ODEONuïiTHEATRE
NATIONAL
Direction
Antoine
Vitez
L'Emission
de
télévision
de
Michel
Vinaver
snende
1900
La
Brasserie
du
Présent
HUITRES
COQUILLAGES
FOIE
GRAS
s#
CUISINE
TRADITIONNELLE
BRASSERIE
DÉJEUNERS
-
DINERS
-
SOUPERS
TOUS
LES
JOURS
JUSQU'A
1
H
DU
MATIN
Pour
vos
réservations
142,
boulevard
Saint-Germain
-
Paris
6
e
43.#
68
\8
L'Émission
de
télévision
de
Michel
Vinaver
illl
Mise
en
scène
de
Jacques
Lassalle
assisté
de
Jean
Lacornerie
Décor
de
Yannis
Kokkos
assisté
de
Muriel
Trembleau
Costumes
d
Alberte
Barsacq
assistée
d'Yvette
Rotscheid
Lumière
de
Patrice
Trottier
assisté
d'Olivier
Oudiou
Avec
les
Comédiens
français
Bérengère
Dautun
Caroline
Blache
Alain
Pralon
Pierre
Delile
Claire
Vernet
Béatrice
Lefeuve
Catherine
Ferran
Rose
Dell
le
Véronique
Vella
Jacky
Niel
Jean-François
Rémi
Nicolas
Blache
Jean-Philippe
Puymartin
Hubert
Phélypeau
Sylvia
Bergé
Adèle
Grandjouan
Jean-Pierre
Michaël
Paul
Dell
le
et
Isabelle
Gardien
Estelle
Belot
Illl
En
répétition.
Svlvia
Berge,
Claire
Vernet,
Isabelle
Gardien,
Véronique
\
ella.
Jean-Philippe
Puvmartin,
Jacques
Lassalle,
Jean-Pierre
Michaël,
Alain
Pralon.
Catherine
Ferran.
2
Décor
exécuté
par
les
ateliers
du
Théâtre
national
de
Strasbourg-
sous
la
direction
de
Jean-Pierre
Demas.
Peinture
du
décor
:
Christine
Patry,
Annick
Renaud,
Caroline
Engel.
Certains
costumes
ont
été
exécutés
par
les
ateliers
du
Théâtre
national
de
Strasbourg.
Maquillage
:
Annick
Dufraux.
Coiffure
:
Monique
Levesque.
Illl
Paris
Au
Théâtre
national
de
FOdéon
du
16
janvier
au
28
février
1990.
Strasbourg
Au
Théâtre
national
de
Strasbourg
du
6
au
24
mars
1990.
Illl
Une
coproduction
du
Théâtre
national
de
l
Odéon,
de
la
Comédie-Française
et
du
Théâtre
national
de
Strasbourg.
La
pièce
est
publiée
chez
Actes
Sud
-
Papiers.
Théâtre
Ouvert
consacre
à
Michel
Vinaver
deux
soirées
regroupées
sous
le
titre
:
Itinéraire
de
Michel
Vinaver.
Au
jardin
d'hiver,
4
bis,
cité
Véron,
Paris
18
e
(place
Blanche).
Les
16
et
17
février
1990.,
à
21
h.
3
Résumé
Les
scènes
de
la
pièce
se
situent
tantôt
après,
tantôt
avant
le
meurtre
de
Blache.
Le
résumé
qui
suit
est
présenté
de
façon
à
tenir
compte
de
cette
alternance.
AVANT
Scène
2
Adèle
et
Béatrice,
les
deux
collaboratrices
du
producteur
Vincent
Bonnemalle,
ont
réussi
à
dénicher
l'oiseau
rare
:
un
ex-chômeur
de
cinquante
ans
qui
a
retrouvé
du
travail.
Il
incarnera
l'espoir
dans
une
émission
en
préparation
qui
traitera
prochainement
de
ce
grave
sujet
de
société.
Rose
Delile
pousse
son
mari
à
accepter,
mais
Pierre,
qui
émerge
à
peine
d
un
tunnel
de
quatre
années,
hésite
et
suggère
aux
deux
journalistes
d
aller
ôt
trouver
un
autre
ex-chômeur
fera
mieux
1
affaire
».
mue
durée,
Blache.
