Physiologie bactérienne: Nutrition et Croissance

publicité
Faculté de Médecine d’Alger
Enseignement de Microbiologie
Première Post-Graduation
Année Universitaire 2012-2013
Pr. A. BENSLIMANI
Physiologie bactérienne: Nutrition et Croissance
DEFINITIONS :
La physiologie bactérienne consiste à étudier la nutrition, le métabolisme et la croissance des bactéries
en fonction des variations (naturelles ou contrôlées) du milieu dans lequel elles vivent.
Nutrition bactérienne : c’est l'analyse des besoins élémentaires , énergétiques et spécifiques
nécessaires au fonctionnement et à la croissance de la bactérie , ainsi que des facteurs physicochimiques susceptibles de les influencer .
Métabolisme biochimique bactérien : C’est l’ensemble des transformations chimiques
( anabolisme ou biosynthèse et catabolisme ou dégradation) qui assurent l’élaboration des constituants
bactériens et leur fonctionnement .
Croissance bactérienne : Dans un environnement optimal, la cellule bactérienne, grâce à son système
enzymatique très développé ,va donner naissance en peu de temps (20 minutes pour la majorité des
bactéries de l'environnement) , à deux bactéries filles qui lui sont identiques : On parle de croissance
bactérienne .Elle se manifeste par une augmentation numérique des cellules bactériennes et non pas une
augmentation de taille comme chez les organismes supérieurs ( homme, animal, plante).
En définitive, une bactérie se forme, se développe, vit et se reproduit puis dépérit et meurt.
CHAP I – NUTRITION ET CROISSANCE BACTERIENNE :
A- NUTRITION :
Pour survivre et se multiplier , les bactéries ont besoin d’ une quantité plus ou moins importante de
substances minérales et organiques dites substances alimentaires ou nutriments.
La dégradation de ces aliments , que l’on met à leur disposition dans les milieux de culture , va leur
fournir les éléments simples (Carbone , Azote , Minéraux) , et l’énergie , qu’elles vont réutiliser pour
synthétiser leurs propres constituants structuraux et enzymatiques .
Les bactéries ont toutes un certain nombre de besoins communs tels : l’eau , une source d’énergie , une
source de Carbone , une source d’Azote et des éléments minéraux .
D’ailleurs , en examinant la composition chimique de la cellule bactérienne , on peut deviner ses
besoins nutritifs :
La bactérie est faite en majorité d’eau : 75 à 80 % de son poids total
La matière sèche est faite de protéines (55%) , rRNA (16,7%), tRNA (3%), mRNA( 0,8%), DNA
(3,1%), lipides (9,1%), Lipopolysaccharides (3,4%), Peptidoglycanes (2,5%), vitamines (2,9%) et ions
inorganiques (1,0%).
En résumé, la matière bactérienne sèche comporte :
95 % : C , O, N , H , P, S
5 % : K , Mg , Ca , Fe , Mn , Co , Cu , Zn
1
Donc, la bactérie aura besoin de 3 types d’éléments nutritifs :
1.Besoins élémentaires et énergétiques :
1-a- Les besoins élémentaires :
- L’eau : Besoin majeur, il entre dans la composition de tous les milieux de
culture.
- Le Carbone : C’est un des éléments les plus abondants de la bactérie : il doit
être fourni en quantité suffisante .Le plus simple des composés carbonés est le
CO2 ou anhydride carbonique.
On distingue les bactéries en 2 catégories :
 celles capables de se développer en milieu inorganique contenant le CO2
comme seule source de Carbone : Bactéries AUTOTROPHES (Stricte/
CO2 obligatoire, Facultatif /CO2 ou composé organique) ex. bactéries
photosynthétiques et la plupart des bactéries chimiolithotrophes)

-
celles qui exigent des composés organiques comme source de carbone :
bactéries HETEROTROPHES. Ainsi, ces bactéries sont capables de
dégrader une panoplie de substances hydrocarbonées : Alcool, acide
acétique, acide lactique (molécules simples), polysaccharides
(complexes).
Le CO2 peut cependant jouer un rôle majeur chez ces bactéries, en
intervenant dans la synthèse de certains métabolites essentiels, à travers
des réactions de carboxylation . ex.Brucella abortus .
L’Azote : Les substances azotés entrent dans la composition des protéines
bactériennes.
L’azote peut être fixé par la bactérie :
 sous forme d’azote moléculaire, c’est à dire la forme la plus simple. ex.
les Rhizobium – Azotobacter et certains Clostridiums.
 Sous forme de composés inorganiques :
Ex. Nitrites par les Nitrobacter
Ammoniac sous forme de sels
d’ammonium par les Nitrosomonas
 Sous forme de composés organiques R-NH2 dont les groupements
aminés représentent la source d’azote.
-
Le Phosphore et le Soufre : Ils occupent une place de choix.
● Phosphore : Il entre dans la composition des acides nucléiques, de
nombreux coenzymes et de l’ATP. Il est incorporé dans la bactérie sous forme de
Phosphate inorganique. Il permet la récupération, l’accumulation et la distribution
de l’énergie dans la cellule.
● Soufre : Il entre dans la composition des acides aminés, des
Protéines (groupement thiol). Il est incorporé dans la cellule sous
forme de sulfate, de composés soufrés organiques, rarement sous
forme de soufre réduit.
-
L’O2 et l’H2 : sont apportés par l’eau et par l’air atmosphérique.
Les éléments cités doivent être apportés en quantités suffisantes.
2
-
En plus faible quantité sont apportés les éléments minéraux.
● Certains interviennent dans l’équilibre physico-chimique de la
cellule : Na ,K , Mg et Cl.
● D’autres constituent les enzymes ou les coenzymes : Fer des
Cytochromes.
-
A l’état de traces, souvent apportés par l’eau : Ce sont les
les oligo-éléments car ils sont indispensables en quantité infime :
Ce sont Ca , Mg , Co , Cu , Mn….
A noter que de nombreux ions métalliques peuvent être toxiques pour
certaines cellules (ex : les sels de cuivre) alors que d’autres ions sont
indispensables à des concentrations précises , soit pour la synthèse d’un
métabolite (ex : 0.14 mg de Fe/l pour la synthèse de la toxine diphtérique) , soit
pour la synthèse de pigment (ex : Fer+Magnésium pour la production de
Prodigiosine chez Serratia marcescens).
1-b-.Besoins énergétiques
Ils couvrent les dépenses engagées dans les processus de biosynthèses.
Les bactéries peuvent utiliser comme source d'énergie :
- soit l'énergie lumineuse (bactéries phototrophes),qui transforment les photons
lumineux en liaison ADP~Pi
- soit l'énergie fournie par les processus d'oxydo-réduction (bactéries chimiotrophes).
Bactéries Phototrophes
Bactéries Chimiotrophes
Elles utilisent un substrat oxydable minéral
ou organique , comme source d’électrons.
Elles puisent leur énergie au niveau de
réaction REDOX , couplant une réaction
d’oxydation d’un substrat SH2 à une réaction
de réduction .L’énergie est fabriquée au cours
de ces réactions REDOX par Phosphorylation.
On distingue 2 types de Phosphorylation :
hγ
SH2
ADP + Pi
NAD
+
NADH + H
- Phosphorylation au niveau du substrat :
A
AH2
ATP
S
ADP + Pi
ATP
E
SH2
SH2
S
- Phosphorylation oxydative :
SH2 minéral
SH2 organique
B. photolithotrophe B.photoorganotrophe
SH2
S
+
-
2H + 2e
chaîne de transport
A
AH2
ATP
ATP
SH2
SH2 minéral
SH2 organique
B. chimiolithotrophe B. chimioorganotrophe
3
Les bactéries phototrophes font appel à des composés minéraux ou organiques comme sources
d'électrons.
Si le substrat oxydable est minéral, la bactérie est dite photolithotrophe : elle est capable de se
développer dans un milieu purement minéral comme le font les végétaux :exemple les bactéries
sulfureuses pourpres ou vertes.
