Maison de l'Emploi du DEveloppement de la Formation et de l'Insertion du Pays de Redon et Vilaine M E D E F I Eco-construction en Pays de Redon et Vilaine Matinée du 13 juin 2009 à Maure de Bretagne Les actes Remerciements Cette matinée n’aurait pas pu se dérouler sans la présence de tous les intervenants qui ont accepté de se mobiliser pour échanger sur la thématique de l’éco-construction. Nous les remercions sincèrement pour leur participation à la matinée et leur contribution à la réalisation des actes (illustrations, photographies, annexes, etc.). Nous remercions également la Communauté de Communes du Pays de Maure de Bretagne, tant les élus que l’équipe, qui se sont mobilisés pour nous aider dans l’organisation de cette matinée. Un grand merci à Bernard Biancotto, ancien directeur de la Communauté de Communes, ainsi qu’à Sylvie Pasco, pour leur disponibilité. Nous remercions enfin la commune de Maure de Bretagne et les bénévoles du cinéma de Maure de Bretagne, pour leur accueil, les Articulteurs, pour leur aide précieuse, et l’ensemble de l’équipe de la MEDEFI, qui a largement contribué à la préparation de la matinée et à la réalisation de ces actes. Avec le soutien de : Édito Pierre-Yves REBOUX Président de la Communauté de Communes du Pays de Maure de Bretagne La MEDEFI et la Communauté de Communes du Pays de Maure de Bretagne se sont associées pour organiser une matinée sur le thème de l’éco-construction à Maure de Bretagne le 13 juin 2009. Cet événement se situe dans le cadre de la mission « Mutations industrielles » confiée à Danièle Petiteau, qui a animé nos échanges tout au long de la matinée. La Communauté de Communes de Maure de Bretagne, que je préside, s’est proposée pour participer à cette action suite à l’organisation, il y a quelques semaines, d’un Salon de l’Eco-construction. La Matinée s’inscrit par conséquent dans une certaine continuité et dans une démarche cohérente pour notre collectivité. Les objectifs du Salon de l’Eco-construction étaient de faire connaître les mesures du Grenelle de l’Environnement, ainsi que les techniques nouvelles. Il s’agissait également de mettre en synergie l’offre et la demande locales, puisque nous avons sur Maure de Bretagne un important pôle construction qui est représenté par le groupe Cardinal, ainsi que de nombreux artisans. Pierre-Yves REBOUX Cette manifestation, le Salon de l’Eco-construction, a été un succès puisqu’elle a mobilisé en une journée une douzaine d’entreprises et trois cents visiteurs. Des contrats ont été signés et, finalement, cela reflète notre volonté de préparer une autre forme d’emploi. En cela, nous nous inscrivons bien dans une approche commune à tout le Pays de Redon et Vilaine. C’est dans cet état d’esprit que Danièle PETITEAU a été recrutée par le GIP Pays de Redon et Vilaine et mise à la disposition de la MEDEFI : sa mission consiste en effet à préparer les mutations industrielles du Pays de Redon et Vilaine vers d’autres activités, et donc à créer de nouveaux emplois. Quatre thèmes ont été identifiés par le Comité de Pilotage (Comité d’Initiatives Stratégiques) de la mission « mutations industrielles » : • valoriser les savoir-faire industriels du Pays de Redon. Tout le monde est conscient que l’activité automobile pèse d’un poids très important sur le territoire, comme à Redon, Saint-Nicolas, Bains-sur-Oust par exemple. Des informations alarmantes ont été diffusées l’année dernière concernant de nombreux licenciements. Il nous faut donc réagir, en lien avec les dispositifs mis en place par l’Etat et les collectivités territoriales. Nous devons maintenant voir plus loin. Comment ces savoir-faire industriels peuvent-ils être réutilisés dans d’autres activités telles que le ferroviaire, peut-être l’aéronautique ou l’industrie navale ? Le sud du Pays de Redon et Vilaine n’est finalement pas très éloigné de Saint Nazaire ; • la logistique : Redon peut être un nœud ferroviaire et un nœud routier. Une matinée sur la logistique s’est ainsi déroulée il y a quinze jours à Saint-Nicolas de Redon. Les intervenants ont présenté les différentes possibilités offertes par la logistique ; • l’éco-construction. C’est la thématique qui nous a réunis à Maure de Bretagne. • et enfin une thématique récurrente dans le Pays de Redon et Vilaine : l’eau dans son ensemble, puisque la Vilaine et les marais sont peut-être aussi des sources d’emploi. La Communauté de Communes de Maure de Bretagne, qui a accueilli cette manifestation, est composée de neuf communes et d’environ huit mille habitants. Elle connaît une forte progression démographique, notamment du fait de l’attraction directe de la métropole rennaise. Le pays de Maure offre tous les éléments structurants pour développer son entreprise : proximité de Vannes, de Redon et, bien sûr, de Rennes. C’est une situation idéale pour les activités tournées vers l’extérieur. Notre handicap est de ne pas avoir de routes à quatre voies qui nous permettraient d’attirer des entreprises de l’extérieur ; nous avons toutefois des chefs d’entreprise extrêmement dynamiques et des élus motivés et volontaires. Cette manifestation a donc permis de faire découvrir le pays de Maure, et peut-être de donner à certains envie de s’y installer… Je remercie tous ceux, élus, chefs d’entreprise, acteurs locaux, qui se sont mobilisés et qui ont participé à cette Matinée. Sommaire PANORAMA & CONTEXTE de l’ECO-CONSTRUCTION 8 o Les enjeux environnementaux de l’éco-construction.. . . . . . . . . 8 o Définition et impacts de l’éco-construction.. . . . . . . . . . . . . . . . . 10 o Les chiffres du marché de l’éco-construction.. . . . . . . . . . . . . . . 13 o Questions - réponses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 o Intervenants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 TABLE-RONDE FORMATION 16 o Des solutions alternatives mises en place par les entreprises : le centre de formation interne.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 o Le rôle de la Région dans la structuration d’une offre de formation sur le territoire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 o La prise en compte par l’Education Nationale de la thématique éco-construction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 o Une offre complémentaire, spécialisée en éco-construction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 o Une démarche de labellisation mise en place par les fédérations professionnelles (CAPEB et FFB).. . . . . . . . . . . . . . . . . 21 o Questions - réponses .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 o Intervenants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 TABLE-RONDE SUR LA COMMANDE PUBLIQUE 26 o La commande publique : un levier pour la structuration de la filière éco-construction .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 o L’éco-construction : un choix politique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 o Méthodologies pour les élus en matière d’éco-construction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 o Intervenants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 TABLE RONDE : L’INNOVATION DANS L’ORGANISATION DE LA FILIERE ECO-CONSTRUCTION 32 o La construction d’une offre locale d’éco-constructeurs . . . . . o Remettre l’humain et la santé au cœur de la réflexion.. . . . . . . o Le rôle des TPE / PME et les obstacles à surmonter.. . . . . . . . . o Intervenants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CONCLUSION 36 o Conclusion générale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o Discours de clôture.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o Ressources documentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o Liste des sigles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ANNEXES 32 34 35 35 36 37 38 39 40 o Programme de la Matinée éco-construction du 13 juin 2009.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Source : MEDEFI o Fiche technique isolation-thermique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Source : ADEME - Points Info Energie o La réglementation thermique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Source : Lettre ENVIROBAT N° 7 (printemps 2009) o Plaquette Eco Construction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Source : CAPEB mai 2008 o Les dix points du Grenelle 1.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Source : Le Moniteur du 14 août 2009 o Dispositifs performance énergétique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Source : ADEME avril 2008 o Dossier éco-conditionnalités - Pays de Redon et Vilaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Source : Pays de Redon et Vilaine La mission "Mutations Industrielles" D ès 2005, dans le cadre de l’étude «Perspectives pour l’emploi» menée par le cabinet Futurouest pour le compte du CBE, la nécessaire diversification des filières de développement économique était mise en avant. Depuis, la plupart des études réalisées se sont concentrées sur deux approches : les filières existantes Les études ont montré le poids de certaines filières sur le territoire, ainsi que leurs difficultés de repositionnement lorsque les lieux de décision étaient situés en dehors du Pays. Il apparaît désormais que les directions opérationnelles peuvent être une réelle force de proposition et ont une certaine capacité d’action localement. les atouts et faiblesses du Pays de Redon et Vilaine Ils ont été essentiellement analysés par rapport à un développement exogène. Or, il semble plus pertinent de travailler prioritairement sur le développement endogène qui se traduit par du développement ou de la diversification d’activités existantes, ou par de la création d’activités nouvelles. Dans ce contexte, priorité a été donnée par les membres du Comité d’Initiative Stratégique aux axes ayant un fort potentiel de maintien ou de création d’emplois : • l’éco-construction • la logistique industrielle • l’équipement de moyens de transports (automobiles, trains, avions, bateaux,...) Deux entrées ont été privilégiées : • les redéploiements possibles des outils industriels existants en vue de consolider le maximum d’emplois industriels ; •p réparer l’avenir économique du territoire à moyen et long termes en favorisant le développement de nouvelles filières et/ou de nouvelles formes de production. 6 groupes "Projet" axes prioritaires AXES PILOTAGE ANIMATION THEMATIQUES METHODE DE TRAVAIL ECO CONSTRUCTION LOGISTIQUE PAYS DE REDON BASSE LOIRE VALORISATION DECHETS TECHNOLOGIE ET INDUSTRIE DE L'EAU Personnes ressources intéressées par la thématique (élus, institutionnels, entreprises pilotes,...) et Chef de projet "Mutations Industrielles" • Formation • Commande publique • Innovation, organisation • Petites séries • Industrie navale • Véhicules électriques • Industrie ferroviaire ou hybrides • Industrie aéronautique • Diversification (marché européen, ferroviaire...) • Implantation • Vecteur de développement de l'entreprise A développer A développer Actions collectives et démarches individuelles en entreprises en s'appuyant sur le groupe "Ressources"* Travail, si besoin est, en séances plénières * : en cours de constitution 66 AUTOMOBILE nouvelles filières Introduction Danièle PETITEAU - Chef de projet « Mutations industrielles » Les enjeux de cette matinée de l’éco-construction Des experts ont été réunis autour de trois thématiques pour donner aux décideurs en général, élus ou chefs d’entreprise, toutes les clés en matière de prospective et de boîtes à outils sur les nouveaux créneaux offerts par l’éco-construction. Les trois thématiques choisies correspondent aux enjeux qui permettront de structurer le secteur de l’éco-construction comme une nouvelle filière de développement économique sur le Pays de Redon et Vilaine. La formation Danièle PETITEAU La formation : thématique-clef pour permettre une montée en compétences de tous les professionnels face aux enjeux de nouveaux métiers, à la fois dans le neuf mais aussi dans la rénovation. L’objectif de la table ronde sur la formation est de voir comment adapter les circuits de formation aux besoins des entreprises. Le rôle d’amorçage de la commande publique La deuxième table ronde présente une étude réalisée à la demande des professionnels par la Cellule Economique de Bretagne. Cette étude montre l’importance de la commande publique dans le chiffre d’affaires des entreprises du secteur du bâtiment et l’effet de levier de cette commande publique pour amorcer une offre en éco-construction. L’innovation en matière d’organisation. La troisième table ronde montre que le PAYS est au cœur d’un processus d’innovation par un travail en réseau avec les clusters, les fédérations qui innovent en matière d’organisation et les initiatives de l’économie sociale et solidaire. Avant de débuter les tables rondes, Hervé DANIEL, de Créativ, et Samuel TIGER, de l’Espace Info Energie, nous présentent le panorama et le contexte des nouveaux marchés que représente l’éco-construction. Maison du développement - Maure de Bretagne Buffet d’accueil - 13 juin 2009 7 7 Panorama et contexte de l’éco-construction E n introduction aux trois tables rondes, Hervé DANIEL présente les enjeux environnementaux de l’écoconstruction (énergie, gaz à effets de serre). Il met en évidence tout l’intérêt d’un travail prospectif au regard du contexte, des enjeux environnementaux et énergétiques, ainsi que l’impact sur la filière construction (le bâtiment est l’un des premiers consommateurs d’énergie). Il détaille également les dispositifs d’appui aux entreprises et aux donneurs d’ordres que sont les élus : les clusters Eco-activités (Ille et Vilaine) et Habitat durable (Morbihan) et l’accompagnement de Créativ (démarches collectives et individuelles). Pour compléter ce panorama, Samuel TIGER expose la définition et les impacts de l’éco-construction (impacts santé et environnement à tous les niveaux de la chaîne : de l’extraction du matériau à sa fabrication, sa distribution, son utilisation, sa destruction et son traitement en fin de vie) ; il aborde également l’analyse du bilan carbone et l’impact économique local (notamment en termes d’emplois) de l’éco-construction. 