendes populaires, les textes bibliques et les tragiques grecs jusqu’à Barjavel, Beckett ou Bond jusqu’à Sarah Kane. Dans Roberto Zucco il cite le culte de Mithra, Hugo et Dante, évoque Dalila. Mais sa référence principale dans cette dernière pièce est Shakespeare et notamment la tragédie du prince d’Elseneur, à la fois par la scène d’introduction qui est une mise en abîme de la scène première d’Hamlet, mais aussi dans le marquage du sceau d’Ophélie, éponyme de la scène XIII. Hamlet doit renoncer à son apparence et aux préjugés de la cour pour se réaliser pleinement dans sa mission en tant que vengeur de la mémoire du père. Un tueur légitimé en somme. Dès la première scène de Roberto Zucco, les deux gardiens de prison ont un échange dialectique autour de «l’idée et de sa réalisation», de ce qu’on l’on perçoit ou croit percevoir, introduisant explicitement ce qui tout au long de la pièce sera décliné : les personnages sont chacun contraints de confronter l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes à la réalité qui les incarne et au regard porté sur eux. Zucco distille lui aussi tout au long de son parcours l’ambivalent «être ou ne pas être»… qui devient «suis-je ou ne suis-je pas ?» et tend vers le «où suis-je?» cher à Beckett. «Ne vous trompez pas entre ma personnalité et mon attitude, ma personnalité représente ce que je suis et mon attitude dépend de qui vous êtes» explique le footballeur tunisien Karim Saïdi. Dans le passage à l’acte de Zucco nous voulons défendre l’idée que si le meurtrier se construit et se (dé)forme dès son apprentissage de la vie, le meurtre, lui, nécessite une contamination du meurtrier par l’environnement qui lui fournit sa victime. Zucco est un double théâtral dans lequel se mire notre propre tueur intime, un prisme pour observer à la loupe une société difforme et monstrueuse dont la violence souterraine resterait sinon indécelable. Tout se joue donc «à travers la pensée de Zucco». Pour révéler pleinement l’amoralité des actes représentés. Sa projection dans l’espace théâtral nous autorise l’impudeur de l’aimer dans ses gestes et ses élans, sur scène, le temps d’une représentation. Les «autres», désignés par des archétypes comme «le vieux monsieur», «un homme» etc, incarnent cette structure anonyme qui définit Zucco autant qu’elle le cloisonne. Sous la plume de Koltès, malade du Sida et marginalisé, la narration charrie des problématiques profondes : la famille, espace d’enfermement aux shémas conservateurs que la gamine fait exploser, l’institution judiciaire délitée oscillant entre dépression et cruauté, la bourgeoisie étriquée et bavarde souffrant de sa dépendance aux valeurs matérielles, jusqu’à la foule qui, telle une hydre, avale et commente les événements dans une jubilation hystérique. Zucco incarne ainsi, par contraste, un possible refuge pour les corps et les âmes. Ces figures seront pour nous le terreau d’une mise en abîme des maux de notre société que nous défigurerons, disloquerons jusqu’à en faire le cauchemar de Roberto Zucco. Les comédiens s’emparent des «pelures» des personnages pour les singer, les dédoubler, les crapahuter, les gamahucher, les faire se contaminer. Les prises de paroles empruntent au choeur tragique, ou bien elles marquent la fracture entre le corps et la pensée, mouvements et voix d’un même personnage distribués à plusieurs comédiens, allant jusqu’au chant et à un certain surréalisme des émotions exprimées ou des actions jouées, chorégraphiées aussi, afin de nous maintenir dans l’ambiance du rêve et de convoquer chez le spectateur une lecture symbolique de l’ensemble de la représentation. La mise en scène soulignera l’absurdité de certains comportements, de certains enjeux de l’humanité d’aujourd’hui. Celle-ci y sera caricaturée, dans des codes Le dispositif scénique est une immense cage, une structure pénitentiaire ou un dédale labyrinthique urbain aux enfilades de fenêtres étriquées. Sa polysémie vient de son traitement abstrait, maquillé par les traces d’univers délabrés, déchirés. Il constitue le cadre infranchissable et infiniment