Actes du 25
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Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
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A- Le démarketing émanant des entreprises
Dans la logique du champ d’étude retenu par Kotler et Levy, nous nous concentrerons ici sur
les actions de dévalorisation ou de restriction commerciale développées par les firmes. Les
implications de ces actions, quelle que soit la motivation des entreprises qui s’engagent, sont
plurielles. Elles diffèrent selon le caractère explicite ou implicite des messages adressés.
* Le démarketing explicite
Ce démarketing est de nature variée. Il peut être interne ou externe, intégral ou partiel, amont
ou aval, engagé ou démagogique… Présentons les principaux modes d’action identifiés.
- Le démarketing interne. Pour des raisons écologiques, les entreprises décident,
spontanément ou sous la pression du marché, de déprécier commercialement certains de leurs
produits. Cette dépréciation permet, avant le retrait des biens ou services visés, de préparer le
changement de gamme ou de laisser un temps d’adaptation aux clients. Les fabricants
d’ampoules à incandescence adoptent parfois cette approche pour assurer le lancement des
ampoules fluorescentes beaucoup plus efficientes sur le plan énergétique.
- Le démarketing externe. La communication environnementale des entreprises peut être
axée sur la critique militante de produits considérés comme peu respectueux de la nature. Les
firmes assurent, dans ce cas, le démarketing de produits qu’elles ne vendent pas. Allant dans
ce sens, The Body Shop dénonce depuis sa création en 1976 les produits cosmétiques
développés sur la base de tests faits sur des animaux.
- Le démarketing intégral. Il s’agit ici de préparer l’abandon temporaire ou définitif d’un
produit pris dans sa globalité. Les centres commerciaux Migros, par exemple, invitent leurs
clients en Suisse à ne pas consommer certains poissons pour ne pas compromettre la
reproduction de ces espèces. Une affiche publicitaire de la compagnie montre un bateau de
pêche sorti de l’eau avec une bannière indiquant : Les poissons ont aussi besoin de vacances.
- Le démarketing partiel. Avec cette approche, le produit n’est pas dénoncé entant que tel.
Seule une composante est ouvertement dévalorisée pour des raisons environnementales. Pour
illustrer ce cas, nous pouvons rappeler la démarche d’Henkel concernant le lancement en
1986 de la lessive Le Chat sans phosphates.
- Le démarketing amont. Les entreprises cherchent ici à modifier, voire à abandonner,
certaines pratiques d’approvisionnement non écologiques pour confectionner leurs biens.
Elles proposent à leurs fournisseurs de ne plus intégrer certains éléments et utilisent ensuite
cette composition éco-responsable du produit comme thème de communication auprès de
leurs clients. S’inscrivant dans cette logique, American Apparel propose une gamme de