Cours& de& Sciences& économiques& et& sociales& DAEU& A,& 2011;2012,& Université&
de&Montpellier&III&Polycopié&2&
Enseignante : Laure Chantrel, maîtresse de conférences en économie, laure.chantrel@univ-montp3.fr,
http://laurechantrel.free.fr
1.2.&L’économie,&science&sociale&
Comme nous l’a montré le texte de Sismondi, la définition de l’économie politique comme science de la richesse, c’est-à-dire
comme étude du marché et de la production a été contestée très tôt. En 1793, William Godwin publie Enquiry concerning
Political Justice, and its Influence on General Virtue and Happiness (Enquête sur la justice politique et son influence sur la vertu
et le bonheur en général). Dans ce traité, il développe une philosophie
utilitariste où il cherche les moyens d’assurer « le plus grand bonheur pour le
plus grand nombre ». C’est ainsi que ce définit l’utilitarisme qui est une
philosophie qui va avoir une grande influence sur la théorie économique.
L’idée principale de l’utilitarisme classique est qu’une société est juste et bien
ordonnée, quand ses institutions majeures sont organisées de façon à
procurer la plus grande somme totale possible de satisfaction pour l’ensemble
des individus qui en font partie, la plus grande utilité possible (pour reprendre
le terme des marginalistes). Ils vont chercher les moyens de mesurer le
bonheur, ce qui n’est pas une tâche facile !
Parmi les philosophes utilitaristes qui sont aussi des économistes, on peut
citer Jérémy Bentham (qui introduisit le terme d’utilitarisme en 1780 et publie
Principes de la morale et de la législation en 1789, Malthus (1766-1834), John
Stuart Mill (1806-1873) et plus récemment au XXe siècle Alfred Marshall (1842-
1924), Arthur Cecil Pigou (1877-1959) et John Harsanyi (1920-2000).
Les économistes ne peuvent se contenter des moyens d’accroître la richesse matérielle, ils doivent trouver les moyens
d’améliorer les conditions de vie en société. Cela signifie qu’ils vont chercher non pas les lois de répartition de la
richesse sur le marché, mais les moyens d’avoir une juste répartition de la richesse.
Répartition : Action de répartir, de partager quelque chose, manière dont une chose est répartie, partagée. Marcus Antonius
amenait avec lui des scribes en grand nombre et des arpenteurs qui procédèrent à la répartition des meubles et des terres (A.
France, Clio, 1900, p. 88).Une longue queue assiégeait à l'école où l'on faisait la répartition des vivres (Van der Meersch, Invas.
14, 1935, p. 266).L'inégalité dans la répartition des biens culturels est tout aussi criante. L'éducation populaire ne doit pas être
l'apanage des seuls clercs (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p. 184).
SYNT. Répartition des approvisionnements, des bénéfices, du butin, des marchandises, du pouvoir, des profits, des
ressources, des richesses, des tâches, des travaux; répartition égalitaire, équitable, inégale, injuste, juste, optimum.
In Trésor de la langue française informatisée. http://www.cnrtl.fr/definition/r%C3%A9partition