Le français en chantier e 6 Sous la direction de Colette Aoun Professeur de didactique à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth Nathalie Gesenhues Professeur certifié de Lettres modernes Académie de Nancy-Metz Pascal Ruter Professeur certifié de Lettres modernes Académie de Versailles Perrine Enault Professeur certifié de Lettres modernes Académie de Créteil Avant-propos Le français en chantier est une collection destinée aux élèves du collège (6e, 5e, 4e et 3e). Elle contribue à l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences. Elle s’inscrit dans une démarche où l’élève, en interaction permanente avec le groupe classe, construit ses apprentissages de façon progressive et raisonnée. Le français en chantier 6 e est un manuel unique, organisé en six modules. Les cinq premiers modules explorent une typologie textuelle à travers une thématique ; le sixième module reprend les acquis des modules précédents en proposant une situation intégrative à travers l’étude d’une œuvre intégrale. Chaque module propose des activités d’apprentissage diversifiées, conçues de façon décloisonnée afin de permettre à l’élève de construire progressivement son savoir et de le réinvestir. Le français en chantier 6 e donne du sens aux apprentissages à travers un chantier d’écriture déclenché dès le début du module et complété au fur et à mesure de la découverte des apprentissages, permettant ainsi à l’élève de comprendre leur finalité. Le premier jet du chantier d’écriture consiste en une recherche d’idées ; ce n’est que progressivement, en fonction des apprentissages, que l’élève est amené à reconsidérer son texte, le relire et le corriger afin d’en améliorer le fond et la forme. Au terme du module (et du chantier), le bilan des apprentissages 2 lui permet de mesurer enfin le chemin parcouru. Ainsi, la collection prend en considération le droit à l’erreur de l’élève. Activités orales Les activités orales proposent des structures et du vocabulaire nécessaires à la réalisation du chantier d’écriture, en lien avec le thème du module et la typologie textuelle étudiée. Elles sont mises en œuvre à partir d’illustrations, de poèmes, de séquences de vocabulaire, de documents sonores (CD), de jeux de rôle, de débats, etc. Étude de textes L’étude de textes permet à l’élève de découvrir et de formaliser progressivement les caractéristiques du type d’écrit étudié et réalisé dans le cadre du chantier, et d’acquérir des structures linguistiques et du vocabulaire en rapport avec le thème travaillé. Chaque module propose six textes : – quatre textes relatifs au type et au thème travaillés dans le cadre du module, dont l’étude permet de dégager des caractéristiques communes ; – un cinquième texte appartenant à la même typologie, mais de thème différent, dont l’étude permet de réinvestir les notions découvertes ; – un sixième, à l’inverse, de même thème mais de typologie différente, dont l’étude permet de mesurer les écarts entre les différentes typologies. Le choix des textes tient compte des instructions officielles du ministère français de l’Éducation nationale en ce qui concerne les thèmes et les époques demandés. Étude de la langue française Chaque module apporte à l’élève les notions de grammaire, de conjugaison, d’orthographe et de vocabulaire nécessaires pour mener à bien son chantier d’écriture. Les notions grammaticales sont d’abord découvertes dans les textes étudiés, puis formalisées dans le cadre d’une leçon accompagnée d’exercices. La compétence orthographique est travaillée tout au long du chantier d’écriture. Deux dictées sont par ailleurs proposées dans le guide pédagogique pour chaque module. Le lexique fait l’objet d’une séquence spécifique dans le cadre de chaque module. Expression écrite L’ensemble des activités et des apprentissages proposés dans la collection trouvent leur justification dans la production écrite. Elle est travaillée dans le cadre du chantier, qui vise à faire acquérir aux élèves « une conscience claire de leur langue, une connaissance précise et vivante de son fonctionnement » (Bulletin officiel du ministère français de l’Éducation nationale, 28 août 2008). Les critères de réussite et les d’amélioration des différents découverts au fil des séquences des apprentissages est proposé chaque module. possibilités écrits sont et un bilan à la fin de Étude de l’image Une lecture de l’image est proposée avec l’illustration d’ouverture de chaque module. Elle permet à l’élève d’observer et de se poser des questions sur ce qu’il voit. Il apprend ainsi à lire l’image, à la comprendre et à l’interpréter. Histoire des arts Chaque module propose, en lien avec la thématique étudiée, une œuvre du patrimoine artistique et culturel, accompagnée d’une exploitation pédagogique. Les œuvres étudiées sont variées (peintures, sculptures, enluminures, photographies, etc.). En outre, tout au long du manuel, une riche iconographie peut donner lieu à des prolongements culturels et artistiques. Bonne année scolaire ! Les auteurs 3 SOMMAIRE Module 1 > Il était une fois… Module 2 > Héros en danger Module 3 > Pas si bêtes ! Thème > Le conte merveilleux Chantier d’écriture > Rédiger la situation initiale et la situation finale d’un conte Thème > Le combat épique Chantier d’écriture > Rédiger un texte narratif Thème > La fable animalière Chantier d’écriture > Rédiger une fable animalière 11 > Ouverture > Han Yu-Min, L’Amour au cœur 35 > Texte 1 > Charles Perrault, Contes de ma mère l’Oye Il était une fois… les fées La situation initiale et la situation finale d’un conte 1 Illustration 12 > 2 Ouverture > François-Joseph Bosio, Hercule combattant Achéloüs métamorphosé en serpent 1 Sculpture Texte 1 > Homère, Odyssée La Vengeance des dieux Ulysse face aux Sirènes 2 Le narrateur du texte épique 36 > Texte 2 > Bernard Clavel, Légendes de la mer Il y avait jadis… un requin 3 Pour débuter un conte 41 > Texte 3 > Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête Il était une fois… une Belle et une Bête 4 Présenter le héros 44 > Texte 3 > Homère, Iliade La Vengeance d’Achille 4 Le portrait du héros épique 16 > 19 > Texte 2 > Tite-Live, Histoire romaine Horatius Coclès au pont Sublicius 3 Le schéma narratif du texte épique Texte 4 > Marie-Odile Hartmann, Ariane contre le Minotaure Soudain le Minotaure fonça sur lui 5 La créature fabuleuse face au héros 22 > 5 Texte 4 > Jacob et Wilhelm Grimm, Contes Il était une fois... un roi et une reine Terminer le conte 47 > 24 > Poèmes > Jean de La Fontaine, Fables « La Mort et le Bûcheron » > Maurice Carême, La Grange bleue « Marionnette et Polichinelle » 50 > Poèmes > Leconte de Lisle, Poèmes barbares « Le Combat homérique » > Henri Michaux, Qui je fus « Le Grand Combat » 25 > Histoire des arts > Gustave Doré, Les Contes de Perrault Des gravures célèbres pour des contes célèbres 51 > Histoire des arts > Pablo Picasso, Ulysse et les Sirènes Un tableau moderne pour un mythe antique 26 > Texte 5 > Guy de Maupassant, Coco Dans une ferme normande Le début d’une nouvelle réaliste 52 > Texte 5 > Miguel de Cervantès Saavedra, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche Un combat contre des moulins à vent Le texte parodique 28 > 4 Texte 6 > Pierre Dubois, La Grande Encyclopédie des Lutins Les Gnomes Le merveilleux dans le genre documentaire 30 > Lexique Des mots pour écrire un conte 32 > Bilan Le texte narratif : situation initiale et situation finale du conte 54 > 56 > Texte 6 > Pierre Miquel (dir.) La Grèce ancienne – La Terre des héros Sur les pas des dieux grecs La page documentaire Lexique Des mots pour écrire et mettre en scène un héros Ouverture > Karen Knorr, 61 > Le Salon lilas au musée Carnavalet 1 Photographie Texte 1 > Bidpaï, Kalila wa Dimna La cigogne et les poissons 2 L’organisation d’une fable 62 > Texte 2 > Anonyme, Le Roman de Renart Renart et le corbeau 3 Les personnages de la fable 66 > Module 4 > Quel métier pour demain ? Thème > Les métiers, mode d’emploi Chantier d’écriture > Rédiger un texte informatif Ouverture > L’avenir, c’est deux mains 91 > 1 Affiche pour une campagne de communication Texte 1 > Citoyen junior Le métier d’avocat 2 L’organisation du texte informatif 92 > Texte 2 > Arkéo junior Le restaurateur de mosaïques 3 L’articulation des idées 97 > Texte 3 > Christophe Chaffardon, L’Espace à petits pas Le métier d’astronaute Les informations objectives Texte 3 > Jean Anouilh, Fables « La vive » 4 Le dialogue dans la fable 102 > 4 Texte 4 > Jean de La Fontaine, Fables « Le Cerf se voyant dans l’eau » 5 La morale de la fable 106 > Texte 4 > Le Monde des ados Le métier de sapeur-pompier 5 Une interview pour présenter un métier 70 > 74 > 78 > 79 > Poèmes > Robert Desnos, Chantefables et Chantefleurs « Le Pélican » > Maurice Carême, Volière « Fable » Histoire des arts > Claude Andreotto, Le Lièvre et la Tortue L’art philatélique 80 > Texte 5 > Félix Leclerc, « La chanson du pharmacien » La fable en chanson 82 > Texte 6 > Hélène Ray, Juliette et les fables de La Fontaine Un dîner presque parfait Le dialogue théâtral 86 > Lexique Des mots pour écrire une fable mettant en scène des animaux qui parlent 88 > Bilan La fable 110 > 111 > Poèmes > Eugène Guillevic, Terre à bonheur « J’ai vu le menuisier » > Jacques Prévert, Histoires « Chanson du vitrier » Histoire des arts > Fernand Léger, Les Constructeurs Les métiers dans la peinture moderne 112 > Texte 5 > Isabelle Masson, L’Écologie, agir pour la planète Qui pollue quoi ? Le texte informatif pour alerter 114 > Texte 6 > Les Cahiers de français, CAP Demande d’emploi Convaincre de ses qualités dans une lettre 116 > Lexique Des mots pour présenter un métier 118 > Bilan Le texte informatif 58 > Bilan Le texte narratif 5 SOMMAIRE Module 5 > C’est grave, docteur ? Module 6 > La Rivière à l’envers Thème > La médecine au théâtre Chantier d’écriture > Rédiger un texte théâtral comique Thème > Le récit merveilleux Chantier d’écriture > Rédiger un récit merveilleux 155 > Ouverture > François Place, Du pays de jade à l’île Quinookta 121 > Ouverture > Jérémy Guerrieri, Masque et seringue 1 Exercice en trois dimensions 122 > 2 Texte 1 > Molière, Le Médecin malgré lui Voyez comme il a deviné sa maladie ! Les marques du texte théâtral 129 > Texte 2 > Georges Courteline, Le Petit Malade Docteur, c’est pour mon petit garçon 3 Le rôle des didascalies 133 > Texte 3 > Jules Romains, Knock Ciel ! En tuyau de pipe ! 4 Les relations entre les personnages 138 > 5 Texte 4 > Carlo Goldoni, Le Vieux Boute-en-train Bis repetita ! Le comique de mots et de répétition 142 > Poèmes > Jean Tardieu, Le Fleuve caché « Conversation » > Madeleine Ley, Petites voix « Le petit garçon malade » 143 > Histoire des arts > Rembrandt, Leçon d’anatomie du docteur Nicolas Tulp La médecine en peinture 144 > Texte 5 > Jean Tardieu, Un mot pour un autre Vous pouvez vidanger ! Le dialogue théâtral absurde 146 > Texte 6 > Les Fabliaux du Moyen Âge, Le vilain mire Des médecins dans les fabliaux 150 > Lexique Des mots pour écrire un texte théâtral comique 152 > Bilan Le texte théâtral > Parcours d’une œuvre intégrale 1 Illustration 156 > 2 Texte 1 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers C’était… autrefois Pour commencer… 159 > 3 Texte 2 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers Une rencontre bouleversante La situation initiale et l’élément perturbateur 164 > 4 Texte 3 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers Un affrontement verbal Les péripéties 168 > 5 Texte 4 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers La Forêt de l’Oubli L’insertion d’informations dans le récit 172 > Poèmes > Jacques Prévert, Spectacles « Chanson de la Seine » > Claude Roy, Poésies « La rivière endormie » 173 > Histoire des arts > Tim Burton, Alice au pays des merveilles Une image cinématographique 174 > 6 Texte 5 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers L’eau de la rivière Qjar, enfin ! L’élément de résolution et la situation finale 179 > 7 Texte 6 > Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers La quête d’Hannah Pour finir… 182 > Lexique Des mots pour raconter une quête Étude de la langue Grammaire Conjugaison Grammaire du discours 188 > Les niveaux de langue 236 > Le Grammaire de texte 190 > La ponctuation 192 > Les reprises nominales et pronominales 194 > La valeur des temps du récit (imparfait et passé simple) 196 > Les emplois du présent de l’indicatif Grammaire de phrase 198 > La phrase 200 > Types et formes de phrases 202 > La phrase interrogative Grammaire de phrase qui se rapporte au verbe 204 > La carte d’identité du verbe 206 > Le sujet 208 > L’attribut du sujet 210 > La fonction complément d’objet 212 > Les classes grammaticales des compléments d’objet 214 > Les compléments circonstanciels de lieu, de temps et de manière présent de l’indicatif (I) : les verbes des 1er et 2e groupes et les auxiliaires 238 > Le présent de l’indicatif (II) : les verbes du 3e groupe 240 > L’imparfait de l’indicatif 242 > Le passé simple 244 > Le futur simple 246 > Le passé composé 248 > Les autres temps composés de l’indicatif 250 > Le présent de l’impératif 252 > Le conditionnel présent Fiches 254 > Les classes grammaticales 255 > Les principales fonctions grammaticales 256 > Les tableaux de conjugaison 259 > Verbes du 3e groupe : 30 verbes irréguliers 261 > Les relations entre les mots 262 > Le vocabulaire de l’image 266 > Glossaire des notions 268 > Index des auteurs et des artistes Grammaire de phrase qui se rapporte au nom 216 > Le groupe nominal 218 > L’adjectif qualificatif 220 > Les déterminants 222 > Les pronoms et ses fonctions Orthographe 224 > L’accord entre le sujet et le verbe 226 > L’accord du participe passé 228 > Les terminaisons verbales en [e] 230 > Les homophones grammaticaux liés aux verbes avoir et être 232 > Le pluriel des noms 234 > L’accord de l’adjectif qualificatif 184 > Bilan Le récit merveilleux 6 7 Le livre comprend six modules > Chaque module travaille un thème et un type d’écrit. Définition des mots difficiles Histoire des arts : peintures, sculptures, enluminures, images cinématographiques, etc. Poèmes Texte 3 > Poèmes > Le portrait du héros épique . . Avant de lire 35 La Vengeance d’Achille Avant de lire… Quels autres héros grecs ou troyens connaissez-vous ? Quels dieux et déesses grecs pouvez-vous citer ? . . Achille approchait brandissant sur son épaule droite sa terrible lance en frêne. L’airain3 resplendissait, semblable à l’éclair. Dès . qu’Hector l’aperçut, la terreur le saisit ; il s’enfuit épouvanté. Comme . un épervier poursuit une colombe et la presse avec des cris aigus, 5 de même Achille se précipitait et poursuivait Hector. Ils passèrent . auprès de la colline et du haut figuier, à travers le chemin et le long . des murailles, et ils parvinrent ainsi auprès du fleuve, courant tous . deux, l’un fuyant et l’autre le poursuivant. Et c’était un brave qui . fuyait et un plus que brave qui le poursuivait. Comme deux chevaux rapides qui concourent dans les jeux 10 . funéraires, de même Hector et Achille tournèrent trois fois autour . de la ville du roi Priam. Et Zeus était plein de pitié pour Hector . et aurait voulu le sauver. Mais Athéna en fut indignée et menaça . son père : « Ô Père foudroyant qui amasse les nuées, tu veux arracher 15 . à la mort cet homme mortel que la destinée a marqué pour mourir ! . Fais-le, mais jamais les dieux ne t’approuveront ! » . Zeus céda à l’ardeur de sa fille et remit entre ses mains le . sort d’Hector et d’Achille. Athéna s’élança aussitôt du sommet de 20 l’Olympe4. […] . Achille lança sa longue pique . contre Hector. Celui-ci l’évita. La . longue pique vola au-dessus de lui . et s’enfonça dans la terre. Athéna 25 l’arracha et la rendit à Achille sans . être vue d’Hector. . Hector brandit à son tour sa . longue pique et la jeta violemment. . Elle frappa sans dévier le milieu 30 du bouclier d’Achille ; mais elle . rebondit loin du bouclier. Hector, Donato Creti (1671-1749), Achille traînant le corps d’Hector autour des murs de Troie, huile sur toile (musée Massey, Tarbes, France). . irrité par ce coup inutile, resta Iconographie variée . Au cours de la guerre de Troie que les Grecs ont entreprise pour reprendre aux Troyens Hélène, la femme du roi Ménélas enlevée par Pâris1, Hector (le fils de Priam2, roi de Troie) combat contre Achille, l’invincible héros grec. En effet, ce dernier, fou de douleur, l’a défié pour venger la mort de son fidèle ami Patrocle qu’Hector a tué dans un précédent combat. . 