8 Les enjeux environnementaux de l’éco-construction Hervé DANIEL (Créativ) Hervé DANIEL Les Etats, et notamment l’Etat français, ont été amenés à prendre un certain nombre de décisions - (comme le protocole de Kyoto) - pour faire face au problème des gaz à effet de serre. Les conséquences notamment climatiques (tempêtes, tornades) de cette pollution au niveau mondial impacteront les collectivités qui se verront dans l’obligation d’intervenir pour réparer les dégâts. Pour éviter cette situation, des mécanismes financiers ont été mis en place de façon à intégrer l’émission de CO2 dans les comptes d’exploitation de l’entreprise, par le biais du principe « pollueur-payeur ». En savoir plus Créativ (Cellule de prospective de la CCI) accompagne les entreprises dans leurs projets d’innovation au sens le plus global du terme. En 2008 et 2009, organisation du concours Crisalide dédié aux éco-activités : 54 projets de PME, initiatives locales ou encore produits ou concepts dépassant largement le territoire régional. Pour plus d’informations, connectez-vous sur : www.crisalide-innovation.org ne remise en cause U du modèle actuel L’IMPACT DE LA CROISSANCE DE LA POPULATION MONDIALE : Nous sommes aujourd’hui six milliards d’habitants sur la planète. En 2050, nous serons neuf milliards. Des puissances émergentes comme l’Inde ou la Chine ont besoin de matières premières et d’énergie. Inéluctablement, nous allons vers une forte augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Le prix du pétrole, même en période de récession, est ainsi remonté à 70 $ le baril, et les financiers recom- Intervention de Samuel TIGER L’éco-construction est une réponse à ce problème de l’épuisement des ressources et non pas une niche écologique. C’est une nécessité d’utilité publique : on utilise de plus en plus de ressources naturelles et elles sont de moins en moins durables, de moins en moins renouvelables. Il faut rappeler l’importance de l’accélération de la croissance de la population : en 1900 nous étions 1 milliard et demi d’êtres humains sur la terre, et aujourd’hui 7 milliards. Soit quatre fois plus en seulement cent ans. Au regard de l’histoire de l’humanité, c’est un phénomène complètement nouveau. C’est une véritable révolution qui se passe à l’échelle de la planète. On ne doit pas fonctionner de la même manière à 7 milliards et à 1 milliard. mencent à spéculer sur le coût du pétrole. Tous les scénarios disent qu’à l’horizon de deux ou trois ans, le prix du baril sera a priori aux alentours de 110 $. Un exemple : 150 $ le baril pour un ménage qui habite en seconde ou troisième couronne de Rennes, c’est un surcoût de 200 € par an, et du double en cas de chauffage au fioul. Nos modèles économiques actuels sont basés sur des énergies et des matières premières peu chères. Nos sociétés ont trop misé sur la performance technique et pas suffisamment sur l’économie des ressources. énergétiques. Concrètement, 25% de notre consommation énergétique partent dans l’atmosphère. L’Etat français, via le Grenelle de l’Environnement, est engagé dans des contrats d’objectifs vis-à-vis de l’Europe. Si on ne respecte pas nos objectifs, la France devra payer des amendes à l’Europe. L’Etat a donc mis en place une série de mesures comme les prêts à taux zéro ou les incitations fiscales. Le levier de la réglementation va avoir énormément d’impact (réglementations thermiques 2010 et 2012). LA QUESTION DU GAZ A EFFET DE SERRE ET LES ENGAGEMENTS DE LA FRANCE beaucoup de choses restent à inventer pour aller vers des maisons à basse consommation. Ainsi, les pompes à chaleur vont évoluer vers des équipements beaucoup plus petits avec les mêmes performances. De nouveaux systèmes constructifs vont apparaître, de nouvelles façons de faire, de mieux gérer l’étanchéité, etc. 2015, c’est demain et, par conséquent, les produits sont étudiés aujourd’hui et seront sur le marché dans les 12 à 18 prochains mois. La cellule de prospective de Créativ suit plusieurs projets dans ce domaine. Il y a beaucoup de nouveaux acteurs mais aussi des enjeux économiques extrêmement importants. Concernant le changement climatique, on n’en est plus à discuter de la réalité du phénomène puisqu’on mesure aujourd’hui ces effets dans certaines parties du globe, y compris en Europe d’ailleurs. La question est plutôt de savoir à quel niveau on va parvenir à stabiliser cette évolution dans le futur. Et si on parviendra à stabiliser suffisamment tôt pour que les effets économiques, environnementaux et sociaux nous permettent de continuer à bénéficier de tous les atouts de notre civilisation tels qu’on les connaît aujourd’hui. Cette question a un impact direct sur les éco-matériaux et la construction à deux titres : • le niveau de consommation énergétique français. Le logement représente 45 % de cette consommation et 60 % du parc locatif est antérieur au premier choc pétrolier, donc avec de très mauvaises performances • les produits « bannis » et les nouvelles technologies. Mécaniquement, certains produits comme, par exemple, les vieux convecteurs électriques souvent appelés « grille pain », vont être bannis à l’horizon 2012/2015 dans tous les logements neufs. Dans les modes de chauffage, 9 Panorama et contexte de l’éco-construction ne contrainte U à transformer en opportunité On pourrait considérer que c’est une contrainte. Pourquoi ne pas regarder les choses comme étant une opportunité ? Le monde bouge, on doit bouger avec. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs, exigeants vis-à-vis d’eux-mêmes et très exigeants vis-à-vis des prestations et des produits qu’on leur vend. Et ce ne sont pas que des mouvances « bio » qu’on analyse d’un point de vue marketing. Dans la même mouvance, on retrouve ceux qui sont sensibles au commerce équitable, à l’engagement social, qui donnent, qui s’investissent dans les Restos du cœur, etc. Cette nouvelle donne sociale concerne toutes les catégories socioprofessionnelles et tous les âges. Comme la technique a oublié ces enjeux, nous sommes dans une économie de rattrapage. Il y a beaucoup de petits produits, petits concepts, petites solutions à trouver pour exploiter des niches. Nous ne connaissons pas encore la meilleure solution de demain, technique ou organisationnelle. Il faut faire avancer plusieurs solutions : • Il faut, au niveau local et même au niveau national, avoir une capacité d’expérimentation. Les gens regardent ce qui se passe sur les territoires. Ce sont probablement les territoires qui sauront le mieux se coordonner, expérimenter, mettre en œuvre des solutions innovantes qui pourront faire émerger de nouveaux pôles économiques. • C’est une opportunité pour les PME parce qu’elles sont réactives et mobiles. Il ne s’agit pas de prendre une revanche, mais de s’inscrire différemment par rapport aux grands groupes internationaux. Boîte à outils Les dispositifs et structures d’appui aux décideurs, l’exemple des Clusters : Il existe des initiatives pour ne pas laisser les entreprises seules face à ces enjeux. Elles sont portées par plusieurs acteurs institutionnels et économiques, notamment les Chambres de Commerce. En Bretagne, on trouve notamment : • En Ille et Vilaine, un cluster éco-activité ECO ORIGIN en cours de constitution (l’association est en cours de création) avec un objectif opérationnel pour la fin d’année 2009 ; • Dans le Morbihan, le cluster Habitat Durable, pour trouver de l’information, de la mise en relation, de l’expertise, pour aller plus vite. L’animateur est M. BURIDANT - Tél. direct : 02 97 54 83 76 ; Email : [email protected] L’enjeu de ces initiatives est de créer des synergies et de vous aider dans vos projets. L’accompagnement de Créativ : • Le concours Crisalide va être reconduit prochainement. Pour tous les entrepreneurs ou tous ceux qui ont des initiatives en éco-construction, sachez que le concours Crisalide permet également d’accompagner les porteurs projets. L’inscription donne droit à deux jours d’analyses et de conseils sur la constitution du projet. Il est également possible d’aller plus loin. 15 projets sont actuellement en attente. • L’Accompagnement stratégique des entreprises dans leurs projets d’innovation. Tél. : 02 99 23 79 00, email : [email protected] 10 Définition et impacts de l’éco-construction Samuel TIGER (Espace Info Energie) Samuel TIGER L’impact d’une construction doit être soutenable sur son environnement naturel et sur les êtres humains. « L’éco-construction, c’est une construction adaptée à son environnement » Pour définir l’éco-construction, il faut repartir du sens littéral du mot, qui veut dire « une construction adaptée à son environnement (éco) ». C’est une construction qui doit avoir un impact raisonné et soutenable dans le temps sur son environnement. Les différents types d’impacts possibles portent à la fois sur l’environnement naturel et sur les êtres humains qui cohabitent autour de cette construction. L’IMPACT DE LA CONSTRUCTION SUR L’ENVIRONNEMENT NATUREL : dizaines d’années à ces constructions, mais également pour les artisans. la filière construction commence dès l’extraction des matières premières. On vient puiser dans les carrières, dans des forages, différents types de matériaux qui sont renouvelables ou non. De l’énergie sera nécessaire à l’extraction de ces matières premières, à leur transport, à leur fabrication, puis pour les distribuer, les emballer, les conditionner, les mettre en œuvre sur le chantier. COMPARAISON ENTRE LES CYCLES DE VIE DE DEUX MATERIAUX ET ANALYSE DE LEUR IMPACT GLOBAL : Il faut également considérer l’impact environnemental pendant la durée de vie du bâtiment (chauffage, nettoyage, entretien, maintenance, gestion des déchets…). En fonction de sa localisation, il va falloir se déplacer pour se rendre dans cette construction et, enfin, quand cette construction n’aura plus d’utilité, gérer le traitement en fin de vie. Quel est le devenir des matériaux qui ont servi à cette construction ? Il ne faut pas oublier que ces matériaux peuvent continuer à avoir un impact sur leur environnement très longtemps après qu’on n’ait plus besoin du bâtiment ou qu’il ait été déconstruit. SUR LES HOMMES ET LES FEMMES, CONSTRUCTEURS, HABITANTS ET UTILISATEURS. L’impact se mesure déjà en termes de qualité de vie et de bien-être, puisque c’est la première raison d’être d’une construction. Pourquoi fait-on une maison d’habitation ? C’est pour être protégé des éléments extérieurs et avoir un certain confort. Pour les habitants-usagers, c’est assez évident mais l’on peut également parler du bien-être pour les artisans : travailler des matériaux sains ou nobles apporte plus de satisfaction que de travailler sur des matériaux jetables de manière répétée. Il ne faut pas négliger non plus l’impact en termes de santé, qui est relativement mieux connu maintenant, à la fois pour les habitants et les usagers, qui sont exposés pendant des • 1er cas : un isolant synthétique comme le polyuréthane ou le polystyrène, matériaux ayant de très belles performances thermiques. En revanche, ils sont issus uniquement de matières premières pétrochimiques. Leur production consomme beaucoup d’énergie. Les unités de production industrielles ne sont pas sur le territoire. Il faut donc transporter et distribuer ces produits, les livrer jusqu’au chantier. Une fois mis en œuvre, le polyuréthane est très facilement inflammable, il dégage des gaz toxiques en cas d’incendie. L’utilisation du polyuréthane, en tant qu’isolant dans une construction, se traduit donc par un surcoût dans l’assurance pour aggravation du risque incendie. Le recyclage en fin de vie, bien que techniquement possible, n’est quasiment jamais fait. La consommation d’eau et d’énergie est dissuasive. Le polystyrène est théoriquement recyclable, toutefois en France, un seul territoire, le Trégor, a mis en place dans ses déchetteries une récupération du polystyrène, qui est ensuite recyclé en Chine. • 2nd cas : un isolant naturel, comme la ouate de cellulose, la laine de chanvre, la laine de lin, la laine de bois ou le liège. La paille, qui n’est pas encore utilisable de manière industrielle, est probablement l’un des matériaux d’isolation qui a le meilleur bilan. Une enquête a été faite par l’association EMPREINTE d’Avessac, qui a recensé des centaines de projets, réalisés ou en cours, de constructions paille par des particuliers. Le bilan de ce matériau est parlant : c’est un matériau naturel et très rapidement renouvelable. Tous les ans, on peut en refaire des stocks. Il est disponible localement, à peu près partout, pour un prix très abordable. La consommation d’énergie pour sa transfor- mation est extrêmement réduite. Concernant la santé, la paille n’a aucune toxicité, ni lors de la mise en œuvre, ni à l’usage. Elle a une bonne performance thermique, une très bonne résistance au feu contrairement aux idées reçues et certainement sans commune mesure avec celle du polystyrène ou du polyuréthane. Aucune émanation toxique en cas d’incendie et, enfin, le recyclage en fin de vie ne pose strictement aucun problème. Tous les éco-matériaux ne vont pas avoir forcément un bilan aussi bon à tous les niveaux mais ils s’en sortent en général très bien sur la moyenne, notamment comparés aux matériaux issus de sources non renouvelables. Technique ADOBE Fabrication de briques de Terre crue On pourrait faire le même type de constat pour l’ensemble des éléments constructifs d’une maison. Impact en termes d’emplois, d’économie et de social SUR LE PLAN DE LA FACTURE PAYÉE PAR LE CONSOMMATEUR : Un habitat performant va permettre de diminuer très nettement les factures d’eau et d’énergie notamment, en utilisant des ressources naturelles et renouvelables. L’impact sur le volet social de l’éco-construction est de plus en plus pris en compte par les organismes HLM. 11 Panorama et contexte de l’éco-construction SUR LE PLAN DE LA FACTURE PAYÉE PAR LA COLLECTIVITE DANS LA GESTION DES DÉCHETS : On constate que l’évolution de la société, des modes de vie et des critères de confort font que les constructions sont de plus en plus rapidement démodées, inadaptées à nos besoins et obsolètes. Une maison du XVème siècle était toujours adaptée à son usage deux cents ans plus tard. Une maison des années 1970-1980, avec toutes les pièces de vie à l’étage, est inadaptée à une population vieillissante dont les besoins de confort ont évolué. Aujourd’hui, on veut des logements chauffés à 19°C, sains et ventilés. La plupart des bâtiments existants ne sont pas adaptés à ces besoins-là. Tant que l’énergie n’était pas chère, on ne se préoccupait pas de savoir si le logement était suffisamment isolé. Aujourd’hui, la facture n’est plus supportable. Il faut donc adapter, ré-isoler ces logements. Mais faire des travaux se traduit par des tonnages de déchets grandissants, car on utilise des matériaux de construction non renouvelables et non recyclables : • rénover une maison d’avant 1900 qui n’a pas été modifiée nécessite de retraiter du bois, de la pierre et de la terre. Ce sont des matériaux facilement recyclables ; • rénover une maison des années 1960 suppose de casser des dalles, des cloisons, ce qui va produire beaucoup de déchets de bétons et de briques. Une partie va pouvoir être utilisée pour faire des gravats ou des sous-couches de routes. 