© Stéphane Pauvret
Amphitryon
de Molière
Théâtre à l’Italienne
Les jeudi 3 et vendredi 4 décembre I 20h45 I Théâtre
Jeu 3 déc I 20h45 . ven 4 déc I 20h45
Ouverture de billetterie 26 septembre
Tarif B I Passeport jeune
1 Trident
© Stéphane Pauvret
Amphitryon
de Molière
Mise en scène Bérangère Jannelle.
Assistanat à la mise en scène Luciana Botelho. Scénographie Stéphane Pauvret. Lumière Christian
Dubet. Son Jean-Damien Ratel. Costumes Laurence Chalou. Vidéo Florent Trochel. Travail corporel
Sophie Gérard. Maquillage Fatira Tamoune. Construction décor Atelier Devineau. Avec Olivier
Balazuc, Audrey Bonnet, Luciana Botelho, Arnaud Churin, David Maisse, Maxime Mikolajczack,
Sophie Neveu, Ismaël Ruggiero.
Production Cie La Ricotta --- Bérangère Jannelle. Production déléguée TnBA - Théâtre national de
Bordeaux en Aquitaine. Coproduction Théâtre de la Ville --- Paris, La Comédie de Reims --- centre
dramatique national, Espace Malraux - scène nationale de Chambéry et de la Savoie, L’arc - Scène
Nationale Le Creusot, Equinoxe --- Scène Nationale de Châteauroux, Centre dramatique régional de
Haute-Normandie - Théâtre des deux rives, Théâtre Brétigny - Scène conventionnée du Val d’Orge.
Avec le soutien de la D.R.A.C. Ile-de-France / Ministère de la culture et de la communication pour
l’aide à la production dramatique, et du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques /
D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Durée 1h45 sans entracte.
2 Trident
Le propos
De la légende d’Amphitryon et de Sosie, Molière a signé une pièce construite sur le thème de
l’imposture. Celle-ci se noue autour d’une intrigue amoureuse tissée par le mensonge mis en œuvre
par les dieux Jupiter et Mercure empruntant respectivement les formes d’Amphitryon et de son
valet Sosie afin de séduire Alcmène, la jeune épouse d’Amphitryon...
Bérangère Jannelle se saisit à son tour du mythe interprété par Molière, pour donner vie à un
spectacle qui parle avec poésie des enjeux du monde contemporain. Dans cette pièce alors créée
au château de Versailles, le public de l’époque reconnaissait immédiatement le Roi Soleil sous
Jupiter. Avec cet
Amphitryon
, la jeune metteur en scène met aujourd’hui en lumière les équivoques
entre un pouvoir qui joue d’images trompeuses (en usant de nouvelles technologies) et le désir
fantasmatique d’être une icône, de vouloir être un « petit dieu ». Cette problématique politique,
sociétale, propre à l’esprit de Molière se tisse avec une force poétique inégalée (alexandrins,
décasyllabes, octosyllabes) avec l’histoire intime du mensonge amoureux.
La pièce se joue dans une étrange boîte en chausse-trappe, laquelle dessine un espace
architectural à la fois familier parce qu’il suggère un habitat, et étrange parce qu’il se joue des
transparences et des troubles de la perception… Espace ludique au service des acteurs : ces
derniers la surmontent, la traversent, l’encerclent dans un jeu très physique. Parlant du mensonge,
ce spectacle parle aussi du travestissement qui donne corps au dédoublement : les acteurs sont
costumés et maquillés dans un univers aux couleurs acides qui nous renvoie à aujourd’hui sans
pour autant s’enfermer dans l’illustration figurative d’une époque. Ainsi vont l’imaginaire et le rêve.
Et le jeu du je qui joue à un autre et fait ainsi œuvre de théâtre…
Du XVIIème siècle au XXIème siècle s’opère ainsi, avec la mise en scène de Bérangère Jannelle qui
prend vie avec la troupe de ses huit comédiens, un relais particulièrement éclairant autour d’un
théâtre qui n’avait pas peur de parler de politique et de société, en souriant au monde de façon
impertinente et toute poétique.
