Le 12 janvier 1944, l’attaque est lancée. Au prix de lourdes pertes, les deux
divisions s’emparent de tous les sommets dominants le Rapido jusque sur sa
rive droite, et enfoncent la ligne de défense allemande Gustav. Le 7ème RTA
enlève les sommets du Mona Casale. La plaine de Cassino s’étale sous les
yeux des français, encadrée par deux pitons, à gauche, le mont Cassin, à
droite, le Belvédère.
Le 25 janvier, nouvelle attaque. Cette fois, il s’agit de traverser la plaine pour
s’emparer du Belvédère et des sommets voisins sous le feu des allemands.
Ceux-ci se défendent vigoureusement. La bataille fait rage avec un déluge
d’artillerie. Jusqu’au 4 février, attaques et contre attaques se succèdent, les
sommets pris, perdus et repris plusieurs fois au prix de pertes humaines
énormes. Puis, les lignes se stabilisent, parfois à quelques dizaines de mètres
de distance.
C’est au cours de cette bataille du Belvédère que le sergent Lucien BELASCO,
dernier cadre en état de se battre parmi les officiers ou sous-officiers de sa
compagnie, a mérité cette citation comportant l’attribution de la Croix de
guerre avec palme , c'est-à-dire avec citation à l'ordre de l'armée :
" Jeune sous-officier d’une ardeur et d’un courage crâne . Seul sous-officier
de sa compagnie, a entraîné ses hommes à l’attaque de la position ennemie du
col Abate.
Le 2 février 1944, payant d’exemple, faisant feu lui-même sur l’ennemi,
grièvement blessé à la main au cours de cette attaque, n’a quitté sa position
qu’après l’avoir fortement organisée. "
Le mont Cassin, dernier verrou sur la route de Rome est conquis par les
tirailleurs marocains en mai et les troupes françaises défilent dans Rome le 8
juin.
Le sergent Belasco ne connaîtra pas ce moment d’ivresse, assombri par la
masse des camarades tués ou blessés au combat : pour la seule 3ème DIA, plus
de 1800 tués.
Nommé sergent-chef le 13 février, il est rapatrié sanitaire en Algérie deux jours
après.
Promu sergent-major, il est démobilisé fin août 1945.
L’Armée tente de le réintégrer avec le grade de sous-lieutenant d’active mais,
après réflexion, Lucien Belasco préfère reprendre son beau métier
d’instituteur. Il reste cependant très actif comme officier de Réserve
participant à l’encadrement de la Préparation militaire, dans les Unités
Territoriales, dès 1946. Puis comme rappelé, pendant 4 ans, jusqu'en 1962, il
commande à Jemmapes dans le Constantinois une Unité Territoriale de 60
hommes.
L’estime de ses concitoyens de Jemmapes l’a porté à la tête du Comité de
salut public en 1958 avec l’immense espoir, vite déçu, de conserver l’Algérie
française.
En 1969, dans l'Hérault, il est admis à l’honorariat de son grade de capitaine.
Au cours de ses activités de réserviste, Lucien BELASCO a obtenu un
témoignage de satisfaction à l’ordre de la Région, un à l’ordre de la Division,
une lettre de félicitations du ministre. Tous mettent en exergue ses qualités de