Scène
4
Adèle,
seule,
s'est
rendue
chez
les
Blache
pour
rechercher
une
alternative
à
Delile.
Le
ménage
Blache
ne
cache
pas
son
enthousiasme
devant
la
proposition.
Scène
6
Rose
Delile
tente
à
nouveau
de
convaincre
sou
mari
:
c'est
uue
occasion
sans
précédent
!
Mais
Pierre
revient
de
sa
première
journée
de
travail
(
il
est
«
conseil-
client
»
dans
une
grande
surface
de
bricolage),
et
il
est
«
vanné
».
Là-dessus,
Paul
apparaît
ensanglanté.
Il
vient
de
se
faire
tabasser
par
une
escouade
de
flics.
Scène
8
C'est
à
1
insu
de
Béatrice
qu'Adèle
était
pressentir
Blache.
Le
torchon
brûle
entre
les
deux
j
listes.
Béatrice
soupçonnant
sa
cc
enfant
dans
le
dos
».
lègue
de
lui
la
w
—]
m
£2;
W
w
3
2
J
APRES
Scène
1
11
n'entre
pas
dans
les
attributions
de
la
greflière
d'un
juge
d'instruction
de
laire
le
ménage.
Mais
Mademoi-
selle
Belot
a
horreur
de
la
poussière.
Entre
deux
coups
de
torchon
elle
transmet
au
juge
Phélypeaux
le
dossier
Blache.
Scène
3
Blache
ayant
étt
cile.
Phélypeaux
entend
comme
longtemps
le
plus
proche
c
victime.
assassine
a
son
témoin
Delile
qui
a
été
iteur
et
l'ami
de
la
Scène
5
L'instruction
semblant
piétiner,
une
jeune
journaliste
pigiste,
Jacky.
déterminée
à
dénouer
l'énigme,
se
rend
au
bar
Le
New-York
«traîne»
Paul,
le
fils
dévoyé
de
Pierre
et
Rose
Delile.
Elle
lui
propose
un
marché.
S
il
parle,
elle
saura
le
remercier.
Scène
7
Le
juge
Phélypeaux
entend
Madame
Blache
comme
témoin.
N
\
avait-il
pas
mésentente
dans
le
couple
?
4
Scène
10
Blache,
avec
l'aide
de
sa
femme,
travaille
à
l'émission,
se
livre
à
une
«répétition».
Uu
coup
de
téléphone
de
Vincent
Bonnemalle
:
c'est
pour
le
convoquer
à
Paris
pour
une
audition-essai.
Scène
13
('liez
les
Delile.
Béatrice
procède
à
la
«
tition
»
de
l'émission.
Elle
est
convaincue
que
serait
un
meilleur
choix
que
Blache,
elle
«
prépare
candidat.
repe-
Delile
a
C2
w
Q
W
ry.
<
—1
Scène
9
Jacky
est
dans
la
chambre
de
Paul.
Poursuivant
son
enquête,
elle
tâche
de
lui
«
sortir
les
vers
du
nez
»
et
lui
révèle,
en
passant,
qu'il
se
pourrait
qu'il
soit
issu
des
œuvres,
non
pas
de
Pierre
Delile.
mais
de
Nicolas
Blache.
avec
qui
Madame
Delile
aurait
eu
une
idylle
il
y
a
vingt-cinq
ans.
Scène
11
Suite
de
l
audition
de
Delile,
en
tant
que
témoin,
par
le
juge
Phélypeaux.
Delile
admet
avoir
longtemps
souçonné
sa
femme
de
l'avoir
trompé
avec
Blaclie.
Scène
12
Au
lever,
Paul
fait
à
Jacky
le
récit
de
la
colère
de
Delile
lorsqu'il
a
appris
que
Blache
lui
avait
été
préféré
pour
l
émission.
Delile
aurait
exprimé
sou
intention
de
se
rendre
aussitôt
chez
Blache
«
lui
dire
un
mot
».
Jacky
pense
tenir
le
morceau.
Scène
14
Phélypeaux
essaie
de
mettre
en
place
toutes
les
pièces
du
puzzle.
Sur
ces
entrefaites,
Jacky
se
présente
à
lui.
