D O S S I E R Introduction A border la question du diabète chez les femmes soulève une multitude de questions particulières liées à la procréation, mais également à l’utilisation de thérapies hormonales. Pour ce qui est de la grossesse, il est fondamental d’éviter toute confusion entre diabète préalable à la grossesse et diabète gestationnel. Nous verrons tout d’abord comment classer le diabète préalable à la grossesse en diabète de type 1 ou 2 et comment le pronostic de la grossesse chez les femmes diabétiques a été bouleversé par la possibilité d’obtenir un équilibre glycémique excellent dès la période préconceptionnelle. Ainsi, toute femme diabétique enceinte (diabétique de type 1 ou de type 2) doit bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire harmonieuse et doit, en particulier, être suivie par un diabétologue (page 16). Nous nous informerons des nouveautés dans la prise en charge des femmes diabétiques pendant la grossesse (page 21). On se rappellera que le diabète gestationnel est une affection fréquente (de 2 à 5 % de la population des femmes enceintes), définie comme une intolérance au glucose découverte à l’occasion de la grossesse, ce qui ne préjuge en rien du diagnostic final qui sera éventuellement posé à distance de l’accouchement (diabète de type 2 décompensé à l’occasion de la grossesse), ni de l’évolution ultérieure, ce qui le différencie absolument de la situation précédente. Pour autant, il ne doit pas être La Lettre du Gynécologue - n° 269 - février 2002 négligé, car il expose à un risque accru de mort néonatale, de macrosomie, de traumatisme obstétrical, de détresse respiratoire, d’hypoglycémie ainsi que d’obésité et de diabète à plus long terme. Il importe donc de mettre en place une stratégie de dépistage de cette affection. Même s’il n’existe toujours pas actuellement de consensus, nous discuterons des modalités du dépistage du diabète gestationnel, qui repose, en règle générale, sur une stratégie en deux temps, en se rappelant que, pour être efficace, le dépistage doit être systématique, car 30 à 50 % des femmes atteintes d’un diabète gestationnel n’ont pas de facteurs de risque connus de cette affection (page 8). Nous définirons les objectifs et la prise en charge du diabète gestationnel, qui diffèrent de ceux du diabète préalable à la grossesse, tant au plan diabétologique qu’obstétrical (page 12). Nous préciserons les principes de prise en charge des femmes diabétiques sous insuline au moment de l’accouchement (page 23). Parce qu’une contraception efficace permet une programmation idéale des grossesses chez la femme diabétique, nous énoncerons les recommandations de l’Alfediam sur cette question (page 26). Enfin, nous aborderons une autre période de la vie des femmes en discutant les aspects particuliers de l’hormonothérapie substitutive chez les femmes diabétiques (page 27). 7