1/8
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF6641.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
15/01/2015 |
Savoie
Le nom de S. désigne le comté (1160), puis duché (1416) de S., dont les origines remontent au XIe s. avec les
débuts de la maison éponyme. S. est aussi le nom d'un des deux départements français créés en 1860 après
que la France eut reçu l'ancienne S. pour avoir contribué à l'unité italienne, l'autre étant celui de Haute-S.
1 - Du Moyen Age à 1536
Bien que son nom en soit dérivé, la S. ne faisait que partiellement partie de la Sapaudia burgonde (443),
annexée et incorporée comme Saboia au royaume mérovingien (534), à l'empire carolingien (751), au second
royaume de Bourgogne (888) et enfin au Saint Empire romain germanique (1032).
1.1 - De la constitution du comté à l'érection du duché
Sous les Rodolphiens, l'incorporation à la souveraineté royale des seigneurs ecclésiastiques et laïques profita
notamment à un familier de Rodolphe III, le comte Humbert, qui s'émancipa au début du XIe s. La première
phase de l'histoire de la S. fut marquée par la constitution territoriale du comté autour des possessions
familiales concentrées dans le Bugey et dans le Grésivaudan. La famille et la belle-famille d'Humbert
cumulèrent les charges importantes: évêque de Belley, archevêque de Vienne et comte du Viennois, évêque
et comte d'Aoste. Lui-même administra le Bugey et la S., avant de recevoir le comté d'Aoste et celui de
Maurienne. Son fils Aimon fut évêque et comte du Valais et, grâce au mariage de son fils Odon avec Adélaïde,
fille du marquis de Turin, qui lui amena la vallée de Suze et le Piémont, la maison de Savoie s'installa sur
l'autre versant des Alpes, ce qui lui assura la maîtrise des cols. Elle acquit encore le Chablais, puis, au XIIe s.,
la Tarentaise. C'est avec Thomas Ier (1189-1233) que la dynastie commença son expansion dans le Pays de
Vaud et renforça son emprise en Valais, politique reprise par Pierre II (1263-1268) qui obtint, grâce au traité
de Conthey (1260), tout le territoire s'étendant jusqu'à la Morge de Conthey. Son mariage lui amena le
Faucigny, qui lui permit de relier les terres du Chablais et de Tarentaise, mais qui fut perdu en 1268. Il acquit
des droits sur le Pays de Gex et étendit son influence sur une partie du Genevois.
Les efforts de Philippe Ier (1268-1285) se concentrèrent vers l'Italie, où il obtint la reconnaissance de la totalité
de la succession d'Adélaïde. Amédée V (1285-1323) reçut la Bresse grâce à son mariage. En revanche, sous la
pression des branches cadettes, il fut contraint de leur céder le Pays de Vaud et le Piémont en apanages.
Edouard (1323-1329) et son successeur Aimon (1329-1343) parvinrent à renforcer leur autorité en Maurienne
et en Tarentaise. Sous Amédée VI (1343-1383), le traité de Paris (1355) mit fin au conflit avec le dauphin du
Viennois; Amédée VI renonça au Dauphiné, mais obtint le Faucigny et le Pays de Gex. En outre, il réintégra le
Pays de Vaud au domaine comtal (1359). Sa politique en Valais (soutien à l'évêque Guichard Tavel) fut moins
heureuse et la guerre dura jusqu'en 1392; elle favorisa la puissance montante des dizains. Avec Amédée VII
(1383-1391), la maison de S. s'offrit un accès direct à la Méditerranée par le rattachement de Nice (1388).
Amédée VIII (1391-1439) acquit le Genevois (1401) et récupéra le Piémont (1418).
En 1416, l'empereur érigea la S. en duché. La situation géographique des Etats de S. et l'alliance de ses
princes avec plusieurs maisons européennes consacra Amédée VIII dans un rôle de médiateur et son prestige
fut renforcé par son élection au pontificat (Félix V).