Si le substrat oxydable est organique, la bactérie est dite photoorganotrophe : exemple les bactéries
pourpres non sulfureuses.
Les bactéries chimiotrophes ,qui puisent leur énergie à partir de réactions redox ,utilisent des composés
minéraux ou organiques comme "donneurs d’hydrogène ou d’électrons" ou "accepteurs d'électrons".
Si le donneur d’électron est un corps minéral, la bactérie est dite chimiolithotrophe, exemple bactérie
oxydant l’hydrogène .
Si le composé est organique , la bactérie est dite chimioorganotrophe.
La grande majorité des bactéries font partie de cette dernière catégorie: bactéries pathogènes d’intérêt
médical, de contamination alimentaire, d'usage industriel pour la synthèse d'antibiotique de vitamines...
2. Des besoins spécifiques:
Ce sont des métabolites essentiels que la bactérie n’est pas en mesure de synthétiser par défaut
enzymatique et qu’il faut donc lui fournir pour permettre son développement.
On les appelle Facteurs de croissance.
Les bactéries sont donc classées en 2 catégories :
- Les Prototrophes qui ne nécessitent pas de facteur de croissance (ex. E.coli)
- Les Auxotrophes qui les exigent (ex. Haemophilus influenzae) .
Ex. Haemophilus influenzae exige 2 facteurs de croissance : facteur V ou NAD et facteur X ou
hémine.
Ces 2 facteurs sont présents dans la gélose au sang cuit , libérés par chauffage du sang .
Seul le facteur X est présent dans la gélose au sang frais car le facteur V est strictement intra-GR et
n’est en général pas libéré dans le milieu.
On cultive en strie , Staphylococcus aureus , qui libère dans le milieu du NAD synthétisé en excès et
Haemophilus influenzae pousse en satellitisme autour de la strie : C’est le phénomène de
SYNTROPHIE.
Les facteurs de croissance peuvent appartenir à 3 classes :
- Les Acides aminés (pour la synthèse des Protéines)
- Les bases puriques et pyrimidiques (pour la synthèse des acides nucléiques)
Les vitamines (comme Coenzymes ou Précurseurs de Coenzyme)
Les besoins quantitatifs sont de l'ordre de 10 microgrammes pour la 1ère et la 2ème classe et de l'ordre de
1 microgramme pour la 3ème classe.
Les facteurs de croissance présentent des caractères communs:
- ils sont actifs à concentration infime
- ils sont étroitement spécifiques c’est à dire qu’un simple changement de position d’un
groupement dans la molécule lui enlève toute son activité .
3- Les facteurs physiques : Ils interviennent de façon primordiale dans l’obtention d’une culture
optimale .En effet , les nutriments doivent être apportés à la bactérie dans les conditions
d’environnement qui lui conviennent , sinon , ils peuvent l’inhiber.
a- Température : Selon le comportement de la bactérie vis à vis de la température , on
distingue :
 les bactéries mésophiles :dont la température optimale de croissance se situe entre 20°C
et 40°C .On admet généralement 30°C pour les mésophiles saprophytes , 37°C pour les
4



-
mésophiles pathogènes . La majorité des microorganismes de l’homme et de l’animal
sont des mésophiles : Bactéries pathogènes , bactéries des cavités naturelles ou du
revêtement cutanéo-muqueux humain ….
Les bactéries thermophiles : la température optimale est de 45°C à 65°C , généralement
55°C. Ce sont les bactéries des sources thermales .ex. Bacillus et Clostridium.
Les bactéries psychrophiles : dont la température optimale se situe autour de 0°C. Dans
cette catégorie , on peut situer les B.Psychrotrophes qui cultivent abondamment aux
températures de réfrigération mais qui se multiplient encore plus à 10°C ou 20°C.Ces
bactéries contaminent souvent les produits laitiers , de même que les produits
biologiques (sang ou dérivés sanguins) conservés à basse température .ex .Pseudomonas
, Acinetobacter, Aeromonas.
Les bactéries cryophiles : qui préfèrent des températures inférieures à 0°C :Ce sont les
bactéries des océans et des glaciers.
b- Le pH : Les bactéries préfèrent un pH neutre ou légèrement alcalin (7 –7.5) mais les
limites sont très larges :
E.coli cultive entre pH 4.4 et pH8
Lactobacilles exigent plutôt un pH bas , voisin de 6 ( L.acidophilus)
Vibrion se multiplie au pH optimal de 9
Pour éviter les brusques variations de pH dues aux modifications chimiques qui résultent de la
dégradation du substrat , on utilise des solutions tampons.
Les tampons phosphates (K2HPO4 et KH2PO4) sont les plus utilisés parce qu’ils permettent de garder
le pH dans une large zone autour de 7 , parcequ’ils ne sont pas toxiques et qu’ils représentent une
source de phosphore.
c- L’Oxygène : Selon le type respiratoire, on distingue :





les B .aérobies strictes : ne peuvent vivre qu’en présence d’oxygène de l’air et tolèrent
des PO2 élevées. ex. BK , B.pyocyanique , culture uniquement en surface.
Les B. anaérobies strictes : ne supportent pas l’O2 qui leur est toxique ex. Bacteroides
fragilis . Culture uniquement au fond du tube.
Les B.aéro-anaérobies facultatives :se développent aussi bien en présence qu’en absence
d’oxygène . Leur richesse enzymatique leur permet d’utiliser l’O2 s’il est présent et
d’utiliser la voie fermentaire quand l’oxygène est absent.
ex.
Entérobactéries
Les B. microaérophiles : ne se reproduisent qu’en présence d’une faible tension
d’oxygène . ex. Campylobacter
Les B. anaérobies aero-tolérants : bien que tolérant l’oxygène , ils ne peuvent pas
l’utiliser et tirent leur énergie exclusivement de la fermentation. ex. Lactobacilles
d- Pression osmotique : Grâce à une paroi spécifique des procaryotes ( Muréine) qui leur
confère une rigidité et une résistance aux chocs , les bactéries tolèrent des variations de
concentrations ioniques .
Certaines bactéries tolèrent des concentrations salines importantes ex. Enterococcus
(6.5% Nacl)
Staphylococcus aureus ( 7.5%Nacl)
5
Connaissant l’ensemble des besoins nutritifs de la bactérie , nous pouvons introduire la notion de
culture bactérienne .
La culture bactérienne a donné un essor considérable à l’étude des bactéries puisque nous
sommes passé , grâce aux milieux de culture , du simple examen microscopique à l’isolement , et
de là , à l’identification des bactéries .
Pour cela , des milieux de culture ont été mis au point .
1- Définition :
Le milieu de culture doit apporter à la bactérie un mélange équilibré de tous les nutriments
nécessaires , à des concentrations qui permettent une croissance optimale, c’est à dire :
- ni trop faible , sinon le milieu s’appauvrit vite et la bactérie cultive mal ;
- ni trop forte sinon le milieu devient vite toxique .
La composition du milieu de culture varie à l’infini.
Elle est choisie en fonction du but à atteindre et des besoins requis par la bactérie .
Le milieu peut être solidifié par addition d’Agar : C’est une substance extraite d’algues marines et
qui possède la propriété de fixer une grande quantité d’eau d’où gélification .
2- Classification :On distingue différents critères de classification :
2-1- la composition chimique : permet de distinguer les milieux en 3 groupes :
- Naturels ou Complexes : à base d’extraits de matière organique , afin d’apporter tous
les nutriments nécessaires y compris les facteurs de croissance .
On y rajoute le Glucose comme source de carbone et d’énergie . ex :Bouillon nutritif
On distingue comme extraits de matière organique :
 Extraits de viande par macération , infusion ou décoction de tissus animaux : solution
riche en sels minéraux , vitamines , protéines et glucose
 Extraits de levure par hydrolyse enzymatique de cellules de levure : mélange d’acides
aminés , peptides , vitamines et hydrates de carbone
 Peptones obtenus par action d’enzymes protéolytiques sur des matières organiques telles
Soja , viande ….en fonction de l’enzyme :
Peptones pepsiques , Peptones trypsiques , Peptones pancréatiques
- Semi-synthétiques : milieu synthétique auquel on rajoute de l’extrait de levure
comme source de facteurs de croissance .
