«!Le cadavre de Michèle Mercier,
fonctionnaire de la poste, a été retrouvé
dévoré par des rongeurs. Autour de ses
restes conservés dans un frigo-box!! -,
six personnages survoltés mènent
lʼe n qu ê te , d é p è c e n t l ʼi n t r i g u e , la
reconstituant à travers la subjectivité de
trois couples!: deux voisines de la victime,
deux membres de sa famille, et deux rats
gastronomes. Ce scénario tragi-comique
fournit le prétexte dʼune partition théâtrale
le rythme, les répétitions, le phrasé, le
glissement des identités se catapultent,
formant le portrait au vitriol dʼune société
passablement névrosée. Humour noir, rire
ja un e, aut od ér is io n , in t e r ro ga ti on
jubilatoire des codes de la représentation!:
du théâtre obsessionnel compulsif…
qui, à toute allure, chamboule nos
certitudes et grouille joyeusement.!»
SOMMAIRE /
Intro !/!!!!!!!!p.2
La pièce / résumé, extraits, ambiance!! p.3
Note dʼintention / de mise en scène! ! ! p.4
Note dʼintention scénographique / croquis! ! p.5
Lʼauteur / Marie Henry!!!!!p.6
La metteur en scène / Crystal Shepherd-Cross !p.7
La distribution /!! ! ! ! ! p.8
Manifeste / Contacts ! p.11
La Pièce#/
Moi, Michèle Mercier,
52 ans, Morte.
Qui!? !? Quand!? Comment!? Quoi!? Pourquoi!?Pourquoi est une
mauvaise questionPourquoi était la seule solution.!Le cadavre de
Michèle Mercier a été retrouvé dévoré par des rongeurs. Autour de
cette mort, une grande interrogation. Autour de ce cadavre, trois
couples en quête dʼexplications!: le fils de la victime et son ex-belle
fille!; deux rats gistes!; deux voisines mi-codiennes mi-
schizophrènes.A travers un jeu de piste, chaque couple tente de faire la
lumière sur ce décès en dépeçant lʼintrigue en toute subjectivité. Leurs
points de vue sʼaffirment, sʼadditionnent, sʼentremêlent, se contaminent,
et sʼannulent tout à la fois. Entre reconstitution ratée, vraies révélations,
faux mobiles, explication en toc… se perdrait-on dans les incertitudes!?
Avec frénésie et goût du jeu, ces personnages vont s'aventurer
joyeusement dans un univers quotidien complètement décalé. !Oscillant
entre farce, enquête policière et "portrait de famille", Marie Henry offre
un véritable matériau à jouer qui s'affranchit des codes établis.
Note de lʼauteur /
Le découpage (42 tableaux) peut varier selon les besoins de la
mise en scène.
Les didascalies sont destinées à être dites sur scène.
On utilisera, pour les voisines, le prénom des comédiennes les
interprétant
Voici les deux premiers tableaux /
(tout sera dit, projeté, lu, que sais-je encore)
0.
Michèle Mercier (alias Michou Lambert), victime
-a été retrouvée morte le corps ravagé par des rongeurs-
Gascard et Nathagie, rongeurs de la victime
-ont retrouvé une bague auprès de son sein enterrée-
Steve Mercier, fils de la victime
-ne croit pas à un suicide-
Mana Robert, ex-belle-fille de la victime
-ni à un réglement de comptes-
Flore et Anne (nom des comédiennes), -alias Rita et Clara quand elles
changent de roles-, comédiennes et jeunes voisines de la victime
-se penchent elles, sur le crime passionnel-
Stéphane Lambert, nouveau compagnon de la victime
-ne se prononce pas-
Stéphane Lambert Junior, fils du nouveau compagnon de la victime
-ne se prononce pas non plus-
1.
Mana: Ferme les yeux et ne dis rien surtout
Environnement:
Le 42 rue des Jonquilles est une agréable maisonnette où il fait bon vivre.
Cʼest une vaste habitation construite dans les années 80, au crépi jaune
ocre, comprenant un garage (et un coin buanderie), trios chambres, deux
salles de bains, une cheminée en Pierre, et une cuisine super équipée.
Quelques photos sur les murs rappelent la joie de vivre qui autrefois
inondait le foyer
Cette pièce est, selon les mots de lʼauteur, une fausse farce, un faux
policier, du matériau à jouer pour les comédiens. Et cʼest bien ce dernier
élément qui mʼa fait tomber en arrêt devant ce texte. Pour ceux qui on
vu «!FAMILLE(s)-Triptyque!» et connaissent le travail de La Banquette
en Skaï! vous savez que notre sujet est en premier lieu le théâtre et
ceux qui le font. Ce texte apparaît donc comme une suite logique et une
manière de tirer notre fil rouge sur le travail du comédien et sur les
infinies possibilités de représentation quʼoffre le Théâtre.
En effet, dans cette pièce, composée de 42 tableaux aux dimensions
variables (de la simple phrase au monologue hyper dense en passant
par des scènes muettes de reconstitution du crime originel) se construit
et se déconstruit, avance puis dévie, une enquête policière déglinguée,
menée par des fous, des folles, des hirsutes, des rats, des proches.
Les narrations sʼemmêlent, la scène du crime est réinventée, imaginée,
décrite de lʼintérieur (eh oui, des rats gastronomes), et par les limites
du théâtres sont sans relâche triturées, explorées et exposées. Le
rythme est celui du cartoon, lʼambiance est âprement drôle,
méchamment gaie...et pourtant.