Auteur(e): Sandra Coram-Mekkey
2/8
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF6641.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
1.2 - Les Etats de Savoie dépecés
La faiblesse des successeurs d'Amédée VIII, les intrigues, le manque d'une politique cohérente, les
désaccords entre les partis savoyard et piémontais, l'anarchie féodale et la pression française jetèrent la S.
dans une période de crise. En 1475, au moment des guerres de Bourgogne, la régente Yolande se rangea du
côté de Charles le Téméraire. Inquiets, Bernois et Valaisans envahirent qui le Pays de Vaud, qui le Valais
savoyard. En 1476, au traité de Fribourg, Yolande dut céder à Berne le gouvernement d'Aigle et aux dizains le
Bas-Valais jusqu'à Massongex.
La politique séculaire des S., - s'emparer de Genève -, entraîna les interventions de Berne et de Fribourg en
1530 (confrérie de la Cuiller). Lorsque Charles III tenta en 1536 de prendre Genève, Berne réagit en
envahissant une nouvelle fois le Pays de Vaud, le Pays de Gex et le Genevois, suivi par les Valaisans qui
prirent ce qui restait des possessions de la S. en Chablais, atteignant la rive est de la Dranse. Attaqué sur un
troisième front par le roi de France, le duché se vit encore amputé de la S. et du Piémont. De ses Etats, il ne
restait au duc au printemps 1536 que Nice, Verceil et le val d'Aoste.
Auteur(e): Sandra Coram-Mekkey
1.3 - Organisation et administration
Le succès de la maison de S. et le renforcement de son autorité reposait sur la réduction de l'autonomie des
autres seigneurs locaux, notamment par la concession de franchises à de nombreuses villes, et sur une
organisation politique et administrative de plus en plus complexe qui accompagna son expansion territoriale.
Au niveau local, en matière policière, fiscale et militaire, le comte était représenté par des métraux (prévôts
dans certaines régions). Ils furent remplacés par des châtelains dès la fin du XIIe s., dont ils devinrent les
agents subalternes. Si le rôle des châtelains était avant tout militaire (inspection des ouvrages de défense et
levée des troupes), ces fonctionnaires révocables s'occupaient aussi de fiscalité, de police et de justice. Dans
la seconde moitié du XIIIe s., deux nouveaux officiers firent leur apparition: le bailli (notamment de Vaud, du
Chablais, de Gex), responsable de plusieurs châtellenies, et le juge mage, administrateur de la justice dans sa
circonscription, la judicature.
Concernant l'administration centrale, le comte était entouré d'un Conseil qui le suivait dans ses déplacements
et l'assistait en matière de politique intérieure et extérieure, de justice et de finances. Dans la première
moitié du XIVe s., le Conseil se scinda en Conseil itinérant et en Conseil résident, établi à Chambéry; 1330 vit
la naissance de la charge de chancelier de S. Le duc consultait aussi les états généraux de S.; ceux-ci se
réunirent à plusieurs reprises à Genève entre 1441 et 1449.
L'administration fut complétée par la trésorerie, qui centralisait les recettes, et par la Chambre des comptes,
qui vérifiait la comptabilité des châtelains (le premier compte conservé fut fait à Chillon) et qui fut fixée à
Chambéry à la fin du XIIIe s. Quatre auditeurs étaient chargés des opérations de contrôle et huit clercs
s'attelaient à la rédaction des rouleaux et à la garde des archives. Des commissaires d'extentes, en nombre
variable, s'occupaient de vérifier l'état des édifices comtaux et de recouvrer les recettes. De nombreux nobles
et bourgeois, de Genève ou du Pays de Vaud, exercèrent des charges dans l'administration savoyarde.