- Synthétiques : qui possède une composition chimique bien définie .ex. Citrate de
Simmons
2-2- La consistance : distingue les milieux en 3 groupes , en fonction de la
concentration en Agar du milieu :
 milieu liquide (ex. bouillon de Clark –Lubs)
 milieu solide ou gélosé (ex. gélose Chapman)
 milieu semi-liquide ou faiblement gélosé (ex. milieu Mannitol-mobilité).
2-3- L’utilisation : On distingue :
 les milieux usuels ou de base (ex. gélose nutritive , bouillon nutritif)
 les milieux enrichis (ex. gélose au sang)
 les milieux sélectifs ou électifs (ex. gélose Hektoen)
 les milieux d’identification (ex. milieu TSI)
 les milieux de conservation
 les milieux de transport (milieu T.G.V.)
6
B- CROISSANCE BACTERIENNE :
1- Définition : C’est l’accroissement ordonnée de tous les composants d’un organisme .
Si, chez les organismes supérieurs , elle aboutit à une augmentation de taille , chez les
organismes unicellulaires (bactéries , levures) , elle aboutit à une augmentation du nombre
d’individus .
Il y a donc multiplication, toutes les 30mn environ, d’une bactérie, donnant naissance
par division , à 2 nouvelles bactéries identiques .
On définit le Temps de génération comme le temps requis pour un dédoublement du
nombre de bactéries . ex. E.coli :TG= 20mn
M.tuberculosis : TG= 20 h
On définit aussi le Taux de croissance comme le nombre de divisions par unité de
temps (ex. 3 pour E.coli).
Au cours de la croissance, le milieu s’appauvrit en éléments nutritifs disponibles et s’enrichit en
produits du catabolisme, souvent toxiques.
Des modifications y surviennent, touchant le pH, le potentiel Redox, la pression osmotique …
2- Techniques de mesure de la croissance bactérienne :
a- Dénombrement direct des bactéries : les bactéries sont considérées comme des
Particules que l’on dénombre à l’état frais ou après coloration.
a-1- Numération totale : on utilise pour cela :
 l’examen au microscope à l’aide d’une cellule hématimétrique : on compte toutes les
bactéries vivantes ou mortes.
 La mesure automatisée avec un compteur de particules, des bactéries en suspension dans
une solution d’électrolyte : on compte aussi bien les bactéries que les particules inertes
de même taille .
 La méthode d’épifluorescence : Les bactéries sont colorées par un flurochrome :
l’Acridine orange est actuellement le plus communément utilisé et colore en rouge
fluorescent les bactéries en voie de croissance ou les cellules mortes porteuses d’un
ADN dégénéré . Par contre , l’Acridine orange colore en vert fluorescent les bactéries
inactives contenant un ADN bicaténaire. Cette coloration permet donc le comptage de
toutes les cellules bactériennes ( bactéries totales ) sans distinction entre les vivantes et
les mortes.
a-2- Numération des cellules viables :
Les bactéries cultivables forment des colonies sur un milieu de culture approprié : on
utilise la culture en boîtes de Pétri ou Plate Count.
dilutions
susp. brute
1 volume fixe
étalement ou incorporation
18h à 37°C
n= nombre de colonies
comptées dans le volume analysé
(UFC ou unité formant colonie)
Inconvénient : Plusieurs cellules agglomérées peuvent ne donner qu’une seule colonie.
De nombreuses cellules isolées ne forment pas nécessairement de colonie.
On peut utiliser la technique de filtration sur membrane , qui concentre les bactéries présentes en
faible quantité dans un échantillon liquide ( ex. Colimétrie des eaux).
7
b- Mesure de la biomasse :
b-1- détermination du poids sec :
Microorganismes récoltées par centrifugation
ou par filtration sur membrane
lavage soigneux à l’aide
d’un tampon approprié
culot desséché
à 100 °C-110°C
Poids sec
( gr. de matière sèche
par litre)
Inconvénient : toute la masse cellulaire est mesurée . De plus , c’est une technique longue et délicate.
b-2- Mesure de la Densité optique (DO) :
On évalue la DO du milieu de croissance en fonction du temps , à une longueur d’onde donnée .
En utilisant la Loi de BEER-LAMBERT qui définit les relations existant entre les intensités d'un
faisceau lumineux avant et après la traversée d'une culture bactérienne , on peut évaluer la croissance
bactérienne en déterminant la Densité Optique de la culture bactérienne.
La mesure de la D.O. se fait à une longueur d'onde allant de 450 à 550nm et les cultures bactériennes
sont diluées de façon à obtenir des D.O. inférieures à 0,4 ( les DO évoluent linéairement à la
concentration cellulaire).
b-3- Technique de la Cytométrie en flux : Elle consiste à mesurer un ou plusieurs
paramètres spécifiques d’une cellule isolée , entraînée par un flux liquide . Cette technique est
couramment appliquée en hématologie . Elle est encore en cours d’évaluation en microbiologie.
c- Spectrométrie de masse : c’est une technique physique d’analyse permettant de détecter et
d’identifier des molécules par mesure de leur masse et de caractériser leur structure chimique.
Technique extrêmement sensible , elle est souvent couplée à un système de chromatographie en phase
gazeuse .Cette association d’une méthode séparative et d’une méthode d’identification permet d’étudier
des mélanges complexes à l’état de traces. Le principe réside dans la séparation en phase gazeuse de
molécules chargées (ions) en fonction de leur rapport masse/charge (m/z). La spécrtométrie de masse
est utilisée dans pratiquement tous les domaines scientifiques : physique , médecine, biologie, chimie
organique…et même dans le domaîne de l’art. Le spéctromètre de masse comprends 5
parties principales :
- le système d’introduction pour faire pénétrer l’échantillon dans l’appareil
- la source d’ions dans laquelle les molécules sont ionisées après bombardement électronique , les
méthodes d’ionisation étant multiples et dépendantes de la nature de l’échantillon et du type
d’analyse
- l’analyseur qui réalise le tri des ions fragments en fonction du rapport masse/charge par
l’application d’un champ magnétique et/ou électrique
- un détecteur qui collecte les ions fragments et amplifie le signal associé aux ions
- un ensemble informatique de traitement des données qui permet de transformer les informations
reçues par le détecteur en spectre de masse.
En microbiologie, l’application du principe de la spectrométrie de masse se fait par la technique
MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Resorption Ionisation Time of Flight). Elle permet alors
l’identification des microorganismes grâce à l’analyse de leurs protéines ribosomiales et membranaires.
Il existe actuellement plusieurs systèmes sur le marché et les laboratoires s’équipent de plus en plus
avec ce type d’automate. La spectrométrie de masse est peu couteuse en consommable mais son coût à
l’investissement et en matière de maintenance est élevé. C’est une technique simple, rapide, fiable ,
permettant l’identification d’un nombre croissant de taxons parmi les plus couramment isolés au
laboratoire de bactériologie. Cette technique est en développement pour une identification directe des
germes dans les produits pathologiques, pour la mise en évidence des facteurs de virulence ou de
résistance aux antibiotiques et enfin pour les études épidémiologiques par comparaison de spectres.
8
3- Cinétique de la croissance bactérienne :
L'étude de la croissance bactérienne dans le temps ou cinétique de la croissance peut être
représenté sur un graphique en portant:
- en ordonnée, les valeurs des log de la D.O du milieu de culture;
- en abscisse, le temps.
L'utilisation des log de base 2 facilite cette représentation:
La courbe de croissance obtenue montre alors 6 phases: voir figure
Phase A: Phase de latence :C'est la phase d'adaptation des bactéries à leur milieu de culture. On ne note
pas de multiplication bactérienne pendant cette phase. Elle correspond à la mise en route des systèmes
enzymatiques de la bactérie.
