
Inspirer n°15 - décembre 2007
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Outils spécifiques
Des questionnaires d'évaluation
des connaissances sont conseillés :
initialement au diagnostic éducatif,
pour identifier les besoins
puis, après le stage initial, pour
évaluer les acquis et l'adéquation
du programme aux besoins. Les
questionnaires LINQ* et BCKQ*
fournissent ainsi :
- des informations qualitatives sur
les connaissances à améliorer
- un score quantitatif objectif
d'appréciation du niveau de
connaissance globale ou par
domaine au cours du programme
éducatif (1603, P3391)
Mesure de l'activité physique :
le bracelet d'actimétrie, comparé à un
dispositif d'accélérométrie chez des
volontaires sains, permet des apprécia-
tions de l'activité physique et de la
dépense énergétique bien corrélées
aux outils de référence. Il pourrait
constituer un moyen simple et fiable
de mesure de l'activité physique avant
et au cours de la RR (P3801)
Appréciation de la qualité de vie :
les différents questionnaires disponibles
se caractérisent notamment par leur
sensibilité à détecter une variation
significative de la qualité de vie au
cours du temps. Ainsi, le BPQ* paraît
plus sensible que le score CRQ (4047).
Cette propriété devrait être prise en
compte dans le choix du test, au
même titre que simplicité, reproducti-
bilité et exhaustivité.
Index globaux :
L'index BODE intègre des paramètres
cliniques (BMI, dyspnée) et fonctionnels
(degré d'obstruction bronchique et
capacité à l'exercice) utiles à l'évaluation
et au suivi du patient BPCO engagé en
RR. Il semble bien corrélé à la sévérité
de la maladie, aux paramètres
morphométriques, biologiques (CRP),
à la qualité de vie (E4562) et serait
même prédictif d'une aggravation de
la qualité de vie (1600).
Plus simple, l'index DOSE, construit à
partir du score de dyspnée, du degré
d'obstruction bronchique, du statut
tabagique et du nombre d'exacerbations,
semble démontrer une bonne corrélation
avec l'index BODE, les scores de qualité
de vie (SGRQ, CRQ), le BMI, le TM6,
le nombre d'hospitalisations et de
consultations en urgence et semble
prédictif des exacerbations et de la
mortalité (1601).
3. Quelles modalités
pratiques ?
Le principe du stage initial personnalisé
et encadré n'est pas remis en cause.
Le choix du cadre (hospitalisation,
ambulatoire ou au domicile) reste
encore limité par l'offre locale de soins.
Pour certaines équipes, le domicile
paraît mieux adapté à la RR des patients
atteints de BPCO sévère (P689).
La contrainte des trajets répétés,
domicile/centre de RR, semble un
facteur limitant de l'assiduité aux séances,
notamment en milieu rural (P683).
Mise à part cette contrainte, les
programmes ambulatoires s'avèrent
aussi efficaces que les programmes
hospitaliers sur les bénéfices en terme
de qualité de vie, bien être psychique,
capacité à l'effort (P684).
L'encadrement des séances de RR par
un support télévisuel (exercices
musculaires vidéo-dirigés) améliore les
bénéfices sur la capacité à l'effort et la
dyspnée par rapport à un support écrit
seul (E3084).
4. Techniques et modalités
du réentraînement à
l'exercice (RE)
Les programmes associant exercices
d'endurance et de force musculaire
semblent plus efficaces sur la force
musculaire que les exercices de force
musculaire isolés. Les bénéfices des
programmes combinés ou séparés sur
la qualité de vie et la capacité à l'effort
sont comparables (E3086).
Le réentraînement des muscles respi-
ratoires améliore la force musculaire
inspiratoire (PI max) et réduit la dyspnée
(E3083). Les bénéfices obtenus par
le RE peuvent être potentialisés par
l'administration de bronchodilatateurs
(Tiotropium) pendant les séances (E3091).
L'intensité cible de l'effort au cours du
réentraînement est fixée idéalement
entre 50 et 80% de la puissance
maximale aérobie définie à l'épreuve
d'effort initiale. Cet objectif quantitatif
conditionne les bénéfices du réentraî-
nement sur les paramètres fonctionnels
et sur la capacité à l'effort, effectivement
d'autant meilleurs, que l'objectif est
atteint (P3799). Cependant, cet objectif
peut et doit être nuancé en fonction
de la tolérance du patient puisque :
un réentraînement à une puissance
d'intensité sous maximale reste efficace
(E3080)
un réentraînement trop intense avec
interruptions répétées des exercices
limite les bénéfices (1606).