20 000 tonnes de déchets tous les ans. Le quart est constitué de tout-venant, c’est-à-dire de matériaux non triables, non recyclables, non réutilisables. Ces déchets sont soit enfouis, soit incinérés. Le coût du traitement pour la collectivité, selon les déchetteries du Pays, varie pour le tout-venant de 110 à 150 € par tonne. Ce coût n’est pas intégré dans le prix du matériau qu’on achète au départ. SUR LE PLAN DE L’EMPLOI : Les emplois à l’étranger sont financés avec les matériaux issus de la pétrochimie et les emplois locaux avec les éco-matériaux. Toute construction devrait susciter le questionnement suivant : est-ce qu’elle fait vivre les gens qui vivent autour ? Est-ce qu’elle crée une activité ? Est-ce que cette activité est durable, non délocalisable ? Et quel est son impact sur la vie économique et sociale du Pays ? • Dans le cas du bois, il faut environ 700 kWh pour faire une tonne de bois d’œuvre ; • Pour le PVC, il faut 15 000 kWh pour faire une tonne ; • Pour l’aluminium, on passe à plus de 30 000 voir 35 000 kWh pour faire une tonne. Si l’on met bout à bout la menuiserie, la structure, les isolants, les revêtements de sol, les murs, le mobilier, etc… une maison dite « conventionnelle » ou « traditionnelle » peut atteindre des chiffres de l’ordre du million de kWh. Cette consommation énergétique est cachée dans les éléments de construction avant même leur mise en œuvre sur le chantier. On pense en général à l’énergie nécessaire pour le chauffage mais il y a aussi l’énergie nécessaire pour fabriquer les maisons, qui passe souvent inaperçue. Par exemple : Dans ces matériaux de construction dits « standards », on paye du pétrole pour la matière première, du pétrole pour la fabrication et le transport et surtout un coût final caché pour le traitement en fin de vie qui n’est pas annoncé dans le prix de départ. Pour un éco-matériau, en général, la part énergie fabrication/transport est très faible et l’essentiel du prix d’un éco-matériau provient de la main d’œuvre. • Dans le cas d’une construction en parpaings, il faut prendre l’ensemble de la chaîne d’extraction du ciment dans une carrière pour en évaluer le coût caché : séchage, broyage, concassage, ensachage pour aller faire ensuite des parpaings. Même chose pour les fenêtres, que ce soit du PVC ou de l’aluminium ; Dès lors, la question à se poser est : vaut-il mieux payer moins cher un matériau dont les impacts environnemental, économique, social, etc. seront globalement négatifs ou vaut-il mieux payer un peu plus cher un matériau naturel qui aura des retombées locales ? Tout l’enjeu pour les années à venir est là. LE COÛT CACHÉ DES MATÉRIAUX : • refaire aujourd’hui une maison déjà rénovée il y a dix ou quinze ans produit des déchets non réutilisables, non démontables ni recyclables de type laine de verre, rail, placo, sol PVC, moquette, etc. Conséquence pour la collectivité : les déchetteries de la Communauté de communes du Pays de Redon reçoivent chaque année environ 12 Multi accueil Redon UNE OPPORTUNITÉ DE MARCHÉ : En savoir plus Avec le Grenelle de l’Environnement, il est prévu de rénover thermiquement 400 000 logements tous les ans à partir de 2013. S’y ajoutent 800 000 logements sociaux d’ici 2020. Les cinq années à venir vont donc être capitales. Chaque territoire, chaque élu, chaque acteur local va devoir se poser toutes les questions abordées ce matin. Multi-accueil Redon Le neuf, en fonction des années, représente 1 à 2 % du parc de logements. L’espace Info Energie Un service gratuit de conseil sur : • Les énergies • La maîtrise des consommations • L’isolation, ventilation, chauffage • Les aides et incitations financières Ouvert les lundis et mercredis de 13 h 30 à 17 h 30 ou sur rendez-vous : 54 grande rue - 35600 Redon Tél. : 0 820 820 466 (0,12 €TTC/min) Courriel : [email protected] www.bretagne-energie.fr L’ossature bois est un bon mode constructif pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’Environnement. En 2007, la Fédération des Industriels du Bois avait réalisé une étude prospective pour voir comment allait évoluer ce secteur. L’étude portait sur trois hypothèses : DEUXIÈME HYPOTHÈSE : PREMIÈRE HYPOTHÈSE : TROISIÈME HYPOTHÈSE : Les spécialistes ossature bois vont se renforcer et prendre de plus en plus d’importance sur ce créneau. De nouveaux industriels sans lien avec la construction, ni avec le bois, se lancent dans ce domaine. Aujourd’hui, on constate qu’effectivement, de grands industriels se lancent avec Bénéteau par exemple, qui fabrique des bateaux et a une petite filiale sur les mobil homes. Il est en train de construire une usine en Vendée qui sortira 600 maisons ossature bois par an. Dassault lance également une usine qui va fabriquer dès la première année 250 maisons ossature bois, puis 1 000 dès la deuxième année. Il proposera deux modèles (86 m2 116 m2) à moins de 1 000 €/m2, c’està-dire moins cher que le traditionnel. Les chiffres du marché de l’éco-construction Danièle PETITEAU Pour terminer la présentation générale les opportunités du marché de l’écoconstruction, rappelons qu’il y a une variété importante de modes constructifs possibles. Un marché sur le neuf Les constructeurs traditionnels augmentent leur offre de services et incluent ce mode constructif dans leur catalogue - ils avaient évalué à environ 20 % de l’offre de construction traditionnelle ce nouveau mode constructif. En savoir plus Au niveau des modes constructifs, le choix est aussi important d’où la nécessité de prendre un positionnement stratégique. Pour illustrer, prenons l’exemple de l’ossature bois. Cloison ossature bois AFCOBOIS : la fédération des industries de ce secteur a recensé 3 gros acteurs et 800 constructeurs régionaux intervenant dans la maison individuelle et le logement collectif. 13 Panorama et contexte de l’éco-construction e marché L de la rénovation LE POTENTIEL DE CE MARCHÉ : • La remise aux normes actuelles en matière de consommation d’énergie : compte tenu de l’âge du parc de logements existants, ce marché de la rénovation concerne 95 % du parc de logements. Il y a là un enjeu particulièrement important notamment pour les TPE et les PME. Ce marché a été créé par les réglementations thermiques, il est évalué par le Grenelle de l’environnement à 400 000 logements au plan national. L’objectif est de diviser par 4 la consommation d’énergie qui impacte fortement les émissions de CO2 (volet isolation intérieure et extérieure). • Pour la Bretagne, ce marché est estimé à 20 000 rénovations de logements par an. A noter que sur le marché de l’isolation des logements (parois opaques, toitures et fenêtres) la dépense des ménages en 2006 a été de 9,4 milliards d’euros. PART DES TPE ET PME L’étude de l'ACFCI d’octobre 2008 montre le poids des TPE et PME : • Sur la pose : les entreprises de moins de 50 salariés représentent jusqu’à 60 % de la filière « amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments » en fonction des sous-segments de la construction : isolation des murs, isolation de la toiture, des fenêtres ; • Sur la fabrication : la proportion est inversée (70 % sont des fabricants de plus de 50 salariés). POSITIONNEMENT DE LA FRANCE PAR RAPPORT À SES VOISINS Une étude de l’IFEN de novembre 2008, réalisée pour le compte du gouvernement français, a évalué à 255 000 salariés l'emploi dans les éco-entreprises en 2006. En l’Allemagne, l’emploi dans ce secteur est estimé à 1,5 million de personnes) dont 21 400 dans l’isolation thermique et 10 000 dans les énergies renouvelables. 14 QUESTIONSREPONSES Question de... Jean-Claude COGREL J’ai monté une petite structure de maîtrise d’œuvre qui s’appelle « La maison bio-climatique » et, surtout, j’ai travaillé 20 ans dans une Chambre d’Agriculture (j’aurais d’ailleurs souhaité que les Chambres d’Agriculture soient présentes). J’ai participé également à un colloque qui m’a beaucoup marqué, c’est « maisons paysannes de France ». C’était dans la région de l’Indre. Ma question, suite aux interventions sur la consommation d’énergie primaire (que j’ai trouvées très intéressantes) est la suivante : comment fabriquer des éco-matériaux localement, en lien avec l’agriculture, par ailleurs en crise dans certaines productions ? Par exemple, les produits d’isolation à base de bois ne sont pas fabriqués en France. La vague de l’éco-construction nous vient des pays nordiques, d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche. On pourrait parler de l’expérience du Voralberg par exemple, qui est très connue et très intéressante sur le bois et les isolants naturels. On commence à trouver des produits à base de paille également. On est capable de fabriquer des cloisons en paille : elle est pressée à la vapeur et se tient en cloison par la lignine de la paille et sans aucun adjuvant ni colle. J’ai été frappé par le manque d’information sur ces filières. J’ai travaillé à Kerguehennec dans le Morbihan. Les propriétaires n’ont pas trouvé de solution pour construire un bâtiment avec les matériaux qu’ils cultivaient dans leur ferme. Réponse de... Hervé DANIEL Je peux donner un premier niveau de réponse sur le sujet parce que nous sommes associés à certaines initiatives. L’une des forces du territoire, c’est notre capacité d’élevage et d’agriculture. Ainsi, par exemple, du fait de la présence de Valorex sur le Pays de Fougères, qui a développé des produits à base de graines d’oléagineuses, riches en Omega 3, la Chambre d’agriculture a incité les agriculteurs à planter du lin oléagineux. Cependant, ce choix économique n’est intéressant que s’il y a valorisation de l’écoproduit, en l’occurrence la paille de lin. Nous en sommes aux tous débuts, mais nous sommes confrontés à un réel débat de fond sur la cohabitation de l’agriculture pour l’alimentation humaine avec l’agriculture pour la production d’autres biens. Il ne faudrait pas utiliser des surfaces qui sont destinées à l’alimentation pour les détourner de leur sens. Il faut réussir à produire à la fois de la nourriture mais aussi des produits qui peuvent être utilisés pour des fins non-alimentaires. Ce sont des questions de culture, d’accompagnement de projets entre la dynamique agricole et la dynamique industrielle. Ce ne sont pas les mêmes modèles économiques. Il est cependant possible de développer des partenariats innovants. Il faut ensuite identifier qui porte l’investissement de l’outil industriel. C’est souvent l’écueil. Ne nous trompons pas de cible : l’énergie renouvelable, c’est important. Mais si nous voulons atteindre les objectifs du protocole de Kyoto, le véritable enjeu est l’économie d’énergie au sens large. Le ratio est de 1/4 de l’effort sur les énergies renouvelables et de 3/4 sur l’économie d’énergie, aussi bien dans le chauffage que sur la consommation d’énergie pour fabriquer les matériaux. Il est nécessaire d’observer les expériences menées dans les autres pays européens. Il est vrai que nous subissons la pression d’acteurs beaucoup plus industrialisés que nous. Il nous reste deux solutions : soit nous importons les matériaux, soit nous nous organisons pour les fabriquer localement. Réponse de... Les intervenants du panorama de l’éco-construction Hervé DANIEL : Directeur de Créativ prospective de la CCI) (Cellule de Danièle PETITEAU : Chef de projet Mutations Industrielles pour le Pays de Redon et Vilaine / MEDEFI Samuel TIGER : Animateur de l’Espace Info Energie pour les particuliers et chargé de mission Climat/Energie du Pays de Redon et Vilaine Samuel TIGER Il est clair que l’effort primordial est à réaliser sur les économies d’énergie avant même de penser aux énergies renouvelables. Concernant les filières locales, nous avons maintenant des exemples de filières qui se sont développées en Bretagne. Je pense notamment à la filière agricole pour le chanvre. Des groupements d’agriculteurs produisent, transforment, vendent et distribuent leurs produits. Ce sont des circuits relativement courts avec des produits manufacturés de très bonne qualité. Dans d’autres domaines, je pense à la ouate de cellulose qui est en forte augmentation. On trouve aussi des fabricants de plaquettes de bois. Certaines maisons en éco-construction ont une isolation de plaquettes de bois sèches en caissons dans le mur, avec des coûts très faibles et des matériaux naturels produits et transformés localement. On a beaucoup de retard dans le travail des fibres de bois. On a connu le même retard sur les équipements d’énergie renouvelable, notamment les chaudières bois que nous importons. Même chose pour le photovoltaïque. Pour information, concernant le déchet-bois, une étude a été menée sur un ensemble de Pays sur le potentiel des déchets-bois mobilisables à l’échelle du temps. 15 Table Ronde Formation L ’objectif de cette table ronde est de réfléchir à l’offre de formation du territoire et principalement à son adéquation au regard du besoin des entreprises. face les entreprises du bâtiment qui souhaitent professionnaliser leurs salariés en éco-construction, l’expérience de l’entreprise Cardinal est particulièrement intéressante. Le Conseil Régional de Bretagne réalise, en partenariat avec les acteurs locaux, une analyse des besoins en formation du territoire afin de déterminer les secteurs et donc les besoins en formation qui seront prioritairement soutenus. Solutions alternatives mises en place par les entreprises : le centre de formation interne L’Education Nationale, consciente de l’évolution des besoins des entreprises, adapte ses formations pour tenir compte de ces nouveaux besoins. Yves CARDINAL (Groupe CARDINAL) Le groupe Cardinal étant positionné sur le gros œuvre, les difficultés de recrutement sur les maçons-coffreurs, principal métier recherché par le groupe, l’ont amené à créer son propre centre de formation en interne. a compétence L d’une entreprise, c’est la compétence de ses salariés Depuis de nombreuses années, le groupe mise sur la montée en compétences de ses salariés pour assurer sa propre progression. Faute de candidats, l’entreprise a dû se tourner vers des personnes qui n’avaient aucune qualification dans le bâtiment et qui étaient en quête d’une rémunération rapide. Les entreprises et les branches professionnelles sont, elles aussi, fortement mobilisées sur la thématique de la formation, conscientes que la performance de l’entreprise passe par la qualification des salariés. Cette table ronde est une première étape vers la mise en place d’un atelier formation. Programmé pour septembre, il est ouvert à tous et regroupera toutes les structures ou individus intéressés par la thématique et désireux de construire l’offre de formation du futur. Afin d’illustrer les problématiques de formation auxquelles doivent faire 16 Formation théorique es dispositifs de D formation classique inadaptés aux besoins du groupe Malgré des actions spécifiques développées avec les organismes de formation initiale et continue classiques, le nombre de personnes formées était largement insuffisant pour répondre aux besoins du groupe. Le niveau de rémunération étant peu attractif pendant la formation, les abandons en cours de cursus étaient particulièrement élevés (plus de 80%). Dès leur entrée en formation, l’entreprise a souhaité payer ses salariés au SMIC. Un travail est également mené pour proposer à tous des perspectives d’évolution et de progression dans l’entreprise. es résultats quantiD tatifs et qualitatifs très intéressants Avec 75% de candidats formés et opérationnels à l’issue de la formation, et un sentiment fort d’appartenance à l’entreprise, l’expérience est une réussite pour l’entreprise. n nouveau challenge : U le perfectionnement des salariés en poste Équipe CARDINAL ne expérience U en prise directe avec les besoins des entreprises Afin de pallier les difficultés de motivation des candidats, le groupe a choisi de cibler des personnes plus âgées (20/35 ans), en réorientation professionnelle. La sélection des candidats s’est faite sur les aptitudes des personnes, en partenariat avec les acteurs locaux et grâce à des outils élaborés en concertation avec l’ANPE. Le groupe a développé une méthodologie d’intégration progressive dans un environnement de travail réel, avec dans un premier temps l’acquisition de notions de bases, puis une formation complète avec des professionnels de l’entreprise, au fait des problématiques de terrain, et enfin une mise en situation réelle sur chantiers. Une fois opérationnelles, les personnes sont accompagnées par un tuteur pendant 12 à 18 mois pour faciliter l’intégration dans l’entreprise. Si les besoins en recrutement se sont réduits, l’entreprise concentre désormais ses efforts