Elle
est
en
possession
d
éléments
déterminants,
mais
elle
ne
les
livrera
pas
au
|uge
sans
contrepartie.
Un
marché
est
conclu.
Scène
15
Un
premier
coup
de
téléphone
apprend
à
Adèle
el
Béatrice
que
l
essai
de
Blache
a
été
concluant.
Vincent
Bonnemalle
a
arrêté
son
choix,
sans
même
voir
Delile.
Un
deuxième
coup
de
téléphone
leur
apprend
que
Blache
vient
d'être
assassiné.
Le
temps
presse.
Il
faudra
donc
que
ça
soit
Delile.
Scène
16
Delile
fait
savoir
à
sa
femme
qu
en
aucun
cas
il
n'acceptera
de
faire
1
émission.
Blache,
à
son
avis,
est
le
personnage
qui
convient.
Là-dessus,
Rose
lui
apprend
ce
qu'elle
\
lent
elle-même
d'apprendre
parla
radio
:
Blache
a
été
assassiné.
Le
coup
de
téléphone
qui
s'ensuit,
de
Béatrice,
n'ébranle
pas
la
résolution
de
Delile.
Scène
17
Phélypeaux
a
convoqué
Delile
une
nouvelle
fois
et
lui
fait
part
de
sa
conviction
:
e
est
lui
le
meurtrier.
Le
juge
tente
d'arracher
un
aveu
à
celui
qui
est.
à
présent,
pour
lui.
le
suspect
n"
I.
Scène
18
C'est
en
dehors
des
heures
d
ouverture
que
Paul
a
emmené
Jackv
au
bar
Le
New-York.
Pour
lui
montrer
les
fresques
qu'il
a
peintes
sur
les
murs
de
ce
sordide
établissement.
Scène
19
Phélypeaux
se
prépare
à
inculper
Delile,
lorsqu
on
frappe
à
sa
porte.
Béatrice
et
Adèle
se
pré-
sentent.
Scène
20
L'inculpation
n'aura
pas
lieu,
tout
au
moins
avant
qu
ait
pu
avoir
lieu
1
émission
de
télévision,
dans
laquelle,
en
fin
de
compte.
Delile
a
accepté
de
tenir
la
place
de
F
ex-chômeur
longue
durée
qui
a
retrouvé
du
travail.
On
assiste
aux
derniers
préparatifs
de
l'émission.
Michel
\
inaver
Le
théâtre
de
Michel
Vinaver
est-il
politique
?
Non,
si
la
politique,
c'est
le
discours,
la
profession
de
foi,
la
thèse,
une
option
cassante
pour
une
forme
de
régime
:
les
personnages
de
Vinaver
ne
parlent
jamais
sur
la
politique.
Oui,
pleinement
oui,
si
la
politique
consiste
à
retrouver
les
rapports
réels
des
hommes,
débarrassés
de
toute
«
décoration
»
psychologique.
Roland
Barthes
Sur
Aujourd'hui
ou
les
Coréens
Iphigénie
Hôtel
de
Michel
Vinaver.
Mise
en
scène
d'Antoine
\
îtez.
1977.
Dominique
Valadié,
Nada
Strancar.
Bonté
Le
titre
de
la
pièce
est
difficile
à
dire,
c'est
une
ruse,
un
attrape-nigaud.
«
On
va
voir
l'Emission
de
télévision.
—Quelle
émission
de
télévision
?
—Non,
la
pièce
de
Vinaver
».
Ou
bien
(pour
les
acteurs),
«
Je
joue
l'Emission
de
télévision...
»
Etc.
Il
y
a
certainement
une
malice,
quelque
chose
qui
est
fait
pour
nous
embrouiller.
Vinaver
nous
embrouille
avec
la
vie
quotidienne.
On
a
dit,
pour
qualifier
son
œuvre,
cette
expression
vulgaire
:
le
théâtre
du
quotidien,
un
théâtre
au
quotidien,
mais
non
:
il
nous
trompe
;
ce
n'est
pas
du
quotidien
qu'il
s'agit,
c'est
de
la
grande
Histoire
;
seulement
il
sait
en
extraire
l'essence
en
regardant
les
gens
vivre.
