Nature et portée du démarketing environnemental

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Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
Nature et portée du démarketing environnemental
Eric MILLIOT
IAE - Université de Poitiers - CEREGE
[email protected]
Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
Nature et portée du démarketing environnemental
Résumé (FR):
La multiplication des problèmes écologiques engendrés par la forte croissance de la
consommation mondiale a des conséquences sur les attentes des prospects et les décisions des
entreprises. Le concept de démarketing prend, dans ce contexte, une dimension stratégique et
opérationnelle particulière. Pour étudier cette dimension, nous proposons dans cet article
d’élaborer une typologie présentant les multiples facettes de cette pratique atypique. La grille
de lecture qui en découle permet de cerner les divers enjeux sociétaux et managériaux de cette
politique commerciale.
Mots clés : marketing, développement durable, communication
The nature and scope of environmental demarketing
Abstract (EN):
The multiplication of ecological problems, created by the rapid growth in world consumption,
has consequences on prospects' expectations and companys’ decisions. In this context,
demarketing is a concept offering interesting strategic and operational perspectives. To
understand these perspectives, we propose a typology presenting the multiple facets of this
atypical practice. The resulting framework allows for better understanding of the various
social and managerial stakes of this marketing policy.
Key words: marketing, sustainable development, communication
Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
Introduction
Le concept de démarketing est défini, par Kotler et Levy (1971), comme l’aspect du
marketing qui cherche à décourager les consommateurs en général ou une certaine classe de
consommateurs en particulier de manière temporaire ou permanente (p. 75).
Concrètement, cette pratique présente une inversion des logiques de mise sur le marché. Si
nous prenons le mix commercial pour illustrer ces propos, le produit est alors présenté à un
prix élevé, distribué de manière limitée et ouvertement dévalorisé ou protégé.
Très peu de recherches académiques ont tenté, depuis les années 1970, de développer cette
approche paradoxale (Cullwick, 1975 ; Dubois et Evrard, 1975). Les études qui font référence
au démarketing portent essentiellement sur les produits qui engendrent des problèmes de santé
ou qui sont considérés comme dangereux (tabacs, armes à feu…). Rares sont celles qui ont
tenté d’approfondir le concept pour préciser son champ d’application et mieux cerner sa mise
en œuvre. Souhaitant aller dans ce sens, nous proposons d’apprécier la pertinence du
démarketing fondé sur les principes de développement durable.
A l’heure où certaines matières premières commencent à manquer, où les déchets
s’accumulent…, le démarketing environnemental interpelle. Comment se manifeste-t-il ? Qui
sont ses maîtres d’œuvre ? Quels sont leurs objectifs ? Peut-il partiellement répondre aux
problèmes écologiques actuels ? Peut-il alimenter une réflexion managériale originale ?...
Pour tenter de répondre à ces questions, nous proposons dans un premier temps d’identifier
les différentes formes de démarketing associé à l’écologie. Nous étudierons, ensuite, les
enjeux et les conditions de mise en œuvre des politiques préconisant la déconsommation de
certains produits.
I- UNE TYPOLOGIE RELATIVE AU DEMARKETING ENVIRONNEMENTAL
Ce démarketing particulier a une large vocation. Dans ce travail, il est défini comme
l’ensemble des logiques et pratiques commerciales qui invitent, en utilisant et/ou en défendant
la cause écologique, à réduire ou à stopper la consommation de certains produits. Il peut être
explicite ou implicite, direct ou indirect, formel ou informel, proactif ou réactif…
Pour comprendre la nature et la portée du démarketing environnemental, nous proposons une
grille de lecture structurée à partir du profil des entités qui l’initient, à savoir : les entreprises
ou les parties prenantes.
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A- Le démarketing émanant des entreprises
Dans la logique du champ d’étude retenu par Kotler et Levy, nous nous concentrerons ici sur
les actions de dévalorisation ou de restriction commerciale développées par les firmes. Les
implications de ces actions, quelle que soit la motivation des entreprises qui s’engagent, sont
plurielles. Elles diffèrent selon le caractère explicite ou implicite des messages adressés.
*
Le démarketing explicite
Ce démarketing est de nature variée. Il peut être interne ou externe, intégral ou partiel, amont
ou aval, engagé ou démagogique… Présentons les principaux modes d’action identifiés.
- Le démarketing interne. Pour des raisons écologiques, les entreprises décident,
spontanément ou sous la pression du marché, de déprécier commercialement certains de leurs
produits. Cette dépréciation permet, avant le retrait des biens ou services visés, de préparer le
changement de gamme ou de laisser un temps d’adaptation aux clients. Les fabricants
d’ampoules à incandescence adoptent parfois cette approche pour assurer le lancement des
ampoules fluorescentes beaucoup plus efficientes sur le plan énergétique.