40 . . . . . . 45 . . . debout plein de trouble, car il n’avait qu’une lance. Il appela à grands cris son frère Déiphobe pour lui demander une autre lance ; mais Athéna qui avait pris les traits de Déiphobe avait disparu. Hector comprit alors que les dieux l’avaient trompé et que sa mort était proche. Mais il ne voulait mourir ni lâchement ni sans gloire. Il tira son épée aiguë qui pendait sur son flanc et bondit sur Achille, semblable à l’aigle qui, planant dans les hauteurs, plonge dans la plaine à travers les nuées sur un agneau ou un lièvre timide. Achille plein d’une rage meurtrière, se rua sur Hector. Il portait son bouclier ciselé devant sa poitrine et secouait son casque éclatant, au sommet duquel Héphaïstos5 avait fixé de splendides crinières d’or. Et brandissant sa lance qui brillait comme une étoile au cœur de la nuit, il visa un endroit découvert : la jointure du cou et de l’épaule, là où la fuite de l’âme est la plus prompte. C’est là qu’il enfonça sa lance dont la pointe traversa le cou d’Hector, mais ne trancha pas sa gorge. Il put encore parler. Une image cinématographique Chanson de la Seine La Seine a de la chance Elle n’a pas de souci Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et elle sort de sa source Tout doucement, sans bruit, Et sans se faire de mousse Sans sortir de son lit Elle s’en va vers la mer En passant par Paris La Seine a de la chance Elle n’a pas de soucis Et quand elle se promène Tout le long de ses quais Avec sa belle robe verte Et ses lumières dorées Notre-Dame jalouse Immobile et sévère Du haut de toutes ses pierres La regarde de travers Mais la Seine s’en balance Elle n’a pas de soucis Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et s’en va vers Le Havre Et s’en va vers la mer En passant comme un rêve Au milieu des mystères Des misères de Paris. Hector supplie Achille de rendre son corps à ses parents afin qu’ils puissent lui donner une sépulture décente. Achille refuse violemment en insultant Hector. 1. Pâris : prince troyen qui a enlevé Hélène au roi de Sparte, Ménélas, et causé par là la guerre de Troie. 2. Priam : père d’Hector et roi de Troie. 3. airain (n. m.) : métal très solide dont on faisait les armes. 4. Olympe : séjour des dieux grecs. 5. Héphaïstos : dieu forgeron. 6. Apollon : dieu de la beauté et de la lumière, Apollon est aussi une divinité prophétique. . 50 . . . . 55 . . . . « Ton cœur est de fer, mais les dieux me vengeront le jour où Pâris et Apollon6 te tueront, malgré ton courage, devant la porte de Scée. » La mort interrompit ses paroles, et son âme s’envola de son corps, chez Hadès. Achille arracha sa lance du corps d’Hector, puis il le dépouilla de ses armes sanglantes. Les guerriers achéens accoururent, et ils admiraient la grandeur et la beauté d’Hector. Et chacun le blessait à nouveau et ils disaient en se regardant : « Certes, Hector est maintenant plus facile à atteindre que le jour où il incendiait nos bateaux. » Homère, Iliade, chant XXII, présenté par Christian Keime © Flammarion, 2009. > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE 2| a. Trouvez deux mots appartenant au champ lexical de la lumière. b. À quel élément l’arme d’Achille est-elle comparée ? Deux braves face à face (paragraphe 1) 3| a. Quelle émotion Hector éprouve-t-il à la vue d’Achille ? b. Comment réagit-il alors ? 1| a. Quelle arme Achille utilise-t-il ? b. Quelles expansions nominales caractérisent cette arme ? c. Quel verbe montre la force avec laquelle Achille l’utilise ? Jacques Prévert (1900-1977), Spectacle, 1951 © Gallimard. 45 L’eau qui dort se réveille absente de son flot écarte de ses bras les lianes qui la lient déjouant la verdure et l’incessant complot qu’ourdissent dans son flux les algues alanguies. Claude Roy (1915-1997), Poésies, 1970 © Gallimard. Alice au pays des merveilles, 2010, un film de Tim Burton, avec Mia Wasikowska dans le rôle d’Alice. 1| Autour de quels axes (vertical et horizontal) cette image s’organise-t-elle ? Que représente chacun de ces deux axes ? 2| Quel élément central est situé à l’intersection de ces deux axes ? Comment cet élément vous apparaît-il par rapport au paysage qui l’entoure ? Justifiez votre réponse. 3| Délimitez les différents plans de cette image. En vous attachant aux couleurs et à la source de lumière, dites quelle atmosphère se dégage des univers successifs qui sont représentés. 4| Quel est le titre du film dont est tirée cette image ? Retrouvez tous les éléments qui confèrent à l’univers représenté un caractère merveilleux. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Chalands sur la Seine, huile sur toile, vers 1869 (musée d'Orsay, Paris, France). 5| Imaginez l’histoire racontée par cette photographie en répondant aux questions où ? qui ? quand ? quoi ? et en formulant des hypothèses. > RETENIR Au cinéma, le cadrage de l’image, le choix de la lumière et des éclairages contribuent à mettre en valeur tantôt le décor, tantôt le personnage. On appelle « plan » la façon de cadrer un personnage. On distingue : – le plan panoramique : il n’est pas centré sur la représentation d’un personnage et permet de cadrer un paysage très vaste ; – le plan large (ou plan d’ensemble) : il situe le personnage dans un décor et montre une large partie du lieu où se situe l’action ; – le plan moyen : il cadre le personnage en pied ; – le plan américain (ou plan rapproché) : il cadre le haut du corps du personnage ; – le gros plan : il insiste sur le visage et permet de saisir l’expression d’un sentiment. 173 Orthographe . 80 . . . . TRACCAGNINO. – Co co co co co co… (Il fait des révérences.) CELIO. – Et cela se prend comment ? TRACCAGNINO : Co co co co co co … CELIO. – Co co co co co. Je ne vous comprends pas. ARGENTINA, à part. – Il est malin comme un diable, il bafouille, et comme ça, il ne dit pas un mot, c’est commode. Carlo Goldoni, Le Vieux Boute-en-train, acte II, scène 9, traduit de l’italien par Marie-France Sidet © Arche Éditeur, 1994. > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE Trois personnages et un public 1| a. Faites la liste des personnages qui interviennent dans cette scène. b. Quels sont les personnages qui sont alliés ensemble ? Le langage et les répétitions 7| a. « Si si si si si si… » Par qui cette réplique estelle prononcée ? Comment Celio l’interprète-t-il ? b. Comment Celio et / ou Argentina interprètent-ils les syllabes répétées ? Classez vos réponses dans le tableau suivant en y relevant les différentes syllabes répétées dans la première colonne. 2| Quel stratagème ces deux personnages ont-ils conçu pour rencontrer Celio et dans quel but ? bégaiements de interprétations Traccagnino de Celio interprétations d’Argentina 3| Le lecteur entre-t-il dans le secret de la ruse de ces deux personnages dès le début de sa lecture ? Quelle indication vous a permis de répondre ? si si si si si X … 4| Lisez les répliques précédées de la didascalie « à part ». a. Comment doivent-elles être prononcées ? b. Les autres personnages sont-ils censés entendre les mots prononcés ? c. À qui ces mots sont-ils destinés ? d. À quoi servent selon vous ces apartés*? 8| a. Quelles émotions certaines syllabes de Traccagnino produisent-elles sur Celio ? Pourquoi ? b. Quelle didascalie concernant Celio peut confirmer votre réponse ? c. Qu’est-ce que ces émotions poussent Celio à donner à Traccagnino ? d. Les deux personnages ont-ils atteint leur but ? 5| a. Qu’est ce que ces apartés apprennent au public sur les sentiments et l’état d’esprit d’Argentina ? b. Que se serait-il passé si les autres personnages les avaient entendus ? 9| Par groupe de 3, prenez chacun un des rôles, et jouez la scène. Prenez soin de prononcer les apartés en baissant le ton de votre voix, et prononcez les paroles bégayées en respectant vos réponses 7| b et 8| b. 6| a. De quelle infirmité Traccagnino semble-t-il souffrir ? b. Au début de la scène, sait-on pourquoi Traccagnino s’invente cette infirmité ? c. Citez l’aparté qui nous explique la raison de cette invention. * Un aparté est une réplique de théâtre dite à voix basse par un personnage et correspondant à ses pensées. L’aparté permet à un personnage de communiquer ses pensées au public en cachette des autres personnages. L’accord de l’adjectif qualificatif > Module 2, Texte 3 Alors, deux nuits et deux jours il dériva sur les puissantes houles, et maintes fois son cœur entrevit la mort. Mais quand Aurore aux belles boucles amena le troisième jour, tout aussitôt le vent cessa, le calme survint sans un souffle, et Ulysse aperçut la terre toute proche ; il y jetait des regards perçants du haut d’une grande lame. Comme des enfants éprouvent une grande joie à voir revivre un père que la maladie retenait au lit en proie aux âpres souffrances, dont il était depuis longtemps consumé ; un génie méchant s’était abattu sur lui : quel ravissement quand les dieux l’ont délivré de son mal ! > OUTILS ET NOTIONS Le rôle de l’aparté Le comique de mots Un dialogue de théâtre est avant tout fait pour être prononcé devant un public. Pour créer une complicité avec le public, pour apporter aux spectateurs des informations que les autres personnages ne sont pas censés entendre, ou encore pour créer un effet comique, un personnage peut prononcer des paroles en aparté. Pour le lecteur, cet aparté est noté par la didascalie à part. Il s’agit d’une convention théâtrale : les autres personnages font semblant de ne pas entendre les paroles prononcées tandis que le public, lui, les entend. L’aparté permet à un personnage de faire partager au public ses pensées secrètes et ses réflexions cachées. Pour prononcer des paroles en aparté, l’acteur-personnage baisse le ton de sa voix et se détourne des autres personnages pour rendre la situation crédible. Le texte théâtral peut faire rire en exploitant un comique reposant uniquement sur le langage et les mots. Le dialogue peut en effet utiliser un langage qui se distingue de notre langage quotidien de façon comique. Les personnages peuvent : > utiliser un registre de langue inattendu comme du langage très familier ou du langage extrêmement soutenu, > écorcher la prononciation des mots, ou la rendre pénible et difficile comme dans le cas du bégaiement, > créer une situation où le même terme sera répété de nombreuses fois, comme dans le cas d’un personnage qui serait sourd. Le comique de mots qui joue sur le langage s’accompagne très souvent du comique de répétition. > MISE EN ŒUVRE A| Transposer à une autre situation Un élève qui n’a pas appris sa leçon est interrogé par le professeur un quart d’heure avant la fin des cours. Il a bien retenu la réplique d’Argentina : « Il est malin comme un diable, il bafouille, et comme ça, il ne dit pas un mot, c’est commode. » Sous forme de dialogue théâtral, rédigez la scène dans laquelle cet élève met en œuvre cette réplique. Vous ferez intervenir un camarade de classe qui prononcera au moins deux apartés pour faire part de ses impressions. Phase d’observation et de découverte Homère, Odyssée, Chant V, traduit par Médéric Dufour et Jeanne Raison © Garnier Flammarion, 1965. > DÉCOUVRIR 1| Quelle est la classe grammaticale des mots en gras dans le texte ci-dessus ? Indiquez quels mots ils qualifient. 2| Observez le genre et le nombre des adjectifs et des mots qu’ils qualifient. Quelle remarque pouvez-vous faire sur l’accord des adjectifs ? 3| Que doit-on généralement ajouter à la forme du masculin singulier d’un adjectif pour le mettre au féminin ? au pluriel ? Parmi les mots en gras, relevez un adjectif dont la forme change entre le féminin et le masculin. B| Exploiter le comique de mots 4| Relevez trois adjectifs accordés au féminin pluriel. Par groupe de deux, rédigez le texte de théâtre correspondant à la situation suivante. Un jeune homme ou une jeune femme se rend chez un commerçant pour faire un achat. Choisissez une des deux possibilités suivantes. 5| Réécrivez l’expression suivante « la terre toute proche » en remplaçant le mot « terre » par le mot rivage : le rivage tout … Que remarquez-vous ? Mise en œuvre des notions apprises > L’un des personnages souffre d’une infirmité que vous choisirez et qui l’empêche de prononcer correctement ou de bien entendre. > Un des deux personnages utilise un registre de langue inattendu que l’autre personnage a du mal à comprendre. Vous insérerez dans votre dialogue trois apartés. > RETENIR L’adjectif qualificatif s’accorde en genre (masculin / féminin) et en nombre (singulier / pluriel) avec le mot (nom ou pronom) qu’il complète. Ex. un héros courageux / une femme courageuse Ex. de beaux chevaux / de belles armures … UN GENRE LITTÉRAIRE La commedia dell’arte La commedia dell’arte est un style de théâtre comique né à Venise, en Italie, reposant essentiellement sur le jeu des acteurs qui improvisaient sur scène à partir d’un vague canevas narratif. Les acteurs portaient des masques qui symbolisaient des types (le riche marchand à duper, le domestique malin et fourbe…). La commedia dell’arte eut une grande influence sur le théâtre comique français : Molière appréciait beaucoup la commedia dell’arte et partagea un théâtre à Paris avec les acteurs italiens. Dans ses comédies, il reprit de nombreux types de ce style de théâtre. Reprenez le texte que vous avez rédigé lors du chantier n°4 et améliorez-le. Avez-vous créé une complicité entre un personnage et le public ? > Insérez dans votre texte plusieurs apartés brefs. > Veillez à ce que ces apartés correspondent bien à une réflexion, une pensée ou un projet que les autres personnages ne doivent pas connaître. Votre texte exploite-t-il le comique de mots ? > Appuyez-vous sur la prononciation de certains mots ou l’utilisation d’un registre de langue inattendu pour créer des difficultés de communication. 140 Les adjectifs prennent en général un -e au féminin et un -s au pluriel mais certains adjectifs ont des terminaisons particulières, ou peuvent modifier leur radical. Ex. puissant puissants / puissante / puissantes beau beaux / belle / belles loyal loyaux / loyale / loyales fatal fatals / fatale / fatales léger légers / légère / légères 141 Chaque module invite l’élève à construire un texte dans le cadre d’un chantier d’écriture : le premier jet s’améliore au fur et à mesure que les critères de réussite sont découverts. Si un adjectif qualifie plusieurs noms de même genre, il s’accorde au pluriel et conserve le genre des noms. Ex. une souffrance et une douleur affreuses 1| Accorder les adjectifs. Accordez correctement chaque s’engagea et dura de longues heures. Les combattants étaient épuisés mais toujours animés d’une rage meurtrière. adjectif entre parenthèses avec le mot qu’il complète. 4| Repérer les accords. Reliez les noms et les adjectifs > EXERCICES • Ulysse est un homme (courageux). • Sa (grand) adresse au combat lui a permis d’échapper à de (terrible) dangers. • Les (nombreux) épreuves que lui ont imposées les dieux ont retardé son retour à Ithaque. • C’est avec un (immense) soulagement qu’il a retrouvé sa (cher) patrie. • Pénélope a attendu son (tendre) époux avec une patience (infini). 