Phase B : Phase d'accélération pendant laquelle le temps de génération se raccourcit pour atteindre la
valeur caractéristique de l’espèce bactérienne étudiée.
Phase C: Phase de croissance exponentielle : Le taux de croissance atteint la valeur maximale .Il y a
dédoublement de la population à des intervalles de temps réguliers (dédoublement de la population
toutes les 20 minutes pour E.coli).
Phase D: Phase de ralentissement :Le taux de croissance baisse progressivement, le temps de
génération s'allonge.
Phase E: Phase stationnaire: La masse bactérienne est maximale .
Les nouvelles générations équilibrent les vieilles bactéries qui se lysent.
Phase F: Phase de déclin: La masse bactérienne décroît du fait de la lyse accélérée des bactéries. Ceci
est lié à un épuisement des nutriments, à une réduction de l'oxygène , à une accumulation des déchets.
Le temps de génération est de plus en plus long ,créant un déséquilibre entre les nouvelles générations
de bactéries (de plus en plus rares) et les vieilles bactéries qui meurent en plus grand nombre.
0,3
log de la DO
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
A
B
C
D
E
F
temps
Courbe de croissance bactérienne (milieu de culture
non renouvelé)
4- Les modifications de la courbe de croissance :
a- Croissance continue :
La courbe de croissance est celle obtenue pour une culture bactérienne en milieu non renouvelé. On
peut avec des artifices ,obtenir une culture bactérienne maintenue pendant très longtemps en phase de
9
croissance exponentielle :C'est ce qu'on appelle une croissance continue ,obtenue par un apport
régulier de milieu nutritif neuf et extraction d'une quantité équivalente de vieux milieu.
Ces procédés sont couramment utilisés dans l'industrie pour obtenir des corps bactériens de même âge
(préparation de vaccins bactériens), ou des métabolites bactériens (vitamines ) ,des toxines
bactériennes (préparation d'anatoxines) en grande quantité.
b- La diauxie : En milieu synthétique , lorsque l’on fournit à la bactérie 2 substrats carbonés
(aliments limitants ) , on peut assurer 2 modes de croissance :
- une courbe de croissance normale , comme si un seul substrat limitant a été donné.
- Une courbe diphasique , caractérisée par une première croissance exponentielle , suivie d’un plateau
puis d’une deuxième phase exponentielle succédant à une phase de latence intermédiaire plus ou
moins prononcée.
Cause : au cours de la croissance , l’un des substrats est utilisé en premier jusqu’à épuisement avant que
le deuxième substrat ne soit assimilé à son tour.
II- METABOLISME BIOCHIMIQUE BACTERIEN:
1- Il est défini comme l'ensemble des transformations chimiques (réactions anaboliques et cataboliques
), qui assurent l'élaboration des constituants bactériens et leur fonctionnement.
Grâce à un équipement enzymatique très complet, toutes les réactions chimiques du métabolisme
bactérien sont catalysées par des enzymes spécifiques.
L'étude du métabolisme bactérien permet de définir des caractères d'identification biochimique qui
représentent des critères essentiels dans la classification (ou Taxonomie) bactérienne.
ALIMENTS
Réactions cataboliques
MOLECULES SIMPLES
METABOLITES
INTERMEDIAIRES
Réactions
COMPOSANTS
CELLULAIRES
ATP
DECHETS
anaboliques
MOBILITE
TRANSPORTS (perméases)
Les réactions cataboliques permettent à la bactérie de convertir les aliments mis à sa disposition
( Protéines , Lipides , Polysaccharides) en molécules organiques simples ou en métabolites
intermédiaires , avec production d’énergie sous forme de liaison phosphate ADP ˜ Pi .
Les liaisons anaboliques sont les voies de biosynthèse que la bactérie emprunte à partir de ces
molécules simples pour synthétiser des macromolécules intervenant dans la structure et le
fonctionnement bactérien. L’énergie utilisée dans ces biosynthèses provient du catabolisme.
10
2- Métabolisme énergétique :
2-1- Introduction : La bactérie produit de l’énergie au cours du catabolisme par le biais de réactions
dites EXERGONIQUES . Pour éviter toute perte sous forme de chaleur , ces réactions exergoniques
(productrices d’énergie) sont couplées à des réactions dites ENDERGONIQUES (absorbent l’énergie).
L’énergie est ainsi emmagasinée dans des liaisons chimiques telles la liaison phosphate de l’ATP , ou
encore , immédiatement consommée dans une réaction qui en nécessite.
Chez les bactéries d’intérêt médical , qui sont chimioorganotrophes , les réactions exergoniques sont des
réactions d’oxydation d’un composé organique . A partir d’un substrat SH2 , la réaction d’oxydation ou
DESHYDROGENATION fait perdre 2électrons et 2 protons au substrat qui est oxydé.
Ne pouvant rester libres , ces derniers sont éjectés puis captés par un accepteur d’électrons A qui est
ainsi réduit en AH2 .
Ces 2 réactions d’oxydation et de réduction sont exergoniques .L’énergie libérée est emmagasinée en
ATP.
SH2
S + Energie
2H+ + 2é
ADP + Pi
A
ATP
AH2 + Energie
La réaction REDOX
Le métabolisme énergétique d’une bactérie chimioorganotrophe est constitué d’une suite de réactions
REDOX avec libération d’énergie, partant d’un substrat organique.
Le composé organique peut être :
- un hydrate de carbone (surtout le glucose) source la plus importante d’énergie
- un acide aminé
- un acide gras
- un alcane
- une base purique ou pyrimidique
Les réactions redox productrices d’énergie sont intégrées dans 2 types de processus énergétiques :
La Fermentation et la Respiration .
-
La fermentation a été définie par Pasteur comme la « vie sans air » En fait , c’est une oxydation
biologique au cours de laquelle l’accepteur final d’H2 et d’é est un composé organique. Ce composé
peut être présent dans le milieu ou provenir de la dégradation d’un substrat oxydable . Les voies
fermentaires se déroulent au sein du cytoplasme bactérien. L’énergie est produite par
Phosphorylation au niveau du substrat. Le bilan énergétique est réduit.
SH2
S’
+
2H + 2é
ADP + Pi
S
-
ATP
S’H2
La Respiration est l’ensemble des voies métaboliques au cours desquelles l’oxygène moléculaire ou
des composés oxygénés inorganiques ou ioniques jouent le rôle d’accepteur d’électrons et d’H2
dans les réactions redox. Ces voies sont liées à la membrane cytoplasmique de la bactérie. L’énergie
est produite par phosphorylation dite oxydative et libérée par paliers via une chaîne de transfert
d’électrons ; Le bilan énergétique est élevé.
11
2-2- Les voies du métabolisme intermédiaire : Pour oxyder un substrat énergétique donné, il existe un
ensemble de réactions cataboliques communes à de nombreuses bactéries : Ce sont les voies générales
du métabolisme énergétique ou métabolisme intermédiaire. Ainsi, l’oxydation du glucose, considéré
comme substrat énergétique oxydable le plus typique, emprunte les voies du métabolisme intermédiaire
.On distingue 3 principales voies enzymatiques, à localisation cytoplasmique, qui oxydent le glucose en
acide pyruvique, véritable plaque tournante du métabolisme et situé au carrefour du métabolisme
intermédiaire :
- La voie d’embden-Meyerhof –Parnas (EMP) ou voie des Hexoses-Diphosphates , voie comparable à
celle de la glycolyse des êtres supérieurs .C’est la voie majeure de dégradation du glucose. Elle
comporte 4 importantes réactions : (1) Phosphorylation du glucose et du fructose-6-phosphate par
l’intermédiaire de l’ATP ; (2) Clivage du fructose 1-6 diphosphate en trioses par une aldolase
spécifique ; (3) Réarrangements structuraux ; (4) oxydo-réduction et assimilation du phosphate
inorganique. Cette voie aboutit à la production de 2 moles d’ATP par mole de glucose.