- Le démarketing externe. La communication environnementale des entreprises peut être
axée sur la critique militante de produits considérés comme peu respectueux de la nature. Les
firmes assurent, dans ce cas, le démarketing de produits qu’elles ne vendent pas. Allant dans
ce sens, The Body Shop dénonce depuis sa création en 1976 les produits cosmétiques
développés sur la base de tests faits sur des animaux.
- Le démarketing intégral. Il s’agit ici de préparer l’abandon temporaire ou définitif d’un
produit pris dans sa globalité. Les centres commerciaux Migros, par exemple, invitent leurs
clients en Suisse à ne pas consommer certains poissons pour ne pas compromettre la
reproduction de ces espèces. Une affiche publicitaire de la compagnie montre un bateau de
pêche sorti de l’eau avec une bannière indiquant : Les poissons ont aussi besoin de vacances.
- Le démarketing partiel. Avec cette approche, le produit n’est pas dénoncé entant que tel.
Seule une composante est ouvertement dévalorisée pour des raisons environnementales. Pour
illustrer ce cas, nous pouvons rappeler la démarche d’Henkel concernant le lancement en
1986 de la lessive Le Chat sans phosphates.
- Le démarketing amont. Les entreprises cherchent ici à modifier, voire à abandonner,
certaines pratiques d’approvisionnement non écologiques pour confectionner leurs biens.
Elles proposent à leurs fournisseurs de ne plus intégrer certains éléments et utilisent ensuite
cette composition éco-responsable du produit comme thème de communication auprès de
leurs clients. S’inscrivant dans cette logique, American Apparel propose une gamme de
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vêtements faite à partir de coton biologique fabriqué dans des usines où les droits des salariés
sont respectés.
- Le démarketing aval. Cette démarche consiste à réduire, voire éliminer, les résidus et
pollutions découlant de la consommation du produit vendu. Ce sont donc les conséquences de
l’utilisation du bien qui sont ici visées. Par exemple, les enseignes de la grande distribution en
France se sont engagées, auprès du ministère de l’Ecologie, à réduire d’au moins 10% par an
la production de déchets d’emballage sur la période 2008-2012.
- Le démarketing engagé. Avec cette politique, les firmes cherchent en priorité à protéger la
nature. Le calcul commercial est a priori inexistant ou secondaire. Cette approche, parfois
radicale, peut même aller contre les souhaits et les attentes des clients. Les autorités du
Yosemite National Parc aux Etats-Unis refusent ainsi d’accueillir les touristes quand un
certain quota est atteint. Pour éviter tout risque de dégradation importante de l’éco-système,
elles réorientent les vacanciers vers d’autres zones naturelles protégées. Cette approche est
également adoptée par certaines réserves privées comme celle de Berenty au Sud de
Madagascar. A la limitation du nombre de visiteurs s’ajoute, dans ce cas, un droit d’entrée
relativement élevé.
- Le démarketing démagogique. A l’inverse de la politique précédente, nous retrouvons ici
les entreprises qui encouragent ouvertement les prospects à réduire leur consommation sans
prendre de mesures particulières pour les y aider. Cette attitude est régulièrement dénoncée
par les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations de consommateurs.
Pour illustrer ces propos, nous pouvons rappeler le relatif agacement de ces groupes face à la
campagne lancée par Carrefour en 2004 sur le thème : Arrêtons de consommer plus pour
consommer mieux. Des observateurs vigilants ont considéré que le groupe français n’était pas
crédible car il n’avait pas associé, à cette campagne, un marketing stratégique et opérationnel
adapté.
- Le démarketing induit. Il concerne les politiques commerciales qui visent à réduire la
consommation de certains produits non écologiques pour des raisons économiques. Par
exemple, quand la production de ressources énergétiques ou naturelles est insuffisante par
rapport à la demande, les entreprises invitent parfois leurs clients à moins consommer. Ce
démarketing régulateur vise essentiellement à éviter des ruptures de stocks préjudiciables,
mais il permet en même temps de lancer un message environnemental qui peut sensibiliser les
populations visées. Pacific Gas and Electric Company (PG&E), aux Etats-Unis, a déjà adopté
une telle approche.
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- Le démarketing implicite
Avec ce type de politique, la dévalorisation ou la restriction commerciale de certains produits
est indirecte et sous-entendue. En soulignant l’originalité et l’utilité de produits verts, cette
approche entraîne la dépréciation des produits plus polluants. Ce démarketing implicite vient
de l’entreprise elle-même ou de ses concurrents.