sur le perfectionnement ou le développement de nouvelles compétences des salariés en poste. Le repérage des salariés à former se fait via les chefs de chantier, tous les échelons sont mobilisés. C’est une forme de reconnaissance qui permet de fidéliser les salariés. La concertation entre entreprises et organismes de formation est indispensable pour éviter que les formations soient en décalage avec les besoins des entreprises. Les entreprises doivent également définir le plus précisément possible leurs besoins. Cette méthodologie est tout à fait transférable à la problématique de l’éco-construction en général. Il faut identifier les professionnels déjà formés et susceptibles de transmettre leur savoir faire. Le rôle de la Région Marie CHEVALIER (Conseillère Régionale de Bretagne ; secrétaire de la commission formation) et Nathalie GUIDOUX (déléguée territoriale - Conseil Régional de Bretagne) a formation : L un outil pour faire face au chômage Avec une augmentation de 80% du nombre des demandeurs d’emploi entre mars 2008 et mars 2009, et un pic à 120% pour les jeunes de moins de 26 ans, le Pays de Redon et Vilaine est particulièrement touché par la crise. La formation, principale compétence de la Région avec 50% du budget alloué à cette thématique, est un des leviers mis en avant pour favoriser la sortie de crise et la reprise d’emploi. Tuteur CARDINAL 17 Table Ronde Formation n maillage étroit avec U les acteurs locaux de l’emploi, les représentants des entreprises et les organismes de formation Le Conseil Régional de Bretagne a développé, sur chaque Pays, des outils de proximité : les Maisons de la Formation Professionnelle (MFP). Prenant appui sur des réseaux préexistants et des lieux d’accueil déjà connus du public, le réseau MFP a pour vocation d’informer le plus grand nombre sur les dispositifs de formation professionnelle, mais fait également remonter au niveau régional les besoins spécifiques du territoire. L’instance de pilotage de la MFP, le Comité de Coordination Locale, qui regroupe les acteurs locaux de l’emploi et de la formation ainsi que les partenaires sociaux, s’appuient sur un diagnostic partenarial pour identifier les secteurs puis les métiers prioritaires pour le territoire. Cette démarche locale s’articule avec les orientations des autres territoires bretons et s’inscrit dans la stratégie régionale emploi/formation. L’éco-construction tient une place de plus en plus importante dans la stratégie de formation du Conseil Régional de Bretagne. Des modules éco-construction spécifiques feront l’objet d’un cahier des charges au 2nd semestre 2009, en complément des formations déjà existantes qui intègrent des modules liés au développement durable. Si une grande réactivité est essentielle pour adapter nos outils de formation à la crise, le travail de fond programmé dans le prolongement de cette matinée est important pour construire ensemble l’avenir du territoire. 18 Lycée BEAUMONT - section bois La prise en compte par l’Education Nationale de la thématique éco-construction Philippe BEUCHOT (Lycée BEAUMONT de Redon) et Claude LE DILY (Inspection académique de la formation continue dans le Bâtiment et le développement durable) ne sensibilisation U pour tous et à tout âge La sensibilisation le plus tôt possible du plus grand nombre est un enjeu essentiel pour l’Éducation Nationale. Un travail sur le long terme et à tous les âges est également indispensable, d’où la nécessité de renforcer les liens avec les entreprises, pour construire un argumentaire pertinent auprès des jeunes et moins jeunes. Pour répondre au potentiel d’emplois lié à l’éco-construction, une offre de formation est en plein développement. Dès la première, grâce à la filière Sciences et Technologies Industrielles, les jeunes sont sensibilisés aux nouvelles énergies (éolien, photovoltaïque…). De nombreuses expérimentations sont également menées dans les établissements avec le concours de la Région Bretagne grâce au dispositif KARTA. es outils de formation D en pleine mutation Le Pays de Redon et Vilaine n’est pas en reste, que ce soit en formation initiale ou en formation continue. Au lycée Beaumont, dans le bâtiment, la filière bois est bien implantée avec un cursus qui va du CAP au Bac Professionnel pour le métier de menuisier agenceur. Des démarches sont par ailleurs en cours pour proposer des formations en apprentissage sur la construction en ossature bois, afin de répondre aux besoins croissants de la filière, en plein développement sur le Pays. La formation de maçon intègre également, grâce aux experts de l’Éducation Nationale, les process de mise en œuvre liés aux éco-matériaux. Multi-accueil de Redon Le GRETA, qui s’adresse plutôt à des adultes désireux de renforcer leurs compétences ou de changer d’orientation professionnelle, a également diversifié son offre de formation et introduit des modules de formation en éco-construction. A partir des référentiels existants, en intégrant des modules spécifiques élaborés en partenariat avec les professionnels, les formations répondent de mieux en mieux aux besoins des entreprises. Réactivité et souplesse permettent de répondre aux évolutions que connaissent les métiers du bâtiment. Un travail de fond en lien avec les entreprises est en cours pour faire évoluer de façon globale les référentiels de formation, afin qu’ils intègrent les problématiques écologiques en général et de l’éco-construction en particulier. Intervention de Claude Le Dily « Le service formation continue de l’Education Nationale s’inscrit dans une logique démocratique d’ouverture à tous, pour des diplômes reconnus nationalement et avec une approche d’ordre scientifique puisque nous sommes à un tournant institutionnel qui nous oblige à réfléchir, et non pas à apporter des réponses toutes faites. Et le très bel exposé tout à l’heure de Monsieur Samuel TIGER montre bien où sont les questionnements qui se posent. Dans nos centres de formation, nous sommes aussi là pour former des éco-citoyens ou des citoyens en prise avec les enjeux du monde contemporain. Et, en termes de principes d’action, encore une fois, une approche prudentielle est à privilégier, qui pèse bien les différents enjeux, qui réfléchit aux questions et toujours avec la même approche d’ordre scientifique, ce qui n’exclue pas pour nous l’innovation, l’expérimentation. » Une offre complémentaire, spécialisée en éco-construction Eric ROGER (Noria et Compagnie) et Mickaël MICMACHER (Fédération OFECO) ’éco-construction L ou la nécessité d’une approche globale De la conception à la réalisation en passant par la réhabilitation, l’éco-construction doit proposer une approche globale à la fois économique, sociale, énergétique, écologique… Cette transversalité doit se retrouver dans les formations proposées. La préoccupation territoriale est fondamentale pour l’éco-construction, à travers la valorisation des ressources locales, tant les ressources naturelles que les ressources humaines (emplois non-délocalisables, valorisation des compétences locales…). ’éco-construction : L une évolution structurelle En savoir plus OFECO (Fédération Nationale des Organismes de Formation professionnelle à l’Eco-Construction) : Après deux ans de travail et de concertations, en parallèle avec le réseau éco-bâtir, les organismes de formation professionnelle à l'Eco-Construction ont décidé de se fédérer au niveau national. Forte de douze structures adhérentes réparties sur tout le territoire français et renforcée par la présence d’experts comme Jean-Pierre Oliva (thermicien en éco-construction), la fédération a pour objectif de fédérer les acteurs, pour agir au niveau national et apporter des réponses globales aux problématiques de l’éco-construction. Après avoir été des précurseurs, ils bénéficient aujourd’hui de l’évolution de fond qui touche le secteur. C’est, en effet, un mouvement porté par l’ensemble de la population, une évolution structurelle. De nombreux adhérents de la Fédération travaillent sur l’écoconstruction depuis près de 35 ans. Echantillons matériaux naturels isolant liège expansé - brique terre cuite 19 Table Ronde Formation es formations D modulables en fonction des publics Cette évolution structurelle de la demande nous a amenés à construire des réponses en matière de formations destinées à différents publics : • Les professionnels du bâtiment en activité : architectes, thermiciens, maçons, charpentiers… Jusqu’aux peintres. Tous les corps de métiers sont concernés ; • Les jeunes en orientation et les personnes en réorientation professionnelle ; • Les institutionnels pour permettre une prise en compte des problématique de l’éco-construction dès d’élaboration des projets et la rédaction des cahiers des charges de leurs appels d’offres. es démarches L de référencement de ces formations Grâce à la validation par le registre national des certifications professionnelles (RNCP) du référentiel de formation élaboré par les membres de la Fédération, un titre professionnel sera proposé d’ici la fin d’année par les structures membres de l’OFECO : le titre de maçon en éco-construction et maçon éco-bâtisseur (niveau V). Ce titre s’inscrit qui plus est dans le programme européen Léonardo qui permet une reconnaissance des formations dans cinq autres pays européens. Sur le territoire de Redon, 4 sessions de formation ont déjà eu lieu depuis mai 2008. Parallèlement à ces démarches, les membres de la fédération proposent des formations courtes (de 2 à 10 jours) à destination des professionnels en activité et des institutionnels, aussi bien sur de l’initiation que sur du perfectionnement. Notre démarche n’est pas de dire aux professionnels que ce qu’ils font n’est pas bien, mais plutôt que nous sommes là pour leur apporter des compétences complémentaires. Cela leur permettra de mieux répondre aux besoins et d’avoir vraiment une démarche de conseil, ainsi que d’avoir une approche transversale des chantiers, des demandes des clients ou des maîtres d’ouvrage. Une demande de reconnaissance du titre a été déposée au CNCP, ce qui permettra aux personnes titulaires d’avoir une réelle reconnaissance directe par la branche professionnelle de leur qualification. Des démarches similaires sont en cours sur des référentiels de Conseiller en éco-construction et Conseiller en rénovation des bâtiments (niveau III et IV). Enfin, nous travaillons en ce moment sur des formations spécifiques en partenariat avec de grands organismes de formation. Technique de coffrage et construction Pisé - Terre crue banchée L’objectif de la fédération est bien de proposer des réponses globales sur tout le territoire national en favorisant la mise en réseau des compétences et des ressources. Nous nous positionnons bien en complémentarité avec les acteurs traditionnels de la formation. Nous souhaitons faire partager notre expérience et transmettre nos savoir-faire. Technique BTC - Fabrication de Briques de terre comprimée en terre crue 20 Une démarche de labellisation mise en place par les fédérations professionnelles (CAPEB et FFB) Pierrick COLLET (COLLET Couverture - Redon et Syndicat de Pays de la Fédération du Bâtiment) n soutien U de la fédération La Fédération du Bâtiment a mis en place une charte « Bâtir avec l’environnement » qui est un véritable engagement professionnel. Les artisans et entrepreneurs qui adhèrent à cette charte de la FFB s’engagent, tant dans la construction des bâtiments neufs que dans la rénovation des bâtiments existants, à tout mettre en œuvre pour les rendre plus performants sur les plans énergétique, environnemental et sanitaire. Cette charte permet de donner aux entreprises qui s’y engagent un label, une identité visuelle et se décline par un dispositif de formation aux économies d’énergie et à la construction durable. Pierrick COLLET Une mutation à réussir Le défi lancé à notre profession est énergétique, il est environnemental bien sûr, mais il est aussi et surtout économique. C’est un triple défi qui entraîne, pour l’ensemble des partenaires de la construction, un changement total et un bouleversement profond des habitudes. De nouvelles contraintes vont se poser à nous, bien sûr. Aucune n’est insurmontable. Nous sommes tous très impliqués et on a tous commencé à prendre ce virage. Il s’agit maintenant de perfectionner nos interventions pour y parvenir. Le bâtiment n’a pas le choix, il doit réussir sa mutation. Cette mutation est à la fois une réponse à une demande qui vient pour partie du marché (le client, aujourd’hui, est demandeur de solutions plus en harmonie avec l’environnement) et pour partie de nouvelles règles issues du Grenelle de l’Environnement. Nous ne devons pas rater le virage de la construction durable. Un véritable défi est lancé à notre profession. e contenu de la L formation proposée aux professionnels Nous mettons déjà en place sur le territoire une formation aux économies d’énergie pour les entreprises artisanales du bâtiment (FEEBAT). et Vilaine dans ce domaine : 132 entreprises, depuis début mars 2009, ont signé cette charte d’engagement dont 20 entreprises sur le territoire. Concrètement ces entreprises s’engagent à suivre des modules de formation qui, à l’avenir, pourront se dérouler sur le territoire. A la rentrée de septembre, par exemple, on va pouvoir lancer sur le Pays de Redon les premiers modules qui, jusqu’à maintenant, étaient plutôt réalisés sur Rennes. En conclusion, je n’ai pas de doute sur les savoir-faire des entreprises. Elles sauront répondre aux défis de l’éco-construction car c’est à nous, chefs d’entreprise, d’inculquer aux compagnons un peu plus de rigueur dans la façon de faire, dans la façon de traiter les produits. Le challenge à relever se résume en un petit peu de formation du personnel et des chefs d’entreprise. Il faut savoir que, depuis le début de l’année, il y a eu un engagement assez important de la Fédération d’Ille En savoir plus La formation FEEBAT Module 1 : « Connaître tous les aspects de ces nouveaux marchés et savoir vendre une offre globale à nos clients ». Ce module apporte aux entreprises des outils pour une approche globale de l’éco-construction. Il leur permet de préparer une offre globale de travaux d’amélioration énergétique intégrant plusieurs corps d’état, avec des hypothèses alternatives. Module 2 : « Maîtriser les outils et calculs pour mettre en œuvre efficacement un ensemble de technologies complémentaires ». Module 3 : « Mettre en œuvre des produits et procédés d’amélioration énergétique du bâtiment en maîtrisant les interactions entre les différents corps de métier ». Le module 3 propose d’aborder 9 technologies : • Isolation des parois verticales opaques et des planchers bas • Isolation des toitures et des planchers hauts • Ouvrants, fermetures et protections solaires • La ventilation • Chauffage à eau chaude • Chauffage à air • Eau chaude sanitaire 21 Table Ronde Formation Réponse de... Mickaël MICMACHER et Philippe BEUCHOT Sur le champ de l’éco-construction, la mise en place de formations modulaires courtes à destination des entreprises a permis aux professionnels de renforcer et diversifier leurs savoir-faire. Cette montée en compétences leur a permis de diversifier leurs activités et leur clientèle et leur permet aujourd’hui de consolider l’activité de leur entreprise. QUESTIONS-REPONSES Réponse de... MARIE CHEVALIER : Pour mémoire, ce travail va donner lieu ensuite à un travail en atelier sur la durée. Nous pouvons retenir que l’ensemble des intervenants a insisté sur le fait que les acteurs n’étaient pas dans une logique de concurrence et que face à l’urgence qui s’impose à tous, un travail partenarial est indispensable. L’offre de formation est globale sur la Bretagne. Il ne s’agit pas, pour chaque Pays, de dire « Moi, je veux ça ». Il faut évidemment qu’il y ait une cohérence. Donc c’est juste une méthode de travail qui a permis d’identifier que, sur le Pays de Redon, on avait cette demande de formation dans le secteur du bâtiment. Nous avons pu également voir que les entreprises sont en mesure de développer leurs propres outils, pour répondre à leurs problématiques spécifiques. Recenser et valoriser les initiatives les plus intéressantes, favoriser leur transfert, tel est l’un des enjeux auxquels les acteurs doivent répondre. Il y a une chose dont on a beaucoup discuté en commission de formation, c’est de savoir s’il faut vraiment des formations complètes en éco-construction dans le bâtiment ou seulement des modules. Je vous assure que ça nous a beaucoup occupés. Donc, je ne sais pas s’il y a vraiment une réponse, à donner, de façon catégorique. Personnellement, je pense que les modules permettent déjà d’avancer et de répondre à l’urgence. Question de... Claire CARTIEAUX Je voulais rebondir sur ce que Marie CHEVALIER a dit. Vous parliez d’une priorité sur le bâtiment, par rapport au comité local. Pourriez-vous en dire un peu plus ? Merci. 