-
La voie des Hexoses-Monophosphates ou voie des Pentoses-Phosphates ou Shunt oxydatif ou cycle
de Dickens-Horecker .Elle produit 1 mole d’ATP par mole de glucose.
-
La voie du 2-céto-3-déoxy-gluconate ou voie d’Entner-Doudoroff est assez propre aux
microorganismes . Elle ne produit pas d’ATP.
Au cours de ces voies du métabolisme intermédiaire du Glucose , apparaissent des molécules de
NADH2 que les microorganismes peuvent , selon les cas , réoxyder . En aérobiose , l’accepteur final est
l’oxygène moléculaire par le biais de la chaîne respiratoire . En anaérobiose , les accepteurs sont des
composés organiques autres que l’oxygène moléculaire . (voir schémas correspondants)
2-3- La respiration : Le pyruvate est principalement oxydé en Acetyl-Coenzyme A , ces 2 composés
étant au carrefour du métabolisme intermédiaire . Le pyruvate est le point d’aboutissement obligé de
toutes les voies de dégradation du Glucose et des voies d’oxydation de nombreux acides aminés. Il est
transformé en Acetyl~CoA par décarboxylation oxydative.
2-3-1- Le cycle de Krebs : L’Acetyl~CoA réagit avec l’acide oxaloacétique pour former de
l’acide citrique .Suit une succession de réactions d’oxydation et de décarboxylation, avec réductions de
NAD en NADH2 couplées aux réactions d’oxydation qui permettent de régénérer du NAD+ . Du point
de vue énergétique, chaque tour de cycle de Krebs génère 4 réactions de déshydrogénation .Pour un
Acetyl~CoA incorporé au cycle, 3 NADH2 et 1 FADH2 sont générés et 1 ATP est produit directement
au niveau du cycle .Les molécules de NADH2 et de FADH2 vont alimenter en électrons les coenzymes
de la chaîne respiratoire. Au cours de leur passage dans la chaîne, chaque NADH2 produit 3 ATP et
chaque FADH2, 2 ATP. Ainsi, chaque tour de cycle produit 12 ATP.
2-3-2- La chaîne respiratoire : C’est la chaîne cytochromique de transfert des électrons , à laquelle
sont associés des phosphorylations oxydatives . Ses composants sont disposés de façon séquentielle en
fonction de leur potentiel redox. Le mouvement des électrons ou des protons le long de la chaîne
s’effectue graduellement à partir des constituants les plus électronégatifs pour aller vers le constituant le
plus électropositif (O2). Ces composants sont des enzymes associés à des groupements prosthétiques et
qui agissent comme transporteurs d’électrons.
AH2 (substrat)
NAD+
FPH2
Flavoproteine
A
NADH
FP
Q
2Fe3+
1/2O2
semi quinone
QH2
2Fe2+
H2O +H2O2
12
H+
H+
H+
FP peut être FMN ou FAD
* NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide ou Coenzyme I ; Coenzyme fonctionnant
comme transporteur d’hydrogène dans de nombreuses réactions redox. La molécule d’H est portée sur
le résidu Nicotinamide.
Forme oxydée :NAD+
Forme réduite : NADH + H+
(N.B. NADP= Coenzyme II)
* FP : Ce sont des protéines de haut poids moléculaire contenant des flavines comme
groupement prosthétique . Appartiennent aux FP la Flavine mononucléotide (FMN) et Flavine
Adénine dinucléotide (FAD). Ces flavoprotéines ont pour fonction d’accepter l’H2 qui provient du
NADH.
* Ubiquinone ou Coenzyme Q : transporteur d’hydrogène , non lié à une protéine.
* Cytochromes : Systèmes redox qui transfèrent des électrons et ne sont pas capables de
transporter de l’hydrogène. Ils acceptent les électrons provenant des quinones. Parallèlement, un
nombre équivalent de H+ est mis en solution. Ce sont des protéines dont le groupement prosthétique est
une protoporphirine portant un atome de fer central qui participe au transport électronique. Cette
protoporphirine s’appelle Hème quand le fer est à l’état Fe++ (ferreux) et Hémine lorsque le fer est à
l’état Fe+++ (oxydé ou ferrique).
De nombreux cytochromes ont été décrits chez les bactéries : a , a3 , b, c , o. Le cytochrome terminal
qui joue le rôle d’accepteur final d’électron est appelé Cytochrome Oxydase.
Au cours de la respiration , il y a dégagement important d’énergie puisqu’il y a oxydation du substrat
jusqu’au stade H20+C02 .De ce fait , l’oxydation d’un substrat ne peut être couplé directement à la
réduction de l’accepteur final , au risque de brûler la bactérie .L’énergie est libérée par palier au cours
d’une succession de réactions redox allant de la réduction du NAD puis d’une flavoprotéine et d’une
ubiquinone avec transfert d’électrons et de H2 jusqu’à l’accepteur final , les électrons étant transférés
seuls par les cytochromes .
La respiration se fait donc en 2 étapes :
1- Le cycle tricarboxylique de Krebs , avec libération de CO2 par oxydation couplée à la
réduction de 3 NAD+ et de 1 FAD+ par tour de cycle .
2- La chaîne respiratoire avec coenzymes de déshydrogénases , Quinones et Cytochromes
.
CH3CO-COOH
NADH + H+
CO2
CH3CO~SCoA
oxaloacétate
+
Cycle de
KREBS
Citrate
NAD
FADH + H
FAD
+
+é
Selon l’accepteur final d’électrons et d’H2 , on peut distinguer : (voir les schémas correspondants)
Dans la respiration aérobie, l’accepteur final est l’O2
NADH +H
13
Dans la respiration anaérobie, l’accepteur final est un composé inorganique ou ionique (NO3fumarate)
2-4- Fermentation du Glucose : La première étape comporte les différents voies du métabolisme
intermédiaire qui aboutissent au Pyruvate .Ce sont les réactions de réduction du Pyruvate qui
différentient les bactéries fermentaires car elles conduisent à des produits finals divers, soit uniques, soit
plus souvent mélangés. On distingue, selon la nature des produits finals de fermentation :
* la fermentation Acides complexes :
C'est le type de fermentation le plus répandu chez les bactéries.
Elle peut se présenter sous 3 formes possibles:
- fermentation Acide Mixte : caractéristique des Enterobactéries VP(-).
Pyruvate
Formate
Lactate
AcetylCoA
CO2+H2
Acetyl Phosphate
Acetate
Phosphoenol-pyruvate
Acetaldehyde
Ethanol
Oxalo-Acetate
Succinate
L'accumulation d'Acides dans le milieu de culture aboutit à un PH final bas.
- fermentation butanédiolique :
Les Enterobacteries VP+ , Listeria monocytogenes,la plupart des Vibrio et Aeromonas possèdent ,à côté
du mode de fermentation Acides Mixtes, une voie fermentaire particulière, dite Butanédiolique ou
Butylène glycolique.
Cette voie aboutit à la libération d'un produit neutre: Le 2,3 Butylène Glycol.
Elle se déclenche lorsque le pH du milieu s’abaisse au dessous de 6.
2 molécules de Pyruvate
CO2
Acetolactate
acetolactate-decarboxylase
Acetyl-methyl-carbinol ou Acetoïne
butanédiol-deshydrogénase
2,3 Butanédiol
* Fermentation lactique : L’acide lactique est le produit final unique ou dominant .On
distingue 3 modèles:
- Fermentation Homolactique : retrouvée chez les Streptocoques,
14
C'est une fermentation sans production de gaz et s'accompagnant d'une diminution importante du
PH du milieu.
- Fermentation Hétérolactique: retrouvée chez les Lactobacilles et les Leuconostoc.
Comprend une production importante de CO2 et un PH bas.
- Fermentation Aceto-lactique: retrouvée chez des bactéries du genre Bifidobacterium , s'accompagne
de la production d'un mélange d'acide lactique et acétique.
* Fermentation Alcoolique:
C'est une fermentation retrouvée chez les champignons et les cellules végétales.