- Le démarketing par les produits écologiques de l’entreprise. Les produits verts
provoquent parfois le déréférencement des produits qui ne le sont pas. Tout d’un coup, au sein
même de l’entreprise engagée dans le développement durable, les défauts écologiques de la
gamme traditionnelle sont mis en avant. Lafuma, en développant une stratégie fondée sur
l’éco-conception, a dû gérer cette contrainte. Le slogan, L’éco-conception, c'est offrir plus,
avec moins, traduit bien le changement de cap de l’entreprise et la difficulté d’associer,
pendant la phase de transition, deux gammes opposées.
- Le démarketing par les produits écologiques des concurrents. Le principe est identique à
celui que nous venons de présenter. Seules l’origine et la motivation diffèrent. En effet, le
lancement d’un produit vert sert bien souvent à différencier l’entreprise aux yeux des
prospects. Cette différenciation engendre une dévalorisation tacite des produits concurrents
qui ne répondent pas aux mêmes critères environnementaux. Stonyfield Farm, filiale du
groupe Danone depuis 2003, illustre ce positionnement atypique dans le secteur
agroalimentaire en Amérique du Nord. Cette entreprise, en offrant des produits biologiques et
en cédant 10% de ses bénéfices annuels à des programmes environnementaux, a gagné une
crédibilité qui lui a permis de prendre des parts de marché aux producteurs traditionnels et
d’être aujourd’hui la troisième marque de yaourt aux Etats-Unis.
B- Le démarketing émanant des parties prenantes
Considérant qu’il faut dépasser le champ d’application retenu par Kotler et Levy dans leur
article fondateur, nous proposons de compléter la typologie en présentant les opérations de
dépréciation des produits jugés non environnementaux par différentes parties prenantes.
Cet élargissement du champ se justifie pour deux raisons. Premièrement, Kotler lui-même
définit le marketing comme une discipline qui doit s’appliquer, au-delà de la sphère
marchande, aux associations professionnelles, ONG, partis politiques… (Kotler et Keller,
2006). Deuxièmement, les frontières des entreprises deviennent de plus en plus évanescentes.
La globalisation des marchés et l’avènement de la société du savoir les obligent, bien souvent,
à nouer de nombreux partenariats avec différentes parties prenantes (Milliot, 1999). Il est
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donc légitime d’aborder le démarketing orchestré par ces entités. Les opérations présentées
dans ce cadre peuvent directement ou indirectement cibler les produits.
*
Le ciblage direct
La démarche vise ici très clairement un produit considéré comme peu respectueux de
l’environnement. L’origine de ce ciblage direct est variable. Elle peut être étatique,
institutionnelle ou consumériste. Analysons les principales logiques de fonctionnement des
initiateurs de cette politique.
- Le démarketing politico-légal. Les autorités, nationales ou supranationales, décident ici de
ne plus autoriser ou de décourager l’utilisation d’un produit. En France, nous pouvons
illustrer ce démarketing par le malus écologique que le gouvernement français impose lors de
l’achat de véhicule particulier neuf émettant plus de 160 grammes de dioxyde de carbone
(CO2) par kilomètre. Fondé sur le principe du pollueur – payeur, le dispositif prévoit une écopastille qui peut aller jusqu’à 2 600 euros par véhicule.
- Le démarketing institutionnel. Il s’agit ici de produits spécifiquement visés par des
instances internationales (Organisation des Nations Unies, Organisation Mondiale du
Commerce…), des associations professionnelles (EnviroBAT, Cosmébio…) et/ou des ONG
(Greenpeace, Fondation Nicolas Hulot…). Ce type de démarketing s’institutionnalise par des
accords signés au cours de rencontres organisées à l’échelle nationale (Grenelle de
l’environnement en France) ou internationale (Conférence de Rio, Protocole de Kyoto…).
- Le démarketing consumériste. Ce troisième type d’action, légal ou illégal, vient de
groupes de pression qui cherchent à faire respecter les intérêts des consommateurs et, au-delà,
de l’humanité en tentant de protéger l’environnement. Illustrant les opérations qui bousculent
le droit, nous pouvons évoquer les militants qui s’opposent en France aux OGM. La
couverture médiatique de leurs fauchages illégaux peut inciter de nombreux prospects, qu’ils
soient d’accord ou non avec les méthodes employées, à se méfier de ce type de produits.