haut d’une trajectoire cauchemardesque de Zucco devenu pour nous, dans son rêve, un rat de laboratoire. À la structure en boucle de la dramaturgie s’ajoute un espace unique, infranchissable et oppressant, contenant tous les lieux de la cavale de Zucco. bouleversés, dépeinte avant tout dans la fantasmagorie qu’en a Roberto Zucco. Les hallucinations de Zucco prennent toutes les formes : nos fantasmes, nos cauchemars, nos images enfouies ne sont jamais d’une seule facture. S’y combinent toutes les influences possibles : du cinéma à la bd, à la représentation archaïque, à la danse. Du souvenir à la citation, du jeu de mot au mime. Le spectateur pourra voir surgir le monde habituellement invisible dans lequel baignent les âmes des personnages. Comme dans le rêve, entre brume et clarté, qui fait jaillir une transe en plein Il ne supportait pas que l’on qualifie ses pièces de sombres (...). Il haïssait ceux qui pouvaient le penser. Il avait raison, même si parfois c’était plus facile, dans l’instant, de les monter ainsi. Elles ne sont ni sombres ni sordides, elles ne connaissent pas le désespoir ordinaire, mais autre chose de plus dur, de plus calmement cruel pour nous, pour moi. Tchekhov aussi, après tout, était fâché qu’on ne voie que des tragédies dans ses pièces. “J’ai écrit une comédie”, disait-il de La Cerisaie, et il avait raison, lui aussi… Patrice Chéreau à propos de Bernard-Marie Koltès réalisme. Le spectateur ne pourra pas savoir. Est-ce un vrai fou ? Tue-t-il vraiment ? Pour que persiste dans sa pensée la possibilité que Zucco s’en sorte à la fin et que tout cela finalement ne soit qu’un vilain rêve. À chaque instant sur scène nous sera révélée la vérité de Zucco : ce qu’il est seul à voir, tout ce qui incarne ses terreurs inconscientes et que les autres ne peuvent pas percevoir. L’invisible sera ici rendu visible. Sous cet angle notre regard porté sur ce type de «monstre» ou d’agissement s’en trouvera métamorphosé. Cette sensibilité permanente que nous avons à l’invisible, (car tous nous rêvons d’un amour idéal, tous d’une vie éternelle, tous d’un monde bienheureux ?!) ; cette sensibilité à l’invisible, donc, cette intuition qu’un ailleurs est à l’exercice et met en perspective notre condition humaine, nous semble précieuse et ténue. Pouvons-nous la laisser s’effacer, écrasée par nos peurs, emmurée par notre raison cartésienne ? Si nous entreprenions cette quête de l’invisible, nos appartenances sociétales, nos habitus ne seraient plus des freins. L’invisible nous éloignerait d’un monde d’apparence, de faux-semblants et de désirs trompeurs. De cette traque vitale l’art est la trace qui aiguise nos consciences de limiers. Pastichant Maeterlinck, un autre auteur du visible et de l’invisible, nous pourrions faire dire à tous les personnages qui entourent Zucco : - Qu’allons nous dire à Zucco ? - La vérité, la vérité, la vérité. La mort n’est jamais une souffrance mais l’abandon d’un fils en est une. Roberto Succo Le lieu scénique de Koltès est le lieu de toutes les contradictions, soumis à la dialectique du clos et de l’ouvert, toujours menacé. D’où le mouvement de fuite de ses personnages, fuite dans le rêve, l’utopie, la violence, la mort. Dans un tel lieu, le contact avec l’inconnu, avec un inconnu, déclenchera plus violemment le drame. Philippe Boisnard Arène, Aire de jeu, cage à poules de métal gigantesque dans laquelle Roberto Zucco La mère de Zucco La se déploient tous les espaces : plateformes surélevées, promenades, découpées gamine Au La sœur Le frère La mère Le père La dame élégante Le gamin La pute affolée Le vieil homme La patronne L’homme balèze Le mac Deux femmes Deux hommes Les deux gardiens Deux policiers Un inspecteur et un à volonté : prison, hôpital, cités-dortoirs ont les mêmes couloirs explosés, refermés. milieu une fosse, à la fois cellule et planque soudain envahie par la foule, aussitôt désertée. Tour à tour sous-sol, lieu public, replis. Un tout. Car le lieu du rêve est avant tout un état. Roberto Zucco est en prison, il y rêve sa cavale dans une diffraction des espaces et des