Témoignage
LAURENT
BEAUBRAS
Institut Gustave-Roussy,
Villejuif
Tout débute grâce au stage nécessaire pour vali-
der mon brevet de technicien supérieur en
hôtellerie restauration. Après de multiples pas-
sages dans de grands restaurants gastronomiques, il me
semblait indispensable de terminer mon parcours sco-
laire par un stage à l’étranger. Puis, une opportunité lors
d’un séjour linguistique et, six mois plus tard,… direc-
tion New York.
D’emblée, un poste de floor supervisor m’est pro-
posé, en français responsable d’étage ou bien encore
gouvernant, première approche d’un métier qui, dans
l’hôtellerie classique, est l’une des fonctions clés pour
fournir une prestation de très haute qualité. Même si le
titre de gouvernant nous ramène, selon la définition du
Littré, à “ la vieille dame en charge de la garde et de
l’éducation des enfants d’une famille aisée ”, la fonction
a bien évolué aujourd’hui...
Après quelques années passées dans l’hôtellerie de
luxe parisienne (par ex. : Le Méridien Montparnasse,
4 étoiles, 1000 chambres), c’est une rencontre qui me
fait connaître l’institut Gustave-Roussy (IGR). Numéro
un des centres de lutte contre le cancer en Europe, l’IGR
est doté d’un “ service hôtelier ”, avec, à sa tête, une res-
ponsable (gouvernante générale), des gouvernant(e)s
(chef d’équipe, 1 pour 55 lits environ) et des aides hôte-
lières (femmes de chambres), organisation qui n’est pas
sans nous rappeler celle de l’hôtellerie classique.
Profession :
gouvernant
en milieu hospitalier
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.1-n°2-Avril-Mai-Juin 2001
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.1-n°2-Avril-Mai-Juin 2001
Témoignage
Prestataire de service indispensable au bon dérou-
lement des soins, notre mission entre dans le cadre de
la prise en charge globale du patient et de son confort,
en relation permanente avec l’ensemble du secteur hôte-
lier, l’équipe médicale, les différents prestataires de ser-
vice des patients (bibliothèque, coiffeur, esthéticienne…).
Les missions spécifiques du gouvernant sont les
suivantes :
- assurer un accueil et une installation de qualité afin
de satisfaire les patients hospitalisés,
- garantir le respect des règles d’hygiène et contri-
buer à la lutte contre les infections nosocomiales,
- optimiser les moyens humains en fonction de l’ac-
tivité du service et des contraintes budgétaires,
- garantir la cohésion, l’efficacité, la motivation et l’in-
formation de l’équipe hôtelière,
- participer à la maîtrise des coûts par une gestion
rationalisée des produits, des matériels et du linge,
- veiller à la sécurité des usagers de l’IGR,
- évaluer les prestations d’entretien des locaux actuelle-
ment sous-traitées (salles de consultations, laboratoires, etc.),
- informer les familles des différentes manifestations
organisées au sein de l’Institut (réunions d’aide psy-
chologique aux familles),
- encaisser les forfaits journaliers et les repas/famille,
- proposer quotidiennement aux patients des jour-
naux et autres magazines,
- assurer le suivi des réparations à effectuer et le renou-
vellement du mobilier,
- guider, informer, renseigner les proches des patients
hospitalisés,
- effectuer les dépôts de valeurs à la trésorerie centrale.
En bref, on peut dire que le gouvernant veille sur son
étage (comprenant aussi 1500 m2de lieux de consultation)
à alléger le secteur soins de tout problème matériel, per-
mettant ainsi au cadre infirmier et à son équipe de se
consacrer uniquement à la prise en charge humanisée du
patient.
Malgré beaucoup de similitudes entre le métier de gou-
vernant en milieu hospitalier et mes précédentes expé-
riences, une formation en maintenance et hygiène des
locaux a été indispensable avant ma prise de fonction.
J’exerce aujourd’hui dans le service d’hospitalisation d’hé-
matologie et de médecine nucléaire qui accueille plus de
4000 patients par an.
Pionnier il y a 25 ans quand il créait son service hôte-
lier, l’IGR est aujourd’hui pris comme exemple dans l’or-
ganisation des services de plus en plus d’hôpitaux (par
ex. : maîtresse ou maître de maison à l’Assistance
Publique). Il est évident qu’on ne peut pas comparer un
hôpital à un hôtel ; cependant, dans une logique d’amé-
lioration de la qualité, il semble indispensable de fournir
aux patients hospitalisés (qui sont de plus en plus deman-
deurs en ce qui concerne le confort) des prestations «hôte-
lières»à la hauteur des soins prodigués.
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