grossesse Les femmes obèses devraient donc pouvoir
mieux contrôler leur prise de poids en début de grossesse.
Cette adaptation peut être un argument pour motiver les
femmes obèses à manger équilibré.
Prise en charge diététique
Concernant les femmes obèses : deux grands types
Certaines femmes obèses n’ont jamais vraiment fait
attention à leur alimentation. Elles ont des apports hyper-
caloriques, avec des quantités d’aliments importants (fé-
culents, matières grasses) et des aliments gras et/ou sucrés.
Dans certaines cultures (Afrique, Moyen-Orient, Afrique
du Nord), une prise de poids importante pendant la gros-
sesse n’est pas considérée à risque et il est même « nor-
mal » de prendre beaucoup de poids pendant la grossesse.
Les conseils donnés à ces femmes doivent tenir compte de
ces paramètres pour que les femmes puissent les suivre et
les mettre en application tout au long de la grossesse.
D’autres femmes obèses ont un vécu difficile vis-à-vis
de l’alimentation. Elles ont fait de nombreux régimes et ne
sont pas prêtes à faire des régimes qu’elles pensent restric-
tifs au cours de leur grossesse. Leur alimentation est le plus
souvent déséquilibrée (alimentation hyperlipidique, bois-
sons sucrées et sucres simples en grande quantité...) et mal
répartie (2 repas copieux/j).
Les conseils consistent à rééquilibrer l’alimentation
avec une meilleure répartition et une régularité des ap-
ports. Dans un second temps, les conseils sont plus ciblés.
Ces femmes sont en général prises en charge dès le début
de leur grossesse, elles doivent réussir à suivre ces conseils
jusqu’à l’accouchement.
Concernant les femmes en surpoids
Elles ont souvent fait des régimes restrictifs avec des
variations de poids (perte et reprise de poids). Ces femmes
ne sont pas systématiquement prises en charge ou le sont
tardivement au cours de leur grossesse. Elles sont plus à
risque d’obésité et de diabète gestationnel qu’une femme
de poids « normal ».
Une surveillance plus précoce au cours de la grossesse
serait souhaitable afin de limiter ces risques.
Dans tous les cas, il est important de donner des
conseils bien adaptés au cas par cas, en fonction de leur
« histoire pondérale » et de ce qu’elles peuvent mettre en
place.
Lorsque la grossesse est souhaitée ou tardive (notam-
ment chez les femmes obèses), l’adhésion et le suivi des
conseils sont meilleurs.
Prise en charge diététique
L’objectif est de limiter la prise de poids pendant la
grossesse, tout en assurant la couverture des besoins et la
croissance normale du fœtus. Un recueil de données est
fait avec le dossier obstétrical et la patiente, une enquête
alimentaire est ensuite réalisée et évaluée. Des objectifs
diététiques, en fonction de l’objectif médical, sont fixés
avec la patiente. Des conseils personnalisés sont remis
compte tenu de l’évaluation précédente. Ces conseils sont
toujours rapportés aux besoins de la patiente (unité mère
fœtus).
Conseils pouvant être donnés
On conseillera :
–un équilibre alimentaire avec choix des aliments
(moins caloriques et plus satiétogènes) ;
–la régularité des apports ;
–le fractionnement des repas : 3 repas et collations
pour éviter les repas copieux et le grignotage ;
–l’adaptation des conseils en fonction de la culture ;
–la limitation des boissons sucrées (soda, jus de
fruits...).
Dans tous les cas, l’apport calorique est diminué en
fonction de l’apport calorique spontané de la patiente
mais ne doit pas être inférieur à 1 500 calories.
Surveillance glycémique
L’obésité et la surcharge pondérale pendant la gros-
sesse augmentent les risques de complications et notam-
ment les troubles de la tolérance glucidique. Il existe
divers tests de surveillance glucidique, mais il n’y a pas de
consensus sur leur utilisation. Le dépistage du diabète de
type II chez toutes les patientes à risques devrait être
vérifié dès le début de la grossesse. Pour les femmes ayant
un diabète de type II avant la grossesse, le traitement oral
est supprimé et une insulinothérapie est instaurée.
Le diabète gestationnel
À partir du second trimestre de la grossesse, l’orga-
nisme devient plus résistant à l’insuline. Cette insulinoré-
sistance associée à un besoin accru d’insuline du fait de
l’augmentation de la masse corporelle, peut entraîner des
perturbations de la glycémie. Ces risques sont majorés
chez les patientes en surpoids, obèses ou ayant une ration
calorique et glucidique excessive.
A Port Royal, le dépistage du diabète gestationnel se
fait entre 24 et 28 SA, avec un contrôle glycémique à jeun
(< 0,95 g/L) et postprandial (2 heures après le début du
déjeuner) [<1,20 g/L]). Cette pratique dépiste le diabète
gestationnel, mais aussi les intolérances au glucose. La
surveillance des glycémies doit être envisagée dès le début
de grossesse pour des patientes à risque (obésité, antécé-
dents (ATCD) de diabète dans la famille, ATCD de diabète
gestationnel lors d’une grossesse précédente, prise de
poids rapide).
Lorsque des glycémies sont perturbées, une prise en
charge diététique est prescrite.
Une enquête alimentaire est réalisée. Les erreurs mises
en évidence sont un apport excessif en glucides, une
mauvaise répartition des apports au cours de la journée et
Revue
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 10, n° 3, mai-juin 2008
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