2| Accorder les adjectifs de couleur. Accordez correctement les adjectifs de couleur entre parenthèses. • C’est sous un grand ciel (bleu) et une mer (turquoise) Si un adjectif qualifie plusieurs noms de genres différents, il s’accorde au masculin pluriel. Ex. une mer et des vents déchaînés L’accord des adjectifs de couleur > Les adjectifs de couleur s’accordent en genre et en nombre avec le mot auquel ils se rapportent. Ex. la mer bleue > Les adjectifs de couleur qui proviennent d’un nom restent invariables : orange, marron, prune… Ex. des vêtements orange Exceptions Les adjectifs suivants s’accordent : rose, fauve, mauve, écarlate et pourpre. Ex. des fleurs roses que les guerriers embarquèrent. • Les épées (rouge sang) s’entrechoquaient avec fracas. • Les bateaux (jaune) avançaient à vive allure. • Ulysse avait les yeux (noisette) et les cheveux (noir). • Le labyrinthe a des murs (gris clair) et une porte (vert). 3| Analyser les accords. Complétez le tableau suivant en repérant, dans le texte, chaque adjectif, son genre et son nombre et le mot qu’il qualifie. adjectif genre et nombre mot qu’il qualifie Hector sortit son épée tranchante et bondit sur Achille en poussant un hurlement terrible. Achille saisit son solide bouclier et brandit sa longue lance. Le combat Exercices d’application en vous appuyant sur les accords. Plusieurs réponses sont possibles. l’animal les guerriers la foule les créatures le héros • • • • • féroce courageux monstrueuses calme • cruelle • fidèle • • • • 5| Appliquer les règles d’accord. Recopiez le texte suivant en remplaçant « le héros » par les héros puis par les héroïnes. Vous ferez toutes les modifications nécessaires. Le héros est un personnage extraordinaire. Il est courageux, fort, vaillant, rusé et habile. Il se tient toujours prêt à aider les autres et ne fléchit pas devant les difficultés. Il est toujours victorieux et semble parfois surhumain. > RÉDIGER Décrivez la statue suivante qui représente une Chimère, une créature mythologique. Vous évoquerez les différentes parties de son corps, ses trois têtes et son aspect général en utilisant des adjectifs qualificatifs variés. Vous veillerez aux accords. Travail d’écriture et de mise en pratique > Les adjectifs de couleur composés de deux mots restent invariables : bleu clair, jaune citron… Ex. la mer bleu turquoise Pour trouver le mot complété par un adjectif, on peut poser la question qui est-ce qui est ? ou qu’est-ce qui est ? suivie du nom. Ex. son gigantesque corps d’homme Qui est-ce qui est gigantesque ? son corps chantier d’écriture 5 8 La rivière engourdie par l’odeur de la menthe dans les draps de son lit se retourne et se coule Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante Elle est celle qu’elle est surprise d’être une autre > Étude de la langue (grammaire, conjugaison, orthographe) : outils nécessaires au chantier d’écriture. Texte 4 Présentation et définition du genre littéraire Dans son sommeil glissant l’eau se suscite un songe un chuchotis de joncs de roseaux d’herbes lentes Et ne sait jamais bien dans son dormant mélange où le bougeant de l’eau cède au calme des plantes 172 Outils et notions à connaître Définition des mots-clés La Rivière endormie 4| À quels animaux les deux guerriers sont-ils comparés ? 44 Questions de compréhension > Histoire des arts Joseph Mallord William Turner (1775-1851), Ulysse raillant Polyphème, huile sur toile, 1829 (National Gallery, Londres, Royaume-Uni). 234 Chimère d’Arezzo ou La Chimère blessée par Bellérophon, bronze étrusque, IVe s. av. J.-C. (musée archéologique, Florence, Italie). 235 Leçon à retenir 9 5WL]TM&1Tu\IQ\]VMNWQ[° <PvUM&4MKWV\MUMZ^MQTTM]` +PIV\QMZL¼uKZQ\]ZM&:uLQOMZTI[Q\]I\QWVQVQ\QITM M\TI[Q\]I\QWVÅVITML¼]VKWV\M 12 ><M`\M& Charles Perrault, Contes de ma mère l’Oye Il était une fois… les fées La situation initiale et la situation finale d’un conte G >4M[ZMXZQ[M[VWUQVITM[M\XZWVWUQVITM[ &X! C >4¼QUXIZNIQ\LMT¼QVLQKI\QN&X 16 ><M`\M& Bernard Clavel, Légendes de la mer Il y avait jadis… un requin Pour débuter un conte C >4MXI[[u[QUXTM&X 19 ><M`\M& Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête Il était une fois… une Belle et une Bête Présenter le héros G >4M[KWUXTuUMV\[KQZKWV[\IVKQMT[LMTQM] LM\MUX[M\LMUIVQvZM&X 22 ><M`\M& Jacob et Wilhelm Grimm, Contes Il était une fois… un roi et une reine Terminer le conte G >4M[]RM\&X O >4¼IKKWZLMV\ZMTM[]RM\M\TM^MZJM&X 24 >8WvUM[ > Jean de La Fontaine, Fables « La Mort et le Bûcheron » > Maurice Carême, La Grange bleue « Marionnette et Polichinelle » 25 >0Q[\WQZMLM[IZ\[& Gustave Doré, Les Contes de Perrault Des gravures célèbres pour des contes célèbres 26 ><M`\M& Guy de Maupassant, Coco Dans une ferme normande Le début d’une nouvelle réaliste 28 ><M`\M& Pierre Dubois, La Grande Encyclopédie des Lutins Les Gnomes Le merveilleux dans le genre documentaire 30 >4M`QY]M Des mots pour écrire un conte 32 >*QTIV Le texte narratif : situation initiale et situation finale du conte KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM jKZQ^MbTMLuJ]\L]KWV\MY]QZMTI\MZIKWUUMV\TM[XMZ[WVVIOM[ ZMXZu[MV\u[[]ZT¼QTT][\ZI\QWVKQ̉KWV\ZM[M[WV\ZM\ZW]^u[LIV[KM\\M [Q\]I\QWV"TIRM]VMNQTTMNIKMI][MZXMV\M\TM[LM]`XM\Q\M[NQTTM[KIKPuM[ LMZZQvZMTIXWZ\M jKZQ^MbMV[]Q\MTINQVL]KWV\MLIV[TIY]MTTM^W][QUIOQVMZMbKMY]QIX] [MXI[[MZIXZv[KM\\M[KvVMM\KMY]M[WV\LM^MV][TM[XMZ[WVVIOM[ 10 > Lecture de l’image 1| Quel type d’œuvre d’art cette représentation propose-t-elle : dessin, gravure, peinture, sculpture ? 2| Quelles couleurs dominent ? Comparez la couleur du serpent et celle du vêtement de la jeune fille. Que remarque-t-on ? 3| Que voit-on au premier plan de cette représentation ? au deuxième plan ? au troisième plan ? Han Yu-Min, illustration pour L’Amour au cœur, de Lee Kyeong-hye, 2007. <M`\M &4I[Q\]I\QWVQVQ\QITMM\TI[Q\]I\QWVÅVITML¼]VKWV\M à la fontaine. – Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l’heure. » 40 Elle y alla, mais toujours en grondant. . Elle prit le plus beau flacon d’argent qui fût . dans le logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à . la fontaine qu’elle vit sortir du bois une dame . magnifiquement vêtue qui vint lui demander 45 à boire. C’était la même Fée qui avait apparu . à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les habits . d’une princesse, pour voir jusqu’où irait la . malhonnêteté de cette fille. « Est-ce que je suis . ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour 50 vous donner à boire ? Justement j’ai apporté . un flacon d’argent tout exprès pour donner à . boire à Madame ! J’en suis d’avis, buvez à même . si vous voulez. – Vous n’êtes guère honnête, . reprit la Fée, sans se mettre en colère. Eh bien, 55 puisque vous êtes si peu obligeante, je vous . donne pour don qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent ou un crapaud. » D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria : « Hé bien, ma fille ! – Hé bien, ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères, et deux crapauds. – O Ciel ! s’écria la mère, que vois-je là ? C’est sa sœur qui en est cause, elle me le payera » ; et aussitôt elle courut pour la battre. La pauvre enfant s’enfuit, et alla se sauver dans la forêt prochaine. Le fils du Roi, qui revenait de la chasse, la rencontra et la voyant si belle, lui demande ce qu’elle faisait là toute seule et ce qu’elle avait à pleurer. « Hélas ! Monsieur, c’est ma mère qui m’a chassée du logis. » Le fils du Roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles, et autant de diamants, la pria de lui dire d’où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du Roi en devint amoureux, et considérant qu’un tel don valait mieux que tout ce qu’on pouvait donner en mariage à un autre, l’emmena au palais du Roi son père, où il l’épousa. Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle ; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver personne qui voulut la recevoir, alla mourir au coin d’un bois. . . Il était une fois… les fées Avant de lire… Cherchez la définition du mot fée. Trouvez l’adjectif qui se rapporte au mot fée. Pouvez-vous citer d’autres contes qui mettent en scène une fée ? . . . . 5 . . . . Charles Perrault (1628-1703) est un homme de lettres français, né et mort à Paris. Il est célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye qu’il fait paraître en 1697. 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . . 25 . . . . 30 . . . . 35 . 1. aversion (n. f.) : haine. 12 . Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort d’humeur et de visage, que qui la voyait voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son père pour la douceur et l’honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même temps avait une aversion1 effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse. Il fallait entre autre chose que cette pauvre enfant allât deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue du logis, et qu’elle en rapportât plein une grande cruche. Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire. « Oui-dà, ma bonne mère », dit cette belle fille ; et rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine, et la lui présenta, soutenant toujours la cruche afin qu’elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit : « Vous êtes si belle, si bonne, et si honnête, que je ne puis m’empêcher de vous faire un don (car c’était une Fée qui avait pris la forme d’une pauvre femme de village, pour voir jusqu’où irait l’honnêteté de cette jeune fille). Je vous donne pour don, poursuivit la Fée, qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une fleur ou une pierre précieuse. » Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine. « Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d’avoir tardé si longtemps », et en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles, et deux gros diamants. « Que vois-je là ? dit la mère tout étonnée ; je crois qu’il lui sort de la bouche des perles et des diamants ; d’où vient cela, ma fille ? » (Ce fut là la première fois qu’elle l’appela sa fille.) La pauvre enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de diamants. « Vraiment, dit la mère, il faut que j’y envoie ma fille ; tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement. – Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller Gustave Doré (1832-1883), Les Fées, gravure sur bois, 1862. . . . 60 . . . . 65 . . . . 70 . . . . 75 . . 2. pistole (n. f.) : monnaie de l’époque. . . MORALITÉ Les diamants et les pistoles 2 Peuvent beaucoup sur les esprits ; Cependant les douces paroles Ont encor plus de force, et sont d’un plus grand prix. 13 <M`\M 80 . . . . AUTRE MORALITÉ L’honnêteté coûte des soins, Et veut un peu de complaisance, Mais tôt ou tard elle a sa récompense, Et souvent dans le temps qu’on y pense le moins. Charles Perrault, « Les Fées », Contes de ma mère l’Oye, 1697. > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE 9| Auquel des deux parents chacune des deux sœurs ressemble-t-elle ? Citez la phrase du texte qui le souligne. Le cadre spatio-temporel* 10| Quelle est l’attitude de la mère à l’égard de ses filles ? Quel adjectif pourrait correspondre à cette attitude ? 1| Par quelle formule classique le conte débute-t-il ? 2| Cette formule permet-elle de dire à quelle époque se déroule l’histoire ? 11| Donnez un exemple de corvée imposée par la mère à sa fille. Pourquoi agit-elle ainsi ? 12| Résumez en une phrase la situation initiale du conte. Quel temps verbal est utilisé dans cette partie du conte ? 4| Pourquoi à votre avis ne disposons-nous pas de ces informations ? 13| Résumez en une phrase la situation finale de ce conte. Quel temps verbal est utilisé pour raconter cette situation finale ? S’agit-il du même temps que celui de la situation initiale ? Pourquoi à votre avis ? 5| Quelle est la composition de la famille ? 6| Trouvez les termes substituts (pronoms, groupes nominaux) qui désignent les deux sœurs. 7| À quel personnage absent est-il également fait allusion ? 8| Trouvez les termes (noms, adjectifs) qui montrent le caractère des deux sœurs. Classez les adjectifs selon qu’ils sont mélioratifs (qui soulignent des qualités) ou péjoratifs (qui soulignent des défauts). La situation initiale d’un conte correspond au tout début de l’histoire. Cette étape est en général courte et rédigée à l’imparfait. Elle débute souvent par une formule rituelle de reconnaissance telle que il était une fois, ou il y a bien longtemps, situant le conte dans un cadre temporel reculé et indéterminé ainsi que dans un espace géographique que le lecteur ne peut pas identifier avec précision. La situation initiale nomme et désigne les personnages en utilisant des substituts nominaux et pronominaux pour éviter les répétitions. Elle les caractérise en utilisant des adjectifs simples, mélioratifs ou péjoratifs. La situation initiale correspond à un état de stabilité pour les personnages dont la vie n’a pas encore été bouleversée. Elle se termine par un événement raconté au passé simple qui vient bouleverser la vie des personnages et les invite à se lancer dans l’aventure. La situation finale constitue la dernière étape du conte et découle des péripéties ou épreuves affrontées par le héros. Elle est rédigée au passé simple de l’indicatif et règle le sort des divers personnages qui ont joué un rôle dans le conte. Elle correspond à un nouvel état d’équilibre pour les personnages. Leur existence n’évolue plus. Souvent le conte est « moral », c’està-dire qu’il récompense, à la fin, les personnages vertueux et punit ceux qui sont pleins de défauts. Ainsi il arrive que la situation finale se termine sur une moralité (ou morale) formulée parfois au moyen d’un petit poème séparé du conte proprement dit. Cette morale est rédigée au présent de l’indicatif car elle exprime une vérité intemporelle. Elle tire les leçons du conte et, par cet exemple, invite le lecteur à bien se comporter dans la vie. 14| Laquelle des deux sœurs a vu sa vie s’améliorer et laquelle a vu sa vie se dégrader par rapport au début du conte ? À votre avis, est-ce une fin juste et morale ? * Le cadre spatio-temporel d’un récit est le cadre historique et géographique dans lequel les événements se déroulent. Ce cadre peut être précis ou au contraire très large. Parfois, le texte ne nous donne aucune information, ni sur l’époque, ni sur l’espace géographique. > MISE EN ŒUVRE A| Écrire un début de conte traditionnel Choisissez deux personnages d’une même famille, frères ou sœurs, ayant des caractères opposés. Racontez leur vie habituelle en quelques lignes. Montrez aussi comment leurs parents se comportent avec eux. Vous utiliserez l’imparfait. Inventez ensuite un événement qui vient bouleverser la vie de la famille. Vous utiliserez alors le passé simple. B| Inventer Écrivez la situation initiale d’un conte mettant en scène les personnages représentés sur l’illustration ci-contre. Vous montrerez bien le caractère de ces personnages et les relations qu’ils entretiennent. Vous imaginerez ce que la vieille femme dit à la jeune fille car ces paroles la pousseront à entamer une quête. 4MKWV\MUMZ^MQTTM]` Le conte est une forme très ancienne de récit qui raconte des histoires imaginaires souvent courtes et dont les personnages doivent affronter des épreuves, ou bien se lancer dans une quête pour combler un manque ou échapper à un danger. L’histoire du conte se déroule dans un temps et un espace indéterminés, tandis que les personnages sont des personnages populaires traditionnels comme un bûcheron, une marchande, un pêcheur ou bien des puissants comme un roi, une princesse, un gentilhomme. Le conte peut faire intervenir des êtres (comme une fée ou un lutin), des animaux (comme une licorne blanche) ou des objets merveilleux (comme un grimoire) qui ont un pouvoir exceptionnel et permettront au héros de réussir sa quête ou de triompher des épreuves. Eugen Johann Georg Klimsh (1839-1896), La Belle au Bois Dormant, gravure, XIXe s. Grammaire > p. 192 Conjugaison > p. 240 °=6/-6:-41<<j:)1:- 14 Cet événement s’appelle l’élément perturbateur. De la situation initiale à la situation finale du conte 3| Avons-nous les moyens de savoir où se déroule précisément cette histoire ? Les personnages du conte > OUTILS ET NOTIONS KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM :MXZMVMbTM[\M`\M[Y]M^W][I^MbuKZQ\[TWZ[L]KPIV\QMZVX &)^Mb̉^W][JQMVZuLQOu]VM[Q\]I\QWVQVQ\QITMY]QKWZZM[XWVLo]Vu\I\ [\IJTM'>uZQNQMbY]M^W][I^Mb[Q\]u^W\ZMPQ[\WQZMLIV[]VXI[[uM\]V M[XIKMOuWOZIXPQY]MQVLu\MZUQVu[M\Y]M^W][I^Mb]\QTQ[uT¼QUXIZNIQ\ &)^Mb̉^W][KIZIK\uZQ[uXPa[QY]MUMV\M\UWZITMUMV\^W[XMZ[WVVIOM[ M\I^Mb̉^W][XMV[uo]\QTQ[MZLM[[]J[\Q\]\[XW]ZTM[Lu[QOVMZ' &)^Mb̉^W][uKZQ\]VM[Q\]I\QWVNQVITMKTIQZMM\[\IJTMI]XI[[u[QUXTM' 15 <M`\M &8W]ZLuJ]\MZ]VKWV\M Il y avait jadis… un requin Avant de lire… D’après l’illustration de couverture figurant au bas de la page, quel genre de contes ce recueil rassemble-t-il ? Quelle créature célèbre la couverture présente-t-elle ? Avez-vous déjà entendu parler de ces créatures dans d’autres contes ou d’autres œuvres ? En connaissez-vous de gentilles ? En connaissez-vous de malfaisantes ? . . