Il était une fois…

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Le français en chantier
e
6
Sous la direction de
Colette Aoun
Professeur de didactique
à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
Nathalie Gesenhues
Professeur certifié de Lettres modernes
Académie de Nancy-Metz
Pascal Ruter
Professeur certifié de Lettres modernes
Académie de Versailles
Perrine Enault
Professeur certifié de Lettres modernes
Académie de Créteil
Avant-propos
Le français en chantier est une collection
destinée aux élèves du collège (6e, 5e, 4e et 3e).
Elle contribue à l’acquisition du socle
commun de connaissances et de compétences.
Elle s’inscrit dans une démarche où l’élève,
en interaction permanente avec le groupe
classe, construit ses apprentissages de façon
progressive et raisonnée.
Le français en chantier 6 e est un manuel
unique, organisé en six modules. Les cinq
premiers modules explorent une typologie
textuelle à travers une thématique ; le sixième
module reprend les acquis des modules
précédents en proposant une situation
intégrative à travers l’étude d’une œuvre
intégrale. Chaque module propose des
activités d’apprentissage diversifiées, conçues
de façon décloisonnée afin de permettre à
l’élève de construire progressivement son
savoir et de le réinvestir.
Le français en chantier 6 e donne du sens
aux apprentissages à travers un chantier
d’écriture déclenché dès le début du
module et complété au fur et à mesure
de la découverte des apprentissages,
permettant ainsi à l’élève de comprendre
leur finalité. Le premier jet du chantier
d’écriture consiste en une recherche
d’idées ; ce n’est que progressivement, en
fonction des apprentissages, que l’élève
est amené à reconsidérer son texte, le
relire et le corriger afin d’en améliorer le
fond et la forme. Au terme du module (et
du chantier), le bilan des apprentissages
2
lui permet de mesurer enfin le chemin
parcouru. Ainsi, la collection prend en
considération le droit à l’erreur de l’élève.
Activités orales
Les activités orales proposent des structures
et du vocabulaire nécessaires à la réalisation
du chantier d’écriture, en lien avec le
thème du module et la typologie textuelle
étudiée. Elles sont mises en œuvre à partir
d’illustrations, de poèmes, de séquences de
vocabulaire, de documents sonores (CD),
de jeux de rôle, de débats, etc.
Étude de textes
L’étude de textes permet à l’élève de
découvrir et de formaliser progressivement
les caractéristiques du type d’écrit étudié et
réalisé dans le cadre du chantier, et d’acquérir
des structures linguistiques et du vocabulaire
en rapport avec le thème travaillé.
Chaque module propose six textes :
– quatre textes relatifs au type et au thème
travaillés dans le cadre du module, dont
l’étude permet de dégager des caractéristiques
communes ;
– un cinquième texte appartenant à la même
typologie, mais de thème différent, dont
l’étude permet de réinvestir les notions
découvertes ;
– un sixième, à l’inverse, de même thème
mais de typologie différente, dont l’étude
permet de mesurer les écarts entre les
différentes typologies.
Le choix des textes tient compte des
instructions officielles du ministère français
de l’Éducation nationale en ce qui concerne
les thèmes et les époques demandés.
Étude de la langue française
Chaque module apporte à l’élève les notions
de grammaire, de conjugaison, d’orthographe
et de vocabulaire nécessaires pour mener à
bien son chantier d’écriture.
Les notions grammaticales sont d’abord
découvertes dans les textes étudiés, puis
formalisées dans le cadre d’une leçon
accompagnée d’exercices.
La compétence orthographique est travaillée
tout au long du chantier d’écriture. Deux
dictées sont par ailleurs proposées dans le guide
pédagogique pour chaque module.
Le lexique fait l’objet d’une séquence spécifique
dans le cadre de chaque module.
Expression écrite
L’ensemble des activités et des apprentissages
proposés dans la collection trouvent leur
justification dans la production écrite. Elle est
travaillée dans le cadre du chantier, qui vise
à faire acquérir aux élèves « une conscience
claire de leur langue, une connaissance
précise et vivante de son fonctionnement »
(Bulletin officiel du ministère français de
l’Éducation nationale, 28 août 2008).
Les critères de réussite et les
d’amélioration des différents
découverts au fil des séquences
des apprentissages est proposé
chaque module.
possibilités
écrits sont
et un bilan
à la fin de
Étude de l’image
Une lecture de l’image est proposée avec
l’illustration d’ouverture de chaque module.
Elle permet à l’élève d’observer et de se poser
des questions sur ce qu’il voit. Il apprend
ainsi à lire l’image, à la comprendre et à
l’interpréter.
Histoire des arts
Chaque module propose, en lien avec la
thématique étudiée, une œuvre du patrimoine
artistique et culturel, accompagnée d’une
exploitation pédagogique. Les œuvres étudiées
sont variées (peintures, sculptures, enluminures,
photographies, etc.). En outre, tout au long du
manuel, une riche iconographie peut donner
lieu à des prolongements culturels et artistiques.
Bonne année scolaire !
Les auteurs
3
SOMMAIRE
Module 1 > Il était une fois…
Module 2 > Héros en danger
Module 3 > Pas si bêtes !
Thème > Le conte merveilleux
Chantier d’écriture > Rédiger la situation
initiale et la situation finale d’un conte
Thème > Le combat épique
Chantier d’écriture > Rédiger un texte
narratif
Thème > La fable animalière
Chantier d’écriture > Rédiger une fable
animalière
11 >
Ouverture > Han Yu-Min, L’Amour au cœur
35 >
Texte 1 > Charles Perrault,
Contes de ma mère l’Oye
Il était une fois… les fées
La situation initiale et la situation finale
d’un conte
1 Illustration
12 >
2
Ouverture > François-Joseph Bosio,
Hercule combattant Achéloüs métamorphosé
en serpent
1
Sculpture
Texte 1 > Homère, Odyssée
La Vengeance des dieux
Ulysse face aux Sirènes
2 Le narrateur du texte épique
36 >
Texte 2 > Bernard Clavel, Légendes de la mer
Il y avait jadis… un requin
3 Pour débuter un conte
41 >
Texte 3 > Jeanne-Marie Leprince
de Beaumont, La Belle et la Bête
Il était une fois… une Belle et une Bête
4 Présenter le héros
44 > Texte 3 > Homère, Iliade
La Vengeance d’Achille
4 Le portrait du héros épique
16 >
19 >
Texte 2 > Tite-Live, Histoire romaine
Horatius Coclès au pont Sublicius
3 Le schéma narratif du texte épique
Texte 4 > Marie-Odile Hartmann,
Ariane contre le Minotaure
Soudain le Minotaure fonça sur lui
5 La créature fabuleuse face au héros
22 >
5
Texte 4 > Jacob et Wilhelm Grimm,
Contes
Il était une fois... un roi et une reine
Terminer le conte
47 >
24 >
Poèmes
> Jean de La Fontaine, Fables
« La Mort et le Bûcheron »
> Maurice Carême, La Grange bleue
« Marionnette et Polichinelle »
50 >
Poèmes
> Leconte de Lisle, Poèmes barbares
« Le Combat homérique »
> Henri Michaux, Qui je fus
« Le Grand Combat »
25 >
Histoire des arts > Gustave Doré,
Les Contes de Perrault
Des gravures célèbres pour des contes célèbres
51 >
Histoire des arts > Pablo Picasso,
Ulysse et les Sirènes
Un tableau moderne pour un mythe antique
26 >
Texte 5 > Guy de Maupassant, Coco
Dans une ferme normande
Le début d’une nouvelle réaliste
52 >
Texte 5 > Miguel de Cervantès Saavedra,
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche
Un combat contre des moulins à vent
Le texte parodique
28 >
4
Texte 6 > Pierre Dubois,
La Grande Encyclopédie des Lutins
Les Gnomes
Le merveilleux dans le genre documentaire
30 >
Lexique
Des mots pour écrire un conte
32 >
Bilan
Le texte narratif : situation initiale et situation finale du conte
54 >
56 >
Texte 6 > Pierre Miquel (dir.)
La Grèce ancienne – La Terre des héros
Sur les pas des dieux grecs
La page documentaire
Lexique
Des mots pour écrire et mettre en scène un héros
Ouverture > Karen Knorr,
61 >
Le Salon lilas au musée Carnavalet
1 Photographie
Texte 1 > Bidpaï, Kalila wa Dimna
La cigogne et les poissons
2 L’organisation d’une fable
62 >
Texte 2 > Anonyme, Le Roman de Renart
Renart et le corbeau
3 Les personnages de la fable
66 >
Module 4 > Quel métier pour
demain ?
Thème > Les métiers, mode d’emploi
Chantier d’écriture > Rédiger un texte informatif
Ouverture > L’avenir, c’est deux mains
91 >
1 Affiche pour une campagne de communication
Texte 1 > Citoyen junior
Le métier d’avocat
2 L’organisation du texte informatif
92 >
Texte 2 > Arkéo junior
Le restaurateur de mosaïques
3 L’articulation des idées
97 >
Texte 3 > Christophe Chaffardon,
L’Espace à petits pas
Le métier d’astronaute
Les informations objectives
Texte 3 > Jean Anouilh, Fables
« La vive »
4 Le dialogue dans la fable
102 >
4
Texte 4 > Jean de La Fontaine, Fables
« Le Cerf se voyant dans l’eau »
5 La morale de la fable
106 > Texte 4 > Le Monde des ados
Le métier de sapeur-pompier
5 Une interview pour présenter un métier
70 >
74 >
78 >
79 >
Poèmes
> Robert Desnos, Chantefables et Chantefleurs
« Le Pélican »
> Maurice Carême, Volière
« Fable »
Histoire des arts > Claude Andreotto,
Le Lièvre et la Tortue
L’art philatélique
80 > Texte 5 > Félix Leclerc,
« La chanson du pharmacien »
La fable en chanson
82 >
Texte 6 > Hélène Ray,
Juliette et les fables de La Fontaine
Un dîner presque parfait
Le dialogue théâtral
86 > Lexique
Des mots pour écrire une fable mettant en scène
des animaux qui parlent
88 > Bilan
La fable
110 >
111 >
Poèmes
> Eugène Guillevic, Terre à bonheur
« J’ai vu le menuisier »
> Jacques Prévert, Histoires
« Chanson du vitrier »
Histoire des arts > Fernand Léger,
Les Constructeurs
Les métiers dans la peinture moderne
112 >
Texte 5 > Isabelle Masson,
L’Écologie, agir pour la planète
Qui pollue quoi ?
Le texte informatif pour alerter
114 > Texte 6 > Les Cahiers de français, CAP
Demande d’emploi
Convaincre de ses qualités dans une lettre
116 > Lexique
Des mots pour présenter un métier
118 > Bilan
Le texte informatif
58 > Bilan
Le texte narratif
5
SOMMAIRE
Module 5 > C’est grave, docteur ?
Module 6 > La Rivière à l’envers
Thème > La médecine au théâtre
Chantier d’écriture > Rédiger un texte théâtral
comique
Thème > Le récit merveilleux
Chantier d’écriture > Rédiger un récit
merveilleux
155 > Ouverture > François Place,
Du pays de jade à l’île Quinookta
121 > Ouverture > Jérémy Guerrieri,
Masque et seringue
1 Exercice en trois dimensions
122 >
2
Texte 1 > Molière,
Le Médecin malgré lui
Voyez comme il a deviné sa maladie !
Les marques du texte théâtral
129 > Texte 2 > Georges Courteline, Le Petit Malade
Docteur, c’est pour mon petit garçon
3 Le rôle des didascalies
133 > Texte 3 > Jules Romains, Knock
Ciel ! En tuyau de pipe !
4 Les relations entre les personnages
138 >
5
Texte 4 > Carlo Goldoni,
Le Vieux Boute-en-train
Bis repetita !
Le comique de mots et de répétition
142 >
Poèmes
> Jean Tardieu, Le Fleuve caché
« Conversation »
> Madeleine Ley, Petites voix
« Le petit garçon malade »
143 > Histoire des arts > Rembrandt,
Leçon d’anatomie du docteur Nicolas Tulp
La médecine en peinture
144 > Texte 5 > Jean Tardieu, Un mot pour un autre
Vous pouvez vidanger !
Le dialogue théâtral absurde
146 > Texte 6 > Les Fabliaux du Moyen Âge,
Le vilain mire
Des médecins dans les fabliaux
150 > Lexique
Des mots pour écrire un texte théâtral comique
152 > Bilan
Le texte théâtral
> Parcours d’une œuvre intégrale
1 Illustration
156 >
2
Texte 1 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
C’était… autrefois
Pour commencer…
159 >
3
Texte 2 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
Une rencontre bouleversante
La situation initiale et l’élément perturbateur
164 >
4
Texte 3 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
Un affrontement verbal
Les péripéties
168 >
5
Texte 4 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
La Forêt de l’Oubli
L’insertion d’informations dans le récit
172 >
Poèmes
> Jacques Prévert, Spectacles
« Chanson de la Seine »
> Claude Roy, Poésies
« La rivière endormie »
173 > Histoire des arts > Tim Burton,
Alice au pays des merveilles
Une image cinématographique
174 >
6 Texte 5 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
L’eau de la rivière Qjar, enfin !
L’élément de résolution et la situation finale
179 >
7 Texte 6 > Jean-Claude Mourlevat,
La Rivière à l’envers
La quête d’Hannah
Pour finir…
182 > Lexique
Des mots pour raconter une quête
Étude de la langue
Grammaire
Conjugaison
Grammaire du discours
188 > Les niveaux de langue
236 > Le
Grammaire de texte
190 > La ponctuation
192 > Les reprises nominales et pronominales
194 > La valeur des temps du récit
(imparfait et passé simple)
196 > Les emplois du présent de l’indicatif
Grammaire de phrase
198 > La phrase
200 > Types et formes de phrases
202 > La phrase interrogative
Grammaire de phrase qui se rapporte au verbe
204 > La carte d’identité du verbe
206 > Le sujet
208 > L’attribut du sujet
210 > La fonction complément d’objet
212 > Les classes grammaticales des compléments
d’objet
214 > Les compléments circonstanciels de lieu,
de temps et de manière
présent de l’indicatif (I) : les verbes
des 1er et 2e groupes et les auxiliaires
238 > Le présent de l’indicatif (II) :
les verbes du 3e groupe
240 > L’imparfait de l’indicatif
242 > Le passé simple
244 > Le futur simple
246 > Le passé composé
248 > Les autres temps composés de l’indicatif
250 > Le présent de l’impératif
252 > Le conditionnel présent
Fiches
254 > Les classes grammaticales
255 > Les principales fonctions grammaticales
256 > Les tableaux de conjugaison
259 > Verbes du 3e groupe : 30 verbes irréguliers
261 > Les relations entre les mots
262 > Le vocabulaire de l’image
266 > Glossaire des notions
268 > Index des auteurs et des
artistes
Grammaire de phrase qui se rapporte au nom
216 > Le groupe nominal
218 > L’adjectif qualificatif
220 > Les déterminants
222 > Les pronoms
et ses fonctions
Orthographe
224 > L’accord entre le sujet et le verbe
226 > L’accord du participe passé
228 > Les terminaisons verbales en [e]
230 > Les homophones grammaticaux
liés aux verbes avoir et être
232 > Le pluriel des noms
234 > L’accord de l’adjectif
qualificatif
184 > Bilan
Le récit merveilleux
6
7
Le livre comprend six modules
> Chaque module travaille un thème et un type d’écrit.
Définition des
mots difficiles
Histoire des arts :
peintures, sculptures,
enluminures, images
cinématographiques, etc.
Poèmes
Texte 3
> Poèmes
> Le portrait du héros épique
.
.
Avant de lire
35
La Vengeance d’Achille
Avant de lire…
Quels autres héros
grecs ou troyens
connaissez-vous ?
Quels dieux et
déesses grecs
pouvez-vous citer ?
.
.
Achille approchait brandissant sur son épaule droite sa terrible
lance en frêne. L’airain3 resplendissait, semblable à l’éclair. Dès
. qu’Hector l’aperçut, la terreur le saisit ; il s’enfuit épouvanté. Comme
. un épervier poursuit une colombe et la presse avec des cris aigus,
5 de même Achille se précipitait et poursuivait Hector. Ils passèrent
. auprès de la colline et du haut figuier, à travers le chemin et le long
. des murailles, et ils parvinrent ainsi auprès du fleuve, courant tous
. deux, l’un fuyant et l’autre le poursuivant. Et c’était un brave qui
. fuyait et un plus que brave qui le poursuivait.
Comme deux chevaux rapides qui concourent dans les jeux
10
. funéraires, de même Hector et Achille tournèrent trois fois autour
. de la ville du roi Priam. Et Zeus était plein de pitié pour Hector
. et aurait voulu le sauver. Mais Athéna en fut indignée et menaça
. son père :
« Ô Père foudroyant qui amasse les nuées, tu veux arracher
15
. à la mort cet homme mortel que la destinée a marqué pour mourir !
. Fais-le, mais jamais les dieux ne t’approuveront ! »
.
Zeus céda à l’ardeur de sa fille et remit entre ses mains le
. sort d’Hector et d’Achille. Athéna s’élança aussitôt du sommet de
20 l’Olympe4. […]
.
Achille lança sa longue pique
. contre Hector. Celui-ci l’évita. La
. longue pique vola au-dessus de lui
. et s’enfonça dans la terre. Athéna
25 l’arracha et la rendit à Achille sans
. être vue d’Hector.
