Télécharger - Le Jeu de l`amour et du hasard

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Informations pratiques:
Les représentations peuvent avoir lieu dans votre établissement
ou au théâtre ”A la Folie” dans le 11e arrondissement de Paris.
Rencontre sur le plateau avec l’équipe de la pièce à l’issue des
représentations scolaires.
Pour demander le devis contactez-nous par mail ou téléphone:
Compagnie Inter
mail : [email protected]
tél : 06 13 53 04 34
web: www.jeudelamouretduhasard.fr
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I : L’AUTEUR DANS SON ÉPOQUE
- Contexte historique
- Contexte politique
- Contexte social
- Cadre culturel
- Philosophie, critique et idées nouvelles
- La place de la femme dans la société
II : MARIVAUX PAR JEAN SGARD
III : RÉSUMÉ DE LA PIÈCE
- Acte I
- Acte II
- Acte III
IV : LES THÈMES ABORDÉS
- Le mariage arrangé
- La relation maître-valet
- La mésalliance
- La mise en abime (du théâtre dans le théâtre)
V : DISSERTATION SUR LA PIÈCE
I - Les procédés qui visent à la contestation
1) « Castigat ridendo mores »
2) Masque et travestissement
II - Domaines d’actions de cette contestation
1/ L’aliénation sociale
2/ La mésalliance contre le naturel de l’amour
III - Les limites de la contestation
1/ Le dénouement de la pièce
2/ Le public
VI :-LE-JEU-DE-L’AMOUR-ET-DU-HASARD-PAR-LA-TROUPE
INTER
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L’AUTEUR DANS SON ÉPOQUE
- Contexte historique
L’année 1730, date à laquelle Le Jeu de l’Amour et du Hasard est représenté, se situe au début
d’une évolution en profondeur de la société française qui aboutira à la Révolution, et ce, sur le plan
politique, économique, social et bien sûr, culturel. Ces transformations sont en partie provoquées par
l’essor économique que connaît le règne de Louis XV, en particulier sous le ministère du Cardinal de
Fleury (1726-1743).
- Contexte politique
Quand Marivaux naît, en 1688, Louis XIV est sur le trône depuis 1651 et y restera jusqu’en
1715 : la France est alors une monarchie administrative, rationalisée et unifiée. Le pays est
perpétuellement en guerre, Louis XIV voulant forger l’image d’une nation forte et puissante.
Cependant, les guerres menées par Louis XIV ont entraîné un alourdissement du régime fiscal. Ceci
conduit à la mise en place de prêt de particuliers à l’Etat, en échange de contrôles d’impôts pendant
une période de temps donnée. D’immenses fortunes sont ainsi forgées, non sans scandales.
Les mœurs à la Cour restent austères : Louis XIV a épousé, à la mort de son épouse MarieThérèse, la très dévote Madame de Maintenon.
De 1715 à 1723, après la mort de Louis XIV, la Régence se met en place. L’arrivée du Régent
semble alors clore la période de rigueur morale imposée par Louis XIV et Madame de Maintenon. La
Cour quitte Versailles et Paris redevient le centre des plaisirs (avec un régent ayant un penchant
certain pour la débauche). Un des premiers gestes du Régent fut de rappeler la troupe des Comédiens
Italiens que Louis XIV avait chassée en 1697.
En Europe, la période de 1715 à 1740 est une période de guerres : Espagne, Pologne, Autriche
sont en proies aux guerres de Succession.
De 1723 à 1774, après la mort du Régent, règne Louis XV, dit « Louis le Bien-Aimé » qui, en
1743, décidera de gouverner sans ministre. Le royaume pacifié entre dans une phase d’essor
économique.
C’est à la fin des années 1740 que se font entendre les premières voix discordantes. La France
entre à nouveau en guerre. L’absolutisme du pouvoir est contesté. L’opposition, venant surtout des
parlementaires, défend ses privilèges locaux face au pouvoir royal. De leur côté, les paysans se
révoltent contre les seigneurs. L’opinion admet mal les prodigalités du roi pour sa maîtresse, la
marquise Pompadour, ce qui entraîne une dégradation de son image avec pour conséquence, en 1757,
l’attentat de Damiens, auquel Louis XV réchappera blessé mais vivant.