- Le démarketing militant. Au-delà du consumérisme traditionnel, qui vise à défendre les
seuls intérêts des consommateurs, nous pouvons également évoquer les actions menées par
certaines associations pour protéger la biodiversité. Par exemple, les publicités-chocs et les
actions commandos de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) assurent auprès
d’une certaine population le démarketing efficace des manteaux de fourrure.
*
Le ciblage indirect
En valorisant des produits verts concurrents ou substituables, cette approche vise
implicitement les produits qui ne respectent pas les principes de développement durable. Les
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acteurs à l’origine de ce ciblage indirect sont souvent les innovateurs et les partenaires amont
ou aval des entreprises.
- Le démarketing par l’innovation. Un progrès technologique permet parfois de réduire
l’utilisation de ressources naturelles et/ou de limiter la détérioration du cadre naturel. Il peut,
par conséquent, rendre obsolètes les produits traditionnels et provoquer leur démarketing.
Pour illustrer ces propos, citons le cas de l’association Neosac. Créée en 2002 par douze
entreprises françaises du secteur de la plasturgie, elle a conçu et développé des sacs plastiques
à durée de vie maîtrisée, recyclables, biodégradables et compostables.
- Le démarketing par les partenaires financiers. La pression environnementaliste peut
venir des prestataires de service de l’entreprise. Les compagnies d’assurance, les banques, les
établissements de placement, les entreprises de capital-risque… encouragent parfois leurs
clients à réexaminer leur politique d’achat. Même si le phénomène est embryonnaire, il
symbolise une mutation originale du rôle des partenaires financiers. Donnons un exemple
d’implication. Les compagnies d’assurance, conscientes des coûts engendrés par les
dérèglements climatiques, commencent à favoriser les clients qui luttent contre le
réchauffement de la planète. Par exemple, Generali, considérant que les assurés impliqués
dans le développement durable engendrent moins de risque, leur accorde 30% de réduction.
*
Le ciblage direct et/ou indirect
Pour conclure cette typologie, nous pouvons également identifier des politiques commerciales
hybrides (démarketing-marketing ou marketing-démarketing) qui dénoncent explicitement
certains produits et font, en parallèle, la promotion implicite de produits verts.
- Le démarketing par les médias. Il est inutile ici de lister les journaux, chaînes de
télévision, stations de radio… qui, régulièrement, présentent des dossiers sur les produits
écologiques ou polluants. Ces actions, de plus en plus fréquentes, contribuent à modifier les
mentalités et les critères d’achat des prospects. Les comparatifs de produits, les classements
d’entreprise par rapport au développement durable, l’analyse des profils d’acteur… font
évoluer les attitudes et les comportements. Ces différents dossiers provoquent parfois un
relatif désintérêt pour des produits traditionnellement bien perçus. Citons pour certains
prospects, après la publication ou la diffusion d’enquêtes sur la déforestation tropicale, la
valorisation des meubles en bois traditionnels (chêne, sapin…) et la dévalorisation des
meubles faits à partir de bois rares (palissandre, amarante…).
- Le démarketing par les distributeurs. Jouant le rôle d’interface entre l’offre et la
demande, certains systèmes de distribution tentent de sensibiliser les producteurs et les clients
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au développement durable. Depuis le 1er mars 2006, les 440 magasins de prêt-à-porter
Promod refusent publiquement de vendre des produits confectionnés avec de la fourrure.
L’enseigne utilise ce démarketing pour répondre aux attentes de certains prospects et mettre
en avant une éthique professionnelle.
- Le démarketing par les clients. La société du savoir, qui caractérise nos économies, permet
un large accès à l’information. Les prospects n’ont jamais été aussi renseignés sur les
conséquences environnementales de leurs modes de consommation. Cette situation invite
certains d’entre eux à s’orienter vers des achats plus éco-responsables. Une pression des
clients-entreprises et des clients-particuliers s’exerce alors sur les producteurs et les
distributeurs. Présentons ces deux types de pression.
Au niveau des clients-entreprises. La Poste adopte aujourd’hui une politique visant à limiter
les impacts environnementaux de ses activités de transport alors qu’elle a à sa disposition trois
TGV, 20 avions et environ 60 000 véhicules motorisés. Elle souhaite très prochainement
s'équiper de 10 000 véhicules électriques pour diminuer ses émissions de CO2 et lance ainsi
un message commercial fort aux constructeurs automobiles.
Au niveau des clients-particuliers. L’image écologique des entreprises est de plus en plus
évaluée par les consommateurs finals ou potentiels. Consoglobe, par exemple, invite sur son
site Internet les prospects à apprécier la qualité de l’engagement éthique et environnemental
de 72 multinationales (Baromètre Ethique et Environnement). Ce regard attentif et critique
pousse parfois les entreprises à démarketer certains de leurs produits ou à modifier leur
politique d’approvisionnement.