22 Les modules offrent une souplesse et une réactivité qui répondent aux besoins des professionnels du secteur. Cette approche est complémentaire d’un travail de fond, sur la durée, qui permet aux plus jeunes de se former et à tout ceux qui le souhaitent de changer d’orientation professionnelle. Cette démarche est nécessairement plus longue et s’appuie sur des moyens plus lourds. Question de... Pierre-Yves REBOUX Quelle cohérence entre les organismes de formations et les initiatives des entreprises ? Réponse de... Marie CHEVALIER Le lien institution / entreprise C‘est effectivement un enjeu important : « Quel lien peut-on faire concrètement avec les entreprises… ? » Au niveau local, c’est l’un des objectifs de la maison de la formation professionnelle : faire le lien entre les entreprises et les organismes de formation. Au niveau régional, le Comité de Coordination Régional de l’Emploi et la Formation Professionnelle (CCREFP), auquel participent les branches professionnelles, est associé à toutes les décisions relatives à la formation. Dans cette perspective, l’apprentissage est sans doute une méthodologie qui facilite des relations entre formation théorique et formation pratique en entreprise. Réponse de... Claude LE DILY et Philippe BEUCHOT La place des entreprises dans l’élaboration de la formation Au sein de l’Education Nationale, les branches professionnelles ont une voix prépondérante dans l’élaboration des diplômes. Ceux-ci s’articulent autour de 2 axes complémentaires 1 • « Le référentiel des activités professionnelles », entièrement élaboré par les professionnels. 2• « Savoir théorique, savoir scientifique » qui doit être au service des activités professionnelles. Au sein de l’Éducation Nationale, la formation professionnelle est souvent moins bien identifiée que la formation générale, les établissements sont également mois nombreux et moins connus, mais ils sont en lien étroit avec les entreprises. Dans les établissements technologiques et professionnels, les chefs de travaux sont en contact quotidien avec les entreprises, ils sont à l’écoute et essayent d’adapter les formations aux besoins des entreprises en fonction du contexte local. Danièle Petiteau Quelle prise en compte de l’éco-construction dans la formation des architectes ? Réponse de... Mickaël MICMACHER Réponse de... Marie CHEVALIER Les enjeux macro et micro de la formation Les outils de formation doivent répondre à deux enjeux : La formation générale de base, avec les fondamentaux, qui même si elle doit intégrer les évolutions sociales, économiques et techniques, est un outil stable capable de former quelle que soit la conjoncture. Force est de constater que cette thématique est peu traitée dans les écoles d’architecture. Seul un module est proposé en dernière année. Toutefois, certaines écoles commencent à intégrer cette thématique de manière transversale durant tout le cursus de formation comme à l’Ecole d’architecture de Saint Etienne. Il est intéressant de constater que cette démarche s’est mise en place à l’initiative des étudiants. La formation tout au long de la vie qui permet de faire évoluer les compétences des professionnels et qui doit donc être en prise directe avec leurs problématiques mais également tenir compte de la conjoncture. Depuis fin 2007, l’ordre national des architectes a mis en place une démarche offensive auprès de ses adhérents sur la question de la formation continue d’une façon générale, avec l’obligation pour les architectes en activité de se former régulièrement (ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent). Réponse de... Cette formation professionnelle obligatoire pour les architectes porte sur deux thèmes : A retenir La formation professionnelle se décline selon trois approches : • La formation initiale qui apporte une base générale au jeune, lui permettant ensuite une intégration et une évolution professionnelle. • La formation en alternance (contrat d’apprentissage et de professionnalisation) qui alterne formation classique et temps en entreprise. • La formation continue : - La formation continue longue, qui s’articule avec les orientations de la Région et les besoins des entreprises, permet d’offrir des perspectives d’avenir aux salariés. - Des modules courts, souples et rapides à mettre en œuvre : ils sont élaborés en lien direct avec les branches. Question de... Marie CHEVALIER et Jean-Pierre PANHALEUX Préparer l’avenir quelle que soit la conjoncture La formation, et plus particulièrement la formation en alternance, est un outil fondamental pour préparer l’avenir des entreprises. Un apprenti aujourd’hui, c’est un professionnel compétent dans 2 à 3 ans, c’est un créateur, un repreneur, un collaborateur pour demain. Malgré la crise, il est important que les professionnels se mobilisent pour prendre des jeunes en apprentissage. Les jeunes sont aujourd’hui attirés par l’apprentissage et les métiers du bâtiment en particulier, il ne faut pas les décevoir. • L’accessibilité pour les personnes handicapées, à mobilité réduite, ou les personnes âgées ; • Le développement durable, ou la construction environnementale. Un des enjeux liés à l’éco-construction est l’amélioration énergétique des bâtiments. En effet, si la construction neuve a longtemps été le moteur du secteur, c’est aujourd’hui la rénovation qui génère le plus d’activité pour les entreprises. Ce sont donc plusieurs milliers de salariés qui sont à former pour répondre à cet enjeu. C’est également un marché énorme pour les entreprises qui sauront négocier ce virage. 23 Table Ronde Formation règles professionnelles et on n’a pas d’avis technique sur la paille. On parle de la construction bois. Ca fait des siècles que l’on fait de la construction bois en France, le DTU n’existe que depuis 1989. Pour la construction terre, surtout ici en Bretagne, il y a des règles professionnelles mais pas de DTU. Pourtant vous avez des centaines et des milliers de maisons en Bretagne en construction terre. Toutes ces questions sont en cours de traitement mais prennent du temps. Le rôle des institutionnels et donneurs d’ordre publics est fondamental pour accélérer la prise en compte des problématiques de l’éco-construction dans le bâtiment. L’intégration dans les cahiers des charges des appels d’offre des critères éco-construction, économie d’énergie, utilisation des ressources locales en termes de matériaux, de bois, isolantchanvre, ou autres. accélérera la montée en compétences des professionnels. C’est le thème de la table ronde suivante. Question de... Danièle PETITEAU La réglementation est-elle un frein à l'innovation et à la mise en œuvre de nouvelles formations ? Réponse de... Claude LE DILY Les acteurs de la filière, notamment associatifs, se mobilisent pour raccourcir les délais d’instruction du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Les freins à l’utilisation des éco-matériaux sont liés au 24 système qualité français qui est relativement lourd. Il requiert de nombreux agréments techniques, mobilise un nombre important d’acteurs. Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, des associations ont demandé une simplification des procédures et un raccourcissement des délais d’instruction. Mais aujourd’hui c’est effectivement un frein. Cette procédure très lourde a également un impact sur le positionnement des assureurs qui ne peuvent pas prendre position tant que la règlementation n’est pas fixée. Réponse de... Mickaël MICMACHER Des distinctions sont à faire entre règlementation sur les éco-matériaux et sur les modes constructifs. Vous pouvez par exemple très bien faire une construction à ossature bois qui respecte un Document Technique Unifié (et donc avoir une règle professionnelle ou un DTU sur mode constructif). Pour autant, si vous utilisez le matériau paille comme isolant, bien que ce soit le meilleur des isolants puisqu’elle a une résistance thermique de 6, il n’y a pas encore aujourd’hui de Dans ce domaine, l’OFECO propose informations et conseils. La fédération intervient auprès des professionnels du bâtiment pour présenter l’ensemble des techniques constructives, des éco-matériaux et leur situation règlementaire. Une des questions qui reste en suspens c’est la prise en compte dans le financement de la formation du surcoût généré par l’utilisation des éco-matériaux. Les intervenants de la Table Ronde Formation Philippe BEUCHOT : Proviseur du lycée BEAUMONT de Redon Yves CARDINAL : Dirigeant du groupe CARDINAL Mickaël MICMACHER : Président de la Fédération OFECO Jean-Pierre PANHALEUX : Président de la CAPEB d’Ille et Vilaine Eric ROGER : Directeur de Noria et Compagnie, centre de formation professionnelle dans l’éco-construction Claire CARTIEAUX : Coordinatrice de la CADES Marie CHEVALIER : Élue au Conseil Régional de Bretagne et secrétaire de la Commission Formation Pierrick COLLET : Dirigeant de COLLET Couverture et Président du Syndicat de Pays de la Fédération du Bâtiment Nathalie GUIDOUX : Déléguée territoriale du Pays de Redon et de Vilaine / Conseil Régional de Bretagne Claude LE DILY : Référent pour l’inspection académique de la formation continue dans le Bâtiment et le développement durable 25 Table ronde sur la commande publique L a commande publique est un levier important pour la structuration de la filière éco-construction, par son effet d’exemplarité pour les concitoyens d’une part, et par son importance dans le chiffre d’affaire du Bâtiment d’autre part. Cette table ronde a eu ainsi pour objectifs de mettre en évidence le rôle de levier de la commande publique, de démontrer l’importance de l’implication des élus et enfin, de proposer des outils pour faciliter et favoriser le développement de l’éco-construction. La commande publique : un levier pour la structuration de la filière éco-construction Samuel TIGER (Espace info-énergie) Un bâtiment public a valeur d’exemple Une mairie, une école, une salle de sport sont fréquentées par des publics qui s’en imprègnent et y vivent. Ainsi, des particuliers qui souhaitent construire une maison s’intéresseront plus facilement à l’éco-construction si leur commune a elle–même favorisé 26 des modes de construction prenant en compte l’environnement pour ses bâtiments publics. ommande publique et C marché local Au-delà de cela, il est important que les communes ne conçoivent pas leur bâtiment comme une simple vitrine de l’éco-construction, mais qu’il y ait bien une réflexion en amont afin d’avoir une démarche globale. A titre d’exemple, il est plus intéressant de réfléchir d’abord à l’économie d’énergie, par la mise en place de lampes à basse consommation, avant même de vouloir mettre en place des énergies renouvelables en installant des panneaux solaires. La commande publique a un impact opérationnel sur les acteurs de la construction, à savoir les architectes, les constructeurs et les artisans. La mise en place de cahiers des charges ambitieux, par plusieurs communes d’un territoire, permet d’initier un marché. La création d’un volume suffisant incite les entreprises à se former à ces techniques pour ensuite pouvoir les proposer à d’autres publics. Il y a plusieurs exemples sur le Pays de Redon et Vilaine et notamment à Maure de Bretagne. On peut ainsi citer le fait que sept communes ont pris des délibérations pour exclure les bois exotiques de la fabrication et des constructions de leurs bâtiments. Intervention de Monsieur COLLET, chef d’entreprise COLLET COUVERTURE et président de la FFB Je vais profiter de cette rencontre pour interpeller ou tout simplement adresser un petit message aux donneurs d’ordre du marché public, donc aux élus. Il me semblerait intéressant d’avoir, dans ces objectifs de construction de bâtiment durable, un volet que je qualifierais de socio-économique, garant de la prise en compte de la qualité de la construction d’une part, et de l’emploi sur le territoire d’autre part. Ce type de décision donne un signal fort aux entreprises locales qui, si elles veulent se positionner sur ces marchés, vont préparer une offre correspondante. Dans un premier temps, les entreprises répondent à ces marchés, et ensuite s’interrogent sur leur offre à destination des différents publics. n engagement U des collectivités grandissant mais encore inégal (Exemple de l’étude sur le segment ossature bois) L’étude de la Cellule Economique de Bretagne publiée en avril 2009 fait un focus particulier sur un mode constructif : l’ossature bois. Elle rappelle l’importance de ce type de construction dans le marché global, et fait un état de la commande publique dans ce domaine. Elle met également en avant l’importance de la formation, de l’innovation et de la structuration de l’offre. En 2007, la maison ossature bois représentait 9% du marché breton, une part relativement importante soulignant la reconnaissance et l’acceptation du grand public. Sur le Pays de Redon et Vilaine, un tissu d’artisans et d’entreprises ayant acquis des compétences s’est ainsi développé. La première partie de l’étude concerne les organismes sociaux. Sur 22 organismes sociaux en Bretagne, huit ont déjà réalisé au moins une construction bois sur les années 2004-2008, soit un tiers des Multi-accueil de REDON organismes HLM, et quinze d’entre eux ont un projet pour les trois années à venir. Ceci montre la mobilisation importante et grandissante des organismes HLM. La deuxième partie de l’étude concerne les maîtres d’ouvrage publics que sont les communes, les Communautés de Communes, les Conseils Généraux et le Conseil Régional. Si, ces dernières années, les projets concernaient essentiellement des logements individuels, de plus en plus de projets de petits logements collectifs en structure bois voient le jour. Par ailleurs, outre les maîtres d’ouvrage publics, les constructeurs de maisons individuelles s’intéressent de plus en plus à la construction bois. De plus en plus de bâtiments publics sont réalisés en structure bois, et notamment par les Conseils Généraux et Régionaux. En effet, outre des collèges et lycées réalisés par les Conseils Généraux et Régionaux, trois des sept maisons départementales du Conseil Général 35 programmées sur le territoire seront en ossature bois. Il ressort également de cette étude que les préconisations du Grenelle de l’Environnement ont été un élément déclencheur, notamment avec la réglementation 2010 pour les bâtiments publics et 2012 pour les autres logements. La construction bois apparaît comme une solution technique apte à répondre à ces exigences futures. A retenir 30% du parc global de logements sociaux breton se situent sur Rennes et Vannes, donc directement accessibles en moins d’une heure par les entreprises locales. Intervention de Jean-Pierre Panhaleux (Président de la CAPEB d’Ille-et-Vilaine) Intervention d'Isabelle JOUAN (Maître d'œuvre) L’un des organismes HLM que nous avons rencontré, avec les collectivités locales, nous indiquait qu’il y aura prochainement un marché considérable pour la rénovation de bâti. Sur le secteur de Rennes, ce seront ainsi 600 immeubles qui seront à rénover. Autant dire qu’il y aura du travail pour les entreprises, et notamment pour la réalisation d’isolations par l’extérieur, la mise en place de double, voire de triple vitrage ou encore de peinture. Nous attendons que les conventions soient signées, signatures que nous souhaitons les plus rapides possibles. Que peut-on faire en matière de rénovation sans toucher au bâti ? Il est possible de baisser de 50 % le coût de fonctionnement du bâtiment : en prenant des mesures d’étanchéité à l’air par exemple vous résolvez 50 % des déperditions thermiques dans un bâtiment. 