Trois pathologies : hypothyroïdie, obésité et diabète sont fréquemment
rencontrées durant la grossesse et en grèvent le pronostic en absence
de prise en charge précoce et adaptée, basée sur l'autonomie de la
patiente.
Leur prise en charge optimale nécessite pour les patientes et leur
entourage une connaissance de la pathologie et de ses complications,
une adaptation du traitement ou des comportements, idéalement en
pré-conceptionnel, en cas de pathologie préexistante ou dès le
diagnostic, si diagnostic porté durant la grossesse. Une équipe
d'éducation pluridisciplinaire est justifiée, tout en prenant en compte les
difficultés psychosociales ou les particularités de la population cible.
Sur le plan épidémiologique, il existe une augmentation du nombre de
Diabète Gestationnel (DG) depuis les nouvelles recommandations
françaises datant de 2010 (entre autre du fait d'un abaissement des
seuils glycémiques) prévalence passée de 6% des grossesses à plus de
11% dans notre centre, et ce en accord avec les données de la
littérature.
Pour l'obésité, il s'agit d'une véritable épidémie mondiale, qui n'épargne
pas les femmes en âge de procréer. Les études retrouvent jusqu'à 20%
d'obésité chez la femme enceinte, pourcentage retrouvé pour la
population de femmes enceintes suivies à la maternité de la Conception
(codages PMSI+ étude prospective).
Concernant les dysthyroïdies, les hypothyroïdies vraies surviennent
dans 0,3 à 0,5% des grossesses, prévalence qui atteint 2 à 3% pour les
hypothyroïdies frustes voire jusqu'à 15% pour les hypothyroïdies définies
à partir des nouveaux critères de normalité de la TSH pendant la
grossesse. Le nombre de patientes à prendre en charge devient
significatif et justifie une « organisation pluridisciplinaire ».
Les conséquences du diabète durant la grossesse ne sont plus à
démontrer, qu'il s'agisse de diabète pré existant ou de diabète
gestationnel. Il existe un continuum de risques, y compris pour les
diabètes gestationnels avec hyperglycémie modérée. En fonction de la
précocité au cours de la grossesse et du degré d'hyperglycémie, les
complications foeto-maternelles correspondent à une augmentation des
taux de fausses couches spontanées précoces, de malformations, de
macrosomie fœtale, avec les conséquences obstétricales qui en
découlent, de taux de césarienne, d'hypertension artérielle, pré
éclampsie, de souffrance fœtale voire de mort fœtale in utero.