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . Bernard Clavel (1923-2010) est un écrivain français. Son premier roman paraît en 1956 et il reçoit le prix Goncourt en 1968. Dans les Légendes de la mer, il recueille des contes de tous les pays consacrés au monde marin. > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE . . . 20 . . . Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient. Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large, bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et le tangage des pirogues… En somme, il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent plaire aux petits des hommes. On prétendait que ce requin était le fils d’un dieu des mers qui avait autrefois épousé une déesse de la terre. Personne ne savait au juste de quel dieu et de quelle déesse il s’agissait, mais on expliquait ainsi la bonté d’Irê et le fait qu’il prît tant de plaisir en compagnie d’enfants nés sur la terre ferme et souvent désireux de mieux connaître la mer. La vie eût sans doute pu continuer longtemps ainsi, mais les hommes ont le tort de croire trop facilement ce qu’on leur raconte. Or, un jour qu’il était à la pêche assez loin du rivage, Rahute [un pêcheur de l’île dont le fils l’attend sur une plage] aperçut le requin qui s’en allait tranquillement en direction de l’île. Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007. Rahute demande au requin, ami des enfants, d’aller chercher son fils qui l’attend sur une plage. Le requin dépose l’enfant auprès de son père. Aussitôt une tornade se lève : on ne revoit plus ni l’enfant ni son père. Les dieux, jaloux du requin, font croire qu’il a tué le garçon et son père. Les enfants essaient alors de tuer le requin. Les dieux, se sentant coupables, décident de guérir l’animal et de le maintenir éloigné des hommes. 16 Le héros du conte (paragraphes 1 et 2) 1| Quelle formule d’ouverture situe le conte loin dans le passé ? Est-ce la même formule que dans le texte 1 ? Connaissez-vous une autre formule équivalente ? 2| Que savez-vous du cadre spatio-temporel de ce conte ? Ces informations sont-elles précises ou bien vagues ? 3| Quel animal est le héros du conte ? Quel est son nom ? Le bouleversement (paragraphe 4) 9| Dans ce paragraphe, citez la phrase qui résume la stabilité de la vie du héros. 10| Quel défaut des hommes met fin à cette vie stable et agréable du héros ? 11| Quel événement inattendu bouleverse la situation initiale ? Quel temps est utilisé pour exprimer cet événement ? 12| Faites la liste des personnages présentés dans la situation initiale qui ont une attitude bienveillante à l’égard du héros. 4| Relevez neuf verbes à l’imparfait exprimant les actions dont cet animal a l’habitude. 5| Que peut-on dire du caractère de cet animal, si l’on considère cette série d’actions ? Citez trois actions, exceptionnelles pour cet animal, qui font de lui un héros. Le passé du héros (paragraphe 3) 6| Qui le pronom « on » désigne-t-il au tout début du troisième paragraphe ? 7| Quelle est la légende qui circule concernant la naissance d’Irê ? Quel verbe montre que les propos colportés ne correspondent pas forcément à la vérité ? 8| Qu’est-ce que cette légende explique concernant le comportement d’Irê ? Île en Nouvelle-Calédonie. > OUTILS ET NOTIONS Des actions pour caractériser les personnages Les personnages principaux du conte apparaissent dès la situation initiale. Ces personnages accomplissent des actions positives ou négatives qui correspondent à leurs qualités et à leurs défauts. Ainsi les personnages qui ont été caractérisés par des adjectifs mélioratifs accomplissent des actions positives tandis que ceux qui ont été caractérisés par des adjectifs péjoratifs accomplissent des actions négatives. °=6/-6:-41<<j:)1:4ITuOMVLM La légende – du latin legenda : choses qui doivent être lues – est un récit à caractère merveilleux dans lequel des faits historiques sont transformés par l’imagination. La légende prétend souvent donner l’explication d’un phénomène ou raconter l’origine d’une situation. Comme le conte, la légende se caractérise par sa brièveté. Mais elle se perd dans la nuit des temps et, souvent, la légende n’a pas d’auteur. 17 <M`\M <M`\M > MISE EN ŒUVRE A| Expliquer le caractère d’un héros de conte grâce à un retour en arrière Choisissez un animal que vous aimez bien et faites-en le héros d’un début de conte. Racontez à l’imparfait ses relations, bonnes ou mauvaises, avec les hommes. Faites un retour en arrière racontant les circonstances de sa naissance qui puissent expliquer les relations de l’animal avec les humains ainsi que son caractère (par exemple, un chien pourra être très câlin car il a été recueilli, perdu dans la montagne). B| Raconter à la 1re personne Relisez le conte raconté par Bernard Clavel. Réécrivez le début du conte en utilisant la 1re personne, comme si Irê racontait sa propre histoire. Vous révélerez ainsi les vraies raisons de ses relations avec les enfants. &8Zu[MV\MZTMPuZW[ Il était une fois… une Belle et une Bête Avant de lire… Connaissez-vous des contes qui mettent en scène des frères et des sœurs ? Lesquels ? Parmi ceux-ci, lesquels mettent en scène des frères et des sœurs qui ne s’apprécient pas ou même se détestent ? . . . . 5 . . . . Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1711-1780) est un écrivain français. Elle a d’abord écrit des œuvres éducatives avant de se lancer dans les contes qui la rendront célèbre. Elle est considérée comme le premier auteur français ayant écrit pour la jeunesse. 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . Un requin-taureau dans l’océan Atlantique. . 25 Conjugaison > p. 242 KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM :MXZMVMbT¼PQ[\WQZMY]M^W][I^MbKWUUMVKuouKZQZM &)^Mb̉^W][XZu[MV\uTMPuZW[LMNItWVXW[Q\Q^MMVTMLW\IV\LMY]ITQ\u[ UWZITM[M\u^MV\]MTTMUMV\L¼]VXW]^WQZT]QXMZUM\\IV\LMUMVMZoJQMV [IUQ[[QWV' &)^Mb̉^W][]\QTQ[uLM[ILRMK\QN[UuTQWZI\QN[M\XuRWZI\QN[XW]ZKIZIK\uZQ[MZ TM[LQNNuZMV\[XMZ[WVVIOM[XZu[MV\u[LIV[^W\ZM[Q\]I\QWVQVQ\QITM' &>W\ZM[Q\]I\QWVQVQ\QITM[M\MZUQVM̉\̉MTTMJQMVXIZ]VuTuUMV\XMZ\]ZJI\M]Z' 1V\ZWL]Q[MbKM\uTuUMV\XIZ]VMNWZU]TM\MTTMY]M®7Z]VRW]Z¯®XIZ]V JMI][WQZ¯W]®QT[M\ZW]^IY]¼]VRW]Z°¯M\]\QTQ[MbTMXI[[u[QUXTM 18 Il y avait une fois un marchand qui était extrêmement riche. Il avait six enfants, trois garçons et trois filles, et, comme ce marchand était un homme d’esprit, il n’épargna rien pour l’éducation de ses enfants et leur donna toutes sortes de maîtres. Ses filles étaient très belles, mais la cadette surtout se faisait admirer, et on ne l’appelait, quand elle était petite, que la Belle enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie à ses sœurs. Cette cadette, qui était plus belle que ses sœurs, était aussi meilleure qu’elles. Les deux aînées avaient beaucoup d’orgueil, parce qu’elles étaient riches : elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands ; il leur fallait des gens de qualité pour leur compagnie. Elles allaient tous les jours au bal, à la comédie, à la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps à lire de bons livres. Comme on savait que ces filles étaient fort riches, plusieurs gros marchands les demandèrent en mariage ; mais les deux aînées répondirent qu’elles ne se marieraient jamais, à moins qu’elles ne trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle (car je vous ai dit que c’était le nom de la plus jeune), la Belle, dis-je, remercia bien honnêtement ceux qui voulaient l’épouser ; mais elle leur dit qu’elle était trop jeune, et qu’elle souhaitait tenir compagnie à son père pendant plusieurs années. Tout d’un coup, le marchand perdit son bien, et il ne lui resta qu’une maison de campagne, bien loin de la ville… Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1757. Plus tard, afin de réparer la faute de son père qui avait dérobé une rose pour la lui offrir, la Belle dut aller vivre dans le château d’une bête très laide. C’était un monstre gentil qui s’éprit d’elle. Mais un jour, la Belle dut rentrer auprès de son père mourant et, de retour au château, elle retrouva la bête qui se laissait mourir d’amour. Pour la sauver, elle accepta de devenir sa femme. La bête redevint alors le beau prince charmant qu’elle était en réalité et une bonne fée intervint pour rendre toute la famille de la Belle heureuse, et pour punir ses deux méchantes sœurs. 19 <M`\M > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE Un début de conte 1| Quelle formule rituelle ouvre le conte ? 2| a. Quel est le cadre spatio-temporel du conte ? b. Ce cadre est-il précis ? La présentation de l’héroïne 12| a. Dans le deuxième paragraphe, sur quelles qualités la comparaison entre la jeune fille et ses deux sœurs s’établit-elle ? Quels sont les deux adjectifs utilisés ? b. Quel personnage est valorisé dans cette comparaison ? c. Cette valorisation est-elle physique, morale ou les deux ? 3| a. Quel temps verbal est utilisé dans la situation initiale de ce conte ? b. Quelle est sa valeur ? 13| a. Quelles qualités morales montre la plus jeune des sœurs ? b. Quelles actions ou quelles habitudes de sa part prouvent ces qualités ? 4| a. Quels sont les différents personnages de cette histoire ? b. Quels termes substituts (noms, pronoms) permettent de désigner chacun d’eux ? 14| Quel sentiment la jeune sœur témoigne-t-elle à son père ? > MISE EN ŒUVRE A| Imaginer une suite différente Écrivez en quelques lignes une suite de ce conte différente de celle du texte original. Vous oublierez donc totalement le résumé du conte. B| Raconter en utilisant la 1re personne Réécrivez la situation initiale de La Belle et La Bête en utilisant la 1re personne et en veillant à ce que le pronom personnel je désigne le père. Vous tiendrez compte des informations données par le texte initial. 5| Quel terme marque un changement brutal dans la vie du père ? Quel temps est alors utilisé ? 6| En quoi consiste ce changement ? Autour de l’héroïne 7| a. Quel est le métier du père ? b. Qu’est-ce que son argent, au début, lui permet d’offrir à ses filles ? 8| Quelle qualité paternelle le père montre-t-il (premier paragraphe) ? 9| a. Quels défauts montrent les deux sœurs aînées ? b. Quelle est l’origine de ces défauts ? c. Quelles actions ou quelles habitudes de leur part illustrent ces défauts ? 10| Quel sentiment les deux sœurs portent-elles à la plus jeune ? 11| Trouvez, par vous-même, un adjectif qui pourrait caractériser le père, et un autre adjectif qui pourrait caractériser les deux sœurs. La Belle et La Bête, 1991, un dessin animé de Kirk Wise pour Walt Disney. La Belle et la Bête, 1946, un film de Jean Cocteau, avec Jean Marais et Josette Day. Grammaire > p. 214 > OUTILS ET NOTIONS 20 La place du héros La narration pour caractériser les personnages KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM La situation initiale situe le héros au sein d’un groupe qui est souvent sa famille. Cette étape du conte présente les rapports que le héros entretient avec les membres de sa famille, comme son épouse ou ses enfants. La situation initiale donne également une place au héros dans la société en lui attribuant un métier qui fait de lui un personnage populaire et traditionnel souvent pauvre (un cordonnier, un paysan, un mendiant). Parfois, au contraire, le héros du conte peut être puissant et riche, comme un roi, un prince, un riche marchand. Pour caractériser le héros, le récit raconte, dès la situation initiale, certains événements qui ont eu lieu dans le passé et qui vont permettre de mieux comprendre les personnages et leurs réactions. C’est notamment grâce à ces événements du passé que le lecteur va comprendre les raisons qui poussent le héros à entamer sa quête. :MXZMVMbM\IUuTQWZMbTM\M`\MY]M^W][I^MbKWUUMVKuoZuLQOMZ &)^Mb̉^W][JQMVXZuKQ[uTM[ZIXXWZ\[LMNIUQTTMW]TM[ZIXXWZ\[IUQKI]` MV\ZMTIRM]VMNQTTMM\TM[LM]`MVNIV\[' &)^Mb̉^W][I\\ZQJ]u]VZTMoTIRM]VMNQTTM';QVWVI\\ZQJ]Mb̉T]Q]V Uu\QMZ]VZTMLIV[TI[WKQu\uW]LIV[TM^QTTIOMY]QX]Q[[MM`XTQY]MZ Y]¼MTTMV¼IQ\XI[XM]ZL][MZXMV\ &)^Mb̉^W][Lu^MTWXXu]VuXQ[WLML]XI[[uL]PuZW[Y]QXMZUM\\MLM UQM]`TMKIZIK\uZQ[MZ'>W][^MQTTMZMboXZuKQ[MZTM[KQZKWV[\IVKM[LMKM\ uXQ[WLMMV]\QTQ[IV\LM[KWUXTuUMV\[KQZKWV[\IVKQMT[>W][XW]^MbXIZ M`MUXTMZIKWV\MZKWUUMV\TM[LM]`MVNIV\[WV\KWVV]TIRM]VMNQTTMW] JQMVKWUUMV\TIRM]VMNQTTMILIV[TMXI[[uLuRoNIQ\XZM]^MLM[M[LWV[ I^MKTM[IVQUI]` 21 <M`\M &<MZUQVMZTMKWV\M Il était une fois… un roi et une reine Avant de lire… Regardez l’illustration ci-dessous de Gustave Doré. Décrivez, en quelques phrases, la scène que vous voyez. Quel détail évoque l’abandon, sur cette gravure ? Par quelle astuce Gustave Doré a-t-il réussi à mettre en relief la Belle dans son lit ? Le jour de sa quinzième année, la fille d’un roi et d’une reine se pique au fuseau pointu d’un rouet et s’endort, ainsi que tout le royaume, pour un siècle. Seul le baiser d’un prince charmant pourra la réveiller. Le fils d’un roi apprend cette histoire et veut se rendre au chevet de cette princesse endormie. 6| Trouvez les verbes qui ont un rapport avec le regard ou les yeux. Pourquoi sont-ils importants à ce moment du texte ? À quel temps sont-ils conjugués ? Une fin heureuse (paragraphe 1) 7| Dans l’ensemble du texte, relevez les autres termes appartenant au champ lexical* du regard. 1| Quelle est la situation de la Belle juste avant la fin du conte ? 2| Quelle action du prince met fin à cette situation ? 3| Relevez trois verbes au passé simple exprimant une succession d’actions du prince, et trois autres exprimant une succession d’actions de la Belle. Une métamorphose (paragraphe 2) Elle était là, si jolie qu’il ne put en détourner le regard. Il se . . . . 5 . . Jacob Grimm (1785-1863) et Wilhelm Grimm (1786-1859), sont des linguistes et collecteurs de contes de langue allemande. Les frères Grimm s’intéressèrent aux contes populaires allemands qu’ils réunirent et publièrent en 1812 et 1829. > ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE . . 10 . . . . 15 pencha sur elle et lui donna un baiser. Alors, la Belle au Bois Dormant s’éveilla, ouvrit les yeux et le regarda en souriant. Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et toute la Cour. Et tout le monde se réveilla avec de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs pattes et s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit, les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers la campagne. Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une gifle au marmiton, si fort que celui-ci en cria, et la bonne acheva de plumer la poule. Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel. Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort. 5| Trouvez les verbes qui évoquent le mouvement et l’animation en indiquant qui accomplit l’action. 