Les tentatives de réformes conduites sous le règne de Louis XV seront interrompues
par sa mort en 1774.
- Contexte social
La société, du temps de Marivaux, s’organise en trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers
Etat. C’est une société à dominante rurale : plus de 80% des français font parties de cette classe. Au
18ème siècle, la vie sociale se déroule dans le cadre plus intime de la famille et de la maison
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bourgeoise.
Il n’y a alors plus de différences notables entre haute bourgeoisie et noblesse. Elles ont, en effet,
le même mode de vie, le même degré de fortune, et les mêmes aspirations culturelles.
L’éducation est toujours réservée à une élite intellectuelle. Le français, étant la langue des
personnes cultivées et des cours européennes, remplace alors le latin, langue des savants et des
politiques.
- Cadre culturel
En dramaturgie comme dans les romans ou essais, la guerre et l’héroïsme ne font plus recette
et laissent la place au pessimisme qu’expriment les œuvres de La Rochefoucauld, de Madame de La
Fayette puis celles de La Bruyère. La comédie du 18ème siècle est directement inspirée de celle de
Molière ; or, il s’agit d’un modèle que Marivaux ne reprend pas. L’argent devient un thème de
prédilection de la comédie. Les artistes français jouissent d’une extrême popularité dans le reste de
l’Europe et sont invités à travailler à l’étranger.
Toute l’Europe est à l’affût du dernier livre paru en France.
- Philosophie, critique et idées nouvelles
Des idées nouvelles se diffusent, notamment dans les salons littéraires, les cafés, les académies
de province et les loges maçonniques. Les philosophes contestent notamment la religion et la
monarchie absolue. En 1721, Montesquieu fait, dans ses Lettres Persanes, une critique des croyances
et des mœurs des Français en ridiculisant les fondements mêmes du catholicisme.
En 1748, il publiera à nouveau un ouvrage, De l’Esprit des Lois, dans lequel il expose une
monarchie où pouvoir politique, judiciaire et religieux seraient séparés. Voltaire, quant à lui, est
réfugié en Angleterre et publiera en 1734 les Lettres philosophiques dans lesquelles il exalte les
libertés dont jouissent les Anglais.
- La place de la femme dans la société
Les mariages sont régulièrement l’objet d’un marché entre deux familles possédant le même
statut social. Ces unions arrangées sont souvent, pour les familles en question, des façons de conclure
des accords commerciaux. L’amour n’y a que très peu souvent de place.
La femme contemporaine de Marivaux n’a aucune indépendance économique. A part la dot
qu’elles amènent à leur époux, leur présence est invisible aux côtés de ces Messieurs.
La pensée des Lumières, positionne l’individu comme étant au centre de leurs recherches. En
1730, ce courant commence à donner aux femmes plus de visibilité dans la société, via une meilleure
éducation. Elles acquièrent un savoir, une place dans les discussions, et ainsi un début d’autonomie.
Il ne faut évidemment pas oublier que ces changements ne sont pas encore accomplis, mais
sont seulement évoqués pour la première fois. De cette position, on peut dire que la pièce de
Marivaux, où le père, en permettant à sa fille de tester son futur époux (et donc, en laissant à la jeune
fille une marge de négociation), est très moderne et audacieuse pour son époque.
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MARIVAUX PAR JEAN SGARD
Laissons ici la parole à Jean Sgard, professeur de l’université Stendhal à Grenoble,
spécialiste du roman et de la presse périodique du XVIIIe
«L'écrivain qui résume le mieux pour nous la grâce et l'esprit du XVIIIe siècle français fut un
homme solitaire, discret, mélancolique et longtemps mal compris.
