Pandémie de SIDA : le SIV est-il le seul responsable ?
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! L'hypothèse de la transmission parallèle tardive ( Parallel Late Transmission hypothesis) :
Dans ce dernier cas, plusieurs souches de SIV (source de la diversification du HIV-1) auraient
été transmises simultanément à l'humain, et ce, entre 1940 et 1950.
De plus, la caractérisation des SIVsim, de même que la distribution géographique mondiale
du virus du SIDA mènent à l'évidence que le HIV résulterait effectivement d'interaction entre
simiens et humains(10). Voici des explications plus approfondies concernant ces trois hypothèses
afin d’en faciliter la compréhension.
L'hypothèse de la transmission précoce (Transmission Early hypothesis)
Au sein de l'Afrique équatoriale de l'Ouest, la consommation de viande sauvage, dite de
brousse, est chose commune. En effet, afin d'équilibrer le mieux possible leur régime alimentaire,
les populations rurales pratiquent la chasse, ce qui mènent les habitants des communautés à
consommer régulièrement la chair des animaux qu'ils traquent. De surcroît, ces derniers s'avèrent
majoritairement des simiens, potentiellement porteurs du SIV. C'est donc dire que la viande de
singe est très présente, que ce soit sur les étalages des marchés ou parmi les denrées des vendeurs
itinérants(8,10,19). Il devient alors évident que chasseurs et bouchers, qui manipulent fréquemment
cette viande, sont fortement sujets à être contaminés, par les primates non-humains infectés. Il ne
suffit que d'une simple coupure accidentelle lors de la préparation des carcasses pour que la plaie
ne s'emplisse de sang de singe et que la personne concernée ne se retrouve infectée(10). Même en
supposant ce processus, tant que l’homme maintenant séropositif demeure dans une communauté
isolée des grands centres urbains, l’infection sera confinée à cet endroit. Le hic apparaît avec le
mouvement des populations. Comme de fait, aux environs des années 1960, l'Afrique rurale
connaît de grands bouleversements sociaux, politiques et économiques, résultant en un exode
vers les villes (fort taux d'émigration). Les habitants des campagnes se déplacent vers les grands
centres urbains du continent, ce qui, sans contredit, résulte en un rapprochement physique risqué.
Ce contact accru et le mouvement global des populations ont donc grandement facilité la
propagation du virus au-delà de ses frontières géographiques d'origine (19). Il est à noter que les
guerres civiles, l'introduction de programmes de vaccination avec réutilisation des aiguilles, la
révolution sexuelle (tourisme sexuel), de même que l'augmentation des voyages internationaux