Les différentes facettes du démarketing environnemental présentées dans cette typologie
(tableau 1) ne sont pas exclusives. Elles se combinent parfois pour traduire plus précisément
une réalité complexe et polymorphe. Une action commerciale peut à la fois relever d’un
démarketing interne, intégral et engagé. De même, elle peut avoir une origine institutionnelle,
consumériste et militante.
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ORIGINE
ENTREPRISES
PARTIES PRENANTES
ET
MODALITE
MESSAGE
MESSAGE
CIBLAGE
CIBLAGE
EXPLICITE
IMPLICITE
DIRECT
INDIRECT
OBJECTIF
PRINCIPAL
DECOURAGER OU
Démarketing
LIMITER LA
CONSOMMATION
Démarketing
Démarketing
Démarketing
interne/externe, par les
politico-légal,
par
intégral/partiel, produits
institutionnel,
l’innovation.
amont/aval et
écologiques de consumériste
engagé.
l’entreprise
et militant.
ou de ses
concurrents.
Démarketing par les médias, les
distributeurs et les clients.
REGULER LA
Démarketing
Démarketing
CONSOMMATION
induit.
politico-légal
et
institutionnel.
Démarketing par les médias et
les distributeurs.
ALLER DANS LE
Démarketing
Démarketing
SENS DU MARCHE
interne/externe, par les
par les
(POLITIQUE DE
intégral/partiel, produits
partenaires
DIFFERENCIATION,
amont/aval,
écologiques de
financiers.
DE SEDUCTION…)
engagé et
l’entreprise
démagogique.
ou de ses
concurrents.
Démarketing
Démarketing par les
distributeurs et les clients.
Tableau 1 : Types de démarketing environnemental
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II- LES ENJEUX DU DEMARKETING ECOLOGIQUE
Les défis sociétaux et environnementaux sont de plus en plus importants : croissance
démographique, émergence économique de nations très peuplées, stocks limités de ressources
naturelles, gestion de déchets à haut risque… Ces défis prennent une dimension particulière
quand on sait que, en 2005, l’empreinte écologique de l’humanité dépassait de 39% les
capacités bioproductives de la Terre (Redefining Progress, 2006). De même, il faudrait trois
fois les ressources naturelles de la planète pour répondre aux besoins de la population
mondiale si les tous les consommateurs avaient en moyenne le pouvoir d’achat et le style de
vie d’un Européen (World Wildlife Fund, 2008).
Face à cette situation, le rôle du marketing est appelé à évoluer. Même si les progrès
techniques et technologiques permettent de moins consommer et de satisfaire des normes
écologiques de plus en plus exigeantes, il semble désormais inévitable de modifier certains
schémas de consommation traditionnels. En France, 75% des prospects associent eux-mêmes
un comportement d’achat responsable à une réduction de leur consommation (Péters, 2008).
L’entreprise ayant à ce sujet un rôle clef à jouer, nous nous intéresserons particulièrement ici
aux démarketing explicite et implicite. Les démarketing direct et indirect ne sont pas, pour
autant, exclus. Ils apparaissent en filigrane comme des moyens de pression et/ou de
valorisation qui influencent les choix des dirigeants d’entreprise. Pour mieux cerner les
aspects de cette complémentarité, nous étudierons dans cette partie les avantages, les
inconvénients et les conditions de mise en œuvre de cette politique commerciale.
A- Des bénéfices de différentes natures
Hawken, Lovins et Lovins (1999) pensent qu’il est envisageable de reconcevoir le
fonctionnement industriel de nos économies en utilisant autrement les ressources naturelles.
Dans le capitalisme naturel, qu’ils préconisent, les produits verts doivent permettre d’utiliser
avec plus d’efficience et plus de rationalité les ressources terrestres. Cela passe par la
dématérialisation partielle de la production et par le réinvestissement du gain de productivité
dans le capital écologique de la planète. Le démarketing s’inscrit logiquement dans cette
approche. Etudions, dans cette section, les avantages qu’il peut engendrer.
