Afin de respecter des contraintes d’alignement, l’école n’a pas pu bénéficier d’une orientation
optimale pour capter un maximum d’énergie solaire gratuite. Néanmoins sa compacité, son
excellente isolation et ses baies vitrées bien positionnées rendent l’école très peu énergivore.
L’isolation par l’extérieur des murs avec 16 cm de laine de roche et la toiture végétalisée sur bac
acier apportent une très bonne inertie thermique tout en garantissant de faibles déperditions
de chaleur. Les besoins de chauffage sont compensés par un plancher chauffant basse température,
alimenté par une chaudière gaz à condensation avec brûleur modulant. La régulation, avec sonde
de température extérieure, se fait par zone d’occupation. La chaudière gaz couvre aussi
les besoins en eau chaude sanitaire via un ballon de stockage de 300 litres.
Pour un meilleur confort acoustique des classes, les cloisons intérieures sont constituées d’un
doublage de 8 cm de laine minérale avec une plaque de plâtre standard et une autre perforée.
Les plafonds suspendus bénéficient aussi de cette amélioration acoustique résultant de la pose
de plaques perforées.
Une étanchéité à l’air très soignée
et une ventilation performante
Une attention particulière a été portée sur l’étanchéité à l’air du bâtiment. Grâce au travail
conjoint de l’architecte et des entreprises, la performance atteinte est conséquente : la perméabilité
à l’air I4 (pression de 4 Pa) mesurée est de 0,2 m3/h.m2, soit 6 fois moins que la règlementation
thermique en vigueur lors de la construction. La réalisation d’un carnet des détails de la
construction, avec des plans très précis, a permis de préparer et faciliter le travail sur le chantier.
La mise en œuvre soignée des entreprises a concrétisé le travail de préparation de l’architecte.
Pour maîtriser le renouvellement d’air nécessaire aux différentes zones, deux modules de
ventilation double flux avec des débits variables et une récupération de chaleur ont été installés :
un pour les salles de classes et de repos et un autre pour le reste de l’établissement (débit maxi :
1200 et 975 m3/h, efficacité de l’échangeur : 85 %). La régulation permet la sur-ventilation nocturne
afin de rafraîchir le bâtiment à moindre coût lors des fortes chaleurs.
Consommation*
prévisionnelle
en énergie finale
(kWhef / an.m² SHON)
Coefficient
de conversion
d’énergie finale/
primaire
Consommation*
prévisionnelle
en énergie primaire
(kWhep / an.m² SHON)
Chauffage (gaz) 15,6 1 15,6
Eau chaude sanitaire
(estimation
consommation gaz
+ électricité)
1,2 1 1,2
Auxiliaires 0,2 2,58 0,5
Ventilation 2,5 2,58 6,4
Éclairage 5,9 2,58 15,3
TOTAL 25,4 39
* Consommation d’après étude RT 2005, en kilowattheures par an et par mètre carré de surface hors œuvre nette.
Consommations réelles en cours d’analyse.
Toute la lumière sur
la gestion de l’éclairage
Dans cet établissement, avec des besoins de chauffage très faibles, les consommations prévisionnelles
d’énergie pour l’éclairage représentent un pourcentage important : 40 % de la consommation en
énergie primaire et plus du tiers des dépenses soit 456 € par an sur un total de 1 287 € en données
prévisionnelles. Pour éclairer le couloir central, l’architecte a fait la part belle à l’éclairage naturel en
créant un dôme avec des vitrages verticaux en toiture.
Ce système est complété par des lampes fluocompactes avec des détecteurs de présence. Au goût
de l’architecte, le niveau de luminosité important imposé par les normes en vigueur déclenche
trop souvent l’éclairage artificiel. Sans cela, les bilans énergétique et financier pourraient être encore
meilleurs.
PERFORMANCES
DU BÂTIMENT
Des choix énergétiques
et acoustiques efficaces
L’école maternelle Charles Perrault est un bâtiment comportant trois salles
d’exercices, une salle d’activité, une salle de repos, une bibliothèque et
des bureaux. Dans le cadre de l’appel à projets régional, le maître d’ouvrage a
bénéficié, dès la constitution des équipes, d’une démarche d’accompagnement
sur la performance énergétique. Les échanges entre l’architecte, les cabinets
d’études et les entreprises ont permis d’atteindre un objectif de consommation
d’énergie primaire* de 39 kWhep / an.m2 SHON. C’est 2,5 fois moins qu’un
bâtiment conforme à la réglementation thermique 2005 en vigueur à la date
de la construction.
*voir définition page 4
La Qualité Environnementale
des Bâtiments (QEB) n’est pas une
norme de construction mais une
démarche incitant à aller au-delà de la
réglementation en vigueur et des bonnes
pratiques sur un ensemble de cibles
prédéfinies par l’association HQE.
Énergie finale / énergie primaire :
de quoi parle-t-on ?
L’énergie finale est la quantité d’énergie
facturée à l’utilisateur. À l’échelle
du pays et pour comparer les sources
d’énergies entre elles, il faut tenir
compte de l’énergie nécessaire à la
production et à la distribution et on
raisonne en énergie primaire. Par
convention, pour les combustibles
fossiles, on prend la même valeur en
énergie primaire et en énergie finale.