.
Hector brandit à son tour sa
. longue pique et la jeta violemment.
. Elle frappa sans dévier le milieu
30 du bouclier d’Achille ; mais elle
. rebondit loin du bouclier. Hector,
Donato Creti (1671-1749), Achille traînant le corps d’Hector autour
des murs de Troie, huile sur toile (musée Massey, Tarbes, France).
. irrité par ce coup inutile, resta
Iconographie
variée
.
Au cours de la guerre de Troie que les Grecs ont entreprise pour reprendre aux
Troyens Hélène, la femme du roi Ménélas enlevée par Pâris1, Hector (le fils de Priam2,
roi de Troie) combat contre Achille, l’invincible héros grec. En effet, ce dernier,
fou de douleur, l’a défié pour venger la mort de son fidèle ami Patrocle qu’Hector
a tué dans un précédent combat.
.
40
.
.
.
.
.
.
45
.
.
.
debout plein de trouble, car il n’avait qu’une lance. Il appela à
grands cris son frère Déiphobe pour lui demander une autre lance ;
mais Athéna qui avait pris les traits de Déiphobe avait disparu.
Hector comprit alors que les dieux l’avaient trompé et que sa mort
était proche. Mais il ne voulait mourir ni lâchement ni sans gloire.
Il tira son épée aiguë qui pendait sur son flanc et bondit sur
Achille, semblable à l’aigle qui, planant dans les hauteurs, plonge
dans la plaine à travers les nuées sur un agneau ou un lièvre timide.
Achille plein d’une rage meurtrière, se rua sur Hector.
Il portait son bouclier ciselé devant sa poitrine et secouait
son casque éclatant, au sommet duquel Héphaïstos5 avait fixé
de splendides crinières d’or. Et brandissant sa lance qui brillait
comme une étoile au cœur de la nuit, il visa un endroit découvert :
la jointure du cou et de l’épaule, là où la fuite de l’âme est la plus
prompte. C’est là qu’il enfonça sa lance dont la pointe traversa le
cou d’Hector, mais ne trancha pas sa gorge. Il put encore parler.
Une image cinématographique
Chanson de la Seine
La Seine a de la chance
Elle n’a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement, sans bruit,
Et sans se faire de mousse
Sans sortir de son lit
Elle s’en va vers la mer
En passant par Paris
La Seine a de la chance
Elle n’a pas de soucis
Et quand elle se promène
Tout le long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers
Mais la Seine s’en balance
Elle n’a pas de soucis
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s’en va vers Le Havre
Et s’en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris.
Hector supplie Achille de rendre son corps à ses parents afin qu’ils puissent lui
donner une sépulture décente. Achille refuse violemment en insultant Hector.
1. Pâris : prince troyen qui
a enlevé Hélène au roi de
Sparte, Ménélas, et causé
par là la guerre de Troie.
2. Priam : père d’Hector et
roi de Troie.
3. airain (n. m.) : métal très
solide dont on faisait les
armes.
4. Olympe : séjour des dieux
grecs.
5. Héphaïstos : dieu
forgeron.
6. Apollon : dieu de la
beauté et de la lumière,
Apollon est aussi une
divinité prophétique.
.
50
.
.
.
.
55
.
.
.
.
« Ton cœur est de fer, mais les dieux me vengeront le jour où
Pâris et Apollon6 te tueront, malgré ton courage, devant la porte
de Scée. »
La mort interrompit ses paroles, et son âme s’envola de son
corps, chez Hadès.
Achille arracha sa lance du corps d’Hector, puis il le dépouilla
de ses armes sanglantes. Les guerriers achéens accoururent, et
ils admiraient la grandeur et la beauté d’Hector. Et chacun le
blessait à nouveau et ils disaient en se regardant : « Certes, Hector
est maintenant plus facile à atteindre que le jour où il incendiait
nos bateaux. »
Homère, Iliade, chant XXII, présenté par Christian Keime © Flammarion, 2009.
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
2| a. Trouvez deux mots appartenant au champ
lexical de la lumière. b. À quel élément l’arme d’Achille
est-elle comparée ?
Deux braves face à face (paragraphe 1)
3| a. Quelle émotion Hector éprouve-t-il à la vue
d’Achille ? b. Comment réagit-il alors ?
1| a. Quelle arme Achille utilise-t-il ? b. Quelles
expansions nominales caractérisent cette arme ? c. Quel
verbe montre la force avec laquelle Achille l’utilise ?
Jacques Prévert (1900-1977),
Spectacle, 1951 © Gallimard.
45
L’eau qui dort se réveille absente de son flot
écarte de ses bras les lianes qui la lient
déjouant la verdure et l’incessant complot
qu’ourdissent dans son flux les algues alanguies.
Claude Roy (1915-1997), Poésies, 1970 © Gallimard.
Alice au pays des merveilles, 2010, un film de Tim Burton, avec Mia Wasikowska dans le rôle d’Alice.
1| Autour de quels axes (vertical et horizontal)
cette image s’organise-t-elle ? Que représente
chacun de ces deux axes ?
2| Quel élément central est situé à l’intersection
de ces deux axes ? Comment cet élément
vous apparaît-il par rapport au paysage qui
l’entoure ? Justifiez votre réponse.
3| Délimitez les différents plans de cette image.
En vous attachant aux couleurs et à la source
de lumière, dites quelle atmosphère se dégage
des univers successifs qui sont représentés.
4| Quel
est le titre du film dont est tirée cette
image ? Retrouvez tous les éléments qui
confèrent à l’univers représenté un caractère
merveilleux.
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Chalands sur la Seine, huile sur toile,
vers 1869 (musée d'Orsay, Paris, France).
5| Imaginez
l’histoire racontée par cette
photographie en répondant aux questions
où ? qui ? quand ? quoi ? et en formulant des
hypothèses.
> RETENIR
Au cinéma, le cadrage de l’image, le choix
de la lumière et des éclairages contribuent
à mettre en valeur tantôt le décor, tantôt
le personnage.
On appelle « plan » la façon de cadrer un
personnage. On distingue :
– le plan panoramique : il n’est pas centré
sur la représentation d’un personnage et
permet de cadrer un paysage très vaste ;
– le plan large (ou plan d’ensemble) : il situe
le personnage dans un décor et montre une
large partie du lieu où se situe l’action ;
– le plan moyen : il cadre le personnage
en pied ;
– le plan américain (ou plan rapproché) :
il cadre le haut du corps du personnage ;
– le gros plan : il insiste sur le visage et
permet de saisir l’expression d’un sentiment.
173
Orthographe
.
80
.
.
.
.
TRACCAGNINO. – Co co co co co co… (Il fait des révérences.)
CELIO. – Et cela se prend comment ?
TRACCAGNINO : Co co co co co co …
CELIO. – Co co co co co. Je ne vous comprends pas.
ARGENTINA, à part. – Il est malin comme un diable, il bafouille, et
comme ça, il ne dit pas un mot, c’est commode.
Carlo Goldoni, Le Vieux Boute-en-train, acte II, scène 9, traduit de l’italien
par Marie-France Sidet © Arche Éditeur, 1994.
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
Trois personnages et un public
1| a. Faites la liste des personnages qui interviennent
dans cette scène. b. Quels sont les personnages qui
sont alliés ensemble ?
Le langage et les répétitions
7| a. « Si si si si si si… » Par qui cette réplique estelle prononcée ? Comment Celio l’interprète-t-il ?
b. Comment Celio et / ou Argentina interprètent-ils
les syllabes répétées ? Classez vos réponses dans le
tableau suivant en y relevant les différentes syllabes
répétées dans la première colonne.
2| Quel stratagème ces deux personnages ont-ils conçu
pour rencontrer Celio et dans quel but ?
bégaiements de interprétations
Traccagnino
de Celio
interprétations
d’Argentina
3| Le lecteur entre-t-il dans le secret de la ruse de ces
deux personnages dès le début de sa lecture ? Quelle
indication vous a permis de répondre ?
si si si si si
X
…
4| Lisez les répliques précédées de la didascalie « à
part ». a. Comment doivent-elles être prononcées ?
b. Les autres personnages sont-ils censés entendre les
mots prononcés ? c. À qui ces mots sont-ils destinés ?
d. À quoi servent selon vous ces apartés*?
8| a. Quelles émotions certaines syllabes de Traccagnino
produisent-elles sur Celio ? Pourquoi ? b. Quelle
didascalie concernant Celio peut confirmer votre
réponse ? c. Qu’est-ce que ces émotions poussent
Celio à donner à Traccagnino ? d. Les deux personnages
ont-ils atteint leur but ?
5| a. Qu’est ce que ces apartés apprennent au public
sur les sentiments et l’état d’esprit d’Argentina ?
b. Que se serait-il passé si les autres personnages
les avaient entendus ?
9| Par groupe de 3, prenez chacun un des rôles, et
jouez la scène. Prenez soin de prononcer les apartés en
baissant le ton de votre voix, et prononcez les paroles
bégayées en respectant vos réponses 7| b et 8| b.
6| a. De quelle infirmité Traccagnino semble-t-il souffrir ?
b. Au début de la scène, sait-on pourquoi Traccagnino
s’invente cette infirmité ? c. Citez l’aparté qui nous
explique la raison de cette invention.
* Un aparté est une réplique de théâtre dite à voix basse par un
personnage et correspondant à ses pensées. L’aparté permet
à un personnage de communiquer ses pensées au public en
cachette des autres personnages.
L’accord de l’adjectif qualificatif > Module 2, Texte 3
Alors, deux nuits et deux jours il dériva sur les puissantes houles, et maintes fois son cœur
entrevit la mort. Mais quand Aurore aux belles boucles amena le troisième jour, tout aussitôt
le vent cessa, le calme survint sans un souffle, et Ulysse aperçut la terre toute proche ; il y jetait
des regards perçants du haut d’une grande lame. Comme des enfants éprouvent une grande
joie à voir revivre un père que la maladie retenait au lit en proie aux âpres souffrances, dont
il était depuis longtemps consumé ; un génie méchant s’était abattu sur lui : quel ravissement
quand les dieux l’ont délivré de son mal !
> OUTILS ET NOTIONS
Le rôle de l’aparté
Le comique de mots
Un dialogue de théâtre est avant tout fait pour être
prononcé devant un public. Pour créer une complicité
avec le public, pour apporter aux spectateurs des
informations que les autres personnages ne sont
pas censés entendre, ou encore pour créer un effet
comique, un personnage peut prononcer des paroles
en aparté. Pour le lecteur, cet aparté est noté par la
didascalie à part. Il s’agit d’une convention théâtrale :
les autres personnages font semblant de ne pas
entendre les paroles prononcées tandis que le public,
lui, les entend. L’aparté permet à un personnage de
faire partager au public ses pensées secrètes et ses
réflexions cachées. Pour prononcer des paroles en
aparté, l’acteur-personnage baisse le ton de sa voix
et se détourne des autres personnages pour rendre
la situation crédible.
Le texte théâtral peut faire rire en exploitant un
comique reposant uniquement sur le langage et les
mots. Le dialogue peut en effet utiliser un langage
qui se distingue de notre langage quotidien de façon
comique.
Les personnages peuvent :
> utiliser un registre de langue inattendu comme
du langage très familier ou du langage extrêmement
soutenu,
> écorcher la prononciation des mots, ou la rendre
pénible et difficile comme dans le cas du bégaiement,
> créer une situation où le même terme sera répété de
nombreuses fois, comme dans le cas d’un personnage
qui serait sourd.
Le comique de mots qui joue sur le langage
s’accompagne très souvent du comique de répétition.
> MISE EN ŒUVRE
A| Transposer à une autre situation
Un élève qui n’a pas appris sa leçon est interrogé par
le professeur un quart d’heure avant la fin des cours.
Il a bien retenu la réplique d’Argentina :
« Il est malin comme un diable, il bafouille, et comme
ça, il ne dit pas un mot, c’est commode. »
Sous forme de dialogue théâtral, rédigez la scène dans
laquelle cet élève met en œuvre cette réplique.
Vous ferez intervenir un camarade de classe qui
prononcera au moins deux apartés pour faire part de
ses impressions.
Phase
d’observation et
de découverte
Homère, Odyssée, Chant V, traduit par Médéric Dufour et Jeanne Raison © Garnier Flammarion, 1965.
> DÉCOUVRIR
1| Quelle est la classe grammaticale des mots en
gras dans le texte ci-dessus ? Indiquez quels mots ils
qualifient.
2| Observez le genre et le nombre des adjectifs et des
mots qu’ils qualifient. Quelle remarque pouvez-vous
faire sur l’accord des adjectifs ?
3| Que doit-on généralement ajouter à la forme du
masculin singulier d’un adjectif pour le mettre au
féminin ? au pluriel ? Parmi les mots en gras, relevez
un adjectif dont la forme change entre le féminin et
le masculin.
B| Exploiter le comique de mots
4| Relevez trois adjectifs accordés au féminin pluriel.
Par groupe de deux, rédigez le texte de théâtre
correspondant à la situation suivante.
Un jeune homme ou une jeune femme se rend chez un
commerçant pour faire un achat.
Choisissez une des deux possibilités suivantes.
5| Réécrivez l’expression suivante « la terre toute
proche » en remplaçant le mot « terre » par le mot
rivage : le rivage tout … Que remarquez-vous ?
Mise en œuvre
des notions
apprises
> L’un des personnages souffre d’une infirmité que vous
choisirez et qui l’empêche de prononcer correctement
ou de bien entendre.
> Un des deux personnages utilise un registre de
langue inattendu que l’autre personnage a du mal à
comprendre.
Vous insérerez dans votre dialogue trois apartés.
> RETENIR
L’adjectif qualificatif s’accorde en genre (masculin /
féminin) et en nombre (singulier / pluriel) avec le mot
(nom ou pronom) qu’il complète.
Ex. un héros courageux / une femme courageuse
Ex. de beaux chevaux / de belles armures
… UN GENRE LITTÉRAIRE
La commedia dell’arte
La commedia dell’arte est un style de théâtre comique né à Venise, en Italie, reposant essentiellement sur le jeu des
acteurs qui improvisaient sur scène à partir d’un vague canevas narratif. Les acteurs portaient des masques qui
symbolisaient des types (le riche marchand à duper, le domestique malin et fourbe…). La commedia dell’arte eut
une grande influence sur le théâtre comique français : Molière appréciait beaucoup la commedia dell’arte et partagea
un théâtre à Paris avec les acteurs italiens. Dans ses comédies, il reprit de nombreux types de ce style de théâtre.
Reprenez le texte que vous avez rédigé lors du chantier n°4 et améliorez-le.
Avez-vous créé une complicité entre un personnage et le public ?
> Insérez dans votre texte plusieurs apartés brefs.
> Veillez à ce que ces apartés correspondent bien à une réflexion, une
pensée ou un projet que les autres personnages ne doivent pas connaître.
Votre texte exploite-t-il le comique de mots ?
> Appuyez-vous sur la prononciation de certains mots ou l’utilisation d’un
registre de langue inattendu pour créer des difficultés de communication.
140
Les adjectifs prennent en général un -e au féminin et un
-s au pluriel mais certains adjectifs ont des terminaisons
particulières, ou peuvent modifier leur radical.
Ex. puissant puissants / puissante / puissantes
beau beaux / belle / belles
loyal loyaux / loyale / loyales
fatal fatals / fatale / fatales
léger légers / légère / légères
141
Chaque module invite l’élève à construire un texte dans
le cadre d’un chantier d’écriture : le premier jet s’améliore
au fur et à mesure que les critères de réussite sont découverts.
Si un adjectif qualifie plusieurs noms de même genre,
il s’accorde au pluriel et conserve le genre des noms.
Ex. une souffrance et une douleur affreuses
1| Accorder les adjectifs. Accordez correctement chaque
s’engagea et dura de longues heures. Les combattants
étaient épuisés mais toujours animés d’une rage
meurtrière.
adjectif entre parenthèses avec le mot qu’il complète.
4| Repérer les accords. Reliez les noms et les adjectifs
> EXERCICES
• Ulysse est un homme (courageux).
• Sa (grand) adresse au combat lui a permis d’échapper
à de (terrible) dangers.
• Les (nombreux) épreuves que lui ont imposées les
dieux ont retardé son retour à Ithaque.
• C’est avec un (immense) soulagement qu’il a retrouvé
sa (cher) patrie.
• Pénélope a attendu son (tendre) époux avec une
patience (infini).
2| Accorder les adjectifs de couleur. Accordez correctement
les adjectifs de couleur entre parenthèses.
• C’est sous un grand ciel (bleu) et une mer (turquoise)
Si un adjectif qualifie plusieurs noms de genres
différents, il s’accorde au masculin pluriel.
Ex. une mer et des vents déchaînés
L’accord des adjectifs de couleur
> Les adjectifs de couleur s’accordent en genre et en
nombre avec le mot auquel ils se rapportent.
Ex. la mer bleue
> Les adjectifs de couleur qui proviennent d’un nom
restent invariables : orange, marron, prune…
Ex. des vêtements orange
Exceptions
Les adjectifs suivants s’accordent : rose, fauve, mauve,
écarlate et pourpre.
Ex. des fleurs roses
que les guerriers embarquèrent.
• Les épées (rouge sang) s’entrechoquaient avec fracas.