27 Table ronde sur la commande publique L’engagement des collectivités vis-à-vis de l’éco-construction est inégal : si les conseils régionaux et généraux sont relativement bien informés, les intercommunalités et les communes sont, pour l’instant et de manière générale, moins réceptives. L’éco-construction : un choix politique - Daniel CUEFF, Maire de Langouët / association BRUDED (Bretagne Rurale Urbaine et Développement Durable) es freins à lever pour L structurer la filière éco-construction Par ailleurs, les compétences sont difficiles à trouver, et ce tout au long de la chaîne. L’étude de la Cellule Economique de Bretagne réalisée en avril 2009 montre que le principal frein pour les organismes sociaux pour faire appel à l’éco-construction est la crainte de surcoût. Par manque de temps ou par crainte de ce surcoût, des schémas constructifs existants sont reproduits, au détriment d’une recherche d’évolution. Par ailleurs, l’étude met en lumière le manque de prise en compte du coût global du bâtiment (coût de construction d’un bâtiment et coût de fonctionnement). Or, cette notion est particulièrement importante pour un bailleur social par exemple, qui cherchera le meilleur compromis, tant pour lui que pour ses locataires. Enfin, les maîtres d’ouvrage publics insistent également sur le manque d’organisation de la filière régionale. Ils ont besoin d’être rassurés par une professionnalisation des acteurs et une organisation cohérente des différents corps de métiers. Daniel CUEFF Dès 2001, les communes membres de BRUDED ont convenu que l’ensemble des décisions prises le seraient en accord avec un développement durable, et particulièrement au regard du coût énergétique. Or, si on retrouvait les notions de cadre de vie, de qualité de vie, ou d’environnement dans les discours et professions de foi des élus, celle de développement durable en était encore absente. En 2008, les choses avaient bien changé et le développement durable figurait parmi les priorités de la majorité des communes. Mais, si aujourd’hui il y a beaucoup de croyants, il y a encore peu de pratiquants. es difficultés L rencontrées A retenir Le chiffre d’affaires des bâtiments publics représente aujourd’hui 11% de celui de la construction neuve, d’où l’importance d’avoir des cahiers des charges ambitieux en matière de bâtiments publics. 28 En matière d’équipements publics ou d’écoles conçus de façon traditionnelle, on constate des écarts de chiffrage très importants. L’analyse montre que c’est souvent l’égo du maire doublé de l’égo de l’architecte, qui crée des surcoûts. D’où la nécessité de rester extrêmement sobre. Les architectes ont intégré la notion de surcoût comme une notion obligatoire en matière d’écologie. Or, il n’y a pas de raison que l’écologie soit plus coûteuse. Plus que de construire des choses très coûteuses et très compliquées, la prise en compte de l’environnement doit, bien au contraire, amener vers la décroissance et le minimalisme. En premier lieu, les architectes ne sont pas toujours capables de déterminer les conséquences des bâtiments qu’ils dessinent en termes de coût et d’impact environnemental. Ce sont par la suite des mesures correctives qui sont mises en place. Se pose donc le problème crucial de la formation (actuellement, seule une école forme des ingénieurs puis des architectes à une meilleure prise en compte du développement durable : celle de Strasbourg). En second lieu, se pose le problème de la maîtrise d’œuvre. A titre d’exemple, la maîtrise des techniques d’isolation en ossature bois est indispensable pour éviter les sinistres des maisons en bois : le phénomène du point de rosée qui se produit entre le pare-vapeur et le pare-pluie peut provoquer un pourrissement de la maison de l’intérieur dont on peut ne s’apercevoir qu’au bout de dix ans. En outre, le respect du cahier des charges pose parfois problème : il arrive que le matériel installé par les artisans ne corresponde pas au matériel prévu. Ces derniers sont en effet très liés à des centrales d’achat qui mettent en avant la possibilité de réduction dans le cas de commande importante. Enfin, l’éco-construction peut être perçue comme une remise en cause. Le développement durable bouscule les habitudes et peut donner lieu à des phénomènes de rejet auxquels il faut être très vigilant. Pour résoudre ce problème, nous avons, par exemple, travaillé avec le Conseil Local de l’Énergie sur des micro-salons, dont un premier commence en octobre, réservé exclu- d’une ingénierie afin de concevoir un Bâtiment Basse Consommation (BBC) bien qu’ayant une ouverture au nord, et ce afin de prendre en compte ce projet de vie, ce projet artistique… Il est donc important ne pas de réduire l’écologie à des techniques ou à de la technologie : il doit s’agir avant toute autre chose d’un projet de vie. Lotissement - Bruno Servel - BRUDED sivement aux particuliers. Au cours de ces micro-salons, nous essaierons de proposer individuellement un projet sur quelques années pour réduire la facture énergétique des habitations. L’éco-construction : un secteur en évolution Devant ces difficultés, l’association BRUDED a décidé lors de sa dernière Assemblée Générale la création d’un « Waterloo de l’Environnement ». Le but sera d’identifier et de mieux comprendre les freins au développement durable et à l’écoconstruction en matière d’installation, de formations, de process… Il s’agira d’un rendez-vous sur invitation, probablement à Pontivy. Concernant le financement des projets en éco-construction, nous bénéficions en Bretagne d’un dispositif probablement unique en France : le dispositif ECO-FAUR. Ce dernier éco-conditionne les aides de la Région à des performances écologiques, thermiques notamment. Il vient abonder d’autres aides ou financements mis en place par les communes, les départements ou l’ADEME. Enfin et surtout, il est indispensable de prendre en compte la façon dont on veut vivre dans le bâtiment en question ou dans la maison. Deux exemples peuvent illustrer ce propos : • Le premier concerne un projet de maison de retraite pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’architecte en charge de ce projet avait proposé une esquisse d’un bâtiment très lumineux. Or, après avoir rencontré un spécialiste de cette maladie, le bâtiment se révéla inadapté à des personnes atteintes de cette maladie : la luminosité pouvait se révéler anxiogène pour les malades et priver ces derniers de repères. Dans ce cas précis, il était nécessaire de prévoir des zones d’ombre, de permettre la déambulation pour calmer les angoisses des malades ; • Le deuxième exemple concerne un artiste qui souhaitait que son atelier soit exposé au nord afin de bénéficier au mieux de la lumière du nord, considérée comme la lumière de la création. Ce projet a nécessité la mise en place Classe - Bruno Servel - BRUDED En savoir plus Différentes incitations financières existent : • Le crédit d’impôt • Les prêts bonifiés (Eco -PTZ, prêt à taux zéro) • La TVA à 5,5% sur la rénovation et sur le neuf dans le cadre du Pass-foncier • Des aides des collectivités territoriales (dispositif ECO-FAUR) • Des aides pour l’amélioration de l’Habitat… Intervention d’Eric VAUCELLE, en charge du projet d’éco-hôtel de La Gacilly au sein du groupe Yves ROCHER. Le discours de Monsieur le Maire de Langouët montre que, pour réussir un projet, quand on sort des sentiers battus, il faut être très motivé. Malgré toutes ces difficultés, vous y êtes arrivé parce que vous êtes un convaincu de l’écologie et que vous voulez faire avancer les choses. Nous avons eu un peu les mêmes problématiques sur notre projet. Il est difficile de se heurter à la réglementation, aux bureaux de contrôle qui ne sont pas encore à jour avec les nouveaux produits, tout en respectant des ratios économiques et en restant dans le cadre de la rentabilité de l’entreprise. Le projet montre que vous pouvez avoir des produits qui coûtent un peu plus cher au départ mais, qu’avec un raisonnement en coût global, on peut s’y retrouver. Je suis ingénieur de formation, et je rejoins un peu ce que vous dîtes : il ne faut pas laisser faire seuls les ingénieurs sans qu’il y ait quelqu’un pour les cadrer, ceci afin que l’objectif global du projet de vie ne soit pas oublié. Le projet doit, en effet, être ramené au bienfait de la personne qui vivra dans ce bâtiment. Il est donc important d’avoir des ingénieurs qui s’adaptent et des décideurs motivés qui puissent guider les professionnels, architectes et ingénieurs, afin d’arriver au résultat souhaité. 29 Table ronde sur la commande publique En savoir plus Les 14 cibles de la démarche HQE : Maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur Eco-construction 1. Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat 2. Choix intégré des procédés et produits de construction 3. Chantier à faibles nuisances Eco-gestion 4. Gestion de l’énergie 5. Gestion de l’eau 6. Gestion des déchets d’activité 7. Gestion de l’entretien et de la maintenance Créer un environnement intérieur sain et confortable Confort 8. Confort hygrothermique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif Santé 12. Qualité sanitaire des espaces 13. Qualité sanitaire de l’air 14. Qualité sanitaire de l’eau En savoir plus Méthodologies pour les élus en matière d’éco-construction Les organismes certificateurs : • CERQUAL attribue la certification Habitat et Environnement pour les collectifs et les logements groupés Erwan GALLET (Envirobat Bretagne) La démarche « éco-construction », si elle est suivie et mise en œuvre dans le respect des principes du développement durable, peut vous permettre de passer d’objectifs de moyens à des objectifs de résultats. Plus que l’utilisation de matériaux spécifiques, ce sont les performances qu’ils offrent et surtout leur meilleure mise en œuvre qui devront être prises en compte. L’objectif, visant à passer d’une démarche quantitative à une démarche qualitative, peut aussi s’inscrire dans un système de management environnemental : la certification. • CERTIVEA certifie les bâtiments tertiaires • CEQUAMI certifie les maisons individuelles de constructeurs • PROMOTELEC certifie les maisons individuelles ainsi que les logements groupés • CEQUAMI et PROMOTELEC certifient aussi les maisons rénovées A retenir © Pygmalion Rennes .Q.E.1, Habitat & H Environnement (H&E), A.E.U.2 : des outils méthodologiques pour se poser les bonnes questions Pour aider le maître d’ouvrage et les autres professionnels de la construction, il existe des grilles de questionnement qui peuvent accompagner l’approche globale du projet. 30 Ces démarches de développement durable permettent de structurer les objectifs et de favoriser leur concrétisation. Toutefois, ces référentiels ont aussi les défauts de leurs qualités. Normatifs, ils font parfois la part belle au conventionnel et peuvent brider l’innovation. Pour éviter ces écueils, motivation et compétence de tous les professionnels seront les meilleurs gardes-fous. 1. Haute Qualité Environnementale 2. Approche Environnementale de l’Urbanisme La réglementation thermique impose aujourd’hui 110 kWh par m2 par an d’énergie primaire pour les bâtiments utilisant l’énergie fossile et bois, et 190 kWh par m2 par an pour les bâtiments utilisant l’électricité (moyennant un coefficient de conversion énergie final/énergie primaire pour l’électricité de 2,58). Au 1er janvier 2011, la RT 2010 s’appliquera aux ouvrages publics et aux bâtiments tertiaires qui devront être labellisés BBC (Bâtiment Basse Consommation). Au 1er janvier 2013, cette réglementation s’appliquera à tout type d’ouvrage neuf. es grands principes L d’un bâtiment performant e c an 1 sobriété nd Te né ga 2 efficacité wa tt 3 renouvelables Un bâtiment performant c’est avant tout un bâtiment qui vise la sobriété des ressources, l’efficacité des systèmes (actifs ou passifs) et, cerise sur le gâteau, l’utilisation des énergies renouvelables. Ces dernières ne sont pas une obligation prioritaire, mais une option idéale. Deux tendances peuvent s’opposer en matière de bâtiment basse consommation. Un bâtiment conventionnel bardé d’énergies renouvelables peut se révéler entrer dans les critères de performances énergétiques du BBC bien qu’il s’agisse là d’un empilement de technologies pour compenser des déficits. Il est également possible de construire un bâtiment très performant, avec une isolation renforcée et atteindre ainsi plus durablement la performance énergétique. Pour concevoir un bâtiment performant, les objectifs doivent être pris le plus en amont possible 1 • Définir ses objectifs et ses besoins : Pour qui ? Pourquoi ? Où ? Comment ? Les référentiels A.E.U., H.Q.E., H&E, B.B.C notamment existent. Ils permettent de se poser les bonnes questions et de construire un projet adapté aux besoins réels. Réduire la taille de la construction peut également produire une économie permettant d’en augmenter la qualité. 2 • Penser le projet en coût global C’est-à-dire évaluer les coûts de fonctionnement amoindris par l’écoconception. Il ne s’agit plus seulement de s’intéresser au coût d’acquisition mais de prendre en compte également les coûts d’utilisation du bâtiment, notamment les coûts de maintenance, les coûts éventuels de remplacement du matériel. Un bâtiment bien conçu peut ainsi présenter un net avantage par rapport à un bâtiment surchargé en équipements. 