9| Leur vie a-t-elle connu de nouveaux bouleversements après ces événements ? Citez la phrase qui justifie votre réponse. * Un champ lexical est un ensemble de mots se rapportant au même thème. > OUTILS ET NOTIONS La situation finale, dernière étape du conte, découle des épreuves traversées par le héros. Elle fait suite à une résolution qui rend la fin possible et qui permet au héros de parvenir à un nouvel état de stabilité durable. La situation finale est en général plus heureuse que la situation initiale pour les personnages vertueux : on dit qu’il y a eu amélioration ; et plus malheureuse pour les personnages malveillants : on dit qu’il y a eu dégradation. La situation finale, rédigée au passé simple, doit éclaircir le destin de tous les personnages du conte. Par de courtes phrases, elle résume la situation des différents personnages, leur sort, leur récompense ou leur punition. > MISE EN ŒUVRE B| Rédiger une situation finale Comme la situation initiale, la situation finale utilise à son tour une formule traditionnelle, de clôture, comme Et ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au Bois Dormant », Contes, traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963. Imaginez une autre situation finale après le baiser du prince. KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM 22 8| Quelle est la situation des personnages à la fin du conte ? 4| Faites la liste de toutes les choses et de tous les êtres touchés par la métamorphose. A| Inventer une fin différente Gustave Doré (1832-1883), La Belle au Bois Dormant, gravure sur bois, 1862 (Bibliothèque nationale de France, Paris). Une situation stable (paragraphe 3) Relisez le texte 3 et rédigez la situation finale du conte La Belle et La Bête en vous aidant du résumé proposé. Vous commencerez par la phrase : Lorsqu’elle se retourna, la Bête avait disparu, et elle ne vit plus à ses pieds qu’un prince plus beau que l’amour… Grammaire > p. 206 Orthographe > p. 224 :MXZMVMbTM\M`\MY]M^W][I^MbZuLQOuM\XWZ\Mb^W\ZMI\\MV\QWV[]ZTI [Q\]I\QWVNQVITM &>W\ZM[Q\]I\QWVNQVITMLuJ]\M̉\̉MTTMJQMVXIZ]VMNWZU]TMLMKT\]ZMY]Q [W]TQOVMTMZM\W]Zo]Vu\I\LM[\IJQTQ\u')[[]ZMb̉^W][Y]M^W][I^Mb KWZZMK\MUMV\u^WY]uTM[WZ\LMKPIK]VLM[XMZ[WVVIOM[ &)^Mb̉^W][LWVVu]VMXWZ\uMUWZITMo^W\ZMKWV\MMVIUuTQWZIV\TI [Q\]I\QWVLM[XMZ[WVVIOM[JQMV^MQTTIV\[M\^MZ\]M]`' &)^Mb̉^W][JQMVZuLQOu^W\ZM[Q\]I\QWVNQVITMI]XI[[u[QUXTM' 23 &8WvUM[ &0Q[\WQZM LM[IZ\[ Marionnette et Polichinelle La Mort et le Bûcheron Un pauvre Bûcheron, tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans Gémissant et courbé, marchait à pas pesants, Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée. Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois, et jamais de repos. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier, et la corvée Lui font d’un malheureux la peinture achevée. Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder, Lui demande ce qu’il faut faire. « C’est, dit-il, afin de m’aider À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère. » Le trépas vient tout guérir ; Mais ne bougeons d’où nous sommes. Plutôt souffrir que mourir, C’est la devise des hommes. Jean de La Fontaine (1621-1695), Fables, I, 16, 1668. Marionnette et Polichinelle Aujourd’hui se sont mariés. La soupe était à la cannelle ; Le dessert, au nougat salé. C’est le chien de Jean Nivelles Qui fièrement traînait la traîne. Petit Poucet, dans la chapelle, Avait semé des marjolaines. Arlequin et pierrots poudrés S’amusaient comme au carnaval. Chaperon rouge ouvrit le bal Avec le loup ressuscité. Scaramouche fit mille farces. L’ogre avala tout un château En chocolat avec son parc, Ses écuries et ses chevaux. La fine Belle au bois dormant Avait encore un peu sommeil ; Elle bâillait en plein soleil Sous sa couronne d’origan. Et l’on voyait Jean de la Lune, Plus distrait encore que la veille, Tenter de croquer une prune En la fourrant sous son oreille, Tandis que la fée Carabosse Attelait ses quatre gazelles Et emportait dans son carrosse, Marionnette et Polichinelle. Maurice Carême (1899-1978), La Grange bleue, 1961 © Fondation Maurice Carême. Arlequin, porcelaine polychrome, 1755 (Cité de la céramique, Sèvres, France). 24 Des gravures célèbres pour des contes célèbres Gustave Doré (1832-1883), Cendrillon et la pantoufle de verre, gravure pour Les Contes de Perrault, 1868. 1| a. Que voit-on au premier plan de chacune de ces gravures ? b. Qu’observe-t-on au second plan ? c. En observant le premier plan des deux gravures, dites quelles classes sociales sont représentées. 2| De quels éléments l’arrière-plan de ces gravures est-il constitué ? Quels lieux traditionnels du conte sont ici concernés ? Sur la première gravure, de quelle façon le graveur a-t-il réussi à mettre en évidence l’héroïne ? 3| Sur la seconde gravure, d’où la lumière semble-t-elle venir ? Expliquez ce choix du graveur. 4| Gustave Doré (1832-1883), Les Fées, gravure pour Les Contes de Perrault, 1868. > RETENIR Gustave Doré (1832-1883) est un artiste français du XIXe s. connu pour avoir illustré des œuvres célèbres, comme les Fables de La Fontaine ou les Contes de Perrault. Les œuvres de Gustave Doré sont des gravures sur bois. Cet artiste dessinait directement sur le bois (du buis ou du poirier) à l’aide de la plume et de la gouache. Le motif était gravé dans le bois avec un burin de façon à ce qu’il apparaisse bien en relief. Le bois était ensuite envoyé à l’imprimerie où le motif était imprimé à l’encre de Chine. Cette technique permettait de reproduire un grand nombre d’exemplaires de la même œuvre avant même que les techniques modernes de reproduction aient fait leur apparition. 25 <M`\M &4MLuJ]\L¼]VMVW]^MTTMZuITQ[\M Dans une ferme normande Avant de lire… Quels éléments de la photo ci-dessous évoquent la richesse ? Quels détails évoquent le soin ? Quelle représentation avez-vous du métier de fermier ? . . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . . Dans tout le pays environnant on appelait la ferme des Lucas « la Métairie ». On n’aurait su dire pourquoi. Les paysans, sans doute, attachaient à ce mot « métairie » une idée de richesse et de grandeur, car cette ferme était assurément la plus vaste, la plus opulente et la plus ordonnée de la contrée. La cour, immense, entourée de cinq rangs d’arbres magnifiques pour abriter contre le vent violent de la plaine les pommiers trapus et délicats, enfermait de longs bâtiments couverts en tuiles pour conserver les fourrages et les grains, de belles étables bâties en silex, des écuries pour trente chevaux, et une maison d’habitation en brique rouge, qui ressemblait à un petit château. Les fumiers étaient bien tenus ; les chiens de garde habitaient en des niches, un peuple de volailles circulait dans l’herbe haute. Chaque midi, quinze personnes, maîtres, valets et servantes, prenaient place autour de la longue table de cuisine où fumait la soupe dans un vase de faïence à fleurs bleues. Les bêtes [...] étaient grasses, soignées et propres ; et maître Lucas, un grand homme qui prenait du ventre, faisait sa ronde trois fois par jour, veillant sur tout et pensant à tout. Guy de Maupassant (1850-1893) est un écrivain français qui a marqué la littérature par ses contes et ses romans réalistes et fantastiques. Sa carrière littéraire se limite à une décennie, avant qu’il ne meure après avoir sombré dans la folie. 20 . . . . 25 . . . . 30 . . . . 35 On conservait, par charité, dans le fond de l’écurie, un très vieux cheval blanc que la maîtresse voulait nourrir jusqu’à sa mort naturelle, parce qu’elle l’avait élevé, gardé toujours, et qu’il lui rappelait des souvenirs. Un goujat1 de quinze ans, nommé Isidore Duval, et appelé plus simplement Zidore, prenait soin de cet invalide, lui donnait, pendant l’hiver, sa mesure d’avoine et son fourrage, et devait aller, quatre fois par jour, en été, le déplacer dans la côte où on l’attachait, afin qu’il eût en abondance de l’herbe fraîche. L’animal, presque perclus2, levait avec peine ses jambes lourdes, grosses des genoux et enflées au-dessus des sabots. Ses poils, qu’on n’étrillait3 plus jamais, avaient l’air de cheveux blancs, et des cils très longs donnaient à ses yeux un air triste. Quand Zidore le menait à l’herbe il lui fallait tirer sur la corde, tant la bête allait lentement ; et le gars, courbé, haletant, jurait contre elle, s’exaspérant d’avoir à soigner cette vieille rosse4. Guy de Maupassant, Coco, 1884. 1. goujat (n. m.) : ici, garçon à tout faire, valet. 2. perclus (adj.) : qui a du mal à se déplacer. 3. étriller (v.) : brosser, frotter le poil d’un cheval. 4. rosse (n. f.) : vieux cheval très mal en point. > ESQUISSE DE L’ŒUVRE 1| a. Où et quand le récit se déroule-t-il ? Ce cadre spatio-temporel est-il précis ? b. Quel temps verbal est utilisé dans cette situation initiale ? 2| a. À quelle catégorie sociale (ouvriers, paysans, commerçants, etc.) les personnages qui évoluent dans cet extrait appartiennent-ils ? Justifiez votre réponse en relevant trois détails dans le texte. b. Quel est le seul personnage du récit dont le nom et le prénom sont précisés ? À quelle tâche est-il principalement employé ? Paysage avec troupeaux et fermes, Vieux-Ponten-Auge, Normandie, France. 26 3| a. En une phrase, dressez le portrait du cheval en utilisant notamment trois adjectifs qui le caractérisent dans le texte. b. Quelle attitude le jeune employé adopte-t-il à l’égard du cheval ? Théodore Géricault (1791-1824), Étude de cheval mort, huile sur toile, 1823 (musée Bonnet, Bayonne, France). 27 <M`\M &4MUMZ^MQTTM]`LIV[TMOMVZMLWK]UMV\IQZM . 35 Les Gnomes Avant de lire… Quel est le titre de l’ouvrage dont est extrait ce texte ? Qu’est-ce qu’une encyclopédie ? Quels sont les différences et les points communs avec un dictionnaire ? . . . . 5 . . . TAILLE : . Un pied de haut. Ils peuvent rétrécir pour se faufiler à travers les plus étroites fissures. On a signalé des Gnomes colosses d’à peu près un mètre de haut dans les Carpates, en Ukraine, aux environs de Tschirnau en Bohême. 40 . . . . . . . . 10 . Pierre Dubois, né en 1945, est un auteur et un conteur français. Il est l’auteur de nombreux ouvrages ayant trait au monde merveilleux dont trois Grandes Encyclopédies sur les Fées, les Lutins et les Elfes. . . . 15 . . . . 20 ASPECT : Le Gnome est musclé, noueux, large d’épaules. Grosse tête, front lourdement bosselé. Cheveux et barbe aussi drus que de la limaille de fer. Peau très sombre, presque aussi « noire que poix ». Œil à la fois perçant et rêveur. Par suite des croisements avec les Esprits mauvais, les Gnomes auraient changé d’apparence et pris l’expression de leur caractère : six paires d’yeux supplémentaires au curieux, quatre bouches au goulu, huit pattes au plus rapide. « Sa femme, la Gnomide, encore plus petite que lui, admirablement belle, superbement vêtue, marche en silence : on n’entend que le bruit de ses pantoufles dont l’une est en émeraude et l’autre en rubis. » 45 . . cavernicoles. Cultivent des champignons et obtiennent par greffes des espèces géantes particulièrement savoureuses. MŒURS, ACTIVITÉS : Autrefois, plusieurs Allyans d’artisans travaillaient les métaux, les pierres précieuses, dégrossissaient, ébauchaient le travail que les Nains maîtres orfèvres finissaient ensuite. Les Gnomes avaient le don de pénétrer l’esprit de toutes les créatures animées et inanimées : faune, flore et créatures de Féerie, aussi bien que le Cosmos. On venait les interroger sur leur « art de voyance ». Ils aidèrent longtemps les hommes, leur confiant formules et secrets magiques et la façon d’utiliser les ressources du sous-sol. Pierre Dubois, La Grande Encyclopédie des Lutins, illustrations de Roland et Claudine Sabatier, 1992 © Hoëbeke, 2010, France. VÊTEMENTS : Porte un capuchon et des habits de cuir très solides, ornés de pierres précieuses. > ESQUISSE DE L’ŒUVRE . . . . 25 . . . . 30 . . . 28 HABITAT : Ils vivent par clans dans des grottes spacieuses et bien entretenues, dans les mines, sur les cimes, en Allemagne, en Bavière, en Pologne, dans les Flandres et en Russie, dans les régions désertes de l’hémisphère boréal. Une race de Gnomes, les Schroettelis, survit encore dans les montagnes suisses. En Angleterre, bien qu’Elizabeth Goudge les cite souvent (La Vallée qui chante, La Maison enfumée), il n’en existe pas plus qu’en France. En 1911, une correspondante de W. Y. Evans Wentz (The Fairy-Faith in Celtic Countries) en découvre une famille en Irlande. 1| Quel est le sujet de ce document ? Repérez les mots ou expressions qui appartiennent au champ lexical du conte et du merveilleux. Pourquoi ce champ lexical est-il utilisé ? 2| a. Quelles sont les particularités de la mise en page ? Quelle est l’utilité d’une telle présentation ? b. Quel est le temps verbal essentiellement utilisé ? Pour quelle raison ? 3| De quel type d’ouvrage ce document provient-il ? Quelle en est la visée ? NOURRITURE : Les Gnomes élèvent des chèvres dont ils boivent le lait et mangent la chair. Fabriquent des biscuits parfumés au lichen et plantes 29 4M`QY]M Des mots pour > Des formules pour débuter le conte il était une fois – autrefois – jadis – il y a bien longtemps – dans la nuit des temps – il y a de cela une éternité – dans des temps lointains... > Des termes pour désigner les lieux où vivent les personnages une profonde forêt – une misérable caverne – une sordide cabane – une humble chaumière – une somptueuse demeure – un merveilleux palais – un château resplendissant... un cueilleur de fruits un pauvre berger un éleveur avenant de pauvres et courageux paysans écrire un conte > Des termes pour désigner des êtres magiques rencontrés une fée – un lutin – une sorcière – un bon ou un mauvais génie – un ogre ou une ogresse – un gnome – une licorne – un géant – un monstre – une grenouille qui parle – des nains – un enchanteur – un farfadet – un esprit – un djinn – un korrigan – un elfe – un dragon... > Des termes pour désigner des objets ou des paroles magiques un anneau fabuleux – un parchemin – une relique – un orbe – un fuseau – une aiguille – un grimoire – un charme – un rouet – une formule rituelle ou magique – un maléfice – une incantation – un sortilège – un enchantement... une sombre forêt une futaie effrayante un animal ensorcelé un soulier enchanté un chapeau de sorcier un panier de sorcière un rouet et une quenouille un fruit empoisonné une baguette de fée un sac à malices une clé magique des bottes de sept lieues une digne fermière de simples chaumières 30 un vaillant bûcheron > Des formules pour terminer le conte … et ils vécurent ainsi jusqu’à la fin des temps. – … et leur bonheur dura jusqu’à la fin de leurs jours. – … et c’est ainsi que le méchant roi fut châtié. – … c’est ainsi qu’ils se marièrent et s’aimèrent jusqu’à leur mort. – … c’est ainsi que le valeureux bûcheron connut enfin la richesse. 