• Les bateaux (jaune) avançaient à vive allure.
• Ulysse avait les yeux (noisette) et les cheveux (noir).
• Le labyrinthe a des murs (gris clair) et une porte (vert).
3| Analyser les accords. Complétez le tableau suivant
en repérant, dans le texte, chaque adjectif, son genre
et son nombre et le mot qu’il qualifie.
adjectif
genre et nombre
mot qu’il
qualifie
Hector sortit son épée tranchante et bondit sur Achille
en poussant un hurlement terrible. Achille saisit son
solide bouclier et brandit sa longue lance. Le combat
Exercices
d’application
en vous appuyant sur les accords. Plusieurs réponses
sont possibles.
l’animal
les guerriers
la foule
les créatures
le héros
•
•
•
•
•
féroce
courageux
monstrueuses
calme
• cruelle
• fidèle
•
•
•
•
5| Appliquer les règles d’accord. Recopiez le texte
suivant en remplaçant « le héros » par les héros puis
par les héroïnes. Vous ferez toutes les modifications
nécessaires.
Le héros est un personnage extraordinaire. Il est
courageux, fort, vaillant, rusé et habile. Il se tient
toujours prêt à aider les autres et ne fléchit pas devant
les difficultés. Il est toujours victorieux et semble
parfois surhumain.
> RÉDIGER
Décrivez la statue suivante qui représente une Chimère,
une créature mythologique. Vous évoquerez les
différentes parties de son corps, ses trois têtes et son
aspect général en utilisant des adjectifs qualificatifs
variés. Vous veillerez aux accords.
Travail
d’écriture
et de mise
en pratique
> Les adjectifs de couleur composés de deux mots
restent invariables : bleu clair, jaune citron…
Ex. la mer bleu turquoise
Pour trouver le mot complété par un adjectif, on peut
poser la question qui est-ce qui est ? ou qu’est-ce qui
est ? suivie du nom.
Ex. son gigantesque corps d’homme
Qui est-ce qui est gigantesque ? son corps
chantier d’écriture 5
8
La rivière engourdie par l’odeur de la menthe
dans les draps de son lit se retourne et se coule
Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante
Elle est celle qu’elle est surprise d’être une autre
> Étude de la langue (grammaire, conjugaison, orthographe) :
outils nécessaires au chantier d’écriture.
Texte 4
Présentation
et définition du
genre littéraire
Dans son sommeil glissant l’eau se suscite un songe
un chuchotis de joncs de roseaux d’herbes lentes
Et ne sait jamais bien dans son dormant mélange
où le bougeant de l’eau cède au calme des plantes
172
Outils et notions
à connaître
Définition des
mots-clés
La Rivière endormie
4| À quels animaux les deux guerriers sont-ils
comparés ?
44
Questions de
compréhension
> Histoire
des arts
Joseph Mallord William Turner (1775-1851), Ulysse raillant Polyphème,
huile sur toile, 1829 (National Gallery, Londres, Royaume-Uni).
234
Chimère d’Arezzo ou
La Chimère blessée
par Bellérophon,
bronze étrusque,
IVe s. av. J.-C. (musée
archéologique,
Florence, Italie).
235
Leçon à retenir
9
5WL]TM&1Tu\IQ\]VMNWQ[°
<PvUM&4MKWV\MUMZ^MQTTM]`
+PIV\QMZL¼uKZQ\]ZM&:uLQOMZTI[Q\]I\QWVQVQ\QITM
M\TI[Q\]I\QWVÅVITML¼]VKWV\M
12 ><M`\M& Charles Perrault,
Contes de ma mère l’Oye
Il était une fois… les fées
La situation initiale et la situation finale
d’un conte
G >4M[ZMXZQ[M[VWUQVITM[M\XZWVWUQVITM[
&X!
C >4¼QUXIZNIQ\LMT¼QVLQKI\QN&X
16 ><M`\M& Bernard Clavel, Légendes de la mer
Il y avait jadis… un requin
Pour débuter un conte
C >4MXI[[u[QUXTM&X
19 ><M`\M& Jeanne-Marie Leprince
de Beaumont, La Belle et la Bête
Il était une fois… une Belle et une Bête
Présenter le héros
G >4M[KWUXTuUMV\[KQZKWV[\IVKQMT[LMTQM]
LM\MUX[M\LMUIVQvZM&X
22 ><M`\M& Jacob et Wilhelm Grimm,
Contes
Il était une fois… un roi et une reine
Terminer le conte
G >4M[]RM\&X
O >4¼IKKWZLMV\ZMTM[]RM\M\TM^MZJM&X
24 >8WvUM[
> Jean de La Fontaine, Fables
« La Mort et le Bûcheron »
> Maurice Carême, La Grange bleue
« Marionnette et Polichinelle »
25 >0Q[\WQZMLM[IZ\[& Gustave Doré,
Les Contes de Perrault
Des gravures célèbres pour des contes célèbres
26 ><M`\M& Guy de Maupassant, Coco
Dans une ferme normande
Le début d’une nouvelle réaliste
28 ><M`\M& Pierre Dubois,
La Grande Encyclopédie des Lutins
Les Gnomes
Le merveilleux dans le genre documentaire
30 >4M`QY]M
Des mots pour écrire un conte
32 >*QTIV
Le texte narratif : situation initiale et situation
finale du conte
KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM
jKZQ^MbTMLuJ]\L]KWV\MY]QZMTI\MZIKWUUMV\TM[XMZ[WVVIOM[
ZMXZu[MV\u[[]ZT¼QTT][\ZI\QWVKQ̉KWV\ZM[M[WV\ZM\ZW]^u[LIV[KM\\M
[Q\]I\QWV"TIRM]VMNQTTMNIKMI][MZXMV\M\TM[LM]`XM\Q\M[NQTTM[KIKPuM[
LMZZQvZMTIXWZ\M
jKZQ^MbMV[]Q\MTINQVL]KWV\MLIV[TIY]MTTM^W][QUIOQVMZMbKMY]QIX]
[MXI[[MZIXZv[KM\\M[KvVMM\KMY]M[WV\LM^MV][TM[XMZ[WVVIOM[
10
> Lecture de l’image
1| Quel type d’œuvre d’art cette représentation propose-t-elle : dessin, gravure,
peinture, sculpture ?
2| Quelles couleurs dominent ? Comparez la couleur du serpent et celle du
vêtement de la jeune fille. Que remarque-t-on ?
3| Que voit-on au premier plan de cette représentation ? au deuxième plan ?
au troisième plan ?
Han Yu-Min,
illustration pour
L’Amour au cœur,
de Lee Kyeong-hye,
2007.
<M`\M
&4I[Q\]I\QWVQVQ\QITMM\TI[Q\]I\QWVÅVITML¼]VKWV\M
à la fontaine. – Je veux que vous y alliez, reprit
la mère, et tout à l’heure. »
40
Elle y alla, mais toujours en grondant.
. Elle prit le plus beau flacon d’argent qui fût
. dans le logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à
. la fontaine qu’elle vit sortir du bois une dame
. magnifiquement vêtue qui vint lui demander
45 à boire. C’était la même Fée qui avait apparu
. à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les habits
. d’une princesse, pour voir jusqu’où irait la
. malhonnêteté de cette fille. « Est-ce que je suis
. ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour
50 vous donner à boire ? Justement j’ai apporté
. un flacon d’argent tout exprès pour donner à
. boire à Madame ! J’en suis d’avis, buvez à même
. si vous voulez. – Vous n’êtes guère honnête,
. reprit la Fée, sans se mettre en colère. Eh bien,
55 puisque vous êtes si peu obligeante, je vous
. donne pour don qu’à chaque parole que vous
direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent ou un crapaud. »
D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria : « Hé bien, ma
fille ! – Hé bien, ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux
vipères, et deux crapauds. – O Ciel ! s’écria la mère, que vois-je là ?
C’est sa sœur qui en est cause, elle me le payera » ; et aussitôt elle
courut pour la battre. La pauvre enfant s’enfuit, et alla se sauver
dans la forêt prochaine. Le fils du Roi, qui revenait de la chasse,
la rencontra et la voyant si belle, lui demande ce qu’elle faisait là
toute seule et ce qu’elle avait à pleurer. « Hélas ! Monsieur, c’est ma
mère qui m’a chassée du logis. » Le fils du Roi, qui vit sortir de sa
bouche cinq ou six perles, et autant de diamants, la pria de lui dire
d’où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du Roi
en devint amoureux, et considérant qu’un tel don valait mieux que
tout ce qu’on pouvait donner en mariage à un autre, l’emmena au
palais du Roi son père, où il l’épousa.
Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa
de chez elle ; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver
personne qui voulut la recevoir, alla mourir au coin d’un bois.
.
.
Il était une fois… les fées
Avant de lire…
Cherchez la définition
du mot fée.
Trouvez l’adjectif qui
se rapporte au mot
fée. Pouvez-vous
citer d’autres contes
qui mettent en scène
une fée ?
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5
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Charles Perrault
(1628-1703) est un
homme de lettres
français, né et mort
à Paris. Il est célèbre
pour ses Contes de
ma mère l’Oye qu’il
fait paraître en 1697.
10
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1. aversion (n. f.) : haine.
12
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Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui
ressemblait si fort d’humeur et de visage, que qui la voyait voyait
la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses
qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait
de son père pour la douceur et l’honnêteté, était avec cela une des
plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement
son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même
temps avait une aversion1 effroyable pour la cadette. Elle la faisait
manger à la cuisine et travailler sans cesse.
Il fallait entre autre chose que cette pauvre enfant allât deux
fois le jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue du logis, et
qu’elle en rapportât plein une grande cruche. Un jour qu’elle était
à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui
donner à boire. « Oui-dà, ma bonne mère », dit cette belle fille ; et
rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit
de la fontaine, et la lui présenta, soutenant toujours la cruche afin
qu’elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit : « Vous
êtes si belle, si bonne, et si honnête, que je ne puis m’empêcher de
vous faire un don (car c’était une Fée qui avait pris la forme d’une
pauvre femme de village, pour voir jusqu’où irait l’honnêteté de
cette jeune fille). Je vous donne pour don, poursuivit la Fée, qu’à
chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une
fleur ou une pierre précieuse. »
Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de
revenir si tard de la fontaine. « Je vous demande pardon, ma mère,
dit cette pauvre fille, d’avoir tardé si longtemps », et en disant ces
mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles, et deux gros
diamants. « Que vois-je là ? dit la mère tout étonnée ; je crois qu’il
lui sort de la bouche des perles et des diamants ; d’où vient cela, ma
fille ? » (Ce fut là la première fois qu’elle l’appela sa fille.) La pauvre
enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans
jeter une infinité de diamants. « Vraiment, dit la mère, il faut que
j’y envoie ma fille ; tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche
de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir
le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et
quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner
bien honnêtement. – Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller
Gustave Doré (1832-1883),
Les Fées, gravure sur bois, 1862.
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2. pistole (n. f.) : monnaie de
l’époque.
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MORALITÉ
Les diamants et les pistoles 2
Peuvent beaucoup sur les esprits ;
Cependant les douces paroles
Ont encor plus de force, et sont d’un plus grand prix.
13
<M`\M
80
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AUTRE MORALITÉ
L’honnêteté coûte des soins,
Et veut un peu de complaisance,
Mais tôt ou tard elle a sa récompense,
Et souvent dans le temps qu’on y pense le moins.
Charles Perrault, « Les Fées », Contes de ma mère l’Oye, 1697.
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
9| Auquel des deux parents chacune des deux sœurs
ressemble-t-elle ? Citez la phrase du texte qui le souligne.
Le cadre spatio-temporel*
10| Quelle est l’attitude de la mère à l’égard de ses filles ?
Quel adjectif pourrait correspondre à cette attitude ?
1| Par quelle formule classique le conte débute-t-il ?
2| Cette formule permet-elle de dire à quelle époque
se déroule l’histoire ?
11| Donnez un exemple de corvée imposée par la mère
à sa fille. Pourquoi agit-elle ainsi ?
12| Résumez en une phrase la situation initiale du conte.
Quel temps verbal est utilisé dans cette partie du conte ?
4| Pourquoi à votre avis ne disposons-nous pas de ces
informations ?
13| Résumez en une phrase la situation finale de ce
conte. Quel temps verbal est utilisé pour raconter cette
situation finale ? S’agit-il du même temps que celui de
la situation initiale ? Pourquoi à votre avis ?
5| Quelle est la composition de la famille ?
6| Trouvez les termes substituts (pronoms, groupes
nominaux) qui désignent les deux sœurs.
7| À quel personnage absent est-il également fait
allusion ?
8| Trouvez les termes (noms, adjectifs) qui montrent le
caractère des deux sœurs. Classez les adjectifs selon
qu’ils sont mélioratifs (qui soulignent des qualités) ou
péjoratifs (qui soulignent des défauts).
La situation initiale d’un conte correspond au tout
début de l’histoire. Cette étape est en général courte
et rédigée à l’imparfait. Elle débute souvent par une
formule rituelle de reconnaissance telle que il était une
fois, ou il y a bien longtemps, situant le conte dans un
cadre temporel reculé et indéterminé ainsi que dans
un espace géographique que le lecteur ne peut pas
identifier avec précision. La situation initiale nomme
et désigne les personnages en utilisant des substituts
nominaux et pronominaux pour éviter les répétitions.
Elle les caractérise en utilisant des adjectifs simples,
mélioratifs ou péjoratifs.
La situation initiale correspond à un état de stabilité
pour les personnages dont la vie n’a pas encore été
bouleversée. Elle se termine par un événement raconté
au passé simple qui vient bouleverser la vie des
personnages et les invite à se lancer dans l’aventure.
La situation finale constitue la dernière étape du conte
et découle des péripéties ou épreuves affrontées par
le héros. Elle est rédigée au passé simple de l’indicatif
et règle le sort des divers personnages qui ont joué
un rôle dans le conte. Elle correspond à un nouvel
état d’équilibre pour les personnages. Leur existence
n’évolue plus. Souvent le conte est « moral », c’està-dire qu’il récompense, à la fin, les personnages
vertueux et punit ceux qui sont pleins de défauts.
Ainsi il arrive que la situation finale se termine sur
une moralité (ou morale) formulée parfois au moyen
d’un petit poème séparé du conte proprement dit.
Cette morale est rédigée au présent de l’indicatif car
elle exprime une vérité intemporelle. Elle tire les leçons
du conte et, par cet exemple, invite le lecteur à bien se
comporter dans la vie.
14| Laquelle des deux sœurs a vu sa vie s’améliorer et
laquelle a vu sa vie se dégrader par rapport au début
du conte ? À votre avis, est-ce une fin juste et morale ?
* Le cadre spatio-temporel d’un récit est le cadre historique
et géographique dans lequel les événements se déroulent.
Ce cadre peut être précis ou au contraire très large. Parfois,
le texte ne nous donne aucune information, ni sur l’époque,
ni sur l’espace géographique.
> MISE EN ŒUVRE
A| Écrire un début de conte traditionnel
Choisissez deux personnages d’une même famille, frères
ou sœurs, ayant des caractères opposés. Racontez
leur vie habituelle en quelques lignes. Montrez aussi
comment leurs parents se comportent avec eux. Vous
utiliserez l’imparfait. Inventez ensuite un événement
qui vient bouleverser la vie de la famille. Vous utiliserez
alors le passé simple.
B| Inventer
Écrivez la situation initiale d’un conte mettant en scène
les personnages représentés sur l’illustration ci-contre.
Vous montrerez bien le caractère de ces personnages
et les relations qu’ils entretiennent. Vous imaginerez ce
que la vieille femme dit à la jeune fille car ces paroles
la pousseront à entamer une quête.
4MKWV\MUMZ^MQTTM]`
Le conte est une forme très ancienne de récit qui raconte des histoires imaginaires souvent courtes et dont les
personnages doivent affronter des épreuves, ou bien se lancer dans une quête pour combler un manque ou
échapper à un danger. L’histoire du conte se déroule dans un temps et un espace indéterminés, tandis que les
personnages sont des personnages populaires traditionnels comme un bûcheron, une marchande, un pêcheur ou
bien des puissants comme un roi, une princesse, un gentilhomme. Le conte peut faire intervenir des êtres (comme
une fée ou un lutin), des animaux (comme une licorne blanche) ou des objets merveilleux (comme un grimoire)
qui ont un pouvoir exceptionnel et permettront au héros de réussir sa quête ou de triompher des épreuves.
Eugen Johann
Georg Klimsh
(1839-1896),
La Belle au
Bois Dormant,
gravure, XIXe s.
Grammaire > p. 192
Conjugaison > p. 240
°=6/-6:-41<<j:)1:-
14
Cet événement s’appelle l’élément perturbateur.
De la situation initiale à la situation finale du conte
3| Avons-nous les moyens de savoir où se déroule
précisément cette histoire ?