* Fermentation Butyrique :qui aboutit à l'Acétate , le Butyrate, H2 et CO2 et qui est
retrouvée chez les Clostridies dits Saccharolytiques
2-5- Tests d’exploration du métabolisme énergétique :
2-5-1- Epreuve de HUGH et LEIFSON : Milieu d’Etude de la Voie d’Attaque des
Glucides (M.E.V.A.G) : Géloses molles , faiblement peptonée , additionnées de glucose à 1%, coulées
en culot , fondues au moment de l’emploi .L’ensemencement se fait par piqûre centrale de 2 tubes de
milieu , à partir d’une suspension riche du germe à étudier. Un tube est laissé ouvert « O » , l’autre est
fermé par une couche de vaseline « F ».
Résultat :
tube « O »
Jaune
Jaune
Rouge-violet
tube « F »
Jaune
Rouge
Rouge
Fermentaire
Oxydatif
Inactif
2-5-2- Test dit de l’Oxydase :
Cyt aa3 + Cytc ont la propriété d’oxyder le diméthyl ou le
tétramethylparaphénylène diamine en une demi-quinone rouge violacée.
Cyt c+++ + Cyt aa3+++ + réactif réduit
Cyt c++ + Cyt aa3++ + réactif oxydé (rouge)
Attention : - ne pas utiliser d’anse bactériologique métallique pour faire le test
- ne pas faire le test à partir d’une pente de TSI ou KIA
- ne pas faire le test à partir d’une gélose avec indicateur coloré.
2-5-3- Recherche de la catalase : on met en présence une colonie microbienne et une
goutte d’eau oxygéné sur une lame. L’apparition de bulles d’air signe la présence d’une catalase.
Attention : ne pas prélever la culture à partir d’une gélose au sang.
15
2-5-4- Test de GRIESS-ILOSWAY :
Bouillon Nitrate à 1%o KNO3 ensemencé à partir de la souche à étudier
Réactifs de révélation : Acide Sulfanilique et alpha-naphtylamine
Poudre de Zinc
Bouillon KNO3
+
bactérie
24 h à 37°C
+ NR1 + NR2
Virage au Rouge
Pas de virage
Nitrate réductase +
Ajouter une parcelle de
Poudre de zinc
Chauffer légèrement
Virage au rouge
pas de virage
Nitrate réductase -
Nitrate réductase +
2-5-5-Test au rouge de méthyle (RM) et réaction de Voges-Proskauer (VP) :
L’étude des dérivés de l’Acide pyruvique permet de déterminer la ou les voies
fermentaires utilisées par la bactérie. Les tests RM et VP permettent la différenciation entre les
fermentations acide-mixte et butylène glycolique.
Ces 2 réactions peuvent être effectuées sur le même milieu (Bouillon Clark et Lubs) et le plus souvent
se vérifient mutuellement : une souche RM+ est habituellement VP- et vice versa.
TEST au RM : consiste à révéler l’acidification finale du milieu après fermentation du glucose. La
zone de virage du RM étant plus basse que celle des indicateurs habituellement utilisés (5-5,8), cet
indicateur révèle une acidité importante, due à la production d’acides forts (Acide formique) ou à
dissociation moyenne (Acide propionique, lactique…).
REACTION DE VOGES-PROSKAUER : C’est une réaction plus spécifique et d’un plus grand
intérêt que la précédente. Elle révèle la production d’Acetylméthylcarbinol (ou Acétoïne) ,
intermédiaire au cours de la fermentation 2-3 butylène-glycolique .
Bouillon Clark et Lubs
+
Bactérie
VP1 : KOH 4N
VP2 : solution alcoolique d’alpha-naphtol
24 h à 37°C
Répartir le bouillon dans 2 tubes à vis
Ajouter 1 goutte de RM
Couleur rouge
RM+
couleur jaune
RM-
3 gouttes VP1 et 3 gouttes VP2
Agiter et laisser en position inclinée pendant 20mn
16
Virage au rouge en surface du bouillon
pas de virage
VP +
VP2-5-6- Utilisation du Citrate comme seule source de carbone :
La bactérie est dite « citrate-positive » si elle utilise le Citrate comme seule source de
carbone, avec l’intervention d’une Citrate-perméase.
L’utilisation du Citrate par la bactérie se manifeste par une alcalinisation du milieu.
En effet, les enzymes qui utilisent le citrate comme substrat, le font sous la forme d’acide citrique :
Citrate +3H20
Acide citrique + 30HDe ce fait, l’incorporation d’un citrate par la bactérie, équivaut à la libération de 3 0H-.
De ce fait, chaque fois que la bactérie oxyde complètement le citrate (comme cela se passe à travers le
cycle tricarboxylique de Krebs), il y a libération de radicaux Hydroxyles OH- , qui vont alcaliniser le
milieu.
On utilise le Milieu au Citrate de SIMMONS, coloré en vert foncé (bleu de Bromothymol).
Le milieu est inoculé à partir d’une culture sur gélose, sur une moitié de la pente, l’autre moitié servant
de témoin négatif.
La bactérie est dite « Citrate+ » si la zone inoculée vire du vert au bleu (alcalinisation)
La bactérie est dite « Citrate - » si la zone inoculée ne vire pas.
Le milieu au citrate de Christensen , contrairement au milieu synthétique de Simmons, contient de
faibles quantités de glucose et d’extraits de levure .Il sert à différencier Shigella (toujours CITRATE
NEGATIVE) de E.coli biovar Alcalescens-Dispar ( 72% de souches CITRATE + ).
3- Métabolisme Glucidique : On distingue 3 types de milieux pour explorer ce métabolisme ;
- Milieux glucidiques liquides simples : Eau peptonée + Sucre + indicateur de pH
- Milieux glucidiques gélosés simples : gélose + sucre + indicateur de pH
un exemple en est : le milieu Mannitol-mobilité-nitrate
- Milieux gélosés glucidiques complexes : TSI (Tri-Sugar-Iron ) et
KIA (Kligler-Iron-agar)
Ce sont des géloses inclinées avec pente +culot : 1%o Glucose et
10%o Lactose et Saccharose
L’indicateur est le Rouge de Phénol
Lecture :
Bactérie
Oxydative
Culot rouge
Pente rouge
Bactérie
Fermentaire
Lactose – et saccharose -
l’attaque des peptones
alcalinise la pente
Culot jaune
pente rouge
Bactérie
Fermentaire
Lactose + et/ou Saccharose +
Culot jaune
pente jaune
l’attaque des peptones
alcalinise la pente mais
l’acidification par attaque des
sucres prend le dessus.
17
- Etude de la voie d’attaque d’un sucre sur MEVAG +sucre (à 1%)
- Etude des enzymes intervenant dans l’attaque d’un sucre : on détecte essentiellement
la Bêta galactosidase, enzyme qui dégrade le lactose en glucose et galactose.
Cette enzyme a 2 caractéristiques : 1) elle est intra-cellulaire
2) elle est inductible
Il faut donc une perméase pour faire passer quelques molécules
de lactose en intra-cellulaire et induire la synthèse de l’enzyme.
Bactéries
+ disque d’un Galactoside artificiel :
pente lactosée
Ortho NitroPhénylGalactopyranoside
de TSI ou KIA
suspension
en eau distillée
on incube jusqu’à 24 h à 37°C
Lecture à 15 mn – 30mn – 24 h
Test + : production d’OrthoNitroPhénol de couleur jaune
4- Métabolisme Protidique : Il est étudié au laboratoire par la détection des enzymes du métabolisme
protidique, en mettant en contact la bactérie avec le substrat correspondant.
Protéine
Enzymes de digestion ou Protéinases
exemple Gélatinase
Polypeptides
Peptidases
Acide Aminé
Acide aminé soufré (Cysteine,
Tryptophane
Methionine) Tryptophanase
TDA
désulfydrase
Indole
H2S
Ornithine
Arginine
Lysine
Acide
indole pyruvique
L’H2S (Hydrogène Sulfuré), libéré par réduction d’un substrat soufré ( Thiosulfate de sodium), est
précipité sous forme de sulfure de fer en présence de Citrate ferrique (ou de Sulfate ferrique) incorporé
dans le milieu TSI (et KIA).