temps. Dans la scène XIII, à la gare il confie : «Si on me prend, on m’enferme. Si on m’enferme, je deviens fou. D’ailleurs je deviens fou, maintenant. Il y a des flics partout, il y a des gens partout. Je suis déjà enfermé au milieu de ces gens». commissaire L’inspecteur mélancolique Des hommes Des femmes Roberto Zucco Il n’a de cesse également d’être hanté par la possibilité de s’enfuir verticalement, de sentir en lui le revenant d’Icare. La mère de Zucco La gamine La sœur Le Dans la dernière scène intitulée Zucco au soleil il clame : frère La mère Le père La dame élégante Le gamin La pute affolée Le vieil «Il ne faut pas chercher à traverser les murs, parce que, au delà des murs, il y a homme La patronne L’homme balèze Le d’autres murs, il y a toujours la prison. Il faut s’échapper par les toits, vers le soleil. On ne mettra jamais un mur entre le soleil et la terre». Le seul endroit désormais où Zucco peut retrouver sa liberté est celui du rêve. On dit qu’à force d’ascèse certains bouddhistes parviennent à voir tout un paysage dans une fève. Roland Barthes Confiné, Zucco collectionne un tas d’objets volés à l’arraché, de fripes à la roulotte. Portefeuilles, sacs à main, postiches, trouvailles fétiches servent à grimer, accoutrer, armer, déjouer. Les personnages étranges venus des hauteurs plongent y puiser leur incarnation, traversés par des lumières fugaces et vives, intrusives venues de la rue aux ambiances criardes, contraste clignotant où déambulent les choses nocturnes. La cuisine s’étend en dépendances infinies, troubles, aux recoins secrets où la lumière ne va pas, où se tapit la loi et l’étroite surveillance, brillant de ses yeux électroniques. Des courants électriques lèchent cette structure, des spasmes lumineux rampent, longent, remontent et plongent, ils font briller les arêtes de métal dans un précipice infini. Cette lumière s’anamorphose depuis les images abstraites jusqu’aux concrètes, progressant depuis la formation d’une idée jusqu’à sa représentation. Cette représentation est elle-même reprise par des écrans de dimension domestique, provoquant l’intrusion de l’image dans la sphère intime (téléviseur, ordinateur). De même que la parole est distribuée «à l’encontre» des corps en action, puisque elle est détenue par l’ensemble des acteurs, le son est une texture permanente qui traverse tous les lexiques audibles : bruits, résonnances, harmonies, mélodies, dialogues, vibrations, rumeurs, choeur, jingles, médias, la folie alentour. Tout est surenchère. Tout s’enchevêtre et projette l’action dans un surréalisme qui convoque tous les possibles. Camille Brunel Aoun Adrien Ledoux Daniel Blanchard Alexandra Courquet Daniel Blanchard Alexandra Courquet Nicolas Dubost Paul Eguisier Adrien Ledoux Alain Pinochet Xavier Guillaumin Rama Grinberg Nourel Boucherk Xavier Guillaumin Paul Eguisier Xavier Guillaumin Thierry Vareille Julie Lalande Adrien Ledoux Vincent Mourlon Paola Secret Z est la lettre de la mutilation et de la déviance. Phonétiquement Z est cinglant, à la façon d’un fouet châtieur. Comme un tranchant oblique et illégal il coupe, il barre, il zèbre. S et Z sont dans un rapport d’inversion graphique, c’est la même lettre vue de l’autre côté du miroir. Z est la lettre inaugurale, l’initiale de la castration, la blessure du manque. S/Z de Roland Barthes Camille Brunel Aoun est licenciée en arts du spectacle, Adrien Ledoux est licencié en lettres modernes, diplômée de l’Académie Théâtrale du Centre Dramatique diplômé de L’académie Théâtrale du Centre dramatique National de Limoges. Comédienne et metteur en scène. Au National de Limoges, comédien, metteur en scène et méta- théâtre, elle joue sous la direction de Bernard Sobel, Nadine instrumentiste. Au théâtre, il joue sous la direction d’Olivier Varoutsikos, Gabor Tompa, le Collectif 12, Filip Forgeau, la Balazuc, David Gauchard, Philippe Labonne, Gabor Tompa, compagnie Ilotopie, Nathalie Garraud, Guillaume Hincky et Philippe Rousseau, Renaud Frugier, Emerantine Vignon, Vincent Colin. Au cinéma elle tourne avec Henri Helman, Guillaume Cantillon, Philippe