3 • Sélectionner le terrain et anticiper l’orientation du bâti Le choix du terrain est très important car il permet notamment de bien orienter le bâti et de faire un choix pertinent au regard de la destination du bâtiment. Orienté au sud, le projet profitera des apports passifs du soleil en hivers et atteindra facilement une meilleure performance énergétique. L’été, ces apports moins désirables sont aussi plus simples à contenir avec cette orientation. Ceci souligne la nécessité d’avoir des règlements d’urbanisme compatibles avec une bonne orientation des bâtiments, des masques limités, comme bien d’autres choix de développement durable. 4 • Investir dans la conception La compacité du bâtiment favorisera également sa performance énergétique, en même temps qu’elle générera des économies de matériaux. Sa forme peut aussi avoir son importance. Réduire le nombre d’angles permet de réduire les ponts thermiques. Une distribution judicieuse des pièces qui privilégient les espaces de vie au sud et les locaux de service au nord poursuivra cette recherche de performance et ce souci du bien-être des utilisateurs. De larges ouvertures au sud permettront de profiter des apports solaires dont l’effet gagnera en cohérence si elles sont complétées par des matériaux à inertie. Pour parachever cette conception vertueuse, il faudra opter pour un éclairage naturel ou artificiel et un renouvellement de l’air efficaces, et choisir une production de chaleur à fort rendement, bien dimensionnée et si possible utilisant les énergies renouvelables. A retenir Un certain nombre de techniques permettent de minimiser les besoins en énergies : protection contre les vents dominants, isolation soignée, étanchéité à l’air minimisée, éclairage naturel et artificiel efficace, dimensionnement et utilisation corrects d’un système de production de chaleur idéalement renouvelable… en bout de chaîne un axe d’amélioration déterminant. 7 • Suivre les résultats Le retour d’expériences est le meilleur enseignement pour définir des pistes d’amélioration et s’inscrire dans un cercle vertueux participant réellement au développement durable. D’où la nécessité d’intégrer le suivi des résultats de l’opération dès la définition des objectifs et d’entrer dans une démarche d’amélioration continue. Les intervenants de la Table Ronde Commande Publique Pierrick COLLET : Dirigeant de Collet Couverture et Président du Syndicat de Pays de la Fédération du Bâtiment Daniel CUEFF : Maire de Langouët et co-président de l’association BRUDED Erwan GALLET : Chargé de mission pour Envirobat Bretagne Isabelle JOUAN : Maître d'œuvre pour Alliance Bois au Naturel, bureau d’études et de conseils en habitats écologiques à haute performance énergétique 5 • Soigner la mise en œuvre Coordonner les intervenants pour une meilleure prise en compte des objectifs par tous : le meilleur des isolants perdra de son intérêt s’il ne profite pas de la meilleure des applications. Il faudra donc veiller à atteindre une très bonne étanchéité à l’air. Jean-Pierre PANHALEUX : Président de la CAPEB d’Ille et Vilaine 6 • Accompagner l’utilisateur Rien ne sert d’avoir la meilleure machine, si le pilote ne sait pas la conduire. Le comportement est aussi Eric VAUCELLE : Chargé du projet d’éco-hôtel de La Gacilly au sein du groupe Yves Rocher Samuel TIGER : Animateur de l’Espace Info Energie pour les particuliers et chargé de mission Climat/Energie du Pays de Redon et Vilaine 31 Table ronde : l’innovation dans l’organisation L es interventions dans les tables rondes précédentes ont largement pointé l’importance de l’organisation, la nécessité d’avoir une approche transversale, globale dans l’écoconstruction pour être plus respectueux, à la fois de la nature et de l’humain. a mise en réseau L des professionnels de l’éco-construction En complément de l’innovation dans le domaine des matériaux, des modes constructifs, il est important d’approfondir les solutions que peut apporter l’innovation en matière d’organisation et de coordination, et la manière de favoriser l’émergence des initiatives locales. Beaucoup d’acteurs de l’économie sociale et solidaire se sont lancés dans l’éco-construction autour des années 1970 car cette démarche correspondait aux valeurs qu’ils défendaient. La construction d’une offre locale d’éco-constructeurs La démarche « éco-construction » va permettre de passer d’objectifs de moyens à des objectifs de résultats. Plus que l’utilisation de matériaux spécifiques, ce sont les performances qu’il offre qui devront être prises en compte. Pour passer d’une démarche quantitative à une démarche qualitative, il existe un outil : la certification. 32 Claire CARTIEAUX Coordination des Acteurs de l’Économie Sociale du Pays de Redon et Vilaine (CADES) Vilaine, coopérative d’activité et d’emploi du bâtiment qui accompagne et accueille des porteurs de projets, associations d’insertion professionnelle et enfin, des habitants ayant des projets d’habitat groupé en éco-construction et des associations qui ont des projets immobiliers et qui réfléchissent à la solution éco-construction. La Chambre Régionale de l’Economie Sociale (CRES) a ainsi fait un recueil d’expériences en éco-construction. Il montre la richesse et la diversité en termes d’innovation, l’importance du maillage entre les acteurs de l’économie sociale, ceux de l’insertion et le secteur industriel. Depuis décembre 2008, la CADES anime un groupe de travail d’une trentaine de personnes, sur le thème de l’éco-construction sur le Pays de Redon et Vilaine. Ce groupe de travail regroupe des personnes issues de différents types de structures : cabinets d’étude, maîtres d’œuvre, architectes, centres de formation professionnels, artisans, travailleurs occasionnels du Pays de Redon et Recueil d’expériences en éco-construction CRES Le premier objectif de ce groupe de travail est de faciliter l’interconnaissance des structures présentes sur le territoire. Dans cette optique, des fiches décrivant les savoir-faire des différents corps de métiers sont en cours de réalisation. Cette cartographie des savoir-faire permettra de déterminer les moyens et ressources mutualisables. En complément, une réflexion sur les possibilités de répondre à des appels d’offres en commun sera menée. profession a également mis en place un suivi pour s’assurer du respect des six engagements de la charte « Bâtir avec l’environnement ». Le deuxième objectif du groupe est la sensibilisation des élus et du grand public. A ce titre, la CADES a co-organisé le Festival cinématographique « Ensemble vert plus de sens » - Santé et développement durables, avec notamment une animation le 27 mai 2009 qui a réuni une centaine de participants. Dans l’optique de mettre en place des vitrines des savoir-faire des artisans du territoire, des projets de zones artisanales dédiées aux éco-artisans commencent à être soutenus par les élus, sur la Chapelle de Brain par exemple. Des visites de chantiers sont également organisées afin de présenter le principe concret d’une démarche globale. Elles permettent une mise en commun des pratiques dans le réseau pour une mise en cohérence des choix de systèmes constructifs. Cette initiative de terrain est donc particulièrement importante. Jean-Pierre PANHALEUX (CAPEB d’Ille-et-Vilaine) Les organisations professionnelles mettent en place différents outils pour organiser la filière et pour démontrer les savoir-faire des artisans. Par exemple, depuis 2001, la CAPEB a mis en place le label « éco-artisans ». Aujourd’hui, ce sont ainsi 46 artisans, dont 2 sur le Pays de Redon et Vilaine, qui se forment afin de conseiller au mieux leurs clients en matière d’éco-construction et d’efficacité thermique. Dans la durée, la La MEDEFI proposera dans le cadre de l’atelier qui sera mis en place sur ce sujet, le témoignage d’éco-artisans de Loire Atlantique qui ont choisi de se regrouper en coopérative avec le soutien de l’Union régionale des SCOP. Habitat 35, Aiguillon et d’autres ont entendu le message et semblent en tenir compte. e rôle des élus : L l’exemple des centrales d’achat éco-matériaux Daniel CUEFF, Maire de Langouët La possibilité de créer un chantier école sur le thème de l’écoconstruction est également à l’étude avec la Mission Locale, l’AIDE (une des associations intermédiaires du territoire), la Région et la DRTEFP. Ce chantier école aura pour buts de former des jeunes et des moins jeunes sur des techniques d’éco-construction, ainsi que d’avoir un rôle de vitrine de l’éco-construction. ’implication L des organisations professionnelles En savoir plus Les artisans n’ont pas toujours la possibilité d’acheter les matériaux nécessaires en volume suffisant pour bénéficier de prix attractifs. C'est notamment le cas pour le chanvre. De ce fait, leur marge commerciale est plus réduite. Il faut explorer les solutions organisationnelles qui permettent aux artisans de mieux gagner leur vie sans forcément passer par ces notions de marge commerciale. Des actions sont également menées pour la construction de diagnostics partagés. Les entreprises doivent en effet pouvoir s’organiser afin d’apporter un conseil de qualité aux donneurs d’ordre, et par là même favoriser une approche globale. Les collectivités ont un rôle important à jouer pour impulser la création de centrales d’achats dédiées- comme c’est en train de se faire par exemple sur la Communauté de Communes du Pays de Rennes. Une réflexion est menée par différents organismes afin de mettre en place des outils de regroupement des artisans, ce qui leur permettra de pouvoir se positionner sur de grands chantiers de donneurs d’ordre publics. Enfin, il est important de défendre une solution adaptée aux entreprises artisanales de moins de 10 salariés, comme la mise en place de lots séparés par les organismes. 33 Table ronde : l’innovation dans l’organisation Remettre l’humain et la santé au cœur de la réflexion Isabelle JOUAN - Maître d'œuvre en BIO CONSTRUCTION L’approche globale de l’écoconstruction doit intégrer l’aspect santé. La construction écologique c’est à la fois une performance énergétique, des matériaux écologiques et une troisième notion indissociable : la santé. Éco-hôtel de La Gacilly deux démarchent, de part leur rigueur respective, nous permettent d'aller vers l'excellence. a structuration des L différents acteurs Eric VAUCELLE, en charge du projet éco-hôtel de La Gacilly au sein du groupe Yves ROCHER Il y a un parallèle à faire entre la démarche éco-construction et la démarche de certification sécurité : les deux nécessitent la mise en place de procédures. Au départ, bien que tous s'accordent de sa nécessité, la sécurité peut être vécue comme une contrainte avec des nouvelles règles, et un code du travail qui s'épaississait au fil du temps. La mise en place des règles de développement durable se fait à peu près dans les mêmes conditions. Il y a beaucoup de formalisme à respecter pour justifier de l’application des normes BBC, Eco-label : il faut prouver ce qui a été fait. Il faut une traçabilité très forte. Mais ces 34 Si le projet de l’Eco-Hôtel a été un succès, c’est en grande partie parce qu’une seule et même personne était en charge des questions écologiques et faisait le lien avec les entreprises. De la même manière, les projets se trouvent simplifiés si les entreprises ont une personne en interne pouvant répondre aux interrogations du donneur d’ordre. Ainsi, pour les entreprises ou les bureaux d'études ne disposant pas toujours des connaissances nécessaires, un travail bibliographique et historique a dû être réalisé afin de trouver des matériaux adaptés et agréés. Il est également important de créer des réseaux. Sur chaque site du groupe, un responsable développement durable (selon les entreprises, ce peut être la même personne que le responsable environnement) a ainsi été nommé. Cette mise en réseau permet de communiquer et de comparer les bonnes pratiques. Enfin, de la même façon que les ouvriers et chefs d'équipe suivent une formation liée à la sécurité, il serait intéressant de leur proposer une formation en lien avec l’écologie. Il est en effet important qu’un ouvrier ait conscience que mettre du chanvre, ce n’est pas la même démarche que mettre de la laine de roche. Il ne suffit pas de créer un bâtiment performant d’un point de vue énergétique, encore faut-il construire un bâtiment respectueux des personnes qui le construisent et des gens qui y habiteront. Il est nécessaire de prendre en compte les émanations qui peuvent provenir des matériaux utilisés, des peintures, des équipements… C’est aussi aux élus d’impulser cette démarche. Construire écologique nécessite une approche transversale. Dès la conception, il est nécessaire de donner de l'importance aux souhaits et les attentes de la personne qui va y habiter. Tous les corps de métiers doivent obligatoirement travailler ensemble et redonner du sens aux choses. L’humain doit être au centre des décisions et des choix constructifs. Le rôle des TPE / PME et les obstacles à surmonter Isabelle JOUAN - Maître d'œuvre en BIO CONSTRUCTION Les TPE/PME sont aussi bien armées que les moyennes et grandes entreprises sur cette nouvelle approche éco-construction Les entreprises qui savent faire aujourd’hui de la qualité verront très peu de différence entre mettre une laine de verre ou mettre une laine de chanvre : la différence réside dans le sens du choix. Il est essentiel que chaque intervenant sur le chantier, du donneur d’ordre au compagnonartisan comprenne les raisons du choix des matériaux : si on fait une étanchéité à l’air, il ne faut pas que l’électricien fasse un trou dans le pare-vapeur du charpentier. Sur ces aspects, une petite entreprise peut être réactive et faire comprendre ces enjeux à ses salariés. Il peut être à la fois intéressant pour les entreprises et plus rassurant pour le donneur d’ordres d’avoir un groupement d’entreprises qui soit responsable d’un lot complet (pose des menuiseries avec ossature bois par exemple), car au moment du test d’étanchéité à l’air par exemple, il faut un seul responsable juridique et technique, même s’il y a plusieurs entreprises derrière. Maison du développement - Maure de Bretagne es obstacles L à surmonter Des donneurs d’ordres qui ne raisonnent pas suffisamment en coût global. Une approche globale en termes de coût permet de comprendre que la construction écologique n’est pas plus chère que la construction classique. Lorsque la maison n’a pas besoin de chauffage, ce poste chauffage est en fait transféré dans la partie isolation. Des questions de formation Les architectes ne sont pas formés à faire de la maîtrise d’œuvre à l’origine. Au bout de cinq ans d’études, un architecte n’ayant pas de formation pratique, la solution est dans la co-construction avec les différents corps de métiers. En savoir plus Le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) a mis en place le dispositif Pass Innovation. Dans le passé, il y avait d’une part, les modes constructifs traditionnels déjà éprouvés et donc assurés et d’autre part, les nouveaux modes constructifs pour lesquels les assureurs pouvaient accorder une décennale en fonction de ce qui était négocié chantier par chantier. Avec le Pass Innovation, le CSTB réalise une analyse technique qui permet d’avoir une assurance sur deux ans sur un matériau ou un mode constructif nouveau. Le CSTB a organisé très récemment une réunion nationale avec les assureurs. Des réponses commencent donc à être proposées. Des questions de responsabilité et d’assurances (Monsieur PANHALEUX – CAPEB) Les organisations