ou portugais, non? Dans l'article des Echos, il est écrit que ce type de technique permet d'arriver aux
mêmes résultats que l'émission d'euro-obligations. Le Captain' espère que ce n'est pas DSK qui a dit
cela, car ça serait tout de même une sacrée connerie. Voici la différence avec un exemple simple.
Supposons deux amis, Wolfgang Becker et Marco Parero, qui souhaitent emprunter chacun 1000 euros.
Wolfgang a la confiance de son banquier (revenu stable, sérieux budgétaire) et peut donc emprunter à
1% (soit 10 euros d'intérêt à la fin de l'année). A l'inverse, Marco a des difficultés à emprunter à sa
banque, car il a tendance à être à découvert dès le 1er dimanche du mois. Il emprunte donc à 8% (soit
80 euros d'intérêt à payer sur un an). Dans la proposition de DSK, Wolfgang pourrait aider Marco en lui
reversant une partie du différentiel de taux d'intérêt, de tel sorte à ce que Marco paye 7% et lui 2%.
Wolfgang reverserait donc 10 euros à Marco à la fin de l'année. Mais si l'on regarde le total d'intérêt
payé, il est simplement égal à la somme des intérêts des deux amis, soit 90 euros (cela change juste la
répartition "qui paye combien").
Avec des eurobonds, Wolfgang et Marco emprunterait ensemble 2.000 euros, et chacun serait garant
de l'autre sur la somme totale. L'idée est que le taux auquel le banquier prêtera à ce "couple" sera
inférieur à 4,5% (la moyenne des deux taux dans l'exemple précédent), car la garantie apportée par
Wolfgang rassurera le banquier (Wolfgang étant capable de "couvrir" les pertes de Marco). La somme
des intérêts payés par le "couple" sera donc inférieure à 90 euros; il y aura donc une baisse de la
charge d'intérêt total. De plus, en créant un marché plus "grand" et donc plus liquide, les taux devraient
ainsi baisser (le spread de taux étant expliqué principalement par le risque de liquidité, le risque de
crédit et l'aversion internationale au risque).
Même si cet exemple est simplifié (il peut y avoir une réaction des marchés amplifiant la baisse des taux
si le marché ressent une plus forte solidarité au sein de la zone, signe d'une potentielle future union
budgétaire), la phrase de l'article des Echos, expliquant que "les euro-obligations– des titres émis au
nom de tous les pays de la zone euro – permettraient d’aboutir au même résultat" est pour moi
totalement fausse.
Bref, la question est maintenant de savoir "mais pourquoi donc irait-on, en France, reverser les
économies réalisées grâce à la baisse de taux à nos voisins en difficultés?". La première raison serait
de se dire "car il faut éviter une explosion de la zone, et donc être solidaire en aidant les pays en
difficultés à réduire la charge d'intérêt de leur dette". C'est bien beau sur le papier, mais en faisant cela
on récompense la mauvaise gestion des actuels PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne).
"Vous avez fait n'importe quoi avec vos finances publiques depuis 10 ans? Pas grave, on va vous aider
sans rien vous imposer en retour !"
Il fallait absolument que les taux italiens et espagnols diminuent par rapport à leur niveau du début de
l'été, car cela devenait insoutenable. Mais l'action de la BCE de rachat de dette illimité (en imposant en
échange des réformes aux pays recevant une aide) semble tellement plus logique que la "solution DSK"
(solution uniquement à court terme pour empêcher la panique, et qui entraine un énorme aléa moral).
La solution de la BCE pourrait ne pas coûter un euro ni même créer d'inflation, si finalement le simple
fait que la banque centrale "puisse intervenir au cas où" rassure les marchés. Si l'on regarde le taux
italien à 3 ans, la situation s'est bien calmée depuis juillet, les taux à court terme ayant quasiment éte
divisé par 2 en 2 mois! L'écart sur les maturités plus importantes (10 ans par exemple) s'est réduit,
même si les taux restent tout de même très élevés (exemple en Espagne, le taux 10 ans était il y a deux
mois de près de 7,5%, contre 6% aujourd'hui).
Conclusion: Il existe encore d'autres propositions pour diminuer les taux des PIIGS et ainsi éviter un
éclatement de la zone euro (comme par exemple la "dette bleue / dette rouge", ou bien encore les