Adrien. Au cinema avec Hassan Jean- Bernard Marlin, Antti-Jussi Korhonen, Samir Guesmi, et Maxime Potherat. Kamrani, Catherine Breillat, Henri Helman. Il compose les musiques de scène de Thomas Travaillant depuis 10 ans au Liban, elle y dirige des ateliers dans les camps palestiniens, Gornet, Julien Bonnet, David Gauchard, Renaud Frugier, Xavier Durringer, Stella Serfati. des formations en théâtre pour les enseignants, les étudiants et les acteurs et collabore Joue et chante dans les choeurs de l’Opéra de Paris, Ô Zabumba, percussions traditionnelles, étroitement avec l’Institut Français. Ziewback, interprète ses poèmes avec le pianiste Alexandre Tharaud. À Beyrouth, fonde le Collectif Kahraba, troupe itinérante et pluridisciplinaire avec laquelle Il fonde L’abadis, met en scène 4.48 Psychose de Sarah Kane, Vladimir Maïakovski elle écrit et met en scène «Arabiyetna », un spectacle pour la jeunesse en arabe et en de Vladimir Maïakovski, crée l’ensemble musical «Échappés de Sangatte» écrit et met anglais tourné en France, au Liban et en Syrie. En 2009 elle écrit et joue «AppleCrumble en scène le spectacle «le tour du monde sans carte de séjour», intervient en milieux » à Beyrouth, puis en tournée au Liban ainsi qu’au Festival d’Avignon en 2010 et au carcéral et scolaire. Il est aussi professeur de français, dirige et coach des groupes Théâtre du Lucernaire. En 2011, elle fonde la compagnie Sans Bagages et crée « Marie- de musique actuelle comme Polyglotte ou Mnémotechnic et des événementiels. Il Rose » d’après Sitt Marie-Rose de Étel Adnan au Grenier Théâtre de Verdun. compose pour l’audiovisuel avec Shaman-labs. Résidence à La Métive Lieu International de résidence de création artistique en Creuse Le mestival Lecture à l’occasion de l’inauguration des locaux de la Métive Présentation du projet en images Rencontres à l’Ouest Théâtre de L’Union-Limoges Résidence de création à la scène Nationale d’Aubusson- théâtre Jean Lurçat Résidence et sortie de chantier de création (1er décembre 19h) Scène conventionnée de Bellac - Théâtre du cloître Résidence de création Scène Nationale d’Aubusson- théâtre Jean Lurçat Résidence de création Centre Dramatique National du Limousin Théâtre de L’union Théâtre de l’Union Centre Dramatique National Limoges Théâtre Jean Lurçat Scène Nationale Aubusson Théâtre du cloître Scène Conventionnée Bellac La Mégisserie Etablissement Public de Coopération Culturelle Vienne Glane Saint-Junien Adrien Ledoux et Camille Brunel Aoun assistés de Daniel Blanchard et Alexandra Courquet www.abadis.org www.adrienledoux.fr Catherine Gontier, Alain Pinochet, Adrien Ledoux, Zao Wu Ki, Christian Boltanski, Kazuo Shiraga, Inka Essenhigh, Stéphane Gautier, Daniel Buren Oeuvres complètes Bernard-Marie Koltès éditions de Minuit Les troubles du comportement à l’adolescence Philippe Bessoles éditions PUG S/Z Roland Barthes éditions du Seuil Le mythe de l’assassin automatique chez Koltès Philippe Boisnard La voix du regard N° 13 Interview de Patrice Chéreau in Le Monde du 2 mars 2001 Citation de Roberto Succo in Roberto Succo de Pascale Froment éditions Gallimard Production et artistique Alexandra Courquet et Adrien Ledoux [email protected] Alexandra : 06 83 12 31 96 Adrien : 06 77 70 51 37 Diffusion Camille Bard et Carmelinda Bruni 2C2Bprod [email protected] Camille : 06 20 78 38 19 Carmelinda : 06 66 77 54 96 Films : David Lynch / L’Appolonide-souvenirs de la maison close (B. Bonnelo) / Inception (C. Nolan) / Elephant (G. Van Sant) / We need to talk about Kevin (L. Ramsay) / Cavale (L. Belvaux) / Taxi Driver (Martin Scorcese) / Affreux, sales et méchants (Ettore Scola) / Truman show (P.Weir) / Terre Promise (A. Gitaï) / Trilogie Pusher (N. Winding Refn) Théâtre : Oedipe / Hamlet (W. Shakespeare) / En attendant Godot (S. Beckett) / Elektra (H. Von Hoffmansthal) / Bâal (B. Brecht) / D.G. Gabily Musique : W.A. Mozart / A. Vivaldi / J. Zorn / A. Schönberg / S.Reich / Mie mama mata mata, Mamma mia, dammi cento lire (traditionnels italiens) Les zizis (P. Perret) / The Doors / Le lundi au soleil (C. François)