Mini-Mémoire DD01
Agathe MERTZ GSU04
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L’expérience réplicable ;
notre action pour un « Développement Durable ».
Problématique :
Comment peut-on envisager une action marquante globale des parties prenantes pour un impact
réel de « Développement Durable » au sein des différentes échelles de temps et d’espace ?
En quoi l’expérience réplicable pourrait-elle être une solution ?
Les interventions :
Le Biomimétisme, une idée pour orienter les recherches :
- [A] « Le biomimétisme et les réalisations industrielles et organisationnelles », Alain
RENAUDIN, NewCorp Conseil CEEBIOS Vision Top-Down
- [B] « Design, Biomimétisme et Développement Durable », Guillian GRAVES, Designer
Vision Bottom-Up
L’Éco-construction, une initiative de Développement Durable à plus grande échelle ?
- [C] « L’éco-construction, un projet d’entreprise », Hervé PIAULT, Acroterre
À plus grande échelle
Dialogiques structurantes :
- Local / Global Petite échelle / Grande échelle Expérience réplicable
- Court terme / Long terme Priorité pour aujourd’hui mais aussi pour demain
- Individuel / Collectif Décadrer sa propre vie personnelle et Encourager les actions publiques
- Micro / Macro
+ les 4 dimensions du Développement Durable : Économie, Écologie, Social Et Gouvernance
Parties prenantes :
Les habitants de la planète Terre Chacun individuellement + coopération
Les dirigeants / politiques sur la planète Terre Décisions pour tous
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I. Objectifs / Introduction
Dans un contexte d’épuisement des ressources et de gradation globale de
l’environnement naturel, la Terre se porte mal. Cela est à l’activi humaine et on comprend
qu’une démarche de « Développement Durable » est donc nécessaire pour limiter ces impacts.
Cependant, c’est en réalité sur l’« Humain » que portent les enjeux d’une telle démarche. En effet,
ce n’est pas la planète Terre qui est véritablement en danger, mais l’« Espèce humaine ». La
planète est certes impactée par nos actions et subit des pertes importantes au niveau des
ressources naturelles dont elle dispose et de sa biodiversité ; mais elle saura se remettre du
passage de l’espèce humaine après notre disparition. Comme disait Lavoisier, « Rien ne se perd,
tout se transforme », la Terre retrouvera alors un équilibre, même si celui-ci sera probablement très
différent de ce qu’il est depuis des milliers d’années. C’est alors dans notre intérêt, et afin de
prolonger l’existence de l’« Humain » sur Terre tout en ce qu’elle reste « vivable », que nous devons
parvenir à faire changer les choses. Pour cela, il faut tout d’abord prendre conscience des
problèmes qui existent Pourquoi ») et des possibilités d’action Et si ? »), ainsi que de la
manière d’agir Quand » et « Comment »)
On ne s’intéresse ici non pas à la question de la pollution et de son impact sur notre santé,
telles que les mutations sur le génome impactant de nombreuses personnes, mais à une
interrogation à plus long terme et à plus grande échelle, concernant la survie de lespèce humaine
dans son environnement les ressources (nourriture, énergie) diminuent. Il s’agit alors de se
questionner sur ce que l’on peut faire pour limiter réellement notre impact sur l’environnement.
Objectif : Au travers de l’étude des différentes dialogiques / paradoxes que ce sujet
comporte, l’objectif est de déterminer des méthodes et ensembles d’idées de possibles et d’en
détacher des PRIORITÉS d’action.
II. Les interventions
II.1. Premières interventions : Le Biomimétisme, une idée pour orienter les
recherches
[A] « Le biomimétisme et les réalisations industrielles et organisationnelles », Alain RENAUDIN, NewCorp
Conseil CEEBIOS Vision Top-Down
[B] « Design, Biomimétisme et Développement Durable », Guillian GRAVES, Designer Vision Bottom-Up
Le concept de « Biomimétisme » se fonde sur le principe que l’arrivée de l’Homme sur Terre
est très récente (31 décembre à 23h30), et qu’il ne peut donc pas prétendre détenir toute la
connaissance et les techniques améliorées mises au point par la Nature depuis 3,8 Milliards
d’années. C’est la raison pour laquelle, dans un contexte de crise économique et écologique, et
les choses doivent nécessairement évoluer si on veut essayer de s’en sortir au moins pire,
l’utilisation de ces modèles présents dans la Nature se montre être une technique judicieuse
apportant de l’efficacité dans nos avancées technologiques.