professionnelles se battent pour obtenir les garanties décennales en éco-construction. Tous les assureurs ne jouent pas le jeu de l’éco-construction. Aujourd’hui, des artisans en éco-construction travaillent sans garantie décennale. Il faut donc être très prudent. Intervenants de la Table Ronde : L'innovation dans l'organisation Claire CARTIEAUX : Coordinatrice de la CADES Daniel CUEFF : Maire de Langouët et co-président de l’association BRUDED Isabelle JOUAN : Maître d'œuvre pour Alliance Bois au Naturel, bureau d’études et de conseils en habitats écologiques à haute performance énergétique Jean-Pierre PANHALEUX : Président de la CAPEB d’Ille et Vilaine Eric VAUCELLE : Chargée du projet d’éco-hôtel de La Gacilly au sein du groupe Yves Rocher 35 Conclusions Conclusion Générale Claire CARTIEAUX Je remercie tout particulièrement la MEDEFI de nous avoir invités pour ce travail sur l’éco-construction, pour fédérer tous les acteurs de ce secteur. Et on voit bien la complémentarité des démarches des uns et des autres. Il faut citer également la Chambre des Métiers qui s’investit aussi fortement dans ce domaine et sur le Pays de Redon. Il n’y a pas trop d’acteurs pour œuvrer sur un axe fort pour ce territoire parce que, sincèrement, je pense que non seulement il y a énormément de potentiel en termes de professionnels localement, mais il y a également de la demande. Danièle PETITEAU Pour terminer, je rappelle que, les entreprises comme les élus peuvent solliciter les intervenants qui ont été invités ce matin. Ils sont autant d’experts qui représentent des soutiens très importants pour les aider dans le montage des dossiers, les accompagner dans une réflexion sur un cahier des charges par exemple. Leurs coordonnées sont dans les dossiers des participants, avec les éléments techniques et les présentations des structures qu’ils nous ont transmis et qui constitueront la base de travail pour l’avenir. Merci de votre participation. Danièle PETITEAU 36 Discours de clôture Jean-Claude TROCHET (maire-adjoint de Maure de Bretagne) « Je suis Jean-Claude TROCHET, maire-adjoint de Maure-de-Bretagne et Vice-Président de la Communauté de Communes. Je voudrais d’abord excuser Monsieur CHIRON, le maire, qui ne peut pas être présent aujourd’hui et m’a demandé d’intervenir à sa place. Je suis heureux de vous avoir accueillis ici ce matin, dans notre cinéma, même si j’ai cru comprendre que le maire de Langouët aurait préféré que ça se passe dehors. Mais si nous avions été sûrs de la météo, peut-être qu’on aurait pu le faire. A envisager pour une prochaine fois. Je vous remercie, évidemment, d’avoir consacré votre samedi matin à cette matinée de réflexion et d’information. Réunir des élus, des chefs d’entreprise, des artisans, des acteurs économiques, des acteurs de développement et de formation, est une initiative qu’il faut saluer parce que ce sont, bien entendu, les premiers atouts d’un territoire comme le nôtre. Les premiers atouts notamment du fait de leur esprit d’initiative et de leur esprit d’entreprise. Jean-Claude TROCHET Ce qui est particulièrement intéressant aussi dans la matinée, dans le thème qui a été évoqué ce matin, c’est bien entendu l’éco-construction et je dirais plus largement, toutes les éco-activités et tout ce qui dépend du développement durable. Imaginer ensemble un modèle de développement qui soit plus respectueux de la nature, qui n’hypothèquerait pas l’avenir de la planète, et en premier lieu celui de ses habitants… Madame JOUAN a beaucoup parlé tout à l’heure de santé, je crois que je la rejoins sur ce point. C’est vraiment un défi formidable pour nous. On a parlé tout à l’heure d’handicap du territoire mauritanien. Du coup, le territoire mauritanien, qui est certes à l’écart des grandes voies de communication, pourrait voir justement ses handicaps se transformer en atouts décisifs. Ce qui est très intéressant dans ce type de développement, c’est que pour réussir, il doit automatiquement remettre l’humain au cœur de nos préoccupations. On sait tous qu’on a vécu des progrès décisifs ces dernières années, des progrès en matière technique, mais tout le monde peut constater que cela a engendré une grande déshumanisation. Alors, revenir à un développement plus respectueux de la nature, plus respectueux de l’humain, c’est certainement une nécessité. Mais, le maire de Langouët l’a dit tout à l’heure, c’est difficile. Ca peut encore apparaître comme une utopie, un rêve. Et bien, nous avons tous eu l’occasion de constater que souvent les rêves d’aujourd’hui, ce sont les réalisations de demain. Donc, pour qu’un rêve puisse vivre, il faut l’entretenir constamment, l’avoir constamment à l’esprit. Je pense que c’est essentiel. Et surtout, pour que ce rêve se concrétise, il faut le faire vivre ensemble. C’est pourquoi, je forme le vœu que cette matinée d’information et de réflexion soit suivie d’effets, qu’elle soit suivie d’autres moments de réflexion, de formations et pour cela, toutes les énergies sont nécessaires. Le chemin est difficile, le chemin est long. Il ne sera pas toujours semé de roses et là, comme le disait tout à l’heure le maire de Langouët encore une fois, ce n’est pas une pichenette envers un parti quelconque, tous ceux qui diraient ça seraient vraiment mal intentionnés. Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite une bonne journée. A bientôt. » 37 Ressources documentaires Titre Les maitres d'ouvrages publiques et la construction bois Auteurs Observatoire des produits Bois construction en Bretagne Date de parution Où le trouver Avril 2009 En téléchargement sur http:// www.cellule-eco-bretagne.asso.fr/ Data/PDF/Public/OBS_PBC/OBS_ PBC2009-04.pdf (La Cellule économique de Bretagne) Prix La rénovation des logements existants La Cellule économique de Bretagne Mai 2009 En téléchargement sur http://www. cellule-eco-bretagne.asso.fr/Data/ PDF/Public/ETU/ETU2009-06.pdf La Maison des [néga] watts Thierry Salomon et Stéphane Bedel Août 1999 Expédié et vendu par Amazon.fr 11,44 e La conception bioclimatique : Des maisons économes et confortables en neuf et en réhabilitation Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey Mai 2006 Expédié et vendu par Amazon.fr 33,25 e Le guide de l’habitat sain Suzanne DEOUX Octobre 2004 MEDIECO Editions - E-mail : [email protected] 38 e Développement économique et environnement : quelle place pour les TPE et PME Etude ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie). Octobre 2008 En téléchargement sur http://www.acfci.cci.fr/environnement/documents/Etude_ InNumeri_Oct08.pdf N° 127 novembre 2008 En téléchargement sur http://www.ifen.fr/uploads/media/ de127.pdf Réalisée par In Numeri Croissance soutenue de l'activité des éco-entreprises entre 2004 et 2007 IFEN Guide de l’urbanisme et de l’habitat durables Pays de Rennes Logements à faible besoin d’énergie : Guide de recommandations et d’aide à la conception Cabinet Olivier SIDLER pour la Région RhôneAlpes et l’ADEME Mars 2000 En téléchargement sur http://www.enertech.fr/docs/ Guid1_95.pdf Construire et rénover : les éco-matériaux débordent d’atouts La Revue durable N° 34 été 2009 En kiosque ou sur le site de la revue : http://www.larevuedurable. com/form_numeros.php 10 e INNOVATIONS : panneaux bois et composites BATIR SAIN : maladie d’Alzheimer, pour une architecture « aide-mémoire » EcologiK N°10 août 2009 En kiosque ou sur le site de la revue : http://www.avivre.net/archi_ ecologik/ 10 e CRES Novembre 2008 Document en vente à la CRES Bretagne Pour plus d'informations : www.cres-bretagne.org 10 e Recueil d'expériences : Eco-construction et Eco habitat A consulter sur http://www. paysderennes.fr/guhd/ Retrouvez toutes ces informations et plus encore sur le site www.medefi.fr 38 Liste des sigles ADEME ACFCI AFCOBOIS ANPE BBC BRUDED BTC CADES CAP CAPEB CBE CCEF CCI CNCP CRES CSTB DRTEFP DTU FEEBAT FFB GIP GRETA HLM HQE IFEN KWH MEDEFI MFP OFECO PME PTZ PVC RNCP RT 2012 SMIC TPE TVA URSCOP Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie Association Française des COnstructeurs BOIS Agence Nationale Pour l'Emploi Batiment Basse Consommation Bretagne Rurale Urbaine et Développement Durable Brique de Terre Comprimée Coordination des Acteurs de l'Economie Sociale Certificat d'Aptitude Professionnelle Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment Comité de Bassin d'Emploi Comité de Coordination de l’Emploi Formation Chambre de Commerce et d'Industrie Commission Nationale des Certifications Professionnelles Chambre Régionale de l’Economie Sociale Centre Scientifique et Technique du Bâtiment Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle Documents Techniques Unifiés Formation des entreprises et artisans du Bâtiment aux économies d'énergie Fédération Française du Bâtiment Groupement d'Intérêt Publique Groupement d'Etablissements pour la Formation Continue Habitation à Loyer Modérée Haute Qualité Environnementale Institut Français de l'Environnement Kilo Watt Heure Maison de l'Emploi, du Developpement, de la Formation et de l'Insertion Maison de la Formation Professionnelle Fédération Nationale des Organismes de Formation professionnels en l’Eco-Construction Petite et Moyenne Entrepises Prêt à Taux Zéro Polychlorure de vinyle Registre National des Certifications Professionnelles Réglementation Thermique applicable en 2012 Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance Très Petite Entreprises Taxe sur la Valeur Ajoutée Union Régionale des Sociétés Coopératives Ouvrières de Production 39 Annexe 1 Programme de la Matinée éco-construction du 13 juin 2009 à Maure de Bretagne Accueil par le Président Pierre-Yves REBOUX Panorama et contexte de l’éco-construction • Les enjeux de l’éco-construction (énergie, gaz à effets de serre), définitions, analyse du bilan carbone et impact économique local (notamment en termes d’emplois) • Les intervenants : - Hervé DANIEL de Créativ sur les enjeux et les outils d’accompagnement des entreprises. - Samuel TIGER de l’Espace Info Energie sur la définition et les objectifs de l’éco-construction (impacts santé et environnement sur toute la chaîne : de l’extraction du matériau, à sa fabrication, distribution, mise en œuvre, vie du matériau, sa destruction et son traitement en fin de vie), l’analyse du bilan carbone et impact économique local (notamment en termes d’emplois). - Danièle PETITEAU : les différents modes constructifs dans l’éco-construction. Exemple du segment ossature bois (mode constructif plus facilement industrialisable) et évolution des chiffres d’affaires sur les différents segments et place des PME et TPE. Table ronde Formation • Comment adapter les circuits de formation aux besoins des entreprises en éco-construction • Intervenants : - Témoignage de l’entreprise CARDINAL sur la mise en place des formations en interne - La formation continue mise en place par les organisations professionnelles: Intervention de Monsieur Pierrick COLLET de la FFB - L’offre de l’Education nationale en formation initiale et en formation continue : Interventions de Philippe BEUCHOT, proviseur du lycée BEAUMONT et de Claude LE DILY, référent académique formation continue sur le bâtiment et le développement durable. - Une offre de formation spécialisée en éco-construction : Interventions d’Eric ROGER de Noria et Compagnie et du Président d’OFECO - Le rôle de la Région en matière de formation : Interventions de Marie CHEVALIER et Nathalie GUIDOUX du Conseil Régional de Bretagne Table ronde Commande Publique • La place de la commande publique dans le décollage de la filière éco-construction. Le témoignage d’un élu. Les outils mobilisables. • Les intervenants : - Samuel TIGER du Point Info Energie : les chiffres de ce marché émergent, le rôle du conseil en énergie partagée en appui aux décideurs. Aides publiques et grille d’éco-conditionnalité - Le rôle des maires pour impulser une dynamique locale : témoignage d’un élu de l'association BRUDED : Daniel CUEFF, Maire de Langouët - Quels indicateurs pertinents à la disposition des élus ? : Erwan GALLET d’ENVIROBAT : le Grenelle de l’Environnement, les normes pour les constructions de la RT 2012, et les labels nationaux reconnus (Effinergie) Table ronde Innovation dans l’organisation • Le pays au cœur d’un processus d’innovation par un travail en réseau avec les clusters, les fédérations qui innovent en matière d’organisation et les initiatives de l’économie sociale et solidaire • Les intervenants : - L’innovation organisationnelle au cœur du travail de la CAPEB: Jean-Pierre PANHALEUX - Le rôle des architectes et maîtres d’œuvre (innovation organisationnelle et innovation technologique) : témoignage d’Isabelle JOUAN, maître d'œuvre bioconcepteur - Le rôle de donneurs d’ordre privés dans le processus d’innovation : Témoignage d’Eric VAUCELLE sur l’éco-hôtel du groupe Yves ROCHER - Des initiatives collectives porteuses d’innovation : Intervention de Claire CARTIEAUX sur les initiatives locales et les circuits courts avec la CADES : le rôle de l’économie sociale et solidaire 40 Annexe 2 41 Annexe 3 42 43 Annexe 3 44 Annexe 4 Document de 8 pages téléchargeable sur www.medefi.fr 45 Annexe 5 46 47 Annexe 6 Document de 8 pages téléchargeable sur www.medefi.fr 48 Annexe 7 Document de 4 pages téléchargeable sur www.medefi.fr 49 Annexe 7 50 Retrouvez tous les actes et documents distribués le 13 juin en téléchargement sur www.medefi.fr Crédits Photos : Bruno Chanteloup / architecte - Multi-accueil de Redon Entreprise Cardinal Noria et Compagnie Communauté de communes de Maure de Bretagne MEDEFI Créativ Espace Info Energie Lycée Beaumont Communauté de communes du Pays de Redon Bruno Servel / BRUDED Envirobat infos Pygmalion Rennes Le développement économique au sein de la MEDEFI Le Comité d’Initiative Stratégique (CIS) Instance de définition des orientations stratégiques pour le développement économique du territoire, le CIS a été mis en place dans le cadre de la MEDEFI le 12 janvier 2009. Les membres constitutifs : - Le Sous-Préfet de Redon, - Le Président de la MEDEFI, - Les Présidents des cinq Communautés de Communes du Pays de Redon et Vilaine, - Le Conseiller Régional, élu référent du territoire. Le CIS a été élargi à compter de juin 2009 : - Aux trois Conseils Généraux, - Aux Chambres Consulaires, - A différents services de l’Etat (DRIRE, DRCE, DRCA). L’équipe de la MEDEFI est également mobilisée depuis janvier 2007 sur le développement économique avec : - Une coordinatrice en charge du développement économique, - Une chargée de mission «Création d’activité», - Une chargée de mission et une chargée d’études «Observatoire». Par ailleurs, des compétences complémentaires seront associées dans le cadre d’un groupe «Ressources» afin de développer les relations avec les entreprises du territoire. Ce groupe sera constitué de personnes issues des Chambres Consulaires, des EPCI, du GIP Pays de Redon et Vilaine, des Agences de développement économique... Contact Danièle PETITEAU MEDEFI - 7 rue Saint Conwoïon - 35600 REDON Tél. 02 99 72 31 21 - [email protected] Documentation Retrouvez tous les actes et documents distribués le 13 juin en téléchargement sur www.medefi.fr 02 99 14 37 65 Depuis avril 2009, une chef de projet «Mutations industrielles» est mise à disposition de la MEDEFI par le GIP Pays de Redon et Vilaine. Imprimé sur papier recyclé. Des compétences et des ressources