*
Une logique sociétale et environnementale
Au niveau des nations, les différentes actions de dévalorisation ou de restriction commerciale
identifiées précédemment permettent de réagir aux problèmes écologiques développés depuis
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la Révolution industrielle, de sensibiliser les populations aux dégradations environnementales
engendrées par la consommation de masse, de faciliter une meilleure utilisation des
ressources naturelles, de développer à l’échelle internationale des solutions permettant de
respecter l’intégralité de la biodiversité…
Au niveau des personnes, le démarketing aide à modifier les comportements en dénonçant
plus ou moins directement et objectivement les schémas de consommation excessifs,
préjudiciables et polluants. Il invite ainsi les acteurs économiques à revoir leurs critères de
décision. Il peut notamment :
- encourager certaines actions collectives pour modifier la législation (interdiction de certains
produits polluants, protection des espèces menacées…) ;
- faire évoluer les comportements individuels (utilisation des transports en commun, réduction
de la consommation d’énergie…) ;
- favoriser l’émergence de nouveaux produits (biocarburants, sacs en plastique
biodégradables…)…
Les modes d’action les plus utiles à ce niveau sont alors, sur la base de la typologie proposée,
principalement :
- les démarketing interne/externe, intégral/partiel, amont/aval ou engagé lorsqu’ils sont
développés par les entreprises ;
- les démarketing politico-légal, institutionnel, consumériste ou militant lorsqu’ils émanent
des parties prenantes.
*
Une logique managériale
Conscientes des enjeux environnementaux et des attentes des prospects, les firmes peuvent
utiliser le démarketing pour affirmer l’originalité de leur politique. Présentons sommairement
les principaux intérêts stratégiques et opérationnels du démarketing explicite (souvent inspiré,
voire provoqué, par les démarketing implicite, direct et indirect) :
- renforcement de la stratégie de différenciation et du positionnement commercial ;
- développement d’un avantage concurrentiel fondé sur l’image et/ou l’innovation ;
- gain de notoriété dans des secteurs où la concurrence est atomisée ;
- appréciation, au-delà des normes sectorielles habituelles, de la valeur de la marque ;
- promotion des produits par le biais des relations publiques (notamment pour le démarketing
engagé ou fondé sur l’innovation) ;
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- réduction des dépenses publicitaires (bouche à oreille favorable et moyens promotionnels
peu coûteux [sites Internet, oriflammes…]) ;
- évitement d’actions hostiles menées par des organisations écologistes (appels au boycott,
procès…)…
Par contre, les consommateurs ne sont pas dupes. Très informés, ils ont les moyens de savoir
si les actions des compagnies sont en phase avec les idées défendues publiquement.
B- Les limites et effets pervers du démarketing
Ce marketing anti-conformiste est à l’origine d’un certain nombre d’avantages potentiels pour
la collectivité et les entreprises, mais il ne concerne aujourd’hui que peu de produits et de
consommateurs. Pour apprécier le potentiel de développement du démarketing, il convient
d’identifier les contraintes liées à son application.
*
L’ambivalence du marché
Dans les sociétés occidentales, les populations sont globalement favorables aux produits verts.
L’intention d’achat concernant ces produits peut être élevée (40% selon UNEP et al. [2005]),
mais seule une petite frange de prospects (généralement les personnes les plus aisées, les plus
âgées et les plus éduquées [Péters, 2008]) achète ce type de produit. L’écart entre l’intention
et le comportement traduit la difficile (r)évolution des mentalités par rapport à ces questions
environnementales.
Parallèlement, en adoptant cette démarche atypique, l’entreprise va gêner voire agacer
certains consommateurs, concurrents, responsables politiques… Elle aura donc parfois à gérer
une relative hostilité tout en prenant des risques commerciaux.
*
Une méfiance par rapport à l’utilisation du thème écologique
Les Français estiment à 59% que les entreprises, dont ils sont clients, doivent se préoccuper
de l'environnement (sondage Opinion way - décembre 2006). Pourtant, les prospects sont
méfiants et peuvent percevoir ce démarketing comme un moyen d’action cynique. Monbiot
(2006) traduit ce sentiment de suspicion quand il avance qu’il est difficile de faire confiance
aux grands groupes qui découvrent, bien tardivement, leur vocation écologique. Cette
vocation très médiatisée est souvent perçue comme une action de green-washing, c’est-à-dire
comme une récupération des thèmes écologiques pour servir les seuls intérêts de l’entreprise.
Cette pratique, de plus en plus dénoncée par les mouvements écologistes, peut :
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- rendre inutiles les efforts promotionnels faits autour du démarketing (surtout si celui-ci est
démagogique) ;
- discréditer l’émetteur du message et lui imposer de fortes dépenses en communication pour
restaurer son image.
*
Une rentabilité particulièrement aléatoire
Si l’entreprise veut réellement être le porte-parole d’un mouvement écologique ou si elle veut
utiliser le démarketing explicite comme moyen de différenciation, elle doit informer et
convaincre les prospects. Pour cela, elle a besoin de communiquer durablement. Cette
politique de communication peut ne pas avoir d’effet ou avoir un impact commercial tardif
(ambivalence du marché [point 1] et méfiance par rapport à l’utilisation du thème écologique
[point 2]). Les entreprises sont donc invitées à ne pas attendre un retour sur investissement
rapide.
