-3POUR OUBLIEZLES
Sexe,
drogueet
religionrestent
desterrains
dangereux
^ cible :l'Ile-de-France, elle a
commencé à être distribuée.
Lacommunication reste de loin
l'outil leplus simple pour casser les
codes. .. ou du moins donner l'im
pression qu'on lefait. Xavier Niel,
chez Free, garde le secret sur ses
lancements pour créer la surprise
(lire page 55), H&M utilise des
mannequins et des photos chics
pour des articles bon marché. . .
Lespublicitaires sont prêts à ai
der les marques à être «disrup-
tives», si toutefois elles sont par
tantes. Volkswagen, troisième
marque mondiale automobile, der
rière Toyota et General Motors,
donne ainsi pour consigne à V,son
agence française, d'imaginer des
spots décalés dans la lignée de ses
pubs mondiales, tellecelle,devenue
mythique, de l'enfant déguisé en
Dark Vador qui «réussit»à faire dé
marrer lavoiture de son père àdis
tance. «Volkswagen veut rompre
avec le côté austère des voitures
allemandes», précise Marc Meurer,
directeur marketing
France. Il faut néanmoins
rester dans des limites
acceptables. «Ilexiste trois
registresdans lesquelsune marque
établie comme Volkswagen ne
peut pas s'aventurer :la religion, le
sexe et la drogue, souligne Alban
Callet, directeur de l'agence V. Ils
sont trop stigmatisants.»
Jouezsur plusieursruptures
ensimultané maismettez
le paquet sur la pédagogie
Pour créer une vraie «disruption»
comme disent les publicitaires, il
faut apporter un changement si
gnificatif dans au moins trois des
quatre piliers du mix marketing
qui sont le produit, le prix, la dis
tribution et la communication.
«C'estla règle pour avoir une véri
table innovation, observe Benoît
Heilbrunn, professeur de marke
ting à ESCP Europe. Mais peu
d'entreprises yparviennent.»
Dyson, lui, yest arrivé :son fa
meux aspirateur apportait du neuf
dans le produit (technologie sans
sac et design révolutionnaire), le
prix (quatre foisplus élevé que les
modèles standards), lemode de dis
tribution (au début, vente directe
chez lesparticuliers) et la commu
nication (publicités comparatives).
Résultat : une nouvelle catégorie
MER.
LE REm
AU BASIQUE
LEBAREFOOT
ESTAU JOGGING
cequela nuit àla
belleétoile est
autourisme : une
expérience mini-
malisteconsistant
àcourir quasi pieds
nus.Ladiscipline
comptedéjà beau
coupd'adeptes.
Lamarque Merrell
s'estengouffrée
dansla brèche
etpropose, pour
leprix de chaus
suresde course
classiques,des
modèlesdépouillés
detous les renforts
etlesgels amor
tisseursd'habitude
misen avant
quioffrent un
"contact direct
avecle terrain". j
d'aspirateurs est née, avec 50 mil
lions de modèles écoulés
dans lemonde depuis son
lancement. Dyson a réci
divé avectous ses nouveaux
produits :sèche-mains à lame
d'air froid, ventilateur sans pales et,
dernièrement, un robinet sèche-
mains. Tous se caractérisent par
leur design (inédit),leur technolo
gie (nouvelle), leur prix (haut),
leur mode de distribution (via des
grossistes) etleur communication
(partenariats avecdes lieux bran
chés, bouche-à-oreille. . .).
Attention, cependant :le public
doit suivre. Untriple voire un qua
druple changement de référentiel
doit s'accompagner d'un gros
effort de pédagogie pour faire
comprendre l'intérêt de la nou
veauté pour le consommateur.
Malgré son succès, le scooter à
trois roues MP3 de Piaggio a en
core des difficultés de ce côté-là.
«Très peu de personnes savent
qu'il est possible de conduire nos
engins de 400 centimètres cubes
sans permis moto», regrette Lau
rent Vidémont, le directeur mar
keting de Piaggio France. Piaggio
abeau avoir 250Zo
de part de mar
ché sur le segment, il pourrait faire
bien mieux en se montrant plus
clair dans ses campagnes de com
munication, mSébastien Pierrot
DOLLAR SHAVE CLUB
SHAVCT'\,r r!".\'r'""-ic''
DOLLARSHAVECLUB.COM, L'ARTDE
SEFAIREMOUSSER L'HUMOUR
COMMENT S'ASSURERUNE
PLACE AU SOLEILsur le marché
du rasoir jetable (estiméà 13mil-
iards de dollars parEuromonitor)
face àdes géantstels queGillette,
Bic et Wilkinson ? "Ensupprimant
les intermédiaires", répond Michael
Dublin. Depuisquelquesmois, cet
entrepreneur californienpropose
aux hommes un nouveauservice :
moyennant unabonnement qui
commence à1dollar,il leur livre
tous les mois à domiciledes rasoirs
jetables. Outre sontarif séduisant,
cette formule présenteun avantage
de poids : le client n'aplusà se
soucier de remplacerson
vieux rasoir. "Shavetime,
shavemoney" (unjeude mots
sur "shave", raser,et "save",
économiser) estle slogan.Pour
faire parler desastart-up, ce
trentenaire plutôt malinaposté
sur Internet unevidéopleine
d'humour danslaquelleilfait
la promotion desesrasoirs. Elle
luiaurait àpeine4 500 dollars
et lui aurait rapporté25 000 clients
dèsla première semaine,selon
plusieurs sitesspécialisés.Posté
sur YouTubeilya unan, cespot a
été vu plus de10millionsde fois.
Tous droits de reproduction réservés
Date : 01/06/2013
Pays : FRANCE
Page(s) : 50-54
Rubrique : Dossier
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