On lui sut gré pour un temps d'émouvoir et d'amuser ; puis on lui reprocha l'afféterie, la
subtilité, la vaine « métaphysique » ou le bavardage galant, tout ce qui se résuma vers 1760 dans la
notion de marivaudage. Il ne voulait qu'une chose : être Marivaux.
Certain que chaque époque, chaque être, chaque écrivain possède sa vision propre, il n'a songé
qu'à « se ressembler fidèlement à soi-même », à cultiver sa « différence », sa « singularité d'esprit » :
le marivaudage coïncide avec l'idée qu'il se faisait de l'originalité, de la modernité. Il a été
délibérément « moderne », c'est-à-dire peu soucieux de modèles, d'écoles, de règles, mais passionné
de vérités imprévues ; il a rompu avec les dogmes, avec les idées reçues, pour mieux comprendre ce
qu'était vivre, aimer, souffrir ; s'étant donné pour objet les qualités de l'existence, ce qu'il appelle les
« différences du cœur » ou les « degrés de sentiment », il a abordé le domaine mouvant des
impressions avec la rigueur ingénue d'un géomètre.
De cette dangereuse innocence procède toute sa carrière littéraire : pour rendre la mobilité de
la vie intérieure, cette « modification qui n'a point de nom », il lui faut renoncer aux idées claires et
au langage préconçu, créer une esthétique de l'image, de la suggestion, du mouvement ; il choisira les
formes les moins académiques, faux mémoires, comédie à l'italienne, journal, parodie ; et, de ces
formes populaires, souvent décriées, il fera ce qu'il veut, des tableaux, des féeries, des confidences :
tout dans son œuvre est métamorphose et approfondissement.
« Âme réfléchissante, qui médite un abrégé subtil de ses vues » (Sur la pensée sublime), ce
géomètre réinvente, comme plus tard Mallarmé ou Valéry, la littérature. »
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RÉSUMÉ DE LA PIÉCE
Acte I :
Silvia, fille de Monsieur Orgon, craint d’épouser, sans le connaître, Dorante, le jeune homme
que son père lui destine. Elle décide de se travestir et d’échanger son habit avec sa femme de chambre,
Lisette. Elle espère ainsi pouvoir mieux observer son prétendant. Mais Dorante a eu la même idée et
se présente chez Monsieur Orgon déguisé en un serviteur nommé Bourguignon, alors que son valet,
Arlequin, se fait passer pour Dorante. Monsieur Orgon et son fils, Mario, sont seuls informés du
travestissement des jeunes gens et décident de-laisser-ses-chances-au-«Jeu-de-l’Amour-et-duHasard ».
Acte II :
Dès la fin du premier acte et au cours de l’acte II, les rencontres entre maîtres et valets déguisés
sont autant des surprises de l’amour que de quiproquos. En effet, Silvia et Dorante s’étonnent d’être
sensibles aux charmes d’une personne d’un rang social inférieur. Lisette et Arlequin, de leur côté,
s’émerveillent et profitent de leur pouvoir de séduction sur celui ou celle qu’ils prennent pour un
maître ou une maîtresse. Lorsque Silvia apprend enfin de Dorante sa véritable identité, elle éprouve
un vif soulagement. Toutefois, sans se dévoiler,-elle-décide-de-poursuivre-le-jeu-à-sa-guise.
Acte III :
Silvia veut en effet obtenir de Dorante qu’il lui donne une très haute preuve de son amour :
elle aimerait l’amener à lui offrir le mariage alors qu’il la croit encore une femme de chambre. Aidée
de son frère Mario qui pique la jalousie de Dorante, Silvia triomphe finalement de celui-ci.
Ce n’est seulement que dans la dernière scène qu’elle lui révèle qui elle est. Arlequin et
Lisette, eux aussi démasqués au dénouement, se jurent, malgré leur déception,-un-amour-éternel.