Auteur(e): Sandra Coram-Mekkey
1.4 - Relations économiques
Le lac Léman joua un rôle important dans la politique de la maison de S. En s'implantant à Chillon au milieu
du XIIe s., elle put contrôler le commerce du Haut-Lac, sur l'axe international Italie-Champagne. Thomas Ier
fonda Villeneuve en 1214, siège de péage important du réseau européen, Louis Ier de S.-Vaud Morges en
3/8
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF6641.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
1286. Sur la rive sud, Evian, Thonon, Le Bouveret, Meillerie, Nernier et Bellerive étaient moins importants; les
deux derniers servaient de débouché aux marchandiŝes du Faucigny. Genève était le centre économique de
la S., en particulier grâce à ses foires, de marchandises et d'argent. Lorsque, dès 1462, elles furent menacées
par celles de Lyon, le duc tenta vainement de rétablir la liberté de commerce mise à mal par Louis XI.
Aux XIVe et XVe s., les riches bourgeois et les banquiers italiens de Genève accordèrent des prêts au comte,
puis au duc. De 1511 à 1535, Charles III emprunta plus de 200 000 écus en Suisse, notamment à Bâle et à
Lucerne, avec la caution de Fribourg, Berne et Soleure, mettant en gage des seigneuries, puis, en 1530, tout
le Pays de Vaud. Les vainqueurs de 1536 remboursèrent pendant quelques décennies les emprunts ducaux.
Les sujets du duc, particulièrement les nobles, empruntèrent eux aussi aux villes suisses jusqu'à la fin du
XVIe s.
Auteur(e): Sandra Coram-Mekkey
2 - De 1559 à 1813
Charles III ne vit pas la restauration de ses Etats. Ce fut aux traités de Cateau-Cambrésis (1559) que son fils
Emmanuel-Philibert, réinvesti de son duché par Charles Quint en 1554, obtint la restitution des provinces
conquises par la France: la S. était nécessaire à l'équilibre européen. Le duc fixa sa capitale à Turin lorsqu'il
eut recouvré le Piémont en 1563. Le lien avec le Saint Empire se distendit peu à peu; la S. n'en faisait plus
partie en 1648, même si un Reichsmatrikel de 1755 mentionne encore le duché.
2.1 - La restauration des Etats de Savoie
Par les traités de Lausanne (1564) et de Thonon (1569), Emmanuel-Philibert récupéra la rive sud du Léman,
les bailliages bernois en 1567, les valaisans en 1569; il cédait par contre à Berne le Pays de Vaud que la ville
avait conquis en 1536 et aux dizains le Vieux-Chablais. Le retrait de Berne et du Valais fut favorisé par
l'alliance défensive que le duc avait signée en 1560 avec les cantons catholiques. Elle fut renouvelée en
1577, puis en 1581; le canton de Fribourg, qui craignait de devoir lui aussi restituer ses conquêtes de 1536,
n'accepta de s'y joindre qu'en 1578, lorsque le duc eut formellement renoncé à Romont.
Son successeur Charles-Emmanuel profita des guerres civiles et religieuses en France pour essayer dès 1588
de reprendre Genève et le Pays de Vaud. La conjuration d'Isbrand Daux fut un fiasco, mais la politique ducale
provoqua, de 1589 à 1591, une nouvelle invasion de la S. du Nord par Berne et Genève. La guerre avec la
France aboutit, en 1601, au traité de Lyon et à la perte du Pays de Gex; au nord des Alpes, le duc ne
possédait désormais plus que la S. L'Escalade en 1602 amena la riposte de Genève et de ses alliés qui
envahirent le nord du Salève, le Chablais et le Bas-Faucigny. Par la paix de Saint-Julien (1603), le duc
reconnut enfin l'indépendance de Genève.
Une des dispositions du traité d'Utrecht (1713) ayant accordé au duc la couronne de Sicile, échangée en 1720
contre celle de Sardaigne, la S. fit désormais partie des Etats sardes.
Auteur(e): Alain Becchia
2.2 - Tensions religieuses
L'évêque ayant été chassé en 1535, le siège épiscopal de Genève fut déplacé à Annecy. Alors prévôt du
chapitre, François de Sales, par son éloquence et son charisme, ramena entre 1594 et 1598 à la foi catholique
les anciens bailliages bernois, aidé par les missions des capucins. La S. s'affirma comme un bastion de la
Contre-Réforme et de la Réforme catholique, sous la houlette de prélats consciencieux et avec le ferme
soutien des autorités ducales.
