1 Discours du Dr. Michel CHASSANG Le 26 mars 2014

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Discours du Dr. Michel CHASSANG Le 26 mars 2014 Mesdames les Ministres, Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Directeurs d’administration, Monsieur le Directeur général de l’UNCAM, Mesdames, Messieurs les Présidents, Mes Chers Confrères, Mesdames, Messieurs, Mes Chers Amis, Je suis particulièrement touché de vous voir si nombreux ce soir, et je vous en remercie, pour cette manifestation au cours de laquelle je vais transmettre le témoin de la course de fond que je mène depuis 12 ans à la tête de la CSMF et depuis 22 ans dans le syndicalisme médical. Le syndicalisme c’est une aventure humaine, sociale et intellectuelle extraordinairement enrichissante. Je le dis tout de suite à ceux qui pourraient mal interpréter mes propos, enrichissante du point de vue de l’humain, car pour le reste…. Il ne faut pas y compter ! Une grande aventure humaine qui permet de rencontrer des femmes et des hommes partageant les plus hautes valeurs morales, éthiques et professionnelles, dans le syndicat et au‐delà, dans les ministères, les cabinets ministériels, les services de l’assurance maladie et de l’Etat, ceux des régimes complémentaires, même si nous n’avons pas toujours poursuivi les mêmes objectifs . Une aventure sociale, car le syndicalisme ce n’est pas, comme certains aiment à le caricaturer, un repère de corporatistes arc‐boutés sur leurs archaïsmes conformistes. Au contraire, c’est la recherche permanente d’avancées au service du plus grand nombre dans le cadre d’une contractualisation où, certes, chacun fait des concessions, mais où tous doivent se retrouver. Une aventure intellectuelle, car il faut sans cesse renouveler les idées, inventer des concepts, devancer les événements. Un syndicat moderne, c’est un syndicat qui anticipe, et c’est ce que nous avons essayé de faire à la CSMF à travers notre projet confédéral. Le bilan que je pourrai tirer de ces années passées à combattre, à négocier, c’est que le syndicalisme est à la fois palpitant et décevant. Palpitant, je viens de vous dire pourquoi. Décevant, parce que les avancées sont trop lentes, parce qu’il faut se battre régulièrement, contre les mêmes démons, qui refont inéluctablement surface, quelle que soit la couleur politique du pouvoir en place : maîtrise comptable, étatisation, report des échéances conventionnelles surtout s’il s’agit de revalorisations tarifaires, sans parler des tentatives répétées de mettre fin aux principes de la médecine libérale : à la liberté d’installation, de prescription, et parfois du libre choix. J’aurais parfois aimé, que l’on ne bégaye pas et que l’on avance plus vite, car les médecins, eux, attendent du concret, et du concret qui s’applique rapidement, pas 6 à 9 mois plus tard parce qu’il faut attendre la fin du délai imposé par les stabilisateurs économiques ! Heureusement que la CSMF est là pour protéger et défendre la médecine libérale sans cesse sur le fil du rasoir en raison du financement socialisé de ses ressources. Notre grande victoire est d’avoir pu permettre la survie de l’exercice libéral contre vents et marées, contre certains plans nocifs (je ne 1 citerai pas de noms pour ne pas faire de peine à quiconque) et les reversements collectifs des années 1995, les lettres‐clés flottantes des années suivantes, puis contre la loi HPST en 2009. C’est encore la CSMF qui a obtenu une avancée majeure, qui paraît naturelle aujourd’hui, bien que certains voudraient la remettre en cause : la fin de la PDS obligatoire, toutes les nuits, tous les week‐
ends et non payée. Le principe de la PDS volontaire, reconnue et rémunérée est une conquête de la CSMF et doit rester un acquis indiscutable pour l’avenir. La CSMF a été, durant les 12 dernières années, au cœur de toutes les innovations et de tous les combats. Elle a toujours maintenu une cohérence entre ses valeurs et son action pour être lisible et incarner les préoccupations de tous les médecins libéraux. Le fait d’être un syndicat poly catégoriel et de représenter toutes les spécialités a permis d’éviter le piège d’une médecine morcelée, écartelée entre des intérêts contradictoires. Si nous n’avons pas pu empêcher la Loi HPST de saucissonner les médecins libéraux en 3 collèges, en revanche nous avons réussi à maintenir un cadre conventionnel unique. C’est essentiel, car désormais, tous les médecins sont spécialistes ! Ce qui nous rassemble, même si nos modes d’exercices ne sont pas les mêmes, est plus fort que ce qui nous divise : c’est notre diplôme de médecin, c’est le serment d’Hippocrate que nous avons tous prononcé, c’est cette relation privilégiée que nous avons avec nos patients, des femmes et des hommes qui nous confient leur santé et parfois leur vie parce qu’ils nous font confiance. En