Les personnages du conte
> OUTILS ET NOTIONS
KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM
:MXZMVMbTM[\M`\M[Y]M^W][I^MbuKZQ\[TWZ[L]KPIV\QMZVˆX
&)^Mb̉^W][JQMVZuLQOu]VM[Q\]I\QWVQVQ\QITMY]QKWZZM[XWVLo]Vu\I\
[\IJTM'>uZQNQMbY]M^W][I^Mb[Q\]u^W\ZMPQ[\WQZMLIV[]VXI[[uM\]V
M[XIKMOuWOZIXPQY]MQVLu\MZUQVu[M\Y]M^W][I^Mb]\QTQ[uT¼QUXIZNIQ\
&)^Mb̉^W][KIZIK\uZQ[uXPa[QY]MUMV\M\UWZITMUMV\^W[XMZ[WVVIOM[
M\I^Mb̉^W][XMV[uo]\QTQ[MZLM[[]J[\Q\]\[XW]ZTM[Lu[QOVMZ'
&)^Mb̉^W][uKZQ\]VM[Q\]I\QWVNQVITMKTIQZMM\[\IJTMI]XI[[u[QUXTM'
15
<M`\M
&8W]ZLuJ]\MZ]VKWV\M
Il y avait jadis… un requin
Avant de lire…
D’après l’illustration
de couverture
figurant au bas de
la page, quel genre
de contes ce recueil
rassemble-t-il ? Quelle
créature célèbre
la couverture
présente-t-elle ?
Avez-vous déjà
entendu parler de
ces créatures dans
d’autres contes ou
d’autres œuvres ?
En connaissez-vous
de gentilles ?
En connaissez-vous
de malfaisantes ?
.
.
.
.
5
.
.
.
.
10
.
.
.
.
15
.
Bernard Clavel
(1923-2010) est un
écrivain français.
Son premier roman
paraît en 1956 et
il reçoit le prix
Goncourt en 1968.
Dans les Légendes
de la mer, il recueille
des contes de tous
les pays consacrés
au monde marin.
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
.
.
.
20
.
.
.
Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une
grande beauté. Il s’appelait Irê, et tous les habitants de la côte le
connaissaient.
Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de
quelques pieds, et se chauffait le dos au soleil en attendant la sortie
de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur arrivaient en
criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors,
commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les
enfants sur son dos, il fonçait vers le large, bondissait dans les vagues
toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et
le tangage des pirogues… En somme, il connaissait à merveille tous
les jeux qui peuvent plaire aux petits des hommes.
On prétendait que ce requin était le fils d’un dieu des mers
qui avait autrefois épousé une déesse de la terre. Personne ne
savait au juste de quel dieu et de quelle déesse il s’agissait, mais on
expliquait ainsi la bonté d’Irê et le fait qu’il prît tant de plaisir en
compagnie d’enfants nés sur la terre ferme et souvent désireux de
mieux connaître la mer.
La vie eût sans doute pu continuer longtemps ainsi, mais les
hommes ont le tort de croire trop facilement ce qu’on leur raconte.
Or, un jour qu’il était à la pêche assez loin du rivage, Rahute [un
pêcheur de l’île dont le fils l’attend sur une plage] aperçut le requin
qui s’en allait tranquillement en direction de l’île.
Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975
© Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
Rahute demande au requin, ami des enfants,
d’aller chercher son fils qui l’attend sur une plage.
Le requin dépose l’enfant auprès de son père.
Aussitôt une tornade se lève : on ne revoit plus ni
l’enfant ni son père. Les dieux, jaloux du requin,
font croire qu’il a tué le garçon et son père. Les
enfants essaient alors de tuer le requin. Les dieux,
se sentant coupables, décident de guérir l’animal et
de le maintenir éloigné des hommes.
16
Le héros du conte (paragraphes 1 et 2)
1| Quelle formule d’ouverture situe le conte loin dans
le passé ? Est-ce la même formule que dans le texte 1 ?
Connaissez-vous une autre formule équivalente ?
2| Que savez-vous du cadre spatio-temporel de ce
conte ? Ces informations sont-elles précises ou bien
vagues ?
3| Quel animal est le héros du conte ? Quel est son
nom ?
Le bouleversement (paragraphe 4)
9| Dans ce paragraphe, citez la phrase qui résume la
stabilité de la vie du héros.
10| Quel défaut des hommes met fin à cette vie stable
et agréable du héros ?
11| Quel événement inattendu bouleverse la situation
initiale ? Quel temps est utilisé pour exprimer cet
événement ?
12| Faites la liste des personnages présentés dans la
situation initiale qui ont une attitude bienveillante
à l’égard du héros.
4| Relevez neuf verbes à l’imparfait exprimant les
actions dont cet animal a l’habitude.
5| Que peut-on dire du caractère de cet animal, si l’on
considère cette série d’actions ? Citez trois actions,
exceptionnelles pour cet animal, qui font de lui un héros.
Le passé du héros (paragraphe 3)
6| Qui le pronom « on » désigne-t-il au tout début du
troisième paragraphe ?
7| Quelle est la légende qui circule concernant la
naissance d’Irê ? Quel verbe montre que les propos
colportés ne correspondent pas forcément à la vérité ?
8| Qu’est-ce que cette légende explique concernant le
comportement d’Irê ?
Île en Nouvelle-Calédonie.
> OUTILS ET NOTIONS
Des actions pour caractériser
les personnages
Les personnages principaux du conte apparaissent dès
la situation initiale. Ces personnages accomplissent
des actions positives ou négatives qui correspondent à
leurs qualités et à leurs défauts. Ainsi les personnages
qui ont été caractérisés par des adjectifs mélioratifs
accomplissent des actions positives tandis que ceux
qui ont été caractérisés par des adjectifs péjoratifs
accomplissent des actions négatives.
°=6/-6:-41<<j:)1:4ITuOMVLM
La légende – du latin legenda : choses qui doivent être lues – est un récit à caractère merveilleux dans lequel des faits
historiques sont transformés par l’imagination. La légende prétend souvent donner l’explication d’un phénomène
ou raconter l’origine d’une situation. Comme le conte, la légende se caractérise par sa brièveté. Mais elle se perd
dans la nuit des temps et, souvent, la légende n’a pas d’auteur.
17
<M`\M
<M`\M
> MISE EN ŒUVRE
A| Expliquer le caractère d’un héros de conte grâce
à un retour en arrière
Choisissez un animal que vous aimez bien et faites-en
le héros d’un début de conte. Racontez à l’imparfait
ses relations, bonnes ou mauvaises, avec les hommes.
Faites un retour en arrière racontant les circonstances
de sa naissance qui puissent expliquer les relations
de l’animal avec les humains ainsi que son caractère
(par exemple, un chien pourra être très câlin car il a
été recueilli, perdu dans la montagne).
B| Raconter à la 1re personne
Relisez le conte raconté par Bernard Clavel. Réécrivez
le début du conte en utilisant la 1re personne, comme
si Irê racontait sa propre histoire. Vous révélerez ainsi
les vraies raisons de ses relations avec les enfants.
&8Zu[MV\MZTMPuZW[
Il était une fois… une Belle et
une Bête
Avant de lire…
Connaissez-vous des
contes qui mettent
en scène des frères
et des sœurs ?
Lesquels ? Parmi
ceux-ci, lesquels
mettent en scène des
frères et des sœurs
qui ne s’apprécient
pas ou même se
détestent ?
.
.
.
.
5
.
.
.
.
Jeanne-Marie
Leprince de
Beaumont
(1711-1780) est un
écrivain français.
Elle a d’abord
écrit des œuvres
éducatives avant
de se lancer dans
les contes qui la
rendront célèbre.
Elle est considérée
comme le premier
auteur français
ayant écrit pour la
jeunesse.
10
.
.
.
.
15
.
.
.
.
20
.
.
.
Un requin-taureau dans l’océan Atlantique.
.
25
Conjugaison > p. 242
KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM
:MXZMVMbT¼PQ[\WQZMY]M^W][I^MbKWUUMVKuouKZQZM
&)^Mb̉^W][XZu[MV\uTMPuZW[LMNItWVXW[Q\Q^MMVTMLW\IV\LMY]ITQ\u[
UWZITM[M\u^MV\]MTTMUMV\L¼]VXW]^WQZT]QXMZUM\\IV\LMUMVMZoJQMV
[IUQ[[QWV'
&)^Mb̉^W][]\QTQ[uLM[ILRMK\QN[UuTQWZI\QN[M\XuRWZI\QN[XW]ZKIZIK\uZQ[MZ
TM[LQNNuZMV\[XMZ[WVVIOM[XZu[MV\u[LIV[^W\ZM[Q\]I\QWVQVQ\QITM'
&>W\ZM[Q\]I\QWVQVQ\QITM[M\MZUQVM̉\̉MTTMJQMVXIZ]VuTuUMV\XMZ\]ZJI\M]Z'
1V\ZWL]Q[MbKM\uTuUMV\XIZ]VMNWZU]TM\MTTMY]M®7Z]VRW]Z¯®XIZ]V
JMI][WQZ¯W]®QT[M\ZW]^IY]¼]VRW]Z°¯M\]\QTQ[MbTMXI[[u[QUXTM
18
Il y avait une fois un marchand qui était extrêmement riche. Il
avait six enfants, trois garçons et trois filles, et, comme ce marchand
était un homme d’esprit, il n’épargna rien pour l’éducation de ses
enfants et leur donna toutes sortes de maîtres.
Ses filles étaient très belles, mais la cadette surtout se faisait
admirer, et on ne l’appelait, quand elle était petite, que la Belle
enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de
jalousie à ses sœurs. Cette cadette, qui était plus belle que ses sœurs,
était aussi meilleure qu’elles. Les deux aînées avaient beaucoup
d’orgueil, parce qu’elles étaient riches : elles faisaient les dames, et
ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands ;
il leur fallait des gens de qualité pour leur compagnie. Elles allaient
tous les jours au bal, à la comédie, à la promenade, et se moquaient
de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps
à lire de bons livres.
Comme on savait que ces filles étaient fort riches, plusieurs
gros marchands les demandèrent en mariage ; mais les deux aînées
répondirent qu’elles ne se marieraient jamais, à moins qu’elles ne
trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle (car je vous
ai dit que c’était le nom de la plus jeune), la Belle, dis-je, remercia
bien honnêtement ceux qui voulaient l’épouser ; mais elle leur dit
qu’elle était trop jeune, et qu’elle souhaitait tenir compagnie à son
père pendant plusieurs années.
Tout d’un coup, le marchand perdit son bien, et il ne lui resta
qu’une maison de campagne, bien loin de la ville…
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1757.
Plus tard, afin de réparer la faute de son père qui avait dérobé une rose pour la
lui offrir, la Belle dut aller vivre dans le château d’une bête très laide. C’était un
monstre gentil qui s’éprit d’elle. Mais un jour, la Belle dut rentrer auprès de son
père mourant et, de retour au château, elle retrouva la bête qui se laissait mourir
d’amour. Pour la sauver, elle accepta de devenir sa femme. La bête redevint alors le
beau prince charmant qu’elle était en réalité et une bonne fée intervint pour rendre
toute la famille de la Belle heureuse, et pour punir ses deux méchantes sœurs.
19
<M`\M
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
Un début de conte
1| Quelle formule rituelle ouvre le conte ?
2| a. Quel est le cadre spatio-temporel du conte ?
b. Ce cadre est-il précis ?
La présentation de l’héroïne
12| a. Dans le deuxième paragraphe, sur quelles
qualités la comparaison entre la jeune fille et ses
deux sœurs s’établit-elle ? Quels sont les deux adjectifs
utilisés ? b. Quel personnage est valorisé dans cette
comparaison ? c. Cette valorisation est-elle physique,
morale ou les deux ?
3| a. Quel temps verbal est utilisé dans la situation
initiale de ce conte ? b. Quelle est sa valeur ?
13| a. Quelles qualités morales montre la plus jeune des
sœurs ? b. Quelles actions ou quelles habitudes de sa
part prouvent ces qualités ?
4| a. Quels sont les différents personnages de cette
histoire ? b. Quels termes substituts (noms, pronoms)
permettent de désigner chacun d’eux ?
14| Quel sentiment la jeune sœur témoigne-t-elle
à son père ?
> MISE EN ŒUVRE
A| Imaginer une suite différente
Écrivez en quelques lignes une suite de ce conte
différente de celle du texte original. Vous oublierez
donc totalement le résumé du conte.
B| Raconter en utilisant la 1re personne
Réécrivez la situation initiale de La Belle et La Bête
en utilisant la 1re personne et en veillant à ce que le
pronom personnel je désigne le père. Vous tiendrez
compte des informations données par le texte initial.
5| Quel terme marque un changement brutal dans la
vie du père ? Quel temps est alors utilisé ?
6| En quoi consiste ce changement ?
Autour de l’héroïne
7| a. Quel est le métier du père ? b. Qu’est-ce que son
argent, au début, lui permet d’offrir à ses filles ?
8| Quelle qualité paternelle le père montre-t-il (premier
paragraphe) ?
9| a. Quels défauts montrent les deux sœurs aînées ?
b. Quelle est l’origine de ces défauts ? c. Quelles actions
ou quelles habitudes de leur part illustrent ces défauts ?
10| Quel sentiment les deux sœurs portent-elles à la
plus jeune ?
11| Trouvez, par vous-même, un adjectif qui pourrait
caractériser le père, et un autre adjectif qui pourrait
caractériser les deux sœurs.
La Belle et La Bête, 1991, un dessin animé
de Kirk Wise pour Walt Disney.
La Belle et la Bête,
1946, un film de
Jean Cocteau,
avec Jean Marais
et Josette Day.
Grammaire > p. 214
> OUTILS ET NOTIONS
20
La place du héros
La narration pour caractériser les personnages
KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM
La situation initiale situe le héros au sein d’un
groupe qui est souvent sa famille. Cette étape du
conte présente les rapports que le héros entretient
avec les membres de sa famille, comme son épouse
ou ses enfants. La situation initiale donne également
une place au héros dans la société en lui attribuant
un métier qui fait de lui un personnage populaire et
traditionnel souvent pauvre (un cordonnier, un paysan,
un mendiant). Parfois, au contraire, le héros du conte
peut être puissant et riche, comme un roi, un prince,
un riche marchand.
Pour caractériser le héros, le récit raconte, dès la
situation initiale, certains événements qui ont eu
lieu dans le passé et qui vont permettre de mieux
comprendre les personnages et leurs réactions. C’est
notamment grâce à ces événements du passé que le
lecteur va comprendre les raisons qui poussent le héros
à entamer sa quête.
:MXZMVMbM\IUuTQWZMbTM\M`\MY]M^W][I^MbKWUUMVKuoZuLQOMZ
&)^Mb̉^W][JQMVXZuKQ[uTM[ZIXXWZ\[LMNIUQTTMW]TM[ZIXXWZ\[IUQKI]`
MV\ZMTIRM]VMNQTTMM\TM[LM]`MVNIV\['
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Uu\QMZ]VZ€TMLIV[TI[WKQu\uW]LIV[TM^QTTIOMY]QX]Q[[MM`XTQY]MZ
Y]¼MTTMV¼IQ\XI[XM]ZL][MZXMV\
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M`MUXTMZIKWV\MZKWUUMV\TM[LM]`MVNIV\[WV\KWVV]TIRM]VMNQTTMW]
JQMVKWUUMV\TIRM]VMNQTTMILIV[TMXI[[uLuRoNIQ\XZM]^MLM[M[LWV[
I^MKTM[IVQUI]`
21
<M`\M
&<MZUQVMZTMKWV\M
Il était une fois… un roi et une reine
Avant de lire…
Regardez l’illustration
ci-dessous de Gustave
Doré. Décrivez, en
quelques phrases, la
scène que vous voyez.
Quel détail évoque
l’abandon, sur cette
gravure ?
Par quelle astuce
Gustave Doré a-t-il
réussi à mettre en
relief la Belle dans
son lit ?
Le jour de sa quinzième année, la fille d’un roi et d’une reine se pique au fuseau
pointu d’un rouet et s’endort, ainsi que tout le royaume, pour un siècle. Seul le baiser
d’un prince charmant pourra la réveiller. Le fils d’un roi apprend cette histoire et
veut se rendre au chevet de cette princesse endormie.
6| Trouvez les verbes qui ont un rapport avec le regard
ou les yeux. Pourquoi sont-ils importants à ce moment
du texte ? À quel temps sont-ils conjugués ?
Une fin heureuse (paragraphe 1)
7| Dans l’ensemble du texte, relevez les autres termes
appartenant au champ lexical* du regard.
1| Quelle est la situation de la Belle juste avant la fin
du conte ?
2| Quelle action du prince met fin à cette situation ?
3| Relevez trois verbes au passé simple exprimant une
succession d’actions du prince, et trois autres exprimant
une succession d’actions de la Belle.
Une métamorphose (paragraphe 2)
Elle était là, si jolie qu’il ne put en détourner le regard. Il se
.
.
.
.
5
.
.
Jacob Grimm
(1785-1863) et
Wilhelm Grimm
(1786-1859), sont
des linguistes et
collecteurs de contes
de langue allemande.
Les frères Grimm
s’intéressèrent aux
contes populaires
allemands qu’ils
réunirent et
publièrent en 1812
et 1829.
> ARCHITECTURE DE L’ŒUVRE
.
.
10
.
.
.
.
15
pencha sur elle et lui donna un baiser. Alors, la Belle au Bois Dormant
s’éveilla, ouvrit les yeux et le regarda en souriant.
Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et
toute la Cour. Et tout le monde se réveilla avec de grands yeux. Dans
les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs pattes et s’ébrouaient ;
les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit,
les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour
d’eux et s’envolèrent vers la campagne. Les mouches, sur les murs,
reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba
et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une
gifle au marmiton, si fort que celui-ci en cria, et la bonne acheva
de plumer la poule.
Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré
avec un faste exceptionnel. Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort.
5| Trouvez les verbes qui évoquent le mouvement
et l’animation en indiquant qui accomplit l’action.
9| Leur vie a-t-elle connu de nouveaux bouleversements
après ces événements ? Citez la phrase qui justifie
votre réponse.
* Un champ lexical est un ensemble de mots se rapportant
au même thème.
> OUTILS ET NOTIONS
La situation finale, dernière étape du conte, découle
des épreuves traversées par le héros. Elle fait suite à
une résolution qui rend la fin possible et qui permet au
héros de parvenir à un nouvel état de stabilité durable.
La situation finale est en général plus heureuse que
la situation initiale pour les personnages vertueux :
on dit qu’il y a eu amélioration ; et plus malheureuse
pour les personnages malveillants : on dit qu’il y a eu
dégradation.
La situation finale, rédigée au passé simple, doit
éclaircir le destin de tous les personnages du conte.
Par de courtes phrases, elle résume la situation des
différents personnages, leur sort, leur récompense
ou leur punition.
> MISE EN ŒUVRE
B| Rédiger une situation finale
Comme la situation initiale, la situation finale utilise à
son tour une formule traditionnelle, de clôture, comme
Et ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours.
Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au Bois Dormant »,
Contes, traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963.
Imaginez une autre situation finale après le baiser
du prince.
KPIV\QMZL¼uKZQ\]ZM
22
8| Quelle est la situation des personnages à la fin du
conte ?
4| Faites la liste de toutes les choses et de tous les
êtres touchés par la métamorphose.
A| Inventer une fin différente
Gustave Doré (1832-1883),
La Belle au Bois Dormant,
gravure sur bois, 1862
(Bibliothèque nationale de
France, Paris).
Une situation stable (paragraphe 3)
Relisez le texte 3 et rédigez la situation finale du
conte La Belle et La Bête en vous aidant du résumé
proposé. Vous commencerez par la phrase : Lorsqu’elle
se retourna, la Bête avait disparu, et elle ne vit plus à
ses pieds qu’un prince plus beau que l’amour…
Grammaire > p. 206
Orthographe > p. 224
:MXZMVMbTM\M`\MY]M^W][I^MbZuLQOuM\XWZ\Mb^W\ZMI\\MV\QWV[]ZTI
[Q\]I\QWVNQVITM
&>W\ZM[Q\]I\QWVNQVITMLuJ]\M̉\̉MTTMJQMVXIZ]VMNWZU]TMLMKT€\]ZMY]Q
[W]TQOVMTMZM\W]Zo]Vu\I\LM[\IJQTQ\u')[[]ZMb̉^W][Y]M^W][I^Mb
KWZZMK\MUMV\u^WY]uTM[WZ\LMKPIK]VLM[XMZ[WVVIOM[
&)^Mb̉^W][LWVVu]VMXWZ\uMUWZITMo^W\ZMKWV\MMVIUuTQWZIV\TI
[Q\]I\QWVLM[XMZ[WVVIOM[JQMV^MQTTIV\[M\^MZ\]M]`'
&)^Mb̉^W][JQMVZuLQOu^W\ZM[Q\]I\QWVNQVITMI]XI[[u[QUXTM'
23
&8WvUM[
&0Q[\WQZM
LM[IZ\[
Marionnette et Polichinelle
La Mort et le Bûcheron
Un pauvre Bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d’un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire.
« C’est, dit-il, afin de m’aider
À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère. »
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d’où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des hommes.
Jean de La Fontaine (1621-1695),
Fables, I, 16, 1668.
Marionnette et Polichinelle
Aujourd’hui se sont mariés.
La soupe était à la cannelle ;
Le dessert, au nougat salé.
C’est le chien de Jean Nivelles
Qui fièrement traînait la traîne.
Petit Poucet, dans la chapelle,
Avait semé des marjolaines.
Arlequin et pierrots poudrés
S’amusaient comme au carnaval.
Chaperon rouge ouvrit le bal
Avec le loup ressuscité.
Scaramouche fit mille farces.
L’ogre avala tout un château
En chocolat avec son parc,
Ses écuries et ses chevaux.
La fine Belle au bois dormant
Avait encore un peu sommeil ;
Elle bâillait en plein soleil
Sous sa couronne d’origan.
Et l’on voyait Jean de la Lune,
Plus distrait encore que la veille,
Tenter de croquer une prune
En la fourrant sous son oreille,
Tandis que la fée Carabosse
Attelait ses quatre gazelles
Et emportait dans son carrosse,
Marionnette et Polichinelle.
Maurice Carême (1899-1978),
La Grange bleue, 1961
© Fondation Maurice Carême.
Arlequin, porcelaine polychrome,
1755 (Cité de la céramique,
Sèvres, France).
24
Des gravures célèbres
pour des contes célèbres
Gustave Doré (1832-1883), Cendrillon et la pantoufle de verre,
gravure pour Les Contes de Perrault, 1868.
1| a. Que
voit-on au premier plan de chacune
de ces gravures ? b. Qu’observe-t-on au second
plan ? c. En observant le premier plan des deux
gravures, dites quelles classes sociales sont
représentées.
2| De
quels éléments l’arrière-plan de ces
gravures est-il constitué ? Quels lieux
traditionnels du conte sont ici concernés ?
Sur la première gravure, de quelle façon
le graveur a-t-il réussi à mettre en évidence
l’héroïne ?
3|
Sur la seconde gravure, d’où la lumière
semble-t-elle venir ? Expliquez ce choix du
graveur.
4|
Gustave Doré (1832-1883), Les Fées, gravure pour Les Contes
de Perrault, 1868.
> RETENIR
Gustave Doré (1832-1883) est un artiste
français du XIXe s. connu pour avoir illustré
des œuvres célèbres, comme les Fables de
La Fontaine ou les Contes de Perrault.
Les œuvres de Gustave Doré sont des
gravures sur bois. Cet artiste dessinait
directement sur le bois (du buis ou du
poirier) à l’aide de la plume et de la gouache.
Le motif était gravé dans le bois avec un burin
de façon à ce qu’il apparaisse bien en relief.
Le bois était ensuite envoyé à l’imprimerie
où le motif était imprimé à l’encre de Chine.
Cette technique permettait de reproduire
un grand nombre d’exemplaires de la même
œuvre avant même que les techniques
modernes de reproduction aient fait leur
apparition.
25
<M`\M
&4MLuJ]\L¼]VMVW]^MTTMZuITQ[\M
Dans une ferme normande
Avant de lire…
Quels éléments
de la photo
ci-dessous
évoquent la
richesse ? Quels
détails évoquent
le soin ? Quelle
représentation
avez-vous
du métier de
fermier ?
.
.
.
.
5
.
.
.
.
10
.
.
.
.
15
.
.
.
.
Dans tout le pays environnant on appelait la ferme des Lucas
« la Métairie ». On n’aurait su dire pourquoi. Les paysans, sans
doute, attachaient à ce mot « métairie » une idée de richesse et
de grandeur, car cette ferme était assurément la plus vaste, la plus
opulente et la plus ordonnée de la contrée.
La cour, immense, entourée de cinq rangs d’arbres magnifiques
pour abriter contre le vent violent de la plaine les pommiers trapus
et délicats, enfermait de longs bâtiments couverts en tuiles pour
conserver les fourrages et les grains, de belles étables bâties en silex,
des écuries pour trente chevaux, et une maison d’habitation en
brique rouge, qui ressemblait à un petit château.
Les fumiers étaient bien tenus ; les chiens de garde habitaient
en des niches, un peuple de volailles circulait dans l’herbe haute.
Chaque midi, quinze personnes, maîtres, valets et servantes,
prenaient place autour de la longue table de cuisine où fumait la
soupe dans un vase de faïence à fleurs bleues.
Les bêtes [...] étaient grasses, soignées et propres ; et maître
Lucas, un grand homme qui prenait du ventre, faisait sa ronde trois
fois par jour, veillant sur tout et pensant à tout.
Guy de Maupassant
(1850-1893) est un
écrivain français qui a
marqué la littérature
par ses contes et ses
romans réalistes et
fantastiques.
Sa carrière littéraire se
limite à une décennie,
avant qu’il ne meure
après avoir sombré
dans la folie.
20
.
.
.
.
25
.
.
.
.
30
.
.
.
.
35
On conservait, par charité, dans le fond de l’écurie, un très
vieux cheval blanc que la maîtresse voulait nourrir jusqu’à sa mort
naturelle, parce qu’elle l’avait élevé, gardé toujours, et qu’il lui
rappelait des souvenirs.
Un goujat1 de quinze ans, nommé Isidore Duval, et appelé
plus simplement Zidore, prenait soin de cet invalide, lui donnait,
pendant l’hiver, sa mesure d’avoine et son fourrage, et devait aller,
quatre fois par jour, en été, le déplacer dans la côte où on l’attachait,
afin qu’il eût en abondance de l’herbe fraîche.
L’animal, presque perclus2, levait avec peine ses jambes lourdes,
grosses des genoux et enflées au-dessus des sabots. Ses poils, qu’on
n’étrillait3 plus jamais, avaient l’air de cheveux blancs, et des cils
très longs donnaient à ses yeux un air triste.
Quand Zidore le menait à l’herbe il lui fallait tirer sur la corde,
tant la bête allait lentement ; et le gars, courbé, haletant, jurait contre
elle, s’exaspérant d’avoir à soigner cette vieille rosse4.
Guy de Maupassant, Coco, 1884.
1. goujat (n. m.) : ici, garçon à tout faire, valet.
2. perclus (adj.) : qui a du mal à se déplacer.
3. étriller (v.) : brosser, frotter le poil d’un cheval.
4. rosse (n. f.) : vieux cheval très mal en point.
> ESQUISSE DE L’ŒUVRE
1| a. Où et quand le récit se déroule-t-il ? Ce cadre
spatio-temporel est-il précis ? b. Quel temps verbal
est utilisé dans cette situation initiale ?
2| a. À quelle catégorie sociale (ouvriers, paysans,
commerçants, etc.) les personnages qui évoluent dans
cet extrait appartiennent-ils ? Justifiez votre réponse
en relevant trois détails dans le texte. b. Quel est le
seul personnage du récit dont le nom et le prénom
sont précisés ? À quelle tâche est-il principalement
employé ?
Paysage
avec
troupeaux
et fermes,
Vieux-Ponten-Auge,
Normandie,
France.
26
3| a. En une phrase, dressez le portrait du cheval en
utilisant notamment trois adjectifs qui le caractérisent
dans le texte. b. Quelle attitude le jeune employé
adopte-t-il à l’égard du cheval ?
Théodore Géricault (1791-1824), Étude de cheval mort,
huile sur toile, 1823 (musée Bonnet, Bayonne, France).
27
<M`\M
&4MUMZ^MQTTM]`LIV[TMOMVZMLWK]UMV\IQZM
.
35
Les Gnomes
Avant de lire…
Quel est le titre de
l’ouvrage dont est
extrait ce texte ?
Qu’est-ce qu’une
encyclopédie ? Quels
sont les différences et
les points communs
avec un dictionnaire ?
.
.
.
.
5
.
.
.
TAILLE :
.
Un pied de haut. Ils peuvent rétrécir pour se faufiler à travers
les plus étroites fissures. On a signalé des Gnomes colosses d’à peu
près un mètre de haut dans les Carpates, en Ukraine, aux environs
de Tschirnau en Bohême.
40
.
.
.
.
.
.
.
.
10
.
Pierre Dubois,
né en 1945, est un
auteur et un conteur
français.
Il est l’auteur de
nombreux ouvrages
ayant trait au
monde merveilleux
dont trois Grandes
Encyclopédies sur
les Fées, les Lutins
et les Elfes.
.
.
.
15
.
.
.
.
20
ASPECT :
Le Gnome est musclé, noueux, large d’épaules. Grosse tête,
front lourdement bosselé. Cheveux et barbe aussi drus que de la
limaille de fer. Peau très sombre, presque aussi « noire que poix ».
Œil à la fois perçant et rêveur. Par suite des croisements avec les
Esprits mauvais, les Gnomes auraient changé d’apparence et pris
l’expression de leur caractère : six paires d’yeux supplémentaires
au curieux, quatre bouches au goulu, huit pattes au plus rapide.
« Sa femme, la Gnomide, encore plus petite que lui,
admirablement belle, superbement vêtue, marche en silence : on
n’entend que le bruit de ses pantoufles dont l’une est en émeraude
et l’autre en rubis. »
45
.
.
cavernicoles. Cultivent des champignons et obtiennent par
greffes des espèces géantes particulièrement savoureuses.
MŒURS, ACTIVITÉS :
Autrefois, plusieurs Allyans d’artisans travaillaient
les métaux, les pierres précieuses, dégrossissaient,
ébauchaient le travail que les Nains maîtres orfèvres
finissaient ensuite.
Les Gnomes avaient le don de pénétrer l’esprit de
toutes les créatures animées et inanimées : faune, flore et
créatures de Féerie, aussi bien que le Cosmos. On venait
les interroger sur leur « art de voyance ».
Ils aidèrent longtemps les hommes, leur confiant
formules et secrets magiques et la façon d’utiliser les
ressources du sous-sol.
Pierre Dubois, La Grande Encyclopédie des Lutins,
illustrations de Roland et Claudine Sabatier, 1992
© Hoëbeke, 2010, France.
VÊTEMENTS :
Porte un capuchon et des habits de cuir très solides, ornés de
pierres précieuses.
> ESQUISSE DE L’ŒUVRE
.
.
.
.
25
.
.
.
.
30
.
.
.
28
HABITAT :
Ils vivent par clans dans des grottes spacieuses et bien
entretenues, dans les mines, sur les cimes, en Allemagne, en Bavière,
en Pologne, dans les Flandres et en Russie, dans les régions désertes
de l’hémisphère boréal. Une race de Gnomes, les Schroettelis, survit
encore dans les montagnes suisses. En Angleterre, bien qu’Elizabeth
Goudge les cite souvent (La Vallée qui chante, La Maison enfumée),
il n’en existe pas plus qu’en France. En 1911, une correspondante de
W. Y. Evans Wentz (The Fairy-Faith in Celtic Countries) en découvre
une famille en Irlande.
1| Quel est le sujet de ce document ? Repérez les mots
ou expressions qui appartiennent au champ lexical du
conte et du merveilleux. Pourquoi ce champ lexical
est-il utilisé ?
2| a. Quelles sont les particularités de la mise en
page ? Quelle est l’utilité d’une telle présentation ?
b. Quel est le temps verbal essentiellement utilisé ?
Pour quelle raison ?
3| De quel type d’ouvrage ce document provient-il ?
Quelle en est la visée ?
NOURRITURE :
Les Gnomes élèvent des chèvres dont ils boivent le lait et
mangent la chair. Fabriquent des biscuits parfumés au lichen et plantes
29
4M`QY]M
Des mots pour
> Des formules pour débuter le conte
il était une fois – autrefois – jadis – il y a bien longtemps – dans la nuit des temps – il y a de
cela une éternité – dans des temps lointains...
> Des termes pour désigner les lieux où vivent les personnages
une profonde forêt – une misérable caverne – une sordide cabane – une humble chaumière –
une somptueuse demeure – un merveilleux palais – un château resplendissant...
un cueilleur de fruits
un pauvre berger
un éleveur avenant
de pauvres et
courageux paysans
écrire un conte
> Des termes pour désigner des êtres magiques rencontrés
une fée – un lutin – une sorcière – un bon ou un mauvais génie – un ogre ou une ogresse –
un gnome – une licorne – un géant – un monstre – une grenouille qui parle – des nains – un
enchanteur – un farfadet – un esprit – un djinn – un korrigan – un elfe – un dragon...
> Des termes pour désigner des objets ou des paroles magiques
un anneau fabuleux – un parchemin – une relique – un orbe – un fuseau – une aiguille – un
grimoire – un charme – un rouet – une formule rituelle ou magique – un maléfice – une
incantation – un sortilège – un enchantement...
une sombre forêt
une futaie effrayante
un animal ensorcelé
un soulier enchanté
un chapeau
de sorcier
un panier
de sorcière
un rouet
et une quenouille
un fruit
empoisonné
une baguette de fée
un sac à malices
une clé magique
des bottes de
sept lieues
une digne fermière
de simples chaumières
30
un vaillant bûcheron
> Des formules pour terminer le conte
… et ils vécurent ainsi jusqu’à la fin des temps. – … et leur bonheur dura jusqu’à la fin de
leurs jours. – … et c’est ainsi que le méchant roi fut châtié. – … c’est ainsi qu’ils se marièrent et
s’aimèrent jusqu’à leur mort. – … c’est ainsi que le valeureux bûcheron connut enfin la richesse.
31
*QTIV
Le texte narratif : situation initiale
et situation finale du conte
> OUTILS ET NOTIONS
DÉFINITION ET PLACE DANS LE RÉCIT
La situation initiale d’un conte correspond au début du
récit. Elle a pour rôle de présenter rapidement le héros
et les autres personnages de l’histoire, ainsi que les
sentiments qui les unissent ou les conflits qui les opposent.
La situation initiale doit être rédigée à l’imparfait
de l’indicatif et peut être heureuse pour certains
personnages, ou malheureuse pour d’autres ; elle
correspond à un état de stabilité avant que leur vie ne
soit troublée par un événement quelconque.
La situation initiale prend fin lorsqu’apparaît un
événement inhabituel, appelé élément perturbateur,
qui bouleverse la vie stable des personnages et invite
le héros à se lancer dans l’aventure. Cet élément
perturbateur est introduit dans le récit par un ou des
termes très généraux qui marquent une rupture de la
stabilité comme or, un jour, un beau soir, il arriva un
jour que, etc. Il est rédigé au passé simple.
La situation finale correspond à la situation des
personnages à la fin du récit. Elle expose la situation
du héros et des autres personnages après les péripéties
et les épreuves traversées. Cette situation raconte les
ultimes événements réglant le sort des personnages et
doit donc être rédigée au passé simple de l’indicatif.
La situation finale peut, pour certains personnages,
être plus heureuse que la situation initiale, ou plus
malheureuse pour d’autres ; elle correspond à un
nouvel état de stabilité après les péripéties. Parfois
la situation finale se termine par une morale qui tire
une leçon générale de l’ensemble du récit.
TEMPS ET LIEU
La plupart du temps, la situation initiale d’un conte
situe l’histoire dans un passé lointain, à une époque
totalement indéterminée désignée par des termes très
généraux comme jadis, autrefois, il y a très longtemps.
De la même façon, les lieux où se déroule l’histoire
sont vagues, mystérieux, et souvent désignés par des
termes très généraux tels que dans un pays lointain,
dans un très riche royaume, dans une forêt profonde.
> CRITÈRES DE RÉUSSITE
Pour réussir l’écriture de la situation initiale de mon conte, je dois…
... préciser le cadre spatio-temporel.
• Je situe mon histoire dans un temps passé, vague et lointain.
J
J’utilise une formule d’ouverture contenant un complément circonstanciel de temps.
• Je situe mon histoire dans un espace indéterminé.
J
J’utilise des compléments circonstanciels de lieu.
LES PERSONNAGES
... présenter les personnages qui interviennent dans mon histoire.
La situation initiale présente très rapidement le
héros, les principaux personnages, et les caractérise
brièvement sur le plan physique et sur le plan moral,
en montrant leurs qualités et leurs défauts qui auront
une importance particulière dans la suite du conte.
• J’évoque brièvement leur condition sociale et les relations qu’ils entretiennent entre eux.
J
J’utilise le champ lexical de la famille, des catégories sociales ou des métiers.
J
J’utilise des substituts nominaux et pronominaux pour les désigner.
J
Je veille à n’utiliser que la 3e personne.
• Je caractérise sommairement mes personnages.
J
Je souligne leurs défauts par des adjectifs péjoratifs et leurs qualités par des adjectifs mélioratifs.
• Je pose une situation stable.
J
J’utilise l’imparfait.
La situation initiale présente également très brièvement
les personnages au sein de la société en indiquant par
exemple leur métier, leur richesse ou leur pauvreté (un
riche roi, un pauvre paysan, une misérable servante).
Le début du conte indique aussi les relations et les
sentiments que le héros entretient avec sa famille
ou son entourage. Ces relations et sentiments qui
unissent ou opposent les personnages ont une très
grande importance dans la suite du récit.
... clôturer la situation initiale.
• J’introduis un élément perturbateur.
J
Je l’introduis par un complément circonstanciel de temps.
J
J’utilise le passé simple.
Pour réussir l’écriture de ma situation finale, je dois…
... raconter l’issue de l’histoire pour chacun des personnages (amélioration ou dégradation).
• J’introduis une série d’actions informant du sort de chacun des personnages.
J
Je les raconte au passé simple.
J
J’utilise des formules qui permettent de passer aisément d’un personnage à un autre.
... terminer mon texte sur une situation stable.
• Mon histoire ne doit plus pouvoir évoluer : on ne doit pas pouvoir imaginer une suite.
J
J’utilise une formule de clôture contenant des compléments circonstanciels de temps.
… veiller à la correction de l’expression.
J
Je vérifie la conjugaison des verbes.
J
Je veille à l’absence de répétitions.
J
Je vérifie les accords du verbe avec son sujet.
32
33
Grammaire
Les reprises nominales et pronominales
> Module 1, Texte 1
Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort et d’humeur
et de visage, que qui la voyait, voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si
orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son
père pour la douceur et l’honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir.
Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en
même temps avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine
et travailler sans cesse.
Il fallait entre autre chose que cette pauvre enfant allât deux fois le jour puiser de l’eau
à une grande demi-lieue du logis, et qu’elle en rapportât plein une grande cruche. Un jour
qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire.
Charles Perrault, « Les Fées », Contes de ma mère l’Oye, 1697.
> DéCOUVRIR
1| Quels sont les quatre personnages dont il est question
dans l’extrait ci-dessus ? Relevez les différentes
désignations de chacun dans un tableau.
2| Quelles sont les classes grammaticales des mots ou
expressions correspondant à la cadette ?
3| Quelle est la différence de construction entre le
groupe nominal « la mère » et « cette mère » ? Repérez
un autre groupe nominal qui désigne la mère. Quelle
information apporte-t-il sur ce personnage ?
4| Qui est désigné par le pronom « lui » dans la dernière
phrase de l’extrait ?
> RETENIR
Pour éviter les répétitions dans un texte, on utilise des
mots de reprise (que l’on appelle aussi substituts).
Il existe deux types de reprises : les reprises nominales
et les reprises pronominales.
Les reprises nominales
On reprend le nom ou le groupe nominal par un autre
nom ou groupe nominal.
> Même nom avec changement de déterminant
Ex. Il était une fois une femme qui vivait avec ses deux
filles. Cette femme préférait sa fille aînée.
> Synonyme
Il s’agit d’un mot qui a un sens très proche et qui est
de même nature.
Ex. La mère avait une aversion pour sa fille cadette.
Cette haine était inexplicable.
192
> Périphrase
Il s’agit d’une expression de plusieurs mots qui
désigne un objet, un lieu, un personnage en évoquant
ses caractéristiques.
Ex. La cadette travaillait sans cesse. Il fallait aussi que
cette pauvre enfant aille puiser de l’eau à la fontaine.
> Mot générique
Il s’agit d’un mot qui désigne une catégorie.
Ex. Les deux filles vivaient dans une chaumière. Cette
habitation était loin du village.
Les reprises pronominales
On reprend le nom ou le groupe nominal par un
pronom.
> Pronom personnel
Ex. Cette pauvre enfant allait à la fontaine. Elle en
rapportait une grande cruche remplie d’eau.
> Pronom démonstratif
Ex. Il vint à elle une pauvre femme. Celle-ci la pria
de lui donner à boire.
> Pronom possessif
Ex. Elle remplissait sa cruche lorsqu’une pauvre
femme lui demanda de remplir la sienne.
> Pronom adverbial (en, y)
Le pronom en reprend un groupe nominal introduit
par la préposition de. Y reprend un groupe de mots
introduits par la préposition à.
Ex. La mère ordonnait à la cadette d’aller puiser de
l’eau à la fontaine. Elle y allait deux fois par jour.
> EXERCICES
1| Identifier les reprises nominales et pronominales. Relevez,
dans un tableau à deux colonnes, les reprises nominales
et pronominales des groupes en caractères gras.
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne
qui avaient sept enfants, tous garçons. […] Ils étaient
fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient
beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore
gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le
plus jeune était fort délicat et ne disait mot : prenant
pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son
esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde, il
n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on
l’appela le Petit Poucet. Ce pauvre enfant était le
souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours
tort. Cependant il était le plus fin et le plus avisé de
tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup.
Charles Perrault, « Le Petit Poucet »,
Contes de ma mère l’Oye, 1697.
2| Utiliser des reprises pronominales. Réécrivez les phrases
suivantes en remplaçant les groupes nominaux en gras
par des pronoms.
• Le Chat Botté discuta avec son maître.
• La princesse entra dans le château.
• Le père et la mère partirent avec leurs enfants.
• Jacques et moi discutons avec Pierre.
3| Utiliser des reprises nominales. Recopiez les phrases
pêcheur] se mit à prendre tant de poissons d’espèces
inconnues qu’on en vint à soupçonner [le pêcheur]
d’avoir passé un pacte avec le diable.
D’ailleurs, loin de chercher à donner un démenti
aux accusations portées contre le pêcheur, [le pêcheur]
s’entourait de mystère, ne quittant le port que par les
nuits les plus noires et toujours seul pour manœuvrer
sa lourde barque.
Il en fut ainsi jusqu’à la fin de la vie [du pêcheur].
Et c’est plusieurs siècles après la mort [du pêcheur]
que, fouillant les archives, un écrivain découvrit un
parchemin dont personne n’avait osé briser le cachet
de cire et qui contenait son secret.
C’est vrai, [le pêcheur] avait toujours mené
l’existence commune à tous ceux de son métier lorsque,
un matin, en allant prendre son bateau, [le pêcheur]
constata que le nœud de l’amarre n’était pas tel que [le
pêcheur] avait l’habitude de le faire.
D’après Bernard Clavel, « Les sorcières de Peñiscola, Espagne »,
Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
> rédiger
Décrivez l’image ci-dessous en détaillant l’attitude et les
émotions des deux personnages : il s’agit de BlancheNeige et de la méchante Reine, transformée ici en
sorcière.
Vous utiliserez des reprises nominales et pronominales
variées pour désigner ces deux personnages.
suivantes en remplaçant les répétitions par la reprise
nominale indiquée.
• La petite fille est allée se promener dans la forêt. En
chemin, la petite fille a rencontré le loup (synonyme).
• La Belle a demandé à son père de lui rapporter une
rose. Il a donc cueilli une rose avant de rentrer
(mot générique).
•
Le monstre entra alors dans une colère effroyable et
la jeune fille eut très peur du monstre (synonyme).
4| Employer des substituts pour éviter les répétitions.
Réécrivez le texte suivant en utilisant des reprises
nominales et pronominales de façon à éviter les
répétitions du groupe nominal « le pêcheur ».
Il y avait jadis, à Peñiscola, un pêcheur nommé
Henriquez dont le souvenir est resté dans toutes les
mémoires. Aujourd’hui encore, on raconte volontiers
que [le pêcheur] détenait un pouvoir magique et que [le
pêcheur] en usait pour ridiculiser les autres pêcheurs de
la côte. En effet, alors que [le pêcheur] venait d’atteindre
sa trentième année, alors que [le pêcheur] avait toujours
pêché ni mieux ni plus mal que ses camarades, [le
Représentation de Blanche-Neige, ballet chorégraphié par
Angelin Prejlocaj, septembre 2008, Lyon, France.
193
Grammaire
Le sujet > Module 1, Texte 4
Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et toute la Cour. Et tout le
monde se réveilla avec de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs
pattes et s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit, les pigeons
sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers la campagne.
Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba
et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une gifle au marmiton, si fort
que celui-ci en cria, et la bonne acheva de plumer la poule.
Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel.
Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort.
Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au Bois Dormant », Contes de Grimm,
traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963.
> DéCOUVRIR
La classe grammaticale du sujet
Le sujet peut être :
1| Relevez les sujets des verbes en gras en posant
la question qui est-ce qui ? ou qu’est-ce qui ? avant
le verbe.
> un nom ou un groupe nominal,
Ex. Cendrillon alla au bal.
Ex. La Belle au Bois Dormant se réveilla.
2| Quel est le sujet des verbes en gras de la phrase
suivante : « Les pigeons sortirent la tête de sous leurs
ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers
la campagne » ? Quelle conclusion pouvez-vous tirer
de cette observation ? Trouvez un autre exemple avec
les mêmes caractéristiques dans l’extrait.
> un pronom ;
Ex. Il gifla le marmiton si fort que celui-ci en cria.
3| Trouvez une phrase dans laquelle le sujet est séparé
de son verbe par un groupe de mots.
> retenir
> un verbe à l’infinitif ;
Ex. Se marier est un heureux événement.
1| Identifier le sujet d’un verbe. Dans chacune des phrases
suivantes, indiquez quel est le sujet du verbe en gras.
Si le sujet est un groupe nominal, précisez quel en est
le noyau.
L’un des deux [assassins] saisit le pantin par le
bout du nez et l’autre le prit par le menton ; là-dessus
ils commencèrent à tirer comme des brutes, l’un de ce
côté-ci, l’autre de ce côté-là, pour le forcer à ouvrir la
bouche ; mais il n’y eut pas moyen. La bouche du pantin
semblait rivée par des clous.
Alors le plus petit des assassins, sortant un
couteau, essaya de le lui enfoncer entre les lèvres, pour
le faire servir de levier ou de scalpel ; mais Pinocchio
[…] lui happa la main et, après l’avoir coupée net d’un
seul coup de dents, la recracha. Imaginez sa stupeur
quand, au lieu d’une main, il s’aperçut qu’il avait craché
une patte de chat.
Encouragé par cette première victoire, il se libéra
des griffes des assassins et, sautant la haie qui longeait la
route, il s’enfuit à travers la campagne. Les assassins le
poursuivaient comme deux chiens après un lièvre […].
Carlo Collodi, Les Aventures de Pinocchio, traduit
de l’italien par Nathalie Castagné © Gallimard, 1985.
> une proposition subordonnée.
Ex. Que tout le monde se réveille est surprenant.
2| Identifier la classe grammaticale du sujet. Relevez
Attention !
Au mode impératif, le sujet n’est pas exprimé.
Ex. Travaille et ne te rendors pas !
• Les trois frères se retrouvèrent seuls et sans argent.
les sujets des verbes en gras et indiquez leur classe
grammaticale.
• Ils décidèrent de partir chacun de leur côté.
• Le garçon le plus jeune de tous se dirigea vers le sud.
• Qu’il voyage seul lui faisait un peu peur.
Le sujet est un élément essentiel de la phrase. Il
indique de qui ou de quoi l’on parle et qui fait l’action
exprimée par le verbe.
Pour le repérer dans une phrase, on pose la question
qui est-ce qui ou qu’est-ce qui avant le verbe.
Ex. Et tout le monde se réveilla.
Qui est-ce qui se réveilla ? tout le monde (sujet)
• Mais cela s’arrangea par la suite.
• Que cherchait-il vraiment ?
• Trouver un trésor était son but.
4| Repérer les sujets inversés. Recopiez les phrases
suivantes en rétablissant l’ordre sujet puis verbe.
• Et c’est ainsi que commença une grande aventure.
• Personne ne sait où habitent les fées.
• Devant Hansel et Gretel se tenait une horrible petite
sorcière.
• Le prince arriva devant le château où se trouvait la
princesse.
5|Repérer le verbe dont dépend le sujet. Indiquez la classe
grammaticale de chaque sujet en gras et le verbe qui
en dépend.
Autrefois, à la campagne, vivait un homme très
riche. Mais par malheur, cet homme avait la barbe
bleue. Cela le rendait si laid et si terrible que tout le
monde s’enfuyait devant lui. Une voisine avait deux
filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en
mariage et lui laissa le choix de celle qu’elle voudrait lui
donner. Elles n’en voulaient point toutes deux car elles
ne pouvaient se décider à épouser cet homme. Surtout
que l’on disait qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes
et personne ne savait ce qu’elles étaient devenues.
D’après Charles Perrault, La Barbe Bleue.
> rédiger
Après avoir poursuivi le Petit Poucet et ses frères qui
s’étaient échappés, l’ogre s’allongea un peu pour se
reposer. Les enfants en profitèrent alors pour lui ôter
ses fameuses bottes de sept lieues.
Décrivez cette scène et ce qui arrive ensuite en utilisant
les verbes suivants dans l’ordre que vous souhaitez et
en variant leurs sujets. Vous utiliserez l’imparfait et le
passé simple.
S’arrêter – se reposer – s’approcher – s’accrocher – tenir –
tirer – réussir – partir – féliciter – décider.
3| Utiliser le pronom personnel sujet. Remplacez le
groupe nominal sujet du verbe en gras par un pronom
personnel.
La place du sujet
•Toutes les fées se penchèrent sur le berceau du
Il est généralement placé avant le verbe.
Ex. Le roi s’éveilla à son tour.
• Les animaux qu’il avait délivrés de leur cage vinrent
Il peut être placé après le verbe (on parle alors de
sujet inversé) ou séparé du verbe par quelques mots.
Ex. Il entra dans la cuisine où travaillait le marmiton.
Ex. Pourquoi me donnes-tu une gifle ? (phrase
interrogative)
Ex. Les mouches, sur les murs, reprirent leur
mouvement.
206
> EXERcices
nouveau-né.
lui apporter leur aide.
• La grand-mère du petit chaperon rouge est malade.
Le château de
Neuschwanstein
qui inspira à
Walt Disney
l’architecture de
son château de
La Belle au Bois
Dormant, Bavière,
Allemagne.
• Pierre et Jean sont de bons amis.
•Moi, Grand Souverain de ce pays, décide d’aller
délivrer la princesse.
• Et le vaillant petit tailleur qui avait tué sept mouches
d’un coup partit à l’aventure.
• Raiponce dénoua sa tresse et laissa tomber ses beaux
cheveux de sa fenêtre élevée.
Frédéric Théodore Lix
(1830-1897), Le Petit
Poucet, illustration, 1880.
207
Grammaire
Les compléments circonstanciels de lieu,
de temps et de manière > Module 1, Texte 3
Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait
Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient.
Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se
chauffait le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par
l’instituteur arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors,
commençaient des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il
fonçait vers le large, bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait,
imitait le roulis et le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux
qui peuvent plaire aux petits des hommes.
Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
> exercices
1| Identifier les compléments circonstanciels. Repérez les
compléments circonstanciels présents dans ces phrases
et indiquez s’il s’agit de compléments circonstanciels
de temps, de lieu ou de manière. Réécrivez ensuite ces
phrases en déplaçant le complément circonstanciel
dans la phrase.
• Peu après l’apparition de la fée, la fenêtre s’ouvrit et
Peter Pan fit son entrée.
• Il appela doucement la fée.
• Pour le moment, elle se reposait sur un petit coussin.
• Sur la pointe des pieds, Peter Pan s’approcha.
2| Distinguer les compléments circonstanciels de temps et
de lieu. Classez les compléments circonstanciels en gras
> DéCOUVRIR
1| Réécrivez le texte ci-dessus en supprimant les mots
et groupes de mots en gras. Le texte obtenu est-il
grammaticalement correct ? Comparez les deux textes.
À quoi servent, dans le texte original, les éléments
en gras ?
> les compléments circonstanciels de manière :
ils répondent aux questions comment ? de quelle
manière ?...
Ex. Les enfants arrivaient en criant.
Comment ? en criant
Les compléments circonstanciels peuvent avoir des
classes grammaticales variées.
2| Classez les éléments en gras selon qu’ils apportent
des précisions sur l’endroit où est située l’action, le
moment où se déroule l’action ou la manière dont se
fait l’action.
> Adverbe
Ex. Souvent, il regardait le large.
3| Comparez la façon dont sont construits ces
compléments.
> Proposition subordonnée
Ex. Quand il faisait nuit, les enfants jouaient encore.
> retenir
> Gérondif
Ex. Les enfants arrivaient en criant.
> Groupe nominal (avec ou sans préposition)
Ex. Irê prenait les enfants sur son dos.
Les compléments circonstanciels (CC) sont des mots
ou groupes de mots qui indiquent les circonstances
d’une action. On peut le plus souvent les déplacer
à l’intérieur d’une phrase ou les supprimer. Il peut y
avoir plusieurs compléments circonstanciels dans
une même phrase.
> les compléments circonstanciels de lieu :
ils répondent aux questions où ? d’où ? vers où ?
jusqu’où ?...
Ex. Irê fonçait vers le large.
Où ? vers le large
214
Il y a de cela bien longtemps, sur les bords du lac
Mimidoro, que l’on appelle aujourd’hui Mizoro, au
nord-est de Kyoto, un couple de canards mandarins
vivait en paix. Il fallait voir, à la belle saison d’été, le mâle
bondir sur l’eau, prendre son envol, ses moustaches
orange, son bec rouge sombre, et ses magnifiques ailes
frisées. Madame et les enfants vêtus d’un modeste gris,
même l’aîné qui portait encore la robe juvénile, ne le
quittaient pas des yeux. Le soir, les canetons rassasiés
et endormis, Monsieur, d’un tendre coup de bec sur la
joue blanche et gracieuse, disait bonsoir à son épouse
et, dans le trou d’arbre qui leur servait de maison,
toute la famille glissait au pays des rêves.
L’année qui suivit, aux premiers jours du
printemps, un jeune samouraï vint installer sa cabane
aux bords de l’étang.
> rédiger
Rédigez le début d’un conte à partir de cette image. Vous
utiliserez les compléments circonstanciels ci-dessous.
Dans la forêt – sur la neige – à l’intérieur du chalet de
bois – pendant toute la journée – jusqu’à la tombée de
la nuit – un jour – sournoisement – de bon cœur – avec
résignation.
Henri Brunel, « Les canards mandarins et le samouraï »,
dans Les Plus Beaux Contes zen © Calmann-Lévy, 2002.
3| Inventer des compléments circonstanciels. Complétez
les phrases suivantes avec le complément circonstanciel
indiqué entre parenthèses.
Ils peuvent répondre à différentes questions. On
distingue :
> les compléments circonstanciels de temps : ils
répondent aux questions quand ? depuis quand ?
jusqu’à quand ? pendant combien de temps ?...
Ex. Le requin se chauffait le dos au soleil en attendant
la sortie de l’école.
Quand ? en attendant la sortie de l’école
selon qu’ils marquent le temps ou le lieu.
• Le prince voyagea.
• L’ogre inspirait la peur.
• Les enfants se sont cachés.
• Ils vécurent heureux.
• La fée réalisa son vœu.
• Le héros partit.
• Le mauvais sort a été déjoué.
• Le lutin réfléchit.
• Le vent faisait du bruit.
• Il fabriqua un piège.
Il était une fois un ogre qui vivait seul ... (CC lieu). ...(CC
temps) , il restait tranquille et ne dérangeait personne.
Mais ... (CC temps), le roi du pays publia un avis de
recherche le concernant. Les habitants cherchèrent
l’ogre .... (CC lieu) mais ne le trouvèrent pas. ... (CC
temps), un groupe d’hommes découvrit son refuge.
Île Moorea, Polynésie française.
4| Enrichir des phrases avec des compléments circonstanciels.
Complétez chaque phrase avec un complément
circonstanciel de temps, un complément circonstanciel
de lieu et un complément circonstanciel de manière.
Vous les soulignerez avec des couleurs différentes.
Arthur Rackham (1867-1939), Les Trois Petits Hommes de la
forêt, illustration pour Les Contes des frères Grimm, 1900-1909.
215
Orthographe
L’accord entre le sujet et le verbe
> Module 1, Texte 4
Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait
Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient.
Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait
le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur
arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient
des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large,
bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis et
le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent plaire
aux petits des hommes.
Bernard Clavel, « Le Requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
> DéCOUVRIR
> retenir
1| Complétez le tableau suivant avec les verbes en
gras du texte.
sujet
verbe
personne
place du
sujet
il
s’appelait
3e pers. du
sing.
avant le
verbe
2| Réécrivez le deuxième paragraphe en remplaçant
« Irê » par Irê et les autres requins. Quels changements
devez-vous effectuer ? Pourquoi ?
Le verbe s’accorde avec son sujet en personne
(1re, 2e ou 3e) et en nombre (singulier ou pluriel).
Ex. Tous les habitants de la côte (sujet) connaissaient
(verbe g 3e pers. du plur.) le requin.
Ex. Le requin (sujet) fonçait (verbe g 3e pers. du
sing.) vers le large.
Attention !
Il est indispensable de repérer le sujet d’un verbe
pour pouvoir orthographier ce dernier correctement
(g p. 206).
Règles d’accord
sujet
Le verbe s’accorde…
plusieurs sujets au singulier
au pluriel.
Ex. Le frère et la sœur (= ils) retrouvèrent le requin après l’école.
groupe nominal
avec le nom-noyau.
Ex. L’écume des vagues entourait Irê.
Les habitants de la côte (= ils) le connaissaient.
pronom relatif qui
avec l’antécédent.
Ex. Les enfants aimaient les jeux (antécédent) qui duraient jusqu’à la nuit.
on, tout le monde, chacun, chaque
+ nom
au singulier.
Ex. On appréciait ce requin dans le village.
la plupart, beaucoup, certains,
plusieurs, quelques, peu…
au pluriel.
Ex. Beaucoup d’enfants sortent de l’école.
moi + une autre personne (= nous)
à la 1re personne du pluriel.
Ex. Mon frère et moi (= nous) sommes venus pour jouer.
toi + une autre personne (= vous)
à la 2e personne du pluriel.
Ex. Ton frère et toi (= vous) êtes très courageux.
> exercices
1| Changer de sujet. Réécrivez les phrases suivantes en
utilisant le sujet proposé entre parenthèses.
• Le lutin s’amusait dans les bois (les gnomes).
• La petite fille partit en courant (les deux sœurs).
• Il décida de parcourir le monde (nous).
• Je lisais souvent (mes amis et moi).
5| Inventer des sujets. Complétez les phrases suivantes
avec un sujet. Soyez attentif aux verbes.
• Ils dormaient profondément (tes amis et toi).
• … voulait épouser une vraie princesse.
•Par une pluvieuse nuit d’hiver, … se trouvaient dans
• Vous marchâtes au bord de l’eau (on).
la forêt.
• Pierre aimait cette histoire (personne).
•Tout
• Vous préfériez partir (beaucoup d’enfants).
effrayante.
2| Associer verbes et sujets. Formez des phrases correctes
en associant chaque sujet à un verbe.
sujet
verbe
tu •
•
êtes de bons lecteurs
ton frère et toi •
•
s’appelait la Belle
je •
•
racontes des histoires
ma sœur et moi •
•
se cachèrent rapidement
la plus jeune des filles •
•
dormons beaucoup
les elfes de la forêt •
•
préfère les histoires de
dragon
3| Accorder le verbe avec son sujet (I). Accordez
correctement les verbes entre parenthèses à l’imparfait.
Il (être) une fois un pauvre cordonnier qui
(exercer) durement son métier dans une petite échoppe.
Il (dormir) sur un petit lit de paille au fond de sa
boutique et, chaque jour, il (se lever) avant le chant
du coq pour préparer ses outils. Personne ne (sembler)
cependant avoir besoin de lui dans le village. Il (rester)
des journées entières seul, sans l’ombre d’un client.
Ce cordonnier (avoir) une petite souris qui (vivre)
avec lui dans son échoppe. Elle (s’asseoir) devant lui
tous les jours sur ses pattes de derrière et l’(observer) de
ses yeux intelligents comme si elle (avoir) quelque chose
à lui dire. Comme notre bon cordonnier n’(être) pas
méchant pour un sou, il (laisser) cette souris tranquille
et (avoir) même pitié d’elle parce qu’elle (souffrir)
de la faim comme lui. Hélas ! il ne (se douter) pas
qu’elle (connaître) un grand secret, un secret capable
de l’enrichir et de lui permettre de vivre à l’abri du
besoin pour le restant de ses jours.
4| Accorder le verbe avec son sujet (II). Accordez les verbes
entre parenthèses au passé simple.
La jeune fille et son frère (s’enfoncer) alors dans
la sombre forêt. Ils (entendre) au loin le hurlement
des loups. La fillette (serrer) plus fortement encore
224
la main de son frère. Ils (poursuivre) leur marche et
(finir) par s’arrêter pour se reposer au pied d’un arbre.
La fillette (s’allonger) et (s’endormir) sans tarder. Son
frère (pouvoir) alors réfléchir sérieusement à l’épreuve
qui les attendait.
à coup, … vis derrière moi une créature
•Alors, … s’avança courageusement et provoqua le
dragon.
•… sont parties parcourir le monde.
6| Accorder le verbe avec son sujet (III). Recopiez le texte
suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses aux
temps demandés. Attention aux accords.
Toute la journée, les enfants (jouer / imparfait)
dans les grandes salles du château, où des fleurs vivantes
(pousser / imparfait) sur les murs. Lorsqu’on (ouvrir /
imparfait) les fenêtres d’ambre, le poisson y (entrer /
imparfait) comme chez nous les hirondelles, et ils
(manger / imparfait) dans la main des petites princesses
et (se laisser / imparfait) caresser. Devant le château, il
y (avoir / imparfait) un grand jardin avec des arbres
d’un rouge feu et d’un bleu sombre. Les fruits (briller /
imparfait) comme de l’or, et les fleurs, agitant sans
cesse leur tige et leurs feuilles, (ressembler / imparfait)
à des flammes. […] Chacune des princesses (avoir /
imparfait) dans le jardin son petit terrain qu’elle (pouvoir
/ imparfait) cultiver à son gré. L’une lui (donner / passé
simple) la forme d’une baleine, l’autre (préférer / passé
simple) que le sien (ressembler / présent) à une petite
sirène ; mais la plus jeune (faire / passé simple) le sien
rond comme le soleil, et n’y (planter / passé simple) que
des fleurs rouges comme lui.
Hans Christian Andersen, « La Petite Sirène »,
Contes, traduit du danois par Marc Auchet
© Le Livre de Poche, 2000.
> rédiger
Imaginez un début de conte en utilisant les sujets
suivants.
Un frère et une sœur – leurs parents – le royaume – un
ogre terrifiant – la jeune fille.
Rédigez votre texte à l’imparfait et au passé simple et
veillez aux accords.
225
Conjugaison
L’imparfait de l’indicatif > Module 1, Texte 1
Il y avait jadis, vivant près des rivages de l’île, un requin d’une grande beauté. Il s’appelait
Irê, et tous les habitants de la côte le connaissaient.
Il venait souvent sur la plage, où l’eau est à peine profonde de quelques pieds, et se chauffait
le dos au soleil en attendant la sortie de l’école. Dès que les enfants libérés par l’instituteur
arrivaient en criant, Irê se mettait à battre des nageoires pour les appeler. Alors, commençaient
des jeux qui duraient jusqu’à la nuit. Irê prenait les enfants sur son dos, il fonçait vers le large,
bondissait dans les vagues toutes dentelées d’écume, plongeait, remontait, imitait le roulis
et le tangage des pirogues… En somme il connaissait à merveille tous les jeux qui peuvent
plaire aux petits des hommes.
1| Reconnaître les terminaisons de l’imparfait. Parmi
les verbes suivants, recopiez les verbes conjugués
à l’imparfait.
Bernard Clavel, « Le requin de Ta’aroa, Tahiti », Légendes de la mer, 1975 © Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
• Je (pouvoir) apercevoir la maison de l’ogre au loin.
• Tu (être) fatigué de marcher dans la forêt.
• Il (paraître) le plus petit des garçons de la famille.
• Nous (avoir) peur de nous retrouver seuls dans la nuit.
• Vous (connaître) les dangers de la forêt.
• Ils (chercher) leurs parents de tous côtés.
> DéCOUVRIR
> retenir
1| À quelle étape du conte correspond le texte ci-dessus ?
À quel temps les formes verbales en gras sont-elles
conjuguées ?
2| Recopiez le tableau suivant en le complétant avec
toutes les formes verbales en gras dans le texte. Pour
chaque forme verbale, séparez d’un tiret le radical de
sa terminaison.
forme
verbale
personne
infinitif
groupe
av-ait
3e pers. du avoir
sing.
auxiliaire
s’appel-ait
3e pers. du s’appeler
sing.
1er
3| Quelle remarque pouvez-vous faire en observant les
terminaisons et le groupe d’appartenance des verbes ?
4| Conjuguez les auxiliaires être et avoir à toutes les
personnes de l’imparfait de l’indicatif.
5| Réécrivez les deux dernières phrases du texte en
remplaçant « Irê » par Irê et les autres requins puis par
nous en faisant toutes les modifications nécessaires.
L’imparfait de l’indicatif est un temps simple qui
permet d’évoquer les actions de second plan, de
décrire, de relater des actions prises dans leur durée,
dont on ne voit ni le début, ni la fin.
Les terminaisons qui s’ajoutent au radical sont les
mêmes pour tous les verbes.
g -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient
Le radical utilisé pour l’imparfait est le radical de la
première personne du pluriel du présent de l’indicatif,
sauf pour le verbe être.
Ex. nous racont-ons g nous racont-ions
Ex. nous connaiss-ons g je connaiss-ais
Ex. nous all-ons g ils all-aient
Attention !
> Les verbes en -cer prennent une cédille devant les
terminaisons commençant par a.
Ex. nous commencions g il commençait
> Pour les verbes en -yer, -ier, -iller, -gner, il ne faut
pas oublier le i des terminaisons des 1re et 2e personnes
du pluriel.
Ex. nous oubliions, vous vous réveilliez
> Les verbes en -ger prennent un e après le g devant
les terminaisons commençant par a.
Ex. vous plongiez, il plongeait
> Les verbes en -guer conservent le u du radical dans
toute la conjugaison.
Ex. il naviguait, nous naviguions
240
> exercices
Il partait – elle revient – nous combattions – ils arrivèrent –
elle restait – vous restez – ils mangeaient – je voulais –
il grandissait – tu finis – je chantai – vous aviez – ils
disaient – tu grandissais – je chanterai – il habitait – ils
partiront – je connaissais – vous avez – nous étions.
2| Conjuguer à l’imparfait. Conjuguez les verbes entre
parenthèses à l’imparfait.
à amuser un vieillard. Même les vieux pêcheurs de
son âge le (délaisser) pour jouer aux cartes dans le
café du coin.
Et les jours qui (s’écouler) lentement lui (sembler)
encore plus longs, ennuyeux à mourir, dans l’attente
insupportable d’un événement qui égayerait la
monotonie de sa vie.
> rédiger
Décrivez l’image suivante en utilisant des verbes à
l’imparfait.
Commencez par décrire l’écrivain assis puis les différents
personnages qui surgissent de son imagination.
Identifiez les personnages et décrivez leur position,
leur attitude.
3| Changer de personne. Recopiez le texte suivant en
remplaçant « la petite fille » par « les petites filles »,
puis par « nous ».
La petite fille était orpheline et vivait seule
dans une petite maison au milieu de la forêt. Elle se
débrouillait pour vivre. Elle récoltait des baies et des
champignons et cueillait des fruits dans les arbres. Elle
essayait de ne jamais sortir du bois pour rester discrète.
4| Compléter un texte à l’imparfait. Recopiez le texte
suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses
à l’imparfait.