Dans le cas du démarketing implicite, les risques traditionnellement associés aux innovations
sont encore plus forts. Il faut, en effet, que le produit soit à la fois écologique et performant
pour faire face à la concurrence des produits plus classiques.
C- Les conditions de mise en œuvre
La sensibilité aux messages environnementaux est en grande partie liée au niveau de vie et
d’éducation des consommateurs. Dans les pays en voie de développement, la priorité des
populations est généralement donnée aux moyens de subsistance. Les questions écologiques,
sauf si elles répondent à une philosophie ou à un intérêt économique particulier, ne sont pas
privilégiées. Quel que soit le niveau de développement économique, cette politique
commerciale ne sera efficace que si elle est adossée à une série de mesures stratégiques et
opérationnelles. Présentons, en fonction de l’origine des acteurs, les principales logiques de
mise en œuvre du démarketing environnemental.
*
Pour le démarketing explicite et/ou implicite
L’entreprise peut adopter un certain nombre de mesures pour atteindre les objectifs qu’elle
s’est fixée. Sur les six principales conditions identifiées, les deux premières concernent le
démarketing explicite et implicite, les trois suivantes sont spécifiques à l’approche implicite
et la dernière caractérise l’approche explicite. Présentons chacune d’elles.
- Faire évoluer la stratégie et la culture de l’entreprise. L’efficacité du démarketing
environnemental repose, a priori et en partie, sur l’engagement de l’organisation prise dans
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son intégralité. Le management durable peut difficilement se cantonner à la direction générale
ou à un service dédié. Pour être véritablement appliqué, il doit s’apparenter à une philosophie
gestionnaire qui se diffuse à tous les niveaux de l’entreprise. Cette vision partagée, et la
relative convergence des points de vue qu’elle peut engendrer, permet d’éviter les
dysfonctionnements internes liés au développement de stratégies contradictoires. Elle permet
également de convaincre les clients et autres parties prenantes que l’entreprise s’engage
véritablement et durablement dans la défense de causes écologiques.
- Jouer la transparence et mettre en place des partenariats crédibles. Pour dissiper le
scepticisme des prospects, l’entreprise est invitée à nouer des partenariats avec des
organisations respectées. Par exemple, Kraft Foods France (Carte Noire, Nectar…) a
développé une collaboration avec Rainforest Alliance pour lancer en 2005 son produit Un
café pour agir sous la marque Jacques Vabre.
Ce rapprochement vise à protéger les
écosystèmes et à cautionner publiquement l’engagement du groupe agro-alimentaire au
niveau du développement durable.
L’entreprise cherche parfois à établir un partenariat particulier avec son public. Elle peut
l’inviter à agir et à s’impliquer (pétitions, forums de discussion…). Par ce biais, certains
prospects se sentent proches de l’entreprise qui défend les causes qui leur sont chères. The
Body Shop a, par exemple, créé un lien quasi affectif avec bon nombre de ses clients. Ces
derniers sont fiers d’acheter les produits et d’être les ambassadeurs d’un acteur économique
perçu comme responsable.
- Gagner la confiance des prospects. Pour que l’engagement de l’entreprise soit compris et
apprécié, il est préférable que la démarche écologique soit intégrée (conception, fabrication,
commercialisation, gestion des déchets…). L’entreprise peut, par exemple, concrétiser son
engagement en présentant publiquement les résultats des actions de démarketing qu’elle a
développées avec ses différents partenaires. Pour être crédible, le démarketing implicite doit
être associé à des solutions concrètes (innovation verte, abandon de matières polluantes…)
qui s’inscrivent dans la durée.
- Proposer des solutions alternatives intéressantes. Dénoncer une consommation ou un
produit non écologique a un impact extrêmement limité si les émetteurs n’offrent pas de
substituts pertinents. Pour les opérations de démarketing implicite, il est important que les
produits verts ne soient pas désavantagés en termes de prix, qualité, performance et confort.
Si la compétitivité des éco-produits est faible, la grande majorité des prospects continuera à
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Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
s’orienter vers les produits traditionnels. C’est l’une des causes d’échec des premières
voitures électriques de General Motors.