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THÈMES ABORDÉS
Dans cette pièce, plusieurs grands thèmes se dégagent qu’il est intéressant de soulever avec les élèves
:
· Le mariage arrangé, réalité de l’époque pour tous les jeunes gens, dura jusqu’aux années 1960
(bien que de moins en moins utilisé). L’inquiétude de Silvia vis-à-vis de ce mariage est quant à elle
une crainte universelle du mariage, en décalage avec les mœurs de l’époque.
· La relation maître-valet, souvent dans une complicité de fratrie dans l’intimité (confidence, secret,
confiance) et dans un statut assez autoritaire en société. Ces relations donneront lieux lors de
l’inversion des rôles à nombre de préjugés et d’exagérations sur les relations et les statuts de chacun.
· La mésalliance, dilemme pour les quatre protagonistes de la pièce, qui représente une épreuve
sociale (bénéfique pour Arlequin et Lisette, impossible pour Dorante et Silvia). Un amour interdit
(Roméo et Juliette) réprimandable par la société, une lutte entre la raison et l’amour naturel.
· La mise en abîme (du théâtre dans le théâtre), le fait que les personnages jouent un rôle dans la
pièce alors qu’ils sont eux-mêmes joués par des acteurs.
Toute cette partie est mise en évidence par la présence du père et du frère qui tout comme le public
sont spectateurs du spectacle dans le spectacle.
DISSERTATION SUR LA PIÈCE
Marivaux et son théâtre, précurseur d’une révolution à venir ?
La contestation pourrait se définir comme un conflit, une opposition. Dans le cas étudié, la
contestation sociale pourrait être un refus des structures sociales du 18ème siècle. Or, Marivaux,
écrivain assez caractéristique de cette époque est un polygraphe : à la fois journaliste, romancier,
homme de théâtre, la diversité de ses formes d’écriture pourrait nous amener à penser qu’une certaine
critique de l’ordre établi, une contestation sociale, serait sous-jacente à chacune de ces œuvres. La
vie de l’écrivain étant entourée d’inconnu, il faudra s’appuyer sur des éléments autres que
biographiques pour tenter de mettre à jour cette critique.
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Nous étudierons tout d’abord les formes de cette contestation, puis le contenu, et enfin, nous
aborderons les limites de cette remise en cause de l’ordre établi.
I - Les procédés qui visent à la contestation
1) « Castigat ridendo mores »
Cette expression latine a pour référence la fonction que la comédie a de corriger le jeu social
par le rire et le comique. Il est utile de savoir que ce terme était la devise des Comédiens Italiens
auxquels Marivaux confiait la plupart de ses pièces.
Le Jeu de l’amour et du hasard mélange, dans les mêmes scènes, forme comique et fond critique.
Prenons l’exemple de l’acte II scène 4 pendant lequel Dorante intervient pour modifier le
comportement d’Arlequin, qui, pris au jeu, lui répond de façon triviale avec un comique de mots sousjacent : « Maudite soit la valetaille qui ne saurait nous laisser en repos » ; c’est ici bien le miroir
critique et contestataire des relations maîtres- valets.
De plus, dans Le Jeu de l’amour et du hasard, le comique de situation est présent dans les scènes
d’aveux embarrassants des valets (acte III, scène 6) dans lesquelles le quiproquo fait rire mais est,
une fois de plus, le révélateur de l’aliénation sociale.
2) Masque et travestissement
Le travestissement sous forme ludique (la notion de jeu est très ancrée dans le théâtre de
Marivaux) est sans conteste le prétexte à la contestation sociale. On le retrouve dans Le Jeu de l’amour
et du hasard, où valets et maîtres échangent délibérément leur rôle.
En fait, le travestissement découle d’une crise d’identité et de l’instauration d’un état de trouble
qui va permettre à Marivaux de critiquer de façon apparemment innocente, le spectateur étant dans la
confidence.
II - Domaines d’actions de cette contestation
1/ L’aliénation sociale
Dans Le Jeu de l’amour et du hasard, ce thème est omniprésent et conditionne le fondement
même du jeu. En effet, c’est la transgression qui, en permettant aux valets de devenir maîtres, va
engendrer chez ces mêmes domestiques (et ce surtout pour Arlequin) une volonté de monter en grade
: « J’espère que son amour me fera passer à la table en dépit du sort qui ne m’a mis qu’au buffet ».
