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RAPPORT DE LA COMMISSION AU CONSEIL
sur la clause d’exception (article 10 de l’annexe XI du statut)
SYNTHESE
Dans le cadre du présent rapport, la Commission présente la troisième évaluation
(depuis 2011) relative aux conditions de la clause d'exception.
Elle rappelle les principes sur lesquels reposent la méthode et l'interprétation
juridique de la clause d'exception découlant de l'arrêt rendu par la Cour de justice
dans l'affaire C-40/10. Elle évalue ensuite la situation économique et sociale de
l'Union pendant la période située entre le 1er juillet 2011 et la mi-mai 2012, lorsque
les Prévisions économiques européennes du printemps 2012 ont été publiées.
Dans l’arrêt rendu le 24 novembre 2010 dans l’affaire C-40/10, la Cour de justice a
souligné que la clause d’exception permet de tenir compte des conséquences d’une
détérioration de la situation économique et sociale à la fois grave et soudaine lorsque,
en application de la «méthode normale», les rémunérations des fonctionnaires ne
seraient pas ajustées avec une rapidité suffisante. La Cour a expliqué que la
procédure prévue à l’article 10 de l’annexe XI du statut constitue la seule possibilité
de tenir compte d’une crise économique dans le cadre de l’adaptation des
rémunérations et d’écarter, en conséquence, l’application des critères fixés à
l’article 3, paragraphe 2, de ladite annexe.
La méthode mesure précisément, selon le principe du parallélisme, la situation
économique et sociale qui prévaut au sein de l’Union, telle qu’elle s'exprime dans les
décisions des États membres sur les salaires des fonctionnaires nationaux. Le
législateur a soigneusement choisi les critères à prendre en compte pour l’adaptation
des rémunérations et des pensions; ces critères peuvent être appliqués aussi bien en
cas de dégradation que de redressement de l’économie.
La clause d’exception n’est pas une clause conjoncturelle: il ne doit donc y être
recouru qu'en cas d’évolutions extrêmes au sein de l’UE et uniquement si la méthode
n’est pas à même de les mesurer. Elle ne saurait être utilisée chaque fois que l’UE se
trouve en phase descendante du cycle économique.
La Commission a utilisé 15 indicateurs pour évaluer s’il était nécessaire de recourir à
la clause d’exception en 2012. Les prévisions les plus récentes de la DG ECFIN
indiquent que l'économie de l'Union stagnera probablement en 2012 (croissance du
PIB de 0,1) et que la croissance économique s'accélérera en 2013 (croissance du PIB
de 1,3%). Les salaires dans l'économie totale devraient augmenter de 2,1% en 2012
et 2013. Les fonctionnaires nationaux et les agents de l'UE devraient subir une perte
de pouvoir d'achat en 2012. Jusqu'à la fin du mois de mai, aucun des États membres
n'avait prévu de réduction salariale pour le second semestre 2012. La Commission a
en outre donné suite à la demande du Conseil d'examiner le nombre d'États membres
faisant actuellement l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs et évalué
le lien de cet indicateur avec le déficit budgétaire et la dette publique.
Le rapport conclut qu’au cours de la période de référence du 1er juillet 2011 à la
mi-mai 2012, il n’y a pas eu de détérioration grave et soudaine de la situation