vie humaine qui commence, avec laquelle elles sont dans une relation tout à fait
unique: cette vie humaine commençante est dans leur corps. Il nʼy a pas de situation
analogue. La femme enceinte est un être humain en chemin dʼaccomplissement. Et
son désir de ne pas avoir dʼenfant, à tel moment de son existence, peut être
confronté à un échec de la contraception. Elle seule peut évaluer alors sa décision de
poursuivre ou non une grossesse. Ce qui nʼexclut pas de se donner tout lʼéclairage
quʼil faut pour justement prendre une décision avec laquelle elle sera en profond
accord. Est-il raisonnable de parler dʼune situation de conflits de droits, puisque la vie
du foetus est aussi habitée par une finalité dʼaccomplissement, mais sur le mode de
lʼà-venir puisque le développement biologique nʼest pas complété. Si jusquʼà présent,
on a défini les droits de lʼenfant seulement à partir de la naissance, cela ne veut pas
dire que le foetus humain nʼa pas de valeur, mais avant sa naissance il dépend de sa
mère qui le nourrit, qui supporte son développement. Cʼest à elle de répondre ,
dʼexercer sa responsabilité, selon ses capacités, dans cet événement qui nʼest pas
«rien», qui a une gravité certaine, qui requiert de la réflexion et du courage.Et la
majorité des femmes qui se présentent pour une IVG le vivent ainsi.
3. Mais dans la situation complexe de lʼavortement, la responsabilité nʼappartient pas
seulement à la femme enceinte. Cʼest une responsabilité partagée. Lʼéthique ne peut
rester théorique, ni individuelle. Elle doit accompagner la politique de la santé, être
appliquée aux circonstances concrètes de lʼaménagement réglementaire, et de la
pratique de lʼIVG. Quand il est question dʼaccès à lʼavortement, et dʼaccès libre et
gratuit, selon une politique sociale des soins de santé, comme au Québec, on se
La question éthique de lʼavortement