somme, c’est la certitude que nous faisons le plus beau métier du monde. La CSMF qui est plus que jamais omniprésente sur la scène syndicale, ‐ rien ne se fait sans elle ‐ interprofessionnelle où après avoir présidé le CNPS, je salue ici son Président, Philippe GAERTNER, elle préside désormais aux destinées de l’UNPS et je salue mon ami Jean‐François Rey qui va engager dans quelques jour d’importantes négociations. Enfin, la CSMF est fortement présente dans les régions, à travers son implantation locale, mais aussi à travers les URPS où elle est majoritaire, et ce n’est sans doute pas un hasard, si celui à qui je vais remettre les clés de la CSMF est président d’une URPS, celle de Languedoc Roussillon. Conduire la CSMF pendant ces 12 années a été pour moi un honneur et un engagement de chaque instant. J’ai eu à cœur de porter le plus haut possible les valeurs confédérales d’une médecine libérale et sociale à l’écoute des évolutions de la société. La médecine libérale est une médecine moderne, et le rôle d’un grand syndicat, comme la CSMF, est d’être à la fois un éclaireur, un défricheur d’idées, une force de combat pour préserver l’essentiel, ce à quoi nous croyons plus que tout : notre relation privilégiée avec le patient et avec la communauté soignante constituée de tous les médecins, des autres professionnels de santé, et des établissements de soins hospitaliers. Avant de vous quitter, vous me permettrez de saluer quelques personnalités que j’ai eu l’honneur et le plaisir de croiser. En me risquant à cet exercice périlleux, j’ai bien conscience que je vais en oublier certains. Qu’ils me le pardonnent ! En 1er lieu, je citerais la famille confédérale, tous les cadres de cette vénérable maison qui m’ont accompagné dans cette aventure, les membres des 3 bureaux nationaux, les membres des 3 conseils confédéraux, les présidents des 26 collèges régionaux, des 95 départements de métropole et les 4 d’Outre Mer. En ce moment, j’ai une pensée filiale et émue pour mon père spirituel pour lequel j’éprouve tant de tendresse et d’admiration, auprès duquel j’ai tant appris, qui se décrit lui‐même comme un des parrains de la CSMF : Claude MAFFIOLI, qui se rétablit doucement quelque part dans Paris, après nous avoir fait de grosses frayeurs ces temps derniers. Au nom de nous tous, je demande à Béatrice son épouse, ici présente de lui transmettre toute notre amitié. 2 Je salue aussi une autre grande figure de la CSMF, autre parrain, grand spécialiste en nomenclature, en retraite, rédacteur en chef du Médecin de France: le Ch’ti Yves DECALF, mon frère en syndicalisme qui fût aussi mon 1er Vice‐Président après avoir été président de l’UMESPE. Je salue aussi ses 2 successeurs ici présents : Christian ESPAGNO puis Jacques NINEY avec lesquels nous avons bien oeuvré. J’en profite pour féliciter la nouvelle Vice‐Présidente : Béatrice FAZILLAUD qui met fin à des décennies de machisme dans le syndicalisme médical. Je salue également un autre Ch’ti : Hubert WANEPAIN, mon ancien Secrétaire Général et l’inoxydable Pierre LEVY toujours en fonction, ainsi que le grand argentier qui aura traversé sans encombre toutes les époques depuis les années 90 : Alain PROCHASSON. Je n’oublie pas, bien sûr, mon compagnon de tout temps : le Toulousain Michel COMBIER, ainsi que son successeur à la présidence de l’UNOF, Luc DUQUESNEL, l’alter ego du nouveau président de l’UMESPE : Patrick GASSER auxquels je souhaite beaucoup de courage. Je laisse également à la CSMF une grande professionnelle de la communication, qui après avoir accompagné les plus grands, nous entoure et nous accompagne : Sylvie FONTLUPT que je remercie. Au cours de mon parcours syndical, j’ai eu l’honneur de côtoyer de nombreux Ministres, avec lesquels nous avons toujours, à de rares exceptions, entretenu des relations de grande qualité, chacun dans son rôle évidemment. Beaucoup sont ici et je les en remercie : 
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Marisol TOURAINE, Ministre depuis 2012, qui a su impulser la volonté nécessaire pour faire confiance aux partenaires conventionnels pour que naisse enfin le Contrat d’accès aux soins et que des mesures intelligentes soient mises en œuvre en matière de démographie qui commencent à produire leur effet ; Claude EVIN, qui nous suit fidèlement, à des fonctions différentes, depuis l’année 1988 ; Bruno DURIEUX, aux commandes dans les années 1990 et qui n’a jamais abandonné le secteur ; Philippe DOUSTE‐BLAZY, artisan de la maîtrise médicalisée aux côtés de Simone VEIL en 1993 et de retour en 2004 pour mettre en place la Loi instituant le médecin traitant et le parcours de soins ; Elisabeth HUBERT, Ministre en 1995, la fierté de notre maison puisqu’elle a milité à la CSMF avant de se lancer avec succès en politique ; Hervé GAYMARD, en 1995 qui a eu fort à faire pour « vendre » auprès des médecins le fameux plan de la même année, et avec lequel nous avons toujours entretenu d’excellentes relations ; Xavier BERTRAND, le « mécano » de la réforme de 2004, adepte des coups de fil nocturnes ou avant l’aube, assurant avec brio le « service après vote », puis revenu en « sauveur » en 2010 pour rétablir la confiance avec le corps médical ; Philippe BAS, qui lui a succédé en 2007, avec lequel nous entretenons des relations très cordiales et qui est un relais indispensable au Sénat, désormais sa maison. Je salue également Jean‐François MATEI, ministre en 2002, la fameuse année du C à 20 €, malheureusement retenu ce soir à Genève. Les Ministres n’ont pas œuvré seuls, ils ont été entourés de précieux collaborateurs avec lesquels nous avons bien travaillé, sans être d’accord sur tout, mais toujours avec beaucoup de respect et dans un esprit constructif. Beaucoup sont ici ce soir, et je les en remercie :  Anne de DANNE  Bertrand FRAGONARD 3  Frédéric SALAT‐BARROUX  Marie‐Claire CARRERE‐GEE  Didier TABUTEAU  Philippe GEORGES  Louis‐ Charles VIOSSAT  Marguerite BERARD‐ANDRIEU  François‐Xavier SELLERET  Michel YAHIEL  Denis MORIN  Bruno MAQUART  Raymond LEMOIGN  Fabrice MASI  …….. La Haute Administration fait partie aussi de notre environnement : la DSS, je salue ici l’ancien directeur, Dominique LIBAULT, et Thomas FATOME l’actuel. La DGOS, je salue Annie PODEUR On la désigne tantôt comme un partenaire, tantôt comme un adversaire mais toujours comme un interlocuteur incontournable, l’Assurance Maladie occupe une place de choix pour syndicats médicaux avec lesquels ils partagent un bien précieux : la Convention Médicale. Que ce soit dans l’ancienne configuration où le Conseil décidait (je salue ici les Présidents J. Claude MALLET et J. Marie SPAETH, et leurs DG, Gilles JOHANNET et Daniel LENOIR) ou la nouvelle configuration dans laquelle le Conseil oriente (je salue la présence du Président Michel REGEREAU), L’assurance Maladie, La Caisse fait partie du Quotidien de tout président de syndicat, la CSMF en particulier. Je réserverais donc une place de choix au Directeur Général actuel, Frédéric Van Roeckghem, grand serviteur de l’Etat, négociateur hors pair, adepte des « nuits blanches » de négociation, Le record de 2002 (24h non‐stop) a été franchi à plusieurs reprises au cours de séances marathon dont il a le secret (72h !). Mais les médecins ne sont rien sans les autres professionnels de santé, surtout à l’heure de la coopération interprofessionnelle. Je salue donc ici les présidents des plus grands syndicats du secteur (ils sont quasiment tous présents) : pharmaciens, biologistes, infirmiers, chirurgiens‐dentistes, sages‐
femmes, masseurs‐kinés, orthophonistes, orthoptistes, podologues, audioprothésistes,….. Tous sont devenus des amis avec lesquels nous avons fait du bon boulot et que je suis très fiers d’avoir rencontré et que je vois toujours dans d’autres instances : l’UNAPL en particulier. Je salue également les présidents des autres syndicats pour lesquels j’ai beaucoup de respect : les syndicats seniors mais aussi d’internes et de chefs de clinique, la jeune génération qui sera amenée à assurer la relève. Je salue aussi les représentants de l’hospitalisation privée et publique, les présidents des Organismes complémentaires appelés à jouer un rôle de plus en plus important, les parlementaires de l’Assemblée et du sénat, en particulier la commission des Affaires Sociales avec lesquels nous savourons ensemble le rendez‐vous annuel du PLFSS, ainsi que tous nos autres interlocuteurs et partenaires : la MACSF, le CNOM, l’ANSM, l’ANAP, l’IRDES, La HAS, les économistes de la Santé, les éditeurs de logiciels médicaux. Je n’oublie surtout pas la presse professionnelle et générale, avec lesquels nous avons bien travaillé. 4 Je terminerai par un coup de chapeau à tout le personnel de la CSMF, beaucoup sont là ce soir, du rez‐
de‐chaussée jusqu’au 3 ème étage, sans lesquels notre maison ne serait pas ce qu’elle est, et qui mérite toute notre reconnaissance et nos remerciements. Voilà, ainsi s’achève un mandat et un autre commence, dans la plus parfaite continuité confédérale. Je remets donc les clés de la CSMF à Jean‐Paul ORTIZ avec le sentiment du devoir accompli, et le sentiment aussi que la maison confédérale sera bien gardée. Jean‐Paul ORTIZ travaille à mes côtés au sein du Bureau confédéral depuis 2004, il a d’ailleurs formé son bureau, dans la plus grande tradition confédérale, en reconduisant une large partie de mon équipe. Vous pouvez donc reporter sur lui les relations de confiance de nous avions. La CSMF est entre de bonnes mains. Mon cher Jean‐Paul, je t’adresse tous mes vœux de réussite et de succès dans le travail qui t’attend. Merci à vous tous et à très bientôt. 5 
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