31 *QTIV Le texte narratif : situation initiale et situation finale du conte > OUTILS ET NOTIONS DÉFINITION ET PLACE DANS LE RÉCIT La situation initiale d’un conte correspond au début du récit. Elle a pour rôle de présenter rapidement le héros et les autres personnages de l’histoire, ainsi que les sentiments qui les unissent ou les conflits qui les opposent. La situation initiale doit être rédigée à l’imparfait de l’indicatif et peut être heureuse pour certains personnages, ou malheureuse pour d’autres ; elle correspond à un état de stabilité avant que leur vie ne soit troublée par un événement quelconque. La situation initiale prend fin lorsqu’apparaît un événement inhabituel, appelé élément perturbateur, qui bouleverse la vie stable des personnages et invite le héros à se lancer dans l’aventure. Cet élément perturbateur est introduit dans le récit par un ou des termes très généraux qui marquent une rupture de la stabilité comme or, un jour, un beau soir, il arriva un jour que, etc. Il est rédigé au passé simple. La situation finale correspond à la situation des personnages à la fin du récit. Elle expose la situation du héros et des autres personnages après les péripéties et les épreuves traversées. Cette situation raconte les ultimes événements réglant le sort des personnages et doit donc être rédigée au passé simple de l’indicatif. La situation finale peut, pour certains personnages, être plus heureuse que la situation initiale, ou plus malheureuse pour d’autres ; elle correspond à un nouvel état de stabilité après les péripéties. Parfois la situation finale se termine par une morale qui tire une leçon générale de l’ensemble du récit. TEMPS ET LIEU La plupart du temps, la situation initiale d’un conte situe l’histoire dans un passé lointain, à une époque totalement indéterminée désignée par des termes très généraux comme jadis, autrefois, il y a très longtemps. De la même façon, les lieux où se déroule l’histoire sont vagues, mystérieux, et souvent désignés par des termes très généraux tels que dans un pays lointain, dans un très riche royaume, dans une forêt profonde. > CRITÈRES DE RÉUSSITE Pour réussir l’écriture de la situation initiale de mon conte, je dois… ... préciser le cadre spatio-temporel. • Je situe mon histoire dans un temps passé, vague et lointain. J J’utilise une formule d’ouverture contenant un complément circonstanciel de temps. • Je situe mon histoire dans un espace indéterminé. J J’utilise des compléments circonstanciels de lieu. LES PERSONNAGES ... présenter les personnages qui interviennent dans mon histoire. La situation initiale présente très rapidement le héros, les principaux personnages, et les caractérise brièvement sur le plan physique et sur le plan moral, en montrant leurs qualités et leurs défauts qui auront une importance particulière dans la suite du conte. • J’évoque brièvement leur condition sociale et les relations qu’ils entretiennent entre eux. J J’utilise le champ lexical de la famille, des catégories sociales ou des métiers. J J’utilise des substituts nominaux et pronominaux pour les désigner. J Je veille à n’utiliser que la 3e personne. • Je caractérise sommairement mes personnages. J Je souligne leurs défauts par des adjectifs péjoratifs et leurs qualités par des adjectifs mélioratifs. • Je pose une situation stable. J J’utilise l’imparfait. La situation initiale présente également très brièvement les personnages au sein de la société en indiquant par exemple leur métier, leur richesse ou leur pauvreté (un riche roi, un pauvre paysan, une misérable servante). Le début du conte indique aussi les relations et les sentiments que le héros entretient avec sa famille ou son entourage. Ces relations et sentiments qui unissent ou opposent les personnages ont une très grande importance dans la suite du récit. ... clôturer la situation initiale. • J’introduis un élément perturbateur. J Je l’introduis par un complément circonstanciel de temps. J J’utilise le passé simple. Pour réussir l’écriture de ma situation finale, je dois… ... raconter l’issue de l’histoire pour chacun des personnages (amélioration ou dégradation). • J’introduis une série d’actions informant du sort de chacun des personnages. J Je les raconte au passé simple. J J’utilise des formules qui permettent de passer aisément d’un personnage à un autre. ... terminer mon texte sur une situation stable. • Mon histoire ne doit plus pouvoir évoluer : on ne doit pas pouvoir imaginer une suite. J J’utilise une formule de clôture contenant des compléments circonstanciels de temps. … veiller à la correction de l’expression. J Je vérifie la conjugaison des verbes. J Je veille à l’absence de répétitions. J Je vérifie les accords du verbe avec son sujet. 32 33 Grammaire Les reprises nominales et pronominales > Module 1, Texte 1 Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort et d’humeur et de visage, que qui la voyait, voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son père pour la douceur et l’honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même temps avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse. Il fallait entre autre chose que cette pauvre enfant allât deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue du logis, et qu’elle en rapportât plein une grande cruche. Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire. Charles Perrault, « Les Fées », Contes de ma mère l’Oye, 1697. > DéCOUVRIR 1| Quels sont les quatre personnages dont il est question dans l’extrait ci-dessus ? Relevez les différentes désignations de chacun dans un tableau. 2| Quelles sont les classes grammaticales des mots ou expressions correspondant à la cadette ? 3| Quelle est la différence de construction entre le groupe nominal « la mère » et « cette mère » ? Repérez un autre groupe nominal qui désigne la mère. Quelle information apporte-t-il sur ce personnage ? 4| Qui est désigné par le pronom « lui » dans la dernière phrase de l’extrait ? > RETENIR Pour éviter les répétitions dans un texte, on utilise des mots de reprise (que l’on appelle aussi substituts). Il existe deux types de reprises : les reprises nominales et les reprises pronominales. Les reprises nominales On reprend le nom ou le groupe nominal par un autre nom ou groupe nominal. > Même nom avec changement de déterminant Ex. Il était une fois une femme qui vivait avec ses deux filles. Cette femme préférait sa fille aînée. > Synonyme Il s’agit d’un mot qui a un sens très proche et qui est de même nature. Ex. La mère avait une aversion pour sa fille cadette. Cette haine était inexplicable. 192 > Périphrase Il s’agit d’une expression de plusieurs mots qui désigne un objet, un lieu, un personnage en évoquant ses caractéristiques. Ex. La cadette travaillait sans cesse. Il fallait aussi que cette pauvre enfant aille puiser de l’eau à la fontaine. > Mot générique Il s’agit d’un mot qui désigne une catégorie. Ex. Les deux filles vivaient dans une chaumière. Cette habitation était loin du village. Les reprises pronominales On reprend le nom ou le groupe nominal par un pronom. > Pronom personnel Ex. Cette pauvre enfant allait à la fontaine. Elle en rapportait une grande cruche remplie d’eau. > Pronom démonstratif Ex. Il vint à elle une pauvre femme. Celle-ci la pria de lui donner à boire. > Pronom possessif Ex. Elle remplissait sa cruche lorsqu’une pauvre femme lui demanda de remplir la sienne. > Pronom adverbial (en, y) Le pronom en reprend un groupe nominal introduit par la préposition de. Y reprend un groupe de mots introduits par la préposition à. Ex. La mère ordonnait à la cadette d’aller puiser de l’eau à la fontaine. Elle y allait deux fois par jour. > EXERCICES 1| Identifier les reprises nominales et pronominales. Relevez, dans un tableau à deux colonnes, les reprises nominales et pronominales des groupes en caractères gras. Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons. […] Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot : prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le Petit Poucet. Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours tort. Cependant il était le plus fin et le plus avisé de tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup. Charles Perrault, « Le Petit Poucet », Contes de ma mère l’Oye, 1697. 2| Utiliser des reprises pronominales. Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant les groupes nominaux en gras par des pronoms. • Le Chat Botté discuta avec son maître. • La princesse entra dans le château. • Le père et la mère partirent avec leurs enfants. • Jacques et moi discutons avec Pierre. 3| Utiliser des reprises nominales. Recopiez les phrases pêcheur] se mit à prendre tant de poissons d’espèces inconnues qu’on en vint à soupçonner [le pêcheur] d’avoir passé un pacte avec le diable. D’ailleurs, loin de chercher à donner un démenti aux accusations portées contre le pêcheur, [le pêcheur] s’entourait de mystère, ne quittant le port que par les nuits les plus noires et toujours seul pour manœuvrer sa lourde barque. Il en fut ainsi jusqu’à la fin de la vie [du pêcheur]. Et c’est plusieurs siècles après la mort [du pêcheur] que, fouillant les archives, un écrivain découvrit un parchemin dont personne n’avait osé briser le cachet de cire et qui contenait son secret. C’est vrai, [le pêcheur] avait toujours mené l’existence commune à tous ceux de son métier lorsque, un matin, en allant prendre son bateau, [le pêcheur] constata que le nœud de l’amarre n’était pas tel que [le pêcheur] avait l’habitude de le faire. D’après Bernard Clavel, « Les sorcières de Peñiscola, Espagne », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007. > rédiger Décrivez l’image ci-dessous en détaillant l’attitude et les émotions des deux personnages : il s’agit de BlancheNeige et de la méchante Reine, transformée ici en sorcière. Vous utiliserez des reprises nominales et pronominales variées pour désigner ces deux personnages. suivantes en remplaçant les répétitions par la reprise nominale indiquée. • La petite fille est allée se promener dans la forêt. En chemin, la petite fille a rencontré le loup (synonyme). • La Belle a demandé à son père de lui rapporter une rose. Il a donc cueilli une rose avant de rentrer (mot générique). • Le monstre entra alors dans une colère effroyable et la jeune fille eut très peur du monstre (synonyme). 4| Employer des substituts pour éviter les répétitions. Réécrivez le texte suivant en utilisant des reprises nominales et pronominales de façon à éviter les répétitions du groupe nominal « le pêcheur ». Il y avait jadis, à Peñiscola, un pêcheur nommé Henriquez dont le souvenir est resté dans toutes les mémoires. Aujourd’hui encore, on raconte volontiers que [le pêcheur] détenait un pouvoir magique et que [le pêcheur] en usait pour ridiculiser les autres pêcheurs de la côte. En effet, alors que [le pêcheur] venait d’atteindre sa trentième année, alors que [le pêcheur] avait toujours pêché ni mieux ni plus mal que ses camarades, [le Représentation de Blanche-Neige, ballet chorégraphié par Angelin Prejlocaj, septembre 2008, Lyon, France. 193 Grammaire Le sujet > Module 1, Texte 4 Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et toute la Cour. Et tout le monde se réveilla avec de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs pattes et s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit, les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers la campagne. Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une gifle au marmiton, si fort que celui-ci en cria, et la bonne acheva de plumer la poule. Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel. Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort. Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au Bois Dormant », Contes de Grimm, traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963. > DéCOUVRIR La classe grammaticale du sujet Le sujet peut être : 1| Relevez les sujets des verbes en gras en posant la question qui est-ce qui ? ou qu’est-ce qui ? avant le verbe. > un nom ou un groupe nominal, Ex. Cendrillon alla au bal. Ex. La Belle au Bois Dormant se réveilla. 2| Quel est le sujet des verbes en gras de la phrase suivante : « Les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers la campagne » ? Quelle conclusion pouvez-vous tirer de cette observation ? Trouvez un autre exemple avec les mêmes caractéristiques dans l’extrait. > un pronom ; Ex. Il gifla le marmiton si fort que celui-ci en cria. 3| Trouvez une phrase dans laquelle le sujet est séparé de son verbe par un groupe de mots. > retenir > un verbe à l’infinitif ; Ex. Se marier est un heureux événement. 1| Identifier le sujet d’un verbe. Dans chacune des phrases suivantes, indiquez quel est le sujet du verbe en gras. Si le sujet est un groupe nominal, précisez quel en est le noyau. L’un des deux [assassins] saisit le pantin par le bout du nez et l’autre le prit par le menton ; là-dessus ils commencèrent à tirer comme des brutes, l’un de ce côté-ci, l’autre de ce côté-là, pour le forcer à ouvrir la bouche ; mais il n’y eut pas moyen. La bouche du pantin semblait rivée par des clous. Alors le plus petit des assassins, sortant un couteau, essaya de le lui enfoncer entre les lèvres, pour le faire servir de levier ou de scalpel ; mais Pinocchio […] lui happa la main et, après l’avoir coupée net d’un seul coup de dents, la recracha. Imaginez sa stupeur quand, au lieu d’une main, il s’aperçut qu’il avait craché une patte de chat. Encouragé par cette première victoire, il se libéra des griffes des assassins et, sautant la haie qui longeait la route, il s’enfuit à travers la campagne. Les assassins le poursuivaient comme deux chiens après un lièvre […]. Carlo Collodi, Les Aventures de Pinocchio, traduit de l’italien par Nathalie Castagné © Gallimard, 1985. > une proposition subordonnée. Ex. Que tout le monde se réveille est surprenant. 2| Identifier la classe grammaticale du sujet. Relevez Attention ! Au mode impératif, le sujet n’est pas exprimé. Ex. Travaille et ne te rendors pas ! • Les trois frères se retrouvèrent seuls et sans argent. les sujets des verbes en gras et indiquez leur classe grammaticale. • Ils décidèrent de partir chacun de leur côté. • Le garçon le plus jeune de tous se dirigea vers le sud. • Qu’il voyage seul lui faisait un peu peur. Le sujet est un élément essentiel de la phrase. Il indique de qui ou de quoi l’on parle et qui fait l’action exprimée par le verbe. Pour le repérer dans une phrase, on pose la question qui est-ce qui ou qu’est-ce qui avant le verbe. Ex. Et tout le monde se réveilla. Qui est-ce qui se réveilla ? tout le monde (sujet) • Mais cela s’arrangea par la suite. • Que cherchait-il vraiment ? • Trouver un trésor était son but. 4| Repérer les sujets inversés. Recopiez les phrases suivantes en rétablissant l’ordre sujet puis verbe. • Et c’est ainsi que commença une grande aventure. • Personne ne sait où habitent les fées. • Devant Hansel et Gretel se tenait une horrible petite sorcière. • Le prince arriva devant le château où se trouvait la princesse. 5|Repérer le verbe dont dépend le sujet. Indiquez la classe grammaticale de chaque sujet en gras et le verbe qui en dépend. Autrefois, à la campagne, vivait un homme très riche. Mais par malheur, cet homme avait la barbe bleue. Cela le rendait si laid et si terrible que tout le monde s’enfuyait devant lui. Une voisine avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en mariage et lui laissa le choix de celle qu’elle voudrait lui donner. Elles n’en voulaient point toutes deux car elles ne pouvaient se décider à épouser cet homme. Surtout que l’on disait qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes et personne ne savait ce qu’elles étaient devenues. D’après Charles Perrault, La Barbe Bleue. > rédiger Après avoir poursuivi le Petit Poucet et ses frères qui s’étaient échappés, l’ogre s’allongea un peu pour se reposer. Les enfants en profitèrent alors pour lui ôter ses fameuses bottes de sept lieues. Décrivez cette scène et ce qui arrive ensuite en utilisant les verbes suivants dans l’ordre que vous souhaitez et en variant leurs sujets. Vous utiliserez l’imparfait et le passé simple. S’arrêter – se reposer – s’approcher – s’accrocher – tenir – tirer – réussir – partir – féliciter – décider. 3| Utiliser le pronom personnel sujet. Remplacez le groupe nominal sujet du verbe en gras par un pronom personnel. La place du sujet •Toutes les fées se penchèrent sur le berceau du Il est généralement placé avant le verbe. Ex. Le roi s’éveilla à son tour. • Les animaux qu’il avait délivrés de leur cage vinrent Il peut être placé après le verbe (on parle alors de sujet inversé) ou séparé du verbe par quelques mots. Ex. Il entra dans la cuisine où travaillait le marmiton. Ex. Pourquoi me donnes-tu une gifle ? (phrase interrogative) Ex. Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement. 206 > EXERcices nouveau-né. lui apporter leur aide. • La grand-mère du petit chaperon rouge est malade. Le château de Neuschwanstein qui inspira à Walt Disney l’architecture de son château de La Belle au Bois Dormant, Bavière, Allemagne. • Pierre et Jean sont de bons amis. •Moi, Grand Souverain de ce pays, décide d’aller délivrer la princesse. • Et le vaillant petit tailleur qui avait tué sept mouches d’un coup partit à l’aventure. • Raiponce dénoua sa tresse et laissa tomber ses beaux cheveux de sa fenêtre élevée. Frédéric Théodore Lix (1830-1897), Le Petit Poucet, illustration, 1880. 