Le paraître qui conditionne les relations amoureuses est dénoncé ; Mario, en scène 4 de l’acte I lancera
même : « Il faudra bien qu’ils se parlent souvent tous deux sous ce déguisement. Voyons si leurs
cœurs ne les avertiraient pas de ce qu’ils valent ».
L’esthétique du double avec les antithèses amour/raison, vrai/faux mais aussi le jeu sur la
polysémie des mots et les ambiguïtés du langage font ressortir la domination du paraître sur l’être, du
mensonge sur la vérité, et permet de constater que Marivaux a une vision complètement duelle du
monde qui l’entoure.
2/ La mésalliance contre le naturel de l’amour
Principale intrigue des maîtres dans Le Jeu de l’amour et du hasard, la mésalliance, (c’est-àdire le mariage avec une personne de condition ou de fortune considérée comme inférieure) sera pour
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Silvia et Dorante un véritable dilemme. L’obstacle « dramatique » est encore une fois le préjugé qui
interdit à un bourgeois de se marier avec un domestique. En contestant l’idéal mondain, Marivaux
dénonce ici le conflit entre les sentiments et l’ordre social qui empêche le bonheur des Hommes. Et,
lorsqu’en scène 8 de l’acte III, Silvia demandera «Vous m’épouserez malgré ce que vous êtes, malgré
la colère d’un père, malgré votre fortune ? » Marivaux, sous le couvert de Dorante répondra : «Mon
père me pardonnera dès qu’il vous aura vue ; ma fortune nous suffit à tous deux, et le mérite vaut bien
la naissance ». A l’opposé, Arlequin et Lisette n’ont pas à s’embarrasser des considérations sociales
et on dénote un naturel certain dans le jeu amoureux.
La prédominance de l’argent dominant l’amour est également évoqué dans Le Jeu de l’amour
et du hasard et dans Les Fausses Confidences au travers de quelques tirades très franches : « Votre
dot valait mieux que vous, maintenant, vous valez mieux que votre dot » (Arlequin, acte III - scène
9).
III - Les limites de la contestation
1/ Le dénouement de la pièce
On pourrait penser que dans Le Jeu de l’amour et du hasard, l’ordre social est bouleversé.
Nous sommes amenés à constater bien vite qu’il n’en est rien, puisque au final, les masques tombent
et chacun reprend sa place. La transgression n’a été que ponctuelle.
2/ Le public
Lorsque Marivaux donna à jouer sa pièce aux comédiens Italiens, c’est à un public de maîtres
qu’il s’adresse et les serviteurs ne sont pas admis à la Comédie. Il ne peut donc pas y avoir de sa part
une incitation à la révolte : aucun domestique de son temps n’a pu lire ou entendre la pièce.
Le Jeu de l’Amour et du hasard, destiné donc à un public d’aristocrates et grands bourgeois, où
la primauté des sentiments l’emporte sur la raison sociale et le règne du paraître à travers le préjugé
nobiliaire, les bousculent particulièrement.
Pour conclure, on peut dire que la contestation sociale et la mise en œuvre de problématiques
philosophiques sont bien ancrées chez Marivaux ; son objectif est moral et non politique. En outre,
son but premier reste d’explorer le jeu de l’amour sous toutes ses formes. Dire que le théâtre de
Marivaux prépare une rébellion ou une révolution serait une dérive par rapport a son but premier.
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LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD PAR LA TROUPE INTER
L’Amour, thème universel…
De toute époque, un seul sujet revient toujours malgré l’évolution des moeurs…
l’Amour romantique.
La vision d’une âme soeur, d’un coup de foudre, d’une aventure amoureuse accompagne
l’homme depuis le début de son histoire. Pour le quatuor de personnages c’est de plus leur première
expérience amoureuse.