Il est question avant tout dʼun corps, du couple, de la famille, des
voisins, de la vie en société
Ca avance, vite, ça se télescope, le rire survient, caché partout et prêt a
jaillir. Pour mener à bien ce polar (car c'est bien de ça qu'il s'agit), ce
Cluedo Grand Guignol et Rock ʻn' Roll, nous allons utiliser tous moyens
à notre disposition. Par exemple la caméra embarquée sur scène qui
transmet en direct. En effet les rats s'adressent à nous par le biais d'une
caméra de surveillance et ils réalisent un reportage gastro/anatomique
en voyageant à l'intérieur du corps de Michèle. Nous envisageons aussi
dʼutiliser de nombreuses maquettes, à lʼintérieur desquelles la camera
se promènera, projetant ses images, et créant des jeux dʼéchelle
inversée et infinis, inspirés de lʼunivers de Michel Gondry.
Aussi chaque protagoniste ayant sa version du crime et sa vision de la
victime, nous imaginons aujourd'hui réaliser de courts films muets,
intégrés et projetés à l'intérieur du dispositif, comme autant de petits
cinémas dont nous serions tous les spectateurs. Ce sont les voisines
de la morte, les comédiennes donc, Anne et Flore qui orchestrent ce
Cluedo grandeur nature. Par désœuvrement bien sur car elles sont au
chômage (…), mais surtout par désir de jouer, de jouer tous les rôles et
de se mettre en scène et créer par là leur propre petit théâtre.
Elles mènent la danse, très interventionnistes et directives, prennent en
charge les didascalies (comme chez Noëlle Renaude). Je souhaite
aussi faire exister la défunte! Elle aussi aura son mot à dire. Michèle
Mercier, en narratrice, fantôme improbable, blonde et gigantesque, qui
flotterait dans lʼair observant ce petit monde - comme dans lʼhilarant
court «New York Stories» de Woody Allen ou feu sa mère, le harcèle
encore depuis lʼau delà, posée sur un nuage...
Jʼaimerai par rajouter à la pièce une dimension ludique, surréaliste,
et une note poétique, étrange voire grave.
Voilà pour l'instant ou nous en sommes dans l'imagination de ce travail
et en pratique l'on sait bien que les choses se développeront, et
évolueront dans des directions encore inconnues, mais nous sommes
certains de tenir un formidable support à notre recherche et à notre
envie de Théâtre. Cette pièce surprenante par sa forme et son fond,
existera sur scène par principe d'accumulation. Les événements
s'additionnent, se télescopent, se contredisent, en créant au final un
objet théâtral dense, électrique, multicolore, grinçant et gai, car
gravitant autour du jeu et de lʼenfance, et chargé des histoires passées.
Un univers qui emprunte à Michel Gondry pour la poésie artisanale,
à David Lynch pour lʼétrange et le suspense, et à Tarantino pour le
montage électrique et lʼambiance série B.
Ces références cinématographiques communes et singulières, qui nous
hantent.
Pour tout le reste, faisons confiance au texte de Marie Henry et aux
membres de La Banquette en Skaï...
Projet artistique /
Intentions de Mise en Scène /
Note dʼintention scénographique /
Le texte de Marie Henry propose dʼemblée une condition!: «!fausse farce, faux
policier, matériau à jouer.!»
Dʼune certaine manière les personnages de Michèle Mercier dissèquent nos
propres peurs. Ils font état avec précision de ce qui nous constitue.
Cette irruption dans notre chair, et nos sentiments mʼa donné envie de devenir
aussi une sorte dʼexplorateur et donc de proposer une scénographie qui
sʼinspire dʼune conférence détaillée, avec preuves à lʼappui, pour répondre aux
codes de lʼenquête policière, mais aussi aux codes de la représentation.
Ce travail sur le rapport du grand et du petit est axé sur la maison de Michèle
Mercier. Je souhaitais que sa maison soit représentée en maquette, posée à
lʼavant scène comme une sorte de repère pour tous les personnages, un point
dʼancrage avec lequel, ils sʻamuseront à placer les protagonistes de lʼhistoire et
donner à voir la reconstitution.
Sur le plateau, une des pièces de la maquette, une pièce de la maison à travers
laquelle les personnages se confient, se font manipuler à vue, se désaxent et
nous emmènent ailleurs. Une sorte résonnance à grande échelle de lʼinfiniment
petite placé à lʼavant scène.
Cette pièce traversera différentes étapes!: fermée, ouverte, changeante en
matières, en formes, transformée à vue par les acteurs, comme si ils en
possédaient tous les rouages.
La vidéo accompagnera nos envies dʼacteurs, de scénographie, de mise en
scène en mettant en avant ce qui ne peut se voir à lʼœil nu.
Il sʼagit bien entendu du monde des rats, de leurs plongées spéléologiques dans
notre anatomie. Mais la caméra sʼattardera aussi sur le hors cadre, pour
permettre aux spectateurs dʼavoir une vision sur les sensations invisibles,
les visages de Rita et Clara qui observent à leur table cette maquette de
maison, les obsessions, les non dits.
Les situations de petitesse et de grandeur extrême, seront la ligne de
force de tout lʼespace scénographique.
Ils est important de plonger le spectateur dans différents états, à travers la
manipulation dʼobjets, avec lʼunivers de lʼenfance!:!jouer à «!et si on disait
que…», Jouer à placer le public dans la traversée dʼun monde familier,
psychédélique et enchanteur.
Catherine Cosme.
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