(texte de présentation co-écrit par l’Arc-scène nationale du Creusot et Bérangère Jannelle)
3 Trident
Les notes dintention
Tout dabord
Je voudrais faire un spectacle sur le théâtre. C’est-à-dire sur la seule fabrique de représentation
capable de faire apparaître le vrai sous le faux, le corps sous le costume et le visage sous le
masque.
Je voudrais faire un spectacle qui dénonce l’illusion des images, de la représentation parce qu’elle
en joue comme théâtre mais jamais comme pouvoir.
Quel est le sujet d’Amphitryon ?
Des hommes dépossédés de leur identité par des dieux qui veulent séduire leurs femmes et les
persécutent.
Voilà l’histoire que Molière raconte : Amphitryon et Alcmène viennent à peine de se marier. Jupiter,
le plus grand des dieux du Capitole, veut séduire Alcmène. Pour cela, il change de costume
comme il le fait souvent, et emprunte l’apparence d’Amphitryon. Il est aidé de son fils, Mercure, le
dieu du commerce et de tous les trafics, qui se transforme en Sosie, le valet d’Amphitryon.
Dans une nuit qui s’étire artificiellement, ils pénètrent dans l’appartement d’Alcmène.
Là, jouant de son apparence truquée, Jupiter trompe l’amour d’Alcmène et lui vole le désir qu’elle
croit partager avec Amphitryon.
Mais Amphitryon et Sosie rentrent à leur tour dans cette nuit folle où nul ne se reconnaît, où tous
se confondent. Dans cette nuit des sosies manipulés par les dieux et des dieux fantasmés par les
hommes. De l’amour mis à mal et de la mort aux trousses.
C’est l’engrenage. Et la mécanique théâtrale des faux-semblants devient vite infernale.
Amphitryon
joue de la violence à la fois sourde et délirante qui se déploie quand on use du pouvoir
de faire croire aux autres qu’ils sont ce que nous sommes et désirent ce que nous désirons. Alors
personne n’est plus personne :
Est-ce songe, ivrognerie, galimatias maudit ?
C’est la fascination et
l’horreur d’une telle imposture qu
’Amphitryon
met en jeu.
J’y vois quant à moi la mise en scène qui confine au vertige d’une société qui tend des miroirs
truqués au désir fantasmatique d’être une icône : Jeu des miroirs, Jeu des pouvoirs, dans lequel le
moi s’égare. A ce jeu là tout le monde est trompé, trahi, cocu.
Et pourtant, seuls les désirs d’amour sont vrais et il est vrai que les hommes s’aiment parfois.
Comme Alcmène aime Amphitryon et comme Amphitryon aime Alcmène. Et il ny a quau théâtre
que l’on peut prendre, sans danger de mort, ses fantasmes pour des réalités. Alors seulement on
peut prendre des projecteurs pour des lanternes. Et là, dans cette lumière blanche dans laquelle
«on joue pour de vrai», l’humanité fardée et cynique finit toujours par apparaître dans sa vérité
toute nue, veule et amoureuse à en mourir, soumise et en quête de pouvoir, telle qu’elle est.
C’est du théâtre que l’on a besoin pour voir au fond des images.
Maison close sur plateau de théâtre à vue
On dit souvent, que malgré la règle des trois unités,
Amphitryon
est finalement une pièce baroque.
C’est vrai.
La didascalie initiale dit que la pièce se passe « devant la maison d’Amphitryon ». Mais cette
maison est fantasmatique. Le vrai Amphitryon et le vrai Sosie ne peuvent jamais y pénétrer. Ils
s’agitent et se cognent la tête contre la paroi de cette « maison close », de cette maison
«sépulturale» hantée par le théâtre érotique de Jupiter. A l’intérieur sont les sosies, les fantômes,
les fantasmes donc.
Ainsi, nous avons une étrange boîte (escape-box) qui dessine un espace à la fois très physique et
très architectonique. Plexiglas transparent et bois aux couleurs acides. Espace à la fois familier
parce qu’il suggère une maison et futuriste parce qu’il dessine comme une plateforme sur orbite.
Un espace à la Moebius au fond, ludique et bizarre à la fois.
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