C’est pourquoi plusieurs interventions de ce séminaire DD01 2016 ont porté sur la question du
« biomimétisme ». Je m’intéresserai particulièrement à celles de Alain RENAUDIN [A] et celle de
Guillian GRAVES [B].
La première [A] présente les actions du CEEBIOS, Centre Européen d’Excellence en
Biomimétisme de Senlis, qui « a pour but de favoriser les échanges et la coopération entre des
scientifiques, des équipes de Recherche & Développement de grands groupes industriels, des
ingénieurs, des start-ups spécialisées, des enseignants et des étudiants. » (Source :
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http://ceebios.com), au travers d’une approche « Top-Down » (Approche descendante), il s’agit
de s’inspirer de ce qu’on observe dans la Nature afin de repenser nos technologies.
Par exemple, les falaises de calcaire sont formées de Carbonate de Calcium (CaCO3),
substance issue de CO2. Cela a alors inspiré une technique permettant de limiter les importants
rejets de CO2 du secteur de l’industrie ; il s’agit de capter le CO2 des centrales à combustibles
fossiles et des installations industrielles et de le transformer en ciment de CaCO3, comme les
falaises ; cela constituerait alors un nouveau matériau de construction [A]. Le Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat (GIEC) estime que 30 % à 40 % des
émissions de CO2 de l'industrie pourraient être évitées dans l'atmosphère en quelques
décennies. Bien que la mise en place d’un tel dispositif n’ait pas encore pu voir le jour en France [7],
cette technologie montre que l’observation de la Nature permet de mettre en place des nouveaux
moyens pour répondre à nos enjeux majeurs actuels, à grande échelle.
On peut également noter l’exemple du Shinkansen, ce train à grande vitesse dont les performances
ont été améliorées par la forme des motrices inspirée du bec du Martin-Pêcheur. C’est donc la
Nature qui permet d’améliorer un objet existant. C’est l’approche qui est privilégiée par la
deuxième intervention choisie, celle de Guillian GRAVES [B].
Dans cette intervention, Guillian GRAVES privilégie une approche « Bottom-up » (Approche
ascendante), qui consiste à « Faire émerger des théories de la pratique ». Aussi, il reprend des
objets de notre quotidien et questionne leurs impacts environnementaux (consommation d’énergie,
d’eau, rejet de CO2) qui, lors de leur usage, sont non négligeables à l’échelle de leur fréquence
importante d’utilisation. Il interroge alors les différents postes de dépense environnementaux de ces
objets, à l’instar de la bouilloire électrique. L’objet est d’en développer une « éco-conception ».
On constate alors que la partie « usage » de cette bouilloire consomme 80% de l’énergie sur la
durée totale du Cycle de Vie de cet appareil (de la fabrication jusqu’à la fin de vie). Le principe est
donc de s’interroger sur les éléments dépensiers lors de l’usage. Chaque point est ensuite étudié du
point de vue des concepts bio-inspirés de la Nature, à partir d’espèces, principes, fonctions,
mécanismes du vivant. Ainsi, la bouilloire nécessiterait d’optimiser sa chauffe, ainsi que de contrôler
sa température et son niveau d’eau, tout en assurant sa bonne isolation thermique et mécanique.
Ce sont les termitières présentant un système de chauffe optimisé, le nautile capable de
contrôler le niveau d’eau–, ou encore l’ours polaire et le toucan présentant des techniques
d’isolation thermique et mécanique qui ont été sélectionnées, aboutissant alors à un nouvel
appareil « éco-conçu », la « bouilloire Nautile ».
