Dossier de presse
Comédie de Genève
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Christine Ferrier
+4122 809 60 83
Ana Regueiro
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mardi, vendredi 20h,
mercredi, jeudi,
samedi 19h,
dimanche 17h;
dimanche 8 décembre
et lundis relâche.
03-21 décembre 2013
Amphitryon
de Molière
mise en scène Nalini Menamkat
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Lundi 9 décembre à 19h
Hommage à Richard Vachoux
co-organisé par le Théâtre de Carouge, Le Poche, le Conservatoire de Musique et la Comédie
avec la participation de Jean Liermier, Françoise Courvoisier, Anne-Marie Delbart,
et de nombreux amis.
entrée libre
Décembre à la Comédie
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Amphitryon
de Molière
mise en scène Nalini Menamkat
Avec :
Vincent Babel, Ahmed Belbachir,
Yoann Blanc, Isabelle Caillat,
Juan Antonio Crespillo, Camille Figuereo,
Brigitte Rosset, Juliana Samarine,
Christine Vouilloz, Roland Vouilloz
dramaturgie : Katia Schwerzmann
assistante à la mise en scène :
Hinde Kaddour
scénographie : Terence Prout
lumière : Jonas Bühler
son : Graham Broomfield
costumes : Anne Hölck
maquillage et coiffure : Nathalie Tanner
régie générale : Philippe Brunisholz
production : Comédie de Genève
avec le soutien de : la Fondation Leenaards
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Sa nuit de noce avec la belle Alcmène à peine terminée, Amphitryon part à la guerre. Jupiter, en
séducteur chevronné, tombe sous les charmes de la jeune épouse et prend les traits de son guer-
rier de mari pour se glisser dans le lit de la jeune femme. Pendant ce temps, Mercure, son allié,
monte la garde. Il a pris l’apparence du valet d’Amphitryon, Sosie. Quelle n’est pas la stupeur de
celui-ci lorsque, précédant son maître pour annoncer sa victoire, il se trouve face à face avec cet
« autre moi » !
Ce jeu de doubles est le point de départ d’un joyeux enchaînement de quiproquos, qui, pour le
jeune couple, se transformera peu à peu en « cruel martyre ». Car si du côté des valets, la comé-
die semble battre son plein, il y a tout lieu de se demander si Amphitryon et Alcmène sortiront
indemnes de cette intrusion des Dieux sur scène...
La pièce agit comme un charme : elle tient du rêve éveillé, du conte, du merveilleux. Les « carac-
tères » chers à Molière sont bouleversés par la magie qui y opère. Leur solidité est ébranlée, et le
doute, s’immisçant, révèle la fragilité des existences.
Amphitryon
Présentation
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Ce qui m’a d’emblée provoquée, ce sont ces vers: irréguliers, libres. L’impertinence des octo-
syllabes qui viennent fouetter les majestueux alexandrins. Une partition vibrante qui naît du frot-
tement, d’une confrontation joyeuse. À cela s’ajoute une intrigue qui oscille elle aussi entre les
genres. L’auteur continue à faire trembler l’univers merveilleux du mythe dans un subtil désé-
quilibre. La comédie n’y est pas le propre des valets, tout comme la tragédie n’est pas l’attribut
des gens de pouvoir. Je ris de cet Amphitryon qui se heurte à une réalité qui lui échappe, comme
j’éprouve de l’amertume à l’égard de Sosie, trop habitué à se mouler aux désirs de son maître. Je
tremble devant Alcmène qui ne reconnaît plus l’être aimé et je m’amuse de Jupiter qui découvre
les plaisirs de la chair.
Tragédie et comédie cohabitent ainsi avec beaucoup de légèreté et le passage de l’un à l’autre
ouvre une énigme. C’est pourtant la même mécanique qui semble faire surgir l’un et l’autre. Et je
crois qu’on ne peut pas les séparer, qu’il faut essayer au contraire de les faire jaillir, dans le jeu des
comédiens, à partir de leur naïveté. C’est avec la plus grande sincérité que Sosie se demande :
« Rêvé-je ? est-ce que je sommeille ? Ai-je l’esprit troublé par des transports puissants ? Ne sens-je
pas bien que je veille ? Ne suis-je pas dans mon bon sens ? (…) Ne tiens-je pas une lanterne en
main ? ». Ce questionnement, pour pouvoir véritablement être entendu dans ce qu’il a d’émouvant
et de drôle, exige de l’acteur un grand abandon, une candeur capable de nous déconcerter.
Le spectateur complice le voit bien : les personnages sont idiots, incapables de déchiffrer ce qui
leur arrive. On les suit lorsqu’ils s’embourbent et on les comprend si bien.
Je prendrai donc résolument le parti de l’idiotie et non celui de l’ironie. Pas de surplomb mais une
parole qui naît de la collision avec le réel qui résiste.
Valets, maîtres et dieux sont pris dans le même tourbillon, poussés, par force ou par plaisir, à se
soumettre à l’inconnu qui fait irruption. Si l’Amphitryon de Molière provoque une joie carnava-
lesque, il appelle aussi une réflexion profonde qui naît de notre risible fragilité.
Amphitryon
L’idiote, par Nalini Menamkat
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