4/8
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF6641.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
Les sujets calvinistes des ducs de S., les vaudois, avaient obtenu en 1561 une certaine liberté religieuse et
leurs pasteurs se formaient à Genève, Lausanne et Bâle. Cette liberté resta toutefois fragile et les vaudois
furent à plusieurs reprises victimes de répression. En 1686, leur culte fut interdit par Victor-Amédée II.
Expulsés en 1687, ils se réfugièrent à Genève et dans les cantons évangéliques. Les efforts diplomatiques de
ces derniers, le renversement d'alliance de 1690 (le duc s'allia à l'Angleterre et aux Provinces-Unies contre la
France) amenèrent le rétablissement du culte vaudois en 1694.
Auteur(e): Alain Becchia
2.3 - Aspects militaires
Autre sujet d'inquiétude pour les cantons protestants au XVIe s., de nombreuses garnisons espagnoles
stationnèrent presque en permanence en S. du Nord afin d'assurer le maintien de la route stratégique reliant
Gênes et Milan aux Flandres. Ce cheminement fut menacé lorsque la S. perdit le Bugey en 1601, d'où l'intérêt
pour l'Espagne de l'alliance avec les cantons catholiques, qui lui permettait de passer sur leur territoire
(camino de Suizos). Les tensions de la seconde moitié du XVIIe s. amenèrent Berne et Genève à armer des
galères.
Lors de la guerre de Succession d'Autriche, une occupation totale du duché par les troupes des Bourbons de
Madrid (septembre 1742-février 1749) alarma Genève. Mais leur chef, l'infant Don Felipe, concéda la liberté
de commerce entre la S. et Genève. Des unités de mercenaires suisses servaient à la fois dans l'armée
espagnole (régiments de Bavois, Dunant, Reding, Schwaller) et dans celle du roi de Sardaigne. Les premières
capitulations avaient été signées en 1582 avec les cantons catholiques; au XVIIIe s. des protestants (bernois,
vaudois) entrèrent également au service du roi. La garde des Cents Suisses, créée en 1579 à Turin, sera
dissoute en 1832.
Le traité d'Aix-la-Chapelle (1748) confirma celui de Worms (1743), par lequel le roi de Sardaigne avait obtenu
le val d'Ossola et était donc devenu voisin des bailliages italiens des Confédérés. Le traité de Turin (1754)
définit quant à lui une nouvelle frontière avec la république de Genève, plus éloignée des abords immédiats
de la ville, et régla les conflits de juridictions dans cette zone.
Auteur(e): Alain Becchia
2.4 - Relations économiques
De nombreux liens économiques existaient entre la S. et Genève, beaucoup moins avec le Pays de Vaud et le
Valais. Le sel de Peccais (Languedoc) remontait le Rhône jusqu'à Seyssel, prenait la voie terrestre jusqu'à
Genève, puis, par le lac, gagnait les ports des rives nord et sud du Léman, l'essentiel partant toutefois pour le
Valais.
Le grand axe commercial entre le Midi méditerranéen et Genève passait par Chambéry et Grenoble, à quoi
s'ajoutaient des voies secondaires. Au XVIIe s., les draperies du Dauphiné et du Languedoc y étaient
expédiées "en blanc", la ville se chargeant de la teinture et des apprêts. La S. du Nord assurait une bonne
part de l'approvisionnement de Genève en bovins et moutons, céréales du Faucigny, vins du Chablais,
fromages du Salève ou de Thônes, seigneurs et communautés religieuses n'hésitant pas à faire appel au
savoir-faire de bouviers et fruitiers suisses, même protestants; s'y écoulaient aussi les produits des tanneries
d'Evian et plus tard de Carouge, les couteaux et lames d'Annecy. A l'inverse, les riches familles et même des
ecclésiastiques faisaient venir de Genève des tissus de qualité, des produits de luxe, des épices.