207 Grammaire Les compléments circonstanciels de lieu, de temps et de manière > Module 1, Texte 3 Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient. Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large, bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent plaire aux petits des hommes. Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007. > exercices 1| Identifier les compléments circonstanciels. Repérez les compléments circonstanciels présents dans ces phrases et indiquez s’il s’agit de compléments circonstanciels de temps, de lieu ou de manière. Réécrivez ensuite ces phrases en déplaçant le complément circonstanciel dans la phrase. • Peu après l’apparition de la fée, la fenêtre s’ouvrit et Peter Pan fit son entrée. • Il appela doucement la fée. • Pour le moment, elle se reposait sur un petit coussin. • Sur la pointe des pieds, Peter Pan s’approcha. 2| Distinguer les compléments circonstanciels de temps et de lieu. Classez les compléments circonstanciels en gras > DéCOUVRIR 1| Réécrivez le texte ci-dessus en supprimant les mots et groupes de mots en gras. Le texte obtenu est-il grammaticalement correct ? Comparez les deux textes. À quoi servent, dans le texte original, les éléments en gras ? > les compléments circonstanciels de manière : ils répondent aux questions comment ? de quelle manière ?... Ex. Les enfants arrivaient en criant. Comment ? en criant Les compléments circonstanciels peuvent avoir des classes grammaticales variées. 2| Classez les éléments en gras selon qu’ils apportent des précisions sur l’endroit où est située l’action, le moment où se déroule l’action ou la manière dont se fait l’action. > Adverbe Ex. Souvent, il regardait le large. 3| Comparez la façon dont sont construits ces compléments. > Proposition subordonnée Ex. Quand il faisait nuit, les enfants jouaient encore. > retenir > Gérondif Ex. Les enfants arrivaient en criant. > Groupe nominal (avec ou sans préposition) Ex. Irê prenait les enfants sur son dos. Les compléments circonstanciels (CC) sont des mots ou groupes de mots qui indiquent les circonstances d’une action. On peut le plus souvent les déplacer à l’intérieur d’une phrase ou les supprimer. Il peut y avoir plusieurs compléments circonstanciels dans une même phrase. > les compléments circonstanciels de lieu : ils répondent aux questions où ? d’où ? vers où ? jusqu’où ?... Ex. Irê fonçait vers le large. Où ? vers le large 214 Il y a de cela bien longtemps, sur les bords du lac Mimidoro, que l’on appelle aujourd’hui Mizoro, au nord-est de Kyoto, un couple de canards mandarins vivait en paix. Il fallait voir, à la belle saison d’été, le mâle bondir sur l’eau, prendre son envol, ses moustaches orange, son bec rouge sombre, et ses magnifiques ailes frisées. Madame et les enfants vêtus d’un modeste gris, même l’aîné qui portait encore la robe juvénile, ne le quittaient pas des yeux. Le soir, les canetons rassasiés et endormis, Monsieur, d’un tendre coup de bec sur la joue blanche et gracieuse, disait bonsoir à son épouse et, dans le trou d’arbre qui leur servait de maison, toute la famille glissait au pays des rêves. L’année qui suivit, aux premiers jours du printemps, un jeune samouraï vint installer sa cabane aux bords de l’étang. > rédiger Rédigez le début d’un conte à partir de cette image. Vous utiliserez les compléments circonstanciels ci-dessous. Dans la forêt – sur la neige – à l’intérieur du chalet de bois – pendant toute la journée – jusqu’à la tombée de la nuit – un jour – sournoisement – de bon cœur – avec résignation. Henri Brunel, « Les canards mandarins et le samouraï », dans Les Plus Beaux Contes zen © Calmann-Lévy, 2002. 3| Inventer des compléments circonstanciels. Complétez les phrases suivantes avec le complément circonstanciel indiqué entre parenthèses. Ils peuvent répondre à différentes questions. On distingue : > les compléments circonstanciels de temps : ils répondent aux questions quand ? depuis quand ? jusqu’à quand ? pendant combien de temps ?... Ex. Le requin se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Quand ? en attendant la sortie de l’école selon qu’ils marquent le temps ou le lieu. • Le prince voyagea. • L’ogre inspirait la peur. • Les enfants se sont cachés. • Ils vécurent heureux. • La fée réalisa son vœu. • Le héros partit. • Le mauvais sort a été déjoué. • Le lutin réfléchit. • Le vent faisait du bruit. • Il fabriqua un piège. Il était une fois un ogre qui vivait seul ... (CC lieu). ...(CC temps) , il restait tranquille et ne dérangeait personne. Mais ... (CC temps), le roi du pays publia un avis de recherche le concernant. Les habitants cherchèrent l’ogre .... (CC lieu) mais ne le trouvèrent pas. ... (CC temps), un groupe d’hommes découvrit son refuge. Île Moorea, Polynésie française. 4| Enrichir des phrases avec des compléments circonstanciels. Complétez chaque phrase avec un complément circonstanciel de temps, un complément circonstanciel de lieu et un complément circonstanciel de manière. Vous les soulignerez avec des couleurs différentes. Arthur Rackham (1867-1939), Les Trois Petits Hommes de la forêt, illustration pour Les Contes des frères Grimm, 1900-1909. 215 Orthographe L’accord entre le sujet et le verbe > Module 1, Texte 4 Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient. Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large, bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent plaire aux petits des hommes. Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007. > DéCOUVRIR > retenir 1| Complétez le tableau suivant avec les verbes en gras du texte. sujet verbe personne place du sujet il s’appelait 3e pers. du sing. avant le verbe 2| Réécrivez le deuxième paragraphe en remplaçant « Irê » par Irê et les autres requins. Quels changements devez-vous effectuer ? Pourquoi ? Le verbe s’accorde avec son sujet en personne (1re, 2e ou 3e) et en nombre (singulier ou pluriel). Ex. Tous les habitants de la côte (sujet) connaissaient (verbe g 3e pers. du plur.) le requin. Ex. Le requin (sujet) fonçait (verbe g 3e pers. du sing.) vers le large. Attention ! Il est indispensable de repérer le sujet d’un verbe pour pouvoir orthographier ce dernier correctement (g p. 206). Règles d’accord sujet Le verbe s’accorde… plusieurs sujets au singulier au pluriel. Ex. Le frère et la sœur (= ils) retrouvèrent le requin après l’école. groupe nominal avec le nom-noyau. Ex. L’écume des vagues entourait Irê. Les habitants de la côte (= ils) le connaissaient. pronom relatif qui avec l’antécédent. Ex. Les enfants aimaient les jeux (antécédent) qui duraient jusqu’à la nuit. on, tout le monde, chacun, chaque + nom au singulier. Ex. On appréciait ce requin dans le village. la plupart, beaucoup, certains, plusieurs, quelques, peu… au pluriel. Ex. Beaucoup d’enfants sortent de l’école. moi + une autre personne (= nous) à la 1re personne du pluriel. Ex. Mon frère et moi (= nous) sommes venus pour jouer. toi + une autre personne (= vous) à la 2e personne du pluriel. Ex. Ton frère et toi (= vous) êtes très courageux. > exercices 1| Changer de sujet. Réécrivez les phrases suivantes en utilisant le sujet proposé entre parenthèses. • Le lutin s’amusait dans les bois (les gnomes). • La petite fille partit en courant (les deux sœurs). • Il décida de parcourir le monde (nous). • Je lisais souvent (mes amis et moi). 5| Inventer des sujets. Complétez les phrases suivantes avec un sujet. Soyez attentif aux verbes. • Ils dormaient profondément (tes amis et toi). • … voulait épouser une vraie princesse. •Par une pluvieuse nuit d’hiver, … se trouvaient dans • Vous marchâtes au bord de l’eau (on). la forêt. • Pierre aimait cette histoire (personne). •Tout • Vous préfériez partir (beaucoup d’enfants). effrayante. 2| Associer verbes et sujets. Formez des phrases correctes en associant chaque sujet à un verbe. sujet verbe tu • • êtes de bons lecteurs ton frère et toi • • s’appelait la Belle je • • racontes des histoires ma sœur et moi • • se cachèrent rapidement la plus jeune des filles • • dormons beaucoup les elfes de la forêt • • préfère les histoires de dragon 3| Accorder le verbe avec son sujet (I). Accordez correctement les verbes entre parenthèses à l’imparfait. Il (être) une fois un pauvre cordonnier qui (exercer) durement son métier dans une petite échoppe. Il (dormir) sur un petit lit de paille au fond de sa boutique et, chaque jour, il (se lever) avant le chant du coq pour préparer ses outils. Personne ne (sembler) cependant avoir besoin de lui dans le village. Il (rester) des journées entières seul, sans l’ombre d’un client. Ce cordonnier (avoir) une petite souris qui (vivre) avec lui dans son échoppe. Elle (s’asseoir) devant lui tous les jours sur ses pattes de derrière et l’(observer) de ses yeux intelligents comme si elle (avoir) quelque chose à lui dire. Comme notre bon cordonnier n’(être) pas méchant pour un sou, il (laisser) cette souris tranquille et (avoir) même pitié d’elle parce qu’elle (souffrir) de la faim comme lui. Hélas ! il ne (se douter) pas qu’elle (connaître) un grand secret, un secret capable de l’enrichir et de lui permettre de vivre à l’abri du besoin pour le restant de ses jours. 4| Accorder le verbe avec son sujet (II). Accordez les verbes entre parenthèses au passé simple. La jeune fille et son frère (s’enfoncer) alors dans la sombre forêt. Ils (entendre) au loin le hurlement des loups. La fillette (serrer) plus fortement encore 224 la main de son frère. Ils (poursuivre) leur marche et (finir) par s’arrêter pour se reposer au pied d’un arbre. La fillette (s’allonger) et (s’endormir) sans tarder. Son frère (pouvoir) alors réfléchir sérieusement à l’épreuve qui les attendait. à coup, … vis derrière moi une créature •Alors, … s’avança courageusement et provoqua le dragon. •… sont parties parcourir le monde. 6| Accorder le verbe avec son sujet (III). Recopiez le texte suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses aux temps demandés. Attention aux accords. Toute la journée, les enfants (jouer / imparfait) dans les grandes salles du château, où des fleurs vivantes (pousser / imparfait) sur les murs. Lorsqu’on (ouvrir / imparfait) les fenêtres d’ambre, le poisson y (entrer / imparfait) comme chez nous les hirondelles, et ils (manger / imparfait) dans la main des petites princesses et (se laisser / imparfait) caresser. Devant le château, il y (avoir / imparfait) un grand jardin avec des arbres d’un rouge feu et d’un bleu sombre. Les fruits (briller / imparfait) comme de l’or, et les fleurs, agitant sans cesse leur tige et leurs feuilles, (ressembler / imparfait) à des flammes. […] Chacune des princesses (avoir / imparfait) dans le jardin son petit terrain qu’elle (pouvoir / imparfait) cultiver à son gré. L’une lui (donner / passé simple) la forme d’une baleine, l’autre (préférer / passé simple) que le sien (ressembler / présent) à une petite sirène ; mais la plus jeune (faire / passé simple) le sien rond comme le soleil, et n’y (planter / passé simple) que des fleurs rouges comme lui. Hans Christian Andersen, « La Petite Sirène », Contes, traduit du danois par Marc Auchet © Le Livre de Poche, 2000. > rédiger Imaginez un début de conte en utilisant les sujets suivants. Un frère et une sœur – leurs parents – le royaume – un ogre terrifiant – la jeune fille. Rédigez votre texte à l’imparfait et au passé simple et veillez aux accords. 225 Conjugaison L’imparfait de l’indicatif > Module 1, Texte 1 Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient. Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large, bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent plaire aux petits des hommes. 1| Reconnaître les terminaisons de l’imparfait. Parmi les verbes suivants, recopiez les verbes conjugués à l’imparfait. Bernard Clavel, « Le requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007. • Je (pouvoir) apercevoir la maison de l’ogre au loin. • Tu (être) fatigué de marcher dans la forêt. • Il (paraître) le plus petit des garçons de la famille. • Nous (avoir) peur de nous retrouver seuls dans la nuit. • Vous (connaître) les dangers de la forêt. • Ils (chercher) leurs parents de tous côtés. > DéCOUVRIR > retenir 1| À quelle étape du conte correspond le texte ci-dessus ? À quel temps les formes verbales en gras sont-elles conjuguées ? 2| Recopiez le tableau suivant en le complétant avec toutes les formes verbales en gras dans le texte. Pour chaque forme verbale, séparez d’un tiret le radical de sa terminaison. forme verbale personne infinitif groupe av-ait 3e pers. du avoir sing. auxiliaire s’appel-ait 3e pers. du s’appeler sing. 1er 3| Quelle remarque pouvez-vous faire en observant les terminaisons et le groupe d’appartenance des verbes ? 4| Conjuguez les auxiliaires être et avoir à toutes les personnes de l’imparfait de l’indicatif. 5| Réécrivez les deux dernières phrases du texte en remplaçant « Irê » par Irê et les autres requins puis par nous en faisant toutes les modifications nécessaires. L’imparfait de l’indicatif est un temps simple qui permet d’évoquer les actions de second plan, de décrire, de relater des actions prises dans leur durée, dont on ne voit ni le début, ni la fin. Les terminaisons qui s’ajoutent au radical sont les mêmes pour tous les verbes. g -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient Le radical utilisé pour l’imparfait est le radical de la première personne du pluriel du présent de l’indicatif, sauf pour le verbe être. Ex. nous racont-ons g nous racont-ions Ex. nous connaiss-ons g je connaiss-ais Ex. nous all-ons g ils all-aient Attention ! > Les verbes en -cer prennent une cédille devant les terminaisons commençant par a. Ex. nous commencions g il commençait > Pour les verbes en -yer, -ier, -iller, -gner, il ne faut pas oublier le i des terminaisons des 1re et 2e personnes du pluriel. Ex. nous oubliions, vous vous réveilliez > Les verbes en -ger prennent un e après le g devant les terminaisons commençant par a. Ex. vous plongiez, il plongeait > Les verbes en -guer conservent le u du radical dans toute la conjugaison. Ex. il naviguait, nous naviguions 240 > exercices Il partait – elle revient – nous combattions – ils arrivèrent – elle restait – vous restez – ils mangeaient – je voulais – il grandissait – tu finis – je chantai – vous aviez – ils disaient – tu grandissais – je chanterai – il habitait – ils partiront – je connaissais – vous avez – nous étions. 2| Conjuguer à l’imparfait. Conjuguez les verbes entre parenthèses à l’imparfait. à amuser un vieillard. Même les vieux pêcheurs de son âge le (délaisser) pour jouer aux cartes dans le café du coin. Et les jours qui (s’écouler) lentement lui (sembler) encore plus longs, ennuyeux à mourir, dans l’attente insupportable d’un événement qui égayerait la monotonie de sa vie. > rédiger Décrivez l’image suivante en utilisant des verbes à l’imparfait. Commencez par décrire l’écrivain assis puis les différents personnages qui surgissent de son imagination. Identifiez les personnages et décrivez leur position, leur attitude. 3| Changer de personne. Recopiez le texte suivant en remplaçant « la petite fille » par « les petites filles », puis par « nous ». La petite fille était orpheline et vivait seule dans une petite maison au milieu de la forêt. Elle se débrouillait pour vivre. Elle récoltait des baies et des champignons et cueillait des fruits dans les arbres. Elle essayait de ne jamais sortir du bois pour rester discrète. 