si la politique consiste à retrouver les rapports réels des hommes débarrassés
de toute “décoration” psychologique ». pièce réaliste ? « Non, mais c’est un
théâtre objectif, aussi éloigné en cela du préchi-précha jdanovien
que du
psychologisme bourgeois, et cette vue du réel est quelque chose de nouveau,
je crois dans notre théâtre français ».
1957 : Les Huissiers
Thème : la guerre d’Algérie
Forme : chœur d’huissiers, paroles quotidiennes. Chaque parole exprime les
idées de monsieur Tout-le-Monde sur divers sujets ou fait un commentaire sur
les événements de la journée.
Première pièce écrite sans ponctuation renforce l’idée d’une voix chorale et
développe les ambiguïtés de sens.
1958 : La Fête du cordonnier, traduction-adaptation d’une pièce de
Thomas Dekker
« J’ai commencé par traduire aussi littéralement que possible l’œuvre de
Dekker. A partir de cette traduction, je me suis mis très progressivement en
état de liberté n’essayant ni de me distinguer de Dekker pour déboucher sur
une œuvre originale, ni de rester fidèle au modèle, j’ai fait comme si ce
brouillon –la traduction littérale– était un premier jet de ma main, une matière
première dont il s’agissait maintenant de “dégager” le sens, à laquelle il
s’agissait de “donner forme” ; plus qu’une transposition, une substitution s’est
opérée. (…) Dekker est là tout entier, et je suis, moi, là aussi, tout entier. »
Vie des domestiques, des ouvriers : lien entre les grands et les cordonniers.
Intrigue : cf. Ecrits sur le Théâtre 1, page 175.
« Chacune des situations qui se succèdent est relativement quelconque ;
aucune n’a ce caractère à la fois exceptionnel et exemplaire qui provoque
chez le spectateur la vibration génératrice de l’émotion tragique ou du rire
libérateur. »
1959 : Iphigénie-Hôtel
Inspiration : Mythe des Atrides
et arrivée de De Gaulle au pouvoir.
Le jdanovisme représente les conceptions politiques rigoureuses d'Andreï Jdanov, qui encadrèrent étroitement
toutes les productions artistiques d'URSS, définissant de façon précise le « politiquement correct » d'alors.
Jusqu'à la fin des années 1950, Jdanov transcenda les buts égocentriques de la censure totalitaire - apparemment,
il voulait définir une nouvelle et universelle conception de la création artistique, valable pour tous les pays. Sa
méthode réduisait l'intégralité du domaine culturel à des concepts positivistes et scientifiques, ou chaque
symbole correspondait à une valeur morale déterminée. Roland Barthes a résumé les conceptions de Jdanov à
peu près de la façon suivante : « Le vin est objectivement bon ... l'artiste doit rendre la bonté du vin, non le vin
lui-même. » Aujourd'hui, Jdanov est surtout connu pour sa critique stupide des goûts de Dmitri Chostakovitch ou
de Sergueï Eisenstein, mais des artistes moins connus et manquant de notoriété eurent beaucoup plus à craindre
de lui et de ses agents. (WIKIPEDIA)
Cité par Anne Ubersfeld, ibid, p. 15.
Ecrits sur le Théâtre 1, p. 82
Ecrits sur le Théâtre 1, p. 176
Atrée et son frère jumeau Thyeste obtinrent le trône de Mycènes en l'absence du roi Eurysthée. En principe
cette régence aurait dû être temporaire mais elle devint permanente à la mort du roi au cours du conflit. Les deux
frères assassinèrent également leur demi-frère Chrysippe.
Atrée fit le vœu de sacrifier son meilleur agneau à Artémis. En cherchant son troupeau, néanmoins, Atrée
découvrit un agneau doré qu'il offrit à sa femme Érope, pour le dissimuler à la déesse. Elle l'offrit à son tour à
son amant, Thyeste, qui convainquit alors son frère de convenir que celui qui possèdera l'agneau serait roi :
Thyeste produisit l'agneau et réclama le trône.
Atrée récupéra le trône en suivant les conseils d'Hermès : Thyeste accepta de rendre le royaume quand le soleil
irait à l'envers dans le ciel, un miracle qu'accomplit Zeus. Atrée bannit alors Thyeste.