- Bénéficier d’une caution nationale ou internationale. Même si la certification n’est pas
indispensable, elle cautionne particulièrement le démarketing implicite de l’entreprise. En
France, par exemple, deux écolabels officiels sont délivrés : NF Environnement et Ecolabel
européen. A l’échelle internationale, les normes ISO servent aussi de références. Par exemple,
l’usine Tetra Pak de Dijon traite l’intégralité de ses déchets (99,5% par recyclage et 0,5% par
valorisation avec récupération d’énergie). Cet engagement lui permet aujourd’hui de
bénéficier d’un système de gestion de l’environnement certifié ISO 14 001.
- Eviter les messages atones et contradictoires. Les consommateurs font de plus en plus
l’analyse critique des logiques de communication des entreprises. Les discours insignifiants
ou discordants gênent donc logiquement la mise en œuvre du démarketing explicite. Chevron,
par exemple, a récemment lancé une campagne promotionnelle soulignant les prochains
problèmes d’approvisionnement énergétique en avançant : Il nous a fallu 125 ans pour
utiliser le premier trillion de barils de pétrole. Nous utiliserons le prochain trillion en 30 ans.
Alors, pourquoi devez-vous vous en soucier ?
Ce message prépare clairement les consommateurs au démarketing, nécessaire à terme, du
pétrole et de ses produits dérivés. Cependant, la compagnie pétrolière ne fait que dénoncer un
problème déjà largement présenté sur la scène publique. Elle n’offre pas de solutions
concrètes et ne s’engage pas à aider ses clients à réduire leur consommation. Ce démarketing
démagogique risque d’être stérile, voire d’agacer certaines parties prenantes.
Le scepticisme par rapport à ce genre d’approche est fort. Pour Reich (2008), la responsabilité
sociale des entreprises ne traduit qu’une politique de relations publiques. Il considère que
l’engagement environnemental ne se fait jamais au détriment du retour sur investissement.
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Pour le démarketing à ciblage direct et/ou indirect
Concernant le démarketing environnemental émanant des parties prenantes, deux conditions
semblent essentielles pour donner du poids aux discours tenus et aux actions menées.
- Proposer aux prospects des messages forts et convergents. L’intérêt de la dévalorisation
commerciale sera particulièrement compris et admis si la communication est récurrente et si
les sources sont variées (pouvoirs publics, associations de consommateurs, organisations
écologistes…). C’est la convergence des efforts de ce groupe hétérogène d’organisations qui
permet généralement l’évolution des comportements de consommation. Les résultats obtenus
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Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
concernant les produits artisanaux faits en ivoire sont là pour nous le rappeler. De nombreux
touristes ont désormais compris qu’un souvenir ne justifiait pas la disparition de certaines
espèces (narvals, rhinocéros...).
- Faire régulièrement pression sur les dirigeants d’entreprise. Les différentes parties
prenantes sont également appelées à pousser les chefs d’établissement à modifier leur offre de
produit et leur logique de fonctionnement. Elles ont pour cela des moyens de pression
nombreux et souvent complémentaires (publications, forums…) qui permettent de faire
évoluer le marché. Le changement de cap opéré par le monde des affaires n’est pas toujours
spontané, mais il permet d’entrer progressivement dans une ère nouvelle. L’exemple des
produits chimiques illustre cette évolution, même si le message écologique est parfois
galvaudé.
Le démarketing environnemental, pour être crédible et efficace, doit à la fois permettre de
moins utiliser les ressources naturelles et de satisfaire les consommateurs. Ne pas prendre en
considération ces deux contraintes simultanément engendre ce que Ottman, Stafford et
Hartman (2006) appellent la myopie du marketing vert. Cette myopie, par exemple, a
provoqué dans le passé l’échec commercial des premiers détergents verts.
CONCLUSION
Le marketing est souvent perçu par le grand public comme une fonction qui pousse les
prospects à consommer. La politique de dévalorisation commerciale, développée pour des
raisons écologiques, prouve que sa mission est bien plus large que cela. Jouant un rôle
d’interface entre l’entreprise et le marché, le marketing a aussi pour mission d’identifier les
enjeux sociétaux et, si possible, d’y répondre au moins partiellement.
Le démarketing environnemental, par nature compatible avec les idées de progrès et de
modernité, illustre cette large mission. Il permet d’envisager un mode de fonctionnement et de
développement différent ; un mode qui prend en considération, pour de multiples raisons, les
limites naturelles de la planète.
Plus qu’un outil de management atypique, nous pensons que cette approche commerciale
traduit, pour bon nombre d’entreprises, le moyen de gérer une forte transition. Elle permet, en
effet, de faire face à l’évolution des cycles industriels et commerciaux, de proposer ou de
s’ajuster à de nouveaux schémas de consommation, de modifier ou d’adapter les gammes de
produits…
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