Tension :
Ainsi, le biomimétisme permet des améliorations technologiques considérables grâce la
« simple » observation de la Nature. Toutefois, on peut se questionner sur notre possibilité de
trouver en si peu de temps (à notre échelle de temps) les subtilités et évolutions que la Nature a
mis 3,8 Milliards d’années à mettre en place ; et on peut aussi se demander si, devant les enjeux
actuels, on peut raisonnablement se permettre de passer quatre années à améliorer un petit objet,
alors que d’autres éléments sont beaucoup plus impactants.
Cependant, l’encouragement de la recherche comme sur le biomimétisme conduit à des
progrès potentiels et permet des découvertes par sérendipité, d’une façon se rapprochant de
l’innovation frugale [2], qui consiste à « Parvenir à faire plus avec moins », à partir d’une
découverte apparue à l’issue d’un concours de circonstances. Aussi, les innovations technologiques
actuelles permettent de produire et utiliser l’énergie de façon plus efficace et sur des domaines
variés, tels les objets du quotidien mais aussi les moyens de transport (Shinkansen). Toutefois, elles
requièrent elles-mes de l’énergie et des matières premières disponibles en quantités limitées.
De plus, l’exemple de Guillian GRAVES d’objet « éco-conçu » (comme la bouilloire) est
ingénieux mais s’avère aussi sophistiqué par rapport à ce à quoi il représente : en effet, l’aspect
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« usage » est le plus consommateur d’énergie pour cet objet, mais cela est limité en comparaison
des consommations des autres secteurs, comme le montre la Figure 1 ci-dessous :
Figure 1 représentant la Répartition sectorielle de la consommation finale énergétique
en France en 2012 (Données corrigées des variations climatiques, en %)
Source : Service de l'Observation et des Statistiques (SOeS), Ministère de l’Environnement,
de l’Énergie et de la Mer
Sur la Figure 1, on constate que c’est le secteur du transport qui consomme le plus, ainsi que le
résidentiel Puis l’industrie et le tertiaire.
Nous allons alors étudier le cas des bâtiments résidentiel » notamment), qui présentent un
impact plus global par rapport à nos enjeux actuels.
II.2. Deuxième intervention : L’Éco-construction, une initiative de Développement
Durable à plus grande échelle ?
[C] « L’éco-construction, un projet d’entreprise », Hervé PIAULT, Acroterre
Dans le secteur des bâtiments, on distingue deux types de consommation d’énergie : lors de
la construction et au cours de l’utilisation.
Selon l’Agence Locale de l’Énergie de Lyon, une maison moyenne actuelle a une énergie
grise de 700 000 à 1 million de kWh, ce qui représente la consommation de 50 ans d’utilisation. La
construction est donc un facteur important de consommation d’énergie notamment du fait des
techniques employées sur les chantiers, ainsi que des matériaux utilisés qui sont polluants et
viennent souvent de loin et c’est sur ce constat que se base l’action de Hervé PIAULT [C], qui
développe l’« éco-construction ».
L’« éco-construction » vise à consommer peu d’énergie grâce à des matériaux naturels à faible
empreinte écologique non transformés, potentiellement éphémères, mais surtout locaux et qui
dépendent donc de la localisation de la construction, qui ne pourra être en bois que s’il y a des forêts
à proximité, ou alors en pierre comme le pisé dans le Beaujolais et une conception bioclimatique.
Cette démarche commence lors de la conception du bâtiment, qui doit prendre en compte
notamment les stratégies « du chaud » et « du froid ». La première consiste à capter le maximum
d’énergie par les rayons solaires et de la stocker pour mieux la redistribuer, la seconde a pour but
de limiter les surexpositions en protégeant des rayons, notamment l’été, et de réguler ainsi la
température au travers d’une dissipation naturelle des flux d’air et de chaleur ; une bonne isolation
thermique est la base d’un bâtiment « éco-conçu ».