La
barque
de
l'amour
s'est
brisée
contre
la
vie
courante.
Ainsi
traduit-on
ce
vers
de
Maïakovski
par
lequel
il
expliquait
à
l'avance
son
suicide,
l'impossibilité
de
vivre
dans
la
vie
courante.
Cette
traduction
exagère
le
sens
du
mot
employé
par
le
poète
:
il
parlait
de
la
vie
ordinaire,
mais
cette
vie
courante
contre
laquelle
se
brise
la
barque
évoque
la
vague
énorme
des
événements
mesquins,
qui
semblent
ne
pas
faire
partie
de
l'Histoire,
et
pourtant
sont
l'Histoire
même.
Vinaver
voit
la
grandeur
dans
la
petitesse.
Un
homme,
à
une
table
de
bistrot,
qui
offre
un
coup
à
boire
à
un
autre,
peut-être,
si
je
regarde
assez
attentivement
son
geste,
verrai-je
en
lui
le
roi
Lear
se
dépouillant
de
son
royaume,
ou
Richard
II
livrant
sa
couronne.
Donner
est
toujours
donner,
quoi
que
l'on
donne.
Vinaver
ne
met
à
la
scène
que
des
verbes
;
les
substantifs
sont
négligeables
;
les
substantifs
sont
le
décor,
la
contingence.
Mais
donner,
prendre,
humilier,
honorer,
faire
place,
ou
refuser
place,
battre,
aimer,
tous
ces
verbes
d'action
et
pas
seulement
les
verbes
de
passion
ou
souffrance
comme
pleurer
ou
rire,
qui,
eux,
sont
de
toute
façon
universels,
on
le
sait
trop
bien
—,
tous
ces
signes
de
l'intention
et
de
la
volonté
rapprochent
entre
elles
les
conditions
humaines.
Je
ne
dirai
pas
que
la
vie
d'une
femme
de
chambre
dans
un
hôtel
modeste
vaut
bien
celle
d'une
déesse
de
l'Antiquité
grecque
ou
romaine
;
non,
je
dirai
qu'elle
est
faite
de
même
étoffe.
Un
chômeur
en
fin
de
droits,
pris
dans
un
grand
dilemme,
est
soudain
sous
mes
yeux
Hamlet.
Et
inversement,
quelle
leçon
lorsque
je
vais
au
théâtre
voir
nos
grands
héros
classiques
!
Le
Cid
me
semble
moins
grand,
Electre
moins
inaccessible,
ma
pratique
de
Vinaver
les
apprivoise.
Non
pas
qu'il
les
rabaisse
!
Il
n'y
a
plus
de
grands
ni
de
petits.
Tout
au
plus,
on
dira
que
les
grands,
les
princes,
les
rois
de
légende
et
de
tragédie,
sont
comme
des
rêves,
les
gens
ordinaires
peuvent
se
comparer
aux
rêves.
La
psychanalyse
déjà
nous
en
donne
le
droit.
Par
quoi
sans
doute
elle
a
fait
le
plus
de
bien
à
l'humanité
:
vous
avez
dans
votre
tête
un
opéra
fabuleux,
chacun
de
nous
possède
les
mythes
immortels,
nul
n'en
est
indigne.
C'est
la
bonté,
cela.
Une
leçon
d'encouragement.
Il
n'y
a
plus
d'aristocratie
des
sentiments.
Ces
gens,
dans
leur
cuisine,
ont
un
destin
tragique,
ils
sont
beaux.
Ah
!
Nous
rendre
la
beauté
!
Cela
était
nécessaire,
il
en
était
temps.
Au
début
de
ce
siècle.
Tchékhov
croyait
qu
elle
était
définitivement
passée,
le
complet
veston
ne
pouvait
représen-
ter
que
la
parodie
des
grandeurs.
Comment
être
beau
dans
le
costume
(les
bourgeois
?
Et
si,
pourtant,
dit
Vinaver,
pas
moins
et
pas
pour
rire.
Nous
ne
sommes
donc
pas
déchus,
nous
pesons
sur
la
terre.
Il
fallait
que
cet
encouragement
vînt
du
théâtre,
et
de
cet
homme
fraternel.
Antoine
Vitez
Noël
1989.
1 / 27 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !