Atmosphère, hydrosphère, climats : du passé à l’avenir Chapitre 3
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C. Evolution de l’oxygène atmosphérique.
L’atmosphère actuelle est très oxydante. On peut situer la transition entre atmosphère réductrice et
atmosphère oxydante en étudiant la distribution temporelle des BIF (formations de fers rubanés, principaux
gisements de fer actuels). Ils sont datés de -4 à -2,5 Ga. Ces énormes quantités de fer ont été apportées par
des eaux douces continentales avant de précipiter en milieu océanique.
On sait que le fer est soluble dans des eaux désoxygénées (Fe2+) et précipite en hydroxyde ferrique
(Fe3+quand les eaux sont chargées en O2.
Ainsi, avant 2,2 Ga, il n’y a pas d’O2 dans l’atmosphère (sinon le fer n’aurait pas pu être transporté par les
eaux douces) et en revanche il y a du O2 dans l’océan (sinon il n’y aurait pas eu de précipitation).
A partir de -2,2 Ga des formations sédimentaires nouvelles apparaissent. Les paléosols rouges sont riches
en hématite (oxyde de fer Fe2O3). Cela montre que les ions Fe2+ issus de l’altération des continents
pouvaient alors être oxydés avant d’atteindre l’océan ; il n’y a plus de fers rubanés, il n’est plus transporté,
il précipite en milieu continental. L’atmosphère est devenue oxydante
Du dioxygène est produit dans les océans à partir de -4 Ga, d’abord piégé, il n’apparait dans l’atmosphère
qu’à partir de -2,2 Ga. L’atmosphère est devenue oxydante il y a 2,2 Ga.
D. L’évolution de l’atmosphère et celle de la vie sont liées.
Des fossiles très anciens, les stromatolites, suggèrent que vers -3,5 Ga, des êtres vivants procaryotes,
proches des cyanobactéries actuelles, étaient présents sur la Terre. Ces êtres étaient capables de réaliser la
photosynthèse qui libère de l’O2. Ces bactéries fossilisées pourraient donc être les premiers producteurs
de dioxygène dans l’océan.
II Evolutions climatiques à l’échelle du milliard d’années.
Quelles ont été les variations climatiques des climats lointains et comment les expliquer ?
A. La reconstitution des climats très anciens
Les données permettant la reconstitution des climats du passé lointain sont peu nombreuses, parfois
difficilement accessibles et imprécises.
Les archives paléoclimatiques disponibles sont essentiellement les roches sédimentaires dont la formation
est liée au climat
(on considère que les conditions de formation des roches connues actuellement peuvent s’appliquer au
passé ; c’est le principe de l’actualisme) :