Pour le bois, énergie renouvelable,
certaines règles de calcul de
consommation prennent en compte
un coefficient de 0,6 kWh d’énergie
primaire pour 1 kWh d’énergie finale.
Pour l’électricité, 1 kWh en énergie finale
équivaut à 2,58 kWh en énergie primaire.
DES APPORTS ET
UNE PROTECTION SOLAIRE
MAîTRISÉS
Les menuiseries extérieures sont en bois-
aluminium ou aluminium à rupture de ponts
thermiques avec double vitrage 4/16/4 à
faible émissivité et gaz argon (Uw = 1,54
W/m
2
.K). La protection solaire est assurée
par des stores extérieurs motorisés à lames
orientables en aluminium.
Deux unités de ventilation ont été
installées pour moduler les débits selon
les différentes pièces.
Gérard
STANKIEWICZ
Gérant
MENUISERIE
AUBOEUF
(Saint Vallier - 71)
Les suisses et les autrichiens
montrent la voie
« Notre entreprise existe depuis 1965 et je la
dirige, accompagné de six ouvriers et deux
secrétaires. Depuis plusieurs années, je suis
l’évolution des matériels en me rendant dans
différents salons spécialisés. Je dois dire que
les suisses et les autrichiens me paraissent très
en avance sur nous. Nous avons vraiment appré-
cié de travailler pour l’école de Montchanin,
car c’était, pour mon équipe, l’occasion d’ac-
quérir de nouvelles compétences.
Un respect minutieux
des consignes de pose
Pour la pose des menuiseries extérieures de ce
chantier, notre entreprise a eu des échanges
très instructifs avec le fabricant et l’architecte
pour atteindre les objectifs ambitieux qui ont
été fixés. La performance finale tient, bien sûr,
à la technicité des produits retenus mais aussi
au respect des consignes de mise en œuvre.
La qualité de pose des joints en pourtour des
menuiseries a été un élément fondamental de
notre travail. Nos efforts ont été récompensés
par les bons résultats des contrôles d’étan-
chéité à l’air. C’était quasiment parfait, seuls
quelques trous de serrure laissaient échapper
un peu d’air.
Exceptionnel aujourd’hui…
standard demain
Je suis étonné par les performances des bâti-
ments à basse consommation énergétique, et
si, bien sûr, je ne suis pas le seul corps de métier
concerné, je suis fier d’y participer. J’espère
que ces procédés innovants deviendront rapi-
dement des standards et que de plus en plus
de maîtres d’ouvrage exigeront d’atteindre
cette performance. À l’avenir on n’aura quasi-
ment plus besoin de chauffage dans ce type
de bâtiment, c’est à peine croyable ! »
UN ARTISAN
TÉMOIGNE
École Charles Perrault (usages réglementaires)
Bâtiment équivalent respectant la réglementation thermique 2005
Moyenne des bâtiments tertiaires en France (tous usages)
CO2 e : équivalent dioxyde de carbone
Consommation d’énergie primaire
Facture énergétique (hors coûts d’entretien)
Émissions de gaz à effet de serre
0 305 10 15 20 25
Euros TTC / an.m² SHON (2010)
0 500100 200 300 400
kWhep / an.m² SHON
8539 370
kg CO2 e / an.m² SHON
0 305 10 15 20 25
19
9 30
4
1,85 21
10 kWh 1 litre de fioul
1 kg de CO2 e 6 km
La maîtrise de l’eau
à tous les niveaux
Une attention particulière a été portée aux aménagements extérieurs pour éviter une trop
grande imperméabilisation des sols avec des espaces engazonnés devant l’école, des plantations
en périphérie de la cour et le long du chemin piéton d’accès à l’école, des jardinets devant les salles
de classe et un revêtement infiltrant dans le jardin pédagogique.
Dans la cour, un réservoir de 1 000 litres permet la récupération des eaux de pluie qui sont
collectées depuis le toit du préau. Cet équipement est utilisé pour l’arrosage des espaces verts
de l’école.
Coté sanitaires, la distribution d’eau est équipée de mitigeurs électroniques avec système de
limitation de température et d’aérateurs-limiteurs de débit. Les chasses d’eau des WC disposent
d’un système à double débit 3 ou 6 litres.Grâce à ces équipements, l’école utilise seulement 1,5 m3
d’eau par élève et par an soit une réduction de 50 % par rapport à la moyenne française en milieu
scolaire.
LE DOUBLE EFFET DE
LA TOITURE VÉGÉTALISÉE
Une toiture végétalisée permet, après en
avoir absorbé et évaporé une certaine quan-
tité, de limiter et retarder le rejet des eaux
de pluie dans le réseau. En outre, elle a une
capacité de régulation thermique grâce au
stockage de la chaleur dans l’épaisseur du
substrat végétal, ici de 9 cm.
Le dôme de toiture avec les parties vitrées
verticales apporte une part importante d’éclairage
naturel et gratuit.
Diminution de la pollution
de l’air intérieur
Afin de limiter l’émission de polluants et préserver la qualité de l’air intérieur, les finitions ont été
réalisées avec des peintures sans odeur à base de résines alkydes en émulsion ou acryliques, disposant
de la certification NF environnement. Ces peintures présentent une faible teneur en composés
organiques volatils réduisant ainsi les émissions polluantes.
Détail du dôme
(source : SCAP Perche-Bougeault)