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Certes, la masse salariale des fonctionnaires représente encore, en Tunisie, 13% du PIB, un taux légèrement supérieur à la moyenne
mondiale. Le nombre de fonctionnaires, qui représente, en Tunisie, 20% de la population active occupée, est, lui aussi, dans la
moyenne mondiale. Le problème, car problème il y a, est qu'avec 15 milliards de dinars de masse salariale, il y a un sérieux risque de
dérapage, d'autant que la croissance économique n'excédera pas, dans le meilleur des cas, 2% en 2016 et se rapprochera de 3% en
2017, estime M. Zargouni.
L'économiste statisticien, qui ne perd pas de vue la qualité médiocre des services publics et la faible productivité des salariés, aussi
bien dans le public que dans le privé, conclue : «Ce qui est prévu dans ce contexte de croissance molle et de productivité faible c'est
le recours à la planche à billets, vecteur d'inflation, qui, à moyen terme, dégradera le pouvoir d'achat des gens dont on voudrait
augmenter les salaires». Et ce sera le cercle vicieux. D'où la nécessité de tirer la sonnette d'alarme : les salaires en Tunisie sont certes
très bas, mais ils n'augmenteront réellement que si l'économie du pays monte en gamme et intègre davantage d'innovations, de
technologies, de marketing et de valeur ajoutée.
En d'autres termes, il y a encore une révolution à faire, mais qui tarde à être déclenchée celle-là?
Z. A.
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