Hommes et marchandises passaient la frontière dans les deux sens: bébés genevois placés en nourrice à la
campagne, riches curistes fréquentant les stations thermales d'Amphion (près d'Evian) et d'Aix-les-Bains,
fripiers de Genève ou Lausanne trafiquant dans les villages et bourgs du Chablais, colporteurs savoyards se
5/8
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF6641.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
fournissant en partie à Genève. Ramoneurs, rémouleurs ou maçons savoyards se rencontraient aussi dans le
Pays de Vaud, voire dans toute la Suisse. Un fort courant d'émigration se développa vers ces régions.
Les capitaux genevois s'investissaient aussi en S., par exemple à Annecy dans le moulinage de la soie (début
XVIIe s.) ou dans la fabrication d'indiennes (fin XVIIIe s.) Les petits ateliers d'horlogerie des environs de Cluses
travaillaient pour des sociétés de Genève, qui se réservaient la finition et la commercialisation. Pour contrer
cette trop grande influence, le roi essaya de faire de Carouge, ville neuve fondée sur la rive gauche de l'Arve
en 1772, une rivale commerciale, en la dotant de foires, de franchises et d'un régime de tolérance religieuse;
elle devint même chef-lieu d'une nouvelle province en 1780 et ville royale en 1786.
Auteur(e): Alain Becchia
2.5 - Le département du Léman (1792-1813)
L'invasion de la S., puis son rattachement à la France, en novembre 1792, donna naissance au département
du Mont-Blanc, divisé en sept districts, dont ceux de Thonon et de Carouge. Après l'annexion de Genève en
1798, la France, réalisant le projet qu'avait longtemps caressé la maison de S., unit la ville à son arrière-pays
naturel. Elle en fit jusqu'en 1813 le chef-lieu d'un nouveau département, celui du Léman, qui regroupait le
Pays de Gex, le nord du Genevois, le Faucigny et le Chablais, soit une zone correspondant en grande partie à
l'aire de ses relations économiques avec la S.
Auteur(e): Alain Becchia
3 - De 1814 au début du XXIe siècle
A deux reprises au XIXe s., en 1814-1815 et 1860, des tentatives eurent lieu pour rattacher la S. à la
Confédération. Elle le fut à la France en 1860.
3.1 - Les traités de Paris et de Turin
Lors des négociations qui suivirent la chute de l'Empire, à Vienne (congrès de Vienne), Paris (traités de Paris)
et Turin (traité de Turin), il fallut décider du sort de la S., le département du Léman ayant disparu avec la
défaite des armées napoléoniennes.
Lors du premier traité de Paris (30 mai 1814), alors qu'on s'acheminait vers un partage de la S. du Nord
(Chambéry, Annecy et Rumilly accordés à la France, le reste rendu à la Sardaigne), près de 600 notables
savoyards issus principalement du Chablais, du Faucigny et du Genevois signèrent un manifeste en faveur
d'un rattachement de ces provinces à la Confédération et une députation se rendit auprès de la Diète
fédérale afin d'appuyer leur demande. Or une partie des cantons, Zurich en tête, n'était pas favorable à cette
requête. A Genève également, un courant s'y opposa pour des motifs confessionnels.
Le second traité de Paris (20 novembre 1815) accorda Carouge à Genève, tandis que le traité de Turin (16
mars 1816) fixait définitivement la frontière, accordant encore au nouveau canton quelques communes
rurales prises à la S., afin d'élargir le désenclavement amorcé en 1754 (Communes réunies). Ces difficiles
négociations pour "arrondir" Genève furent débloquées par l'initiative de Victor-Emmanuel Ier de relancer la
vieille idée d'une neutralisation de la S.
Auteur(e): Dominique Zumkeller
3.2 - La neutralisation de la Savoie
Alors que Charles Pictet-de Rochemont et François d'Ivernois négociaient à Vienne les nouvelles frontières de
Genève, il fut convenu que les provinces du Chablais, du Faucigny et tout le territoire au nord d'Ugine
1 / 8 100%