Louis Jouvet dans ses leçons du théâtre décrivait ce sentiment de la manière suivante :
« Ce qui est le plus beau dans les actions humaines, c’est la première fois.
Chaque fois est la première fois : c’est l’histoire de l’amour. Mais la première fois de toutes les
premières fois, c’est une chose extraordinaire »
La problématique de l’amour dans Le jeu de l’amour et du hasard est d’autant plus complexe
car il s’agit à la fois d’une double intrigue très ingénieuse, et de la première expérience amoureuse
des protagonistes.
La mise en abîme, représentée dans notre spectacle par les travestissements à vue, accentuera
la notion de fatigue (physique et émotionnelle) des personnages. Les expérimentations qu’ils tentent
dans leur grand «laboratoire d’émotions» ne se feront pas sans prix à payer.
Cette fatigue sera réelle, représentée par l’épuisement montant des comédiens qui seront mis à
l’épreuve par l’exercice éprouvant de travestissement répétitif et de jonglage entre chaque rôle.
Nous avons décidé également d’accentuer le caractère universel de la pièce par le mélange de
l’univers visuel et sonore classique et d’éléments modernes, que vos élèves pourront retrouver à
plusieurs niveaux… Scénographie et costumes fait de matériaux « modernes » tout en
représentant des éléments d’époque… Musique d’époque réarrangée, jeu jeune et dynamique…
Cette piste, opposant le moderne au classique, peut être un excellent axe pédagogique, dans
le travail suivant la sortie scolaire au théâtre.
La Jeunesse de la Troupe
Dans notre réalisation du Jeu de l’amour et du hasard, les comédiens ont l’âge des personnages
qu’ils interprètent.
Nous connaissons les difficultés de compréhension de la langue de Marivaux. Nous avons
nous même connu ces mêmes problèmes au lycée. L’écriture, d’une telle complexité, nous semblait
alors inaccessible. A travers notre travail sur la pièce, nous avons été à même de découvrir et
approfondir les thèmes qui peuvent bloquer les lycéens, et nous serions ravis de partager cette
expérience avec vos élèves.
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Lors de représentations de « La Fausse suivante » à l’Aktéon théâtre, autre grande pièce de
Marivaux, nous avons eu pour public des classes de théâtre de lycées parisiens.
A l’issue des spectacles, des débats ont été engagés entre les comédiens et le public de lycéens.
Echanges, confrontations subjectives, interprétations ont jalonné ces débats, permettant à chaque
lycéen de découvrir une autre lecture de la pièce, avec des enjeux nouveaux révélés via ces
initiations au théâtre, vues « de l’autre côté du miroir ».
L’énergie de la jeunesse présente dans notre troupe ainsi que dans ce texte de Marivaux garde
les élèves en haleine tout au long du spectacle et favorise la transmission de la richesse du langage de
Marivaux.
A l’issue des représentations scolaires nous vous proposons une rencontre entre les
comédiens de la pièce et vos élèves.
Durant cet entretien nous répondrons à toutes les questions concernant l’auteur, la pièce, le
travail sur la langue, les choix de mise en scène et, éventuellement, l’orientation professionnelle
dans le milieu de la culture.
Nous restons également à votre disposition pour des rencontres avec les élèves et animations
autour de la pièce, en dehors des représentations au théâtre, et ce, directement dans vos
établissements !
Sortie Scolaire au Théâtre, Expérience Formatrice
Une sortie scolaire est souvent pour les élèves une des premières rencontres avec le théâtre.
Cette découverte de la vie théâtrale constitue une étape très importante dans l’éducation culturelle
de la jeunesse
Nous serions honorés d’assister à l’initiation de vos élèves au théâtre et nous prendrions grand
soin que l’instant de la représentation reste pour eux inoubliable.
COMPAGNIE INTER
Contact :Ewa Rucinska
Tel : 06 13 53 04 34
mail: [email protected]
www.jeudelamouretduhasard.fr
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