Chez les bactéries H2S+, le sulfure de fer apparaît sous forme de précipité noire au sein du TSI (ou
KIA).
18
Milieu à l’urée
Urée + Tryptophane
Uréase ou urée amidohydrolase
NH3
(virage du milieu au
rose-fushia)
Tryptophanase
Tryptophane désaminase
R° d’Ehrlich-Kovacs
Test de détection de la TDA
( addition du réactif d’Ehrlich-Kovacs
(addition de perchlorure de fer)
ou paradiméthylaminobenzaldehyde PDAB)
TDA +
indole +
TDA -
indole Virage au marron
anneau rouge
pas de virage
anneau clair
Catabolisme de l’Ornithine , Arginine et Lysine :
Ornithine – Arginine - Lysine
Ornithine
Décarboxylases
ODC,ADC,LDC
Cycle de
l’Urée
Ornithine
Urée
Putrescine
Arginine
Agmatine
Lysine
Cadavérine
Au laboratoire , on met en évidence les décarboxylases sur milieu de MOELLER-FALKOW :
(sucre=Glucose , Indicateur=Pourpre de Bromocrésol)
Vaseline
stérile
Milieu + Ornithine
Milieu+Arginine
Milieu+Lysine
Témoin milieu
1er temps : Acidification de tous les tubes par attaque du glucose
2ème temps : Décarboxylation et libération de catabolites alcalins d’où virage au bleu violacé- le tube
témoin reste jaune
Interprétation : tube jaune : négatif
tube violet : positif
19
Il existe une autre voie dégradant l’Arginine par le biais d’une Arginine Dihydrolase.
Arginine
Citrulline
NH3
Ornithine
NH3 + CO2
5- Métabolisme lipidique :
Les lipides ne sont assimilables qu’une fois leur molécule clivée par hydrolyse , sous l’effet
d’enzymes appelées généralement lipases. Il s’agit en réalité de 3 groupes d’enzymes :
- Les estérases, qui hydrolysent les TWEENS , esters de sorbitol et d’acides gras à longues
chaînes (le plus utilisé est le TWEEN 80)
- Les lipases qui hydrolysent les Triglycérides , et en pratique le Tributyrate de glycérol
ou tributyrine.
- Les phospholipases ou lécithinases dont le substrat spécifique est la lécithine (extraite du
jaune d’œuf).
5-1- Recherche des estérases sur milieu au TWEEN : Technique de SIERRA
strie de la souche à tester
Tween +Chlorure de calcium (Cacl2) +gélose en surfusion
incuber 48 h à 37°C
Présence d’une estérase
libération d’acides gras
sels calciques insolubles
Lecture : recherche d’un halo opaque autour de la strie (opalescence + iridescence)
5-2- Recherche des lipases sur milieu à la Tributyrine :
On utilise le Tributyrate de glycérol , ou Tributyrine , qui donne un aspect trouble à la gélose.
La présence d’une lipase se traduit par une clarification de la gélose autour du spot de culture.
5-3- Recherche de la Lecithinase sur boîte à l’oeuf :
Test de Laboratoire : on utilise communément la Lécithine du jaune d’œuf , incorporé à 10 % dans la
gélose (émulsion dans de l’eau physiologique) .
Lecture : Halo opaque blanc-jaunâtre autour du spot de culture
Lécithinase +
20
Applications :
Tests d’exploration
Estérases
Lipases
Lécithinases
Germes à tester
Serratia sp.
Certains Proteus, Pseudomonas, Flavobacterium
Vibrionaceae (sauf Plesiomonas shigelloides
Bacillus
Test de différenciation intéressant pour les genres Branhamella et
Yersinia
Identification des genres Pseudomonas, Bacillus et Clostridium
CHAP. II APPLICATIONS DE LA PHYSIOLOGIE BACTERIENNE :
Les domaines d'application intéressent:
1-Le diagnostic bactériologique: La physiologie bactérienne intervient de façon primordiale
dans le déroulement du diagnostic bactériologique.
En effet, l'examen microscopique n'est qu'exceptionnellement suffisant pour identifier une espèce
bactérienne et il ne représente habituellement qu'une étape d'orientation.
Le plus souvent , il est nécessaire d'ensemencer le produit pathologique sur des milieux de culture
contenant des nutriments indispensables à la croissance.
1-1- Les notions de physiologie bactérienne interviennent alors dans le choix du (ou des) type(s) de
milieux de culture pour les bactéries que l'on désire isoler ou identifier.
On peut distinguer :
a) Des milieux d'isolement: Ce sont des milieux solides simples ou complexes, sur lesquels de
nombreuses espèces bactériennes peuvent se développer selon une technique d’ensemencement qui
permet d'obtenir des colonies séparées facilement identifiables.
b) Des milieux d'identification: Solides ou liquides, ils servent à mettre en évidence un ou plusieurs
caractères métaboliques d'une souche bactérienne préalablement isolée et purifiée.(L'étude du
métabolisme bactérien ne peut se faire que sur une souche bactérienne pure).
c) Des milieux sélectifs : Solides ,ils permettent l'isolement d'une espèce bactérienne tout en inhibant
les autres espèces éventuellement présentes dans un prélèvement.
Ex: Milieu de Chapman pour les Staphylocoques
Milieu Hektoen pour les Salmonelles et les Shigelles
d) Des milieux d'enrichissement: Liquides, ils contiennent des inhibiteurs spécifiques de certaines
espèces bactériennes donc favorisent la multiplication d'espèces données.
Ex: le bouillon Sélénite pour les Salmonella.
1-1- Il existe actuellement sur le marché de l’automate de laboratoire, plusieurs systèmes permettant
l’identication précise des bactéries .Parmi eux, on citera le MALDI-TOF , dont le principe est celui de
la spectrométrie de masse. Les laboratoires s’équipent de plus en plus en ce type d’automate malgré le
coût non négligeable en matière de maintenance.
2- L'Antibiothérapie:
Les modifications de la courbe de croissance permettent de mesurer l'activité anti-bactérienne d'un
nouvel antibiotique sur une bactérie donnée.
21
3- L’efficacité de la stérilisation:
L'étude de la courbe de croissance permet de vérifier la vitesse de destruction des bactéries par la
chaleur , les UV, ou d'autres agents physiques ou chimiques.
4- L'industrie:
- Dosage microbiologique des vitamines et autres substances qui sont des facteurs de croissance
pour les bactéries,
- Obtention de grandes quantités d'antibiotiques, d'enzymes et de vitamines grâce à la croissance
en milieu de culture renouvelé,
- Obtention de grandes quantités de bactéries destinées à l'alimentation en particulier animale
(génie génétique).
5-Les systèmes pour hémoculture :
Certains fournisseurs ont proposé des flacons d’hémoculture avec dispositif intégré permettant de
détecter les premiers signes de culture par le biais des gaz dégagés par le métabolisme biochimique
bactérien (Hémoculture SIGNAL -OXOID) ; les flacons d’hémoculture sont incubés sous agitation
continue dans une étuve transparente, de manière à détecter les flacons positifs (avec dispositif de
détection positif) .Aucune automatisation n’est nécessaire.
Il existe cependant sur le marché de l’équipement biomédical, une grande variété d’automates pour
hémocultures. Les plus anciens, maintenant dépassés, détectaient les premiers signes de culture en
utilisant l’incorporation de C14 avec un risque élevé pour le manipulateur.
Actuellement, des automates de plus en plus performants assurent la détection précoce
d’hémocultures positives en se basant sur le principe de détection d’un produit du métabolisme
biochimique, par des techniques sans risque, telles la technique colorimétrique pratiquée par
l’automate BACT/ALERT microbial Detection System.