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Il s’agit alors de développer ce type de bâtiment, et de construction. Toutefois, cette
démarche se heurte à plusieurs difficultés. Ces dernières sont notamment dues au fait de l’aspect
encore marginal de l’« éco-construction ».
Ainsi, le coût d’une éco-construction est plus important qu’une construction classique. Il faut donc
une réelle volonté et une réelle éthique environnementale pour choisir cette solution.
De plus, il y a de nombreux lobbies dans le secteur du bâtiment, qui sont par exemple en France
historiquement portés sur le minéral et la pétrochimie. Et ce sont ces lobbies qui incitent à fixer les
certifications et règles pour les assurances. De ce fait, une construction en matériaux durables
n’entre pas dans le cadre de ces règles, et ne conduit pas à faire augmenter le PIB de l’État, État
qui ne voit alors pas de bénéfice visible à cette démarche d’éco-construction. Il n’en favorise alors
pas le développement.
En outre, il y a en France une sous-estimation du « couple énergie », qui conduit à ce que le
travail humain soit beaucoup plus cher que le travail mécanique. Les travaux sur chantiers sont
donc réalisés par des pelleteuses permettant une action plus rapide et moins chères (jusqu’à 10 à
100 fois moins)… mais beaucoup plus énergivores… Cela est paradoxal, surtout lorsqu’on note que
ce coût bas de l’énergie est artificialisé par l’importante présence du nucléaire en France.
C’est ainsi que, dans ce contexte le secteur du bâtiment doit se développer en terme de
Développement Durable, mais la confiance et la compétence en la main-d’œuvre humaine et en
de matériaux nouveaux est oubliée au profit de raisons purement économiques, il est nécessaire de
développer les connaissances de chacun sur ces démarches durables en évolution.
Tension :
Ainsi, un bâtiment « éco-construit » possède un impact environnemental de plus grande
échelle que de petits objets « éco-conçus » chacun séparément. Cependant, le secteur de l’« éco-
construction » est encore très minoritaire dans le domaine de la construction.
De plus, les progrès techniques exposés en II.1. et II.2. présentent des limites. En effet, on
note que posséder des objets plus efficaces énergétiquement peut conduire à les utiliser davantage,
et à moins veiller à son propre impact environnemental. Concernant ce paradoxe, on peut citer le
cas des nouveaux iPhones qui, « plus respectueux de l’environnement lors de leur production » sont
alors vendus en nombres encore plus conséquents, induisant au final davantage de pollution
Mais cela concerne aussi les bâtiments : un bâtiment éco-conçu et éco-construit permet de grosses
économies environnementales ; cela lors de sa construction mais aussi lors de son utilisation.
Les besoins en chauffage sont par exemple faibles voire nuls dans le cas des Bâtiments à Énergie
POSitive (BEPOS) (« maisons passives »). Cependant, de par cette singularité énergétique du
bâtiment, les occupants pensent pouvoir négliger leur vigilance par rapport à l’utilisation d’autres
éléments sources de consommation d’énergie. Par exemple, il y a une multiplication des appareils
électriques, tels le numérique (télévisions, ordinateurs, téléphones) avec des écrans de plus en plus
grands, ou encore l’éclairage manuel qui reste allumé sans nécessité. Également, de tels bâtiments
nécessitent un entretien spécifique, donc des compétences associées et surtout un suivi régulier ;
cela n’étant en pratique pas toujours effectué. Finalement, dans ces conditions, même les BEPOS
consomment de l’énergie…
On comprend alors que l’implication des personnes est primordiale pour Tout changement
environnemental réel. Une action, même à sa petite échelle, mérite d’être menée. Mais elle doit
impliquer des parties prenantes dans une posture organisationnelle, même si cette dernière est
elle-même petite.
Aussi, le secteur de l’« éco-construction » est aujourd’hui minoritaire dans le domaine de la
construction. Mais, comme le disait Jacques ELLUL, sociologue français, il s’agit de « Penser
global et [d’]agir local ». Ainsi, il serait nécessaire de développer les initiatives individuelles, mais
aussi de les encourager par les collectivités locales publiques.
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