4| Compléter un texte à l’imparfait. Recopiez le texte suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses à l’imparfait. Il (être) une fois, en un temps où les jours (s’écouler) lentement, si lentement que les gens n’en (voir) jamais la fin, un pauvre pêcheur, si vieux que ses rides (se compter) par milliers. Il n’(avoir) pour tout bien que sa petite barque dont la coque (craquer) par endroits et (soupirer) de fatigue. Tous les jours, il (sortir) sa barque et la (mettre) à l’eau, mais le courage lui (manquer) pour continuer en pleine mer. Alors, il (s’asseoir) tout le jour, amarré au port, et (regarder) les gens passer. Il (contempler) les jeux des enfants sur les quais, (rechercher) la compagnie de vieux pêcheurs comme lui, (appeler) les jeunes pour leur raconter des histoires, mais personne ne (passer) beaucoup de temps avec lui. On (préférer) vaquer aux occupations quotidiennes, n’ayant pas de temps à perdre Ralph Bruce, Charles Dickens et ses personnages, lithographie en couleur, xxe s. 241 Conjugaison Le passé simple > Module 1, Texte 2 > exercices Alors la Belle au Bois Dormant s’éveilla, ouvrit les yeux et le regarda en souriant. Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et toute la Cour. Et tout le monde se réveilla avec de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs pattes et s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit, les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers la campagne. Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une gifle au marmiton, si fort que celui-ci en cria, et la bonne acheva de plumer la poule. Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel. Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort. Jacob et Wilhem Grimm, « La Belle au Bois Dormant », Contes de Grimm, traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963. > DéCOUVRIR > retenir 1| À quelle partie du conte correspond l’extrait ci-dessus ? Quel type d’indication les verbes en gras donnent-ils ? 2| Recopiez le tableau suivant en classant les formes verbales en gras dans le texte selon le groupe auquel elles appartiennent. Pour chaque forme verbale, séparez d’un tiret le radical de sa terminaison. Le passé simple est un temps simple de l’indicatif. Il permet de raconter les actions de premier plan qui se succèdent dans un récit. Les terminaisons des verbes dépendent de leur groupe. 1 groupe 2 groupe 3 groupe je -ai -is -is -us -ins tu -as -is -is -us -ins il -a -it -it -ut -int nous -âmes -îmes -îmes -ûmes -înmes vous -âtes -îtes -îtes -ûtes -întes ils -èrent -irent -irent -urent -inrent er 1er groupe 2e groupe 3e groupe auxiliaire 3| Quelle voyelle trouve-t-on toujours (sauf à la 3e personne du pluriel) au début de la terminaison des verbes du 1er groupe ? 4| Trouve-t-on toujours la même voyelle au début de la terminaison pour les verbes du 3e groupe ? e e Attention ! > Quelques verbes du 3e groupe prennent des terminaisons en -i : écrire, prendre, mettre, voir, dire, faire, entendre, sortir, comprendre, attendre… > Quelques verbes du 3e groupe, ainsi que les verbes avoir et être, prennent des terminaisons en -u : vivre, devoir, vouloir, savoir, lire, pouvoir, paraître, connaître, mourir… > Les verbes qui ont des terminaisons en -in sont tenir et venir et leurs composés (contenir, revenir, appartenir, convenir…) Représentation de La Belle, ballet chorégraphié par Jean-Christophe Maillot, Les Ballets de Monte-Carlo, Monte-Carlo Grimaldi Forum, 2001. > Il ne faut pas oublier l’accent circonflexe sur les terminaisons des 1re et 2e personnes du pluriel. 1| Conjuguer au passé simple. Conjuguez au passé simple les verbes suivants à la première personne du singulier et du pluriel. • voir • manger • grandir • descendre • partir • décider • avoir • comprendre • travailler • être 2| Compléter un texte au passé simple. Recopiez le texte suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses au passé simple. Il y avait une fois deux fils de roi qui (s’en aller) chercher les aventures et (se jeter) dans les dérèglements et la dissipation, si bien qu’ils ne (revenir) pas à la maison paternelle. Leur frère cadet, qu’on appelait le petit nigaud, (se mettre) à leur recherche ; mais, quand il les eut retrouvés, ils (se moquer) de lui, qui, dans sa simplicité, prétendait se diriger dans un monde où ils s’étaient perdus tous deux, eux qui avaient bien plus d’esprit que lui. S’étant mis ensemble en chemin, ils (rencontrer) une fourmilière. Les deux aînés voulaient la bouleverser pour s’amuser de l’anxiété des petites fourmis, et les voir courir de tous côtés en emportant leurs œufs ; mais le petit nigaud leur (dire) : « Laissez en paix ces animaux, je ne souffrirai pas qu’on les trouble. » Plus loin ils (trouver) un lac sur lequel nageaient je ne sais combien de canards. vagues (devenir) alors plus fortes, de gros nuages (s’amonceler), il y (avoir) des éclairs dans le lointain. Oh ! un orage terrible se préparait, si bien que les marins (serrer) les voiles. […] Le mât (se briser) comme un jonc […]. [La petite sirène] (voir) [le prince] s’enfoncer dans la mer profonde lorsque le navire (se fendre). Elle (être) tout d’abord très contente, puisqu’il descendait ainsi vers elle, mais elle (se rappeler) que les hommes ne peuvent pas vivre dans l’eau. […] Non, il ne fallait pas qu’il meure ; elle (se faufiler) alors à la nage entre les poutres et les planches éparses sur la mer, au risque de se faire écraser, elle (plonger) profondément sous l’eau et (réapparaître) entre les vagues, et ainsi elle (parvenir) jusqu’au jeune prince, qui n’arrivait presque plus à nager dans la mer déchaînée […]. Elle (tenir) sa tête au-dessus de l’eau puis (s’abandonner) avec lui au caprice des vagues. Hans Christian Andersen, « La Petite Sirène », Contes, traduit du danois par Marc Auchet © Le Livre de Poche, 2000. > rédiger Racontez la suite des aventures de la Petite Sirène (exercice 4) en utilisant des verbes au passé simple. Jacob et Wilhelm Grimm, La Reine des Abeilles, traduit par Frédéric Baudry, 1875. 3| Transposer un texte au passé simple. Recopiez le texte suivant en mettant les verbes conjugués au passé simple. Un jour, les poissons auront le mal de mer. Ils se laisseront pousser des bras et des jambes, et ils sortiront tous de l’océan, petits et grands. Au début, ils ramperont. Ils resteront dans la forêt, à manger des champignons. Et puis très vite, les poissons se mettront debout, pour aller en ville. Dans la rue, ils se sentiront un peu nus au milieu des gens. C’est pour ça qu’ils videront les magasins pour aller s’habiller comme tout le monde. Alex Cousseau et Nathalie Choux, Les poissons savent-ils nager ? © Sarbacane, 2009. 4| Conjuguer les verbes au passé simple. Recopiez le texte suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses au passé simple. Mais le vaisseau (prendre) une allure plus rapide, les voiles (se déployer) les unes après les autres, les 242 Edvard Eriksen, La Petite Sirène, statue de bronze, 1913, port de Copenhague, Danemark. 243 > Index des auteurs et des artistes Index des auteurs A Anouilh, Jean, Fables, « La Vive », p. 70, M3, p. 190 G B Bidpaï, Kalila wa Dimna, « La Cigogne et les Poissons », p. 62 M3 C Carême, Maurice, La Grange bleue, « Marionnette et Polichinelle », p. 24 M1, Volière, « Fable », p. 78 M3 Cervantès Saavedra, Miguel (de), L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, p. 52 M2 Chaffardon, Christophe, L’Espace à petit pas, « Le métier d’astronaute », p. 102 M4, p. 198 G Clavel, Bernard, Légendes de la mer, « Le requin de Ta’aroa, Tahiti », p. 16 M1, p. 214 G, p. 224 O, p. 240 C Courteline, Georges, Le Petit Malade, p. 129 M5, pp. 200, 202 G D Desnos, Robert, Chantefables et Chantefleurs, « Le pélican », p. 78 M3 Dubois, Pierre, La Grande Encyclopédie des Lutins, p. 28 M1 G Goldoni, Carlo, Le Vieux Boute-en-train, p. 138 M5 Grimm, Jacob et Wilhelm, Contes de Grimm, « La Belle au Bois Dormant », p. 22 M1, p. 206 G, p. 242 C Guillevic, Eugène, Terre à bonheur, « J’ai vu le menuisier », p. 110 M4 H Hartmann, Marie-Odile, Ariane contre le Minotaure, p. 47 M2, pp. 194, 218 G Homère, Odyssée, pp. 36, 37 M2, p. 216 G, p. 234 O, p. 236 C, Iliade, p. 44 M2 L La Fontaine, Jean (de), Fables, « La Mort et le Bûcheron », p. 24 M1, « Le Cerf se voyant dans l’eau », p. 74 M3, p. 196 G, « Le Laboureur et ses enfants », p. 250 C Leclerc, Félix, « La chanson du pharmacien », p. 80 M3 Leconte de Lisle, Poèmes barbares, p. 50 M2 Leprince de Beaumont, Jeanne-Marie, La Belle et la Bête, p. 19 M1 Ley, Madeleine, Petites voix, « Le petit garçon malade », p. 142 M5 268 M Masson, Isabelle, L’Écologie, agir pour la planète, p. 112 M4 Maupassant, Guy (de), Coco, p. 26 M1 Michaux, Henri, Qui je fus, « Le Grand Combat », p. 50 M2 Miquel, Pierre (dir.), La Grèce ancienne – La Terre des héros, p. 54 M2 Molière, Le Médecin malgré lui, p. 122 M5, p. 252 C, Le Malade imaginaire, p. 244 C Mourlevat, Jean-Claude, La Rivière à l’envers, pp. 156, 157, 159, 161, 164, 168, 169, 174, 175, 179 M6, pp. 220, 222 G, p. 248 C P Perrault, Charles, Contes de ma mère l’Oye, « Les Fées », p. 12 M1, p. 192 G Perret, Pierre, Le Corbeau et le Renard, p. 188 G Prévert, Jacques, Histoires, « Chanson du vitrier », p. 110 M4, Spectacles, « Chanson de la Seine », p. 172 M6 R Ray, Hélène, Juliette et les fables de la Fontaine, volume 2, p. 82 M3 Romains, Jules, Knock, p. 133, M5 Roy, Claude, Poésies, « La Rivière endormie », p. 172 M6 T Tardieu, Jean, Le Fleuve caché, « Conversation », p. 142 M5, Un Mot pour un autre, p. 144 M5 Tite-Live, Histoire romaine, p. 41 M2 Index des artistes A Aivazovsky, Ivan, Sur les vagues, p. 216 G Andreotto, Claude, Le Lièvre et la Tortue, p. 79 M3 Armstrong, Cosmo, Portrait de Jean de La Fontaine, p. 86 M3 M Maître des Cassoni Campana, Thésée et le Minotaure, p. 194 G Martin, John, Visage sur paysage, p. 170 M6 Moreau, Gustave, Le Renard et la Cigogne, p. 85 M3 B Bologne, Jean (de), Hercule et le Centaure, p. 239 C Bosio, François-Joseph, Hercule combattant Achéloüs métamorphosé en serpent, p. 35 M2 Bourdelle, Antoine, Pénélope, p. 218 G Bruce, Ralph, Charles Dickens et ses personnages, p. 241 C O Ostade, Adriaen Jansz (van), Avocat dans son cabinet, p. 246 C Oudry, Jean-Baptiste, Le Renard et la Cigogne, p. 82 M3 C Calvet-Rogniat, Le Corbeau et le Renard, p. 87 M3 Cézanne, Paul, Route près du mont Sainte-Victoire, p. 249 C Creti, Donato, Achille traînant le corps d’Hector autour des murs de Troie, p. 44 M2 D Doré, Gustave, Les Fées, pp. 13, 25 M1, La Belle au Bois Dormant, p. 22 M1, Cendrillon et la pantoufle de verre, p. 25 M1, La Cigale et la Fourmi, p. 77 M3, Le Loup et l’Agneau, p. 197 G Le Laboureur et ses Enfants, p. 250 C Doumit, Ralph, Le Trèfle et les quatre Royaumes, p. 182 M6 Dulac, Edmond, L’Oiseau de Feu, p. 178 M6 E Edelfelt, Albert Gustave Aristide, Louis Pasteur (1822-1895) dans son laboratoire de l'École supérieure, p. 245 C Eriksen, Edvard, La Petite Sirène, p. 243 C F Foy, Lynne, Juge réprimandant un avocat, p. 247 C G Gérard, Jean-Ignace Isidore, La Cigale et la Fourmi, p. 87 M3 Géricault, Théodore, Étude de cheval mort, p. 27 M1 Guerrieri, Jérémy, Masque et seringue, p. 121 M5 H Hiroshige, Utagawa, Vue d’automne à la rivière Tama, p. 248 C P Picasso, Pablo, Ulysse et les Sirènes, p. 51 M2 Place, François, Du pays de Jade à l’île Quinookta, atlas des géographes d’Orbae, p. 155 M6 R Rackham, Arthur, Les Trois Petits Hommes de la forêt, p. 215 G Rembrandt, Harmensz van Rijn, La Leçon d’anatomie du docteur Nicolas Tulp, p. 143 M5 Renoir, Pierre-Auguste, Chalands sur la Seine, p. 172 M6 Renoux, André, Pharmacie, p. 81 M3 Rigaud, Hyacinthe (d’après), Portrait de Jean de la Fontaine, p. 86 M3 Rubens, Pierre-Paul, Achille vainquant Hector, p. 43 M2, Bellérophon sur Pégase transperce la Chimère, p. 237 C S Saint-Saëns, Marcel Léon, Thésée et le Minotaure, p. 49 M2 Seurat, Georges, Le Laboureur, p. 251 C Simonin, Le Vrai Portrait de Molière en habit de Sganarelle, p. 124 M5 Stifter, Moritz, Au souk, p. 213 G T Turner, Joseph Mallord William, Ulysse raillant Polyphème, p. 234 O V Vuillard, Édouard, L’Enfant malade, p. 142 M5 Y Yu-Min, Han, L’Amour au cœur, p. 11 M1 K Klimsh, Eugen Johann Georg, La Belle au Bois Dormant, p. 15 M1 Knorr, Karen, Le Salon Lilas au musée Carnavalet, p. 61 M3 L Léger, Fernand, Les Constructeurs, p. 111 M4 Lhermitte, Charles Augustin, Concarneau, fillette au bord de la mer, p. 73, M3 Lix, Frédéric Théodore, Le Petit Poucet, p. 207 G Longhi, Pietro, L’Apothicaire dans sa boutique, p. 149 M5 269 > Crédits photographiques p. 11 : © Flammarion – p. 12 : © Bettmann / Corbis / ArabianEye.com – p. 13 : © AKG-images – p. 15 : © Istock – p. 16 (g) : © Jacques Morell / Kipa / Corbis / ArabianEye.com – p. 16 (d) : Rozier-Gaudriault © Le Livre de poche Jeunesse - p. 17 : © Photodisc – p .18 : © Bigstock – p. 19 : © Bibliothèque nationale de France - p. 20 : prodDB © Walt Disney / DR – p. 21 : prodDB © DisCina / DR - p. 22 (g) : © Bigstock – p. 22 (d) : © Bibliothèque nationale de France – p. 24 : © RMN (Sèvres, Cité de la céramique) / Martine Beck-Coppola – p. 26 : © Adam Woolfitt / Corbis – p. 27 (h) : © Bettmann / Corbis / ArabianEye.com – p. 27 (b) : © RMN / René-Gabriel Ojéda – p. 28 : © Jean-Luc Vallet / Opale – p. 35 : © RMN / Thierry Ollivier – p. 36 : Musée archéologique national de Naples (Italie) © 2011 Photo Scala, Florence – p. 37 : Musée national du Bardo (Tunisie) © 2011 Photo Scala, Florence – p. 39 : prodDB © LuxFilm / DR – p. 40 : © Bigstock – p. 41 : © Michael Nicholson / Corbis / ArabianEye.com – p. 43 : Musée des Beaux-Arts de Pau (France) © 2011 Photo Scala, Florence – p. 44 : © Collections du musée Massey de Tarbes ( France) – p. 47 : © Marie-Odile Hartmann – p. 49 : © ADAGP © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Philippe Migeat – p. 50 : © The Bridgeman Art Library / The Stapleton Collection – p. 51 : © Succession Picasso 2011 – p. 52 : © Bettmann / Corbis / ArabianEye.com – p. 56 (g,d) : prodDB © Warner Bros. / DR – p. 57 : prodDB © Warner Bros. / DR – p. 61 : © Karen Knorr courtesy Filles du Calvaire Gallery, Paris – p. 62 : © John Foxx images – p. 64 : © Bibliothèque nationale de France – p. 67 : © Bibliothèque nationale de France – p. 69 : © Comstock – p. 70 : © Sophie Bassouls / Sygma / Corbis / ArabianEye.com – p. 73 : © RMN / Musée d'Orsay (France) / Hervé Lewandowski – p. 74 : © Bibliothèque nationale de France – p. 75 : © Comstock – p. 79 : © ADAGP / © Andreotto-Musée de la Poste (France) – p. 80 : © Richard Melloul / Sygma / Corbis / ArabianEye. com – p. 81 : © André Renoux – p. 82 : © RMN / Château de Versailles (France) – p. 85 : © RMN / Christian Jean / Musée Gustave Moreau (Paris) – p. 86 (h) : © BrandXpictures – p. 86 (c) : © Digital stockTM – p. 86 (b) : © Bibliothèque nationale de France – p. 87 (h, b) : © AKG-images – p. 91 : © www.skillsbelgium.be – p. 95 : © prodDB © Paramount Pictures / DR – p. 98 : © Leemage – p. 100 : © Kenneth Garrett / National Geographic Society / Corbis / ArabianEye.com – p. 105 : © René Maestri / Sygma / Corbis / ArabianEye.com – p. 109 : © fotolia – p. 110 : © Dist. 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COUVERTURE Giulio Romano (1499-1546), Salle de Troie, Scène de bataille, 1536-1540, fresque, Palais ducal, Mantoue, Italie © 2011 Photo Scala, Florence. ILLUSTRATIONS pp. 30, 31, 116, 183, 189 : Ghadi Ghosn. REMERCIEMENTS Nous remercions la Fondation Maurice Carême, en la personne de sa présidente Mme Jeanine Burny, Mme Hélène Ray, Mme Renoux, M. Jérémy Guerrieri, la photothèque du musée de la Poste, Mme Karen Knorr, Skillsbelgium en la personne de Fabienne Guilleaume, les éditions Faton, Fleurus Presse, les éditions Stock, les éditions Adèle, les éditions Marabout, les éditions Magnard, les éditions Calmann-Lévy et les éditions Sarbacane pour nous avoir gracieusement accordé les droits de reproduction. Certains ayants droit ont été introuvables. Ils pourront nous contacter afin que nous leur versions les droits d’usage. 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