6- Notion de Quorum Sensing:
Le QS est un système de communication inter-bactérienne reposant sur la diffusion de petites molécules
au travers des parois bactériennes, ce qui représente pour les bactéries, le langage leur permettant de
coordonner leur comportement vis-à-vis d’un environnement. Ainsi, lorsque la densité bactérienne
augmente, la quantité de ces molécules augmente jusqu’à atteindre un seuil déclenchant l’activation ou
la répression de certains gènes chez l’ensemble des bactéries. Chez P.aeruginosa par exemple,
coexistent 2 principaux systèmes de QS, appelés lasR-lasI et rhsR-rhsI. Les 2 molécules diffusibles
principales appartiennent à la famille des acylhomosérines lactones (AHL), C12-HSL et C4-HSL, elles
sont synthétisées par leur enzyme respective et vont se fixer ensuite sur leur récepteur protéique
respectif. La liaison de l’HSL à son récepteur protéique forme un activateur transcriptionnel permettant
ainsi l’activation de nombreux gènes chez Pseudomonas aeruginosa, parmi lesquels figurent ceux
impliqués dans la virulence. En inhibant le Qorum sensing, on peut ainsi inactiver les gènes de
virulence chez des bactéries hautement pathogène ; ceci a été prouvé dans le modèle animal chez
P.aeruginosa, ce qui ouvre la voie aux traitements autres qu’antibiotiques.
7- Les Biofilms :
Les bactéries sont organisées en communautés et communiquent entre elles par QS. Dans leur
biotope naturel, elles sont attachées à des surfaces, plus souvent que libres en suspension dans un
milieu liquide. Les bactéries attachées à des surfaces sont engluées dans une matrice de polymères
organiques : l’ensemble constitue un Biofilm. C’est aussi sous cette forme que les bactéries
colonisent le biotope hospitalier, particulièrement le matériel d’exploration ou de soin :
Endoscopie, cathéters, sondes respiratoires ou urinaires. Il existe différents biofilms dans le corps
humain : c’est le cas de la plaque dentaire et de la végétation valvulaire en cas d’endocardite
infectieuse.
22
Dans le biofilm, les bactéries sont à l’abri des agents antimicrobiens car elles se trouvent au repos
ou dans un état de latence, ce qui empêche l’antibiotique d’agir sur elles. Elles représentent ainsi
une forme de persistence du germe contre laquelle on ne peut pas agir et qui constitue un obstacle
majeur dans la prévention et la lutte contre les infections nosocomiales.
Conclusion et en quelques mots….
La maîtrise des techniques d’étude de la nutrition, des différentes voies métaboliques et de la croissance
bactérienne permet une large application en matière de d’isolement , d’identification et d’étude de la
sensibilité des bactéries aux antibiotiques .Elle permet également de mieux comprendre le principe et le
fonctionnement des automates chargés de l’identification rapide et fiable des microorganismes
impliqués dans les infections . Elle ne peut se faire sans la compréhension des mécanismes moléculaires
mis en jeu par les bactéries , aussi bien au niveau intracellulaire qu’à l’échelle d’une population
bactérienne.
23
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
Fig 1 : Voie d’Embden-Meyerhof-Parnas (EMP) ou voie de la glycolyse –Les chiffres de 1 à 22 désignent les différentes
enzymes impliquées dans les réactions chimiques :
1.Phosphorylase 2.Phosphoglucomutase 3. Hexokinase 4. Phosphoglucoisomérase 5.Phosphofructokinase
6.Fructose bisphosphate aldolase 7. Triose phosphate isomerase 8. Glyceraldehyde-3-phosphate dehydrogenase
9. Phosphoglycerokinase 10. Phosphoglyceromutase 11. Enolase 12. Pyruvate kinase 13.Lactate dehydrogenase
14. Pyruvate carboxylase 15. PEP carboxykinase 16. Fructose-1,6-biphosphatase
17.Glucose-6-phosphatase
18. ATP-glucose pyrophosphorylase
19. Glycogène synthetase
20. Glycerophosphate dehydrogenase
21.Phosphatase
22. Glycerol kinase
24
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
Fig 2 : Les voies divergeant à partir du 6-Phosphogluconate. (Les gènes de structure des enzymes chez E.coli sont indiqués
par 3 lettres).
Dans la voie commune, l’enzyme glucose-6-phosphate dehydrogenase oxyde glucose-6-phosphate en
6-phosphogluconolactone .Le lactone est dehydraté en 6-phosphogluconate via une lactonase .
Dans la voie des pentoses, 6-phosphogluconate est oxydé en ribulose-5-phosphate et C02 par une
6-phosphogluconate dehydrogenase. Une phosphoribose –isomerase maintient un équilibre entre ribulose-5-phosphate
et ribose-5-phosphate.
Dans la voie d’Entner-Doudoroff, 6-phosphogluconate est dehydraté par une 6-phosphogluconate dehydratase pour donner
2-keto-3-deoxy-6-phosphogluconate (KDPG).
L’enzyme KDPG aldolase clive KDPG pour former du Pyruvate et du Glyceraldehyde-3-phosphate.
L’action d’une pyruvate-carboxylase aboutit à de l’ethanol et C02.
Glyceraldehyde-3-phosphate est métabolisé par le biais de la portion « triose-phosphate » de la voie d’Embden-MeyerhoffParnas en Ethanol et C02. Le rendement net de la voie d’Entner-Doudoroff est de 2 Ethanol +2 C02
25
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
Fig 3 : Voie de la Phosphoketolase ou voie des hexose-monophosphate.
G-6-P : glucose-6-phosphate ; 6-P-G :6-phosphogluconate ; G-3-P :glyceraldehyde-3-phosphate
26
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
Fig 4 : Le cycle de Krebs.
OAA : Oxaloacetate ; DPT : Diphosphothiamine ; FP :Flavoproteine
Les chiffres de 1 à 8 indiquent le nome d’enzymes impliquées dans le cycle de Krebs :
(1) Citrate synthethase. (2) Aconitase. (3) et (4) Isocitrate dehydrogenase. (5) Alpha-ketoglutarate dehydrogenase.
(6) Succinate dehydrogenase. (7) Fumarase. (8) Malate dehydrogenase.
La conversion du pyruvate en CO2 et Acetyl-CoA au sommet de la figure , incrimine un groupe d’enzymes connu comme le
« Pyruvate dehydrogenase complex ».
27
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
28
Source :Microbial Physiology. Albert
G.Moat, John W. Foster and Michael
P.Spector 2002
Fig6
: La Phosphorylation oxydative : L’énergie composant la force proton-motrice est utilisée
pour générer de l’ATP lorsque les protons, à l’extérieur de la bactérie, traversent la « Protontranslocating ATPase » associée à la membrane cytoplasmique. On estime que le passage de 3 protons
à travers l’ATPase est nécessaire pour générer 1 ATP.
Source :Microbial Physiology. Albert G.Moat,
John W. Foster and Michael P.Spector 2002
29
Fig 7 : Nicotinamide adénine dinucléotide (NAD).
La fonction du NAD dans les réactions d’oxydo-réduction.
Les atomes d’hydrogène d’un donneur , sont transférés vers la partie « Nicotinamide » d’un NAD.
(b) Les atomes d’H2 sont ensuite transférés vers un receveur tel les pigments de cytochrome.
Bibliographie
1- Moat AG , Foster JW and Spector MP. Microbial Physiology
Liss, Inc.
Fourth edition 2002 Wiley-
2- Leclerc H. , Gaillard J.L., Simonet M. Microbiologie générale :La Bactérie et le monde
bactérien Edition DOIN 1995
3- Marchal N., Bourdon J.L. , Richard CL . Les Milieux de culture pour l’isolement et
l’identification biochimique des bactéries , Édition DOIN 1991
4- Olds R.J. Atlas en couleurs de Microbiologie Édition MALOINE 1979
5- Consultez les liens disponibles dans le site du Réseau AARN (Algérian Antimicrobial
Resistance Network) que vous trouverez à l’adresse Internet : WWW.sante.dz/aarn
6-R.Leberre et al Quorum sensing : une mouvelle cible thérapeutique pour Pseudomonas
aeruginosa Med Mal Inf.36 (2006) 349-357
30
Téléchargement