Il (être) une fois, en un temps où les jours
(s’écouler) lentement, si lentement que les gens n’en
(voir) jamais la fin, un pauvre pêcheur, si vieux que
ses rides (se compter) par milliers. Il n’(avoir) pour
tout bien que sa petite barque dont la coque (craquer)
par endroits et (soupirer) de fatigue. Tous les jours, il
(sortir) sa barque et la (mettre) à l’eau, mais le courage
lui (manquer) pour continuer en pleine mer.
Alors, il (s’asseoir) tout le jour, amarré au port,
et (regarder) les gens passer. Il (contempler) les jeux
des enfants sur les quais, (rechercher) la compagnie de
vieux pêcheurs comme lui, (appeler) les jeunes pour
leur raconter des histoires, mais personne ne (passer)
beaucoup de temps avec lui. On (préférer) vaquer aux
occupations quotidiennes, n’ayant pas de temps à perdre
Ralph Bruce, Charles Dickens et ses personnages, lithographie en
couleur, xxe s.
241
Conjugaison
Le passé simple > Module 1, Texte 2
> exercices
Alors la Belle au Bois Dormant s’éveilla, ouvrit les yeux et le regarda en souriant.
Ils sortirent tous deux et le roi s’éveilla à son tour, et la reine, et toute la Cour. Et tout le
monde se réveilla avec de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs
pattes et s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit, les
pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et s’envolèrent vers
la campagne. Les mouches, sur les murs, reprirent leur mouvement ; dans la cuisine, le feu
s’alluma, flamba et cuisit le repas. Le rôti se remit à rissoler ; le cuisinier donna une gifle au
marmiton, si fort que celui-ci en cria, et la bonne acheva de plumer la poule.
Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel.
Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort.
Jacob et Wilhem Grimm, « La Belle au Bois Dormant », Contes de Grimm, traduit par Pierre Durand © Gründ, 1963.
> DéCOUVRIR
> retenir
1| À quelle partie du conte correspond l’extrait ci-dessus ?
Quel type d’indication les verbes en gras donnent-ils ?
2| Recopiez le tableau suivant en classant les formes
verbales en gras dans le texte selon le groupe auquel
elles appartiennent. Pour chaque forme verbale, séparez
d’un tiret le radical de sa terminaison.
Le passé simple est un temps simple de l’indicatif. Il
permet de raconter les actions de premier plan qui
se succèdent dans un récit.
Les terminaisons des verbes dépendent de leur
groupe.
1 groupe 2 groupe
3 groupe
je
-ai
-is
-is
-us
-ins
tu
-as
-is
-is
-us
-ins
il
-a
-it
-it
-ut
-int
nous
-âmes
-îmes
-îmes
-ûmes
-înmes
vous
-âtes
-îtes
-îtes
-ûtes
-întes
ils
-èrent
-irent
-irent
-urent
-inrent
er
1er groupe
2e groupe
3e groupe
auxiliaire
3| Quelle voyelle trouve-t-on toujours (sauf à la
3e personne du pluriel) au début de la terminaison des
verbes du 1er groupe ?
4| Trouve-t-on toujours la même voyelle au début de
la terminaison pour les verbes du 3e groupe ?
e
e
Attention !
> Quelques verbes du 3e groupe prennent des
terminaisons en -i : écrire, prendre, mettre, voir, dire,
faire, entendre, sortir, comprendre, attendre…
> Quelques verbes du 3e groupe, ainsi que les verbes
avoir et être, prennent des terminaisons en -u : vivre,
devoir, vouloir, savoir, lire, pouvoir, paraître, connaître,
mourir…
> Les verbes qui ont des terminaisons en -in sont
tenir et venir et leurs composés (contenir, revenir,
appartenir, convenir…)
Représentation de La Belle, ballet chorégraphié par Jean-Christophe
Maillot, Les Ballets de Monte-Carlo, Monte-Carlo Grimaldi Forum, 2001.
> Il ne faut pas oublier l’accent circonflexe sur les
terminaisons des 1re et 2e personnes du pluriel.
1| Conjuguer au passé simple. Conjuguez au passé simple
les verbes suivants à la première personne du singulier
et du pluriel.
• voir
• manger
• grandir
• descendre
• partir
• décider
• avoir
• comprendre
• travailler
• être
2| Compléter un texte au passé simple. Recopiez le texte
suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses
au passé simple.
Il y avait une fois deux fils de roi qui (s’en aller)
chercher les aventures et (se jeter) dans les dérèglements
et la dissipation, si bien qu’ils ne (revenir) pas à la
maison paternelle. Leur frère cadet, qu’on appelait le
petit nigaud, (se mettre) à leur recherche ; mais, quand
il les eut retrouvés, ils (se moquer) de lui, qui, dans sa
simplicité, prétendait se diriger dans un monde où ils
s’étaient perdus tous deux, eux qui avaient bien plus
d’esprit que lui.
S’étant mis ensemble en chemin, ils (rencontrer)
une fourmilière. Les deux aînés voulaient la bouleverser
pour s’amuser de l’anxiété des petites fourmis, et les voir
courir de tous côtés en emportant leurs œufs ; mais le
petit nigaud leur (dire) : « Laissez en paix ces animaux,
je ne souffrirai pas qu’on les trouble. »
Plus loin ils (trouver) un lac sur lequel nageaient
je ne sais combien de canards.
vagues (devenir) alors plus fortes, de gros nuages
(s’amonceler), il y (avoir) des éclairs dans le lointain.
Oh ! un orage terrible se préparait, si bien que les marins
(serrer) les voiles. […] Le mât (se briser) comme un
jonc […]. [La petite sirène] (voir) [le prince] s’enfoncer
dans la mer profonde lorsque le navire (se fendre). Elle
(être) tout d’abord très contente, puisqu’il descendait
ainsi vers elle, mais elle (se rappeler) que les hommes
ne peuvent pas vivre dans l’eau. […] Non, il ne fallait
pas qu’il meure ; elle (se faufiler) alors à la nage entre
les poutres et les planches éparses sur la mer, au risque
de se faire écraser, elle (plonger) profondément sous
l’eau et (réapparaître) entre les vagues, et ainsi elle
(parvenir) jusqu’au jeune prince, qui n’arrivait presque
plus à nager dans la mer déchaînée […]. Elle (tenir) sa
tête au-dessus de l’eau puis (s’abandonner) avec lui au
caprice des vagues.
Hans Christian Andersen, « La Petite Sirène »,
Contes, traduit du danois par Marc Auchet
© Le Livre de Poche, 2000.
> rédiger
Racontez la suite des aventures de la Petite Sirène
(exercice 4) en utilisant des verbes au passé simple.
Jacob et Wilhelm Grimm, La Reine des Abeilles,
traduit par Frédéric Baudry, 1875.
3| Transposer un texte au passé simple. Recopiez le texte
suivant en mettant les verbes conjugués au passé simple.
Un jour, les poissons auront le mal de mer. Ils se
laisseront pousser des bras et des jambes, et ils sortiront
tous de l’océan, petits et grands. Au début, ils ramperont.
Ils resteront dans la forêt, à manger des champignons.
Et puis très vite, les poissons se mettront debout, pour
aller en ville. Dans la rue, ils se sentiront un peu nus
au milieu des gens. C’est pour ça qu’ils videront les
magasins pour aller s’habiller comme tout le monde.
Alex Cousseau et Nathalie Choux,
Les poissons savent-ils nager ? © Sarbacane, 2009.
4| Conjuguer les verbes au passé simple. Recopiez le texte
suivant en conjuguant les verbes entre parenthèses au
passé simple.
Mais le vaisseau (prendre) une allure plus rapide,
les voiles (se déployer) les unes après les autres, les
242
Edvard Eriksen, La Petite Sirène, statue de
bronze, 1913, port de Copenhague, Danemark.
243
> Index des auteurs et des artistes
Index des auteurs
A
Anouilh, Jean, Fables, « La Vive », p. 70, M3, p. 190 G
B
Bidpaï, Kalila wa Dimna, « La Cigogne et les Poissons », p. 62 M3
C
Carême, Maurice, La Grange bleue, « Marionnette et
Polichinelle », p. 24 M1, Volière, « Fable », p. 78 M3
Cervantès Saavedra, Miguel (de), L’Ingénieux Hidalgo Don
Quichotte de la Manche, p. 52 M2
Chaffardon, Christophe, L’Espace à petit pas, « Le métier
d’astronaute », p. 102 M4, p. 198 G
Clavel, Bernard, Légendes de la mer, « Le requin de Ta’aroa,
Tahiti », p. 16 M1, p. 214 G, p. 224 O, p. 240 C
Courteline, Georges, Le Petit Malade, p. 129 M5, pp. 200, 202 G
D
Desnos, Robert, Chantefables et Chantefleurs, « Le pélican »,
p. 78 M3
Dubois, Pierre, La Grande Encyclopédie des Lutins, p. 28 M1
G
Goldoni, Carlo, Le Vieux Boute-en-train, p. 138 M5
Grimm, Jacob et Wilhelm, Contes de Grimm, « La Belle au Bois
Dormant », p. 22 M1, p. 206 G, p. 242 C
Guillevic, Eugène, Terre à bonheur, « J’ai vu le menuisier »,
p. 110 M4
H
Hartmann, Marie-Odile, Ariane contre le Minotaure, p. 47 M2,
pp. 194, 218 G
Homère, Odyssée, pp. 36, 37 M2, p. 216 G, p. 234 O, p. 236 C,
Iliade, p. 44 M2
L
La Fontaine, Jean (de), Fables, « La Mort et le Bûcheron »,
p. 24 M1, « Le Cerf se voyant dans l’eau », p. 74 M3, p. 196 G,
« Le Laboureur et ses enfants », p. 250 C
Leclerc, Félix, « La chanson du pharmacien », p. 80 M3
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, p. 50 M2
Leprince de Beaumont, Jeanne-Marie, La Belle et la Bête,
p. 19 M1
Ley, Madeleine, Petites voix, « Le petit garçon malade »,
p. 142 M5
268
M
Masson, Isabelle, L’Écologie, agir pour la planète, p. 112 M4
Maupassant, Guy (de), Coco, p. 26 M1
Michaux, Henri, Qui je fus, « Le Grand Combat », p. 50 M2
Miquel, Pierre (dir.), La Grèce ancienne – La Terre des héros,
p. 54 M2
Molière, Le Médecin malgré lui, p. 122 M5, p. 252 C, Le Malade
imaginaire, p. 244 C
Mourlevat, Jean-Claude, La Rivière à l’envers, pp. 156, 157, 159,
161, 164, 168, 169, 174, 175, 179 M6, pp. 220, 222 G, p. 248 C
P
Perrault, Charles, Contes de ma mère l’Oye, « Les Fées », p. 12
M1, p. 192 G
Perret, Pierre, Le Corbeau et le Renard, p. 188 G
Prévert, Jacques, Histoires, « Chanson du vitrier », p. 110 M4,
Spectacles, « Chanson de la Seine », p. 172 M6
R
Ray, Hélène, Juliette et les fables de la Fontaine, volume 2,
p. 82 M3
Romains, Jules, Knock, p. 133, M5
Roy, Claude, Poésies, « La Rivière endormie », p. 172 M6
T
Tardieu, Jean, Le Fleuve caché, « Conversation », p. 142 M5, Un
Mot pour un autre, p. 144 M5
Tite-Live, Histoire romaine, p. 41 M2
Index des artistes
A
Aivazovsky, Ivan, Sur les vagues, p. 216 G
Andreotto, Claude, Le Lièvre et la Tortue, p. 79 M3
Armstrong, Cosmo, Portrait de Jean de La Fontaine, p. 86 M3
M
Maître des Cassoni Campana, Thésée et le Minotaure, p. 194 G
Martin, John, Visage sur paysage, p. 170 M6
Moreau, Gustave, Le Renard et la Cigogne, p. 85 M3
B
Bologne, Jean (de), Hercule et le Centaure, p. 239 C
Bosio, François-Joseph, Hercule combattant Achéloüs
métamorphosé en serpent, p. 35 M2
Bourdelle, Antoine, Pénélope, p. 218 G
Bruce, Ralph, Charles Dickens et ses personnages, p. 241 C
O
Ostade, Adriaen Jansz (van), Avocat dans son cabinet, p. 246 C
Oudry, Jean-Baptiste, Le Renard et la Cigogne, p. 82 M3
C
Calvet-Rogniat, Le Corbeau et le Renard, p. 87 M3
Cézanne, Paul, Route près du mont Sainte-Victoire, p. 249 C
Creti, Donato, Achille traînant le corps d’Hector autour des
murs de Troie, p. 44 M2
D
Doré, Gustave, Les Fées, pp. 13, 25 M1, La Belle au Bois
Dormant, p. 22 M1, Cendrillon et la pantoufle de verre, p. 25 M1,
La Cigale et la Fourmi, p. 77 M3, Le Loup et l’Agneau, p. 197 G Le
Laboureur et ses Enfants, p. 250 C
Doumit, Ralph, Le Trèfle et les quatre Royaumes, p. 182 M6
Dulac, Edmond, L’Oiseau de Feu, p. 178 M6
E
Edelfelt, Albert Gustave Aristide, Louis Pasteur (1822-1895)
dans son laboratoire de l'École supérieure, p. 245 C
Eriksen, Edvard, La Petite Sirène, p. 243 C
F
Foy, Lynne, Juge réprimandant un avocat, p. 247 C
G
Gérard, Jean-Ignace Isidore, La Cigale et la Fourmi, p. 87 M3
Géricault, Théodore, Étude de cheval mort, p. 27 M1
Guerrieri, Jérémy, Masque et seringue, p. 121 M5
H
Hiroshige, Utagawa, Vue d’automne à la rivière Tama, p. 248 C
P
Picasso, Pablo, Ulysse et les Sirènes, p. 51 M2
Place, François, Du pays de Jade à l’île Quinookta, atlas des
géographes d’Orbae, p. 155 M6
R
Rackham, Arthur, Les Trois Petits Hommes de la forêt, p. 215 G
Rembrandt, Harmensz van Rijn, La Leçon d’anatomie du
docteur Nicolas Tulp, p. 143 M5
Renoir, Pierre-Auguste, Chalands sur la Seine, p. 172 M6
Renoux, André, Pharmacie, p. 81 M3
Rigaud, Hyacinthe (d’après), Portrait de Jean de la Fontaine,
p. 86 M3
Rubens, Pierre-Paul, Achille vainquant Hector, p. 43 M2,
Bellérophon sur Pégase transperce la Chimère, p. 237 C
S
Saint-Saëns, Marcel Léon, Thésée et le Minotaure, p. 49 M2
Seurat, Georges, Le Laboureur, p. 251 C
Simonin, Le Vrai Portrait de Molière en habit de Sganarelle,
p. 124 M5
Stifter, Moritz, Au souk, p. 213 G
T
Turner, Joseph Mallord William, Ulysse raillant Polyphème,
p. 234 O
V
Vuillard, Édouard, L’Enfant malade, p. 142 M5
Y
Yu-Min, Han, L’Amour au cœur, p. 11 M1
K
Klimsh, Eugen Johann Georg, La Belle au Bois Dormant, p. 15 M1
Knorr, Karen, Le Salon Lilas au musée Carnavalet, p. 61 M3
L
Léger, Fernand, Les Constructeurs, p. 111 M4
Lhermitte, Charles Augustin, Concarneau, fillette au bord de
la mer, p. 73, M3
Lix, Frédéric Théodore, Le Petit Poucet, p. 207 G
Longhi, Pietro, L’Apothicaire dans sa boutique, p. 149 M5
269
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© Istock.
COUVERTURE
Giulio Romano (1499-1546), Salle de Troie, Scène de bataille, 1536-1540, fresque, Palais ducal, Mantoue, Italie © 2011
Photo Scala, Florence.
ILLUSTRATIONS
pp. 30, 31, 116, 183, 189 : Ghadi Ghosn.
REMERCIEMENTS
Nous remercions la Fondation Maurice Carême, en la personne de sa présidente Mme Jeanine Burny, Mme Hélène
Ray, Mme Renoux, M. Jérémy Guerrieri, la photothèque du musée de la Poste, Mme Karen Knorr, Skillsbelgium en la
personne de Fabienne Guilleaume, les éditions Faton, Fleurus Presse, les éditions Stock, les éditions Adèle, les éditions
Marabout, les éditions Magnard, les éditions Calmann-Lévy et les éditions Sarbacane pour nous avoir gracieusement
accordé les droits de reproduction.
Certains ayants droit ont été introuvables. Ils pourront nous contacter afin que nous leur versions les droits d’usage.
Conception : Samir Éditeur
Direction éditoriale : Muriel Vandeventer, avec l'aide de Maya Abdo-Hanna
Coordination éditoriale : Anne-Valérie Roumieh
Conception graphique : Chantal Coroller
Direction artistique : Magali Aline Safar
Direction prépresse : Nataly Abou Nader
Maquette : Léa Yammine, Ralph Waked
©
éditeur 2011 – Sin al-Fil, Jisr al-Waty, B.P. 55542 Beyrouth, Liban – ISBN 978-9953-31-363-4
Achevé d’imprimer sur les presses de Chemaly & Chemaly à Beyrouth, juillet 2011
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, qu’elle porte sur les textes, les illustrations, les photographies, les légendes ou la mise en
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